[Puis-je ? ]

Depuis la mort de Sirius, l'Ordre avait prit un sacré coup et s'était quelque peu ébranlé. Elanor s'était sentie à se moment là encore plus partisante de leur cause. Au début, elle l'avait intégré surtout pour en savoir plus sur ses parents et leur disparition. Elle avait surtout un devoir de vengeance et de curiosité, très peu d'attache particulière en Angleterre ne lui avait pas fait prendre conscience dès le début de l'importance de cette guerre et surtout de la crainte que faisait régner le Lord et ses mages noirs. Cet événement avait déclenché chez Elanor une compassion et un sentiment de responsabilité par rapport aux autres membres. Comme si enfin elle avait fait partie de cette grande famille qui était désormais la sienne pour probablement bien des mois encore.

Son dortoir à l'UMA ne lui permettait pas d'avoir la tranquillité qu'elle souhaitait. Elle adorait ses camarades de dortoirs avec qui elle s'entendait très bien, mais celles-ci ne pouvaient pas la comprendre et ne pouvaient pas savoir ce qui trottait dans la tête d'Elanor. Pour la simple raison que personne à l'UMA ne savait qu'Elanor faisait ouvertement partie de l'ordre. Tout le monde ou presque connaissait ses choix politiques, elle ne les cachait pas, mais elle était restée discrète sur son appartenance à l'ordre, évitant ainsi les agressions inutiles de la part de ses camarades qui seraient des mangemorts pour certains. Elanor revenait donc très souvent au square malgré l'aspect lugubre de la maison, tout simplement parce que cette maison était petit à petit devenue la sienne aussi et elle si sentait en sécurité. Elle pouvait y croiser des gens qui la comprenait, qui vivait les mêmes horreurs qu'elle et avec qui elle pouvait en parler.

Ce jour-ci, vendredi après-midi (sauf si ça pose problème), elle n'avait pas eu envie de rester à l'UMA et de passer le week end avec ses camarades. Elle avait décidé à midi qu'elle passerais ces deux jours au square avec les membres qui avaient pour beaucoup besoin de réconfort et d'être écouté. Il lui arrivait d'être de bon conseil mais surtout elle pouvait soigner quelques petites blessures lorsqu'Arsène était surchargé ou à l'hôpital. Après tout, c'était sa formation, son métier, il était donc normal qu'elle le mette à profit d'une cause aussi importante que celle-ci.

Sortant des cours du vendredi après-midi, elle s'était rendue dans son dortoir et avait préparé quelques affaires pour le week end. Elle avait ensuite salué ses camarades, prétextant une visite de son oncle pour le week end et elle avait filé, transplanant dans la cour d'une manière très naturelle pour réapparaitre dans la fameuse ruelle où elle avait glissé sur un sac poubelle le premier jour qu'elle était venue au square. Elle se rappela soudain son entrevu avec Canaan qui l'avait pour ainsi dire carrément traumatisé. Elle sourit et entreprit de se rendre jusqu'à la maison, évitant les sacs poubelle et les chats errants. Quelques instants plus tard, elle déboucha dans la rue sous un soleil éclatant. Sa cape trainant derrière elle, elle avança jusqu'à la maison, jeta un œil autour d'elle, rattacha un lacet, puis pénétra dans la maison en faisant attention à ne pas réveiller la mère de Sirius, cette abominable bonne femme !

Discrètement, elle posa son sac par terre et s'apprêtait à descendre à la cuisine, lieu de rencontre en règle générale, mais un énorme bruit la fit sursauter comme jamais, réveillant d'un seul coup Mme Black qui se lança dans un déversement d'hostilités les plus recherchées.

Elanor mit ses mains sur ses oreilles et serra les dents.

Toooooooonks !! Tu ne peux pas faire attention ???

Il n'y avait qu'elle pour faire un raffut pareil. S'attendant à voir apparaitre son amie, Elanor resta aux pieds de l'escalier. Les secondes passaient et la mère de Sirius hurlait toujours, mais personne n'apparut. Intriguée, Elanor monta les escaliers quatre à quatre, enjambant ce qui sembla être la cause de tout se raffut et se retrouva nez à nez face à un jeune homme pas beaucoup plus âgé qu'elle qui visiblement ne savait plus trop où se mettre; il s'agissait d'Edward, un nouveau.

Ah c'est toi ! Mais qu'est-ce que tu fais là ?

Ses yeux le dévisagèrent un peu trop sévèrement. Elanor n'était pas énervée contre lui bien au contraire, mais elle en avait assez d'entendre la mère de Sirius s'animer au moindre petit bruit. Elle baissa ses yeux froids qui découvrirent la main ensanglantée d'Edward.

Oh mais comment tu as fait cela? Essaierais-tu de rivaliser avec Tonks ? Elle sourit. Viens je vais te soigner cette main. Tu n'es pas tombé sur la bonne porte mon pauvre.

[Mais avec plaisir !]

Telle une alarme, la matriarche des Black avait commencé à déverser son venin, paniquant plus encore le pauvre Edward. Comme s'il avait besoin de ça pour se sentir encore plus mal à l'aise. Il n'était pas suffisant d'avoir commis une énième maladresse, il fallait qu'en plus cette mégère s'emploie à le faire savoir à tous.
Le brun ne savait plus quoi faire. S'il descendait essayer calmer le tableau, il allait se faire assaisonner comme un malpropre, mais il ne pouvait pas non plus partir comme si de rien n'était, laissant la porcelaine brisée dans tous les escaliers, et les cordes vocales de la mère de Sirius malmenant les oreilles de tous.

Une silhouette ne tarda pas à apparaître. Ed s'y était attendu, mais il restait là, interdit... Une jeune femme. Elanor. Une étudiante. S'il y avait bien une chose sur laquelle le jeune Mole pouvait compter, c'était sa mémoire. Il savait donc précisément qui venait à sa rencontre, pour l'avoir déjà croisée plusieurs fois dans cette même demeure.
La jeune femme posa sur le fautif un regard plutôt dur, et Edward sentit ses joues rosir.

- Euh, je suis navré Elanor... Je... Je cherchais les fils Weasley pour Molly mais...

Tenant instinctivement ses mains et essayant d'atténuer la douleur de la morsure en comprimant la plaie, il ne fallut pas longtemps à Elanor pour comprendre ce qui s'était passé. L'étudiante parut se radoucir, au plus grand soulagement du jeune oubliator.

- Tonks ? Euh non, je...

Edward n'eut pas le temps d'essayer d'expliquer quoi que ce soit que la jeune femme l'entrainait pour le soigner. Peut-être n'était-il pas tombé sur la bonne porte, mais il était au moins tombé sur la bonne personne. Dans son malheur, attirer l'attention de l'aspirante médicomage n'était peut-être pas une si mauvaise idée.
Penaud, Ed suivit la brune et les deux jeunes gens entrèrent dans la bibliothèque que Mole avait repérée précédement [HJ : j'ai pris la biblio comme j'en avais parlé dans mon précédent message mais si tu veux autre part, dis le moi, j'édite].

- Euh, on laisse la vieille Black s'époumoner ? Elle finira par se taire d'elle-même ?

De toutes façons, une fois la porte fermée, les cris furent assourdis. Et Edward supposait qu'une fois les importuns hors de sa vue, la vieille pie finirait par se lasser.
Le brun profita de sa nouvelle incursion dans la pièce pour détailler un peu plus l'endroit.
De vénérables étagères en bois travaillé tapissaient les murs du sol au plafond et gémissaient sous le poids de nombreux volumes anciens. Couvertures de cuir, reliures de qualité, il y avait certainement de beaux ouvrages parmi tous ces livres. Mais l'ambiance générale était accordée au reste de la maison : triste, poussiéreuse et lugubre. Quoi qu'avec un brin de ménage... De lourds rideaux occultaient la fenêtre et Ed les écarta de sa main valide, révélant un verre sale mais qui laissait filtrer un peu de lumière depuis le jardin, amenant une lueur réconfortante.

Dans un coin de la pièce, deux vieux fauteuils de lecture, au tissu râpé, semblaient les attendre. Ed nota qu'ils devaient avoir été nettoyés, car ils étaient moins poussiéreux que le reste. Sans doute un autre membre de l'Ordre qui avait eu envie de découvrir quelles merveilles pouvait bien contenir cette pièce.

D'un sourire timide, Edward invita Elanor à s'asseoir.

- Tiens, on sera certainement mieux ici... Enfin... Plus au calme en tous cas.

L'oubliator se posa dans l'un des deux fauteuils. Il n'osait pas regarder trop franchement la jeune femme.
Dans le couloir, la vieille harpie consentit enfin à soulager leurs oreilles et, dans un hoquet, ramena enfin le silence dans la maison.
Ed ne put s'empêcher de soupirer de soulagement.

- Ouf... Quelle mégère celle là... Je suis désolé d'avoir créé tant de bazard. Je me suis fait surprendre par cette fichue porte.

Tout en parlant, le jeune anglais tendit sa main à la jeune femme pour qu'elle puisse l'examiner.

- Merci beaucoup en tous cas...

[HJ: Je peux aussi ? ]

De temps à autre, Harry parvenait à quitter Poudlard pour venir ici; Dumbledore s'arrangeant personnellement pour que son absence ne soit pas remarqué. C'était très rare bien sûr mais possible en cas de réunion d'urgence comme la veille...Du coup le Rouge et Or en profitait pour rester le wee-kend. L'adolescent pensa très fort à l'adresse et aussitôt la maison apparut...Toujours aussi sombre, vieille et triste; encore plus glauque maintenant que le Survivant savait que son parrain ne l'attendait pas; maintenant qu'il savait qu'il n'y aurait plus les râleries de ce dernier concernant sa solitude. Maintenant que Sirius ne serait plus là, dans la cuisine, à essayer de le retenir encore un peu plus, une semaine...Allez Harry juste une semaine.

