[J'attends en priorité Lou et Caleb pour ce rp. A voir avec les principaux concernés si quelqu'un veut se joindre à nous ^^]

L'hiver et ses flocons, comme autant de petits pas parsemés par des cygnes hasardeux, l'hiver et son blanc manteau étendu tel un rêve pour les fleurs endormis... l'hiver et ses paysages magnifiés, ses joies et...

"A...A...A....
ATCHOUMM!!!!

J't'en foutrais moi, des décors et des jolies fleurs endormies et ces saloperies niaiseuses. Ah, y a bien que les poètes pour être tellement perdus dans leur monde qu'ils en viennent à plus s'rendre compte qu'on s'les gèle. Et je suis désolé, Messieurs les trépassés, mais le nez qui goutte, le rhume, les maux de gorge et la toux, c'est pas très "poétique" voyez-vous.
Alors ça allait qu'en Italie il faisait souvent beau et chaud: là d'accord... lire un sonnet sur "la traîne d'hermine de la Dame des Neiges" ou je ne sais quelle autre connerie lyrique en sirotant un cocktail sous un parasol, ça pouvait faire rêver. Mais si, le jour où Balthazar dans "l'innocence naïve" (ahum) due à son jeune âge avait fait voeu de voir ces merveilles de stalactites et autres splendeurs glacées... s'il avait su qu'on se pèlerait autant, je préfère vous dire qu'il aurait aussi sec ravalé ses pensées!

Salazar soit loué, Balthazar avait eu le temps de se réchauffer durant le cours de botanique, ce qui avait nettement amoindri sa mauvaise humeur et rehaussé son moral.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, le petit serpentard était devenu accroc aux points depuis qu'il avait compris le système des sabliers poudlardiens. A tel point (ah ah!) que le cancre rebelle s'était transformé en un élève assidu, pas forcément modèle, mais néanmoins flagorneur avec suffisamment d'adresse et de subtilité pour que ses camarades ne crient pas au thuriféraire, ou tout du moins au panégyriste obséquieux.

Outre cet aspect important de la vie de château (comme aimait à plaisanter le petit diable prosélyte), un "détail" commençait à se faire sentir. Avoir les profs de son côté, c'est bien... mais avoir et les profs ET les élèves c'est mieux. Il allait falloir jouer serrer: nouer suffisamment d'alliances, et ce avec assez d'habileté, sans contrarier aucune des parties opposées. Son intelligence fine et aiguisée (ne riez pas s'il vous plaît, il n'a que 11 ans... et il en est persuadé) parviendrait bien à résoudre ce "léger" souci. Le problème n'était pas tant de ne pas se faire détester par les belligérants du camp rejoint que d'être mis au pied du mur.

Mais oui voyons!
Supposons que l'on découvre son stratagème et que ses "amis" lui déclarent soudain "c'est soit eux... soit nous." Ou encore que, tous groupes confondus, ses anciens partenaires le taxent de fourberie et de lâcheté...
Humm...
Pas bon du tout.
Que croyez-vous?
C'est tout un art d'être sournois et perfide.
Comment cela j'y vais un peu fort?
Bon... Déloyal?
Non plus?
Ce que vous êtes lassants vous autres optimistes à vouloir chercher à tout prix les qualités de quelqu'un, serait-ce dans le bourbier évident de ses travers et ses torts...
Fallacieux!
Chhh, chhh...
Chut vous dis-je enfin!
Laissez-moi continuer...

Bref, Balthazar avait compris que les profs adoraient les Serdaigles pour la plupart (il y avait quelques exceptions, comme ceux qui cumulaient les casquettes d'enseignant et directeur de maison. Ce devrait être interdit... sauf pour Rogue de sûr) car les Serdaigles étaient connus pour leur travail et leur efficacité. Le travail ne lui faisait pas peur, mais il tenait à sa réputation. Et il aurait préféré de loin travailler sous ses couvertures en cachette plutôt qu'être taxé de tartuferie patente.

Il aurait pu tenter de faire ami ami avec les intellos à lunettes mais la perspective ne lui plaisait que très moyennement.
Non, dans la course à la coupe pour la maison Serpentard, il préférait sympathiser avec des roués.. le genre intelligent sans être barbant, et surtout assez astucieux pour leur permettre de récolter honneurs et crédits à la fin de l'année.

