Ambre était toujours dans la robe marron et elle lui plaisait de moins en moins. Ce n’était pas du tout sa couleur favorite et savait que le vert lui allait tout de même mieux. Quoi de plus normale pour une Serpentarde ?

La lanceuse de sorts-changeur-de-couleur-de-robe ne lui avait rien répondu alors elle pensa que le sujet pouvait être clos. En plus, si elle s’éternisait sur le sujet, elle risquait de devenir méchante sans le faire exprès et de se donner en spectacle devant tout le monde. Et pour préserver son honneur et celui de sa maison, il valait mieux que cela n’arrive pas. Mais être si près d’elle était un danger pour elle car elle risquait de se mettre en colère sans le faire vraiment exprès. Elle préféra donc s’éloigner et la laisser en paix.

*Eh ben, j’suis bonne pour faire un autre tour de salle à regarder les danseurs et à essayer de m’infiltrer parmi eux…M’infilter…comme un espion ! Comme le héros de ciné des moldus. Comment s’appelle t’il déjà ?...James Bond ! Go !...Agent 39-78, votre mission, si vous l’acceptez sera de réaliser au moins une danse lors de ce bal…Et si vous ne l’acceptez pas, vous serez la risée de tous vos collègues, agent 39-78.*

Enfin, on pouvait appeler ça, Mission Impossible. Ambre n’aimait pas trop la foule, alors parler à une personne qui se trouvait dans la foule, c’était quelque chose de très compliqué pour elle. Elle n’était pourtant pas timide mais avait peur du regard des autres et aussi peur de se ridiculiser.

Elle fit un nouveau tour, plus long cette fois-ci au cas ou l’un des danseurs l’arrêterait pour lui proposer une danse. Mais il ne fallait pas trop y compter. Grâce à la Serdaigle, elle n’était plus aussi jolie qu’au début du bal. Bien sûr, la robe ne faisait pas tout mais elle contribuait à la mise en valeur des jeunes filles. Et de ce côté, c’était raté. En plus, elle ne connaissait pas le sort pour lui rendre sa couleur d’origine et elle n’avait pas pensé à amener sa baguette magique car elle n’aurait pas pensé qu’elle lui servirait dans un tel lieu. Après son tour de piste, elle reprit le chemin du buffet, assez dépitée.

*Ben l’agent 39-78 n’a plus qu’à aller se rhabiller. Cette mission est un échec total. Je n’étais pas infiltrée parmi eux, mais transparente parmi eux. *

Mais sa mauvaise humeur ne dura pas longtemps car elle aperçut le Saint Récipient : Un autre récipient de jus de citrouille. Et dans celui-ci, il n’y avait pas d’araignée morte qui y prenait son bain. Mais alors qu’elle se rendait vers le buffet pour s’en resservir un verre, elle vit Nathan McLane, un élève de deuxième année à Serpentard, lancer quelque chose dans le récipient. Quelque chose qui ressemblait à des dragées surprises de Bertie Crochue. Mais qui apparemment n’en étaient pas car il ne les aurait pas jetées alors.

* Oh non…Je sais ce que c’est. Maman en avait acheté une fois pour le premier avril. Dès que je l’ai mangé, je n’ai plus pu aligner une phrase sans éclater de rire…Ce n’est même plus la peine que je boive ce jus de citrouille.*

Elle suivit Nathan qui était allé plus près du buffet et elle y prit un bout de gâteau à la citrouille (complètement accro). Elle en croqua un morceau et regarda une élève de première année à Gryffondor se servir du jus. Elle se demandait bien ce qu’il allait bien pouvoir lui arriver. Cela risquait d’être comique. Elle remangea un morceau de sa tarte puis salua Nathan.

Salut Nathan ! Comment ça va ? Puis elle baissa la voix. Sympa ton petit piège. J’attends de voir ce que cela va donner avec cette Gryffondor.

De la crème tout autour de la bouche, Nathan pétillait de voir les gens tourner autour des récipients plein de jus de citrouille et de sa touche perso.

Il se sentait comme un pêcheur qui a lancé l’hameçon et qui attend patiemment qu’un poisson morde. Sauf que là le poisson n’aurait pas la mâchoire défoncée mais la langue fourchue et qu’il allait se régaler non à le manger mais à le regarder se ridiculiser.

Nathan se révélait très farceur à Poudlard. Il l’avait toujours un peu été depuis qu’il était jeune mais ses parents avaient toujours cru que l’école allait le calmer, ou au moins que ça passerait avec l’âge. En attendant il se demandait s’il était normal, les autres garçons de son âge semblaient beaucoup plus sage et dansaient tranquillement avec des filles. Lui il ne pensait pas encore beaucoup aux filles. Certes des fois il avait des pincements en parlant à certaines, mais rien de transcendant. Il pensait plus au quidditch, aux jeux, à ses potes.

Lorsqu’il eu finit sa troisième part de tarte, il aperçu la rouquine d’avant se servir dans un des bols où il y avait une de ses pilules.
Il eu un bref sursaut de joie mais fit vite mine de se concentrer sur sa tarte, pour ne pas éveiller de soupçons. Mais il lançait régulièrement des regards à la rouquine en question, attendant tout signe de déviance incontrôlée de la demoiselle.

Il se fit lui-même des paris : elle pouvait miauler, ce serait drôle, ou cracher après chaque mot, ou même se donner une claque dès qu’elle dirait oui. Qui sait encore ce que les sorciers qui avaient concocté les pilules avaient pu inventer, il savait juste les possibilités infinies.

Il fut sortit de son état d’observateur dissimulé derrière sa tarte par Ambre. Il la connaissait parce qu’ils étaient dans l’équipe de quidditch de Serpentard avec lui. Mais en fait il ne lui avait parlé presque que pendant les entraînements, vu qu’ils n’étaient pas de la même année. Elle était cool comme fille et il n’était pas mécontent d’avoir un peu de compagnie finalement, même s’il avait voulu jouer son loner pendant une partie de la soirée.

« Salut Ambre ! Ca va plutôt… »

Mais il stopa net et fit tomber son dernier morceau de tarte en entendant qu’elle faisait référence à sa blague.

« Mais comment tu ? »

Il fit un scan rapide autour de lui pour essayer de comprendre dans le regard des gens s’il avait été repéré. Il pensait avoir été discret, avoir fait la technique du mec décontracte qui va au buffet … comment avait-il pu être repéré ?

Tout le monde semblait vaquer à ses activités, Nathan souffla un peu et se retourna vers Ambre en lui faisant un clin d’œil.

« Oui mais chut. Tu as vu si d’autres m’avaient repéré sinon ? »

Il se baissa pour ramasser le morceau de tarte tombé et, tout en gardant un ton sérieux, le porta à sa bouche en ajoutant :

« J’ai hâte aussi de voir ce que ça va donner . On va faire un code que personne ne pourra deviner. Pour parler des pilules on va dire : coockies et pour parler de la victime n°1 on va dire : Miss Red 1. Donc Miss Red 1 a pris le cookie. »

Il réalisa qu’il n’y avait pas grand-chose de plus à ajouter et que le code servait un peu à rien, mais ça faisait cool.

« Bon en attendant que … Miss Red 1 … digère le cookie... »

Fier.

«... Je propose de parier sur l’heure à laquelle les auréoles de Crabbe vont apparaitre ! »

Mais ce n’était peut être pas le genre d’activité qui plaisait à Ambre.

« Ou tu as une autre idée ? »

Il espérait qu’elle ne voudrait pas danser, il s’était affiché une fois pendant la soirée, il espérait ne pas avoir à répéter cette opération périlleuse.

HJ: Désolé pour le retard, Neoki

Confirmation: c'était bien Neoki . Elle était vêtue d'une robe verte très flashie, et...semblait être maquillée en ce qui devait être une fleur O_o. Visiblement, la Préfète de Serdaigle n'avait pas vraiment compris que c'était une soirée de "gala"! Tenue correcte était de rigueur. Et à présent, il se retrouvait cavalier de la plus...visible de toutes les filles

*Pitié, tuez-moi *

Soudain, la Terre se mit à trembler... Oui, la planète entière semblait se fendre en deux, lorsque, à la vitesse d'un phacochère affamé, Neoki aperçut d'abord Mathias, puis courut vers lui. Alors qu'elle avait semblé si loin au jeune Français, l'image de la Préfète semblait grandir, grandir, grandir... L'impact semblait inévitable, mais le Serdaigle était résigné, à présent. Il s'était jeté droit dans la gueule du...