Le jeune sorcier chassa cette idée de la tête et rentra; il leva aussitôt la tête, attiré par des bruits de fracas; grimaçant en entendant le vase se briser puis...Plus rien...Ah si, une voix de femme qui réprimandait Tonks; le reste, Harry ne pu l'entendre puisque ce n'était plus quelque chose de crié mais simplement entre deux protagonistes, il était trop loin. Croyant donc qu'il s'agissait bel et bien de Tonks le jeune sorcier, à demi-inquiet, à demi-curieux monta les escaliers pour se retrouver nez à nez avec un brun à lunettes et une fille...Il resta là à les regarder, comme ça...Surprit, tellement qu'il avait l'air d'une statue. Le Gryffondor attrapa sa baguette puis murmura un "reparo" afin que le vase se répare et que les brisures ne blessent plus personne

Fit-il d'un air peu assuré. Effectivement c'était une bien étrange situation de rencontre que celle-ci n'est-ce pas ? Le Survivant ne connaissait aucune des deux personnes présentes, enfin...Si, mais de vue seulement. Plutôt content de trouver de la compagnie et de savoir qu'il ne resterait pas seul dans la lugubre maison de son parrain le Gryffondor eut un petit sourire désolé pour Edward; se demandant toujours ce qui avait causé la catastrophe. Bien qu'il répugne à le faire l'adolescent leva les yeux vers le haut des escaliers et appela

-Kreattur! Kreattur!

Celui-ci, tout en murmurant dans sa barbe qu'il n'avait pas les pires insultes à l'encontre de son nouveau maître s'approcha; ayant visiblement toutes les peines du monde à s'incliner devant ce traître mais n'ayant pas le choix. Harry le regarda par dessus ses lunettes rondes avant de parler d'une voix plutôt ferme

-Ferme le rideau s'il te plaît

Ce dernier outré de la demande du Gryffondor s'éxécuta cependant, rendant ainsi aveugle le portrait de l'illustre Black qui cassait les pieds à tout le monde.

-Ca va ? Désolé pour la mère de Sirius...On n'a rien trouvé pour décrocher le portrait...Enfin, c'est bien ça qui vous a fait tombé ?

Oui parce que ça pouvait tout autre chose également...A croire qu'un esprit plutôt malsain avait prit plaisir à lapiéger...Le Survivant se tourna ensuite vers Elanor d'un air légèrement inquiet tout de même

-Vous sauriez soigner ça vous ? Je vous avoue n'avoir aucune idée de comment faire

Il rougit un peu face à son ignorance mais finit par sourire...Bon il n'y avait pas mort d'homme, Edward allait bien survivre non ?

-A ce propos, je m'appelle Harry, et vous êtes ?

Fit-il, ayant visiblement, encore une fois, oulié sa célébrité

[Plus on est, plus on s'amuse ]

Dans le but très certain de fuir les hurlements de la mère black, Elanor entraîna le pauvre Ed dans la bibliothèque, endroit très familier pour la jeune fille qui y faisait régulièrement des recherches concernant le parchemin d'Alexandre. La richesse du lieu et de son contenu lui permettait de ne pas devoir se rendre à la bibliothèque magique toujours pleine à craqué de sorciers et ainsi pouvoir suivre les réunions du cercle d’études. Elle avait par la même occasion une excuse de plus pour venir rendre visite aux membres de l'Ordre du Phénix et manger les bons plats de Molly Weasley plutôt que l’horrible nourriture servit à la cafétéria de l’UMA.

A l'instant où ils allaient entrer, ils furent rejoints par un jeune homme plutôt maigrelet et très mal coiffé dont Elanor n'arrivait pas à se souvenir du nom. Elle l'avait forcément déjà rencontré mais elle ne savait pas où; trop jeune pour être à l'UMA et dans l'Ordre. Alors qu'ils pénétraient dans la bibliothèque, le jeune homme envoya l’elfe de maison faire taire l'horrible mégère. Quelle joie ! Enfin un peu de repos pour ses pauvres oreilles !

Merci.. Glissa Elanor en poussant la porte. Heu non je crois qu'il s'est fait mordre par la porte juste là haut. Je n'ai jamais réussi à l'ouvrir, tu sais ce qu'il y a à l'intérieur? Je ne savais même pas quelle mordait d'ailleurs. Elanor plissa le front dans un signe de réflexion, se demandant alors si elle avait réellement déjà essayé de pénétrer dans la pièce ou non. Elle n'eut pas le temps de réfléchir à ce sujet, Ed l'invita à s'installer dans les confortables fauteuils qui lui avaient si souvent servi de lit durant ces derniers mois de recherche sur le parchemin. Bien que poussiéreux, ils avaient cette texture moelleuse qui permettait de se laisser aller au sommeil bien plus vite qu’on ne le souhaitait.

Excellente idée Ed, asseye toi, tu es tout pâle. T'en fais pas, avec tout ce bazar, c'est très difficile de ne pas tout faire tomber.

Le binoclare mal coiffé et elle s'approchèrent de lui et Elanor découvrit la plaie, une vilaine morsure qu'elle n'arriva pas à identifier d'un premier coup d'œil. Les deux jeunes hommes semblaient assez inquiets mais Elanor ne savait pas vraiment quoi leur dire. Elle n'avait absolument aucune idée de la gravité de la plaie, elle n'avait jamais eu aucun cours à l'UMA à ce sujet. En fait ses seules connaissances elle les devait à Arsène qui avait soigné quelques plaies au square en sa présence. Il faut dire qu’ils manquaient cruellement de pratique et étudier les dragons n’allait pas forcément l’aider à soigner ce genre de plaie. Elanor fut toutefois ravie de pouvoir montrer son savoir faire grandissant et se rendre utile, au moins une fois, à l’Ordre. Même si Ed n’avait visiblement pas été attaqué par un mangemort.

Heu.. Oui oui t'en fais pas.. ça n'a pas l'air grave.. Elle leur adressa un sourire qu'elle voulu rassurant et se retourna vers la porte.

Accio sac à dos

Elle espérait avoir le matériel nécessaire dans sa mini trousse de secours qu'elle avait toujours avec elle et surtout que cela sera suffisant pour soigner la plaie de l’oubliator. Le problème lorsque l’on est dans le monde de la sorcellerie, c’est qu’une simple blessure peut vite prendre de l’ampleur, alors que chez les moldus, une coupure reste une coupure. Alors que son sac arrivait gentiment à destination, le brun se présenta sous le nom de Harry.

*Harry…

Toujours perplexe, Elanor lui sourit et se présenta à son tour.

Enchantée, je suis Elanor, étudiante en médicomagie. Tu me parais bien jeune pour être membre de l’ordre, tes parents en font partis ? [Et comment qu’on fait pour mettre les pieds dans le plat !!]

Evidemment Elanor avait entendu parler d’Harry Potter, quelle question. Elle en avait même entendu parler avant d’arriver en Angleterre, le pauvre garçon avait une réputation mondiale auprès des sorciers. Mais, elle ne l’avait jamais rencontré et le phénomène l’avait moins atteint ayant grandit à l’étranger.

Dans un fracas assourdissant et provoquant une nouvelle fois la chute du vase, le sac à dos d’Elanor arriva enfin à destination, défonçant la porte de la bibliothèque, ce qui fit sursauter tout le monde.

*Oups.

Elle envoya un regard désolée à ses compagnons et se dépêcha de le vider de son contenu, cachant ainsi son malaise.

*Quelle vieille chouette ! Comme si Ed n’avait pas fait assez de bruit.

Elle retrouva son guide des blessures magiques et le feuilleta quelques instants, cherchant le chapitre des plaies magiques et des indications à suivre.

Ah le voilà. Alors attendez voir un peu.

Elle s’assit en face d’Edward, lui prit une nouvelle fois la main et examina la plaie, la comparant ainsi avec l’illustration de son livre. Elle tourna une ou deux pages et trouva le dessin d’une plaie qui semblait correspondre. Il était indiqué en dessus de l’illustration : « plaie simple non infectée », en dessous, on pouvait découvrir quelques conseils de médicomagie : « Avant la fermeture de la plaie, administrer une potion désinfectante et si besoin engourdissante ». Les conseils étaient suivis de la procédure à suivre pour refermer la plaie, ainsi que du sort à lancer.

Elanor trembla légèrement et son front se perla de sueur. Comment on prépare une potion désinfectante et engourdissante ? Elle n’osa pas relever les yeux vers Edward dont la main prenait une teinte rouge des plus alarmante. Elle toussota puis se replongea dans on sac à dos à la recherche de quelques petits flacons qu’Arsène lui avait donné lors de leur dernière entrevue. C’était un assortiment de petites potions basiques et facilement utilisées par les médicomages et elle espérait bien y trouver un peu d’aide. Elle les sortie et les posa sur la petite table qui séparait les deux fauteuils. Il y avait tout un assortiment de fioles en verres contenant des liquides de différentes couleurs, plus ou moins homogènes et donnant plus ou moins envie d’être buent.

Bon ! Alors voilà comment ça va se passer, je vais te donner la potion et ensuite je jetterai le sortilège sur la plaie. Elle lança un regard à Edward qui ne semblait plus tellement rassuré. Elle serra les dents et se tourna vers Harry. Tu veux bien lui tenir la main fermement s’il te plait ?

Elle prit une petite potion à la teinte violacée, la déboucha et en renifla le contenu. L’odeur ne semblait pas suspecte mais en même temps, cela ne pouvait pas vraiment être significatif et Elanor en était consciente. Elle hésita un instant mais se résolu finalement à agir. Le blessé ne risquait pas grand-chose avec une potion désinfectante et il fallait de toute manière bien se lancer. Après tout, c’était ridicule de paniquer pour une si petite chose et envoyer Edward à Ste Mangouste était une marque de faiblesse et Elanor ne voulait pas s’y résoudre.

Elle tendit la petite fiole à l’oubliator qui la bu [Enfin s’il est d’accord…] Puis, la main moite, elle sortit sa baguette magique en bois de sapin de la poche de sa cape et s’éclairci la voix. Et elle lança le sort d’une voix clair en suivant les indications du livre de soins. C’est là qu’elle réalisa qu’il ne fallait peut être pas avaler la potion mais l’étaler sur la plaie…

[Je vous laisse la suite… Ce n’est pas obligé de réussir… C’est même drôle si tu perds ta main… Et heu… pardon pour le pavé…]

[Elanor entourée de binoclards mal coiffés ]

Les deux jeunes gens s'installèrent finalement dans les fauteuils fatigués, et c'est seulement à ce moment qu'Ed remarqua la présence d'une troisième personne. Encore plus mal coiffé que lui, des petites lunettes rondes... Par tous les dieux, serait-ce...

Le jeune garçon s'enquit de la santé de l'oubliator, mais Mole n'eut pas le loisir de répondre, Elanor s'en était déjà chargée. Pendant ce temps, l'employé du ministère dévisageait sans réel tact le nouvel arrivant, oubliant un bref instant la douleur sourde de sa main. Il n'y avait pas de doute possible. Le Survivant confirma les soupçons d'Edward en se présentant.