D'après ses sources (cantonnées à la bibliothèque principalement pour le moment), cela faisait trois longues années que la coupe leur avait été raflée. Damnés Serdaigles! Néanmoins, c'était de Gryffondor dont il fallait se méfier à présent...

Ah oui, une chose (encore une): le sorcier néophyte avait saisi, grâce à divers bruits de couloirs, que les collègues de sa maison n'étaient pas toujours amis entre eux. Mais de deux choses l'une: soit il se fichait du trophée et se souciait uniquement de son petit confort personnel et de sa scolarité... soit il luttait pour aider à remporter la course à la victoire mais dans ce cas, même s'il se retrouvait face à un élève exécré, il devrait éviter de lui tirer dans les pattes à tout prix. Les moqueries ça passe, le retraits de points beaucoup moins. Ou jouer de maîtrise et de ruse pour ne pas être découvert ni dénoncé.

Vous allez certainement vous demander: quel rapport avec le fait que notre cher ami traînasse ainsi après la fin dispensé par Mister Bachelard (plus communément surnommé Papi)?
J'y viens, j'y viens...

Rangeant ses affaires avec la lenteur digne d'un escargot asthmatique suffoquant après un marathon, Angelo ne manqua de repérer d'un regard en biais (un regard de sournois quoi) la présence d'une autre serpentarde. Tant mieux, il n'avait encore osé fraterniser avec personne, du fait de son manque de connaissances concernant le monde sorcier et sa peur quasi insoluble de commettre un impair lui valant droit à un aller direct vers un poing bien envoyé par l'un de ces mastodontes garde-du-corps-malfoyen... Mais elle s'était renseignée la belle fripouille! Peu de chances aujourd'hui qu'il gaffe en demandant avec un discernement tout bovin "Ma, dis-voir l'ami... qu'est-ce que cé donc que cela, oune sang de bourbe?"
Non non malheureux, l'argot est presque plus important que la langue officielle lorsque l'on veut s'intégrer.

Bref, ce soir il tenterait une approche, et tant pis si ça passait pour de la drague: il ne se résoudrait jamais à un "dis... yé me sens un peu seul, tou veux bien être mon amie?"

Et, manuels rangés et sacoche à l'épaule, Balthazar tentait de se concentrer sur une plante tout à fait commune qu'il regardait avec la force du désespoir, comme si cela eût pu éveiller en lui la moindre once d'intérêt ou de passion mais bon... faut bien rester crédible, et sauter sur la pauvre gamine tel un anthropophage qui a passé 10 ans dans un monde strictement végétal, ça la fout mal.

S’il avait su ce que Lou faisait vraiment dans cette serre des années après la fin tant attendue d’un cours où elle ne venait que tirée par les cheveux par ses copains de classe, Balthazar ne se serait pas fait tant de mouron.

La botanique, c’était nul.
Non, même pas nul en fait, affligeant. Désespérément ennuyeux et pitoyable. Je pourrais continuer comme ça longtemps, mais je crois que vous avez saisi le fond de ma pensée.

Elle n’avait jamais compris et ne comprendrait jamais l’intérêt qu’un adulte pouvait porter à de stupides plantes en pot, et ça la dépassait encore plus que ce même adulte veuille entraîner des foules d’élèves innocents dans sa perversité.

Non mais vraiment, sans rire, ça servait à quoi la botanique ? Encore, avec le Soin aux Créatures Magiques, on devait bien s’amuser, on avait des animaux à étudier, et certains étaient dangereux...donc forcément on ne s’ennuyait pas. Mais les plaaaaaaantes (gémissement de désespoir), pourquoi leur infliger ça ? « Le filet du diable craint la lumière ». Ouais super, trop contente pour lui.

En fait, si ça n’avait dépendu que d’elle, Lou ne mettrait même jamais les pieds dans une serre. Mais essayez donc de faire l’école buissonnière tranquillement quand toutes les filles de votre dortoir vous cherchent pour vous forcer à aller en cours, à coups de « Tu vas nous faire perdre des pooooooints ».

Donc Lou venait.

Et pour se protéger du pouvoir dangereusement soporifique de la voix du vieux Bachelard, elle avait fini par développer une technique hautement avancée : apprendre à dormir les yeux ouverts (enfin ça elle savait déjà le faire) mais surtout debout.

