[Bon... Je pense que j'éditerai plus tard pour vous écrire ça sur un parchemin tout beau, trop ambiance et tout. Là j'ai... la fleeeeemme]

Citation :

Ma jolie cousine,

Oh je ne voudrais surtout pas vous ennuyer ! Vous devez avoir bien d’autres soucis… Pourtant, changer d’air ne lui ferait pas de mal. Il n’a presque plus quitté le domaine depuis la mort de ma mère. Je ne sais vraiment plus quoi faire pour chasser toutes ses idées noires. Et, avec ma tante qui ne sait pas se débrouiller seule, nous ne pouvons nous permettre de séjourner ailleurs tous les deux. Il pourrait venir seul… Mais avec son humeur actuelle, il serait bien capable de faire déprimer tes parents… Sa vie lui a été ravie, il s’est laissé persuader que toute son existence était construite sur des mensonges. Mon père n’arrive plus à envisager d’avenir, là est le problème. Ceci dit, tu as raison, je ne peux pas laisser les choses aller de cette façon. Notre dernier elfe de maison a rendu l’âme avant ma naissance, il est grand temps que j’en trouve un autre. Ça ne remplacera jamais une présence humaine, mais il pourra au moins aider aux travaux de la ferme, et lui redonner un semblant de vie. Je ne peux pas faire mieux. Pour qui passerait-on auprès des autres familles si nous devions recourir aux services d’un autre sorcier ? Notre blason a trop souffert hélas…

Du reste, les jours à Poudlard se succèdent sans évènements notables. Nous avons aussi un nouveau professeur en potions puisque, comme tu le sais, Rogue enseigne enfin la défense contre les forces du mal… J’en viens presque à regretter la monotonie des cours d’Ombrages tu sais ? Mes résultats sont loin d’être concluants. Faute de mieux, je me rattrape avec la théorie, et je me défends toujours aussi bien en potions. Slughorn est un personnage véritablement fascinant. Un bel acteur, vraiment. Il ferait n’importe quoi pour obtenir les faveurs des meilleurs élèves de l’école. A force de l’observer, je finis par le connaître par cœur, mais il parait que je suis bien le seul à le trouver si amusant. Sa tendance au favoritisme décourage beaucoup d’élèves. Mais enfin, tu sais que je ne peux pas m’empêcher de tout évaluer. Oserais-je le dire ? Aucun bruit ne m’échappe dans les couloirs. J’en apprends souvent plus que je ne le voudrais et cette sale manie ne me quitte plus. Alors comment pourrais-je ignorer ce qui se dit à propos de Niallàn ? Poudlard est une société où toutes les informations circulent allègrement. N’est-il pas normal de relever celles qui concernent votre cousine ? Tu veux me taquiner je le sais bien, mais dans ce cas, laisse moi te détromper. Après ce que je viens de lire ceci dit, je vois bien de qui elle tient. James, Livious, et Wyrd maintenant. Tu ne t’arrêteras donc jamais ? Quand je pense qu’ils te résistent encore… Sont-il à ce point aveugles ma belle Deryn ?

Et que cherches-tu encore à me faire avouer ? Tu sur-interprète trop enfin ! Puisque tu as l’air de vouloir à tout prix des éclaircissements, je vais cependant te dire ce qui m’intrigue dans cette affaire, si elle devait se vérifier. Les Talfryn se sont toujours réclamés de sang purs et se sont accordés avec d’autres familles extrémistes de rejeter les Cadell à cause des défaillances de leur magie. Selon les sorciers les plus préservateurs, un cracmole est à placer en dessous d’un moldu sur l’échelle de valeurs. Alors, si une liaison secrète entre vos deux familles avait donné naissance à un enfant imagine ce que cela peut impliquer ? Je crois que les dernières dates que tu m’as données sont les bonnes. L’évènement n’est pas si lointain. Je m’emballe, je le sais bien, mais c’est important pour moi, pour des raisons que tu connais aussi. En ce moment, j’ai vraiment besoin de me rassurer en vérifiant des exemples peut-être pires que celui de notre famille… Et qui sait, si mon père voyait que nous sommes loin d’être seuls, que d’autres avant lui se sont détournés de valeurs de leurs familles par amour, peut-être arrivera-t-il enfin à chasser ses remords… C’est très gentil à toi de me proposer ton aide. J’espère te retrouver bientôt pour en parler plus en détails. Même si la lettre reste un excellent support.

Que dirais-tu à ce propos de se retrouver pour fêter la saint David le 1er mars ? J’ai vu que cette année, la date s’arrêtait sur un week-end. Les professeurs ne pourront tout de même pas refuser aux élèves gallois une sortie à Pré-au-Lard, après nous avoir obligé à suivre les cours ces dernières années… Parfois, je me dis qu’ils mériteraient qu’on ignore leurs fêtes anglaises… Ce ne serait que justice après tout !
Allez, je crois qu’il vaut mieux que je m’arrête là avant d’embrayer sur un sujet trop sensible et de monter un véritable cahier des charges.
J’espère recevoir ta confirmation et te revoir bientôt, si du moins je ressors vivant de l’excursion en forêt prévue par ce bon vieux Bachelard. Crois-tu que je pourrais surmonter cette épreuve ?

Je t'embrasse,
Da bo chi,
Merwyn.

Ps : Surtout n'oublie pas de me tenir informé de l'évolution de tes conquêtes.