Alors ça ! Edward savait que Harry faisait partie de l'Ordre, mais il ne l'avait jamais réellement croisé depuis qu'il avait lui-même revêtu l'habit des rebelles. Sans doute l'avait-il croisé sans s'en rendre compte, mais aux dernières réunions, le jeune garçon n'était pas présent, certainement obligé de rester à Poudlard. Ed' fixait le Survivant avec des yeux ronds. Il était face au très célèbre Harry Potter.

- Euh, je... Edward, euh, ravi de te rencontrer.

L'oubliator en perdait ses mots. Il faillit tendre la main pour saluer le jeune prodige, mais la douleur lui rappela qu'il était là pour se faire soigner, et non pour demander un autographe au jeune sorcier le plus célèbre de sa génération. Se rendant enfin compte qu'il dévisageait purement et simplement le jeune Rouge et Or, Edward détourna le regard en rougissant légèrement, gêné par sa maladresse.

- Excuse moi Harry, je... C'est tout de même quelque chose de te rencontrer en chair et en os.


Elanor quant à elle ne semblait pas se rendre compte de la personne à qui elle faisait face. Edward n'était pas sûr qu'elle soit anglaise, mais tout de même, la célébrité de Harry avait largement dépassé les frontières de leur bien aimée Grande Bretagne. Il était étonnant qu'elle ne le remette pas. Peut-être vivait-elle sur un petit nuage ? En tous cas, c'était sans nul doute bien plus agréable pour Harry de ne pas se sentir dévisagé par les gens qu'il rencontrait. Edward était encore un peu gêné de ses mauvaises manières. Il décida de se concentrer sur ses soins pour laisser un peu d'air au Survivant.

D'ailleurs, sa main commençait à prendre une teinte rougeâtre qui n'était pas pour le rassurer. Le jeune homme pâlit, mais une nouvelle phrase de l'étudiante en médicomagie lui permit de changer une nouvelle fois de sujet.

- Mais... Elanor... C'est Harry, Harry Potter... Plus que quiconque il mérite de faire partie de notre combat !

Ed se tut. Il ne voulait pas répondre à la place du brun, mais... La question de la jeune femme était un peu maladroite, et l'oubliator voulait tendre une perche au garçon si celui-ci voulait éviter de s'appesantir sur le sujet de ses parents.

En toute innocence, Elanor continuait de se concentrer sur la blessure du jeune Mole. Edward en était rassuré, parce que l'aspect que prenait la plaie commençait doucement à l'inquiéter. La jeune femme farfouilla dans son sac et en sortit une petite fiole au contenu violet.

Ed fit une petite moue en écoutant le mode opératoire de la jeune femme, mais il ne fit aucun commentaire. Après tout, c'était elle la sachante, pas lui.
Le brun jeta néanmoins un regard dubitatif à Harry qui lui maintenait la main. Il n'était pas franchement enchanté d'ingurgiter une mixture inconnue, même si c'était une apprentie médicomage qui le lui demandait. Car qui disait étudiante disait, euh... étudiante. Elle pouvait donc se tromper.
Edward se résolut néanmoins à ravaler sa trouille et la potion par la même occasion, décidant de faire confiance à la jeune femme. Après tout, ni Harry ni lui n'étaient plus qualifiés, donc il valait mieux l'écouter.

La mixture avait un petit goût de caramel pas si désagréable et Ed fut immédiatement convaincu qu'Elanor avait fait les bons gestes.
La jeune femme prononça le sortilège.
Rien ne se passa.
La douleur lançait toujours Edward. Hum. Il devait y avoir quelque chose qui ne se passait pas comme prévu.

Le brun sentit ses entrailles se réchauffer bien rapidement, et il fut pris d'un haut le cœur. Effectivement, quelque chose ne tournait pas rond. Il sentit ses yeux s'embuer... Non, ça n'allait même pas vraiment.
Ed jeta un regard sur sa main. De ce côté là, rien n'avait changé, elle était toujours aussi rouge, et elle commençait à gonfler légèrement, même si le sort semblait avoir arrêté les saignements.
Le jeune homme ouvrit la bouche pour demander à Elanor si elle savait ce qui se passait, mais tout ce qui en sortit furent... Des bulles ?!

[hj: désolé Edward, j'ai un peu chamboulé l'ordre de tes réponses, mais c'était pour la logique: j'imagine que tu réponds du tac au tac à Elanor concernant l'identité de mon perso. Si ça ne va pas, vous me dites hein]

Merci... Heu non je crois qu'il s'est fait mordre par la porte juste là haut. Je n'ai jamais réussi à l'ouvrir, tu sais ce qu'il y a à l'intérieur? Je ne savais même pas quelle mordait d'ailleurs.

L'adolescent suivit le regard de la jeune fille jusqu'à la porte d'apparence inoffensive. Mais s'il était bien une chose que l'on apprenait de suite au 12 square Grimmauld c'est que rien n'était sans danger. Le Gryffondor ne connaissait pas cette porte; il était souvent venu ici voir son parrain, et puis l'endroit n'était pas si grand que ça mais l'envie de faire du tourisme ne l'avait jamais effleuré. Le sorcier n'aimait pas ces lieux, encore moins depuis la disparition de Sirius; fouiller la maison de fond en comble ne lui était donc pas venu à l'idée, il se contentait de savoir le nécessaire: le salon, la cuisine et les chambres de quelques personnes point final.

-Non, mais je ne pense pas que ce soit vraiment vital de le savoir-Fit le sorcier d'un ton prudent qui ne lui ressemblait pourtant pas-Je préfère garder ma main entière-Harry eut un petit sourire entendu pour Edward qui saignait toujours. Tout en disant cela le Survivant avait aidé l'étudiante à amener le blessé jusqu'à un canapé et obéissait aux "ordres" donné par Elanor qui était la mieux placée pour savoir comment régler cette situation. Attrapant donc la main de son aîné, tout en essayant de ne pas lui faire plus mal qu'il ne devait déjà souffrir le Brun la maintenait fermement.

Enchantée, je suis Elanor, étudiante en médicomagie. Tu me parais bien jeune pour être membre de l’ordre, tes parents en font partis ?

Avec intérêt et inquiétude mêlés le Gryffondor l'avait regardé amener le sac à elle et commencer à nettoyer la plaie. Epiant chacun de ses gestes d'un regard de biais le jeune sorcier aurait pu faire un excellent apprenti vu son attention pour le travail d'Elanor; si tenté que ce fut sa voie future...Mais c'était évident que non en fait; Harry avait beaucoup trop de mal avec les potions et puis lui il lui fallait de l'action, même si ces derniers temps le garçon aspirait à un peu de repos après toutes ces péripéties. Le tirant de ses réflexions d'avenir aussi vite qu'il y avait plongé Elanor lui posa une question qui le laissa perplexe. Le Gryffondor fut tellement surprit qu'il se prit à essayer de se rappeler pourquoi il était là et si ses parents n'en faisaient pas partis (Boulet...) avant de se souvenir brutalement de la vraie réponse tout aussi violente qu'évidente. D'un ton sobre Harry allait lui dire que ses parents étaient morts tout simplement, sans rien rajouter sur le pourquoi du comment ni sur sa célébrité mais Edward intervint avant

- Mais... Elanor... C'est Harry, Harry Potter... Plus que quiconque il mérite de faire partie de notre combat !

-Euh...Oui-Fit-il à la fois embêté que Edward ait révélé son nom à quelqu'un qui semblait enfin l'ignorer et reconnaissant envers ce dernier qui défendait farouchement son droit d'être ici.-Mes parents sont morts-Ajouta-t-il au cas où, ne sachant pas si son histoire avait été divulgué dans les autres pays du coup qu'Elanor avait tant hésité. Et puis cette phrase l'adolescent l'avait sur le bout de la langue quand l'employé du ministère avait parlé; comme il avait prit l'élan, forcément c'était sorti tout seul.

En attendant l'étudiante médicomage-à n'en plus douter maintenant- avait sorti une fiole et la main de Edward prenait une teinte rougeâtre qui n'était pas pour rassurer Harry qui se demandait si la morsure de cette fichue porte n'était pas venimeuse. On ne savait jamais avec cette maison digne des meilleurs contes d'Halloween.

Bon ! Alors voilà comment ça va se passer, je vais te donner la potion et ensuite je jetterai le sortilège sur la plaie. Tu veux bien lui tenir la main fermement s’il te plait ?

Le Survivant s'exécuta, raffermissant sa prise sur la main du blessé tout en se tordant le cou pour voir le livre qu'avait précédemment regardé la jeune fille afin de voir lui aussi l'illustration bien que lui n'y comprenne rien. L'adolescent posa ensuite ses prunelles d'émeraude sur la fiole, observant attentivement sa couleur comme pour s'imprégner de chaque information, sans nul doute, sa fameuse curiosité refaisait surface présentement malgré la situation non pas critique...Mais somme toute inquiétante.

Ses yeux tombèrent ensuite sur Edward qui le regardait -Non...Fixait était un terme plus exact-d'un air ébahi. Le sorcier était gêné devant "l'admiration" et l'intérêt que lui portait cet adulte accompli qui devait avoir une bien meilleure expérience de la vie que lui. L'adolescent avait toujours reçu l'aide de ses amis et de la chance! Tant de gens travaillaient dans l'ombre à faire reculer le monde: c'était eux que l'on devrait regarder ainsi. Le Gryffondor inclina légèrement la tête, s'apprêtant à répondre qu'il était aussi enchanté de connaître bien que d'autres circonstances auraient été préférables lorsque l'homme s'adressa de nouveau à lui.

- Excuse moi Harry, je... C'est tout de même quelque chose de te rencontrer en chair et en os.

Enfin Edward cessa de le dévisagé et Harry en fut grandement soulagé. Il crut voir que l'homme rougissait un peu mais ne pouvait en être sûr vu que l'employé du ministère avait détourné la tête; et puis vu son état aussi

-Non mais, vous savez, ça n'a rien d'exceptionnel- Dit Harry d'un air tout aussi emprunté que son aîné-Je suis comme tout le monde.Un élève de Poudlardet un adolescent-Il laissa passer un petit temps avant de sourire pour détendre l'atmosphère-'Fin je suppose-Nul doute que le Brun supposait bien évidemment...A 16 ans on n'est encore qu'un adolescent mais des fois, au vu de tout ce qu'il avait vu, Harry se demandait s'il n'était pas plus adulte qu'autre chose. Mais cette fois-ci, cela n'avait pas été dit avec nostalgie, il s'agissait simplement de rire un peu malgré les circonstances qui les réunissaient! Après tout Edward avait sûrement mal mais n'allait pas mourir-Espérons-le!-

Reposant ses yeux sur la plaie à défaut de savoir où, le Gryffondor regarda l'homme prendre la fiole et la boire; attendant de voir quels seraient les effets de la potion, dévisageant Edward à son tour avant de lui aussi, s'apercevoir de son impolitesse et reposer ses iris vertes sur le livre de médicomagie à côté d'eux. La main ne saignait pas; mais soit Harry devait changer de lunettes ou soit il y avait un souci vu qu'elle semblait commencer à gonfler. Edward entrouvrit les lèvres et des bulles s'échappèrent de ses lèvres...Puis...Attendez! Des BULLES ? Harry tourna vivement la tête vers l'employé du ministère puis l'étudiante, les interrogeant tous deux du regard, abasourdi par la situation et manquant de lâcher la main du blessé.

