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 Besoin d'air et de liberté [6ème année Terminé]
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  • Clarisse McBrien
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    Clarisse McBrien
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MessageSujet: Besoin d'air et de liberté [6ème année Terminé]   Besoin d'air et de liberté [6ème année Terminé] EmptyMar 10 Fév - 17:34:50

[hj] Après une coupure internet cet aprem qui m'a empêché de rp comme je voulais, voilà enfin le début de topic tant promis... Wink Prio Niallàn donc, puis libre ensuite I love you [hj]

Samedi gris.

Clarisse s’ennuyait ferme dans la salle commune des aigles. Ses amies étaient parties on ne sait ou à la recherche d’on ne sait quoi… d’ailleurs depuis quelques temps, elles avaient tendance à partir souvent sans dire à Clarisse ou elles allaient. C’était un peu comme si elles cherchaient à se détacher de la rouquine en douceur, laissant croire que le temps et son mutisme seuls en étaient la cause, mais la jeune fille le voyait bien : elles l’excluaient peu à peu. Etait-ce mal ? La jeune fille ne pouvait pas les blâmer, elle ne leur en voulait pas mais ne cherchait pas non plus à l’éviter. Elle était devenue une sorte d’automate, ne riait plus avec ces filles depuis longtemps et comprenait parfaitement qu’à leurs yeux elle n’était autre qu’un poids. Un boulet attaché à leurs pieds et dont elles n’arrivaient pas à se séparer. Un boulet bien peu exigeant certes, mais un boulet quand même.

Elles en avaient marre de vivre avec une boîte fermée même si elle recelait peut être des trésors.
Clarisse en avait assez de vivre avec des boîtes vides même si elles déversaient un flot continu de choses dans le monde extérieur.

C’est pour ça qu’elle ne cherchait pas à les retenir, qu’elle ne faisait aucun effort pour se rendre sympathique à leurs yeux d’enfants. Elles étaient gentilles, mais un peu trop naïves et superficielles. Beaucoup trop superficielles en fait. Elles s’intéressaient beaucoup plus à toutes les bêtises du monde qui pouvaient exister, à leur apparence, à la dernière collection de foulards qui était sortie… autant de choses dont la rouquine se fichait pas mal. Elle n’était pas à la mode et c’est à peine si elle regardait dans le miroir la tête qu’elle avait le matin en se levant. Son uniforme était trop large, ses genoux cagneux, elle était trop maigre avait plein de taches de rousseurs partout et alors ? Allait-elle pour autant s’empêcher de vivre et perdre son temps en futilités alors qu’il y avait tant à apprendre et tant à faire ?

Non.
Elle préférait perdre des amies qui au final n’en étaient peut être pas vraiment.

La Serdaigle se sentit soudain à l’étroit dans la salle commune. Elle étouffait, trop de monde, trop de respirations concentrées, trop peu de place, pas assez d’air non plus. Elle avait besoin d’évasion. Parfois elle regrettait le cottage familial justement pour ça : là-bas, elle pouvait aller et venir comme elle voulait, elle pouvait gambader dans la forêt toute proche sans avoir de compte à rendre à personne, elle pouvait décider d’enfourcher son balai et advienne que pourra : ni Will ni Josh ne lui en voudraient. Ses grands-parents étaient adorables de ce point de vue là, même si elle les soupçonnait de temps en temps de lancer un sort afin de savoir ou elle était avec exactitude et si elle n’était pas en danger… Cette liberté et cette solitude lui manquaient à Poudlard ou tout était contrôlé et régenté par des règles.

La vie en société dans toute sa splendeur, avec ses travers et ses défauts.

Délaissant son harassant devoir de potion qui de toute façon n’était pas à rendre dans l’immédiat, la bleue et bronze se leva, fit une pile de ses livres et parchemins qu’elle porta à bout de bras dans son dortoir. Elle déposa le tout vers son lit et en profita pour jeter un coup d’œil par la fenêtre. Au stade de Quidditch devait s’entraîner une équipe, elle devinait les formes volantes mais ne parvenait pas à distinguer la couleur des équipements. Dommage, elle serait bien allée faire un tour là-bas, elle avait besoin de sentir la caresse du vent contre son visage, de s’enivrer de vitesse, de se sentir libre.

Ses yeux glissèrent sur le parc : il grouillait d’élèves sortis de toutes parts. Certains jouaient à se poursuivre gentiment, d’autres protestaient énergiquement, certains jouaient à s’attraper, d’autres encore étaient simplement assis en groupe, se racontant certainement leurs dernières aventures à moins qu’ils ne parlent de leurs déboires amoureux ou du dernier sorcière hebdo.. Les yeux de la rousse glissèrent rapidement vers le lac, cette sombre étendue d’eau scintillante et tellement attirante. Clarisse avait toujours été fascinée par le lac, à tel point qu’elle avait même manqué s’y noyer, ce qui se serait produit sans l’intervention d’Hermione Granger. Aujourd’hui il y avait trop de monde sur les bords du lac pour qu’elle ait envie de s’y risquer.

Un peu agoraphobe la petite.

Se saisissant de son écharpe, elle la noua soigneusement autour de son cou et enfila une cape bien trop ample pour elle avant de quitter le dortoir à cette heure désert. Sans un regard pour ceux qui peuplaient la salle commune, la jeune fille en sortit et traversa l’étage en quête d’escaliers grimpants : ceux menant à la tour d’astronomie.
Tandis qu’elle gravissait les escaliers, l’air devenait plus frais et son cœur s’emballait un peu plus à chaque marche. Elle venait souvent ici lorsqu’il n’y avait personne, parfois de nuit, bravant les interdits. Elle s’y sentait tellement bien et apaisée… Elle était devenue en quelque sorte accro à ces sensations qui faute d’une ballade dans les bois lui donnaient quand même le sentiment d’exister. La vue était magnifique aussi, ce qui n’enlevait rien, surtout à l’aube, lorsque le soleil fait sa première apparition timide et le soir, lorsqu’il darde son dernier rayon sur ce monde…

Arrivée sur le pallier, la petite était essoufflée. Les joues rougies, elle s’avança un peu et vérifia rapidement qu’elle était seule, ce qui effectivement était le cas. Ravie, elle s’avança et respira enfin à pleins poumons. L’air frais lui fit du bien et commença de l’apaiser. Elle se sentait déjà mieux, bien que ce ne soit pas encore tout à fait ça. Les yeux fermés, elle resta tout de même un moment ainsi, debout, bras écartés recevant la légère brise du jour contre elle comme dans une étreinte amicale. Elle n’avait pas froid, habituée qu’elle était du climat Ecossais, ni chaud, elle était juste bien. Les yeux toujours fermés, elle avança vers la balustrade, lentement, à petits pas, au rythme du vent.