PANG!!!

Dans un fracas épouvantable, renforcé par le cri de la jeune femme, les deux Serdaigles se percutèrent. Le choc fut titanesque. Les 130 kilos de Neoki rencontrèrent la faible masse corporelle de Mathias, qui fut projeté à une vitesse fulgurante en arrière, puis sur le sol, suivant une trajectoire particulière que personne ne remarqua. Une fois au sol, il sembla au Français que le temps s'était suspendu. Pour cette raison, il mit un temps infini à soulever son postérieur douloureux... Il n'avait rien remarqué de l'araignée. Ses yeux restaient rivés sur la robe verte de Neoki. Puis ce fut comme si un câble avait cédé dans la tête du raisonnable Serdaigle. En mode "larve", il sortit sa baguette magique, et la pointa sur sa chemise. Un "Partem Coloris!"plus tard, sa chemise avait pris l'exacte même teinte que la robe de Neoki:

Spoiler:

S'il fallait être ridicule, autant l'être jusqu'au bout. Au moins, le couple portait la même couleur, et ressortait très franchement des autres élèves, portant pour la plupart des couleurs plus sobres. Sans réfléchir une seule seconde, Mathias prit le verre que lui tendait Neoki, écoutant à peine ce qu'elle disait, d'ailleurs...

Oui, oui, passionnant... *Mais qu'est-ce qui m'a pris d'accepter l'invitation d'une alcoolique * Oui, j'ai eu peur, moi aussi,dit-il dans un faible sourire à Neoki. Il ne se serait jamais permis une telle impolitesse en temps normal, mais là, il sentait bien que la Préfète était partie dans les délices de l'alcool. Elle ne l'écouterait pas plus.

Et le Français but son jus de citrouille cul sec.

...

Il sentit les huit pattes de l'araignée glisser dans sa gorge. Son imagination débordante lui fit presque sentir un débattement de la bête. Mais le fait était là. Il l'avait avalé. Mais l'araignée ne glissait pas dans le bon tuyau. Elle et le jus de citrouille glissaient petit à petit vers les poumons du jeune Serdaigle. Mathias porta aussitôt les mains à sa gorge, dans un râle inhumain. Il toussait, toussait, s'étranglait, les yeux grands ouverts. Il tomba à genoux, les mains toujours sur sa gorge, lançant à Neoki un regard suppliant.

*Ca y est, je vais mourir, je vais mourir dans cette salle de Bal après avoir crié sur mon meilleur ami, et sans avoir jamais dit à Nervia combien je l'aimais *

SOAAAAAAVE MOUAAAAAAA!!!!dit-il dans un râle étranglé, ressemblant au cri d'un Détraqueur, tirant désespérément la robe de Neoki d'une main. La soirée commençait mal...

Mélissa semblait absorbée dans la contemplation de la salle. Page attendit un instant que sa consœur la remarque, sirotant tranquillement son verre de jus de citrouille. Bien sûr, ça avait un autre goût que la bonne Bièraubeurre qu'elle avait tout à l'heure, mais vu comment le liquide doré avait terminé (éclaboussé partout pour mémoire), la rouquine s'était dit que, dans le doute qu'un lien de cause à effet existât entre cette boisson alcoolisée et le fiasco qui s'en était suivi, le jus de citrouille, c'était très bien pour la petite première année qu'elle était. Et puis en plus, elle avait pu sélectionner son récipient en toute connaissance de cause, peu désireuse de tremper ses lèvres dans un breuvage comportant certainement des restes d'araignée.

D'ailleurs, en parlant de cette fichue arachnide, voilà qu'elle mettait encore de l'animation. Page l'avait vu passer du récipient au verre tenu par une jeune fille hum... costumée, puis ensuite tendu à Matthias, qu'elle avait déjà croisé une fois dans le parc.

La rouge et or regarda, incrédule, le Serdaigle porter le verre à ses lèvres. Elle fit des yeux ronds quand elle le vit avaler le liquide d'une traite. Elle voulut le prévenir mais....

- Attention fais attends, mais non !

*Hein ?*

La petite devait avoir rêvé. Concentrée dans sa volonté de sauvetage, elle esquissa un geste vers le préfet des Bleu et bronze et essaya à nouveau de le mettre en garde :

- Pas bois ne ! Verre le dans araignée une a y il !

La fillette pâlit. D'une, Matthias n'avait pas entendu ses avertissements et commençait à s'étouffer au sol. De deux, il y avait vraiment un truc qui clochait chez elle. Et là, ce n'était absolument pas normal, surtout qu'elle ne comprenait ni ce qui se passait, ni d'où cela pouvait venir. Un sort ?
Pendant ce temps, Matthias poussait des râles déchirants en s'accrochant, implorant, à la robe de la jeune fille qui semblait très joyeuse.

- Ventre le sur appuyer lui faut il ! Faire vu déjà j'ai ! Important...

Page s'interrompit. Elle ne comprenait pas les paroles qui sortaient de sa bouche, bien qu'elle sache exactement ce qu'elle avait voulu dire. Plusieurs élèves commencèrent à la regarder d'un air bizarre.

Mais qu'est-ce qui se passait ? La vaillante rouquine sentait le désarroi qui commençait à la gagner. Son premier bal était un véritable fiasco.

Précieuse leva un sourcil pour souligner son étonnement quand elle entendit Oswald affirmer que le jus de citrouille était encore buvable. Erk ! Comme pouvait-il dire ça ? Les pattes et les yeux de la bête devaient flotter à la surface, sans oublier que son corps avaient du se décomposer. Rien que de penser à cela, Précieuse en avait la nausée. Oswald venait de réussir à lui couper l’appétit pour les heures à venir. Le seul point positif de l’histoire était que l’araignée était bel et bien morte, enterrée dans son jus.

Les minutes passant, chacun des membres du groupe rassemblés par hasard à cause d’une répugnante araignée s’éclipsèrent. Mariana, qui avait osé déclarer publiquement qu’un des ongles de Précieuse était raté (et elle n’avait pas tord pour une fois), avait embarqué de force Oswald pour aller soi-disant danser avec lui. Le lapsus que la rouge avait fais était suffisamment révélateur pour comprendre qu’elle avait d’autres idées en tête. Pauvre Oswald. La rouquine était allée retrouver une fille de sa maison en allant chercher en passant un verre de jus de citrouille. La folle, elle n’avait pas compris qu’elle risquait de s’empoisonner ? Nathan l’avait aussi laissée en plan pour aller faire sans doute d’autres bêtises, vu que c’était apparemment sa spécialité (comme s’il n’en avait pas fais assez pour la soirée)
Bref, notre pauvre Précieuse se retrouva seule, abandonnée par tout ce petit monde.

*Quel culot ! Ils m’ont tous laissé en plan ! J’y crois pas !*

Précieuse se retrouva un instant déboussolée, ne sachant que faire. C’était tellement rare qu’elle se prenne de pareils vents qu’il lui fallu quelques secondes pour reprendre un peu de contenance. Elle n’avait plus de victime à qui elle pouvait raconter ses habituelles méchancetés ou d’ami à qui elle aurait pu raconter de ses derniers achats sur le Chemin de Traverse. En plus, elle n’avait ni faim, ni soif, ni envie de danser. Elle n’avait donc plus qu’à retourner à son dortoir, devenue elle-même la victime de ses supercheries.

Mais quand on s’appelle Précieuse McLane, on a plus d’un tour dans son sac. Une idée intéressante venait de germer dans son esprit. Bien décidée à s’occuper pour le reste de la soirée, la verte se dirigea vers la chaise la plus proche et sortit un petite calepin et un crayon de papier du mini-sac qu’elle portait sur son épaule. Mettant le bloc note sur ses genoux, elle griffonna quelques lignes tout en levant la tête de temps en temps pour observer les élèves présents.

*Hummm…. Mal habillée, coiffure étrange… ah tiens charmante cette robe. Pouffy, imbécile, noeud nœud, mièvre, goinfre…*

Précieuse remarqua en effet que Jaina Wedgers était en train de se goinfrer de cake. Elle allait prendre au moins 2 kilos si elle ne s’arrêtait pas immédiatement.

