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 Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé]
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  • Clarisse McBrien
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MessageSujet: Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé]   Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé] EmptySam 21 Fév - 16:18:41

[hj] ... oups il semblerait que je me sois encore égarée en cours de rp... désolée pour tout ce blabla... [hj]

La corvée n’en était plus vraiment une depuis de nombreux mois déjà. Elle se souvenait qu’au début, elle avait droit minimum à une lettre par semaine dûment signée par toute la famille avec les commentaires de chacun. Et bien souvent ce n’était pas une lettre par semaine mais trois hiboux. Clarisse en enfant sage et aimante s’était appliquée à répondre à chacune de ces missives avec tout l’enthousiasme dont elle était capable. La première année, le rythme avait à peine ralentit. Les lettres affluaient encore et encore et la petite ne sut plus ou les ranger. Il était hors de question pour elle de brûler ces témoins du temps passé qu’elle prendrait plaisir à relire une fois vieille et ridée, elle en était certaine. Elle les avait donc entassées sous son lit et quand il y en avait trop elle en faisait un beau paquet qu’elle renvoyait à Will pour que sa grand-mère les lui garde.

Bref. L’année suivante, la petite avait été de moins en moins abreuvée de lettres. Il faut dire que son cadet, la fierté de la famille était entré chez les Gryfondors où il avait rejoint avec classe leur cousin Edwin. Du coup, les parents envoyaient beaucoup de lettres au petit dernier et au cousin pour lui demander de veiller sur leur progéniture. Comme ils ne disposaient pas de plus de temps pour écrire, forcément, c’est Clarisse qui était moins gâtée. Normal. La petite ne s’en était pas plainte. D’ailleurs ça lui permettait d’avoir plus de temps libre, mais au fond d’elle-même, elle en souffrait un peu. Les dernières nouvelles passaient d’abord par son lionceau de frère avant de lui revenir aux oreilles. Elle sentait que les parchemins qui lui parvenaient n’avaient plus la même teneur. Peu à peu ils devenaient ternes, sans vie et de plus en plus rares quoi qu’elle en reçoive tout de même un par mois.

En troisième année, la chose s’était dégradée. L’enfant parfait de la famille assurait son rôle de garçon parfait de façon parfaite. Il écrivait bien sagement à ses parents toutes les semaines pour leur donner un compte rendu de ce qui se passait, prendre de leurs nouvelles etc. Le cousin quant à lui écrivait également son compte rendu. Il aimait bien sa tante Océane et la jeune femme le lui rendait bien. Edwin était plus qu’un simple neveu pour elle. Elle aimait beaucoup discuter de mille choses avec lui. Il avait, disait-elle, un regard différent à apporter sur le monde et un point de vue intéressant, même si elle n’était pas toujours d’accord. Clarisse elle, n’était qu’une pauvre fille sans intérêt. Les lettres s’étaient réellement espacée. Océane ne lui écrivait presque plus. Guérin avait résisté un temps puis… avec son nouveau travail au ministère, il avait de plus en plus de responsabilités, il était très occupé et n’avait plus le temps d’écrire à sa jolie Pixie.

Seule Will, vaillante et tenace avait continué à écrire régulièrement à Clarisse. Elle comprenait à merveille sa petite fille et savait qu’elle cachait beaucoup de choses et qu’en réalité elle était souvent beaucoup plus affectée qu’elle ne voulait bien le laisser paraître. Si Océane et Guérin tombaient dans le panneau aisément, elle non. Elle avait bien essayé d’en parler avec sa fille mais cette dernière s’obstinait à hausser les épaules. Will se faisait toujours du soucis pour rien. Quant à son gendre, il savait que sa fille était particulière mais il ne la croyait pas malheureuse. Non, c’était impossible, sa petite Pixie chérie était une Ecossaise, si elle donnait l’air d’être forte c’est qu’elle l’était réellement. Il n’y avait pas à chercher plus loin. Josh de son côté, le mari de Will, avait très bien compris. Il connaissait sa petite fille par cœur et c’était bien le seul. Il n’était juste pas doué avec les mots. Il ne savait pas quoi écrire, que dire, il était maladroit. C’était un homme d’action, pas de plume.

La Serdaigle savait tout ça.

C’est pourquoi lorsque le matin, à l’heure du petit déjeuné elle avait reçut une lettre qu’un grand hibou gris avait balancée sans autre forme de procès dans son bol, Clarisse avait haussé les sourcils. Qui pouvait bien lui écrire et pourquoi, telle était la question ! Intriguée et pas fâchée du tout qu’une lettre vienne pimenter un peu son matin morose, la jeune fille la décacheta avidement. L’écriture soignée qui couvrait le parchemin lui sauta aux yeux immédiatement. C’était celle de son grand-père, sans nul doute possible. Inquiète sans savoir pourquoi, elle préféra ranger la lettre dans sa poche pour l’instant et remit la lecture à plus tard. Inutile que d’autres élèves puissent lire par-dessus son épaule des informations qui ne les concernait en rien. Inutile aussi que d’autres puissent les déchiffrer sur son visage, reflet involontaire de ses sentiments.

Le plus tard arriva à la fin de sa journée de cours, c’est à dire juste après le cours de duel. La lettre lui avait occupé l’esprit toute la journée et pesait comme un poids dans sa poche. La Serdaigle ne tenait plus. Il fallait qu’elle en sache le contenu et vite ! Lorsque enfin la cloche sonna et les libéra, la rousse se rua presque dehors. Elle se dirigea d’un pas déterminé vers le lac, cette grande étendue d’eau claire qui avait sur elle beaucoup d’emprise et surtout le pouvoir de l’apaiser. Elle s’assit près du rivage, sur un gros rocher gris foncé. Son promontoire à elle, son rocher, celui sur lequel elle s’asseyait tout le temps lorsqu’elle venait là. Elle jeta son sac en bandoulière à côté d’elle et déplia la lettre, les doigts tremblants.


Spoiler:

Des larmes coulaient sur le visage ravagé de Clarisse. Son cœur dans sa petite poitrine saignait de l’intérieur. C’était horrible Il était arrivé quelque chose à sa grand-mère, pour le compte de l’Ordre. La « communauté de l’oiseau », c’était une façon de parler de l’Ordre du Phoenix. D’ailleurs cette communauté existait réellement et Will en faisait partie mais c’était une façade, rien d’autre. L’Ecossaise était anéantie. Que pouvait-il lui arriver de pire que de savoir ses proches souffrants ?! C’était la pire chose au monde ! Une immense vague de souffrance et de chagrin l’envahit, submergeant tout. Ses doigts tremblants chiffonnèrent le parchemin tandis que ses bras maigres se refermaient autour de ses genoux. Sa tête vint prendre place pas-dessus, déversant sur ses vêtements froissés une rivière de larmes…


Dernière édition par Clarisse McBrien le Dim 29 Nov - 20:21:40, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé]   Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé] EmptyDim 22 Fév - 23:38:58

[pas mieux ! XD]

« Mais siiii je te jure, Douglas, y avait vraiment un Sombral albinos qui est passé juste derrière cette fenêtre y a même pas dix secondes ! »

Le temps que le grand Serpentard stupide détourne une nouvelle fois son regard, et son jeu d'échec version sorcier avait rejoint la poche de Nils. Les vert et argent grands et bêtes comme ce Douglas comptaient parmi les cibles préférées du cleptomane en herbe : il suffisait de leur raconter un bobard gros comme une maison pour qu'ils regardent ailleurs pendant une seconde et que sa dextérité fasse le reste. C'était un jeu d'enfant, presque trop simple en fait. Nils évitait la plupart du temps de s'y prendre de la sorte, mais en l'occurrence, étant donné la carrure du grand brun, il avait préféré éviter l'affrontement direct, tout en subtilisant le petit jeu qui était tout de même plus qu'attrayant. Il rejoindrait la collection de ses butins, et serait probablement échangé contre quelque chose de plus précieux. Avec un peu de chance et de culot, il arriverait même peut-être à la revendre à ce même Douglas !

Cette journée, comme la veille, comme l'avant-veille et probablement comme le lendemain, n'était qu'une étape de plus dans le vie simple et sans complication du petit Gryffondor. Insouciant et printanier, il profitait des premiers rayons du soleil qui perçaient par moment au travers des nuages de mars sans se soucier du froid qui frappait encore le parc de Poudlard. Ainsi allait la vie de Nils Sullivan : il ne pleuvait pas trop, les repas étaient de bonne qualité, les proies pour ses larcins innombrables, il recevait régulièrement des nouvelles de son père, de Livious et de Mathias, et tout allait pour le mieux. Il ne demandait rien de plus, et on le lui rendait bien. Le blond traversait les jours, les mois et les années avec la même insouciance et le même bonheur innocent dont ne savait pas faire preuve tous les jeunes de son âge.

Et comme cette après midi il faisait beau et que les cinquième année n'avaient pas cours, il prit juste le temps de faire un détour par son dortoir le temps d'y récupérer sa flute ainsi qu'une poignée de muffins avant de se rendre dans le parc, avec dans l'idée de profiter de cette après-midi presque supportable au niveau de la température pour répéter quelques gammes en compagnie d'une généreuse quantité de gâteaux. Il aimait les gâteaux, il aimait sa flûte, il aimait se trouver au bord du lac : encore une fois, tout allait pour le mieux, car comme chacun sait, il en faut vraiment peu, très peu pour être heureux quand on s'appelle Nils Sullivan. Encore une après-midi sans souci, et c'était bien suffisant...

Seulement voilà, il n'était manifestement pas le seul à avoir eu cette idée. Le lac n'était pourtant pas la partie de Poudlard la plus fréquentée en cette période, les élèves préférant pour la plupart la chaleur des salles communes ou l'attrait de la bibliothèque. Nils fut cependant forcé de constater qu'au bord du lac, près de l'arbre au pied duquel il avait l'habitude de s'asseoir pour jouer, se trouvait quelqu'un. Une jeune fille. Rousse. Autant qu'il s'en souvienne, de Serdaigle. Un ou deux ans plus jeune qu'elle. Son nom ? Clémence, Clarisse, Christelle... Quelque chose dans ce goût là. Ils ne se connaissaient pas plus que ça. Il lui semblait bien l'avoir croisée plusieurs fois en cours, à la faveur des séances auxquelles participaient tous les élèves à partir de la quatrième année. S'étaient-ils déjà parlé ? Sans doute, mais la conversation n'avait pas suffisamment marqué Nils pour qu'il s'en souvînt. Mais tout de même, il avait un cœur. Et des yeux aussi, qui lui avaient permis de remarquer que la jeune fille pleurait à chaudes larmes. Avalant difficilement la grosse bouchée de muffin qu'il avait dans la bouche, il s'avança vers elle, avec dans l'idée de faire ce qu'il pouvait pour... il ne savait pas bien pourquoi, doutant carrément de sa capacité à consoler une jeune fille déprimée, mais au moins il ne l'aurait pas laissée se noyer dans ses larmes et dans l'eau du lac.