Parce que dans sa grande sagesse, le vieux pépé n’avait jugé utile d’offrir des sièges aux élèves. Il devait s’imaginer sa matière si captivante que personne ne tenait jamais en place et que tout le monde préférait rester debout. Ou bien il devait se douter qu’à la minute où ils pourraient s’asseoir, les élèves s’endormiraient dans un chœur de ronflements dignes d’un troupeau de buffles enrhumés.

Quelle que soit la raison de cet état de fait, la conséquence en était que Lou était désormais capable de regarder le prof dans le blanc des yeux d’un air de boire toutes ces paroles, alors qu’elle était complètement déconnectée. Et ça, pour qu’on lui foute la paix, c’était génial.

Donc Lou dormait.

Raison pour laquelle Balthazar n’avait pas à s’inquiéter, car à moins qu’il se mette à faire le tour de la serre en gueulant comme un veau, elle ne risquait pas de se réveiller de sitôt.

Sauf qu’elle faisait un mauvais rêve, et qu’elle se réveilla en sursaut et en poussant un cri d’effroi au moment où un Sigmund Bachelard à tête de mandragore lui annonçait qu’elle allait devenir jardinière.

Tout en s’efforçant de reprendre une respiration normale, elle tourna la tête de tous côtés pour s’assurer qu’aucune mandragore parlante ne se trouvait à proximité, et son regard tomba sur un garçon de sa maison dont elle se rappelait juste l’avoir déjà vu dans les cours où elle ne dormait pas et en salle commune.

Pour une raison connue de lui seul, il fixait avec obstination une plante qui n’avait rien fait de particulier à part avoir des pétales bleus.

- T’essayes de la faire léviter là ?, lança-t-elle d’une voix moqueuse mais un peu enrouée par son long sommeil.

L'hiver froid et hostile ne dérangeait pas Caleb pour un sou. D'ailleurs, il se plaisait même à se promener gaiement dans la neige, à batifoler dans le parc ou tout simplement à trouver tout les bons prétextes pour être au grand air. Cette prédisposition lui avait toujours valu les faveurs de sa grand mère, pour qui le "grand air" était presque sacré -Ah les vieux avec leurs manies d'un autre âge ! Bref, tout ça pour dire que Cal' se dirigeait lentement mais surement à travers la neige et les intempéries, vers la serre de botanique.

Le jeune sorcier -d'origine moldue- avait bien compris qu'il existait des maisons plus fortes que d'autres à Poudlard. Il avait aussi compris en regardant son sablier que la sienne était loin d'être la plus forte. Non, vraiment, les Pouffys étaient loin derrière tout le monde. Pouffy = n'en faites pas trop ou vous allez vous étouffer. C'était semblait il, la devise de leur noble maison. Ne pas trop se fatiguer.

Pourtant, Cal' avait bien regardé dans leur salle commune et n'avait pas vu de larves ni de limaces grimpantes. Les Pouffys devaient se réveiller que diable ! Cal' voulait changer la donne et il était persuadé qu'il pouvait faire une grosse partie par lui même ! Ah la bonne volonté des innocents ! Depuis peu d'ailleurs, il se faisait des missions de fayotage auprès des profs afin de gratter quelques points de ci de là. D'ailleurs, ça tombait à pic : ce matin, il avait croisé le professeur Bachelard qui lui avait demandé un petit service - contre rémunération dans le sablier bien entendu.

La mission de Caleb consistait à récupérer un bubobulb et à le porter au professeur de Soins aux Créatures Magiques qui testait une nouvelle méthode d'alimentation pour les Scroutts à Pétards. Le professeur Bachelard n'avait pas eu le temps de le faire et Caleb était tombé pile au moment ou l'on avait besoin de ses services.

Voici donc la raison pour laquelle il était là, dans la neige, à progresser vers la serre, confiant qu'il allait trouver ce bubobulb et le ramener à bon port.

Le jeune Pouffy s'approcha de la porte de la serre. Il avait croisé des élèves qui en sortaient, mais à présent, tout avait l'air calme. Cal' se frissonna. Le froid commençait à le transpercer un peu. Pas si agréable que ça.

Le jeune sorcier poussa la porte de la serre. La neige s'était accumulée devant et la porte résistait. Caleb força tant qu'il pu sur la poignée. Le jeune garçon s'arc-boutait en essayant de pousser cette satanée porte sans grand résultat. Pourtant, d'un coup, la neige capricieuse céda sous son poids.

BAOUM !

