(S'tun peu court, mais j'ai toujours du mal à débuter un topo T-T)

« J'en ai maaaaaarre! »

Quelle torture, quelle satanée torture! Dieu qu'il détestait être dans la bibliothèque. Surtout lorsqu'il s'agissait d'être accablé devant un devoir. Certes, parfois il était d'humeur et il pouvait être extrêmement productif d'une façon presque unique. Mais aujourd'hui, c'était la dernière chose qu'il avait envie de faire. Être assis devant un parchemin, plume à la main, regard vide. N'importe quoi, il aurait voulu être n'importe où sauf à cet endroit à ce moment.

« Bon, j'en peut plus... », se dit-il silencieusement en se redressant de sa chaise, laissant ses choses sur la table.

Il ne voulait pas aller très loin, juste se dégourdir les jambes... Pour un temps indéfini...

Ce matin-là, Emmanuel ne s'était pas particulièrement forcer pour ce qui était de ses vêtements. Il portait un chandail à manches longues, gris, ainsi qu'un jean foncé. Ses cheveux n'étaient, bien entendu, pas peignés, ses yeux légèrement fatigués, enflés. Il portait une écharpe d'un gris clair autour du cou, question d'être un peu plus confortable en cette avant-midi d'hiver.

Le jeune homme se promenait entre les allées, nonchalant. En fait, trop nonchalant. Il effleurait les livres du bout des doigts. Jusqu'à ce qu'il trouve quelque chose... Un livre sur les tueurs du monde magique. Un sourire naquit sur ses lèvres. Mais il semblait que quelque chose voulais lui jouer un tour. Puisque sans qu'il n'ait le temps de réagir, l'étagère complète de livre s'écrasa sur lui, le jetant au sol. Quelques livres sur le front mais rien de sérieux. Sauf que son pied s'était pris entre deux morceaux de bois.

« Euhm... Quelqu'un? »

Et bien entendu, sa baguette était sur la table...

HJ : Désolé du retard, j'ai finalement été occupé tout le week end...

En novembre 1981, plusieurs pays sorciers d'Europe signent un décret commun permettant à l'Angleterre de réclamer l'extradition vers son sol de tous ses ressortissants soupçonnés de s'être adonnés aux pratiques des mangemorts : c'est le pacte de Rotterdam. Depuis ce décret, la coopération policière internationale n'a cessé de s'approfondir, notamment par le biais du traité de Postdam, qui dispose que...

Léopold reposa sa plume dans son encrier et s'enfonça dans sa chaise, respirant profondément. Son regard parcourut rapidement son parchemin, dont il avait déjà griffonné deux rouleaux. Son exposé de droit et réglementation magiques sur la coopération internationale des polices magiques commençait à prendre forme, ce qui était logique étant donné les heures qu'il avait déjà passées dessus. Il avait le pressentiment que celui-ci, il en serait fier. Pourtant, les exercices oraux étaient monnaie courante à l'UMA, et Léo avait pris l'habitude de les réussir, puisqu'il aimait ça. Parler en public ne l'avait jamais dérangé, pas plus que d'étudier en profondeur des sujets qui le passionnaient. Car oui, il existe des gens passionnés par le droit policier magique. Léo en faisait partie.

Le brun estima toutefois qu'il était temps de prendre une pause. D'abord, parce qu'il avait besoin de s'aérer le cerveau. Ensuite, parce que le livre qu'il étudiait depuis quelques temps commençait à avoir livré tous ses secrets, et qu'il était sans doute temps d'en changer. Il connaissait maintenant par cœur le rayonnage consacré au droit international et n'aurait probablement aucun mal à en trouver un autre, qui lui permettrait de compléter sa deuxième partie sur le droit des polices magiques de pratiquer des sortilèges offensifs sur les ressortissants d'autres pays. Tout un programme. Il s'accorda cependant quelques minutes de répit et se dirigea vers le rayon des sortilèges, feuilletant un petit bouquin qui détaillait des enchantements tous plus farfelus les uns que les autres. En le refermant, il se dit qu'il y en avait quelques uns qui mériteraient un essai.