 « Euh... Clarisse ? »

Au hasard, parmi les prénoms auxquels il avait pensé. Même si ça n'était pas ça, ça n'avait pas beaucoup d'importance. Ne sachant trop quoi faire, il s'accroupit à ses côtés et lui tendit un de ses gâteaux.

« Un muffin ? »


Dernière édition par Nils Sullivan le Mer 3 Juin - 0:12:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé]   Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé] EmptyDim 1 Mar - 13:44:12

[hj] C'est pas terrible mais je voulais te répondre cette semaine [hj]


Anéantie par la douleur de savoir que ceux que vous aimez souffrent et n’ont échappé à la mort que par chance, Clarisse pleurait. Elle ne savait pas bien pourquoi au juste, elle se contentait de pleurer et c’était tout. En fait, la lettre de son grand-père était la goutte de trop, celle qui fait exploser le chaudron. En règle générale, elle ne pleurait pas pour rien la petite Ecossaise mais là, c’était trop. Surtout qu’il s’agissait de Will. Sa grand-mère était tout pour elle, mieux qu’Océane, c’était elle qui l’avait élevée, qui avait prit soin de ce bout de bébé tout rose et orange puis l’avait bercée les soirs ou Clarisse n’arrivait pas à s’endormir, avait caché ses rares bêtises aux yeux de ses parents pour qu’elle ne se fasse pas gronder. Will c’était… Will. Une grand-mère parfaite qui à ses yeux tenait plus rôle de maman, de confidente aussi et de complice de jeu.

Elle sanglota un moment comme ça, libérant les vannes, ouvrant le barrage et laissant toutes les larmes de son corps s’en échapper enfin. Ça lui ferait du bien. Il y avait trop longtemps qu’elle retenait tout ce chagrin et puis ici, personne ne la débusquerait et même si quelqu’un la voyait, il ne lui viendrait sûrement pas à l’esprit de venir déranger la maigrichonne. Ça c’est ce que pensait la bleue et bronze. C’était sans compter l’arrivée inattendue de Nils Sullivan, un élève de Gryffondor d’un an son aîné. Bien sûr, dans sa position recroquevillée et les yeux fermés, la frêle jeune fille ne le vit ni ne l’entendit approcher, auquel cas elle se serait sauvée en courant, abandonnant son sac et probablement la lettre à présent trempée, quitte à revenir les chercher un peu plus tard.


Euh... Clarisse ?

Le moineau sursauta en entendant péniblement son prénom filtrer à travers ses sanglots. Hein ?! Quoi ?! On lui parlait là ?! Je veux dire quelqu’un s’adressait réellement à elle pour de vrai dans la réalité de la vie Poudlardienne ?! Elle ne put réprimer un hoquet de surprise en voulant se redresser ni échapper à une glissade alors qu’elle se redressait pour découvrir à qui appartenait la voix de l’importun. Elle dégringola d’une dizaine de centimètres et s’érafla au passage coudes et genoux cagneux, lâchant par la même occasion la lettre de son grand-père toute chiffonnée et dont ses larmes avaient brouillé l’encre en quelques endroits. La boule de papier roula à bas du rocher et alla buter contre un caillou à deux ou trois pas de Nils.

Trop étonnée pour répondre quoi que ce soit, la rouquine le dévisagea bêtement, sans se préoccuper son plus de ses égratignures sanguinolentes. Elle avait devant elle un garçon un peu plus grand qu’elle, blond et qu’elle reconnaissait comme appartenant à la noble maison des lions. Elle l’avait déjà vu à de nombreuses reprises bien sûr vu qu’il partageait avec elles les cours communs aux années quatre à sept. Pour le reste, elle n’était pas certaine il devait s’appeler Sullian mais quant à son prénom, que Merlin la foudroie sur-le-champ si elle s’en rappelait. Sur le coup de la surprise, larmes et sanglots avaient cessé, laissant derrières eux des yeux rougis, un visage et des vêtements détrempés ainsi que des cheveux en bataille. Un tableau tout sauf glorieux.


Un muffin ?

La voix du garçon retentit de nouveau à ses oreilles, la sortant de sa léthargie. Elle secoua vaguement la tête pour chasser ses longues mèches rousses et collantes de devant ses yeux et cessa de fixer Nils de son air abrutit. Elle rougit légèrement et chercha du regard n’importe quoi d’autre à regarder que le rouge et or. Elle se sentait soudain très bête.

_ .. euh.. je ..

Raté.

D’un revers de manche incertain, elle s’essuya le visage, histoire d’avoir l’air un peu plus présentable. Elle n’aimait pas qu’on la surprenne dans des moments de ce genre, si rares soient-ils, où elle se laissait aller de la sorte. Très gênée, elle se rassit correctement sur son rocher et lissa sa jupe du plat de la main. Elle inspira un bon coup et sans lever la tête vers son interlocuteur tenta une nouvelle phrase.


_ .. euh.. oui je veux bien…

Alors seulement elle osa un poser les yeux sur le garçon à présent accroupi vers elle. Il n’avait pas l’air bien méchant, elle devait se calmer. En plus, il y avait une forte probabilité pour que ce jeune homme ne soit pas cannibale alors il n’y avait aucune raison d’avoir peur. Il l’avait certes surprise dans un moment de désarroi total mais c’était fini n’est-ce pas ?! Elle s’était reprise, la preuve, elle ne pleurait plus.
Se souvenant des convenances, elle ajouta quelques mots de pures politesse, ne sachant trop quoi raconter d’autre à un inconnu.


_ Merci.

D’un geste elle désigna le rocher sur lequel elle s’était juchée et qui était bien assez large pour accueillir deux personnes sans pour autant qu’elles soient trop serrées.

_ …Tu.. enfin si tu veux t’asseoir…

La Serdaigle ne voyait pas trop quoi ajouter, la situation était bien trop inhabituelle.
Ce n’était pas tous les jours qu’un presque inconnu vous offre un muffin alors que vous pleurez lamentablement au bord d’un lac…
Elle mordit donc dans le gâteau, attendant que le rouge et or ne dise ou fasse quelque chose qui explique sa venue. Oui parce que pour notre moineau il n’était pas normal de ne pas l’avoir laissée se noyer dans sa peine… elle-même serait probablement passée sans faire de bruit et aurait continué son chemin. Et puis il était si rare que quelqu’un fasse attention à son insignifiante personne…
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MessageSujet: Re: Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé]   Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé] EmptyVen 13 Mar - 0:39:25

[désolé pour le temps de réponse... suis à la masse en ce moment]

Un légère brise souffla dans la nuque de Nils, lui procurant un court frisson qui vint occuper l'espace laissé par le silence dont faisait preuve la demoiselle. Le blond n'avait pas l'habitude qu'on ne lui réponde pas. De manière générale, il ne laissait jamais indifférent. Ses incessantes plaisanteries et ses inepties répétées amusaient ou agaçaient. Mais rares étaient ceux qui continuaient à fixer le bout de leurs chaussures sans piper mot. Que fallait-il faire dans ce genre de situation ? Quand la Serdaigle ouvrit la bouche comme pour entamer une phrase, avant de se raviser pour une raison inconnue, il faillit parler de nouveau, pour ne pas laisser de vide s'installer. Nils n'aimait pas le vide. Il n'aimait pas le silence. Il préférait l'hyper-activité d'une phrase, la folle mélodie de quelques mots. Cependant, sans trop savoir pourquoi, sans doute poussé par la petite once de sensibilité et de tact qui s'adressait à lui au plus profond de son crâne, il s'abstint, estimant que si la triste jeune fille ne voulait pas converser, il ne fallait pas la brusquer. A vrai dire, Nils n'était jamais « celui qu'on console ». Il ne savait donc pas ce qui lui aurait plu qu'on fasse s'il avait été à la place de la jeune fille. Aurait-il préféré qu'on le laisse tranquille ? Ou aurait-il voulu auprès de lui quelqu'un à qui expliquer ses malheurs en détail ? Ou encore, aurait-il apprécié qu'un inconnu vienne des débiter des imbécilités à la chaîne pour lui faire oublier ce qui le tourmentait ? Il n'en savait rien, et seuls l'improvisation et l'instinct allaient pouvoir le guider.

Dans ce qui lui semblait être un ultime effort, la rousse finit par accepter le muffin qu'il lui proposait. Elle tendit donc timidement le bras, s'emparant du gâteau offert, et le porta faiblement à sa bouche. Nils perçut qu'elle mangeait sans grande conviction. Et pourtant, ces pâtisseries offertes par les elfes de maison de Poudlard étaient délicieuses. C'était là un signe supplémentaire, peut-être la preuve la plus évidente que Clarisse allait mal. Il était impossible pour tout être humain normalement constitué de ne pas apprécier un bon vieux gâteau bien anglais, à moins d'être véritablement perturbé. Manifestement, la bleue et bronze était ailleurs à ce moment là, loin du lac, loin de Nils, loin du muffin. C'était dommage pour elle. Habitée par un étrange regard vague qui semblait confirmer cette idée, elle indiqua d'un geste tremblant de la main le rocher sur lequel elle était assise, invitant le Gryffondor à l'y rejoindre. Celui-ci ne se fit pas prier et vint poser ses fesses à ses côtés, posant sa flûte à côté de lui, et ses muffins entre eux deux, comme pour l'inviter à en prendre un autre si elle en ressentait le besoin.

Sans dire un mot, Nils laissa son regard se perdre dans l'onde du lac. L'espace d'un instant, il retrouva ce qu'il était venu chercher ici, et ce qu'il ressentait chaque fois qu'il atterrissait au bord de l'eau, sa flûte à la bouche et des gâteaux plein les poches. Cette sensation de calme et de mélancolie, cette mélodie du silence étrangement agréable pour l'hyperactif qu'il était. C'était sans doute également ce genre d'ambiance que Clarisse était venue trouver pour combattre une déprime qu'il supposait passagère. A cet instant, n'importe qui d'un peu plus doué pour les relations humaines aurait compris qu'il valait mieux laisser planer le silence, et écouter le chant du vent dans les feuilles des arbres et à la surface de l'eau, attendant simplement que la petite dépressive émette le souhait de parler, ou de faire quoi que ce soit. Mais Nils n'avait pas ce genre de réflexe. Il fallait occuper, combler le silence, lutter contre la tranquillité du lieu qui engendrait la mélancolie. Parler.