-Peut-être que l'on devrait aller à Ste Mangouste ? -Le Gryffondor eut un regard appuyé pour Elanor, un regard franc qui disait qu'il ne voulait pas dire que ses méthodes étaient nulles, jamais il ne se le serait permit, lui qui ne comprenait rien au domaine.-Les soins d'Elanor sont sûrement bien faits mais peut-être pas appropriés ? Je veux dire que là-bas ils ont tellement de cas que les portes mordeuses...Peut-être qu'ils connaissent plus de choses sur le sujet ?

Harry regarda ses deux compagnons pour leur demander leur avis. Apparemment Edward devrait se contenter de hocher la tête dans un sens ou l'autre pour donner sa réponse...

[Rhaaaa, j'ai merdé et perdu tout mon post alors que j'arrivais à la fin.... Greuh T_T Deuxième jet donc, navrée si c'est moins fluide.]

Mais quel abruti il faisait. Dévisager ainsi Harry... Le jeune garçon avait sans doute d'autres soucis en tête, il aurait pu avoir la décence de ne pas le mettre mal à l'aise. Ed se jura de ne pas recommencer.

Pendant ce temps, Elanor semblait complètement détachée de la situation. Non pas que le brun considérât son cas comme dramatique et requérant toutes les attentions, mais néanmoins, il faisait des bulles, et ça, il fallait avouer que c'était un peu étrange. Le jeune homme ne savait pas s'il devait prendre ce détachement pour un bon signe, présageant que l'étudiante ne se faisait aucun soucis pour son patient, ou si autre contraire c'était une sorte de fuite pour éviter d'avouer aux deux jeunes hommes qu'elle ne savait pas quoi faire. A la place, elle se contentait de les regarder fixement, passant de l'un à l'autre. Edward loucha pour vérifier s'il n'avait rien de louche sur le nez. Cette vérification faite, il coula un regard vers le Survivant. Lui non plus ne présentait rien de particulier, si on omettait sa cicatrice si célèbre. Jetant un regard interrogatif au garçon, l'employé du Ministère finit par hausser les épaules, ramenant son attention sur Elanor.
Il ouvrit la bouche, pour essayer de lui expliquer qu'il n'était pas de ceux qui jugeaient les ge,s parce qu'ils ne savaient pas. Après tout, elle n'était qu'étudiante, et les portes mordeuses ne devaient pas être un sujet si courant en TP à l'UMA. Mais hormis quelques borborygmes, il ne sortit rien de bien convaincant de la bouche de Mole. Des bulles. De petites violacées, de plus grosses tirant sur le bleu... Dès qu'il essayait de s'exprimer, il en remplissait la pièce. S'il poursuivait ses tentatives de communication, tous les trois finiraient bientôt étouffés par les maléfiques bulles violettes. Fin atroce s'il en était. Ed' se résolut donc à un silence forcé. Il commençait à être vraiment pâle et se sentait patraque. Surtout que la petite phrase qu'avait ajoutée Elanor sur ses parents ne contribuait pas à détendre l'atmosphère.

L'ancien Serdaigle fut bien content qu'une diversion arrive, avec la lecture du manuel de médecine. Harry et Elanor s'y étaient penchés pour essayer de trouver une solution, et le brun (le plus vieux des deux) tordit le cou pour lire à l'envers, tout en chassant les bulles qui l'empêchaient de voir de sa main libre. Certains réflexes n'avaient pas été perdus. Ouvrez un ouvrage devait un Bleu et Bronze et vous pouvez être sûr de capter son attention. Au moins, cela avait le mérite de lui faire oublier la douleur de sa main. Et d'éviter de la regarder aussi. Il parcourut rapidement quelques paragraphes... Rien de bien utile dans leur situation.
Elanor semblait à nouveau concentrée dans sa tâche, ce qui rassurait quelque peu le jeune homme. Il n'avait strictement aucune envie d'aller à Sainte Mangouste. D'une, il risquait de croiser Vawdrey dans les couloirs, et il ne savait pas s'il aurait suffisamment d'énergie pour faire face à ses erreurs. Et de deux, ce serait mettre à mal les compétences de l'apprentie Médicomage. Mole été persuadée qu'elle avait fait au mieux. Elle devait être compétente pour avoir été acceptée au sein de l'Ordre. Pas d'hôpital donc. Il serrait les dents s'il le fallait.

L'homme répondit donc avec un sourire forcé à la proposition de Harry. Il secoua la tête. Non, ils n'iraient pas à Sainte Mangouste. Hors de question. Les choses allaient s'arranger n'est-ce pas ? Malgré sa constitution chétive, il refusait de se laisser abattre. Alors même qu'il avait pris sa décision, il sentit la chaleur de ses entrailles s'atténuer, et au contraire celle de sa main augmenter.
Celle-ci commença à désenfler doucement, tiraillant le jeune homme et lui arrachant une grimace. C'était un peu douloureux, mais ça semblait néanmoins en bonne voie.
Il se risqua même à ouvrir la bouche.

*Blub*

Quelques bulles s'échapèrent, mais elles semblaient plus petites à présent.

- Euhhh *blub* J'ai l'impre*blub*ssion que ça *blub* va dans le bon sens là, non ?

*Blub*

[hj: connaissant ça, je compatis Edward...Vraiment]

Harry Potter ? Excuse-moi… j’ai tellement l’habitude de voir des gens que je ne connais pas ici…

-Aucun souci, pourquoi t'excuser ? Après tout on n'est pas sensé connaître les gens avec qui l'on n'a jamais parlé

Après tout c'était vrai non? Il arrivait parfois aux gens de faire des gaffes monumentales parce que la personne en face avait un vécu qui leur était inconnu...Un peu comme Elanor l'avait fait; c'était normal, c'était humain. Et malgré la gêne occasionnée, ça rendait les choses plus vraies, plus spontanées au moins. Lui c'était différent: beaucoup mâchaient leurs mots en s'adressant à lui, le reconnaissant de part son visage qui avait tant de fois fait la une pour son plus grand déplaisir ou encore sa cicatrice qui apparaissait entre deux mèches d'un noir jais...Cela partait d'une bonne intention mais Harry était parfois lassé de ne plus pouvoir se présenter et de faire face à des gens qui connaissaient trop de choses sur lui alors que ce n'était pas le cas pour lui...Un déséquilibre très embêtant pour le Gryffondor qui cassait souvent la sincérité de l'échange sans que l'interlocuteur ne le veuille vraiment...Au moins là on pouvait dire que ça avait été naturel...

J’espère que tu ne pense pas que je prends le combat et le travail de l’Ordre à la légère. Mais… Je ne pensais pas te croiser en fait… Je ne pensais pas être assez importante pour ça…

Harry inclina légèrement la tête sur le côté comme s'il cherchait à comprendre: il ne voyait pas la corrélation entre le fait de ne pas le reconnaître et prendre le combat de l'ordre à la légère...Il n'entendit pas la dernière phrase qui se perdit dans les bulles que Edward faisait...Repensant soudainement à l'état du pauvre Auror l'adolescent s'activa pour l'aider de son mieux, se rappelant des consignes d'Elanor tout en répondant brièvement à ses dires.

-Je ne doute pas que tu le prends très au sérieux, de toutes manières je ne vois pas trop comment j'oserai te juger. Tu es là, on est là, tous pour le même but alors, c'est ça qui compte...Et pour ce qui est de me croiser, ça ne métonne pas, je suis souvent en cours

Fit-il presque joyeusement et façon naturelle afin de la "réconforter". Il n'avait "naïvement pas pensé que c'était à cause de sa célébrité que la jeune fille l'avait cru innaccessible, pensant que c'était simplement à cause des missions des l'Ordre qui permettaient peu de croisements entre les membres et sa scolarité...

Les miens aussi… sont heu… morts…

Il mit un peu de temps à comprendre étant donné qu'il alternait regards inquiets pour Edward et réponses pour l'apprentie Médicomage mais quand la lumière fut dans son cerveau un peu ralenti par la surcharge d'actions du moment, ses yeux verts s'éclairèrent vivement, étincelle éphémère mais belle et bien présente. Les mangemorts ? Etait-ce pour là qu'elle était ici ? Ou mort naturelle? Ou accident? Il n'aurait jamais osé demander bien sûr.

-Désolé-Fit-il d'une voix égale et douce sans tomber sans la pitié, détestant qu'on lui en offre. Puis il se tourna vers le "malade" pour s'occuper de lui...Son état l'inquiétait...Mais heureusement la main parut désenfler un peu et...Miracle! Entre deux bubulles, Maurice le poisson rouge qui n'avait pas poussé le bouchon trop loin pour une fois se mit à parler...

- Euhhh *blub* J'ai l'impre*blub*ssion que ça *blub* va dans le bon sens là, non ?

Juste avant, son aîné avait refusé d'un signe de tête sa proposition d'aller à Ste Mangouste et le Gryffondor ne put s'empêcher un petit sourire: fallait-il que tous les Aurors soient ainsi ? Refusant de se faire soigner même quand ils en avaient besoin ? Dans ce cas il était bien parti pour réussir sa carrière. Harry allait se mettre à chercher comment le convaincre mais bon apparemment son état s'améliorait.

-Oui! Elanor... Ton remède à l'air de marcher. Je demanderai à Arthur Weasley pour la porte, ou a Alastor Maugrey...-Il n'allait pas dire Fol Oeil devant une graaaaande Etudiante de l'université (la classe quand même) et un adulte! L'adolescent avait tout de même un minimum de tenue, et de respect pour le vénérable auror aussi-Il entièrement visité l'appartement d'après ce que l'on dit, pourquoi s'il n'y avait pas de choses louches ou je ne sais quoi...

