Un air qui envahissait les pensées de Mark. Il avait découvert ce morceau de musique par hasard dans une encyclopédie moldue chez un libraire moldu lui aussi, qui racontait les grands noms du rock dans le monde. Il avait donc vu le nom d'un "Johnny Happyday", quelque chose comme ça et la musique de l'artiste lui avait agréablement plu. Il avait l'habitude des moldus, lui ayant dû aller pour sa première mission d'auror, du côté de New York, et il avait découvert des choses passionnantes sur ce peuple peu connus des sorciers, les américains. Mais, en pensant aux entités moldues, Mark avait oublié de mettre son nœud papillon avec son smoking en alpaga. Au début de sa carrière, il ne se serait jamais permit d'acheter des vêtements avec cette élégance là, car il ne venait pas d'une famille très riche. Mais il avait gagné beaucoup d'argent depuis qu'il était au Ministère de la magie, qui ce soir organisait un bal du 31 Décembre, et c'est avec joie que se préparait le directeur du département de la justice magique, ce qui n'était pas une mince affaire car il devait se faire connaître des autres employés du Ministère, du simple balayeur jusqu'au ministre de la magie qu'il connaissait déjà bien. Ah, ce Scrimgeour! Enfin bref. On pouvait dire que Mark Johnson avait réussi sa vie. Ce n'était plus le jeune rebelle qui traînait les rues en jean, baskets et veste en faux-cuir. Non. Il s'était casé dans la haute-société. Il s'aspergea d'un parfum sorcier à la groseille et descendit de sa maison, laissant un petit mot à ses filles et à sa femme.

Citation :

Sophie,
Je sais que tu es très occupée à Ste Mangouste, à faire la fête avec tes copines médicomages! Mary est allée chez madame Piedoddu à Pré-au-lard avec son copain de l'UMA. Je sais que vers 22h30, tu me rejoindras au bal, donc tu trouveras notre nom sur un plan de table.

Bisous!

En plus de s'être placé dans la vie professionnelle, il avait une vie de famille. Il avait eu 1 fille qui allait à l'UMA, et une femme médicomage. Mark était un père un peu distant, il n'oubliait pas sa fille. Mais il pensait aussi à son bon ami qui devait traîner dans les rues, ancien oubliator qui fut "envoyé au bureau des centaures". Cette plaisanterie de mauvais goût voulait dire au Ministère que la personne allait bientôt être licenciée car même dans le département de contrôle et régulation des créatures magiques, le bureau des centaures n'avait jamais existé, même si une statue de cette créature était représenté dans la fontaine de l'atrium du Ministère. Il ferma les volets de la maison, attacha sa baguette à sa ceinture, espérant qu'il n'en aurait pas besoin, enfila son blouson noir au dessus de son beau costume et sortit de sa maison. Dans son jardin, il murmura à la petite statue à côté de sa porte :

- Nestor, n'ouvre à personne surtout! On fait comme d'habitude. Tu pourras aller voir tes amies les gargouilles du manoir d'à côté si cela te chante. Passe une bonne année.

La statue acquiesça d'un signe de tête. Mark sortit sa baguette, l'agita et disparut de la propriété en un simple et peu bruyant "plop".

Arrivé à bon port, il marcha dans les rues londoniennes, avec son costume de l'agent secret moldu britannique : James Bond. Il avait un faux pistolet qui allait avec sa tenue. Il entra dans la salle de bal, se dirigea pour prendre sa première coupe de champagne. Il ressemblait à ceci :



Il regarda autour de lui et vu quelques têtes qu'il connaissait. Harry Potter, Mark Benson, un directeur de département, Filius Flitwick, professeur préféré d'une de ses filles, Edward Mole, un oubliator, Tobias Johnson, un très bon employé de Mark, Sven Molovich et bien d'autres... Il regarda le plan de table : il était avec Vega Wyrd, professeur à l'UMA, Dolores Ombrage, la sous-secrétaire d'État, une collaboratrice de Mark très particulière, Mallory Clarks, une employée du ministère, et Augustus Scott, un autre professeur de l'UMA. Il aperçu un "copain" et employé. Il se dirigea vers lui et dit :

- Salut Tim, comment ça va ? Belle soirée, n'est-ce pas ?