Lorsqu’elle sentit son pied butter contre la pierre, elle rouvrit les yeux et se hissa sur la barrière, s’asseyant dessus, jambes en dehors, oubliant par la même occasion toutes les règles de sécurité fondamentales que sa mère s’était tuée à lui inculquer. Elle n’avait pas peur de tomber, elle savait qu’elle ne tomberait pas et quand bien même, elle mourrait avant d’avoir mal. Ce n’est bien entendu pas ce qu’elle souhaitait mais à force de répéter cet exercice périlleux, il lui avait fallut envisager toutes les éventualités.
Ainsi perchée, elle se sentait enfin heureuse, vivifiée, ravigorée. De nouveau elle ferma les yeux, offrant son visage à la brise. Ses cheveux longs s’ébouriffaient aux fantaisies du vent, lui caressant tantôt le visage, tantôt s’élançant à l’assaut du ciel avant de retomber dans son dos et de repartir dans une danse infernale. Elle, la maigrichonne qui semblait si fragile, vulnérable et cassable se sentait à cet instant là très forte et n’avait plus qu’une envie : s’envoler…


Dernière édition par Clarisse McBrien le Dim 5 Juil - 15:09:23, édité 2 fois
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  • Niallàn Cadell
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    Niallàn Cadell
MessageSujet: Re: Besoin d'air et de liberté [6ème année Terminé]   Besoin d'air et de liberté [6ème année Terminé] EmptyLun 2 Mar - 14:29:55

Confortablement assise en tailleur sur l'un des nombreux bancs de pierre du parc, son appareil photo entre les jambes, Niallàn s'étira comme un chat, ses doigts effleurant doucement les feuilles d'une branche basse que le vent avait poussée à sa rencontre. Il ne faisait pas chaud, et le vent soufflait presque sans arrêt depuis le début de la matinée, mais c'était agréable. La verdure déchaînée par les vents anglais lui rappelaient un peu les forêts enchantées Galloises, qu'elle avait parfois parcourues avec son cousin Mervin. Tout le parc semblait en effervescence. Les plus jeunes, comme certains autres grands enfants, courraient dans tous les sens, foulant l'herbe humide du grand parc, quelques groupes s'étaient simplement abandonnés sur la pelouse ou sur les bancs pour discuter, disputer une partie d'échecs sorciers, ou encore échanger quelques cartes de chocogrenouilles.

La bonne humeur était omniprésente et rendait toutes les choses un peu plus jolies, d'après Niallàn. Prudence, qui s'était récemment trouvé un « boyfriend », à savoir plus précisément un garçon qui supportait ses piaillements en la nourrissant amoureusement de chocoballes et de patacitrouilles, elle avait laissé son amie vaquer à ses occupations, et la rouquine en avait profité pour réviser un peu ses cours d'étude des runes, sachant pertinemment que cette idylle ne durerait pas. Prudence avait tendance à changer de garçon comme de chaudron, et il était bien connu qu'elle avait un don tout particulier pour faire exploser ceux-là.

Bref, après d'intenses révisions, et les traduction d'une demi-douzaine d'équations runiques, la jeune serdaigle se lassa, et décida tout simplement de se livrer à son nouveau loisir : la photographie. Il faut savoir que Niallàn, l'art, ça la botte. Et après le dessin, et plus récemment, quelques tentatives avec un harmonica enchanté, la jeune fille avait décidé de se mettre à la photographie. Elle photographiait tout et n'importe quoi, et lorsqu'une photo lui plaisait particulièrement, elle en faisait une reproduction assez simple au crayon de papier. C'était intéressant, et surtout, ça occupait bien le temps libre de la jeune fille, qui était un peu lassée de ses constantes révisions. Elle avait donc choisi un banc non loin de la forêt interdite, pour pouvoir photographier le parc, comme les quelques créatures qui s'aventuraient à l'orée du bois le plus dangereux qu'elle connaisse.

Elle y avait passé quelques heures, détendant parfois ses jambes pour éviter les crampes, et venaient juste de prendre une bonne dizaine de clichés d'un jeune première année de Poufsouffle, à en croire son blason, qui s'amusait à courir autour du Saule cogneur tout en évitant ses grosses branches noueuses. Le gamin était tout petit, et les contorsions du vieil arbre qui tentait d'atteindre cette petite furie étaient impressionnantes, si bien qu'un petit groupe s'était rassemblé pour observer le jeune blaireau, qui semblait toujours plus encouragé par les rires des jeunes filles qui l'observaient.

Le gamin avait fini par s'essouffler, le saule cogneur l'avait frôlé d'une branche cruelle, lui entaillant le bras, et l'attroupement l'avait suivi jusqu'à l'infirmerie, où Madame Pomfresh règlerait son souci en deux temps trois mouvements. La jeune fille avait pris encore quelques photos, dont une du saule majestueux après sa défaite, et avait extirpé la pellicule pour la glisser dans la poche de sa robe, s'accordant un moment de répit. Elle avait étiré chaque membre, avait inspiré profondément en tentant de reconnaître les odeurs boisées qui lui parvenaient, puis avait décidé de changer d'angle de vue. Et pour voir le parc sous un jour nouveau, il n'y avait pas meilleur endroit que la tour d'astronomie. Tour la plus haute du château, si elle servait à contempler les étoiles, elle pouvait bien donner une vue d'ensemble sur tout le territoire Poudlardien, non ?

Niallàn était donc rapidement passée par la tour des Serdaigles pour pouvoir récupérer une nouvelle pellicule pour son appareil photo, et les cheveux vaguement noués à l'aide d'un ruban bleu clair, une baguette dont l'extrémité représentait un aigle en vol planté dans le chignon fait à la hâte, elle avait couru jusqu'au pied de la tour, puis grimpé les escaliers quatre à quatre. Elle arriva tout en haut essoufflée, mais hilare, et elle eut juste le temps de recouvrer son calme et de se contraindre au silence avant d'entrer dans la grande salle circulaire. De l'autre côté de la pièce, perchée sur le rebord d'une fenêtre, lui tournant le dos, se trouvait déjà une jeune fille. Niallàn se figea, et se saisit de son appareil. Réglant l'objectif, elle distingua rapidement a chevelure flamboyante de la jeune fille, chevelure semblable à la sienne. Elle baissa aussitôt l'objectif, reconnaissant une de ses camarades.


- Clarisse ?