Dans un grand fracas, la porte s'ouvrit et Cal', emporté par son élan, perdit l'équilibre et fut projeté violemment contre un immense pot de fleurs qui se brisa en mille morceau. Des pétales bleues et de la terre en quantité impressionnante tombèrent sur le nez de Caleb qui éternua simultanément.

Cal' était complètement KO. Il leva le nez et vit qu'un garçon de Serpentard l'observait d'un air absorbé. En fait, le garçon avait plutôt l'air de regarder la plante que Cal' avait si consciencieusement détruite. Une jolie plante aux fleurs bleues qui pendait maintenant lamentablement au dessus de Caleb, les racines à l'air, et le pot cassé.

Caleb toussota et cracha une motte de terre.

- Kof ! Glurps ! Hum... Pardon...

Cal' se sentit idiot. En plus, derrière, une fille avait aussi apparu. Il n'y avait pas de situation plus débile que ça !

Au moment même où Balthazar ouvrit la bouche, plusieurs évènements se produisirent et la situation devint totalement hors de contrôle.

D’abord, au lieu de répondre par un simple oui ou non, il commença à lui raconter sa vie avec un accent de vache espagnole qui lui rappela douloureusement les baragouinages de Conchita.

Mais alors qu’elle envisageait de quitter la serre pour le planter là avant de céder à la tentation de lui faire manger sa stupide plante bleue par les narines, un boucan infernal la fit sursauter sur place.

S’approchant précipitamment pour voir de plus près quelle était la cause de ce cirque, elle tomba sur un blondinet au visage maculé de terre et à l’air égaré.

Imitant Balthazar, elle éclata de rire elle aussi. Il avait l’air tellement bête, impossible de se retenir. Et d’ailleurs pourquoi l’aurait-elle fait ?

- Laisse-moi deviner, dit-elle avec un grand sourire en s’accroupissant pour regarder l’accidenté en face (Caleb je suppose donc que tu es assis par terre, si ça ne te convient pas je change), c’est du blaireau ?

Un coup d’œil à sa cravate et son sourire s’élargit.

- Ils font vraiment pitié, reprit-elle à l’attention de Balthazar, en guise de réponse à sa question, même sans ouvrir la bouche ils ont l’air con.

Oups. Un coup d'œil à l'écusson de la fille et Caleb se rendit compte qu'il était dans une position désobligeante et honteuse, dans une serre de botanique, au milieu de plantes tropicales carnivores et auprès de deux charmantes personnes de Serpentard.

Le jeune garçon se mordit la lèvre. Il avait toujours été doué pour se mettre dans des situations malencontreuses, mais celle là, c'était le pompon ! Qu'il était maladroit ! En plus, il devait être tout rouge à ce moment précis, ce qui n'arrangeait pas la situation.

Caleb aurait bien voulu s'enfuir en courant surtout que la Serpy s'était maintenant accroupie auprès de lui, surement pour regarder si il allait bien et lui dire quelques mots gentils. On pouvait toujours rêver. Elle partit d'un grand rire sarcastique à faire trembler les murs.

De son coté, le garçon avait un air réprobateur même si il avait montré une pointe d'humour non-mesquin avant. Pourtant, il lui reprochait que le professeur Bachelard ne serait pas content. Gonflé celui là !

La suite n'était pas mieux et le petit Cal' apprit qu'il faisait pitié. Il n'osait pas trop se lever de peur de déchainer les foudres. En même temps, il n'allait pas rester dans la bouillasse toute sa vie. D'ailleurs, les commentaires de la Serpy sur les Blaireaux ne lui avait pas plu du tout. Les oreilles du jeune garçon était rouges.

Sur un ton de réprimande, il dit en souriant :

- M'aidez pas à me relever surtout !

Cal' tenta de se mettre debout mais la fille qui était toujours devant lui l'en empêchait. A l'adresse du garçon, il répondit :

- C'est le professeur Bachelard qui m'envoie ! Je lui dirais que j'ai pas fait exprès !

Le jeune sorcier essaya maladroitement de retirer la fleurs et les racines qui lui pendait dans le visage. Il y parvint et les jeta juste sur le PIED de la demoiselle de Serpentard. Cal' n'avait pas fait exprès mais la chaussure de miss Serpy était pleine de terre. Il essaya de faire celui qui n'avait rien vu en priant qu'elle ne le remarque pas.