Le dit Tim parlait avec deux étudiants de l'UMA. Mark leur dit :

- Bonjour, nous n'avons pas eu l'occasion de se rencontrer? Je suis Mark Johnson, un employé du ministère.

Il aimait son métier mais dire à tout bout de champs directeur du département de machin... C'était plus rapide de dire employé. La soirée
commençait merveilleusement bien.

[HJ : désolée, Rose, je ne saurais pas jouer Vega hilare… Et puis, heu… genre ton perso a toujours de la poudre pour faire rire sous la main, même déguisée… t'en fait pas un peu trop, là ?]

Alors que Vega observait les invités, leurs costumes et leurs va-et-vient, il se retrouva sans trop savoir comment avec une nouvelle coupe de champagne dans les mains. Une tornade était apparu devant lui, la lui avait donnée et était reparti. Il observait la jeune fille à distance pour tenter de la remettre… C'était une de ses élèves et elle lui laissait une mauvaise impression. Ce n'était pas normal qu'il n'arrive pas à la reconnaître, elle ne devait pas trop venir en cours. Soudain, la chevelure rose de la demoiselle lui rappela un désagréable événement. Un événement lié à son frère qui plus est.

Il s'agissait de la jeune fille qu'il avait expulsée de cours. Cette gamine qui, non contente de faire des dessins au lieu d'écouter son cours, avait jugé bon de critiquer ses manières de faire. Avec un rictus de mépris, il déposa la coupe sur la table près de lui et s'empara d'un toast qu'il avala en s'éloignant du buffet. Il avait repéré sa table et comptait bien s'y installer.

Mais en chemin, il prit le temps de chercher à reconnaître les gens présents. La jeune Cadell était superbe, Vega l'avait tout de suite reconnue et elle ne semblait pas des plus à l'aise. Il n'alla pas vers elle, ayant décidé qu'il était dans une soirée mondaine et non au travail, il ferait donc en sorte d'éviter les étudiants, il les voyait assez en semaine pour ne pas devoir, en plus, les supporter pendant les vacances. Néanmoins, il chercha un instant son fayot préféré : James Kirkby, mais visiblement, celui-ci s'était fait porter pâle. A raison, certainement, car déjà Vega regrettait d'être venu.

Le professeur momentanément plus très blond, fut sorti de ses pensées par l'arrivée d'un représentant du Ministre. Il écouta vaguement le discours et entrepris de rejoindre sa place. Malheureusement, tous les invités avaient pris la même initiative et il se retrouva bloqué entre deux tables, entre deux chaises, à laisser passer des dames… Ce qui fait que, quand il arriva à sa table, elle était déjà occupée. Il posa son invitation près du carton numérotant sa place et s'inclina vers les deux femmes :

"Mesdames. Bonsoir."

Pas besoin de plus de révérence pour le moment. Il engagerait bientôt la conversation car il n'ignorait pas qu'il s'agissait là de son rôle de gentleman. Néanmoins, il prit le temps de s'installer, se débattant un instant avec sa cape pour ne pas qu'elle le dérange trop. Il survola rapidement le menu du regard et se tourna de nouveau vers ses deux compagnes de table. Celle déguisée en chat lui disait vaguement quelque chose, mais son retour en Angleterre était encore récent et il n'arrivait pas à la situer. Quand à l'autre, plutôt ridicule avec sa moustache noir, elle était certainement très belle au naturel.

"Puisque le hasard semble avoir décidé que nous passerions la soirée ensemble, permettez moi de me présenter, je me nomme Vega Wyrd. Si cela vous convient, je pense que les circonstances autorisent certaines familiarités et je serais enchanté que vous m'appeliez pas mon prénom." Il inclina légèrement la tête. "Puis-je pousser l'impolitesse jusqu'à demander les noms de mes charmantes compagnes ?"

Son regard s'était posé dans celui de celle qui semblait être une grande dame (même si le rose lui allait très mal, le vert aurait été bien mieux et elle aurait été bien plus crédible déguisée en crapaud) et il sourit… Un sourire serviable et mondain. Sans la quitter du regard, il pointa sa baguette vers le premier menu avant de la ranger savamment dans la tenue d'officier supérieur finlandais. Si son esprit était ailleurs, il semblait n'être intéressé que par la réponse du bonbon rose à oreilles de chat.