Le ton qu'elle avait employé était intrigué, mais pas inquiet. Bien sûr, elle avait entendu les rumeurs selon lesquelles la jeune fille était un brin suicidaire, conclusion hâtivement tirée de deux évènements auxquels la septième année n'avait pas assisté. Mais elle partageait un dortoir avec la jeune serdaigle depuis maintenant quatre ans, leurs lits étaient même voisins. Niallàn s'en serait donc rendu compte si la jeune fille avait été du genre à se jeter du haut d'une tour. Elle était peut être mélancolique, solitaire, mais pas suicidaire. Et puis la jeune Galloise connaissait bien la sensation que l'on éprouvait en se trouvant perché sur une balustrade, ou même, comme là, le rebord d'une fenêtre à plus d'une dizaine de mètres du sol. C'était grisant. Et Clarisse semblait tout à fait du genre à apprécier ce genre de chose.

- Qu'est ce que tu fais ?

Niallàn s'approcha de sa cadette, songeant que ses cheveux voltigeant dans le vent qui s'engouffraient en sifflant par la fenêtre seraient du plus bel effet sur le papier glacé d'une photographie.
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  • Clarisse McBrien
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MessageSujet: Re: Besoin d'air et de liberté [6ème année Terminé]   Besoin d'air et de liberté [6ème année Terminé] EmptySam 4 Avr - 16:00:05

[hj] avec un mois de retard... mille excuses, à partir de maintenant je suis en vacances pour deux semaines, ça devrait aller mieux ^^ [/hj]

Perchée dans la tour d’astronomie, dans une position quelque peu périlleuse et dangereuse, Clarisse se sentait vivre. Le vent sur son visage lui donnait une sensation de bien être, comme un vieil ami qu’elle aurait été heureuse de retrouver, quelqu’un qui connaissait tout d’elle, en qui elle avait confiance. A ce moment précis, elle n’avait plus qu’une envie : étendre les bras à l’horizontale, se pencher en avant encore un peu et se laisser non pas tomber mais porter par le vent : voler. Elle y réfléchissait depuis longtemps déjà, et si elle savait qu’elle tenterait la chose, ses suppositions ne l’avançaient pas à grand chose. Oui elle essayerait de devenir animagus c’était l’un de ses buts depuis son entrée à Poudlard, depuis qu’elle avait vu le professeur McGonagal morpher devant ses yeux. Elle rêvait d’acquérir ce don si particulier pour se démarquer peu être un peu mais surtout elle avait le sentiment qu’ainsi elle serait libre. Ayant toujours vécu dans de grands espaces, le fait d’être enfermée dans un château était pour elle souvent pesant, bien que ce château ne soit pas n’importe lequel.

Elle savait que la procédure était compliquée, difficile et risquait de ne pas aboutir ou dans le pire des cas de la tuer, mais elle y croyait. Du plus profond de son être, elle sentait qu’elle était faite pour ça, et la vision de Sayannel en panda n’avait fait que de conforter cette idée. Dans la famille ils avaient tous quelque chose de particulier en rapport avec la métamorphose et si elle n’avait pas hérité du pouvoir de métamorphomage de sa mère, elle n’en était pas moins très douée dans ce domaine. Elle réussirait, un point c’est tout. Elle voulait juste attendre d’avoir un niveau un peu meilleur en potion et puis surtout arriver à réunir les composantes nécessaires et puis… elle se lancerait. Elle espérait que son animae serait un animal volant, quelque chose qui puisse lui procurer cette ivresse dont elle avait tant besoin et à laquelle la petite était devenue accro. Elle avait besoin de sentir la caresse du vent sur son corps, se sentir ses cheveux s’ébouriffer, d’avoir les joues rosies par la brise… Tant de sensations familières et aimées… Elle espérait que le moment venu c’est un oiseau qui lui apparaîtrait en rêve mais tout au fond de son cœur elle savait que ça n’avait pas tellement d’importance. Quoi que ce soit, elle l’accepterait avec joie et bonheur, pour la première fois de sa vie elle aurait le sentiment d’avoir fait quelque chose de bien, elle serait fière d’elle..

Son rêve, celui de devenir animagus lui revenait souvent en tête lorsqu’elle se trouvait là, dans la tour d’astronomie. Pour le moment, elle n’était qu’une insignifiante élève perdue dans la masse. Elle ne cherchait pas à briller aux yeux des autres, elle ne voulait surtout pas que d’autres élèves apprennent quelle était son ambition mais elle voulait le faire pour elle-même. Pour se démarquer à ses propres yeux. Elle voulait accomplir quelque chose d’unique dans sa vie, quelque chose de spécial. Bientôt le moment viendrait de réunir les ingrédients. Bientôt mais pas encore. La fin de l’année allait approcher à grands pas et elle voulait faire ça à Poudlard. Inutile d’agir dans la précipitation, elle aurait tout le temps nécessaire l’année suivante et puis d’ici là elle aurait acquis une plus grande maîtrise dans l’art des potions.


- Clarisse ?

Perdue dans ses doux songes, la rouquine n’avait pas entendu les pas de la légère galloise. Un peu surprise, elle se retourna lentement, les cheveux devant les yeux et les yeux pleins d’étoiles. C’était Niallàn Cadell, une fille plus âgée qu’elle et qui partageait son dortoir depuis quatre ans déjà. Les deux jeunes filles ne s’étaient jamais vraiment parlé, elles avaient échangé beaucoup de banalités, avaient vécu beaucoup de scènes de la vie quotidienne ensemble sans chercher plus que cela à entrer en contact. Niallàn semblait être de ces personnes qui savent écouter et attendre, elle avait toujours été là, son lit à côté de celui de Clarisse mais elle avait respecté la distance imposée par l’Ecossaise. Contrairement à des filles comme Syra qui faisait partie desdites amies cités plus haut, elle n’était intrusive. Clarisse lui reconnaissait au moins ces qualités, si rares chez les jeunes gens de nos jours.
D’un geste de la main elle balaya les mèches qui masquaient son visage taché de son et sourit à galloise. Le cœur toujours léger lorsqu’elle partait dans son délire animagique, elle était de bonne humeur et avait presque oublié Nervia, Syra et les autres pimbêches.


_ Salut Niallàn.