« Je t'ai vue pendant le cours de Bachelard, hier... T'as été brillante, avec les plantes carnivores. »

Les cours n'étaient rien de moins que le sujet de conversation privilégié d'à peu près tous les élèves de Poudlard. C'était donc naturellement que cela lui était venu à l'esprit. Faisant tout de même preuve d'une remarquable présence d'esprit et d'un irréprochable sens de la discussion, le blond avait même réussi à glisser un petit compliment dans sa phrase. Il ne savait pas quel était la raison de la tristesse de Clarisse, mais quoi qu'il en soit, un peu de baume sur son estime de soi ne pouvait pas lui faire de mal.

« Moi ces bestioles me terrifient. Presque autant que les cochonneries que Rogue nous fait étudier en Défense contre les Forces du Mal. »

Dire du mal de Severus Rogue était un sujet fédérateur et inépuisable. Avec un peu de chance, ça ferait oublier à la Serdaigle sa déprime. Au moins le temps d'une conversation.


Dernière édition par Nils Sullivan le Mer 3 Juin - 0:13:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé]   Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé] EmptySam 4 Avr - 21:03:30

[hj] Enfin répondu! Je t'ai mis dans une situation un peu bizarre, Clarisse n'est pas quelqu'un de normal, il faut donc s'attendre à des réactions pas normales du tout, en voilà une bonne illustration. Ceci dit, si tu trouves que j'ai poussé le bouchon un peu loin je peux éditer sans soucis. ... la fatigue excusera sans doute une partie de ce post pas super... [/hj]

Tandis qu’elle mordait mollement dans le délicieux gâteau offert par Nils, le garçon s’assit à côté d’elle, silencieux. Clarisse mâcha mécaniquement, sans réfléchir à ce qu’elle faisait, sans se rendre compte de ce qu’elle faisait, sans que la saveur douce et sucrée du muffin ne parvienne à ses papilles endormies. Il fallait donc croire que son état était devenu général et que ce n’était pas seulement son cœur qui se mettait en berne mais tout son organisme qui boudait et devenait insensible. Son esprit allait-il suivre le même chemin ? Se désensibiliser, se détacher de tout pour ne plus souffrir ? Peut être était-ce là la solution tant cherchée et attendue. Si elle arrivait à prendre suffisamment de distance avec le reste du monde, à se convaincre que tout ce qui ne dépendait pas d’elle ne lui importait pas alors peut être parviendrait-elle à ne plus saigner à chaque fois que le destin portait un coup bas à ses proches. Peut être lui serait-il possible de ne plus se sentir mourir quand sa grand-mère était blessée. Elle avait déjà commencé plus ou moins à ne plus s’attacher aux autres, du moins avait-elle essayé depuis cette année en se coupant des autres, en se fermant au monde extérieur, depuis qu’Aïlin l’avait abandonné en fait…

Mais sa famille !

La jeune fille avait beau sembler souvent froide et distante avec son regard bleu perdu et vide, elle était de nature à s’attacher aux gens et à les aimer profondément et à souffrir ensuite lorsqu’elle les perdait. Si elle avait réussi à faire le vide autour d’elle à Poudlard, à ne plus fréquenter personne, elle ne parviendrait pas à reléguer ceux de son sang au rang d’étrangers insignifiants. Leur empreinte était trop profonde dans son cœur de moineau pour qu’elle soit capable d’un acte aussi odieux. Ils étaient beaucoup pour elle. Une larme coula le long de sa joue encore mouillée par ses pleurs précédents. Entrée dans une torpeur irréelle, la rousse avala sa bouchée de muffin, qu’elle avait mâché comme une automate pendant de longues minutes. Mécaniquement, elle porta le reste de la pâtisserie à sa bouche, inconsciente des interrogations du blond à ses côtés. Sa faculté innée d’occulter la présence des gens avait de nouveau frappé et Clarisse avait pour ainsi dire oublié qu’elle n’était pas seule. Elle n’était même plus vraiment consciente de l’endroit où elle se trouvait ni se son propre corps, comme souvent dans ces cas là.


_Je t'ai vue pendant le cours de Bachelard, hier... T'as été brillante, avec les plantes carnivores.

Lentement, les paroles du rouge et or firent leur chemin jusqu’au cerveau embrumé de la rousse. Emergeant des profondeurs obscures de ses réflexions, elle arriva progressivement à donner un sens aux mots qu’elle avait capté puis parvint à reconstruire péniblement la phrase, comprenant vaguement qu’il s’agissait d’un compliment. La pauvre fille était dan un état second, il lui fallait du temps pour reprendre pieds dans le réel, là, sur un rocher sur la berge du lac, à Poudlard. Finalement, après un léger blanc de quelques longues secondes, elle parvint à articuler quelque chose en réponse, sans vraiment comprendre ce qu’elle disait.

_ ..oh je.. merci..

Elle entendit résonner sa voix, faiblarde et tremblotante. Le son, pas vraiment agréable fut un brutal rappel à la réalité. Elle comprit enfin ce que le gryffondor lui avait dit et se souvint au contraire avoir été plutôt nulle et avoir cherché à échapper le plus longtemps possible à la confrontation tant redouté avec les terribles plantes carnivores. Elle se souvint de la panique qui l’avait assaillit, de la question qu’elle avait posée, ridicule et inutile, juste pour retarder encore un peu l’échéance maudite. Apparemment, elle avait fait bonne figure et le garçon, tout comme ses autres camarades n’y avaient vu que du feu, pensant sans doute qu’elle avait été fort intéressée par le sujet du cours, ce qui bien évidemment était faux. Il faut croire qu’elle avait réussi à donner le change, à moins que ce ne soit parce qu’ils la connaissaient mal…
Etrangement, alors qu’elle était encore dans le brouillard, elle ressenti le besoin de lui dire. De cesser de mentir et de faire croire qu’elle était super forte, de toute façon, après l’avoir vue larmoyer, il serait étonnant que Nils croie en Super Clarisse…


_ … j’étais t..t.. terri.. terrifiée… jjjj..je…su..susu..suis … t-t-t-ttrès, mamama…maladdddroi..tettete… j’a..j’ajaja..vv-vais.. peu peupeur…de..dé. ccclen..chchchc..dédé.déclen..clencher u..uuu..une cata caca catastro.oo.ophe…

Son terrible bégaiement qu’elle avait combattu jour après jour depuis son entrée à Poudlard était de nouveau de retour. Chassez le naturel il revient au galop ! La quatrième année devenait de plus en plus consciente de l’environnement qui l’entourait, de la présence du garçon sur le même rocher qu’elle mais elle était encore loin, trop loin pour parvenir à maîtriser quoi que ce soit. Elle se rendait compte qu’elle bégayait lamentablement, encore plus lamentablement que le soir de son arrivée à Poudlard, alors qu’elle était une petite fille perdue dans un endroit inconnu, et surtout une petite fille qui ne trouvait pas le mot de passe et craignait de passer la nuit dehors dans les couloirs froids et sinistres.
L’Ecossaise n’était pas encore suffisamment revenue du gouffre de ses songes pour pouvoir regarder le garçon. Les yeux toujours rivés droit devant elle, elle ne voyait pas l’étendue d’eau scintillante et calme du lac, balayée par une douce brise fraîche, pas plus qu’elle ne sentit un frisson la parcourir lorsqu’une bourrasque plus forte que les autres s’insinua sous sa cape.


_Moi ces bestioles me terrifient. Presque autant que les cochonneries que Rogue nous fait étudier en Défense contre les Forces du Mal

Un nouveau son. De nouveau la voix grave de Nils. Encore une corde jetée à Clarisse pour la remonter dans le monde sensible. Elle gagna un stade. Ses sens se réveillèrent peu à peu, très lentement. Elle commença par voir très faiblement le paysage devant elle, elle ne discernait pas les choses, seulement des formes sombres, presque sans couleurs. Puis elle sentit son corps autour d’elle, l’enveloppant, percevant la dureté du rocher sous elle et enfin les odeurs, celle du lac, des algues et de l’eau. Elle revenait à elle, peu à peu, grâce à Nils. Il devait continuer de faire du bruit, de parler ou sinon elle se reperdrait, elle en était à peu près persuadée. Mais elle n’avait pas la force pour l’instant de faire l’effort seule, elle avait besoin de lui, besoin de l’entendre lui parler. C’était la seule solution. Alors elle s’entendit murmurer quelque chose d’inattendu.

_ ..co..coconttti-nnnu .. ra-rrr-ra-cococonte mmm-moi queque-quelqueque cho-o-ose…

Elle comprit pas ce qui se passait. Pourquoi demandait-elle ça. Avait-elle vraiment parlé ? Tandis qu’un léger silence s’installait entre les deux élèves, Clarisse retombait peu à peu dans les ténèbres de son esprit. Elle ne se raccrochait plus qu’à une seule idée : il fallait que Nils parle, elle n’arrivait plus à se souvenir pourquoi mais il devait lui parler à tout prix. Le garçon, sain d’esprit allait sûrement la prendre pour une folle mais tant pis, elle n’arrivait pas à articuler correctement et si elle avait voulu ajouter quelque chose elle en était bien incapable pour l’instant. Il aurait raison de penser qu’elle était débile ou un peu autiste ou handicapée, il aurait raison de lui conseiller d’aller faire un stage à durée non déterminée à Sainte Mangouste. Et pourtant la Serdaigle espérait qu’il n’en ferait rien, mais qu’au contraire il comprendrait, si cela était possible que ce n’était que passager et qu’il suffisait qu’il lui parle assez longtemps pour la faire revenir totalement et ce serait gagné. D’ailleurs, elle n’était pas très loin, elle le sentait. C’était la première fois qu’elle était descendue aussi profondément, qu’elle s’était à ce point détachée de la réalité sans s’en rendre compte, la première fois qu’elle avait besoin de quelqu’un pour revenir là où elle était.
Mais elle y était presque…
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MessageSujet: Re: Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé]   Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé] EmptyLun 13 Avr - 22:46:50

Sans pour autant se laisser décourager, Nils ne put que constater avec surprise que la jeune fille serait manifestement difficile à réconforter efficacement. Le gryffondor eut également l'occasion de vérifier, si besoin était, qu'il n'était décidément pas doué pour ce genre de chose. Les relations humaines, il n'avait pas encore trouvé le mode d'emploi et fonctionnait encore beaucoup par tâtonnements, apprenant progressivement de ses erreurs. En l'occurrence, consoler une jeune fille désespérée par un événement inconnu, il n'avait encore jamais fait. D'où sa maladresse compréhensible, et le risque permanent qu'au lieu de remonter le morale de la Serdaigle, il l'enfonce encore plus six pieds sous terre. Il fallait donc faire preuve de prudence et de tact, ça, même lui était capable de le comprendre. Restait à vérifier qu'il était capable de l'appliquer.