[Pompage honteux sur Desproges inside... pas ma faute, biberonné au tribunal des flagrant délires, ça laisse des séquelles.]

L'échange discret et distingué entre les deux jeunes gens – surtout l'exhibition du bout de langue rose de Deryn derrière son éventail, ce que Lacey ne pouvait avoir vu... il s'en remettrait cependant - laissa émerger une pensée saugrenue dans l'esprit de l'auror. S'il interprétait correctement le costume de l'ami de sa consœur, il avait en face un charmant exemplaire, tout droit sorti du catalogue bien connu de ses dames « ne passez plus vos soirées seules, sortez accompagnées ! ». Une personne un peu vulgaire aurait été tenté d'appeler le jeune homme un gigolo. Par solidarité masculine – certes moins développée que la féminine-, il n'en ferait rien. Bref le gigo... euh l'accompagnateur professionnel s'était assorti d'une geisha, l'association était savoureuse. Il en aurait presque rit si l'anxiété de se trouver aussi entouré et dans un accoutrement qui était à l'opposé du spectre de ses habitudes ne se chargeaient de garder les traits de son visage tirés vers le bas. Sourire était déjà un exploit qui demandait un difficile échauffement facial ; se fendre la poire n'était pas encore à l'ordre du jour. Quoiqu'il aurait bien fendu la poire de l'imbécile qui l'avait décidé à venir se perdre dans ce lieu mercantile et sordi... dans ce bal enchanteur et paradisiaque.

Lacey Hawkesworth n'était absolument pas l'homme des exagérations et autres euphémismes, mais que voulez-vous? Il lui arrivait parfois de renâcler à l'idée d'inciter ses zygomatiques à la tétanisation crispée. Chacun avait ses points sensibles. Beaucoup étaient rarement en joie devant la présentation d'un plat de lentilles déjà réchauffées la veille, collées à l'assiette comme le ciment à une brique et avec à peu près le même gout. Près d'un mangemort hystérique, nombre pouffait à peine – à moins d'être sous imperio mais ces bestioles avaient la main plus lourde sur l'endoloris ou l'avada kedavra que sur le sortilège suscité... Comme quoi faire la cuisine et cuisiner quelqu'un était deux choses différentes – et la présence, aux cotés d'infortunés, d'un membre de la régulation des usages abusifs de la magie assombrissait couramment la jovialité monacale de nos braves concitoyens. Tout cela pour dire que chacun sa Némésis, celle de Lacey s'appelait les fêtes mondaines.

L'évocation de son titre de la soirée le tira à nouveau de son réquisitoire contre les idées imbéciles du ministère, et autres dérivés, et Lacey fixa son regard malachite sur la jeune femme. Le sourire avait disparu plus tôt, alors qu'il s'approchait des deux jeunes gens et l'auror essayait vainement de le faire ré-apparaitre. Peine perdue, il se concentrerait juste sur le fait d'avoir l'air apaisé, une belle statue de marbre. Il n'avait pas eu l'impression que les deux amis l'aient regardé comme si une deuxième tête lui avait poussé... Il devait donc avoir une apparence convenable aux yeux de monsieur tout le monde. L'auror se serait presque réprimandé d'avoir aussi peu confiance en lui à l'âge respectable de vingt-neuf ans mais il se sentait aussi à l'aise en dandy que Godric Gryffondor en tutu rose. Deryn l'avait salué en se penchant légèrement, interrogeant un instant l'homme sur le fait que le kimono ne semblait guère confortable. Beau, sans discussion possible, mettant en valeur les formes de celle qui le portait, indubitablement, mais il laissait apparemment l'étudiante avec une mobilité réduite et une poitrine probablement comprimée. Il se souvenait de certaines de ses amies qui signifiaient, généralement avec démonstration, que certains tailleurs serraient douloureusement leurs seins, victimes opprimées à la limite du supportable. Le fonctionnaire n'allait pas pour s'en plaindre et la femme assurée de ses charmes auprès de son soupirant avait peu de pudeur.

Lacey n'avait pas ce genre de rapport avec la demoiselle et se contenterait de garder ses questions pour lui. Belle phrase, qui n'empêcha cependant pas les paumés du sorcier de se réchauffer, évocation presque palpable de sa mémoire sensuelle. L'homme était un très mauvais célibataire. Pour autant et à sa décharge, il laissait Deryn en dehors de ses considérations épicuriennes et seules les bribes de souvenirs étaient à blâmer pour son égarement.