La Serdaigle n’était pas tellement surprise de voir une de ses camarades ici. Après tout, le lieu était réputé pour être touristique si l’on peu dire et elle ne comptait plus le nombre de fois ou elle avait renoncé et fait demi-tour parce que d’autres occupaient déjà la place. Ce lieu n’en était pas moins l’un de ses favoris et son antre en quelque sorte. Elle regarda la septième année s’approcher et songea presque avec regret qu’elle ne serait plus des leurs l’année suivante et qu’elle avait été bien bête de s’enfermer dans son mutisme et sa solitude. Elle était peut être passée à côté de quelqu’un de génial sans s’en rendre compte, et il allait bientôt être trop tard. Dommage mais ainsi va la vie : on court après des chimères sans voir que l’essentiel est à portée de main et qu’il suffirait de tendre les doigts pour s’en saisir.

- Qu'est ce que tu fais ?

Clarisse sourit, sans s’en rendre compte. Elle repassa les jambes du bon côté, c’est à dire au-dessus du sol rassurant, à quelques dizaines de centimètres à peine, dos au panorama magnifique qui s’offrait à elle. Elle sentit que la question n’était pas indiscrète, le regard de la jeune fille en face d’elle n’était pas curieux, Clarisse était même persuadée qu’elle possédait déjà la réponse. Elle sentit aussi que c’était peut être là une occasion de faire connaissance et même si leurs chemins ne se recroiseraient pas c’était une occasion à ne pas rater ou elle aurait des regrets pendant longtemps encore. Elle n’avait que trop gaspillé son temps avec les boîtes vides, même si elles n’échangeraient que de banales paroles, Clarisse pour la première fois depuis longtemps avait envie de partager quelque chose avec quelqu’un et Niallàn semblait une personne toute désignée.

_ Je prenais un peu l’air. J’en avais assez d’être enfermée dans la salle commune, je voulais m’évader un peu. J’aime bien venir ici, on se sent libre et fort.

Dans ses yeux, les petites étoiles dansaient toujours, illuminant la glace bleue pâle en fonte. Elle devina qu’elle n’aurait pas besoin de donner plus d’explications, Niallàn semblait savoir et peut être même avait-elle déjà essayé. C’était même probable. Elle la regarda un instant, profitant du silence et du vent dans son dos frais, parfait. Après tout, être heureuse ça ne dépendait que de choses simples et elle avait oublié à quel point c’était agréable. C’était presque naturel mais ça faisait tellement longtemps que ça ne lui était pas arrivé.

_ Je te fais une place ?

La question avait fusée, naturelle elle aussi. Mais alors que sa voix s’éteignait dans la gorge, un immonde doute l’assaillit. Tout cela n’était que suppositions, elle ignorait comment Niallàn allait réagir et si ça se trouve, elle s’était trompée sur toute la ligne, auquel cas l’aiglonne la prendrait sûrement pour une folle…et elle aurait raison…

…ou pas !
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  • Niallàn Cadell
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    Niallàn Cadell
MessageSujet: Re: Besoin d'air et de liberté [6ème année Terminé]   Besoin d'air et de liberté [6ème année Terminé] EmptyMer 15 Avr - 19:48:35

Clarisse se retourné calmement, faisant sourire son aînée. La jeune Serdaigle était tout ce qu'il y avait de plus calmes, et le moindre de ses mouvements semblait posé, plus doux que réfléchi. Elle avait des paillettes dans les yeux, et un sourire peu habituel pour qui ne connaissait que trop mal la jeune Serdaigle. Niallàn l'avait aperçu quelques fois, alors que l'adolescente rêvassait dans un coin, mais elle soupçonnait celle-ci de ne pas s'en être rendu compte, sans quoi elle aurait sans doute adopté un air un peu plus conventionnel. Quelque chose qu'elle appréciait, chez Clarisse. La jeune Bleue et Bronze n'était pas trop expansive. Rien à voir avec la poupée blonde de Poufsouffle qui était toujours avec Niallàn, ou même simplement avec la plupart des filles de leur âge.

Clarisse la salua simplement, visiblement peu surprise de voir sa camarade ici, et Niallàn lui accorda un nouveau sourire, amusé. Sûr, sa camarade ne se perdait pas en débordements affectifs, et son salut simple l'amusait. Prudence l'aurait déjà noyée sous un flot de paroles sans but, commentaire des choses passées et à venir, et la jeune sorcière n'aurait pas pu en placer une avant que ce compte rendu détaillé ne touche à sa fin. Clarisse elle, ne vous empêchait pas de vous exprimer. Mais mieux que ça, elle semblait converser en silence. Son corps avait autant d'éloquence, voire plus que les babillages de Prue, et Niallàn trouvait ça reposant. Comme voisine de lit, on aurait pu trouver pire.

La question de la jeune galloise un pour première réponse un sourire, immédiat et naturel. Elle regarda Clarisse lui faire totalement face, tournant un dos confiant au vide derrière elle, la regardant un peu comme si elle la découvrait, comme si un millier de questions et de réponses se bousculaient dans ce petit crâne de sorcière à une vitesse folle et que Clarisse prenait connaissance de chacune de ces pensées. Une impression aussi dure à décrire que frappante. Clarisse semblait prendre le temps de savourer chaque mot, de tourner dans son esprit chaque phrase qui leur répondrait, comme si rien n'était jamais dit à la légère.

- Je prenais un peu l’air. J’en avais assez d’être enfermée dans la salle commune, je voulais m’évader un peu. J’aime bien venir ici, on se sent libre et fort.

Niallàn rit. Pas un rire moqueur, hein, ne vous y trompez pas. Elle appréciait simplement les mots de sa camarade, dans leur simplicité et leur vérité. Clarisse avait tout à fait raison. Se tenir comme ça, perchée ici ou là, en hauteur, avec tout un monde à ses pieds, c'était grisant. Que ce soit le haut d'une falaise, le bord d'un gouffre ou le rebord d'une fenêtre, le haut d'un parapet ou même un toit, vous aviez la même impression. Celle de surplomber le monde, de dominer tout ce qui se trouvait en bas. Vous aviez l'impression d'être étrangement seul et étrangement bien, libéré de toute pression et terriblement maître de vous. Ce genre de truc, ça donnait envie de voler.

Pas sur un balai, hein. Ça, c'était un jeu, plutôt agréable, mais totalement différent. Perché sur le rebord d'une falaise, par exemple, vous aviez envie de déployer d'invisibles ailes et de vous élancer, de vous abandonner au vide. Parce que ce vide semblait plus fiable que toute autre chose. Vous aviez l'impression qu'en vous laissant tomber, il finirait par vous rattraper, vous envelopper sans vraiment vous toucher. C'était agréable et troublant, comme si votre esprit ne vous appartenait plus vraiment. Niallàn sourit donc une énième fois, inspirant longuement en savourant l'idée de ce vertige bien agréable.