Citation :

Douce Eryn,

Bien, tu m’as convaincu ! J’ai transmis ton invitation à mon père. Il n’a pas l’air très emballé mais je pense qu’il contactera tes parents de lui-même. Sa dépression lui dicte des formes purement stylistiques auxquelles il ne croit plus. Il se complait dans sa solitude, s’imagine que personne ne s’intéresse plus à lui et refuse d’en démordre. Mais son aveuglement s’affaiblit. Il a besoin de se sentir soutenu, et l’ouverture de ta famille lui remettra très vite les idées en place, je n’en doute pas, surtout si les sujets d’actualités sont évités.

J’ai sérieusement réfléchi aux avantages d’un elfe de maison, et une amie de Serpentard pourra peut-être m’en donner un dans les semaines à venir. Sa famille a toujours veillé à assurer la descendance de ces créatures. Ils en font un petit commerce auprès des bonnes familles en échange de quelques services rendus et un jeune elfe est justement tout disposé à entrer dans une maison. Ne t’inquiète pas, nous avons bien discuté des conditions de vente et cela ne me coûtera rien, j’y veille. L’elfe sera bientôt en route pour le Pays de Galles, et je pense au contraire que son arrivée aura un impact très positif sur mon père. Sa conversation, son opinion importeront peu, je le sais bien, ces créatures sont élevées de telle façon qu’elles seraient bien mal avisées d’avoir un avis. Cependant, posséder un elfe est un signe de prestige, et mon père n’y sera pas insensible. Je ne lui ai encore rien dit pour lui faire la surprise. Il ne s’enfoncera pas dans son marasme, bien au contraire. Il suffit parfois de peu pour redonner de l’assurance. Et je compte bien lui rappeler par tous les moyens que notre blason est loin d’être éteint. Oh bien sûr, son éclat s’est atténué depuis bien longtemps, mais rien n’est immuable, et, la beauté d’une vie ne dépend pas seulement de la réputation. Il tenait souvent ce discours autrefois. C’est peut-être difficile à croire aujourd’hui, mais mon père était un homme très positif. Est, devrais-je dire. Car j’ai confiance en lui. Il n’est pas fait pour le malheur, ses belles idées ne l’ont pas quittées, il les a juste égarées. Elles lui reviendront, puisque j’y travaille, et ni les potions, ni les remèdes moldus – et là tu auras beau dire, je n’arrive pas à les envisager sans méfiance – ne pourraient le guérir. Il n’est pas malade, Deryn.

Et ne t’inquiète donc pas tant pour mes études ! (à trop parler ainsi tu attraperas des rides plus vite… Fais attention belle cousine !) J’ai toujours su m’en sortir avec les honneurs sais-tu ? Ne va pas croire que Slughorn est plus tolérant avec moi qu’avec un autre. Si sa notation est moins sèche que celle de Rogue, elle reste relativement juste. Il me semble d’ailleurs que pour les Serpentard, rien n’était plus faux que le barème de notre cher directeur. Il ne me semble pas l’avoir vu jamais mettre en dessous d’un A à un élève vert et argent. Slughorn lui, ne s’attache qu’aux meilleurs, surtout si leur nom se rattache à une belle famille. Les autres n’obtiennent aucune faveur particulière, et je fais parti du reste plébéien bien sûr ! Ce qui me convient très bien. Je n’essaye pas d’attirer l’attention de notre bon professeur. Pour qui me prends-tu enfin ! Ces rivalités ne m’ont jamais beaucoup intéressé. Je préfère les observer de loin, c’est bien plus amusant. Les élèves se disputent les grâces de l’enseignant, à force de compliments et de cadeaux. Je ne doute pas que les choses seront différentes avec Wyrd et que beaucoup déchanteront mais… Ceux qui auront appris la diplomatie avec Slughorn trouveront bien un moyen de s’en sortir par d’autres dérivés… Je plaisante ! Mais si je t’assure allons ! Et je pense aussi que je survivrai aux cours de défense contre les forces du mal. La théorie ne m’a jamais posé de problème, en général ce sont plutôt les autres qui me demandent de l’aide. La pratique seule me pose problème, hélas, je ne sais que trop bien ce qui me fait défaut. Ce n’est pas bien grave allez, il suffit d’éviter les situations à risque n’est-ce pas ? Tout le monde n’est pas fait pour se battre !

Mais tu sais bien chère cousine que l’amour qui me consume pour toi est d’une patience légendaire. Ni le temps, ni les épreuves ne sauraient l’affecter. Je le sens brûler en moi, aussi vif qu’au premier jour. Quand détourneras-tu tes tendres prunelles de James ? ô Cruelle, je t’attendrai des années s’il le faut… Et rien ne me ravi plus que de te voir accepter mon invitation. La semaine s’annonce bien longue, il me tarde tant de te revoir ! Me le pardonneras-tu ? J’ai convié Niallàn à cette petite réunion familiale de ma propre initiative. Nous avons discuté dans le parc il y a quelques jours. Sa présence ne nous permettra pas de discuter de ce qui nous préoccupe mais j’arriverai bien à obtenir un autre rendez-vous en tête à tête… L’idée n’est-elle pas séduisante ma belle cousine ?

Allez, je vais devoir te laisser je le crains, la salle commune devient de plus en plus bruyante et on me surveille du coin de l’œil depuis une bonne dizaine de minutes. En réalité, je crois que je suis attendu… Et je ne vais pas me montrer impoli plus longtemps, même pour toi, j’en suis navré.

Avec tout mon amour,
Merwyn