L'allusion à Sir Henry l'amusa et le fit sourire... intérieurement ! Il se détendait malgré tout et malgré sa propre réticence. L'homme jeta un regard sur l'assistance et chercha son sir Henry des yeux. Il était là, rutilant prince, autant étalon que cavalier et non disposé à s'occuper de son Dorian. Tant mieux. D'autres visages étaient à présent reconnaissables *Mondshmetterling.... Où est ce que tu as été dégotter une tenue pareille, chemise rouge avec ta tignasse, tu nous fait l'écrevisse enchantée? * et il se demanda un instant si d'autres étudiants de l'UMA n'auraient pas eu l'excellente inspiration de venir à cette -élégante- soirée... Sa demoiselle gauche et perdue dans les neiges par exemple?

« Je crains que Sir Henry soit trop pris pour m'accorder de son temps ce soir, et je crains malheureusement de lui préférer votre compagnie. »

L'instant d'après, il fut interrompu par la voix d'un individu que le demi irlandais reconnu pour être un homme de main de Scrimgeour. Homme de main... enfin... Il fronça les sourcils, les mots lui manquaient pour qualifier ce genre de personnage sans tomber dans des termes disgracieux.


- Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs, Sorciers et Etres du Monde Magique

*Mon chat, le chien du voisin et le lampadaire *

je suis heureux de voir que vous êtes nombreux à avoir répondu présent à l'invitation

*contraint et forcé *

du Ministère de la Magie. Nous sommes fiers de voir que les sombres temps que nous vivons n'ont pas entamé la belle cohésion et la joie de vivre de la communauté magique.

*La seule chose entamée ici, c'est la résistance des boutons de ton veston. *

Je vous remercie donc de votre présence au nom de notre Ministre, Monsieur Scrimgeour. Cette soirée est l'occasion pour notre administration de vous présenter à tous les voeux du Ministère pour cette nouvelle année, qui s'annonce dense et intense. Mais ensemble nous saurons faire face.

*Mais certainement mon bon monsieur, toi dans ton fauteuil et moi sur le terrain. *

Le fonctionnaire fit une pause dans son discours et laissa à Lacey le temps de souffler quelques minutes et de ruminer quelques commentaires bas et faciles mais qui le détendait outrageusement. La suite de l'oratorio fut du même accabit, rythmé par les même sarcasmes muets et le sorcier ressortit son carton pour s'assurer à nouveau de son numéro. Il hocha simplement la tête en réponse à la question de Deryn, et eu un autre mouvement de tête pour signifier qu'il prenait note de l'invitation et comptait en profiter, un brin surpris de la hardiesse de la rousse. Il lui tapa légèrement sur l'épaule pour lui signifier son soutien et son plaisir de la savoir ici. Les traits d'esprits quand on était au sommet de l'anxiété était une marque d'intelligence que le sorcier appréciait chez une femme. Il eut un autre salut, oral cette fois-ci, pour l'ami 'accompagnateur' et partit rejoindre sa table.

Et force de constater qu'il n'était pas le premier arrivé. Il regarda un instant ses compagnons de table avant de lever le nez pour chercher le seigneur des écrevisses du regard mais ne le trouva pas. Ce qui était un comble quand ce dernier était plus rouge que policier. De toute façon, les invités de la table 5 avaient suffisamment de quoi retenir son attention, malgré l'anxiété dissimulée de l'auror à se trouver ici. Un gladiateur, c'était là un costume aisé à reconnaître, pas plus moldu que sorcier, à coté, un échappé de Sherwood, Sir Robin en personne, et le tout dans le vert approprié s'il vous plait ! … Mais surtout avec un arc et un carquois, ce qui retint le regard de l'auror un instant. Les armes moldues étaient autrement plus diverses que celles de sorciers et étaient magnifiques. Le dernier personnage de la table semblait plus jeune et arborait lui aussi les couleurs d'un défenseur de la justice bien connu des sans-magies. Le costume noir et l'attirail en général réussirent à faire sourire Lacey, l'adolescent semblait avoir pris quelques soins à parfaire son costume.