Clarisse comprit sans doute qu'elle n'aurait pas de réponse de la rouquine, ou peut être qu'elle n'en attendait pas, parce qu'elle reprit sur le même ton simple, comme une évidence.


- Je te fais une place ?

Niallàn passa une main dans ses cheveux pour les remettre en ordre et acquiesça, toujours silencieusement. Parler avait quelque chose d'étrange, à ce moment. Comme si Clarisse, en s'étant installée ici en première, puis en l'ayant ensuite invitée à la rejoindre était la seule autorisée à parler. Un peu comme on se tait respectueusement en se présentant au maître d'un domaine quelconque. Clarisse sembla pourtant hésitante, et Niallàn ne tarda pas à comprendre ses doutes. La jeune fille serait tombée sur une autre personne que la jeune galloise, la question serait tombée à plat. On l'aurait regardé, et on l'aurait cataloguée dans les bizarreries. Non, même pas. C'était déjà fat. Avec son calme trop dérangeant, Clarisse était déjà de celles que beaucoup évitent. Parce que les gens ne prennent pas le temps de réfléchir. Pour la rassurer sur sa perception des choses, Niallàn souffla

- Avec plaisir, si tu n'as pas peur que je t'entraîne dans le vide...

Un sourire chaleureux et la sorcière s'installa, posant ses fesses sur la pierre froide de la fenêtre et remontant un genou contre sa poitrine, raclant la pierre friable de sa semelle. Une main sur le bord pour conserver un appui raisonnable, elle se pencha, contemplant le parc en contrebas. Une petite balle dans son ventre sembla rouler jusqu'à sa poitrine puis retomber rapidement, la faisant passer d'un froid vif à une chaleur agréable. Cette sensation de vertige là, elle l'adorait. Rien à voir avec les faiblesses terrestres qui la saisissaient parfois, quand l'air était trop humide. Ça, c'était vraiment bon. Un élève passa en dessous et elle se demanda rapidement ce que ce serait si elle lui laissait tomber une bombabouse sur le crâne. Probablement douloureux, vu la hauteur. Elle rit pour elle-même et releva les yeux vers Clarisse.

- Ce genre de chose va vraiment me manquer, quand je serai à l'UMA. Je me demande un peu si on a des tours aussi.

Elle haussa les épaules et hésita, ne voulant pas ennuyer Clarisse avec ses histoires. Finalement, elle jugea que ses phrases n'appelaient aucune réponse et que si la jeune fille l'avait invitée à se joindre à elle, c'est que sa présence ne la dérangerait pas. Elle accepterait sans doute ses simples constats tant qu'elle n'était pas trop envahissante non plus.

- Enfin, Poudlard va me manquer de toute façon. J'essayerai de revenir tant que possible. Ce serait bien. Et puis si je peux, tu sauras où me trouver, je serai perchée sur ce rebord à regarder les gens passer en dessous, petits et insignifiants, en train de me demander si je peux voler.
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  • Clarisse McBrien
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MessageSujet: Re: Besoin d'air et de liberté [6ème année Terminé]   Besoin d'air et de liberté [6ème année Terminé] EmptyVen 1 Mai - 14:34:53

Niallàn avait cela d’étrange qu’elle resta muette un temps, se passant de commentaires sur la réponse de Clarisse. Les deux rousses se faisaient face, toutes deux souriantes comme de veilles amies simplement contentes d’être ensemble. Sauf que les aiglonnes n’étaient pas vraiment amies et qu’elles ne se connaissaient pas vraiment non plus. Aucune défiance ne transparaissait dans leurs regards, mais quelque chose d’insaisissable circulait de l’une à l’autre, comme une conversation muette. La scène était étrange, un peu comme si on avait mis devant Clarisse un miroir qui lui montrait quelqu’un qu’elle serait peut être dans quelques années. Oui le tableau avait une impression futuriste. Puis l’Ecossaise invita la Galloise à la rejoindre, sur le coup persuadée que la jeune fille accepterait parce qu’elle comprenait, parce que la maigrichonne avait sentit en l’espace de quelques secondes que Niallàn et elle étaient sur la même longueur d’onde. Mais tandis que de nouveau le silence s’installait en maître en ce haut lieu, elle douta furieusement. Peut être s’était-elle trompée. Après tout, même si elle vivait à côté d’elle depuis quatre ans, elle ne connaissait pas la septième année et ses idées, ses goûts, ses préjugés si elle en avait, elle ne connaissait rien d’elle. Elle pouvait parfaitement la prendre pour une illuminée et quitter les lieux pour aller répandre la bonne nouvelle : Clarisse est une cinglée.

Au lieu de ça, la jolie jeune fille passa lentement sa main dans sa magnifique chevelure ondoyante, comme pour se donner du temps pendant qu’elle réfléchissait, à moins que ce ne soit pour remettre en place une mèche trop débordante qui empiétait un espace qui ne lui appartenait pas et de ce fait la gênait. Quoi qu’il en soit, la Serdaigle acquiesça bientôt, en souriant.


_ Avec plaisir, si tu n’as pas peur que je t’entraîne dans le vide…

Clarisse se contenta de lui sourire et de se pousser un peu, lui prouvant par le geste qu’elle ne s’inquiétait pas pour ça. Le vide, elle s’en était fait un ami, un compagnon certes redoutable si l’on tombait et même mortel mais un compagnon tellement agréable à côtoyer. Tandis que sa camarade s’installait, elle repassa les jambes du mauvais côté pour être dans le même sens que Niallàn et pouvoir continuer à admirer le paysage qui s’offrait à elle. Elle resta silencieuse un instant, profitant du vent qui ébouriffait de nouveau ses cheveux, du spectacle d’un couple d’oiseaux batifolant en contre-bas et égaillant l’air de leurs joyeuses mélodies sifflées. Petit à petit, et inconsciemment la quatrième année se pencha pour mieux les observer. Ils étaient beaux et insouciants ils semblaient heureux à rire et jouer dans les airs, cherchant à s’attraper, à se poursuivre entre les branches noueuses d’un grand arbre. L’envie d’ouvrir ses ailes et de se joindre à eux se fit forte. Si seulement elle pouvait elle aussi plonger et se mêler à leurs sifflets heureux…

_ Ce genre de chose va vraiment me manquer quand je serai à l’UMA. Je me demande un peu si on a des tours aussi.