*Grande scène de ménage… là ça commence à devenir intéressant*

Précieuse regarda avec amusement Isaac embarquer Emilien sur la piste de danse. Comme ils étaient mignons tous les deux. Mais le plus marrant c’était de voir la tête rouge cramoisie de Lucy qui s’énervait toute seule. Elle devait être furieuse devoir son chéri d’amour se faire embarquer par un garçon. C’était bien fait pour elle, elle n’avait que ce qu’elle méritait. En plus, elle venait visiblement de faire pleurer son amie Ashley, à en croire les yeux rouges et gonflés de cette dernière. Même Précieuse était moins égoïste, c’est pour dire.

Précieuse prit de nombreuses notes sur ce qu’elle venait de voir, puis elle s’intéressa à un autre couple. Une élève de serpentard dansait avec un Pouffy ! Et c’était Alya ! Précieuse prit un air étonné et griffonna quelques lignes de plus.

Puis soudain, un cri retentit dans la salle. Un garçon venait de crier à l’aide. Précieuse se leva et s’approcha du garçon en question pour aller voir tout cela de plus près. Et voilà le tableau : le préfet de Serdaigle était à terre, les mains pendues à sa gorge, en train de s’étouffer. Ewora, la préfète de la même maison, se trouvait juste devant lui et semblait trop surprise pour oser se bouger les fesses. Quand à Page qui les avait rejoints, elle était devenue folle et racontait n’importe quoi. Que faire ?

Précieuse hésita un instant, son instinct de garce de Serpentard lui conseillait de se contenter de prendre des notes et d’aller voir ailleurs. Après tout elle n’en avait que faire de ce Serdaigle, elle ne le connaissait même pas. Et puis elle n’avait pas envie de jouer les sauveuses de l’humanité. Précieuse tourna donc les talons mais…

*Oh et puis zut !*

Visiblement elle était la seule qui avait encore toute sa tête ce soir, les autres semblaient avoir complètement disjonctés. Et puis ça lui ferait ça de moins sur la conscience.

« Pousse-toi ! » dit-elle à Page en se frayant un passage pour s’accroupir auprès du Serdaigle.

Elle tira un peu sur le bras de Matthias afin de pouvoir soutenir sa tête et son cou d’une main.

*Mais c’est qu’il a la tête lourde !*

Elle lui poussa un peu la tête vers le bas afin que sa tête soit plus basse que son corps. Puis elle lui donna 5 tapes dans le dos, entre les omoplates.

« Est-ce que quelqu’un s’y connaît en premier secours dans la salle ? J’ai besoin d’aide ! Vite ! »

Georges avait revêtu une robe de sorcier verte émeraude. Elle était neuve, ce qui aurait pu paraître bizarre chez un Weasley... Fred et Georges s'étaient achetés toute une panoplie d'accessoires depuis que Harry leur avait donné la prime du Tournois de Trois Sorciers, dont des vêtements neuf... Rien de tel pour faire des affaires !

Il n'était pas venu pour danser, Fred devait le rejoindre plus tard dans la soirée. C'était pour eux l'occasion d'expérimenter leurs nouvelles farces et attrapes. Le sorcier rouquin se dirigea vers la table des victuailles... Un plat était rempli de sucreries, Georges passa sa main dans la poche de sa robe et y sortit une grosse poignée d'un mélange de ses bonbons à lui...

- Rien de tel que des nougats Néansang et des pastilles de Gerbe !se dit-il à lui même...

Une jeune fille passa à côté :

- Houla gente demoiselle ! Vous ne pouvez pas danser le ventre vide !! intervint georges.Il laissa passer quelques secondes avec un sourire jusqu'aux oreilles...

- Un bonbon ?! demanda le clown de Gryffondor.

La jeune fille, qui connaissait certainement la réputation de Georges, eu un mouvement de recule après avoir prit un bonbon. Elle regarda Georges qui se retenait de ne pas exploser de rire sur place. Puis, peut-être pour éviter un drame, elle reposa le bonbon dans son plat.
Une fois qu'elle fut éloignée, Georges pensa : "Zut, cette Serpentard était la cible idéale !"

Plus loin sur la table se trouvait une petite boite en plastique vide. Georges, toujours en chasse aux cobayes, déposa dans cette boite, une bonne vingtaine de petits-fours Tournedeloeil...
Quelques instants plus tard, une fille de Serdaigle prit ce délicieux petit-four qui l'attendait. Georges sortit son bloc-note et y nota le nom de la fille à surveiller...


Que faisait Fred ? Il était en retard et allait tout râter du spectacle qui l'attendait. Dix minutes plus tard, le Professeur Rogue, qui était venu au bal plus par obligation que par envie, ce dirigea vers le plat de bonbons. Il en prit un plein de couleurs.
- Une touche de gaieté chez ce bonhomme sombre, pensa Georges.

A sa plus grande surprise, après avoir avalé le bonbon en une bouchée, Rogue se servi une seconde fois. Mais cette fois-ci, il prit une succulante pastille de Gerbe des Weasley!

- Ah ! Voilà un client de choix ! Surement beaucoup de notes à prendre ! dit Georges d'une voix hilare.

Quand il releva la tête, il s'aperçut que le professeur Rogue quittait la salle un peu précipatemment. Il fallait le suivre ! Une fois à la porte de la Salle du Bal, Fred arriva au même moment et arrêta Georges. Ce dernier avait beaucoup à lui raconter de la soirée...

Oswald observa Mariana qui avait selon toute évidence pété un plomb. Après avoir fait une remarque très peu poli à l'intention de la rouquine ainsi qu'envers les ongles de Précieuse, la rouge et or parti en direction de la sortie. Bon, ce n'était pas la fin du monde, Oswald pourrait enfin faire mille et un mauvais coups et surtout se marrer du serdaigle qui allait bientôt ingurgiter une araignée. Ainsi, alors qu'Oswald allait se mettre un autre de ses plans pour mettre un peu de piquant dans cette soirée, Mariana réapparue et fit une affirmation assez surprenante. En effet, elle avait clairement dit qu'Oswald allait coucher avec elle. Bien que c'était assez étonnant de l'entendre dire cela, ce n'est pas le serpentard qui allait la contredire! Pour être franc, il faut dire que le blondinet n'était pas vraiment prêt pour ce genre de choses. Pour lui, une fille était un peu comme un pays inconnu parsemé de collines inexplorées et de vallées mystérieuses. Fier de cette dernière métaphore, Oswald fut rassuré d'entendre que la gryffondor ne voulait que danser. Apparemment, la bourde qu'avait commis Mariana ne fit pas trop d'éclat. Silencieusement, le groupe se divisa. Ne comprenant pas le sens premier du commentaire de Nathan, Oswald resta indifférent et le salua amicalement avant d'entrainer la rouge et or sur la piste de danse.

-Au fait..euh..tu sais, t'étais pas obliger de revenir rien que pour danser avec moi...Et puis, même si c'est vrai que les ongles de Précieuse sont mal faits, c'est plutôt son maquillage qui est vraiment affreux. On dirait une momie, tu trouves pas?

Ce n'était pas vraiment le genre au serpentard de critiquer l'apparence des autres durant un bal, mais il n'avait pas trouvé meilleurs moyens d'engager la conversation.

Arrivant sur la piste de danse, Oswald prit brusquement la rouge et or par les hanches et amorça la danse. Il était un peu plus à l'aise que durant le bal de début d'année, mais il faisait tout de même particulièrement attention aux souliers à talons hauts de Mariana. Le blondinet n'était pas paranoïaque, mais juste un peu prévoyant. Au bout d''un court moment, Oswald aperçut parmi les couples qui dansaient quelque chose qui, pour le jeune esprit immature du blondinet, était considéré comme répugnant, vois même dégoutant. Il y avait, là au milieu des couples, deux garçons qui dansaient ensemble. Oui, vous avez bien entendu, les deux garçons, (des serpentards en plus, quelle honte!) se tenaient, mains dans la main et dansaient calmement, comme si c'était parfaitement normale. Le blondinet, ne comprenant pas comment deux garçons ayant un minimum de dignité pouvaient faire une chose aussi ignoble. Dégouté, Oswald fit une grimace devant cette horrible vision avant de prendre la parole.

-Euh...ils font quoi là? Ils jouent à YMCA? C'est vraiment dégelasse...