« Messieurs. »

C'était déjà pas mal et cela avait été dit avec élégance et calme, un cookie pour le monsieur s'il vous plait ! Le barbare dandyfié tira une chaise et s'assit souplement pour s'intéresser instantanément aux menus proposés. Il bannit immédiatement le deuxième menu, celui des produits de la mer, se refusant de faire l'indignité à Tim de manger ses semblables et comme il ne se sentait pas très chocolat, sortit sa baguette et frappa prestement l'envolée merveilleuse. Lacey espérait qu'elle tiendrait ses promesses.

« Pas de problème. J'avoue ne pas reconnaître grand monde non plus, et pourtant la plupart sont des collègues à moi. »

Faith s'était laissée gracieusement conduire jusqu'à sa table, se décrétant officiellement de bonne humeur. Elle avait inutilement craint ce gala et le contact humain qui en résulterait... Les paroles de Tim la rassuraient, surtout le ton sur lequel il les avait lancées. Elle avait le sentiment que le jeune homme voyait cette soirée d'un oeil plein d'ironie... Pourquoi ? L'avait-on, du fait de sa profession, obligé à y participer ? Etait-il venu pour faire plaisir à quelqu'un ou coller à ce qu'on aurait pu appeller "l'étiquette" ? L'Anglaise, qui avait ses propres théories concernant l'organisation d'un gala (elle y voyait un désir de rassurer ses troupes ou de provoquer l'ennemi de la part du Ministre), se plaisait à tenter de les confirmer à travers l'étude du comportement des invités ce soir.

Elle observait donc à présent les invités qu'elle n'avait pas encore remarqués, luttant pour ne pas céder à son tic habituel de croisage de jambes, ses onges de la main droite pianotant sur la nappe. Elle remarqua une fois de plus les masques sur la plupart des visages, et se demanda une nouvelle fois si elle n'aurait pas du en porter un aussi. Elle avait faillit céder à la tentation, mais s'était finalement convaincue en s'imposant l'image mentale d'un Zorro au féminin. Ce soir, elle désirait être danseuse, et rien d'autre. Les danseuses ne cachent pas plus leur visage qu'elles ne cachent leur corps n'est-ce pas ? Elle était en plein dans ses réflexions lorsque Tim, assis près d'elle, se décida à engager la conversation. Décidément, elle allait bien l'aimer, ce type...

- Maintenant que vous le dites... Nous serons surement appelés à travailler ensemble un jour. Elle marqua une pause, puis précisa : Filière Elite magique.

Son but était en fait de devenir Auror, comme elle ne le précisa pas immédiatement, mais elle ne doutait pas que les chasseurs de Mages Noirs et la Brigade de Police magique collaboraient en de nombreuses occasions. Et puis, on ne savait jamais, peut-être qu'au cours de ses études elle trouverait que le métier d'Auror était trop contraignant, et alors elle se rabattrait sur le métier de flic ? Il y avait peu de chances, mais rien n'était à exclure. Réalisant que la conversation n'irait pas loin si elle ne faisait pas un effort, elle se décida à lui faire part de ses pensées :

- Enfin, nous ne travaillerons pas en collaboration directe, mais je suppose que le partenariat entre la Police et les Aurors existe.

C'était à la fois un don d'informations la concernant et une demande de précisions sur le fonctionnement du travail de Tim. Elle espérait qu'il le comprendrait.

["Dolores ne souffrait pas les retards" j'espère que vous oui, mes chers compagnons de table... Toutes mes confuses.]

Fort heureusement, la sous-secrétaire d'Etat n'eut pas à attendre bien longtemps. Une présence apparut rapidement à ses côtés. Une présence féminine aurait-elle pu dire en d'autres lieux... Mais ce soir, la jeune femme, qui devait soit dit en passant être bien faite de sa personne sous ses atours habituels, avait eu le mauvais goût de se grimer en homme. En héros moldu qui plus était. Dolores accueillit donc la nouvelle venue d'une moue un peu dédaigneuse, arquant le sourcil et dévisageant cette nouvelle convive. Son visage lui évoquait quelque souvenir... Elle devait très certainement travailler au Ministère, mais ne devait jouir que d'un poste de sous-fifre : Dolores Jane Ombrage ne se donnait la peine de retenir les visages de ses interlocuteurs que si ceux-ci présentaient un quelconque intérêt à ses yeux, qu'il soit politique ou personnel. Et la malheureuse jeune femme ne rentrait dans aucune de ces deux catégories. En réalité, peut-être cela valait-il mieux pour elle d'ailleurs.