Maladroitement, mais d'un geste aussi convaincu que possible, Nils posa sa main sur l'épaule de sa congénère en pleurs. Il n'aurait pas su dire pourquoi, mais il lui semblait que la jeune fille était à cette instant loin, très loin de la réalité du lac, de ce rocher et du vent dans les arbres. Peut-être un peu comme quand Nils s'enfermait dans un monde rêvé dans lequel il jouait un rôle. Ou peut-être simplement comme quelqu'un qui veut fuir, qui refuse le monde réel. Il n'aurait su dire, et n'aurait même pas su se poser la question en ces termes. Mais il se sentait comme obligé de tout faire pour que Clarisse accepte sa présence, accepte de revenir dans le parc de Poudlard, même si ce parc était peuplé de lettres porteuses de mauvaises nouvelles. Il esquissa un sourire quand la jeune fille le remercia pour son compliment, sentant une bouffée d'assurance monter en lui.

Il ne resta toutefois pas rassuré bien longtemps. A peine la jeune fille avait elle réussi à articuler un mot de remerciement qu'elle sombra de nouveau, sa tête s'enfonçant dans ses bras, le regard perdu loin de Nils, et qu'elle se mit à bégayer quelque chose qu'il ne comprit pas intégralement, percevant juste des mots comme « terrifiée » ou « catastrophe »... Et maintenant, qu'est ce qu'il était censé faire ? Instinctivement, il passa son bras derrière la nuque de Clarisse pour aller s'emparer de son autre épaule, de manière à la rapprocher un peu de lui, comme si la proximité géographique pouvait avoir un effet réconfortant sur la serdaigle angoissée. Il resta cependant désespérément muet, par crainte d'une maladresse, préférant ne rien dire plutôt que de prononcer un mot de travers qui aurait fait pire que mieux. Il se contenta dans un premier temps de fixer la jeune fille, essayant d'attraper son regard pour lui signifier son empathie et sa compréhension. Rien de plus intelligent ne lui venait cependant à l'esprit...

Heureusement, ce fut la petite rousse qui prit la parole avant qu'il ait eu le temps de réellement paniquer. Et elle eut l'excellente idée de le lancer sur un terrain qu'il maîtrisait nettement mieux : elle lui demandait de parler ! Ça, il savait faire. Raconter une histoire, dire quelque chose, n'importe quoi, même stupide, ça il savait faire ! Il avait appris ça il y a longtemps, et il n'était pas impossible que sa capacité à divaguer sur des sujets plus ou moins farfelus soit l'un des talents légués par sa famille adoptive, autant son père que ses deux frères. Un large sourire sur le visage, il raffermit son étreinte sur l'épaule de Clarisse tout en prenant la parole avec tout l'entrain dont il se sentait capable.


« Au fait, c'est bientôt la saison du quidditch ! Serdaigle joue contre Serpentard, c'est ça ? Vous allez les écraser, nous on n'en a fait qu'une bouchée et encore, sans forcer ! Clouez le bec à la famille Mac Lane, je les déteste... Et Haley Lidekker aussi, je l'aime pas ! Et en plus, leur directeur est Rogue... Tu sais qu'il m'a mis un P l'autre jour en défense contre les forces du mal ? Tout ça parce que je n'ai pas utilisé un de ses stupides sortilèges pendant son stupide cours sur une bestiole stupide ! Heureusement qu'il y a des professeurs gentils, comme Bachelard... lui je l'aime bien ! »

Il avait prononcé toutes ses phrases d'une traite, quasiment sans reprendre son souffle. Elle n'avait pas vraiment de liens entre elles, sauf dans la tête du rouge et or qui les avait dites comme elles lui venaient. Il ne s'était arrêté que pour respirer un instant et observer la réaction de sa congénère, qu'il espérait positive. Préférant ne pas s'emmurer dans un silence stérile, il reprit de plus belle, repartant sur tout autre chose uniquement pour occuper l'espace et ne pas laisser Clarisse replonger dans sa déprime, et affichant son plus large sourire.

« Tu connais l'histoire de la harpie, du farfadet, et du mimbulus mimbletonia ? »

[non, tu ne la connais pas, et moi non plus, alors chuuuut XD]


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MessageSujet: Re: Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé]   Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé] EmptyJeu 16 Avr - 9:58:31

L’esprit embrumé, loin de tout, du lac, du rocher sur lequel elle était assise, de Nils aussi, le pauvre Gryffondor qui était venu à son secours, la Serdaigle s’accrochait de son mieux dans le brouillard qui enveloppait sa conscience. Elle ne voulait pas replonger dans un songe. Non, au contraire, elle voulait revenir à la réalité, elle voulait que tout ça s’arrête. Partir ainsi dans ses délires intérieurs ne résolvait rien. Elle avait toujours été une petite fille rêveuse mais ces derniers temps, cet aspect de sa personnalité avait prit des proportions un peu exagérées et voilà où ça la menait. Elle allait finir par se faire enfermer dans un asile pour sorciers cinglés et sa famille viendrait lui rendre visite quelques fois le dimanche, comme on emmène ses enfants au zoo lancer des cacahuètes aux singes. Enfin pour l’instant, le plus important n’était pas tellement ce que pensaient d’elle les gens mais de se sortir de là.

Heureusement, au lieu de s’enfuir en courant et en hurlant « au fou », au lieu de prendre peur devant quelqu’un de si bizarre, le rouge et or sembla très heureux de pouvoir parler et s’exécuta sans se faire prier. Il se mit à parler, déversant un flot de parole continu et pourtant décousu aux yeux ou plutôt aux oreille d’un quelconque auditeur. Mais pour Clarisse ça n’avait pas d’importance. Au début, elle ne comprit pas ce que lui racontait le jeune homme, elle entendit simplement sa voix d’adolescent, à mi-chemin entre une voix grave d’homme adulte et celle d’un enfant. Elle était même plutôt agréable et la quatrième année s’y accrocha comme à une bouée de sauvetage. Et puis… peu à peu, elle reprit pieds dans le monde réel. Le lac reprit forme devant elle, tandis que la terre sous ses pieds reprenait de la consistance et que le froid lui mordait gentiment le visage.

Alors que Nils achevait sa tirade en évoquant son amour pour Bachelard, Clarisse quoi qu’encore un peu déboussolée reprenait vie. Elle se rendit compte à quel point ce qu’elle venait de vivre était dangereux, avant d’imaginer ce que pouvait en penser son camarade lion. Plus pâle que la mort, elle reprit rapidement des couleurs tandis que la honte lui montait aux joues. Que devait-il penser d’elle ? Sans aucun doute, il devait la prendre pour une folle. Cependant épuisée par ses pleurs et son combat contre elle-même, oui je sais que ça peut sembler étrange ou même idiot, mais c’était comme ça, ne cherchez pas à comprendre si vous êtes sain d’esprit, Clarisse ne l’est pas et il serait dommage que vous soyez atteints par sa faute. Comme je disais, fatiguée, elle se laissa aller contre Nils qui de toute façon la tenait déjà à moitié dans ses bras. Elle n’était pas du genre à profiter de la situation et ce n’était pas non plus dans ses habitudes de se laisser consoler par des quasi-inconnus, mais il fallait bien avouer qu’un contact humain c’était tout de même réconfortant et agréable.

A cet instant, elle ne pensa pas, étonnement, à la dernière fois où quelqu’un l’avait prise dans ses bras. Et c’était très bien comme ça. Il était inutile de remuer le couteau la plaie alors que celle-ci tendait à se refermer, définitivement.


_Tu connais l'histoire de la harpie, du farfadet, et du mimbulus mimbletonia ?

Clarisse sourit doucement.

_ Oui…

Le monde réel n’était pas si mal au fond. Oui elle connaissait cette histoire, et elle l’adorait. Elle était à la fois drôle et moralisante : une histoire pour enfants quoi ! Elle songea un instant à ne rien dire de plus, se taire et profiter du silence. Et puis finalement, elle se rendit compte que ce choix-là n’existait pas. Nils avait droit à une explication au moins partielle. Bien sûr, il ne demandait rien mais il aurait été très impoli de le laisser dans l’ignorance après ce qu’il venait de faire pour elle. L’Ecossaise ne savait pas trop quoi lui dire, où devrait-elle s’arrêter ? Jusqu’à quel point pouvait-elle faire confiance à quelqu’un qu’elle n’avait croisé que deux ou trois fois dans les couloirs ? Ses rapports avec les autres humains étaient tellement compromis qu’elle n’en savait rien. La Serdaigle accordait un peu sa confiance à l’instinct. Des fois ça marchait, des fois pas… c’était le jeu… et elle était alors très déçue. Mais inutile de penser à des choses tristes, elle en avait eu sa dose pour la journée.

_ Je… Merci beaucoup.. tu.. tu dois me prendre pour une folle… tu ne serais pas le premier ni le dernier…

Un sourire triste étira ses lèvres. Presque tout Poudlard la regardait d’un drôle d’œil.

_ .. mais je… c’était une lettre de mon grand-père. Will, enfin ma grand-mère a… a été attaquée par des mangemorts et elle a faillit mourir…et je… c’est pour ça…

Elle avait prononcé ces paroles d’une voix étrangement calme, s’embrouillant très peu dans ses propos. Elle avait repris le dessus, l’orage était passé, le bégaiement presque envolé. On aurait presque pu dire que la vie était belle sauf qu’elle ne l’était pas. La jeune fille réalisait pour la première fois ce que signifiait le mot mangemort, ce qu’il représentait, le danger qu’il inspirait et la terreur qu’il répandait. Tout le monde était sur la sellette et si jusqu’à présent sa famille avait été épargnée, cette situation n’était pas faite pour durer. La petite avait pensé que ça n’arrivait qu’aux autres mais non, la vie étant ce qu’elle était, ça n’arrivait pas qu’aux autres et ça vous faisait mal. Enfin, l’important restait tout de même que sa grand-mère soit hors de danger à l’heure qu’il était.