Oswald avait dit cette dernière réplique assez fort sans pourtant s'en rendre compte. Il observait le couple de serpentards comme s'ils étaient littéralement des extraterrestre. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'Oswald était homophobe, parce que comme tout le monde le sait, Oswald n'a peur de rien! C'est juste que voir deux garçons en train de se toucher ainsi, c'était un peu anormal. Danser avec sa cousine, cela pouvait passer, mais deux mecs ensembles, c'était juste dégoutant. Chose certaine, ces deux-là allait être la risée de l'école pendant plusieurs semaines à venir.
Détournant son attention, Oswald poursuivit la danse. Un puissant cri se fit attendre dans toute la salle. Le préfet de serdaigle venait de boire son verre de jus contenant l'araignée. Oswald tourna la tête, essayant de mieux voir la ce qui se passait. Si seulement il avait pu être à côté pour observer toute la scène, il serait surement déjà mort de rire. Néanmoins, un sourire presque sadique s'afficha sur son visage alors qu'il se retournait vers Mariana.

Le bal suivait bien son cours. Minerva était restée pour discuter avec d'autres professeurs tout en surveillant du coin de l'œil le bon déroulement de la soirée. Il lui avait semblé sentir un peu d'agitation à un moment mais cela passa vite, avant même qu'elle ne comprenne qu'un élève s'étouffait.

Les conversations de profs étaient des plus ennuyeuses, bien entendu. Ils disaient pour la centième fois la même chose dans la même soirée. Ils faisaient ensuite chacun un monologue sur leur cours, sur le fait que les élèves étaient de moins en moins sérieux ...

Lorsqu'Ombrage était à une distance de sécurité suffisante, cela jasait aussi sur elle, sur le fait que cette soirée était un miracle vu l'establishment en place ...

Deux urnes avaient été mises à la disposition des élèves pour élire leurs Roi et Reine du bal.

Minerva pensait voir plus d'enthousiasme que cela, mais beaucoup devaient être timides ou penser que s'ils ne votaient pas pour la bonne personne ça se saurait et leur retomberait dessus. Quoiqu'il en soit, arrivé Minuit, il était temps d'annoncer les résultats. Minerva alla prendre les votes des deux urnes et fit les comptes en quelques minutes en se servant de sa baguette. Elle fut étonnée de voir deux Serpentards vainqueurs, croyant qu'ils n'étaient généralement pas très appréciés. Il faut croire que ce qui repousse fascine aussi.

Elle fut encore plus étonnée de voir plusieurs votes de Reine pour un garçon. Elle n'était pas très habituée à voir de jeunes garçons afficher cela, surtout si jeunes. Il faut croire que la société, même la société parfois archaïque sur ce genre de chose qu'était le monde Magique, évoluait plus vite qu'elle ne l'aurait pensé. Elle espérait tout de même que ça ne deviendrait pas un jeu pour trop d'entre eux qui irait plus en défaveur de ceux qui se posaient vraiment des questions, en banalisant la chose au niveau d'une légère mode infantile éphémère.

Elle s'amplifia la voix et fit taire la musique pour annoncer:

« Un moment d'attention s'il vous plait ! Je vais annoncer les résultats du Roi et de la Reine du Bal ! Je leur demande à tous les deux de venir me rejoindre ici et je demande aux autres de les applaudir chaudement. »

« La Reine du Bal est :


Elle lui mit ensuite un petit diadème magique sur la tête, qui était en fait une illusion qui allait disparaitre à Minuit le lendemain.


Ainsi qu’un parchemin indiquant son nom et : Reine du Bal de Printemps de Poudlard, avec le sceau officiel de l’école. Celui-ci était réel.

«Et le Roi du Bal est:


Elle lui mit ensuite une couronne qui comme pour Précieuse était une illusion qui disparaitrait le lendemain à Minuit et le même parchemin que sa camarade sauf que la mention Reine devenait : Roi.


« Bravo à tous les deux. Vous pouvez faire un petit discours pour remercier vos camarades de vous avoir choisis si vous voulez, sinon je vous invite à faire la danse d'honneur traditionnelle du Roi et de la Reine de Poudlard. »

Elle les applaudit ensuite elle aussi en leur souriant à tous deux.

La fête battait son plein. Mathias et Neoki s'étaient retrouvés, Mathias avait été tellement fou de joie de voir sa cavalière qu'il s'en était roulé par terre (faut bien un peu enjoliver les choses )... Bon, d'accord, j'avoue tout... En fait, la préfète des Aigles avait été tellement contente de voir son cavalier qu'elle lui avait littéralement sauté dessus et qu'elle avait fait tombé le poids plume...

Pourtant, Mathias ne s'en était pas fâché. Au contraire, le charmant jeune homme avait même coloré sa chemise de la même couleur que la robe de la plus jolie préfète de la salle ( ). Comme c'était chooou ! Avec un grand sourire, la préfète avait donc entraîné son copain d'une nuit vers le buffet pour boire un verre, tout c'qu'il y a de plus normal pour un bal... Bien sûr, on ne parlait pas du fait que Neoki avait légèrement titubé, sa tête tournait beaucoup, et elle avait très envie de rire mais pour l'instant, elle s'en sortait pas trop mal quand même.

Alors que la préfète s'en retournait vers Mathias pour lui donner son jus de citrouille, une fillette l'interrompit et au même moment, un garçon la poussa.

**J'm'excuse pour la même robe que toi... Qui m'a poussé comme ça ??? Elle est pas si mal en marron.**

**Hein ?**

Impossible pour une fille bourrée de réagir convenablement dans ce genre de situation... Déjà, elle avait deux verres dans les mains, ensuite, une fille lui parle et une personne la pousse. Il s'agissait de garder l'équilibre, de ne pas renverser et de comprendre... Mais pour la compréhension, on repassera. Neoki n'avait donc rien compris à l'histoire de la robe et n'avait même pas reconnu la Serpentard. En même temps, elle ne s'était pas attardée sur son visage.

**Le monde est fou !**

Enfin, la préfète put se reconcentrer sur Mathias, lui donner son verre et trinquer tranquillement. Pour l'instant, il n'avait pas été très bavard, mais il était tellement beau à l'oeil vitreux de Neoki que cela lui était peu important qu'il parle ou non...

"Ouahou, quel enthousiasme pour du jus de citrouille !" dit la cinquième année en voyant son cavalier boire son verre cul sec. Puis elle se mit à glousser.

Soudain, Mathias se mit à tousser très fort ! Il semblait ne plus pouvoir respirer et s'effondra à genoux. Il se mit à crier à Neoki de le sauver.

**Il me fait marcher là ! Ha ha, la bonne blague, il est doué ! Hi hi, quel comédien, il croit peut-être que je vais tomber dans son piège, il fait ça pour me séduire je suis sure ! Bravo, quel Don Juan !**

La préfète était partie dans sa rêverie agréable. Elle avait le sourire et semblait joyeuse. Cependant quelques secondes plus tard, Mathias tirait sur sa robe extensible et laissait apparaître la poitrine de Neoki aux yeux de tous ! Non mais quel culot ! Comme si ça n'était pas assez décolleté comme ça ! La Serdaigle mit brusquement une main sur chaque sein alors que le garçon lachait prise en proie à une crise de toux incessante. Page, une jeune fille de Gryffondor intelligente que Neoki avait vu aux réunions des Erudits d'Alexandre se manifesta en parlant n'importe comment. Neoki ne comprit rien de ce que la petite disait mais elle remarqua qu'elle semblait paniquée. Puis, soudain, une autre jeune fille à l'air hautain poussa Page sous le regard éberlué de la Serdaigle et essaya de décoincer l'objet qui avait manifestement obstrué la traché du garçon en lui tappant dans le dos.

"Par Merlin !!! Tout est vrai !!!! Quelle horreur !" Chuchota Neoki. Sous le choc et se sentant terriblement impuissante, la préfète regarda autour d'elle. Personne n'arrivait alors que la jeune fille à la robe blanche venait de demander de l'aide.

**Fait quelque chose !!!** se commanda intérieurement la cinquième année. Les effets de l'alcool s'étaient dissipés d'un seul coup sous le choc. Son camarade était en train de mourir devant elle et elle ne faisait rien, lui qui avait transformé sa chemise pour aller avec sa robe.

**Fait quelque chose !!!** continua-t-elle à se répéter de manière incessante dans sa tête.

Puis d'un seul geste, elle sortit sa baguette de sous son chapeau, se concentra de toutes ses forces et cria :
"ANAPNEO !"

