[Désolé pour la longueur et le sujet, ça faisait longtemps que je voulais faire ça xD]

Les rumeurs faisaient de vous ce qu’elles en voyaient. Elles se riaient des réalités et jasaient sur des reflets. A Poudlard, Isaac avait la réputation type du gay affamé. Il n’était pas nécessaire d’avoir des preuves pour témoigner. Personne ne doutait un seul instant qu’il était le genre de garçon à enchaîner les conquêtes dans les sombres cachots du château. Pourtant, le Serpentard n’avait pas grand monde à épingler sur son tableau de chasse. Mis à part un Poufsouffle à l’homosexualité avérée avec qui il avait fait quelques soirées débridées et Jason il s’était montré relativement sage. Son rituel animagus laissait peu de place à la bagatelle et, le week-end, il avait assez de James. Qu’irait-il faire de gamin ? La plupart n’avaient qu’une expérience sexuelle à la fin de leur septième année. Ils ne savaient pas baiser. Pourtant, certaines personnes exerçaient sur lui un attrait tout particulier. Il aimait les causes perdues, les garçons fiers de leur virilité qui se traitaient de tapettes entre eux. Tout au long de l’année, Isaac s’était amusé à provoquer ces mecs trop hétéros pour l’être vraiment en dardant vers eux des regards langoureux. Ils avaient, lorsqu’ils le surprenaient, des réactions tout à fait délicieuses. Un simple sourire et ils fuyaient la queue entre les jambes comme des chiens aspergés par un jet d’eau glacée. Mais Isaac savait qu’il ne leur faisait pas vraiment peur. Ils craignaient plutôt le désir que cet amour interdit leur inspirait. Parfois, il surprenait dans leurs regards hésitants ou haineux ce qu’ils n’avoueraient jamais, une pulsion brûlante qui rêvait de s’emparer de ses hanches étroites pour le soumettre à leur violence. Oui. Il lui arrivait de cambrer le dos pour le simple plaisir de les agacer. Il savait qu’il devait son image de pétasse à ce comportement outrancier. Cependant, lui aussi, fantasmait, d’une certaine façon, sur ces unions sauvages que la logique réprimait. C’était encore les seules parties sexuelles qui pouvaient l’intéresser en dehors de celle qu’il avait avec son compagnon, de la bestialité à l’état pure et la satisfaction de faire fléchir un homme qui ne s’était jamais donné qu’aux femmes.

A force de les narguer, de suggérer un acte sur lequel ils s’étaient probablement touchés sans l’avouer, Isaac savait que ses cibles préférées avaient baissé leur garde depuis septembre. En public, rien n’avait changé si ce n’était une faiblesse dans leur regard que seul le Serpentard arrivait à interpréter. Si l’un d’entre eux se retrouvait seul avec lui, l’affaire serait très différente… Ils cèderaient. Et, le miracle se produisit dans la matinée avec Brandon, un Gryffondor de septième année aussi macho que son nom pouvait l’indiquer. C’était un beau garçon blond, aux épaules larges et à la mâchoire carrée qui rêvait de devenir batteur des flèches d’Appelby. Son regard sans intelligence était d’un bleu éclatant. Brandon avait une copine évidemment. Une pimbêche qu’il tenait pendue à son bras depuis maintenant six mois mais qu’il trompait allègrement selon des bruits de couloirs que la belle ignorait superbement. En sommes, le rouge et or avait tout du type charmant. L’attirant qu’Isaac avait pour lui était aussi forte que l’était le mépris qu’il dédiait à sa personne. Cela tombait bien puisque les sentiments de Brandon vis-à-vis de lui étaient identiques. Il était la proie qui présentait le plus de faiblesse et qui, selon le Serpentard, avait les attitudes d’homo refoulé mal dans sa peau les plus frappantes. C’était typiquement le genre de mec qu’on pourrait retrouver plus tard marié, avec une ribambelle de gamin et un nombre d’amants secrets impressionnants… Plus tard… Car pour l’instant, le rouge n’avait pas encore franchit le pas. Certains trainaient toute leur vie ces désirs sans les assouvir, d’autres avaient besoin d’un élément déclencheur pour craquer. A 10h50 précises les deux garçons se croisèrent dans les toilettes. Tout le monde était en classe mis à part ceux qui ne faisaient pas soin aux créatures magiques et ceux qui séchaient. Avec les examens qui approchaient, la motivation d’Isaac pour les matières qui l’ennuyaient déclinait, et il ne s’était pas levé.