Mais tout ça ne devait pas intéresser Nils et la jeune fille devait l’ennuyer plus qu’autre chose avec ses histoires. Elle lui avait donné une petite explication pour qu’il ne la prenne pas pour une cinglée mais il fallait avouer qu’elle n’avait pas trop envie de s’éterniser sur le sujet. Se redressant légèrement, elle jeta un coup d’œil admiratif au lac. Ce que c’était beau ! Même si cette heure de la journée n’était pas la plus impressionnante, l’étendue d’eau qui couvait le calamar géant à leurs pieds n’est était pas moins belle et étoilée. Détournant le regard, ses yeux tombèrent alors sur la petite flûte que le garçon avait amenée avec lui. Un petit instrument dont la rouquine ne savait pas se servir certes, mais dont elle savait que l’on pouvait tirer d’excellentes et douces sonorités. Piquée d’une soudaine curiosité, elle demanda à son camarade tout en désignant l’objet de la main :


_ Tu sais jouer ? A l’école moldue ou j’allais avant l’enseignante voulais nous apprendre… mais… je ne crois pas avoir d’aptitude pour la musique…

Un petit rire lui échappa. Oui elle était même déplorablement mauvaise et faisait fuir tout le monde, les mains sur les oreilles lorsqu’elle se mettait à souffler dans l’instrument. Peu de temps après ses piètres débuts, l’institutrice avait renoncé à son projet et s’était contentée de proposer l’activité en option aux élèves doués et volontaires, ce qui n’était pas plus mal…
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MessageSujet: Re: Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé]   Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé] EmptyVen 24 Avr - 10:02:05

Au fur et à mesure qu'il parlait et qu'il débitait des inepties, Nils sentait progressivement sa camarade bleu et bronze reprendre vie. Elle accepta son étreinte, se laissant aller contre lui, ce qu'il interpréta comme un signe de vitalité encourageant. Cela le renforça dans son idée de parler autant que possible, et le rassura sur sa capacité à consoler les gens. C'était une qualité qu'il ne se connaissait pas, et la découvrir de la sorte ne manqua pas de flatter son égo. La jeune fille semblait peu à peu revenir auprès de lui, comme chassant les fantômes qui la tourmentaient, au moins provisoirement. Nils ne demandait pas mieux : il n'avait juste pas envie qu'elle lui claque de nouveau entre les doigts et qu'elle l'oblige à déployer une nouvelle fois des trésors de sensibilité et de tact pour la ramener dans le monde des vivants. Une fois, c'était intéressant, deux fois, ça allait le lasser. Bref, continuer à parler, occuper l'espace, répondre à ses questions, agir comme deux êtres sociaux, et oublier ce qui venait de se passer. Ça ne commencerait pas par la désopilante histoire du farfadet, de la harpie et du mimbulus mimbletonia, puisqu'à son regret, Clarisse lui déclara qu'elle la connaissait déjà. Dommage, il adorait la raconter, ça le faisait toujours rire même s'il la connaissait déjà par cœur.

Avec un sourire qui lui parut forcé, la jeune fille s'excusa pour ce moment il est vrai quelque peu gênant. Cependant, Nils était à des lieues de la trouver folle... S'il y avait bien une chose qu'on apprend vite quand on s'appelle Nils Sullivan, c'est les plus fous ne sont pas forcément ceux que l'on croit, loin de là ! Lui-même, n'avait-il pas été catalogué dans le registre des gentils abrutis par de nombreuses personnes, à la suite de blagues foireuses ou de réactions imprévisibles ? Il avait cependant appris à passer loin au-dessus tout ça, laissant les critiques et les moqueries lui rebondir dessus, et préférant s'attarder sur les quelques personnes auxquelles il tenait, et qui l'acceptait avec ses... excentricités. Il en arrivait même à ne pas comprendre comment on pouvait mal prendre les critiques, alors qu'il était si simple de se rendre compte que celles-ci n'avaient aucune importance et qu'il suffisait de laisser couler pour mener la belle vie. Il adressa à la jeune fille un sourire qui n'avait, lui, rien de feint.


« Toi, folle ? Tu rigoles ? Attends, tu m'as vu un peu ? »

Inutile de dire que la suite de la conversation fit beaucoup moins sourire le Gryffondor. Forcément, si sa grand-mère avait été attaquée par des mangemorts et était au seuil de la mort, ça n'incitait pas à être de bonne humeur... Un court instant, Nils imagina sa réaction si quelqu'un de sa famille proche était tué par un mage noir. Que ferait-il si Livious se faisait attaquer ? Ou si son père mourrait soudainement ? Il n'en avait aucune idée... Mais il était possible que dans ce genre de cas, le Nils jovial, souriant et blagueur disparaisse violemment. Étant en temps normal quelque peu du genre rancunier, il était probable que cela se transforme alors en soif de vengeance. Voilà qui serait bien étrange.

Courageusement, le blond ne chercha pas à accrocher le regard de sa camarade, le perdant plutôt dans l'eau tremblante du lac. Un silence s'installa, contrairement à sa volonté initiale. Contrairement à tout ce qui pouvait faire du bien à Clarisse. Un voile passa sur le visage du jeune garçon. Ça n'était pas habituel chez lui. Tellement peu habituel, tellement peu « Nils », que ça ne pouvait pas durer bien longtemps. Rapidement, il reprit contenance, desserra son étreinte sur les épaules de Clarisse, et bondit en avant, au pied du rocher, retrouvant rapidement son habituel dynamisme.


« T'inquiète. Je suis sûr qu'elle va bien. De toute façon les mangemorts sont trop bêtes pour lancer correctement un maléfice. »

C'était à peu près tout ce dont il était capable. Parler, sans aucun sérieux, et essayer de ne pas laisser s'installer la tristesse et la pitié. Pour des remarques plus constructives, on repassera. Réagissant à la question de Clarisse, et toujours dans l'optique de ne pas laisser le moindre silence, il tendit le bras et se saisit de sa fidèle amie la flûte traversière, enfermée dans son écrin. En y repensant, c'était l'objet qu'il possédait depuis le plus longtemps. Elle lui avait été offerte par son père adoptif quand il avait rejoint la famille Sullivan. Il lui avait fallu des heures et des nuits d'acharnement pour parvenir à en faire sortir un son correct, mais sa volonté de faire plaisir à Pierre avait fini par payer, et il était désormais un musicien émérite, capable de jouer toutes sortes de morceaux.

« Oui je me débrouille pas trop mal... »

Lui aussi avait appris la musique au contact d'un moldu. Il faut dire que les sorciers étaient, à de très rares exceptions près, d'une nullité confondante pour tout ce qui touchait à l'art. Nils envisageait la musique magique de la même façon que la musique électronique, c'est-à-dire comme un agrégat informe de sons artificiels, dépourvus de toute contenance, de toute sensibilité, de tout intérêt. Rien ne valait, à ses yeux, le doux son produit par le souffre d'un instrument à vent, ou la violence martelée d'une corde. Que des choses inventées par des moldus, en définitive.

« Toi aussi tu as grandi chez les moldus ? Mon père est moldu lui aussi. »

En réalité, Nils était de sang pur, mais il considérait définitivement Pierre comme son père. Ce qui faisait de lui, au moins dans sa tête, un sang-mêlé tout à fait assumé.


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MessageSujet: Re: Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé]   Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé] EmptyVen 1 Mai - 10:19:11

_Toi, folle ? Tu rigoles ? Attends, tu m'as vu un peu ?

Euh et bien à dire vrai non, pas exactement. La Serdaigle était du genre à ne pas se mêler aux autres et s’il est vrai elle avait eu quelques amies par le passé, elle se contentait alors de rester avec elles sans chercher à lier de nouvelles connaissances. Bien évidemment, les racontars traversaient Poudlard en tous sens, se répandant depuis les cachots enfouis des serpents à la haute tour inaccessible des aigles en passant par le terrier des blaireaux et l’antre des lions, mais il ne lui semblait pas avoir entendu quoi que ce fut à propose du garçon ou alors elle avait oublié, ce qui était bien plus probable. Alors non, elle était désolée mais elle ne l’avait pas bien « vu » justement. Et puis comme ça, il avait l’air parfaitement non pas normal car ce mot pour la rousse ne signifiait rien mais sain d’esprit pour ce qu’elle pouvait en juger. Ce que le Gryffondor avait voulu dire échappait à sa camarade mais qu’importe au fond ? Puisqu’il aurait été mal venu de répondre, et que la question avait des airs de question rhétorique, Clarisse se contenta de poursuivre la conversation.

Elle lui expliqua donc la raison de sa tristesse sans donner au cinquième année trop de détails inutiles et qu’elle-même ne possédait pas. Elle ne souhaitait pas s’appesantir sur le sujet, même si elle se devait de l’aborder, elle se contenta de quelque chose un brin général mais résumant parfaitement la situation. Ce à quoi le rouge et or répondit quelque chose à quoi Clarisse ne s’attendait pas. C’était certainement pour lui remonter le moral qu’il disait que les mangemorts étaient tous plus bêtes que leurs pieds mais cette affirmation n’eut pas l’effet escompté. Pourquoi juger les gens simplement par rapport à leur appartenance à tel ou tel autre groupe ? Alors c’était donc ainsi, les intelligents du côté des bons et les bobets du côté des méchants ? Bizarrement, elle se sentit comme attaquée par ces paroles. Si jusque-là elle n’avait pas fait le rapprochement entre le mot « mangemort » et son oncle Sayannel, le grand et beau viking qu’elle n’avait rencontré qu’une seule fois à Prés-au-Lard mais qu’elle portait dans son petit cœur d’oiseau, elle eut la désagréable impression que l’honneur du bel homme était visé. Il n’en fallut pas plus pour que la connexion soit établie et qu’elle s’interroge sur l’implication du blond. Avait-il un rapport quelconque avec la tentative ratée qui avait frappé Will ? Etait-il mêlé de près ou de loin à cette affaire ? Elle l’ignorait, simplement son cœur d’enfant refusait de croire une chose pareille. L’homme s’était montré à visage découvert et de plus il tenait encore trop à Océane pour la blesser, même indirectement.