La voix de la raison, la voix douce et calme de Niallàn dans laquelle résonnaient encore les trilles guillerets d’un rire ramenèrent Clarisse à la réalité. Elle se redressa doucement, abandonnant des yeux le couple d’ailés auquel elle ne pouvait se joindre. Un jour peut être, plus tard, si elle devenait animagus, plus tard si son animae était un volatile. Plus tard peut être mais rien n’était moins certain dans la réalité, mais rien n’était aussi certain dans le cœur de la Serdaigle. Elle reporta donc son attention sur l’autre bleue et bronze qui lui rappelait qu’elle ne serait plus là l’année suivante. Une légère vague de quelque chose qui ressemblait à de la tristesse en plus léger envahit l’Ecossaise. Comme tous les septièmes années, elle allait passer ses ASPICS à la fin de l’année et irait à la rentrée suivante grossir les rangs de l’Université de Londres, comme beaucoup de jeunes gens, laissant sa place à Poudlard à une nouvelle élève. Ainsi en allait la vie. Le même refrain qui se répétait en boucle et un jour ce serait Clarisse qui quitterait les bancs de Poudlard et rejoindrait l’UMA et laisserait son lit à une autre. La jeune fille comprenait son aînée. On sait toujours ce que l’on quitte mais on ne sait jamais ce que l’on va trouver. Le château avait ses défauts mais il faisait tout de même bon y être et au bout de sept années Niallàn avait dû s’y accoutumer, prendre ses petites habitudes et Poudlard s’était certainement transformé pour elle comme pour la majorité des élèves en une seconde maison. Quitter le nid si c’était excitant n’en était pas moins une expérience étrange.

_ Enfin, Poudlard va me manquer de toute façon. J’essayerai de revenir tant que possible. Ce serait bien. Et puis si je peux, tu sauras où me trouver, je serai perchée sur ce rebord à regarder passer les gens en dessous, petits et insignifiants en train de me demander si je peu voler.

Clarisse sourit. Elle ne s’était donc pas trompée. Les paroles de la Serdaigle lui firent un petit quelque chose. Ne l’invitait-elle pas à revenir, à la revoir ? Aussi étrange que cela puisse paraître, ces simples phrases lui mirent du baume au cœur. Les pimbêches n’étaient pas la seule espèce constituant Dieu merci la race humaine. Et puis sans en avoir l’air, la Galloise touchait des cordes sensibles. Ce n’était pas grand chose pour elle peut être mais pour Clarisse c’était beaucoup, se rendre compte que quelqu’un partageait en quelque sorte les mêmes interrogations et rêves que vous, dévoilés à demi-mot ça lui fit du bien. Elle se sentit humaine et non pas normale car ce mot ne signifiait rien à ses yeux mais contente de ne pas être tout à fait seule. Les mots lui échappèrent dans un souffle amical.

_ Alors je viendrai.

Un petit sourire exprima le reste. Une sorte de gratitude, de joie et d’espoir. Un espoir un peu pipé tout de même. De toute façon, elle continuerait à venir aussi souvent qu’elle l’avait fait jusque là. Si Niallàn avait l’occasion de revenir alors elles se reverraient si non, tant pis, Clarisse ne lui en voudrait pas. Ainsi allait la vie. Et puis de toute façon, il n’était pas dit que Poudlard ouvre ses portes à ses anciens élèves juste parce qu’ils avaient la nostalgie du château et voulaient profiter de la vue magnifique qu’on avait de là-haut. D’ailleurs, il ne lui semblait pas avoir vu d’anciens élèves depuis qu’elle était là. Enfin, l’heure n’était pas encore venue, il y avait d’abord la fin d’année à passer et avant ça, profiter de cet instant avec sa camarade.

_ Voler, c’est un doux rêve. Ce doit être tellement agréable de pouvoir naviguer en l’air à sa guise, de ne plus sentit le sol sous ses pieds ou quoi que ce soit qui nous retient ou nous entrave. Les balais sont bien et nous avons avec eux l’avantage de pouvoir effleurer la véritable liberté mais…quand on voit un oiseau, un balai à l’air dérisoire…

Elle s’arrêta. De nouveau ses yeux étincelaient de mille petites étoiles. Il lui était étrange d’exprimer à haute voix ce qu’elle ressentait sur le sujet, c’était la première fois peut être ou en tous cas l’une des rares fois. Néanmoins, elle ne pouvait pas se laisser aller à parler plus que cela de ses projets métamorphiques. Pas maintenant. Pas déjà. Et puis ça devait rester un secret, ou serait l’intérêt sinon ?! Ce serait beaucoup moins drôle si les autres apprenaient, moins grisant aussi. Et pour l’instant, ce n’était qu’à l’état de projet, et tant que ce n’était pas chose accomplie la rouquine ne se réservait pas le droit d’en parler. Enfin pas à n’importe qui. Bien sûr, Niallàn n’avait pas l’air d’être n’importe qui mais entre avoir l’air et être il y a parfois une différence. Dans tous les cas, si elle avait déjà la confiance de Clarisse, il était trop tôt, un point c’est tout.

_ J’imagine que ça sera difficile de quitter Poudlard à la fin de l’année, mais, l’UMA c’est la cours des grands, tout le monde n’a pas la chance de pouvoir y entrer et c’est très certainement un endroit aussi plein de promesses que le château.

Du moins c’est ainsi qu’elle voyait les choses. Une rafale de vent un peu plus forte que les autres vint emmêler totalement ses cheveux et rafraîchir ses joues blanches, faisant couler le long de son dos un frisson agréable. Elle aimait cette petite sensation de fraîcheur qui courait le long de sa colonne vertébrale, cette petite piqûre de rappel pour qu’elle n’oublie pas où elle se trouvait. Elle n’essaya pas de remettre ses cheveux en ordre, sachant le combat perdu d’avance et se contenta de secouer la tête pour dégager son visage.

_ Dans quelle filière aimerais-tu aller ?
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MessageSujet: Re: Besoin d'air et de liberté [6ème année Terminé]   Besoin d'air et de liberté [6ème année Terminé] EmptySam 27 Juin - 11:30:13

« Alors je viendrai. »

Visiblement, cette proposition – puisque l'on ne pouvait pas réellement nommer cela une promesse – semblait plaire à l'aiglonne, ravissant son aînée. C'est amusant, comme un projet pas bien défini comme celui de revenir à Poudlard, quelque chose qui serait probablement impossible, pouvait être agréable. Si elle le pouvait, si elle en avait la chance, elle repasserait par là. Pas la moindre obligation, pas la moindre contrainte qu'une autre promesse aurait pu lui soumettre, mais le plaisir de se dire que peut être, elle pourrait remettre les pieds dans son château. Même si elle ne revenait pas, elle penserait qu'elle pouvait le faire, et qu'il y aurait quelqu'un avec elle. C'était plaisant. Comme le rêve que dépeignait Clarisse.