*Sachant que la première chose qu'il y a de louche ici c'est lui! Mais bon on l'aime bien ainsi... *
Le Brun sourit, soulagé de deux choses: Edward allait mieux et il ne serait pas obligé de tout faire pour le faire aller à Ste Mangouste, à supposer que son aîné soit aussi tête de mule que lui ça n'aurait pas été de la tarte. L'esprit plus léger l'adolescent se sentit capable de penser à quelque chose d'autre et regarda ses deux compagnons d'infortune pour leur poser une question très clichée mais toujours intéressante...Il était curieux que voulez-vous...En cas de Bulles, Edward pourrait répondre par oui ou par non...Le mieux était de lui faire penser à autre chose peut-être.

-Vous êtes dans l'Ordre depuis longtemps ?

Le Gryffondor avait l'impression d'y avoir toujours été bien qu'il fut mit à l'écart de beaucoup de réunions au début. Très curieux il attendit la réponse de ses deux interlocuteurs...Question bébête, bateau mais qui permettait d'engager la conversation que le Survivant n'avait jamais été doué pour animer de toutes manières...Mea Culpa, il faisait de son mieux!

[ ]

Fort heureusement, Elanor n'eut pas à rattraper le coup. Au moment même où elle se demandait si elle ferait mieux de fuir en courant aussi loin que possible ou de rester et de reconnaître qu'elle ne serait jamais une bonne médicomage, la main d'Edward commença à désenfler et les bulles à diminuer. La binoclare, le plus vieux des deux, pu même prononcer quelques mots qui réconfortèrent la jeune étudiante malgré la présence persistante de bulles. La manière de parler d’Ed en cet instant donnait l’impression soit qu’il avait la rage, soit qu’il venait d’avaler un savon de couleur violette. Elanor réprima un sourire et se contenta d’écouter Harry qui avait prit la parole.

Oui! Elanor... Ton remède à l'air de marcher. Je demanderai à Arthur Weasley pour la porte, ou a Alastor Maugrey... Il entièrement visité l'appartement d'après ce que l'on dit, pourquoi s'il n'y avait pas de choses louches ou je ne sais quoi...

Elanor se sentait soulagée, non seulement l’oubliator allait mieux et le disait lui-même, mais en plus Harry reconnaissait ses talents de soignantes. Quelle joie pour elle de ne pas être traitée d’ignorante et d’imprudente. Elle les regarda tous les deux et leur sourit, reconnaissante.

Oui on pourra toujours voir avec Fol Œil ce qu’il en pense mais je crois qu’on ferait mieux d’éviter d’ébruiter l’histoire. On ne sait jamais ce que pourrait en penser Molly, elle risquerait encore d’empêcher les frères Weasley de se balader dans la maison.

Les frères Weasley passaient effectivement beaucoup de temps dans la maison depuis qu’ils avaient quitté l’école l’année passée. Personne ne savait ce qu’ils manigançaient, mais tous savait qu’il était mieux de rester dans l’ignorance, cela éviterai de mettre Molly de mauvaise humeur. Et puis, ils ne faisaient certainement pas grand mal. Néanmoins, elle leur en toucherait un mot à l’occasion, histoire surtout de savoir s'ils avaient des nouveaux gadgets qui feraient fureur à l'UMA.

Elanor s’assit dans le fauteuil d’une manière un peu plus détendue et attendit de voir l’évolution de la blessure et surtout que les effets secondaires disparaissent. Hors de question de laisser Edward sortir de la pièce, personne ne devait le croiser, Elanor ne se verrait jamais confier de mission si tout l’Ordre savait ce qu’il s’était passé dans cette pièce. Elle décida néanmoins d’en informer ses compagnons d’infortune. Après tout, ils ne pouvaient pas plus mal la jugé que dans l’instant présent, autant jouer cartes sur table.

Vous êtes dans l'Ordre depuis longtemps ?

Heu… En fait si cela ne vous dérange pas, j’aimerai bien que cette histoire… heu... s’ébruite… Enfin si vous voyez ce que je veux dire quoi…

Elanor se passa la main dans les cheveux, une manière pour elle de montrer son embarras aux deux binoclares. Chassant ce moment de malaise, elle reprit la parole pour répondre au jeune sorcier bien curieux.

Ça va faire environ 1an… Je suis arrivée ici l’année passée. Je suis en fait venue d’Hélvétie pour poursuivre mes études en Angleterre mais surtout pour pouvoir faire partie de l’Ordre. Mon oncle est un ami de Rémus et il faisait parti de l’Ordre la première fois.

Elle se tut. Peu de gens connaissaient tous ces détails et elle ressentie une certaine gêne car elle avait perdu l’habitude de parler de sa vie privée depuis qu’elle était arrivée en Angleterre. Son appartenance à l’Ordre lui permettait néanmoins de se sentir comprise, ce qui était bien différent à l’UMA où tout le monde se méfie de tout le monde dans un souci de discrétion. L’avantage, c’est qu’à la différence de Poudlard, il n’y a pas de bagarre et de conflits entre chaque camp, mais la superficialité de ses rapports avec ses camarades l’ennuyait terriblement.

[Je me permet , si vous y voyez une objection, dites moi ^^]

Cathy avait l'impression de ne plus quitter le ministère, depuis que le retour du Seigneur des Ténèbres avait été révélé aux yeux de toute la population sorcière. Les Aurors travaillaient plus que jamais pour mettre la main sur les partisans de Celui-dont-on-ne-devait-pas prononcer-le-nom, ne parvenant malheureusement qu'à de maigres résultats. Ce n'était pas faute d'écumer les bas quartiers de Londres et de se faire des fréquentations parmi les hors-la-loi et autres rebelles de la société pour tenter d'en dénicher un ou deux. Ils se montraient plus prudents que jamais, et plus le temps passait, plus la pression montait: ils attaquaient dans l'ombre, vifs et mortels comme les vils serpents qu'ils étaient. Plusieurs employés au Ministère avaient déjà trouvé la mort, et il était nécessaire que chacun soit sur ses gardes. Rester dehors le soir dans la rue n'était guère prudent, même lorsqu'il y avait foule. Tout n'était plus que soupçon, peur, paranoïa. Elle n'était qu'une très jeune auror, qui aurait eu l'âge de se trouver encore à l'UMA si elle n'avait pas travaillé avec acharnement pour arriver plus vite à son emploi, et les journalistes de différentes presses n'hésitaient pas à venir l'assaillir pour lui poser des questions, persuadés que son jeune âge la rendrait plus sensible et que sa langue serait plus aisée à délier. Ils se trompaient. Elle n'avait pas lâcher un seul mot.

Ce soir là, ce fut épuisée que la jeune femme rentra au douze square Grimmaurd. Elle y résidait toujours, n'ayant encore trouvé aucun appartement convenable, malgré ses recherches. Bien qu'elle n'ait pas redemandé au nouveau propriétaire la permission d'habiter les lieux, elle continuait d'y vivre depuis l'autorisation de Sirius. Il faut dire que ce nouveau propriétaire étant Harry Potter, il était rare de l'y voir, le jeune homme suivant toujours ses cours à Poudlard. Quelle ne fut donc pas sa surprise, lorsqu'après avoir poussé la porte de la maison, lasse, monté les escaliers et gagné la bibliothèque, dans l'espoir d'y être seule, elle tomba sur le survivant, Eleanor, et un inconnu au bataillon ! Il faut dire que ces dernières semaines, il lui était arrivé plus souvent qu'à son tour de rester dormir au bureau, voire de faire nuit blanche, et qu'elle n'avait pas eu le temps de faire connaissance avec les nouvelles recrues... qui crachaient des bulles. Un fait plutôt surprenant. La belle aux boucles noires, déposa sa cape sur un vieux porte manteau rouillé, à l'entrée de la pièce, se tournant vers les trois membres de l'ordre, en étouffant un baillement. Oui, elle avait vraiment besoin de sommeil. Mais qui donc pouvait songer à se reposer lorsque Vous-savez-qui et ses fidèles étaient quelque part, en liberté, en train de commettre de nouveaux crimesn d'autres meurtres abominables ? Son estomac se noua de colère à l'idée d'être aussi impuissante, malgré son poste au ministère.

<< Bonsoir >>

Catherine connaissait déjà Elanor, et avait déjà croisé Harry à plusieurs reprises, sans jamais vraiment lier connaissance cependant. Il est vrai que son travail occupait une place majeure dans sa vie, surtout depuis les récents évènements. De plus, son air sombre était peu engageant, et elle pouvait avoir l'air un peu sauvage par moment... On lui avait d'ailleurs fait remarquer à plusieurs reprises, qu'il était amusant qu'elle défende le bien, alors qu'elle semblait si proche de basculer dans l'ombre, d'être aspirée par l'obscurité, si ce n'était pas déjà le cas. Elle avait répondu par un petit sourire mystérieux. En réalité, notre très jeune auror avait fini par trouver un avantage, un seul, au retour du Lord Noir. Elle parvenait mieux à maîtriser son empathie. Heureusement d'ailleurs, car sans cela, elle aurait certainement été submergée par la peur qui habitait chacun des sorciers qu'elle croisait, et elle aurait fini par choisir l'exil. Mais non. Si elle ressentait l'effroi, et était devenue plus pâle que de coutume ces derniers mois, elle avait cependant tenu bon, malgré l'effroi qui habitait ses entrailles.

En revanche, elle avait beau chercher, elle ne savait pas où elle avait déjà pu croiser le cracheur de bulles. Car la belle le savait; elle l'avait déjà vu quelque part, mais pas ici, au square Grimmaurd. Ils avaient à peu près le même âge, peut-être avaient-ils été en classe ensemble ? Il n'était pas dans sa maison, de cela, elle était certaine. Mais alors où ? Si ce n'était pas à Poudlard, peut-être travaillait-il au Ministère... Plus elle cherchait, plus sa certitude s'estompait, laissant place au doute. Peut-être se faisait-elle simplement des idées. Il était probable que leurs chemins ne se soient jamais croisés. Dans tous les cas, la politesse exigeait qu'elle se présente.

<< Je suis Catherine Ewing... >> dit-elle.

[HJ : je t'en prie Catherine ^^ Par contre, on est dans la biblio, pas de le couloir actuellement, alors comme tu n'as pas encore édité ton message, je considère que tu est entrée à un moment ou un autre, dans la biblio ^^' ]

Les bulles commençaient à se disperser ou à éclater progressivement, et les trois membres de l'ordre pouvaient à présent se distinguer correctement. Tous semblaient soulagés qu'Ed aille mieux, lui le premier d'ailleurs. Non pas qu'il n'aimât pas se retrouver dans la peau du cobaye mais... en fait si. Tester les effets secondaires des baumes de soin, ce n'était pas très agréable tout de même, bien que sa mésaventure ait pris une tournure plutôt burlesque finalement.