L’esprit assaillit par de trop nombreuses et douloureuses interrogations, la jeune fille préféra changer de sujet et en choisi un beaucoup plus léger : la musique. Elle ne pouvait pas parler de son oncle, c’était trop dangereux et défendre l’honneur des mangemorts aurait été très mal venu. N’allez pas en tirer des conclusions hâtives. Clarisse n’était ni pour Voldemort ni pour Dumby, en fait le bien et le mal avaient dans sa tête d’autres définitions que celles qu’on leur accorde plus communément. En bref, savoir que Sayannel était mangemort ne l’empêchait pas de l’apprécier et de rechercher sa compagnie, même si elle n’adhérait pas à certaines idées véhiculées par les mages noirs et le fait qu’il ait assassiné des gens ne l’avait pas retenue de se blottir dans ses bras.


_Toi aussi tu as grandi chez les moldus ? Mon père est moldu lui aussi.

La question de Nils la prit un peu de court. En évoquant ses classes avec les moldus, elle aurait bien dû s’attendre à la curiosité de son interlocuteur. En général, les Gryffondors étaient des gens pour qui la pureté du sang n’importait pas, elle ne risquait donc pas de se faire rembarrer, comme le confirma le garçon en lui expliquant que son père était un moldu. La seule chose qui chiffonna l’aiglonne fut le « aussi » qu’il ajouta en bout de phrase, comme si elle venait de lui révéler que l’un de ses parents au moins n’avait pas de sang magique dans les veines. La rousse ne considérait pas cela comme un handicap et se fichait bien de savoir si telle ou telle personne n’avait que des sorciers dans sa famille. Ça n’avait jamais été l’arbre généalogique d’un homme ou quelques gouttes de son sang analysées par des cinglés qui faisaient sa valeur, ce n’était pas maintenant et avec elle que ça allait commencer. Vous allez me dire que pour quelqu’un dont le grand-père est un sang pur, il était facile de tenir un pareil discours. Je vous répondrai que vous connaissez mal Clarisse.

Un peu gênée, elle lui répondit tout de même.


_ Oh euh… en fait pas vraiment. C’est… compliqué. Mes parents sont tous les deux sorciers mais mon père est né chez les moldus.. et.. comme il a été élevé par eux, il n’a pas voulu que nous grandissions uniquement dans la culture sorcière, du coup il nous a inscrit l’école moue la plus proche et quand on a reçu nos lettres pour Poudlard, on a raconté qu’on avait été envoyés dans un collège privé…

On… enfin surtout Lilian parce qu’en ce qui la concernait, les petits moldus ne l’avaient jamais aimée. Comme elle n’avait parmi eux aucun ami, elle n’avait dû mentir à personne puisque personne ne lui avait posé de question, trop heureux qu’ils étaient de se débarrasser du vilain petit canard qui ne leur ressemblait pas. Ils étaient contents, ça tombait bien elle aussi, moins elle voyait leurs sales têtes de gamins trop fiers et mieux elle se portait. Son cadet quant à lui avait gardé contact avec certains énergumènes du village et il arrivait à la rouquine d’en croiser un au cottage, au hasard de ses déambulations dans le cottage. Rencontres peu agréables mais fort heureusement brèves et rares. Il ne faut pas croire non plus que Clarisse n’aimait pas les moldus, simplement ceux qu’elle avait côtoyés ne lui avaient pas laissé un bon souvenir alors elle évitait au maximum leur présence. Déjà que les sorciers la trouvaient bizarre… alors les moldus, je ne vous raconte même pas !

En riant d’une drôle de façon, elle ajouta.


_ Si tu veux mon avis, ils ne sont pas totalement dupes. Ils voient bien que nous sommes différents même s’ils n’arrivent pas à en identifier la raison… mais peut importe au fond…

Après tout, le plus important restait qu’ils ne découvrent jamais la vérité, même s’ils en avaient une très forte intuition, tant qu’elle ne serait pas confirmée, tant qu’ils n’avaient pas de preuve et que leur sens logique et rationnel leur interdisait d’accorder du crédit à une telle aberration, les sorciers étaient tranquilles. Et puis, qui les croirait ? La magie avait cela de bien qu’elle était aisée à dissimuler, les moldus étant convaincus qu’il ne s’agissait là que d’histoires de grands-mères que l’on racontait aux enfants le soir pour les endormir ou leur faire peur mais qui aux yeux d’un adulte sont stupides. Et pourtant, la magie existait depuis la nuit des temps, bien avant même que l’homme ne fasse sa première apparition en ce bas monde.
La jeune fille laissa un instant son regard dériver au gré des vaguelettes ridant la surface du lac, songeant que la vie était injuste, octroyant à certains un don pour la magie, l’accès à la connaissance tandis que d’autres passaient leur vie à en ignorer l’existence. Oui la vie était bien injuste, blessant certains tandis que d’autres vivaient. Pourquoi ? Personne n’en avait la réponse, il fallait bien mourir un jour ou l’autre, voilà tout. Voilà tout ? Non, ce n’était pas juste de mourir comme ça, par la volonté d’un autre, alors que l’on n’avait rien fait de mal ou de répréhensible. Et puis répréhensible aux yeux de qui d’abord ? De nouveau la Serdaigle était habitée de pensées agitées qu’elle ne pouvait partager avec son camarade. Elle ne souhaitait pas s’y abandonner, pas ici, pas maintenant. Ses interrogations trouveraient leur réponse plus tard, pour l’heure, elle avait juste envie de penser à autre chose.

Avisant la jolie flûte traversière amenée par le garçon et puisqu’il lui avait affirmé qu’il se débrouillait plutôt bien, pourquoi ne ferait-il pas ce pourquoi il était venu ? Se tournant vers Nils, elle planta son regard brillant d’une douce lueur bleue dans ses prunelles chocolat de son camarade.


_ Tu saurais jouer quelque chose de léger et de gai ? Même si je suis nulle pour en jouer, j'aime bien écouter...
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MessageSujet: Re: Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé]   Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé] EmptyDim 3 Mai - 14:37:23

Malgré son peu d'expérience des relations sociales « normales » et son habituel manque de discernement, Nils était loin d'être stupide. Il était notamment à peu près capable de comprendre quand quelque chose gênait quelqu'un. Et c'était le cas en l'occurrence : Clarisse était perturbée et n'avait pas envie de prolonger la conversation sur sa grand-mère et sur les mangemorts. Respectant cela et n'ayant aucune envie de voir la jeune fille repartir on ne sait où à cause d'une phrase malheureuse, il n'en rajouta pas. Mais ce qu'il avait dit tenait toujours : dans l'esprit un peu simplet et binaire du Gryffondor, les mangemorts étaient les méchants, et par conséquent ils étaient forcément bêtes, laids et très cruels. C'était toujours comme cela que ça se passait dans les histoires de moldus que lui racontaient son père et ses frères, il n'y avait pas de raison pour que la réalité soit foncièrement différente. Bien qu'il n'ait jamais croisé de mangemorts en dehors des récits terrifiés qu'il avait entendus de-ci de-là.

Fort heureusement, la petite rousse semblait nettement plus à l'aise quand il s'agissait de parler de son enfance passée dans un collège moldu. Enfin, « à l'aise », n'oublions qu'on parle de Clarisse, tout est relatif... Toujours est-il que pour la première fois, elle parvint à articuler trois phrases consécutives sur le même sujet, sans les entrecouper de silences gênés ou de regards perdus dans le lac. Alors, certes son ton était toujours peu assuré et on ne pouvait pas dire qu'elle respirait la bonne humeur et l'assurance, mais c'était déjà un très net progrès par rapport à ce qu'elle avait pu montrer auparavant. De plus, Nils était lui aussi relativement intarissable sur le sujet de la vie chez les non-sorciers.


« Mon père est comédien, il fait du théâtre chez les moldus. Il est très doué ! Tu as déjà vu du théâtre moldu ? »

Comme en matière de musique, Nils trouvait les moldus bien meilleur que les sorciers pour tout ce qui touchait au théâtre ou aux spectacles en général. Le blond débordait d'admiration pour l'ingéniosité qu'ils mettaient en place pour contourner les contraintes techniques, là où un sorcier n'avait qu'à agiter sa baguette. Le théâtre moldu était on ne peut plus authentique. Et comme Pierre était très doué dans cet art, il était devenu l'idole du petit Nils, qui s'il n'avait été sorcier aurait sans doute choisi de marcher sur les traces de son père adoptif. Las, il finirait sans doute fonctionnaire au ministère de la Magie, ou au mieux journaliste. Ce qui ne l'empêcherait de continuer à vivre au contact de ceux avec qui ils avaient grandi, que ce soir son père ou ses amis, tous moldus. De manière générale, Nils était fasciné par tout ce qui n'était pas magique.

« Si tu as grandi avec des enfants moldus, tu es peut-être déjà allée au cinéma ? Tu as déjà regardé la télévision ? »

La télévision avait elle aussi toujours été un grand objet de fascination pour le petit dernier des Sullivan. Petit, il avait découvert cet étrange objet qui lui offrait une distraction quotidienne. Il trouvait aberrant que jamais les sorciers, avec leur magie, n'aient pensé à inventer un véritable équivalent à ce distributeur de divertissement massif. Les films et les dessins animés faisaient partie, depuis bientôt cinq ans, des choses qui lui manquaient le plus depuis qu'il était arrivé à Poudlard. Certes, il y avait d'autres avantages à vivre à l'école des sorciers, mais ne pas avoir de télévision, c'était gênant.

Heureusement, il avait pu apporter à Poudlard d'autres objets de son enfance, au premier rang desquels sa fidèle flûte traversière, qui l'avait accompagné jusqu'au bord de ce lac, en même temps qu'une poignée de gâteaux. Clarisse semblait s'intéresser à l'instrument, lui demandant même de jouer quelque chose d'aussi entraînant que possible, sans doute pour lui remonter le moral et s'assurer qu'elle ne se plongerait pas de nouveau dans une silencieuse déprime. Il était tout disposé à le faire, après tout, s'il jouait de la musique, c'était avant tout pour partager. Dans son optique, il était inutile de passer sa vie à souffler dans une flute devant sa glace ou seul au bord du lac. Il serait donc ravi de montrer un peu à sa camarade ce qu'il était capable de faire avec cet instrument.