On ne pouvait pas dire que le vol était réellement un fantasme de Niallàn qui, malgré tout, gardait plutôt les pieds sur terre. Ce serait libérateur, sans doute. Mais elle ne s'imaginait pas vraiment devenir animagus, et les sports extrêmes n'étaient pas sa tasse de thé. Le saut à l'élastique, ce genre de choses, elle laissait ça à Cadfael. Aucun doute que son aîné aurait sauté dans le vide sans la moindre hésitation, en bon Gryffondor qu'il était. Mais Niallàn était plus sage, plus réaliste. Le vol, pour elle, ça n'était qu'une vague image, une sensation que l'on avait si l'on se tenait au beau mileu d'un pont suspendu entre deux falaises, ou grimpé sur un balai. Et c'était déjà bien.

Alors oui, le vol d'un oiseau n'avait rien à voir, mais elle ne s'imaginait pas dans cette peau-là, contrairement à sa camarade qui semblait tout à coup réellement enthousiaste, les yeux brillants. La réaction de Niallàn ne se fit pas attendre, calme et sérieuse.

« Je pense que si on veut, quelqu'un comme toi ou moi je veux dire, pas n'importe qui non plus, on peut. Après tout, il y en a d'autres qui ont accompli ce genre de rêves. »

Un léger sourire étira ses lèvres et elle espéra de ne pas trop avoir empiété sur le domaine privé, envahi le rêve de Clarisse, pensée qu'elle chassa d'un léger haussement d'épaules. Clarisse avait abordé le sujet de l'oiseau, pas elle. Et elle ne l'avait pas non plus encouragée clairement. Par respect pour les secrets de l'autre, et aussi parce qu'elle n'était de toute façon pas sûre de comprendre totalement les intentions de sa compagne. Si Clarisse ne parlait pas du tout de l'état d'animagus, alors il aurait été stupide de trop s'avancer sur le sujet. Et Niallàn n'avait rien de stupide.

Elle passa les jambes par dessus le rebord de la fenêtre, s'approchant un peu plus du vide tout en s'assurant qu'elle avait de quoi se rattraper, juste au cas où. D'ailleurs, elle se demandait si c'était bien autorisé, ce genre de chose, s'approcher du vide comme elles le faisaient toutes les deux. Probablement pas. Mais elle ne l'avait lu nulle part dans le règlement, pour autant qu'elle s'en souvienne. Et ce qui était implicite pouvait toujours être contourné, tant que personne ne s'en rendait compte.


« J’imagine que ça sera difficile de quitter Poudlard à la fin de l’année, mais, l’UMA c’est la cours des grands, tout le monde n’a pas la chance de pouvoir y entrer et c’est très certainement un endroit aussi plein de promesses que le château. »

Sans aucun doute. L'UMA n'était pas une simple petite université de campagne, et avoir la chance d'y entrer était un privilège, dans un sens. Cela signifiait qu'elle avait atteint un objectif et que d'autres étaient à sa portée. Qu'elle rejoignait Deryn aussi, puisqu'elle serait encore là. Cela signifiait tout un tas de choses, de libertés et d'obligations nouvelles que la jeune Galloise était ravie de pouvoir connaître. Mais il n'en demeurait pas moins que ça n'était pas son environnement habituel, et qu'elle s'était attaché à l'Écosse. Un peu. Malgré leur satané climat. Elle inspira longuement, ne sachant pas trop ce qu'elle voulait réellement, en fin de compte.

« L'élite magique, je pense. Pas pour être auror, me ruer comme une idiote vers l'objectif de tous les petits sorciers de Grande-Bretagne... très peu pour moi. Je ne dis pas que les gens voulant être aurors sont des abrutis hein ? »

Simple petite phrase au cas où sa camarade nourrirait de telles ambitions. Blesser les gens alors qu'on voulait juste exprimer un ressenti n'avait aucun intérêt.

« Je vise juste quelque chose d'autre, mais je ne sais pas encore quoi. Après, je pense que quelque chose d'actif est une bonne chose, quoi que ce soit. On pense beaucoup trop que les Serdaigles ne sont que des intellectuels juste bon à se casser la tête sur des problèmes impossibles à résoudre. Je pense qu'il faut arrêter de penser qu'un érudit aime forcément faire travailler ses neurones en permanence sur des trucs longs et ennuyeux. »

Elle sourit, amusée de pouvoir si facilement mettre en ordre ses pensées.

« Et puis il faut bien que quelqu'un réfléchisse un peu, dans ces équipes de Gryffondors butés. »

Le sourire se transforma en un rire léger et elle soupira.

« Quand on est ici, on dirait que le temps s'arrête. Tu crois que miss Bachelard va laisser le temps s'arrêter le temps de finir mon devoir de runes, aussi ? »
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MessageSujet: Re: Besoin d'air et de liberté [6ème année Terminé]   Besoin d'air et de liberté [6ème année Terminé] EmptyDim 5 Juil - 15:08:47

Lorsque Clarisse évoqua à haute voix son désir de voler, cette envie, ce besoin de planer elle aussi là-haut, de voleter avec ce couple d’oiseaux qui s’éloignait à tire d’aile, elle exprima sans y prêter attention son désir de devenir animagus, avec à la clef l’espoir que peut être des ailes lui poussent dans le dos. C’est beau de rêver…

_Je pense que si on veut, quelqu'un comme toi ou moi je veux dire, pas n'importe qui non plus, on peut. Après tout, il y en a d'autres qui ont accompli ce genre de rêves.

Elle ne se tourna pas vers Niallàn, mais l’expression que prit son visage traduisit d’abord son étonnement. Se pouvait-il réellement que son aînée l’aie à ce point percée à jour et qu’elle ait deviné sans peine ses intentions ? Peut être bien. Après tout, elles se côtoyaient depuis quatre ans maintenant, quatre ans déjà, quatre ans seulement et même si elles n’avaient pas pris la peine de se connaître en discutant vraiment l’une avec l’autre, elles s’étaient observées. Certaines choses ne trompaient pas et d’autres ne pouvaient pas passer inaperçues pour quelqu’un qui dort dans le lit voisin du vôtre. Même sans être particulièrement curieux. Et puis Niallàn était intelligente, c’était une élève brillante, probablement la plus brillante des Serdaigles de son année et peut être plus. Dans la salle commune, même si on ne laisse pas traîner ses oreilles, on entend forcément les rumeurs, les bavardages et immanquablement on apprend au fil du temps qui est qui, on associe des noms à des faits puis peu à peu à des visages et ainsi de suite.