Les visages s'étaient à présent détendus, et la conversation prenait un ton plus léger. Leur entrée dans l'Ordre ? Il était vrai que si pour Harry la question ne se posait pas, pour les deux adultes présents, la réponse pouvait être intéressante. Elanor prit les devants. Lorsqu'elle demanda que l'affaire ne soit pas ébruitée, Edward acquiesça d'un signe de tête. Il préférait ne pas trop parler pour éviter de créer trop de nouvelles bulles.

Un an que la jeune femme était dans la rebellion ! Ed' était impressionné. Il était vraiment le bleu à côté de ces deux vétérans - Harry étant somme toute membre de l'Ordre depuis sa naissance.

- *Bl*oi je.. *blub*

Le brun ne put pas poursuivre. Apparaissant au cœur d'un nuage de bulles violacées, telle un ange fendant les nuages, une jeune femme s'était jointe au groupe. Bon, de l'ange, elle ne tenait que l'arrivée étonnante, car sa mine était bien plus sombre. Maismaismais ! Il l'avait déjà vue cette jeune femme ! Et il savait où. Edward était ravi.

- Oh, su*blub* ! Je *blub* trop con*blub* de *blub* que j*blub* ne suis *blub* le seul *blub* au Mini*blub*.

Ed' s'interrompit, rouge de confusion. Il venait d'envoyer une belle salve de bulles en pleine figure à la nouvelle venue. Lui qui voulait pourtant exprimer son enthousiasme de ne pas être le seul employé au Ministère impliqué avec ferveur dans la lutte contre le mal !

Plaquant ses mains sur sa bouche pour éviter tout nouveau dérapage, le jeune homme la regarda d'un air désolé à travers l'écran "bullesque".

C'est alors qu'il s'aperçut avec consternation que les bulles, ne pouvant plus sortir par sa bouche, avaient trouvé un autre chemin pour rejoindre leurs copines. A présent, Aloysius Edward Mole bullait par le nez.

[ HJ: Pardon accordé pour le retard ? ]

Heu… En fait si cela ne vous dérange pas, j’aimerai bien que cette histoire… heu... s’ébruite… Enfin si vous voyez ce que je veux dire quoi…

-Qu'elle s'ébruite ? Qu'elle ne s'ébruite pas tu voulais dire non ?

Elanor avait dû se tromper certainement non ? Ne saisissant pas trop cette contradiction le jeune sorcier haussa simplement les épaules. L'étudiante avait affirmé vouloir la discrétion pour ensuite demander de parler de l'affaire: pour que l'on reconnaisse ses capacités peut-être . Ou bien n'était-ce qu'un lapsus ? N'étant certain de rien sauf de l'envie d'éviter de commettre encore une gaffe le Gryffondor se promit de garder ça dans sa tête et de ne rien dévoiler à personne. Des petits et des grands secrets de toutes manières; Harry était un gardien fiable...Habitudé à tous les cotôyer le sorcier avait pour principe de ne pas les trahir; ayant adopté ce principe de l'effet papillon qui pouvait transformer une petite cause en grande conséquence...Donc même cette histoire anodine pourrait devenir vraiment fâcheuse si Harry la révélait en s'étant trompé d'interprétation...On allait éviter de se compliquer la vie donc et oublier de raconter ça aux autres voilà tout!

-Ça va faire environ 1an… Je suis arrivée ici l’année passée. Je suis en fait venue d’Hélvétie pour poursuivre mes études en Angleterre mais surtout pour pouvoir faire partie de l’Ordre. Mon oncle est un ami de Rémus et il faisait parti de l’Ordre la première fois.

-Un an...Et nous ne sommes jamais croisés, ça alors. Enfin l'année dernière je n'étais pas vraiment considéré comme membre de l'Ordre jusque là aussi il faut dire; maintenant encore je suis trop jeune mais au moins on ne me refuse plus les réunions. Tu connais aussi le professeur Lupin? Enfin je veux dire Remus...C'est quelqu'un de formidable; par contre c'était mon père qui était ami avec lui pendant leur scolarité.

Du coup le jeune sorcier se demandait à quelle époque l'oncle de la jeune fille avait connu le loup-garou et si par la même occasion ce dernier n'aurait pas connu James potter même si au fond, cela paraissait improbable vu qu'elle avait dit venir d'Hélvétie...En même temps qu'aurait été faire Remus Lupin là-bas ? Tous ces questionnements intérieurs se bousculaient dans la tête du Rouge et Or; non seulement par curiosité mais aussi parce que l'adolescent était sans cesse à la recherche d'informations qui pourraient éclaircir un temps soit peu la vie passé de ses défunts parents. Même si il savait qu'il s'agissait de petits riens, le sorcier ne pouvait s'empêcher de s'y attarder en tout instant, à tout moment. C'était plus fort que lui... Il aurait tant voulu connaître cette femme si douce et cet homme que l'on disait si voyou que son constinct s'enclenchait dès que quelqu'un faisait un rapprochement avec eux, plus ou moins lointain d'ailleurs.

Du coup le Survivant se sentait un peu petit à côté d'Elanor membres active de l'Ordre depuis si longtemps. Lui n'y avait été intégré que par obligation alors qu'elle, elle avait sans doute dû faire ses preuves pour être accepté malgré son jeune âge au sein de ce cercle méfiant et fermé composé pour la plupart d'Aurors expérimentés et reconnus même tels que Fol Oeil...Le directeur de "l'association" prestigieuse bien que cachée n'était autre que le grand Albus Dumbledore que Harry admirait beaucoup en passant. Il se demanda comment cette jeune apprentie médicomage avait pu entrer dans l'ordre donc; car même si son oncle était ami avec Remus Lupin le sorcier était sûr que cela ne faisait pas tout...

Le Brun ne comprenait pas trop la gêne qu'avait l'air de ressentir Elanor au vu de ses mains qui passaient machinalement dans ses cheveux. Parler de sa vie privée n'était pas non plus la passion de Harry mais là c'était plutôt superficiel comme détails non ? Peut-être que sa question avait ravivé des sentiments et souvenirs douloureux à propos de son oncle ? Espérant que ce n'était pas le cas Harry baissa légèrement la tête; perdant son air curieux instantanément tandis que la lueur vive de son regard vert diminuait d'intensité. Le Gryffondor se gifla intérieurement...Et voilà, apparemment il avait réussi à mettre cette étudiante dans l'embarras; lui qui détestait se retrouver dans une telle situation voilà qu'il l'imposait à quelqu'un d'autre...Quelle idée bête de demander " depuis combien de temps êtes vous dans l'ordre aussi?" c'était quelque chose de si personnel...

-Désolé. J'ai été indiscret

Fit le Gryffondor en reportant son regard sur Edward qui paraissait aller de mieux en mieux même si ce n'était pas encore fameux. Soudain une voix inconnue attira le sorcier, le sortant de ses réflexions intérieures ainsi que son repentissement face à Elanor...

<< Bonsoir...Je suis Catherine Ewing... >>

Harry la salua d'un signe de tête poli, refusant de couper son silence religieux pour répondre de vive voix. Il n'avait rien contre Catherine évidemment mais craignait que sa langue ne fourche encore (ahah )...Se connaissant le Gryffondor serait tout à fait capable de sortir encore une gaffe comme celle sortie précédemment qui avait plongé son interlocutrice dans l'embarras...Ces temps-ci on pouvait dire que le syndrôme de l'adolescence avait frappé fort à la porte du Survivant...Il enchaînait les "conneries" et maladresse...Après avoir piqué ses petites crises de colère en cinquième année il ne cessait de gêner son entourage avec sa curiosité maladive et sa façon un peu trop spontané de poser des questions ainsi que sa manière bien à lui de refuser de répondre à celles qu'on lui posait sur lui-même...Et oui! Célèbre ou pas, on n'échappait guère aux affres de l'adolescence à défaut d'avoir pu échappé aux boutons- oui Harry était verni de ce côté^^; Il avait aussi eu sa dose mais depuis la 4ème année il était tranquille avec ça....-

- Oh, su*blub* ! Je *blub* trop con*blub* de *blub* que j*blub* ne suis *blub* le seul *blub* au Mini*blub*

Edward le sortit de sa transe de réflexion intense et de toute l'attention qu'il avait mit pour retenir sa langue. Plein de questions plus indiscrètes les unes que les autres avaient encore envie de franchir le seuil de ses lèvres...Harry se retourna donc vers lui ainsi que la nouvelle venue. Il était heureux de constater une petite amélioration du côté de son aîné à lunettes presque aussi décoiffé que lui-presque seulement-mais n'empêche, ce qu'il disait demeurait indecryptable...

-Con ? Con quoi?

Harry était sûr que le jeune homme n'avait pas voulut dire ce gros mot...C'est sûr que là avec ces bulles, sur le coup il n'avait pas l'air très malin, un peu concon même mais bon...

-Mini? Qu'est-ce qui est mini ?


A part la dernière voiture de son oncle ou une jupe le Gryffondor ne voyait pas vraiment ce qui pouvait être mini...Harry jeta un regard intérogateur à Edward puis aux deux femmes de la situation, se demandant si en plus de son diplôme de médicomagie Elanor ne disposait pas d'un diplôme de traduction...Tiens d'ailleurs Catherine travaillait dans quoi ? Chuuut vilaine curiosité! Couché...Même après une réflexion "poussée" le Survivant ne comprenait vraiment pas son aîné; il haussa les épaules d'un air désolé, parvenant à conserver son air sérieux jusqu'au moment où Edward essaya d'empêcher les bulles de sortir. Harry crut qu'il avait réussi: bah oui finalement fermer la bouche était ce qu'il y avait de plus logique à faire...Seulement voilà les bubulles commencèrent à sortir par les narines du sorcier et le Gryffondor déjà la la limite d'éclater de rire malgré lui à cause des phrases à moitié coupés de l'homme ne put se retenir plus longtemps et laissa le rire s'échapper de ses lèvres.

Un rire cristallin et frais, tout ce qu'il y avait de spontané, presque enfantin. Ses yeux d'émeraude s'allumant d'une lueur vive et pleine étaient plissés; deux légères rides se creusant au coin de ses paupières. Le jeune sorcier regarda les bulles s'échapper de la narine de l'homme qui était "trop con "quelque chose et qui n'était pas le seul du "mini" truc; si légères ces bulles mauves, si belles dans cette situation pourtant comique et cocasse...Un mélange qui ne pouvait que rendre sa joie à l'adolescent qui n'était après tout qu'une enfant ayant trop vite grandit. S'excusant d'un regard le sorcier essaya d'appuyer ses dires, bégayant entre deux éclats

-Dé...Désolé...Ca fait long...longtemps que je n'ai pas... ri...ri comme...ça...Pas très...po...li mais je...Je ne peux pas m'empê...m'empêcher...C'est vrai...ment drôle !