Cependant, malgré le peu d'intérêt de la jeune femme, Dolores lui reconnut la bonne idée d'appliquer les règles de politesse les plus évidentes et de briser le silence par une question directement posée à sa supérieure. La femme chat laissa plâner un silence un brin trop long pour être innocent, posant son regard inquisiteur (oui oui, elle n'est plus Grande Inquisitrice, mais bon, les vieilles habitudes ont la vie dure) sur la blonde à moustache

- Hum, hum... Tout à fait... Mais toute réception du Ministère ne saurait qu'être parfaite... Notre bonne administration sait se montrer dévouée pour l'élite sorcière.

Ce qui aurait pu passer pour une provocation entre les lèvres de n'importe quel employé du Ministère n'était que la pure sincérité entre celles de la si bornée sous secrétaire, dévouée corps et âme à sa cause, à l'Administration, à l'Ordre et la Justice, même si sa conception de la Justice lu irestait bien particulière... La femme couleur bonbon allait poursuivre sur sa lancée mielleuse, mais son timbre de petite fille s'interrompit lorsqu'un homme séduisant les rejoignit. Ses longs cheveux tombaient sur un uniforme strict tout militaire, dont le sérieux plaisait beaucoup à Ombrage. Enfin un convive qui savait ce que signifiait la rigueur et l'autorité. Quel meilleur choix qu'un déguisement de militaire ? Scrutant avec curiosité le nouveau venu, Dolores retint un gloussement lorsqu'il s'inclina pour les saluer. Il était un parfait gentleman. Finalement, cette soirée s'avérait pleine de bonnes surprises... Après ce délicat jeune inconnu masqué, voilà que sa bonne étoile lui accordait la compagnie d'un homme qui semblait suffisamment raffiné et bien élevé pour soutenir sa conversation. Dolores se félicita de n'avoir pas récolté cet espèce de gladiateur à moitié nu ou cet autre là-bas, avec son costume bariolé et sa cape... Si la gente féminine de la table avait choisi de se ridiculiser ce soir, la sous secrétaire n'en brillerait que plus et profiterait de la compagnie de ce charmant militaire.

- Soyez impoli mon cher, gloussa l'ancienne Grande Inquisitrice, je vous autorise exceptionnellement à m'appeler Dolores...

Tendant sa main pour que le galant home puisse procéder au baise main réglementaire, Ombrage adressa un regard vibrant de défi à Charly Chaplin. Cette petite greluche allait voir comment un Lady se devait de se tenir en soirée mondaine.

[honteux retard, post sans grande originalité... mais c'est posté !]

La compagne que Tim s'était trouvé pour la soirée confirmait minute après minute qu'elle était de très agréable compagnie. Certes pas plus bavarde que ça, mais elle ne refusait pas la conversation le moins du monde, répondant avec courtoisie, voire avec enthousiasme, aux questions du policier. Celui-ci n'ayant jamais eu l'intention de passer un énième dîner de complaisance en compagnie de vieux grincheux qui n'en décrocheraient pas une de la soirée, il était ravi. Bien que la conversation ne soit pas spécialement à son avantage, tout agacé qu'il était depuis des années de ne pas être devenu auror et d'avoir du se rabattre, à son grand regret, sur le métier de policier. Destin qu'il ne souhaitait évidemment pas à Faith. En fait, il ne souhaitait cela à personne de sympathique. Même si cela signifiait que la gamine avec qui il était en train de parler allait peut-être devenir sa supérieure d'ici quelques années...