Ce sortilège était particulièrement difficile mais c'était le seul sort que la préfète connaissait en matière de secourisme. Sa mère avait passé un été entier à le lui apprendre. Son père avait joué le cobaye. A chaque fois que Neoki ratait le sortilège, sa mère l'exécutait pour sauver la vie de son mari. Mais un jour, la Serdaigle avait réussi, le lendemain aussi, puis les jours qui suivèrent. Il y avait eu comme un déclic. Elle savait donc empêcher quelqu'un de s'étouffer et ce soir, ce sort lui avait servi dans un cas concret. Une araignée avait été éjectée de la bouche de Mathias.

"Merci maman !" dit-elle alors soulagée. Elle aida Mathias à se relever une nouvelle fois et contempla l'araignée qui gisait au sol. C'était vraiment crade. Mais Neoki avait les larmes aux yeux, bien trop émue pour laisser le dégoût et la peur l'envahir. Elle adressa cependant un sourire compatissant à Page le fantôme qui avait disparu des alentours entretemps (coquine d'avoir posté pendant que j'écrivais ) qui avait dû beaucoup paniquer pour ne plus savoir parler , puis un sourire de remerciement à la jeune fille en robe de mariée qui avait essayé d'aider Mathias. Elle avait été si idiote de ne pas croire le garçon dès le début, d'avoir paniqué et d'avoir bu. Elle commençait à ne pas se sentir très en forme. C'est pourquoi, elle posa son verre de bierraubeurre qu'elle n'avait pas terminé sur le buffet et se servit un verre de jus de citrouille, en prenant bien soin de ne pas se servir dans le saladier où elle avait servit Mathias avant. Bien sûr, le saladier avait été visé par Nathan mais ça, Neoki l'ignorait. Elle retourna donc vers Mathias une nouvelle fois, son verre à la main, mais ne but pas tout de suite. Minerva Mc Gonagall venait d'annoncer les gagnants du concours de cette soirée : le roi et la reine du bal étaient élus. Il s'agissait d'un garçon que Neoki ne connaissait pas et de la fille qui avait essayé de sauver Mathias !

"Ouaaaah, quelle classe, tu as vu ? Elle est belle et puis elle a voulu te sauver, elle doit être super gentille !" dit Neoki à son cavalier. Oui, Précieuse avait un air hautain mais ça, ça ne comptait plus pour Neoki. Elle était impressionnée par la Serpentard. Afin de se rafraichir après tant d'évènements, la préfète but une gorgée de son jus de citrouille.

Daneel sourit au contact chaud de la main d’Alya dans la sienne. Il resserra doucement ses doigts dessus et sourit à la jeune fille. Il suivit le regard de sa partenaire en direction de la petite foule de danseurs et hésita avec elle. C’était quand même un peu gênant… il n’était pas un grand danseur… en fait, il n’avait jamais vraiment dansé. Une soirée dansante… Elle aurait souhaité ? Peut-être était-elle une bonne danseuse et qu’il se ridiculiserait à essayer de la suivre.

Ils se regardèrent à nouveau dans les yeux et le Poufsouffle profita de la question d’Alya pour détourner tranquillement les yeux, un peu gêné, faisant mine de réfléchir. Il songea à leurs mains toujours entremêlées et sentait sa paume de plus en plus chaude avec celle de la jeune fille. Quelle étrange impression, tout de même ! Il regarda un peu autour de ses pieds, distraitement, et releva finalement les yeux sur le visage de sa partenaire.

- Je ne sais pas exactement… j’étais un peu nerveux et j’avais également peur que ce ne soit trop ennuyant. Les trucs faits en trop grands ça ne me disait rien mais j’aime bien, finalement.

C’était vrai. Au début il trouvait toutes les décorations et ces vêtements trop chics pour les jeunes qu’ils étaient différents et ça lui faisait une drôle d’impression, mais en fait c’était sympathique. Ça changeait de voir les gens comme ça et c’était agréable de s’échapper un peu de la routine du château.

- Ouais, j’aime bien, dit-il d’un air plus convaincu. C’est sympa comme soirée et ça fait différent de ce qu’on vit d’habitude entre ces quatre murs.

Pendant qu’il avait réfléchi et confirmé son appréciation de la soirée, Alya l’avait entraîné en direction de la piste de danse. L’idée de danser se concrétisait… Daneel inspira calmement, essayant de se convaincre que ce n’était rien de danser et qu’il apprécierait tout autant cet exercice que le reste de la soirée, après coup. Ce serait exactement comme tout le reste de cette soirée : un peu différent au début mais trop rafraîchissant pour déplaire.

Et il suivit la jeune fille jusqu’à finalement atteindre l’espace consacré à la danse. Il laissa sa partenaire commencer et l’accompagna, surveillant d’abord ses pieds pour s’assurer de ne pas écraser ceux de d’Alya. Il releva ensuite la tête, plus confiant et à l’aise, et regardant sa vis-à-vis dans les yeux.

- Tu es en première année toi aussi ? Tu aimes bien Poudlard ? demanda-t-il après un moment, sentant tout naturel de continuer à converser tout en dansant.

Puis, le professeur McGonagall interrompit la soirée pour annoncer le roi et la reine du bal. Daneel regarda sa partenaire de danse d'un air déconcerté. Il s'en fichait éperdument du roi et de la reine ! Quelle importance ça avait ? Aucune ! Il trouvait frustrant que l'on ait arrête la musique et la danse pour quelque chose d'aussi peu intéressant.

Quand elle avait salué Nathan, celui-ci tenait une part de tarte dans sa main. Il fut tellement surprit qu’Ambre l’ait remarquée en train de préparer sa blague, qu’il la lâcha et qu’elle tomba sur le buffet assez propre.

*A…c’est pas vraiment cette réaction que j’attendais.*
Il se retourna et regarda dans toutes les directions, comme s’il craignait qu’une autre personne ait surprit le geste qu’il avait fait en lançant la petite pilule dans le saladier de jus de citrouille. D’ailleurs, il lui demanda si elle avait vu si d’autres personnes l’avaient remarqué.

Non, je ne crois pas. Tu as été assez discret et ils étaient tous occupés sur la piste de danse ou ailleurs. Moi, je m’ennuyais et donc j’observais tout ce qui se passait. C’est pour ça que je t’ais vu.

Il reprit son morceau de tarte, le mangea et lui dit d’utiliser le mot cookie pour parler de la petite pilule, et l’expression Miss Red 1 pour parler de la victime numéro 1. Cela lui plaisait beaucoup car elle avait toujours adoré les films d’actions ou d’espionnage où les personnages s’exprimaient à partir de codes connus d’eux seuls. Elle se sentait dans cette ambiance et elle aimait ça.

Eh bien, attendons que le cookie fasse effet sur Miss Red 1.

Nathan proposa quelque chose qui intrigua Ambre : Parier sur l’heure à laquelle des auréoles devraient commencer à apparaitre sur Crabbe. Il éclata de rire et elle l’imita joyeusement.

*Crabbe ?...Il est là ?...Je ne l’avais pas vu, mais la salle est grande et donc, je n’ai pas pu voir tout le monde.*

Mhhh…je ne peux pas dire d’heure précise mais je dirais, dans pas longtemps. Et le temps peut être diminué s’il danse. Il fait assez chaud dans la salle.

Il lui demanda si elle n’avait pas une autre idée pour les occuper mais elle n’eut pas le temps de lui répondre car le cookie venait de montrer son effet sur Miss Red 1. En effet, celle-ci parlait à l’envers. Ceci fit rire Ambre et elle ne remarqua la situation qui entourait la rouge et or. Elle rigola un bon moment puis se calma.

L’effet du cookie sur Miss Red 1 était génial. Je me suis bien amusé. Je te remercie pour ce divertissement…si peu banal. Dit ‘elle à Nathan.

De temps en temps, le rire revenait mais elle se calma d’un coup quand le professeur McGonagall apparut pour faire une annonce. Elle savait désormais qui avait été élus Roi et Reine de Poudlard. Il s’agissait de Précieuse McLane et de Isaac Deniel.

Hé bien ! Serpentard à l’honneur en ce moment. Cela me fait plaisir.

Elle attrapa un morceau de tarte qu’elle enfourna dans sa bouche avant de le mâcher et de l’avaler. Elle attendait le discours du Roi et de la Reine et espérait que la petite pilule n’ait pas encore finit de faire effet. Elle avait encore envie de s’amuser un peu et cela était un bon moyen.