« Bien sûr. Je vais te jouer un truc que mon père m'a appris, pour son théâtre. »

C'était un morceau gai, dont Nils trouvait qu'il donnait envie de taper dans ses mains pour battre la mesure. Il avait appris à le jouer pour accompagner une pièce de son père, qu'il aidait souvent en tant que musicien. Se saisissant de sa flûte, il joua deux ou trois notes pour en vérifier le son, puis débuta la mélodie.


Dernière édition par Nils Sullivan le Mer 3 Juin - 0:18:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé]   Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé] EmptyDim 3 Mai - 16:58:45

Alors que Clarisse achevait une explication qu’elle jugeait très simplifiée de sa situation par rapport aux moldus, il se trouva que Nils maîtrisait allègrement le sujet. Ce garçon était vraiment loquace et maîtrisait à merveille la parole. En même temps il était normal de savoir parler, la bleue et bronze aurait dû s’en apercevoir depuis longtemps. Elle appartenait à une minorité de personnes pour qui parler était stressant et difficile avec à chaque fois le risque d’un bégaiement. En bref, elle qui était déjà timide de nature n’avait pas été gâtée ni aidée des dieux dans cette difficile entreprise qui est de s’exprimer à haute et intelligible voix. Enfin il ne fallait pas non plus la voir comme une pauvre malheureuse non plus, depuis son entrée à Poudlard, elle avait fait de gros progrès. Peut être que fréquenter autant de monde avait du bon finalement ! Sait-on jamais…

Bof.


_Mon père est comédien, il fait du théâtre chez les moldus. Il est très doué ! Tu as déjà vu du théâtre moldu ?

Comédien. Ça devait être sympa comme travail, le genre d’emploi où l’on passe la quasi-totalité de son temps à s’amuser tout en travaillant. Bien qu’étant une chose sérieuse, la Serdaigle considérait le théâtre comme un amusement. Interpréter des personnages devait être drôle, au moins jusqu’à un certain point, même si elle savait que derrière les mimiques amusantes qu’ils faisaient au public, chaque geste et regard était étudié et réglé au millimètre près. Un travail fastidieux au final, long et laborieux avec le risque incessant que la représentation ne plaise pas. Bien sûr en contrepartie de tant d’efforts et d’heures passées à répéter toujours le même texte, il y avait la satisfaction et l’émotion lorsque les spectateurs appréciaient la pièce ainsi que le jeu des acteurs. Mais est-ce que le jeu en valait vraiment la chandelle ? Pas sûr, la jeune fille était certaine qu’elle aurait déprimé très vite si elle avait été à la place du père de Nils. Enfin s’il faisait ce métier c’est qu’il y trouvait son compte et si son fils le disait doué, il devait même s’épanouir là-dedans.

S’épanouir.. genre comme Océane ?! Un goût amer lui brûla les papilles. Sa mère à elle était journaliste et elle adorait son travail. Le problème c’est qu’en partant faire des reportages aux quatre coins du monde, la fringante jeune femme ne voyait pas beaucoup ses enfants. Même si Clarisse savait qu’elle faisait au mieux, elle ne pouvait s’empêcher de lui en vouloir un peu à cause de ça, à cause des anniversaires, des Noëls, des vacances ratés à cause de son absence. A chaque fois ça avait été la même chose, ou du moins très souvent, elle envoyait un hibou pour dire qu’elle arriverait dans tant de jours et puis au dernier moment, elle annulait sous mille et un prétexte. Pas facile à vivre quant on est une petite fille mais l’aiglonne avait toujours serré les poings, il fallait dans ses moments là consoler Lilian qui lui ne comprenait pas et était très déçu, quoi que pas autant qu’elle. Le père de Nils était-il comme ça ? A en juger la façon dont en parlait son fils, visiblement pas. Tant mieux pour lui. Le Gryffondor en devenait même intarissable, tandis que la jeune fille se demandait encore ce qu’elle allait bien pouvoir lui répondre.

Que devait-elle dévoiler ? Son problème, c’est qu’elle n’aimait pas tellement parler d’elle, non en fait, elle n’aimait pas parler tout court. Et puis à quel stade est-ce que la discussion se transformait en confidences ? L’Ecossaise l’ignorait. Elle n’avait pas l’habitude, avec ses anciennes amies, se contenter de balancer un « oui » de temps en temps suffisait, elles parlaient pour dix mais là, le rouge et or l’invitait à un réel échange, et ce n’était pas facile de savoir que dire. Au moins, occupé à lui poser des questions et à lui raconter des choses sur son père et ses activités, la rouquine espérait que le jeune homme ne verrait pas son embarras. Par où commencer, à quelle question répondre en premier, quelle réponse donner, comment ne pas oublier une des questions du rouge ? Autant de choses que les gens normaux ne se demandaient pas, autant de choses que Clarisse elle n’était pas certaine de maîtriser. Cessant de réfléchir, c’était sans doute la clef, elle se lança.


_ Comme je te l’ai dit, mon père a tenu à ce que nous ayons les deux cultures alors il a tenu à nous emmener au théâtre quelques fois, il y en a un grand pas très loin ou à Edinburgh. Pour le cinéma, oui nous y sommes allés quelques fois, mon père assure qu’il faut se tenir au courant et que le septième art est une invention fabuleuse… et pour la télévision, c’est pareil, mais elle fonctionne difficilement à cause des perturbations dues aux ondes magiques…

Bien, maintenant qu’elle venait de répondre aux questions du jeune homme, elle se sentait d’humeur à lui donner par-dessus le marché un avis, sans qu’on ne le lui ait demandé. Si c’était pas merveilleux cette soudaine envie de communiquer. Bien sûr, elle ne souhaitait pas tout lui casser, lui qui semblait si enthousiaste à propos des moldus mais simplement lui exposer une opinion légèrement différente. En croisant les doigts pour qu’il ne le prenne pas mal, pour qu’elle ne soit pas une fois de plus maladroite avec les mots et profère des choses dissemblables à ce qu’elle avait initialement prévu de dire. Très clair tout ça.

_ . .. tu sais, je ne suis pas vraiment fan de tout ça, je veux dire une fois de temps en temps ça passe mais… pas trop souvent. En fait, je n’aime pas trop rester enfermée, je préfère être dehors, et pour le cinéma ou des trucs comme ça, il y a les livres…bien sûr, une bonne interprétation c’est super à voir, mais le problème c’est qu’on ne peut pas prévoir à l’avance

Elle s’interrompit, avec encore une fois la désagréable impression d’avoir raconté n’importe quoi. D’un autre côté, elle ne pouvait pas vraiment lui dire que si elle n’affectionnait pas ce genre d’endroit c’était en très grosse partie à cause des gens. Bah oui, une représentation on ne la fait pas pour une ou deux personnes mais bien pour une salle entière, soit en chiffre … beaucoup, beaucoup, beaucoup de personnes parmi lesquelles il s’en trouvait toujours un trop grand nombre aux yeux de Clarisse pour vous scruter. Tous ces gens la mettaient mal à l’aise et ce depuis son enfance. Elle avait même presque failli refuser d’aller à un bal avec Aïlin à cause de cette peur de la foule. Déjà faire tapisserie dans ce genre de manifestations était une épreuve, mais si en plus il fallait danser, être le centre d’attention de tous les regards, ça devenait au-dessus de ses forces. La maigrichonne ne préféra pas aborder cet aspect de sa personnalité avec Nils. Elle ne le connaissait pas assez pour ça, elle avait trop de mal à en parler. Et puis évoquer mentalement son agoraphobie lui avait inévitablement fait penser à une chose interdite, une personne qu’elle devait à tout prix oublier. Mais il était associé à tellement de souvenirs qu’il était pratiquement impossible à l’adolescente de ne pas penser à lui.

Heureusement, elle vit rapidement son camarade rouge se saisir de sa flûte traversière et accepter de lui jouer quelque chose de léger. Une fois de plus, il mentionna son père, expliquant qu’il avait appris le morceau pour l’une de ses pièces. Impressionnant et à la fois étrange. Clarisse ne faisait pas grand chose avec sa famille, enfin si, elle faisait des choses avec eux, elle aurait même pu faire une très grande liste de ses activités extra-scolaires mais le tout s’était échelonné sur toute sa petite et insignifiante vie. Ses parents, elle ne les voyait pas souvent alors ils essayaient de se rattraper quand ils étaient ensemble mais à ses yeux ça ne valait pas.
La rousse se laissa tout de même entraîner par le son agréable et joyeux qui sortait de l’instrument, oubliant sa famille, ce qui était arrivé à Will, Aïlin. Laissant vagabonder son regard clair sur le paysage, elle ne put se retenir de taper discrètement du pied en rythme, s’abandonnant à la musique
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MessageSujet: Re: Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé]   Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé] EmptyMar 19 Mai - 16:39:59

Hum. Manifestement, Clarisse n'était pas sur la même longueur que son camarade rouge et or en ce qui concernait les réalisations culturelles des moldus. Pas habituée au théâtre, peu connaisseuse en matière de cinéma, pas amatrice de télé... Mais qu'avait-elle bien pu faire de son enfance si tout cela ne l'avait jamais attirée ? Sortir, lire des livres, certes. Mais ça ne valait tout de même pas un bon vieux film, une bonne comédie à regarder entre amis, où une joyeuse pièce de théâtre à partager avec la famille. Nils aimait les livres, pour sûr. Il n'avait pas trop eu le choix étant donné la famille qu'il avait eue : Matthias, notamment, était un mordu de littérature, et on croisait rarement Pierre sans un bouquin à portée de main. Dès son intégration à la famille Sullivan, Nils avait vu sa culture littéraire décuplée par ses frères adoptifs. Tout y était passé : romans comiques, fantastiques, policiers, écrits par des moldus comme par des sorciers... Et le blond n'avait eu d'autre choix que d'adorer tout cela, étant donné l'intégrisme dont pouvaient faire preuve ses frangins quand quelque chose leur plaisait vraiment. Mais il avait toujours perçu la littérature et les arts du spectacle comme deux divertissements complémentaires, apportant un plaisir différent, et qui pouvait avantageusement se compléter – d'ailleurs, qui sait, peut-être un jour les péripéties du monde des sorciers seraient elles un jour relatées dans un livre, puis dans un film ?
Nils avait toujours réussi à s'intéresser aux deux, devenant même relativement connaisseur dans plusieurs domaines artistiques. Il se fit toutefois la réflexion qu'il avait toujours la chance de disposer d'une intéressante quantité de temps libre, et d'une grande variété d'occupations. Ceci expliquait peut-être cela. Il évita donc d'en rajouter et de relancer la Serdaigle sur ce sujet.