Le Gryffondor jeta un coup d'oeil à Elanor, Edward et Catherine, se calmant peu à peu et essuyant une larme qui avait commencé à perler au coin de ses yeux comme souvent ces derniers temps...Mais cette fois, c'était de joie; oui ça faisait du bien...Il n'en demeurait pas moins que Harry était désolé que cela se soit fait au détriment du pauvre Edward; espérons qu'il avait le sens de l'humour. Dans le même temps une idée vint tout à coup à l'esprit du Lion qui d'un air sérieux finit par dire...

-Mini comme ministère ? C'est bien ça ? Au fait...Enchanté Catherine

Le reste qu'avait bullé Edward demeurait un mystère cependant pour Harry...Il s'était cependant assuré que sa langue soit bien ligotée et contrôlable désormais; c'est pourquoi il s'était permit de saluer enfin Catherine de vive voix...Avant de se dire qu'en fait il avait été trop enthousiaste! Harry l'avait tutoyer, venant de s'apercevoir de cela le Gryffondor se mordilla la lèvre inférieure...Peut-être que son aînée n'allait pas apprécier ?

[Accordé biensûr.. on est pas pressées... ]

-Qu'elle s'ébruite ? Qu'elle ne s'ébruite pas tu voulais dire non ?

Heu oui.. pardon.. oups.. Je sais plus ce que je dis..

Et voilà, elle avait encore une fois l'air de maitriser à fond ce qui l'entourait. Elanor se sentait désespérante. Ne pouvait-elle pas avoir des rapports avec les gens qui soient normaux? En s'exprimant par exemple de manière à être comprise et non pas en oubliant la moitié de ces mots. Encore qu'aujourd'hui, elle n'était pas la pire en matière d'expression orale. Elle jeta un regard peiné à Edward qui n'osait plus ouvrir la bouche de peur de se voir encore une fois envahir de bubulles violettes et se retourna vers Harry qui avait poursuivi sur sa lancé. C’est vrai qu’ils ne s’étaient jamais croisés, la brune s’était énormément adonnée à ses études durant cette première année, notamment dans le but de s’intégrer dans le nouveau monde qui l’entourait. Cette demande avait un peu été faite par les membres de l’ordre qui lui avaient suggéré que mieux connaître les personnes importantes d’Angleterre lui permettrait par la suite de mener à bien ses missions. Mouais. Dites surtout que c’était à cause de son jeune âge et du peu d’expérience qu’elle avait. M’enfin, elle n’avait tout de même pas fait tous ces sacrifices pour se voir refuser son aide, c’est ce qu’elle avait répondu à Dumbledore qui l’avait assez bien pris en fait, à son grand étonnement. Et finalement, ils avaient accepté qu’elle reste mais il avait encore fallut attendre de longs mois avant d’être prise plus ou moins au sérieux. Et encore, c’était loin d’être parfait encore. La réflexion d’Harry l’ennuya légérement. Que lui répondre ? Surtout pas qu’elle n’était pas prise au sérieux, cela entacherai encore plus sa crédibilité dans sa tentative de soigner Edy. Elle pinça la lèvre, révélant une nouvelle fois son malaise mais fut reconnaissante de voir qu’Harry aussi avait eu de la peine à se faire accepter alors que finalement il est le principal intéressé.

En fait.. J’ai préféré me concentrer sur mes études l’année passée. Comme je venais d’arriver, c’était difficile de partir en mission sans connaître l’Angleterre. Donc voilà… Elle resta évasive et poursuivit sur un terrain plus intéressant et moins gênant. Ah oui Rémus. Heu.. En fait c’est un peu compliqué mais mes parents faisaient partis de l’Ordre et mon oncle aussi, vers la fin. Elle évita par la même occasion ses doutes personnels sur la véritable appartenance première de son cher oncle si adoré et poursuivit. En fait je ne connais rien de leur relation, mon oncle ne m’en avait jamais vraiment parlé, il faut dire que je n’ai pas une super relation avec lui, il est un peu spécial. Et je n’ai pas eu l’occasion de revoir Rémus durant l’année. Donc en fait je débarque un peu.. Même si ça fait un an que je suis là…

La brunette se rendit compte en baissant la voix que son discoure était complètement décousu et sans aucun sens. Finalement, elle n’avait pas vraiment donné de réponse claire et ils devaient vraiment avoir l’impression qu’elle venait d’une autre planète, comme un peu larguée là au milieu. Cette discussion commençait vraiment à tourner en catastrophe. Elle qui était d’habitude si à l’aise avec les gens, surtout ceux de l’ordre, elle se rendit compte que parler d’elle n’était pas ce qu’elle préférait. Elle était venue ici pour en savoir plus sur ses parents, sur la vie qu’elle aurait pu avoir, mais durant un an elle n’en avait parlé à personne, gardant ceci au font d’elle comme pour s’assurer avant d’oser s’avancer, que ses parents avaient véritablement existé. Elle n’avait même pas demandé à Rémus de lui en parler, lui qui les avait vaguement connus. Même se vague, elle n’osait pas le pénétrer, comme de peur de briser la maigre image qu’elle avait d’eux. Et surtout, elle n’avait jamais eu le courage de parler de ça quand elle avait apprit l’ampleur de la situation dans laquelle se trouvait le monde de la magie. Elle avait quelques regrets, mais finalement elle était aussi fière de ne pas mettre ses problèmes au premier plan et de pouvoir prêter main forte pour une cause qui lui semblait bien plus importante qu’une obsession qui l’avait plongé dans un égoïsme profond durant toute son enfance. Sortant de sa torpeur elle réalisa autre chose, un truc qui la fit sourire et qui la rendit de bonne humeur.

T’imagine, en fait on aurait pu se connaître si…

Et voilà. Pire que ses multiples transplanages ratés, Elanor venait de remettre les pieds dans le plat sans éviter dans mettre partout et de faire de grosses tâches sur tout le monde. Mais au même moment où elle avait parlé, Harry avait également élevé la voix pour dire.

-Désolé. J'ai été indiscret

Ses yeux se fixèrent sur lui. Elle ne savait pas trop quoi dire. Ce n’était pas lui qui avait été indiscret, mais elle qui aurait dû en parler avec d’autres personnes depuis bien longtemps. Elle avait été antisocial pendant 1 année, ne parlant que superficiellement à ses amis de l’UMA et aujourd’hui… Elle lui sourit encore une fois et ne dit rien. Leurs regardes se portèrent dans un même mouvement sur Edward qui les regardait sans mot dire.

<< Bonsoir...Je suis Catherine Ewing... >>

Catherine ! Elle l’avait déjà vu biensûr. Cela lui fit tellement plaisir de revoir la jeune femme qu’elle se leva pour aller l’accueillir, quittant ainsi l’environnement un peu trop dense à son goût qui les avait unis durant quelques minutes, heures ? Elle ne savait plus trop. Alors qu’elle s’approcha de Catheriine, le binoclare tenta de s’exprimer dans un lestage de mots incompréhensible qui mirent Harry dans tous ses états. Elle se retient de rire, la situation était vraiment des plus cocasses et le pire, c’est que c’était de sa faute. Mais le pire ne s’était pas encore déroulé, Edward pour une raison inconnue d’Elanor ferma la bouche et se vit l’honneur de buller par le nez, laissant Elanor transit de honte debout au milieu des bulles qui sortaient en quantité non négligeable. Elle palit alors qu’Harry se mit à rire, ou plutôt à hurler de rire. Vraiment, elle ne savait plus ou se mettre.

-Mini comme ministère ? C'est bien ça ? Au fait...Enchanté Catherine

Les yeux de l’étudiante s’illuminèrent, mais oui, Catherine et Edward étaient tous les deux au ministère. Voilà ce qu’il avait voulu dire. Elle se détendit et se tourna vers Catherine pour l’inviter à les rejoindre.

Lorsque Cathy arriva, le jeune homme et Elanor semblèrent enchantés de la voir arriver. Chose étonnante, puisqu’elle venait de se persuader qu’elle n’avait jamais rencontré le cracheur de bulle. Visiblement, elle s’était trompée, et pas seulement à moitié… Peut-être était-il possible qu’il ait été à Gryffondor en même temps qu’elle ? Il faisait pourtant plus vieux, bien que les lunettes et son air sérieux y soient probablement pour quelque chose également. Pourtant, lorsqu’il lui sourit, visiblement ravi, son visage, qui semblait aussi fragile que le reste de son corps, rajeunit aussitôt. Il avait alors l’air juvénile des enfants en bas-âges, qui découvrent un nouveau cadeau au pied du sapin, espérant de toutes leurs forces qu’il soit pour eux. Oui, c’était un optimisme déconcertant auquel elle faisait face, qu’elle avait à affronter en un sourire. Il tenta alors de lui parler, mais tout comme la première fois qu’elle l’avait vu ouvrir la bouche, des bulles s’en échappèrent, venant exploser en douceur au visage de la jeune fille. Harry essayait pendant ce temps là de déchiffrer ses paroles, perplexe quand, gêné d’avoir envoyé une salve de savon sur Catherine, le nouveau rougit. Mais les bulles réussirent à franchir la barrière que formaient désormais ses lèvres, et s’élevèrent dans les airs après être passées dans ses narines.

Aussitôt, celui que les journaux prenaient plaisir à nommer « Le Survivant », explosa d’un rire franc et fort. Elanor pour sa part, devint pâle, une réaction que l’Auror ne sut pas comment il fallait interpréter. Après tout, c’était de la situation de l’homme qu’Harry riait, non pas de la sienne ! Pour sa part, Cathy esquissa un sourire amusé, n’allant pas jusqu’à s’esclaffer mais gagnée malgré tout par la joie de l’adolescent plié en deux à côté d’elle. Il finit par reprendre contenance, avant de se redresser et de reprendre là où il s’était arrêté : dans la résolution du mystère que formaient les motos de l’inconnu. Il finit par trouver leur signification, et se déclara enchanté de la rencontrer. Le plus étonnant était peut-être la sincérité qu’il plaçait dans ces mots. Généralement, les membres de l’Ordre étaient plutôt surpris, et semblaient croire qu’elle avait plus tendance à appartenir au camp adverse qu’au leur. Son air sombre s’était pourtant un peu effacé après sa rencontre avec Nikolaï. Le mystérieux homme lui avait redonné un peu d’espoir et de confiance. Cette rencontre datait déjà, mais elle était ancrée en elle.