[Hé hé ... désolée du retard ... XD]

Maintenant, Emilien n'avait plus envie que d'une seule chose, c'était de s'en aller, de quitter celle salle surchauffée, surpeuplée, trop bruyante et qui lui donnait mal à la tête plus qu'autre chose. S'il avait imaginé une seule seconde que la soirée tournerait ainsi, il n'aurait Jamais invité Lucy, et il ne serait Jamais venu. A priori, une telle soirée, c'était pour s'amuser. Mais qui s'amusait vraiment ? Ashley qui n'avait absolument rien fait de répréhensible - ah, si, elle lui avait parlé, quel affront ! - et qu'on insultait au passage avant de l'ignorer complètement ? Lucy qui faisait une crise de jalousie-paranoïa à peine arrivée et qui repartait furieuse, alors qu'elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même ? Ou bien lui qui pourtant cru un instant que tout pouvait se passer dans le calme, sans hurlement hystérique et crise de nerfs, et qui se retrouvait au milieu de tout ça ? Sans parler de certains autres élèves qui n'avaient pas plus l'air de s'amuser qu'eux, comme la première année qui restait sur sa chaise, l'air dépité, ou l'histoire de l'araignée au milieu de la piste ... Evidemment Emilien n'avait pas pu tout suivre, trop occupé qu'il était avec sa propre histoire qui finalement était encore pire pour les nerfs. Entre quelques hurlements de part et d'autre, Emilien avait réussi à rattraper Lucy et à lui lancer un simple reproche, avant qu'Ashley ne le pousse pour en rajouter une couche. Lui il avait préféré s'éloigner ...

Il n'entendit donc que d'une oreille distraite les reproches que lui hurlait Lucy en retour. De toute façon, il n'avait l'intention d'y répondre, il ne s'était même pas retourné pour écouter. Oh là là, qu'est-ce qu'elle exagérait en plus ... Si elle devait ne s'adresser qu'aux personnes qu'il appréciait ? Si c'était le cas, il lui aurait reproché son "amitié" avec Mariana depuis longtemps. Supporter ses critiques ? Quelles critiques ? En tout cas sûrement pas des critiques sans fondement, parce que des choses à critiquer chez Lucy, il n'en manquait pas. Et la voilà qui remettait l'histoire de l'année dernière sur le tapis. Premièrement, ça n'avait absolument rien à voir, puisqu'en première année il s'agissait de Michel, un garçon insupportable aux yeux de presque tous - sauf Lucy, mais qu'avait-elle dans les yeux, on se le demande - et qu'à présent, le problème semblait venir ... d'Ashley ? Qui à priori était plutôt une amie de la Serdaigle. Bon, donc ça n'avait rien à voir. Deuxièmement, ça datait justement de l'année dernière ! Si Lucy n'était pas capable de tourner la page sur les soi-disant erreurs d'Emilien, et surtout ses propres erreurs, ils resteraient toujours sur cette histoire, et la pauvre Lucy n'irait jamais bien loin dans la vie. C'était bien un truc de fille, ça, toujours ressortir les vieux dossiers. Est-ce qu'il lui parlait de Michel, lui ? Non ? Alors qu'est-ce qu'elle avait avec cette histoire ! Des efforts à faire, lui ? Comme quoi ? Comme ne plus adresser la parole à Ashley ? Ridicule, tout ça était totalement ridicule et insensé.

La sortie de la salle était proche, un peu plus et il pourrait aller se coucher, s'endormir et oublier cette soirée infernale. Vains espoirs ! On l'appelait à sa droite. Emilien décida de ne pas y prêter attention mais la personne en question le retint par le bras. Alors qu'il esquissait un mouvement pour se dégager, le Serpentard reconnut Isaac ... Isaac qui lui avait proposé de choisir Lucy comme victime pour le coup qu'ils préparaient. Si Emilien avait été moins énervé, si le moment avait été plus propre à la réflexion, il aurait remarqué que la situation servait parfaitement les intérêts de son ami. Mais effectivement, il était en colère, reprochait mille choses à Lucy qui était probablement la personne qu'il avait le moins envie de voir à l'instant. D'ailleurs, si maintenant Isaac lui redemandait s'il ne connaissait pas quelqu'un à Serdaigle qu'ils pourraient choisir comme victime ... Emilien accepterait sans hésiter de choisir Lucy pour ce rôle. Elle l'aurait bien cherché. D'ailleurs, ils n'avaient toujours pas fait de choix définitif. Il était toujours temps de changer de victime. Pourquoi pas Lucy ? Mais Emilien avait encore l'esprit un peu embrouillé. Il ne doutait pas que, s'il y avait réfléchi à tête reposée, il serait parvenu à la même conclusion. Enfin, la colère et l'emportement lui réussisaient plutôt mal. Ils en avaient discuté avec Bill, une fois ... Il y avait bien longtemps, lui semblait-il ...

Alors qu'Isaac lui parlait, Emilien ne remarqua même pas qu'il l'entraînait vers la piste de danse et d'ailleurs, il n'écoutait qu'à peine ce qu'il lui disait. "... les ennuis assurés ..." De toute façon avec Lucy, il ne s'attirait que des ennuis. Il n'y avait qu'à voir ce qui s'était passé l'année dernière. Et puis, n'était-il pas devenu ami avec la Serdaigle ainsi qu'avec Bill, seulement parce qu'il n'arrivait pas à se faire d'amis dans sa propre maison ? Est-ce qu'il ne les aurait pas toujours évités, si depuis le début il avait réussi à s'intégrer à Serpentard ? N'était-il d'ailleurs pas plus distant avec eux depuis qu'il connaissait Isaac et Samael ? Et n'était-ce pas une façon de prouver qu'il avait, en quelque sorte, choisi son camp ... ? Pendant quelques mois, il avait essayé de concilier son amitié avec la Serdaigle, et celle avec les Serpentard. Il avait évité de parler des uns à l'autre, et inversement. Il avait tenté de ne jamais se retrouver en présence de tous en même temps. Pourtant ces amitiés avaient fini par devoir se confronter : lorsqu'Isaac lui avait proposé de faire de Lucy la victime de leur coup, ou lorsqu'Emilien s'était retrouvé dans les cachots avec Samael et Lucy. C'était comme ça. Et ça ne pouvait pas fonctionner, il fallait donc choisir.

Emilien fut tiré de ses pensées par le geste d'Isaac, qui lui avait pris la main, et réalisa où il se trouvait brusquement. Sur la piste de danse. Qu'est-ce qui était passé par la tête de son ami ... ? "Elle va pouvoir mesurer ce qu'elle vient de perdre bêtement", disait-il. Emilien jeta un coup à Lucy, qui n'avait pas encore quitté la salle. Une façon de la narguer ... ? De lui montrer qu'il n'avait pas besoin d'elle ? Que son amitié avec Isaac passait au-dessus ? Qu'il faisait ce qu'il voulait, quand bien même elle n'approuverait pas ? Dans cette idée, il aurait aussi pu danser avec Ashley, mais premièrement ça ne lui était pas venu instinctivement à l'esprit et deuxièmement, la Poufsouffle avait l'air bien trop touchée par les paroles de Lucy pour ça. Et puis, elle n'aurait peut-être pas eu envie d'asséner ce coup supplémentaire à la Serdaigle. Alors ? Danser avec Isaac pour enfoncer le couteau dans la plaie et montrer à Lucy son indifférence ? Ou bien refuser ? C'était un choix à faire. C'était Isaac ou Lucy. Des images des derniers mois, ses dernières disputes avec Lucy mais aussi les moments passés avec Isaac et Samael lui revinrent brièvement à l'esprit. Il fallait choisir ? Il en avait assez de se prendre la tête. Ce serait Isaac. Evidemment, s'il avait pu ne pas danser avec lui, ça aurait été l'idéal, mais après tout, tous les moyens étaient bons pour que Lucy comprenne le message. Et puis ça ressemblait bien à Isaac, ça ... La provocation, c'était davantage son registre que celui d'Emilien.