Et puis ce qui la surpris plus que le reste fut la distinction que lui accorda la septième année. Il était bien rare qu’on lui prête attention et encore plus qu’on la distingue de la foule à part pour dire qu’elle était banale et sans intérêt, un brin cinglée peut être, effrayante pour ses tendances soit disant suicidaires. Mais là elle parlait d’autre chose, elle parlait de… détermination et d’intelligence, de choses sérieuses. Niallàn avait semblait-il parfaitement cerné sa personnalité. Non, Clarisse McBrien n’était pas comme les autres, oui elle était cultivée et intelligente, oui elle avait un rêve et oui elle voulait se donner les moyens de réussir, d’atteindre son objectif et non elle ne voulait pas que toute l’école en parle. Elle se fichait pensait-elle de ce que pouvait bien penser les autres. Sauf que dans le cas présent, elle devait bien avouer qu’il était agréable d’être reconnue pour ce qu’elle était, avec ses rêves et ses faiblesses et d’être acceptée telle quelle, voire même encouragée. Ça faisait du bien sincèrement. L’Ecossaise sourit à la Galloise. Un sourire qui voulait dire « merci », qui exprimait tout ce qu’elle pensait avec plus de fiabilité qu’un long discours.

Puis elles évoquèrent l’après-Poudlard, et Clarisse lui demanda ce qu’elle souhaitait faire. Parce que rentrer à l’UMA, la prestigieuse université de magie, c’était déjà quelque chose de remarquable, tous n’en étaient pas capables et les places étaient chères, surtout que des étudiants étrangers venaient achever leurs études à Londres et grappillaient quelques places aux britanniques, réduisant le nombre d’élus. Bref, rentrer à l’UMA donc, c’était super, ça donnait tout de suite un peu d’éclat sur votre CV mais pour que ledit CV serve à quelque chose, il fallait savoir où le déposer.


_L'élite magique, je pense. Pas pour être auror, me ruer comme une idiote vers l'objectif de tous les petits sorciers de Grande-Bretagne... très peu pour moi. Je ne dis pas que les gens voulant être aurors sont des abrutis hein ?
Je vise juste quelque chose d'autre, mais je ne sais pas encore quoi. Après, je pense que quelque chose d'actif est une bonne chose, quoi que ce soit. On pense beaucoup trop que les Serdaigles ne sont que des intellectuels juste bon à se casser la tête sur des problèmes impossibles à résoudre. Je pense qu'il faut arrêter de penser qu'un érudit aime forcément faire travailler ses neurones en permanence sur des trucs longs et ennuyeux.
Et puis il faut bien que quelqu'un réfléchisse un peu, dans ces équipes de Gryffondors butés.


Un petit rire échappa à Clarisse. Niallàn avait du caractère et sa vision des choses était intéressante. C’est vrai que vouloir devenir auror ressemblait à l’ambition de base du petit sorcier bêta. Et c’était vrai aussi que le monde n’abritait pas que des aurors, heureusement mais offrait une variété de professions toutes aussi attrayantes les unes que les autres et qu’il était difficile de choisir, d’en privilégier l’une plutôt que l’autre. Si Niallàn avait déjà élu une filière, elle ne savait pas encore quel métier elle exercerait. Normal, elle avait encore du temps pour y songer sérieusement et elle découvrirait sans doute au fil de ses cours et de ses expériences en stages ou autres ce qui l’attirait le plus, ce dans quoi elle avait envie de s’investir, de passer du temps.

_ J’aime bien ta vision des choses. Trop de gens pensent que Gryffondor rime avec action et Serdaigle avec paperasserie. Je ne vois pas pourquoi la maison qui nous a accueillies à Poudlard ou ailleurs nous conditionnerait pour l’avenir. C’est sûr qu’on aura pas tous vécu les choses de la même façon ni forcément les mêmes choses mais … moi je ne supporterais probablement pas de rester enfermée tous les jours toute la journée.

De nouveau un petit rire.

_ Je crois que tu t’en étais aperçue…

Non, si elle avait supporté, elle ne serait pas là, perchée en haut de la tour d’astronomie, à profiter du vent, de la vue, de cette sensation de liberté et elle ne ressentirait pas ce bien être si particulier. Et si la septième année l’avait rejointe c’est qu’elle aussi avait besoin de faire autre chose que passer son temps à la bibliothèque ou dans la salle d’étude, à travailler d’arrache pied pour obtenir ses ASPIC. Bien sûr, elle travaillait mais une pause de temps en temps ne faisait de mal à personne il paraissait même qu’il était utile d’aérer ses neurones de temps à autre et que ça faisait gagner en efficacité. Et puis nul doute que la jeune fille obtiendrait d’excellentes notes aux examens de fin d’années, notes qui lui permettraient d’entrer dans la filière qu’elle visait. Elite magique, rien que ça. Rien que le nom laissait supposer la difficulté de la chose. Une filière qui ne regroupait que les meilleurs…

_ Je suis certaine que tu y arriveras, quel que soit ce que tu choisis. Si tu le veux…

Elle acheva sa phrase d’un sourire. C’était sa façon à elle de l’encourager et de lui dire qu’elle l’admirait un peu et aussi de faire écho à ce que Niallàn lui avait dit un peu plus tôt. Elles se comprenaient et Clarisse s’en rendait compte pour la première fois. De nouveau elle sourit, simplement, les yeux rivés vers le ciel, seul témoin de leur échange.

_Quand on est ici, on dirait que le temps s'arrête. Tu crois que miss Bachelard va laisser le temps s'arrêter le temps de finir mon devoir de runes, aussi ?

De nouveau la bleue et bronze sourit. Oui le temps s’arrêtait et c’était bien. Une pause, un bol d’air avant de se replonger dans la monotonie de cette vie d’élève. C’était agréable et éphémère. Elle lança à regret un dernier regard aux nuages paisibles et cotonneux avant de repasser ses jambes du bon côté, c’est à dire à l’intérieur de la tour d’astronomie, et de se laisser glisser sur la dalle.

_ Je ne crois pas non. Pas plus que miss Bennet ne me donnera de délai pour terminer mon devoir de métamorphose. Je crois qu’il est temps de redescendre.

Malheureusement.
Elle n’ajouta rien et attendit sa camarade avant de s’engager dans les escaliers. Elle savait qu’elles ne se retrouveraient pas à nouveau comme à cet instant avant la fin de l’année scolaire et qu’ensuite, leurs chemins se sépareraient pour de bon. Alors elle n’avait pas envie de briser ce moment de complicité. Dommage qu’elles ne se soient pas rencontrées plus tôt, elles auraient pu être amies…
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