« De même » répondit-elle avec un sourire.

Puis Elanor se tourna, de manière à l’inviter de façon implicite à prendre part à leur conversation. Elle avait rencontré la jeune femme ici-même, le jour de son arrivée, alors qu’elle était en compagnie de Sirius, et lui demandait si elle pouvait habiter ici pendant un temps. Il allait d’ailleurs falloir qu’elle demande au nouveau propriétaire des lieux si elle pouvait continuer à séjourner au square. Ses tentatives pour trouver un appartement décent et qui ne soit pas trop cher semblaient toutes échouer misérablement, mais la jeune femme savait qu’un jour ou l’autre, il faudrait qu’elle quitte les lieux. L’Ordre était une sorte de seconde famille pour elle, cependant, ce n’était pas une raison pour leur imposer continuellement sa présence et oublier que chacun de ses membres avaient une vraie famille. Tandis que la sienne restait à construire par-dessus les ruines de la première. Cela lui avait semblé impossible, à présent, elle se disait seulement que la tâche serait très dure à accomplir. La vengeance semblait moins indispensable, mais toujours nécessaire pour laver les maux que la souffrance et la peine lui avaient infligés pendant trop longtemps. Cathy voulait à tout prix que ces odieux criminels expient leurs péchés, et tant pis si pour cela ils devaient y trouver la mort. Pour sa part, elle n’hésiterait pas une seule seconde à transgresser les lois et à user d’un sortilège impardonnable s’il pouvait conduire à la capture d’un mangemort, mort ou vif. Cependant, pour avoir également rencontré Jugson, elle savait qu’il fallait être plus malin que cela, et jouer les choses finement. Etre doué, subtil. Sinon, il n’y avait aucune chance face à ces serpents.

Face à eux, il n’y avait que deux alternatives. La victoire ou la mort. L’un ou l’autre pouvaient se décider dans la seconde qui suivait la rencontre de l’un de ses partisans du Seigneur des Ténèbres. Peut-être était-ce d’ailleurs là tout le génie de ce fou, car il fallait lui reconnaître le génie : il choisissait ses adeptes soigneusement, et les classaient de deux façons. Ceux qui le serviraient le plus fidèlement, et qui savaient se glisser sournoisement dans le système et distiller leur poison à petites gouttes, frappant de manière mortelle mais toujours discrète, s’évaporant dans la brume comme en plein soleil, et les autres. Les lâches et les incapables qui l’admiraient, ou ceux qui étaient forcés de le suivre, pour diverses raisons ; menaces, ensorcellement… Elles étaient variées, et finalement, valable. Qui pouvait reprocher à ces hommes et à ces femmes de n’être que des êtres humains ? Le statut de mortel pouvait pourtant parfois conduire l’Homme à des actes d’héroïsme, même si la plupart du temps, il le poussait à l’instinct de survie et de conservation.

Son métier la poussait à analyser les criminels, pour les comprendre et mieux les traquer, de telle sorte qu’en se plongeant dans son travail, à tout moment, elle aurait pu basculer du côté de l’ombre si elle n’avait pas été une sang-de-bourbe et surtout, si elle n’avait pas tant eu à endurer. Au lieu de ça, elle y mettait plus d’ardeur et de hargne que Maugrey Fol Œil lui-même. Bon, peut-être pas. Mais Catherine se battait avec une rage sauvage, et ne savait exactement quand elle cesserait. Peut-être jamais. La mort était une chose redevenue bien trop courante de nos jours, et avec le métier qu’elle avait, une possibilité de chaque instant. Mais chacun de ses souffles était consacré à l’arrestation de ces meurtriers. Sa cause était juste, et cela la maintenant en vie. En attendant, elle ne pouvait être utile dans l’état d’épuisement où elle se trouvait. Une vraie loque ! Elle accepta donc l’invitation à rester un peu en leur compagnie.

« En effet je travaille au Ministère, au département des Aurors… »

La jeune Auror s’assit confortablement dans un fauteuil, ne tenant plus debout, puis contempla son collègue du Ministère d’un œil inquiet. Cracher des bulles ne rentrait pas exactement dans le classement des choses naturelles, même pour un sorcier. Cependant, elle ne pouvait pas faire grand-chose pour l’aider n’étant pas médicomage elle-même. Il devait pourtant bien y avoir des médicaments quelque part dans la maison, prévus pour ce genre d’incident. Elle croisa les jambes, avec l’air de celle qui ne va pas bouger d’un pouce, réfléchissant. Puis elle prit la parole.

« Ce serait un plaisir de continuer les présentations, et je serait réellement enchantée d’en savoir plus sur vous monsieur, mais je crois qu’il va d’abord falloir remédier à votre petit problème… »

Il avait l’air aussi perdu qu’un enfant en faute, et pour un peu, Cathy aurait demandé à haute voix s’il avait mal parlé et que pour le punir de son impolitesse, sa mère s’était empressée de lui laver la bouche avec du savon. Malheureusement, n’étant pas foncièrement méchante, et n’étant plus guère portée sur l’humour, notre brune s’abstint de tout commentaire, se contentant de fixer intensément Edward, fouillant dans ses souvenirs à la recherche d’un sortilège qui eût pu être d’une quelconque utilité.

[hj: désolée du retard. Pour répondre à la question d'Elanor, c'comme vous voulez]

Lorsqu’elle énonça son métier d’Auror, tous les regards semblèrent se tourner vers Cathy. Celui, admiratif d’Harry, jusqu’à celui intrigué d’Elanor, qui s’empressa de lui demander si les temps n’étaient pas trop dangereux pour ceux qui suivaient cette vocation. Evidemment qu’ils l’étaient… des mangemorts en liberté ne perdraient pas l’occasion de coucher un de leurs traqueurs à terre, et de s’arranger pour qu’il ne se relève jamais… cependant, il leur avait toujours fallu faire face à des criminels, et les risques avaient toujours été présents, bien que plus importants aujourd’hui. Mais au final, il semblait à la jeune femme qu’un membre de l’Ordre était en situation bien plus périlleuse qu’un Auror, car les premiers représentaient une réelle menace, des esprits mobilisés par la volonté, tandis que les seconds, représentaient la tentative de mise en ordre par un gouvernement incapable.

« Je dirais qu’elle l’a toujours été, et qu’au vu de la situation actuelle, elle l’est un peu plus. Mais c’est pour ça que nous sommes là. »

Puis, alors que Catherine suggérait de tenter quelque chose pour soulager le pauvre Edward, qui ne devait pas apprécier de cracher des myriades de petites bulles, l’étrange phénomène cessa. Voilà toujours un souci en moins pour les occuper ! Visiblement, cette réparation était due à Elanor. La jeune femme était apprentie médicomage, et il faut croire qu’elle se débrouillait bien, et qu’elle savait appliquer aux bons maux, les bons remèdes. Un talent que tous les médecins ne pouvaient pas se vanter de posséder. En tout cas, son patient semblait bien soulagé ! Il s’empressa de manifester sa joie de ne pas être le seul représentant du ministère à avoir intégré l’Ordre et à souhaiter se battre contre le Mage Noir et ses fidèles serviteurs… Son enthousiasme faisait en tout cas plaisir à voir, et avant qu’elle n’ait pu répondre, il expliqua à Harry qu’il venait d’arriver, quelques semaines plus tôt à peine. Ceci expliquait cela.

« Nous sommes plus nombreux à venir du Ministère que vous ne le croyez, Edward. Et nous serions plus nombreux encore si ce que vous appelez "notre bonne administration" n’était pas un amas de politiciens égocentriques, véreux, intéressés et incompétents » déclara-t-elle d’un ton grave.

La description du Ministère était aussi dure que peu flatteuse, mais elle avait l'avantage d'être fidèle, tout du moins aux yeux de Catherine. Après tout, c'était cela. Fudge avait été paralysé par la peur de perdre son poste, et à présent, que faisait Scrimgeour ? Obtenir des renseignements qui loin de le satisfaire ne ferait que titiller d'avantage son avidité. Il était bien plus rusé que son prédécesseur, un peu plus féroce. Mais il n'en restait pas moins trop vieux, trop fatigué pour mener une lutte de cette taille contre un sorcier que rien ne semblait pouvoir arrêter. Ses mesures étaient une suite de coup d'épée dans l'eau, les actions qu'il poussait le département des Aurors à entreprendre, un fiasco. Si certains demeuraient obstinément aveugle par peur d'entrevoir la réalité, et de retrouver la désillusion, le choc d'un nouvel échec politique, qui rendait incertain l'avenir de chacun, d'autres acceptaient la réalité. Bien sûr, n'importe qui aurait été en difficulté à la place du Ministre. Il n'empêche qu'au lieu de tenter d'espionner Dumbledore, il aurait mieux fait de se concentrer sur l'essentiel. Enfin, ils n'étaient pas ici pour décrier le Ministère et ses représentants, dont ils faisaient somme toute, partie.

Harry leur proposa à boire. Elanor s'enthousiasma de l'idée, et Cathy devait bien reconnaître que la proposition était tentante... Actuellement, elle se serait volontiers servit un grand verre de vodka... Ah les vices de l'alcool... La jeune femme faisait cependant montre d'un comportement impeccable lorsqu'elle se trouvait au square Grimmaurd, et s'abstenait bien de consommer de l'alcool en pleine journée devant ses collègues. C'était une mauvaise habitude, dont elle peinait à se débarrasser, tâchant tout de même d'essayer de contrôler ce besoin, à défaut de contrôler les autres de ses pulsions. Il y avait les périodes de rechute, celles où elle rentrait au square sur la pointe des pieds, lorsqu'elle estimait avoir passé suffisamment de temps dehors pour avoir décuvé. Elle gagnait alors sa chambre sur la pointe des pieds, l'odeur de son désespoir noyé flottant derrière son passage. Mais elle serait sage cette après-midi là, saurait être présentable et paraître normale. Malgré les apparences, elle ne s'était réellement liée avec personne au sein de l'Ordre, et personne ne la connaissait vraiment. Cette part de mystère était renforcée par ses airs sombres, ses sautes d'humeur et sa capacité à ne parler que lorsqu'elle avait quelque chose d'intéressant à dire, ce qui entraînait parfois de long silence.

« C’est une bonne idée, je prendrais bien une bierraubeurre. »