Mais à peine avait-il reposé Les maléfices rigolos du docteur Zigoto qu'il entendit un grand fracas dans une rangée voisine. Comme si des dizaines de livres s'étaient écroulés sur le sol. Comme si quelqu'un avait renversé une étagère entière. Soucieux, il se dirigea vers l'endroit qu'il estimait être la source du bruit. Et ce qu'il vit lui donna raison : un étudiant était étendu sur le sol, recouvert de bouquins et le pied coincé entre deux parties de l'étagère. En levant les yeux vers le panneau explicatif, Léo comprit que le jeune homme qu'il avait sous les yeux n'avaient pas simplement été maladroit : ce rayon comportait des livres tous plus glauques les uns que les autres, et il fallait obtenir une autorisation spéciale pour les consulter. La chute des livres n'étaient donc qu'une sorte de système d'auto-défense.

Le brun reconnut son camarade qui avait tenté -sans doute involontairement- d'enfreindre les règles de la bibliothèque universitaire. Il s'agissait d'un garçon de son année, qui étudiait dans la filière académique. Celle des langues-de-plomb, ce genre de choses. Léopold ne connaissait pas spécialement le jeune homme, mais il savait qu'il existait, et avait une petite idée de son nom. D'un mouvement de baguette, il remit l'étagère et les livres en place, s'abstenant soigneusement de les toucher, et libéra le malheureux.

« Je crois qu'on n'a pas trop le droit de fouiller là-dedans sans autorisation... »

Le ton n'était ni accusateur ni moralisant, mais au contraire, amical, voire paternaliste. Un sourire compatissant sur les lèvres, il tendit la main à l'étudiant toujours sur le sol pour l'aider à se relever.

« Bonjour, Emmanuel. »

(Y’as pas de problème ^-^ Suis pas pressé)

« Je crois qu'on n'a pas trop le droit de fouiller là-dedans sans autorisation... »

Emmanuel tourna son visage en direction de la voix qui, visiblement et évidemment, s’adressait à lui. Il devait se rendre à l’évidence qu’il avait la mauvaise habitude de se mettre dans les pires situations et donc, conséquemment, de passer pour le pire des lunatiques, voir idiots. Et bien entendu, ses sauveurs étaient toujours des jeunes hommes studieux et talentueux, ce qui ne faisait qu’exacerber le comique noir de sa malchance. Il devait avouer que ses réactions étaient souvent des plus théâtrales. C’était bien sa mère qui l’avait élevé. Et il fallait que sa mère soit l’une des tragédiennes les plus connues de son temps. Cela lui donnait une part de son charme. Mais il aurait bien voulu la transformer en autre chose, cette part.

Une fois libéré de sa cage de bois, le Gallois, toujours étendu, leva les yeux vers le même panneau indicatif qui avait informé son sauveur de la source de sa honte et soupira bruyamment.

«Non, t’es pas sérieux? Ce n’est totalement pas mon genre de me mettre dans des situations vraiment, mais alors vraaaaaaiment embarrassantes? Et bouse…»

Certes, tout cela était d’un sarcasme des plus tangibles, mais ce n’était pas tout à fait adressé à Léopold. Plutôt à lui-même, en fait. Seulement qu’il ressentait le besoin de faire savoir toute l’animosité qui l’habitait, envers lui-même, son orgueil et cette satanée étagère de livres tarés et hypocrites.

Le jeune homme passa nerveusement sa main dans ses cheveux en marmonnant quelques insultes dirigées principalement sur les livres et les étagères et sur la stupide manie que les gens ont de toucher du bois pour s’attirer la chance. Une fois sa frustration apaisée, il regarda la main que lui tendait l’étudiant et la pris, le redressant dons sur ses pieds. Il adressa un sourire au jeune homme, qu’il reconnaissait d’ailleurs, et lui tapota amicalement l’épaule en guise de remerciement.