Lorsqu’il poussa la porte des toilettes pour en sortir, il se retrouva nez-à-nez avec le Gryffondor qui voulait entrer. Ce qui se passa ensuite était difficile à expliquer. Ils s’étaient tout d’abord lancés un regard surpris et, comme si la suite de la scène était une évidence, ils s’embrassèrent fougueusement. Brandon le repoussa dans les toilettes sans qu’il pût diriger quoique ce soit et il se retrouva bientôt le dos plaqué contre une cabine que le Gryffondor avait refermé lui-même. Dans ces moments, il est impossible d’analyser quoique ce soit. Mais c’était cool… Le jeune homme lui mordait les lèvres plus qu’il ne les embrassait, leurs pantalons avaient glissé sur leurs cuisses et il sentait son entre-jambe tendue se presser contre lui. Les mains d’Isaac s’égarèrent un instant, pour une seconde peut-être, mais Brandon était manifestement trop excité pour s’encombrer de préliminaires. Il le retourna violemment, l’attrapa par les hanches et… et… Tout se figea. Sans rire, c’était quoi l’arnaque ? Un râle écœurant répondit bien vite à sa question. Un débile était entré dans une cabine pour régurgiter son petit-déjeuner et, l’odeur n’aidant pas, Brandon se mit à paniquer.

- Oh putain ! murmura-t-il en repoussant Isaac comme une vulgaire poupée gonflable pour remonter son pantalon. J’me casse, et si tu dis quoi que ce soit, t’es mort la tarlouze, ok ?
- La semaine prochaine… même heure ? demanda-t-il insensible au regain d’agressivité du Gryffondor.

Brandon se laissa déstabiliser un instant, il entrouvrit la bouche et hocha la tête d’un signe qui ressemblait très vaguement à un assentiment. Il courut ensuite jusqu’à la sortie comme un dératé et Isaac se rhabilla en pestant contre l’abruti qui avait sans doute ruiné sa plus belle rencontre sexuelle à Poudlard. Lorsqu’il quitta la cabine, le petit con était penché sur un évier, le visage pâle et défait. Un Gryffondor, évidemment ! Isaac était quand à lui dans un état relativement critique, cheveux décoiffés, chemise déboutonnée, cravate à demi arrachée. Ses lèves étaient anormalement rouges et des veines avaient éclatées sous la peau, laissant quelques tâches violacées à leur commissure. Il approcha du miroir pour examiner les dégâts et soupira… ça aurait pu être tellement bien…

- T’es un vrai casseur d’ambiance toi pas vrai ? Lança-t-il de mauvaise humeur en fixant le reflet de l’étudiant. Il ne connaissait même pas son prénom. Je t’en veux tu sais… ajouta-t-il avec un sourire glacial en sortant sa baguette. Humm… Si tu avais à choisir tu préfèrerais un sortilège de videntrailles ou de crache-limace ?

Il s’amusait pour calmer sa colère. S’il avait voulu se venger du gamin, il était évident qu’il aurait attaqué sans lui laisser le moindre temps de réaction. Certes il était contrarié. Mais le gosse était malade et il n’y pouvait pas grand-chose. Ce n’était qu’un concours regrettable de circonstances… Et derrière le Gryffondor, le miroir trahissait la présence d’une cravate rouge et or tristement froissée par terre. Brandon serait au désespoir lorsqu’il se rendrait compte qu’il l’avait laissée tomber. En voilà une preuve accablante… Isaac lança un accio pour la récupérer. Il l’enroula ensuite autour de ses doigts en songeant à toutes les possibilités qui s’ouvraient à lui s’il jouait assez bien. Le petit rouge avait de la chance, il avait de quoi faire revenir sa proie à lui à présent.

- J’espère pour toi que tu ne connais pas le propriétaire de cette cravate. Tu l’as fait flipper gros malin. Il a détalé comme un lapin en oubliant ses oripeaux. Un fier représentant des rouges n’est ce pas ? dit-il en ricanant.

Puis, il retira sa cravate verte défaite et passa le ruban rouge autour de son cou sans le nouer en tirant sur ses extrémités.

[Mille excuses pour l'attente, ça ne se reproduira plus !]