Ils dansaient depuis environ une minute lorsqu'Emilien put apercevoir du coin de l'oeil Lucy qui quittait la salle, sans doute dépitée. Le Serpentard ne put retenir un sourire amer, bien que victorieux. Il avait déjà franchi une étape l'année précédente lorsqu'il avait commencé à se faire des amis parmi les membres de sa maison. A présent c'était définitif. Ce fut également à ce moment-là que la directrive adjointe prit la parole pour annoncer que le roi et la reine du bal avaient été élus. Ah, ça ... Emilien n'y avait pas pensé une seconde, de toute façon pour ce que ça l'intéressait ... Et la reine était ... Précieuse ?! Pourtant ... Bon nombre de filles semblaient la détester. Et le roi ... Isaac ?!? Poudlard ne tournait pas rond, ce soir. Deux Serpentard élus, alors que n'importe quel élève d'une autre maison aurait clamé qu'il détestait Serpentard sans hésiter. En tout cas, c'était le bon moment pour partir. Emilien était vraiment fatigué à présent et tout ce qu'il voulait, c'était aller se coucher. Il laissa donc Isaac, qui devait danser avec la reine du bal, après lui avoir déclaré au passage : "Bonne chance, Précieuse serait capable de t'arracher la peau des mains avec ses griffes qu'elle a à la place des ongles." Sur ces mots encourageants, le deuxième année se fraya un chemin à travers la foule - qui pour certains le regardaient de travers, pas étonnant après tout ... - et quitta la sal de bal.

La Serdaigle, qui était restée plantée comme un pot de fleur lorsque Précieuse avait tenté de sauver le garçon d’une mort certaine, se décida enfin à faire quelque chose. Elle sortit sa baguette et prononça une formule que la jeune blonde ne connaissait pas. Précieuse se pencha légèrement vers Matthias pour voir si le sortilège avait un réel effet ou si ce n’était que du bluff. C’est alors que la fameuse araignée fut éjectée de la bouche du garçon évanoui. La Serpentarde eut juste le temps de reculer vivement sa tête en arrière pour éviter le projectile.

« C’est vraiment répugnant »

Elle avait mis les mains devant sa bouche comme pour s’empêcher de vomir. La simple vision de la bestiole sur le sol lui donnait la nausée. Elle préféra donc se redresser et s’éloigner le plus possible d’eux. Sait-on jamais qu’une autre araignée ressorte de sa bouche.

Alors qu’elle se demandait si elle n’allait pas rentrer à son dortoir, la voix amplifiée de Minerva McGonagall se fit entendre. Précieuse avait complètement oublié cette histoire de roi et de reine du bal ! Et pourtant qu’est ce qu’elle avait envie de décrocher ce titre tant convoité ! La blonde tourna son visage vers la directrice, attendant le cœur battant que le résultat tombe. Elle avait les mains moites et la gorge serrée. Son poux s’accélérait de plus en plus. Elle se voyait tellement sur un trône avec sa couronne et son roi à ses cotées. Malheureusement, vu le nombre d’ennemis qu’elle avait dans cette école, ses chances étaient plus que réduite. Il faudrait vraiment un miracle pour qu’elle soit choisie.

*Mon dieu, faites que le rêve devienne….*

REALITE ! Avait-elle bien entendu ? Etait-ce bien son nom que la vieille femme venait de prononcer ? Ou étais ce celui de sa sœur Perle ? Non c’était forcément le sien vu qu’elle était plus jolie que sa cadette. Quand elle entendit la remarque que la Serdaigle fit à son camarade à moitié mort, elle comprit que c’était bien elle la Reine du Bal.

Précieuse marcha doucement, tout en faisant bien attention à sa démarche. Elle allait être sacrée reine, comme Joséphine de Beauharnais avait été sacrée impératrice en 1804. Cette cérémonie de couronnement était unique dans la vie d’une jeune fille de son âge. Elle devait donc avoir une attitude digne de sa nomination. Précieuse regrettait simplement d’avoir mis cette robe blanche pour une telle occasion. Elle ressemblait plus à une jeune mariée qu’à une reine. Si elle avait anticipé son sacre, elle aurait mis sa robe bouffante en velours. Tout en déambulant devant son public, Précieuse lança des sourires éblouissants à tous ceux qui la regardaient. Elle fit même quelques petits signes de la main comme l’aurait fait une star à ses fans. Tout lui paraissait merveilleux ce soir là. L’araignée répugnante avait été oubliée aussi vite qu’elle était apparue.

Quand elle arriva au niveau de la directrice, Précieuse pencha légèrement la tête en avant afin que la directrice dépose la couronne sur ses cheveux de blés. Face aux élèves et profs, elle ferma les yeux signe de l’importance de ce moment dans sa vie. Elle avait l’impression d’avoir tous les regards portés sur elle. Que c’était magique ! Une fois la couronne sur sa tête, Précieuse releva la tête et ouvrit les yeux pour observer le peuple qui l’avait élue. Un sourire de fierté et de supériorité s’affichait clairement sur son petit minois. Elle était la reine à présent. Elle se sentait presque plus importante que le directeur lui-même. Précieuse tendit la main pour récupérer le parchemin que lui tendait McGonagall. Elle serra fort contre sa poitrine ce morceau de papier où était imprimé d’une belle écriture calligraphique « Précieuse McLane, Reine du Bal de Printemps de Poudlard ».

C’était au tour du Roi d’être appelé. Un sentiment de peur l’assaillit soudain. Si le roi était un boutonneux, un pauvre, un laideron ou un Gryffondor serait-elle forcée de danser avec lui ? Cela casserait le mythe du prince charmant mais en en tant que reine elle devait faire certains sacrifices. Malheureusement. Le nom tant attendu et redouté à la fois tomba. Minerva venait d’appeler Isaac Deniel, un garçon de Serpentard très courtisé. Précieuse le connaissait peu mais tout de même suffisamment pour savoir que c’était un des plus beaux garçons de Poudlard. Même si elle l’avait vu danser quelques instants auparavant, Précieuse ne doutait pas qu’il ferait un excellent roi. Quand Isaac se fit poser sa couronne sur la tête, la jeune blonde lui fit un grand sourire qui se voulait légèrement séducteur.

Minerva annonça alors que le roi et la reine devait faire un petit discours puis enchainer avec la danse traditionnelle. La danse ne serait pas un problème, Précieuse savait parfaitement danser. Elle avait été éduquée à la danse de salon dès son plus jeune âge. Mais qu’allait-elle dire pour son discours ? Tout en tentant de ne pas trop rougir, Précieuse se plaça face à la foule.

« Mes chers camarades, je vous suis très reconnaissante de m’avoir élue Reine», commença-t-elle d’une voix mielleuse. «Il va sans dire que avez fais un excellent choix. La confiance que vous m’avez donnée aujourd’hui me touche profondément. Je ferais tout pour être à la hauteur de vos attentes. Une nouvelle ère va voir le jour à Poudlard. Je vous aime. »

Puis ne sachant que dire de plus, elle hocha la tête en direction d’Isaac afin de l’inciter à continuer lui-même.

« Je vais laisser votre roi adoré tenir son discours. Bisous, bisous », termina-t-elle en faisant des petits bisous en direction de la foule, affichant toujours un sourire radieux qui semblait définitivement imprimé sur son visage.

Puis quand Isaac eut terminé, elle s’approcha de lui et lui fit un petit clin d’œil malicieux. Puis elle tendit délicatement sa main pour qu’il la prenne dans la sienne.

« Quand allez-vous enfin vous décider à m’inviter à danser mon roi ? »

Précieuse espérait que cette danse serait magique et qu’elle ferait des jaloux. La Serpentarde ne comptait pas laisser passer une si belle occasion.

[Décidément... Je l'aime ce sujet...]