«Salut Léopold… Merci beaucoup. J’ai la mauvaise habitude d’être des plus maladroits de ces temps-ci, j’sais pas ce qui me prends…»

Le jeune homme étendu par terre avait l'air des plus agacés par sa propre maladresse. Ou, en l'occurrence, par sa malchance, car c'était bien de cela qu'il s'agissait. N'importe qui se serait fait agresser par l'étagère s'il avait touché un bouquin de ce rayon. Tout au plus, on pouvait dire que la gallois avait fait preuve d'une étourderie coupable en ne lisant pas le panneau indicatif qui expliquait le système d'autorisation des livres jugés dangereux. De son côté, Léo se contentait de sourire gentiment en réponse au sarcasme qu'Emmanuel avait dirigé, il le savait, plus vers sa propre colère que vers l'intervention de l'allemand. Celui-ci avait l'habitude des réactions excessives et théâtrales de certains de ces congénères, auxquelles il répondait par son inamovible flegme et son calme légendaire.

Le brun passa sa main dans les plis de son pantalon pour en retirer les quelques débris qui s'y étaient accumulé quand il avait fait léviter la vieille étagère poussiéreuse. Et pendant ce temps, le gallois le salua et s'excusa de son maladresse passagère. Léo répondit en hochant la tête en signe de déni :

« Je crois que pour le coup, tu as surtout été malchanceux... Pense à lire les panneaux la prochaine fois. »

Encore une fois, tout cela était dit sur le ton du conseil, sans aucune forme de moquerie ou de dédain. Il jeta un œil à sa montre, qui lui confirmait que le délai de pause qu'il s'était accordé était désormais bien dépassé, et que s'il voulait avoir fini son exposé pour ce soir, il lui fallait se remettre au travail au plus vite. Sans autre forme de procès, il fit donc volte-face et s'en retourna vers la table où il avait laissé son livre ouvert et son parchemin. Cela ne signifiait absolument pas qu'il mettait fin à la conversation. D'un signe de tête, il invita Emmanuel à le suivre, histoire qu'ils partagent un peu leurs travaux. Ça ne pouvait pas faire de mal.

« Tu travaillais sur quoi avant ton petit... accident ? »

Les étudiants de la filière académique étaient souvent spécialistes de matières que le brun avait bien du mal à appréhender. Il avait même du mal à comprendre comment on pouvait s'intéresser à la métamorphose ou aux potions... Et en retour, de nombreux étudiants ne comprenaient pas son attrait pour le droit magique, mais ça n'avait pas d'importance.

HJ Une semaine pour te pondre ça... désolé ^^

« J’y tâcherais, je t’assure », dit-il au jeune homme en lui souriant.

Il sentait bien que les intentions de Léopold n’étaient pas de lui faire la morale ou de lui faire des reproches mais pour le conseiller afin d’éviter d’autres situations comme cela, c'est-à-dire embarrassantes. Pour le peu qu’il connaissait le jeune homme, Emmanuel l’appréciait bien. Pas qu’il passait particulièrement beaucoup de temps avec lui mais lorsqu’il le croisait, il le saluait, prenait de ses nouvelles. Il aimait bien la compagnie du jeune von Diefenbach. C’était un homme silencieux mais souriant.

Il su donc que même si le jeune homme se retournait dos à lui, c’était en quelque sorte une forme d’invitation à venir se joindre à son étude. Il attrapa ses papiers et plumes au passage et vint s’installer à la table de Léopold, déposant ses choses devant lui avant de s’asseoir.

« Tu travaillais sur quoi avant ton petit... accident ? »

Le Gallois sourit légèrement.

« En fait, je tarde à le commencer… », Dit-il en montrant son parchemin presque vierge à Léopold… « C’est un devoir de potions. J’aime beaucoup la matière, mais le prof me fait grincer des dents… C’est donc pour moi une réelle torture de faire ses devoirs. »

Le jeune homme leva les yeux vers le travail de Léopold et lit brièvement, à l’envers.

« Droit magique… ? C’est intéressant, mais j’ai l’impression que je n’aurais jamais les capacités cérébrales pour retenir toutes ces dates. Juste de lire l’extrait que tu as écrit, ça me donne un mal de tête. On n’a pas tous les mêmes talents, c’est certain… »

Le jeune homme pris sa plume entre ses doigts et, ses yeux voyageant de la feuille d’instruction à son parchemin, il commença à écrire quelques données techniques, laissant échapper un soupire d’entre ses lèvres.

« C’est fou comme je suis démotivé… ! »