Son corps était comme en état de choc. Les mains tremblantes, il jouait nerveusement avec la cravate du Gryffondor. Le souffle lui manquait. Les battements de son cœur devenaient capricieux et, d’une certaine façon, il ne se sentait pas très bien. Sa tête, échauffée en vain, manquait d’air. Les images étaient floues, les pensées se heurtaient sur les dernières minutes du passé. Il était encore contre la cabine. Ses mains glissaient sur la paroi taguée. L’effluve douceâtre de l’urine et du sperme séché qui y adhérait chatouillait ses narines. Il aurait pu ne faire qu’un avec la crasse des murs. Les mains de son partenaire étaient assez larges pour broyer sa taille dans un corset de chair. La poitrine tout en muscles qui se pressait contre son dos était brûlante. Il avait sans doute la marque de ses doigts sur les fesses. La peau qu’il avait pincée pour l’agripper lui piquait encore. Mais le contact s’était rompu dans la frustration. Il n’en menait pas plus large qu’un suicidaire qui, après une chute de six étages, se rend compte qu’il est en vie. Un nabot sans intérêt remplaçait désormais le rouge et or trapu. Isaac était furieux. Il n’avait pas l’habitude d’être contrarié de cette manière. Lorsqu’une étreinte était brisé avant d’être consommée, c’était parce qu’il le décidait. Personne ne l’abandonnait, surtout pas à cause d’un imbécile qui venait gerber à vos pieds. Voyez, l’air empestait ! Il fronça le nez, écœuré et fouilla dans ses poches à la recherche d’un parfum pour vaporiser les alentours.

L’autre semblait de plus en plus mal. Il avait glissé le long du carrelage en tenant son ventre. Ses petits yeux humides le fixaient et vacillaient. Pourtant, il trouva l’énergie de lui répondre. Il le fit sur un ton parfaitement inapproprié en supposant qu’il s’était battu avec Brandon. Isaac jeta un nouveau regard dans la glace et éclata d’un rire narquois. Avait-il l’air à ce point ravagé ? Un combat assez violent pour retourner sa coiffure et ses vêtements aurait laissé plus de marques physiques. Or, seules ses lèvres avaient gonflé. Quelques gouttes de sueur s’accrochaient à son torse, et un garçon plus expérimenté n’aurait pu douter un seul instant de la nature de son état. Qu’il était beau d’être naïf.

- Du calme mon mignon, je ne t’ai encore rien fait, souffla-t-il en se tournant vers lui.

Sa main extirpa en même temps autre chose de sa poche, une sorte de bâton d’encens qu’il était censé donner à Apollon à la fin de la journée. Malheureusement, la marchandise serait gaspillée dans les toilettes. Il ne pouvait plus supporter cette puanteur et il avait besoin d’un bon calmant pour se remettre d’aplomb.

- A vrai dire, c’était plutôt le Gryffondor qui me cognait et j’étais bien tenté de le laisser continuer… Mais enfin, je suppose que ce sont des choses qui te dépassent.

Il alluma l’encens avec sa baguette et ferma les yeux pour inhaler profondément l’union entêtante de la cerise et du gingembre. La fumée était aussi fraîche qu’une couche de neige sous le désert. Il avait découvert ces petites merveilles grâce à Morderchai à Jérusalem et les gardait d’ordinaire pour les grandes occasions. Ces produits étaient rares et relativement chers. Ils avaient aussi tendance à donner l’impression de flotter dans les nuages pour une durée relativement longue lorsqu’on s’amusait à les aspirer de trop près… comme il était précisément en train de le faire. Mais il s’en fichait, tant que ça le calmait. Le mioche réclamait quand à lui un remède pour son mal de ventre. Isaac n’en avait aucun. Dans son état, il avait plutôt tendance à associer cette douleur à une tension sexuelle qui nécessitait une bonne masturbation mais quelque chose lui disait que le rouge et or ne serait pas sensible à une telle suggestion.

- Pour ça, valait mieux gerber dans les toilettes des filles. Qu’est-ce que tu veux que je fasse avec des pilules pour le mal de ventre moi ? J’ai que ça… - dit-il en désignant son encens. – ça pourra sans doute faire passer la douleur un moment… T’es pas en train de crever hein ?

Il laissa le bâton se consumer sur le bord d’un lavabo et observa le blondinet en haussant un sourcil. Quelqu’un s’était peut-être amusé à l’empoisonner, ou quelque chose dans ce goût-là. En tout cas, il n’avait pas l’air de souffrir d’une simple indigestion.

- C’est le cours de potion qui te fait cet effet ?

Il connaissait l’emploi du temps des premières années grâce à Megan et à d’autres filles de troisième avec lesquelles il avait vaguement sympathisé. Les incidents étaient fréquents dans le cachot. Il en avait lui-même été victime à de nombreuses reprises, ce qui avait largement contribué à lui faire détester cette matière. Isaac ne réussissait que les potions qui l’intéressaient. Il avait tendance à rater tous les travaux pratiques par manque d’intérêt. Sans réellement se soucier de la santé du rouge, il se pencha sur le lavabo et entreprit de remettre ses cheveux en ordre.