Il se contenta de lui obéir et de tenir sa promesse, saisissant sa flute pour jouer son morceau. Il aimait beaucoup cette petite musique composée par Pierre. Elle lui rappelait de nombreux souvenirs joyeux relatifs à son enfance, de très bons moments passés avec les Sullivan, des images de soleil sur le campagne anglaise, de pique-nique en famille, de week-ends au bord de la mer... Le bonheur à la mode Nils. De son point de vue, il n'était pas besoin de partir faire le tour du monde et de combattre des dragons pour être heureux, pourvu qu'il était accompagné de ses fidèles frangins, et éventuellement de ses amis les plus proches. Quoiqu'en matière d'amis, le blondinet restait persuadé que mieux valait être seul que mal accompagné. Toujours était-il qu'en cet instant précis, sa flûte traversière à la bouche, le vent venu du lac sur le visage adoucissant l'air frais de cette fin d'hiver, Clarisse l'écoutant attentivement, il était pas trop mal. Après tout, il était venu dans le parc pour ça.

Quand il reposa son instrument, au terme du final enlevé qu'il appréciait particulièrement, il constata avec plaisir que Clarisse avait, comme à peu près tout ceux qui écoutaient cette musique, tapé du pied en cadence. Décidément, cette fille n'en finirait jamais de le surprendre et de lui dévoiler ses talents en matière de contre-pied. Parce que, d'accord, c'était une chose qu'elle parvienne finalement et à la surprise générale à enchaîner plusieurs phrases et même à exprimer un avis un personnel, mais qu'elle se montre réceptive à une musique gaie, c'était Byzance ! Voilà qui correspondait assez peu à l'image que Nils s'était faite de sa camarade, au travers de cette discussion mais également de tout ce qu'il avait pu apercevoir d'elle en cours depuis quatre ans qu'elle était à Poudlard. Taper du pied, ça c'était un signe de gaieté et de bonne humeur ! Tout allait soudainement pour le mieux dans le meilleur des mondes, et tout ça, c'était grâce à l'action du blond. Au moins dans son esprit. Et ne perturbons par le patient, ça lui fait tellement plaisir, et c'est tellement mignon un gamin content. Il reprit la parole tandis qu'un large sourire s'afficha en travers de son visage illuminé.


« Ça t'a plu ? J'aime beaucoup ce morceau... »

Après avoir rangé sa flûte dans son étui avec toutes les précautions d'usage, Nils se leva d'un bond du rocher sur lequel ils étaient posés depuis un moment maintenant. Il s'étira longuement, laissant le vent battre ses cheveux un peu trop longs. Bien, ils avaient longuement parlé, maintenant il avait envie de bouger. Il ne supportait de rester inactif trop longtemps. Il n'y avait pas de spectacle particulièrement intéressant à observer dans le lac, donc il fallait qu'il s'occupe. Qu'il bouge, qu'il coure, qu'il saute, qu'il s'active. Et pourquoi pas avec Clarisse, si elle était disposée à ne pas passer la journée sur son rocher ? C'était bien beau de lire des lettres déprimantes seule au bord du lac, mais ça n'était pas une vie...

« Bon, on va pas passer la journée ici ! Tu veux aller quelque part ? »

La question avait été posée avec toute l'innocence du monde, Nils n'ayant aucune idée de ce qu'il avait envie de faire, il était tout disposé à suivre la jeune fille selon ses désirs. L'après-midi était désormais bien entamée, mais ils étaient encore assez loin de l'heure du dîner et ils avaient tout le temps de trouver une occupation avant de devoir rallier la Grande Salle.
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MessageSujet: Re: Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé]   Triste nouvelle [Fin 6ème année: terminé] EmptyVen 26 Juin - 14:34:44

[hj] Enfin ma réponse, vraiment désolée pour le retard, en espérant que ça ne soit pas trop mauvais... Je te laisse clore [/hj]

Nils entama un air joyeux à l’aide de la flûte traversière. Si les premières notes laissèrent la rousse de marbre, les traits encore un peu crispé et les muscles raides, elle ne tarda pas à se détendre tandis que ses sombres pensées la quittaient. Oublier un peu sa grand-mère qu’elle aimait tant et cesser de s’inquiéter pour elle quelques minutes lui fit du bien, presque autant que de cesser de penser à Aïlin. Entraînée par la mélodie qui s’envolait au gré du vent, elle était simplement bien et Clarisse se mit bientôt à taper discrètement du pied, en rythme, comme elle le faisait dans les fêtes au village pendant que les autres dansaient et formaient d’improbables farandoles. Elle n’aimait pas les gens mais écouter la musique si et à chaque fois c’était pareil, elle ne pouvait pas s’empêcher de danser, en prenant garde cependant de rester à l’écart, histoire que personne ne la voit se trémousser seule en la prenant pour une folle. Hélas, la fin du morceau arriva trop vite à son goût et le rouge et or lui offrit ce que l’on aurait pu qualifier de magnifique bouquet final, un peu comme un feux d’artifice de notes. Magnifique et délicieux. C’était bon de se sentir bien, c’était surtout si rare que la quatrième année aurait voulu prolonger cet instant à l’infini, oublier pour toujours les soucis de la vraie vie, oublier que sa grand-mère avait manqué mourir et oublier la déchirure de son cœur.

_Ça t'a plu ? J'aime beaucoup ce morceau...

La Serdaigle, dont le regard était jusque là perdu sur la surface du lac releva les yeux vers son interlocuteur. Ce dernier semblait resplendir d’elle ne savait quoi et affichait un sourire heureux. Etait-ce dont aussi simple ? Suffisait-il d’être comme ce cinquième année, insouciante et profitant de la vie comme elle venait ? La bleue et bronze n’était pas certaine de la réponse. Néanmoins, la bonne humeur étant communicative, elle ne put retenir à son tour un sourire, certes maigre mais un sourire tout de même qui étira courageusement le coin de ses lèvres, et donnant à son visage un aspect un peu moins austère. Dans ses yeux dansait une lueur indéfinissable lorsqu’elle lui répondit à contre-cœur, peu désireuse de briser cet instant de sérénité.

_ C’était très beau.

Une phrase simple, mais qui résumait mieux qu’un parchemin d’explications détaillées ce qu’elle avait pu ressentir pendant ces quelques minutes. Elle observa l’adolescent pendant qu’il rangeait son précieux instrument et ne put s’empêcher de détailler un peu sa physionomie. Plutôt grand et bien bâti, ses cheveux blond ébouriffés par le vent encadraient un visage avenant et joyeux, des yeux scintillants d’une malice mal dissimulée et d’une autre lueur que la jeune fille identifiait avec peine comme de la joie de vivre, sentiment qui lui était totalement étranger. Il était plutôt mignon, il fallait l’avouer, même si ses traits n’avaient rien de comparables avec ceux d’un certain Serdaigle. Et voilà ! Il avait fallu qu’instinctivement elle le compare à Aïlin, que malgré sa volonté de passer à autre chose il vienne la pourchasser jusqu’au bord du lac, que son visage aux traits fins et au regard torturé vienne flotter dans sa tête, se rappelant douloureusement à son bon souvenir. Ce fantôme avait décidé de la hanter et de ne pas lâcher le morceau facilement, il faudrait bien qu’elle finisse par s’y habituer. Secouant la tête pour chasser sa triste vision, elle se leva et à l’image de son compagnon s’étira discrètement.

_Bon, on va pas passer la journée ici ! Tu veux aller quelque part ?

Stupéfaite par ce qu’elle venait d’entendre, elle resta quelques secondes les bras balans, se demandant si elle avait bien compris ce qu’il venait de lui dire. Le blond ne pouvait que s’adresser à elle puisqu’ils étaient seuls à cet endroit du lac et par conséquent le "tu" lui était bien destiné. Mais le message avait-il été décrypté correctement par son cerveau fatigué de moineau de bibliothèque ? Rien n’était moins sûr. D’abord, personne n’avait pris la peine depuis bien longtemps de lui demander son avis quant aux évènements qui allaient suivre et à leur chronologie. Ensuite, aucune personne saine d’esprit dans cette école ne désirait la compagnie de la maigrichonne, ne savait-on jamais, des fois qu’elle soit contagieuse ! Elle n’avait rien à offrir, rien à partager et aucune discussion. Tout le monde l’avait laissée tomber, à moins que ce ne soit elle qui les ait abandonnés.. enfin là n’était pas tellement le problème. Le problème c’est qu’elle s’interrogeait à propos de sa santé mentale et de savoir si se sentir bien en la compagnie de quelqu’un ne lui avait pas fait halluciner les paroles de Sullivan.

Elle s’empourpra.


_ euh.. eh bien…je..

Chasser le naturel il revient au galop ! Combien de fois cette phrase mythique s’était-elle appliquée à l’Ecossaise ? Le nombre est devenu tellement astronomique qu’à ce stade, on ne compte plus. Voilà ce fichu bégaiement de retour, avec dans son sillon un peu plus de rouge sur ses joues tachetées. Elle soupira. Il fallait qu’elle se calme un peu la petite, sinon son état ne risquait pas de s’arranger. C’est vrai qu’elle paniquait un peu et ça devait certainement transparaître dans l’expression perdue de ses yeux mais ce n’était pas le moment. Cette fois il allait la prendre pour une débile finie et il la planterait là. Sûrement qu’il n’avait pas envie de finir son après-midi avec une dérangée. Elle chercha donc quelque chose à répondre, parce que s’il avait été plus simple d’ignorer l’invitation, ce n’était étrangement pas ce qu’elle désirait. Elle balança la première chose qui lui vint à l’esprit, soucieuse cette fois de contrôler sa voix et ses émotions.

_ En fait je dois aller rendre un livre à la bibliothèque… c’est la date butoir…mais après.. on peut faire ce que tu veux…

Elle avait dit ça en fixant ses chaussures, comme si soudainement ces dernières avaient été dotées d’un intérêt jusque là insoupçonné. Hésitante, elle finit tout de même par ajouter quelques mots d’une voix beaucoup moins assurée.

_ ..enfin.. si .. si tu veux… si ça ne t'ennuie pas...j’ai pas une conversation… très… intéressante… désolée et euh… elle releva la tête pour planter son regard de glace dans les yeux du garçon. Merci..

A travers son regard passa toute son émotion et toute la gratitude qu’elle ressentait pour ce qu’il avait fait. Ce n’était peut être pas grand chose pour lui mais pour elle…
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