Macgonagall fendit la foule pour le couronner. Ça lui allait bien ? Si ça se trouve elle l’avait mal positionnée. Pourquoi n’avait-il pas emporté de miroir de poche sur lui ? Et à présent… Il devait danser. Aie… Précieuse connaissait sans doute bien mieux que lui cette pratique. S’il avait déjà assisté à des fêtes où l’on dansait la valse, il avait toujours refusé de s’y prêter, et préférait inventer un ne savait quelle bêtise avec d’autres enfants dissipés, caché sous les longues tables, en attendant des musiques plus amusantes. Quoi de plus normal ? Ces danses codifiées avaient l’air d’un ennui à côté de son plus rock et électroniques sur lesquels ont pouvait se déchaîner de tout son saoul ! Il pouvait encore y échapper, dire qu’il s’en fichait et quitter la salle… Mais ce serait mal profiter de l’instant de gloire qu’on lui offrait… Emilien le laissa tomber en lui adressant avec ironie quelques paroles peu encourageantes. Il était vrai qu’il avait dansé avec Précieuse l’année dernière à cause d’une sombre histoire. Ah merci ! Il ne lui avait pas dit un mot de la soirée, et il le plantait là, comme ça. Quel rustre alors ! Goujat ! Et pourtant, il lui envoya un dernier sourire, un peu pincé, certes, mais un sourire quand même. Il est des instants où on ne pouvait s’empêcher d’avoir des réactions veules et stupides. Si son moral chutait à nouveau, il n’en laissa rien paraître lorsqu’il seconda le discours de Précieuse qui avait l’air de jouer très sérieusement à Miss Monde… C’était peut-être une Marie-Charlotte numéro deux en fait…

- Et ainsi le peuple mit au pouvoir un despote éclairé, commenta-t-il d’une voix posée. Et, s’inspirant du discours de sa camarade, il se laissa prendre au jeu du double discours politique et de la caricature. Pas question de remercier les gens comme un niais et de se borner aux lieux communs. La liberté que vous venez de me donner va grandement servir mes intérêts… Hum hum… - Se reprit-il en mimant Ombrage et en imitant à merveille sur sourire hypocrite et ses battements de cils ridicules - La confiance que vous m’accordez me touche également, et je suis certain que mes… hum hum… vos attentes seront satisfaites. Sachez que je vous aime presque autant que moi ! – Il esquissa une vague révérence et s’écria joyeusement en se redressant : -Tournée générale !

Il avait toujours rêvé de lancer cette phrase devant une assemblée à la façon d’un cowboy qui fait son entrée remarquable dans un saloon ! Et comme toujours, il n’avait pu s’empêcher de faire son petit spectacle pour gagner son public par le rire… Un Serpentard n’avait théoriquement pas à se moquer d’Ombrage – qui était peut-être encore là à veiller mais de toute façon, comme il n’avait pas poussé le vice jusqu’à prendre sa voix, elle n’aura probablement vu en lui qu’un élève faisant le pitre – puisqu’il risquait de s’attirer les foudres de ses pairs, mais figurez-vous qu’Isaac s’en fichait complètement. Il aimait trop la provocation. Et Précieuse, l’avait-elle mal pris ? Apparemment non puisqu’elle venait provoquer son invitation, avec une mondanité espiègle, à laquelle il répondit amusé en lui prenant délicatement le bout des doigts, comme la bienséance le voulait.

- Mais à l’instant même chère amie. Comment pourrais-je négliger une reine que le peuple a si bien choisi ?

La musique reprit pour eux. Il leva leurs mains enlacées et posa son autre main sur la taille de la Serpentard. Il était étrange comme d’une danse à l’autre, comme d’une personne à l’autre, les sensations pouvaient être différentes. Son petit discours avait démêlé le nœud qui lui serrait le ventre, son malaise était dissipé, il se sentait à nouveau bien, fier, glorieux, maître de ses moyens, et le contact avec Précieuse avait quelque chose de réconfortant. Il se sentait à nouveau dans son élément, insolent et assuré, fort et capable de toutes les audaces. Il pouvait adresser à sa cavalière des sourires rusés ou rayonnant, capter son regard sans se laisser démonter par un trouble quelconque. S’il n’était pas le meilleur des danseurs, son attitude ne laissait rien paraître, il calquait l’air de rien son pas sur celui de la jeune fille et cela marchait plutôt bien. Avec un bon partenaire, la valse n’était finalement pas une danse aussi désagréable qu’il le pensait.

- Ce fut un plaisir de danser avec vous McLane, dit-il lorsque les notes se turent en se baissant pour lui faire un baise main. Puis, le regard pétillant et le sourire en coin : Les douze coups de minuits viennent de sonner, et je crois qu’il est temps de se retirer. Oserais-je me proposer pour vous raccompagner ma reine ?

Il s’était pris au jeu du galant homme, et ce personnage là n’aurait pas laissé tomber sa douce comme une vulgaire soubrette. Précieuse méritait bien de tels égards. Ce n’était pas comme si on l’avait mis dans les bras d’une Poufsouffle dotée d’un nez de phacochère et de foin en guise de cheveux, comme celle qui le regardait d’un air suspect derrière… « Ma parole elle sort d’un élevage celle là ! » n’avait-il pu s’empêcher de murmurer à l’adresse de sa reine en se redressant, avant de tourner vers elle un regard faussement navré qui signifiait « oh quel dommage, ça m’a échappé ! ». Quand on s’appelait Isaac Deniel, on ne chassait pas le naturel longtemps.

Notre Cendrillon était aux anges. La soirée était vraiment parfaite pour notre petite princesse de Serpentard. Comment avait-elle pu douter un instant qu’Isaac l’invite à danser. Elle aurait du se taire et le laisser lui demander la danse en premier, comme tout prince digne de ce nom. Mais non sa grande impatience l’avait rattrapée au galop et elle lui avait fortement suggéré de l’inviter dès maintenant sur la piste. Tout en gardant ses allures mondaines, Précieuse le regarda lui prendre le bout des doigts et l’emmener sur la piste avec une grande délicatesse.

Quand les premières notes se firent entendre, Précieuse garda une de ses mains entrelacée dans celle de son partenaire et posa l’autre sur son épaule. Le contact avec le vêtement était des plus agréables. On voyait immédiatement à quelle classe d’individu appartenait ce cher Isaac. Tout en gardant son regard dans celui de son partenaire, Précieuse enchaina les pas de danse avec toute l’élégance dont elle savait faire preuve dans ce genre de situation. Tout comme Isaac, elle essaya de ne pas paraître troublée et ne fit aucun gloussement ni sourire niais caractéristiques des petites pimbêches puériles qu’on trouvait souvent à Pousouffle. Elle valait beaucoup mieux qu’elles de toute façon.

Quand les dernières notes se firent entendre, Précieuse ne pu laisser échapper un sourire de déception. Ce moment était si doux, si agréable. Elle aurait pu rester ici à danser pendant encore des heures. Elle eu du mal à détacher sa main de celle d’Isaac mais se résigna afin de ne pas passer pour une fille collante. Et voilà que les premiers coups de minuits résonnaient dans ses oreilles. Son quart d’heure de gloire était terminé. Cendrillon allait devoir retourner dans son carrosse qui se transformerait en citrouille. La magie de l’instant s’estompait pour laisser place à la monotonie du quotidien ?

Elle releva les yeux vers lui pour lui dire adieu quand celui-ci lui proposa de la raccompagner. Vu son regard pétillant, Précieuse se laissa imaginer qu’il l’emmènerait dans son palais et qu’il discuterait et danserait toute la nuit jusqu’à en perdre la raison. Elle lui répondit d’un air mystérieux tout en lui tendant à nouveau sa main :

« J’accepte avec plaisir cette audacieuse proposition. »

Puis jetant un dernier regard de victoire vers ceux qui les regardaient depuis qu’ils avaient été nominés roi et reine, Précieuse sortit de la salle de bal accompagnée d’Isaac. Elle fut amusée par sa petite réflexion sur la poufsouffle qui semblait tombée amoureuse de lui. En temps normal, elle aurait trouvée cette remarque des plus vulgaires. Mais depuis qu’il lui avait proposé de la raccompagnée tout était différent, elle pouvait sans problème accepter ces petites négligences.

Quand ils atteignirent la porte d’entrée, Précieuse s’arrêta et se mit face à lui. Il était temps qu’elle retourne toute seule à ses appartements. Une reine du bal devait savoir se montrer décente et inaccessible.

« Cette soirée était exceptionnelle mon Roi. Je vous remercie pour cette danse. Bonne soirée. » déclara-t-elle en continuant leur petit jeu d’échanges galants.

Elle tourna les talons pour partir mais fut soudain prise d’une folle envie que les Reine dignes de ce nom se doivent de refouler. Au diable toutes ses vieilles pratiques, parfois il faut savoir agir avant qu’une autre le fasse avant vous. Précieuse se tourna à nouveau vers lui et déposa un léger baiser parfumé à la rose sur les lèvres de son partenaire de la soirée. Quelques secondes plus tard, elle avait déjà emprunté les escaliers pour retourner à son dortoir. Il était temps qu’elle fasse le point sur cette folle soirée et sur les conséquences de l’audace dont elle venait de faire preuve.