A voir sa tête d’ahuri, Isaac admit qu’il était impossible de faire comprendre le moindre sous entendu grivois à son camarade. Ce gamin était pire qu’Alix. Il trouvait étrange d’être aussi attardé en troisième ou quatrième année. L’entrée dans l’adolescence s’accompagnait pourtant d’un grand répertoire d’histoires coquines. Les jeunes garçons adoraient montrer qu’ils savaient. Ils se prouvaient entre eux que le sexe n’était pas une chose qui les effrayait, au contraire, ils passaient leur temps à en rire et à contempler avec fascination les photographies pornographiques qui se passaient sous cape dans les couloirs du château. A moins d’être profondément asocial ou de fréquenter le clan des filles coincées qui gloussaient toutes gênées dès qu’on prononçait le mot « zizi », il était impossible d’échapper aux grands sujets des collégiens. Ils en parlaient forcément dans leurs dortoirs ou dans les douches ! Isaac se demanda si le blond n’était pas un peu attardé. Qu’avait-il mérité pour récupérer un débile qui avait la gerbe à la place du Gryffondor qui se proposait de le démonter dans tous les sens du terme ? Il songea qu’il valait peut-être mieux le laisser agoniser ici. De toute façon, il n’avait ni les moyens ni l’envie de le secourir. Agacé, il agita son bâton d’encens afin d’étendre la fumée dans toute la pièce. Il ne savait pas si elle serait bénéfique pour le gamin mais, puisqu’il disait souffrir le martyr, il n’allait pas se plaindre de planer un peu.

Le mal venait évidemment du cours de potions. Isaac haussa un sourcil en notant la recette coupable, un simple somnifère. Il fallait vraiment être une bille pour transformer un philtre aussi simple en arme de destruction massive. Le binôme du Gryffondor était décidément très fort. Envoyer toute une classe à l’infirmerie, voilà qui relevait de l’exploit ! Il fallait qu’il pense à demander le nom de ce champion pour le féliciter. Un boulet pareil, ça forçait le respect. Il siffla d’un air impressionné.

- Peut-être bien qu’il a vraiment créé une nouvelle potion, il parait que les accidents de fabrication sont à l’origine de 60% des philtres qu’on étudie en cours. Et après on va nous dire que c’est un art qui demande beaucoup de précision !

Il roula des yeux et s’assit sur un lavabo en réfléchissant un instant aux propos du macchabé. Il parlait d’un truc vivant qui se débattait dans son ventre et son imagination fertile, appuyée par l’encens, trouvait cette perspective très intéressante. Il était suffisamment nourri de science fiction moldue pour imaginer une scène digne d’un film d’horreur. Dans ces moments là en général, la victime se mettait à cracher du sang et des mains griffues et gluantes traversaient son ventre pour le déchirer comme un vulgaire cocon de soie. Une potion pouvait-elle créer ce type de phénomène ? En redonnant vie, par exemple, à une créature utilisée comme ingrédient mais sous une forme mutée ? Ses yeux brillèrent à cette idée. Lorsqu’on y réfléchissait d’une manière parfaitement neutre et détachée, ça avait l’air assez cool. Mais quand le mioche lui demanda s’il pouvait le soumettre au sortilège de vide-entrailles Isaac revint à une réalité beaucoup plus crédible. Ses chances de découvrir un poulpe extra-terrestre ou autre fantaisie du genre étaient maigres. Il risquait plutôt de se dégouter lui-même en faisant gerber le mioche devant lui.

- Non mais, je plaisantais toute à l’heure ! S’exclama-t-il en ouvrant de grands yeux. J’utilise jamais ces sorts, c’est crade. Sérieux tu ferais mieux d’aller à l’infirmerie, Pomfresh a peut-être identifié le problème avec le premier patient, ça peut être mieux d’avoir au moins l’info.

Il sauta du lavabo et ferma les yeux pour inhaler à nouveau son encens. La logique du Gryffondor était foireuse. Si tous les élèves étaient atteint du même mal, son origine serait identifié très vite, l’infirmière ne ferait pas au cas par cas. Pourquoi restait-il au final ? Pour rien en fait. Coupé dans son élan, il n’avait plus grand-chose à faire à par surveiller l’éventuelle apparition d’une larve mutante dans l’estomac du blond…

Ce qu’il pouvait être énervant ce type… Il commençait des phrases qu’il ne finissait pas, bégayait, pleurnichait, et se tordait à genou sur le sol, prêt à commettre une nouvelle ignominie. Isaac en avait assez. C’était répugnant, il perdait son temps. Les toilettes étaient un grand lieu de passage entre les cours, il y aurait bien une bonne âme de boy scoutt pour trainer le Gryffondor mourant à l’infirmerie. De son côté, il avait mieux à faire. Enfin… Il n’avait rien de précis en tête mais, pour échapper à cette corvée, n’importe quelle excuse ferait l’affaire. Il voulait bien réviser ses Buse à la bibliothèque toute l’après-midi s’il pouvait éviter de nettoyer les saletés d’un mioche dont la tête ne lui revenait absolument pas. Un soupir peu compatissant ouvrit ses lèvres. Il était arrivé à ce point d’agacement où le malade devenait la personne la plus coupable du monde. Quelle idée avait-il d’agoniser à ses pieds ? Tout cela n’était qu’un odieux complot pour anéantir les plans de sa journée. Il fit un mouvement pour quitter les toilettes mais une voix étrange le retint alors qu’il poussait la porte de la sortie. Il haussa un sourcil et fit volte-face afin de mesurer l’état mental de son camarade. Qu’avait-il à pousser des cris de fillette ? Ce qu’il vit cependant, n’était pas un Gryffondor qui renouait avec sa nature d’imbécile mais un étrange petit bonhomme qui s’élançait vers une cabine. Là, ça devenait carrément bizarre. Il secoua la tête et souffla sur l’encens. Ce n’était pas le moment de passer pour un idiot parce qu’il était pris d’hallucination. Or, il semblait que cette scène était bien réelle puisque le gamin lui demanda s’il comprenait ce qui venait de se passer. Il le regarda d’un drôle d’air. Ainsi, il avait bien vu ce qu’il croyait voir, un petit personnage formé dans une espèce de bouillie en train de batifoler sur le carrelage… A vrai dire, il préférait la version droguée…

- Attend… Il y avait vraiment Un truc dans ton estomac ?

Il grimaça en songeant à la bête qui se débattait dans le ventre du rouge et or pendant qu’il lui parlait. L’idée de l’alien était amusante mais, au final, c’était complètement révulsant. La chose semblait faite en aliments pré-mâchés et il n’en fallait pas plus pour tordre son pauvre estomac… Il posa une main inquiète sur son nombril en pâlissant légèrement. Heureusement, ce genre d’horreur ne pouvait pas lui arriver. Le destin n’avait pas écrit « looseur » sur son front. Il était Isaac Deniel et, en toutes circonstances, il avait forcément la classe. Il envoya un sourire au miroir pour se détendre mais ses cheveux en bataille et son teint hésitant entre le rouge et le blanc le déformèrent en moue contrariée. Tout cela, c’était la faute du blond. Le Gryffondor ne semblait d’ailleurs pas perturbé par ce qu’il venait de se passer. Il avait essayé de rattraper la bestiole et se lamentait à présent de la voir partir. Drôle de mec…

- Et tu voulais quoi ? Demanda-t-il perplexe. Qu’il te fasse un câlin ? Ce truc répugnant à au moins eu l’intelligence de disparaître de lui-même. Il est bien mieux au fond des toilettes… Ceci dit, je n’avais encore jamais vu ce genre de réactions. Je ne sais même pas si des potions de ce type existent officiellement. Il y aurait de quoi faire des choses vraiment terrifiantes…

Il se tut et imagina un instant les effets d’une potion capable de réveiller les entrailles à un stade plus avancé. Ce n’était finalement pas si loin de ce qu’il avait supposé quelques instants plus tôt. Il y avait de quoi extraire de véritables monstres du ventre de sa victime, voire lui retirer complètement ses organes internes en donnant vie à l’estomac, au foie, au cœur… Ces potions existaient forcément dans le rayon de magie noire. Mais il n’était pas certain de vouloir le vérifier…

- Et donc, tu te sens mieux maintenant ? Tu n’as pas mal ailleurs ? Dit-il avec une certaine défiance.

Non parce que si c’était pour voir le ventre du Gryffondor s’ouvrir sur une bouche pleine de dents acérée, il préférait se sauver en courant tout de suite. Les mutations commençait toujours par une réaction écœurante mais anodine dans les films. La victime disait qu’elle se sentait mieux, alors un autre personnage s’approchait et… il se faisait dévorer vivant ou contaminer en retour !