« En fait, mes rapports professionnels avec les aurors ont surtout lieu quand ils ont quelque chose à me reprocher et qu'ils viennent personnellement m'engueuler dans mon bureau... même si ça ne m'empêche d'être ami avec quelques uns d'entre eux. »

Il appuya sa remarque d'un sourire, lui signifiant que dans les faits, il appréciait la plupart des chasseurs de mages noirs, bien que leurs relations fonctionnelles soient le plus souvent limitées à un rapport hiérarchique qui se transformait parfois, chez certains, en dédain. Tiens d'ailleurs, en parlant d'amis, où étaient-ils ? Tim savait que la plupart des aurors, ainsi que de nombreux membres de l'Ordre, étaient présents ce soir. Il avait même été déçu de ne retrouver aucune de ses connaissances à sa table. Son regard balaya les tables rapidement, tâchant de ne pas se montrer trop voyeur. Il reconnut assez rapidement Lacey, l'auror, déguisé en... en quelque chose que Tim était bien incapable d'identifier. Il était assis à une table quasi exclusivement masculine, où l'ambiance n'avait l'air particulièrement portée sur la déconnade. Connaissant Lacey, soit il allait décoincer tout ça, soit ça l'agacerait et il irait s'asseoir ailleurs. Avec un sourire, Tim pensa au frère de l'auror et à la réaction qu'il aurait si celui-ci se faisait remarquer avec un peu trop de virulence. Tim reconnut d'ailleurs l'avocat à la table voisine, en grande conversation avec Elanor, la jeune fille qu'il avait lui-même rencontrée au début de la soirée.

Une table plus loin, se trouvait également Arsène, qui, fait surprenant, était seul, et semblait même à la limite de se cacher derrière son menu. Y avait-il quelqu'un qu'il n'avait pas envie de voir ? Avait-il quelque chose d'à ce point condamnable pour lui en avoir fait perdre l'envie de discuter et de faire valoir sa réputation de grand séducteur ? Toujours souriant, Tim observa l'arrivée d'une jeune femme qui semblait destinée à partager la table du médicomage : Natacha Angel, directrice du département des catastrophes magiques, et catastrophe magique elle-même, s'approchait de lui avec son déhanché habituel. Connaissant la réputation qui précédait la jeune femme, la rencontre entre ces deux personnages promettait beaucoup.

Éloignant ses pensées de ces potins d'adolescents, Tim se tourna de nouveau vers Faith, qui semblait particulièrement gênée par sa robe. De son côté, Tim n'était guère plus enthousiasmé par sa cravate, mais au moins avait-il plus d'expérience et donc plus de facilité à garder ce trouble pour lui.

« Vous êtes venus à cette soirée entre amis ? Je ne savais pas que le ministère invitait les étudiants de l'UMA à ses banquets... »

[hj] Deuxième poste depuis le début, j'avoue ne pas avoir eu le courage de tout relire dans le détail, j'espère donc n'avoir oublié personne...[hj]

Le serveur, déjà débordé par les commandes mit quelques minutes de trop à lui apporter son verre de whisky, ce qui exaspéra profondément la jeune femme. Non mais il fallait savoir s’il était payé pour se tourner les pouces ou bien satisfaire les moindres désirs de son aimable clientèle. Alors qu’il arborait un sourire désolé en lui tendant le liquide ambré, il s’attira au lieu d’un sourire compatissant tant recherché un regard haineux et méprisant. S’il n’était pas capable de faire son travail correctement, ce n’était pas la peine d’être là. Surpris par tant d’animosité, il battit bien vite en retraite, pensant certainement que le pirate à qui il venait de servir sa boisson était totalement fêlé.

Ce n’était à la vérité pas totalement dénué de bon sens. Excalia était bel et bien un brin dérangée selon les bonnes gens mais peu lui importait. Elle avait su tirer son épingle du jeu jusque là et comptait bien continuer sur cette voix, simplement elle était de mauvaise humeur à cause de ce fichu bal et il fallait bien que quelqu’un paie pour ça. Le pauvre serveur s’était tout simplement trouvé au mauvais endroit au mauvais moment quoi qu’il ait tout de même une chance dans son malheur. Si la jeune femme l’avait maudit intérieurement, elle s’était tout de même contenue, on était en société, et surtout retenue de lui lancer un sort bien ajusté. Un instant elle pensa que si elle le recroisait il subirait son courroux puis décida que cet imbécile n’en valait probablement même pas la peine.

La jeune femme reporta donc son attention non pas sur les personnes qui arrivaient de plus en plus nombreuses et se pressaient autour du buffet mais sur son verre. Le whisky qu’on lui avait servit était certes moins approprié à son déguisement que ce bon vieux rhum des caraïbes mais elle le préférait cent fois. Ses origines ressortaient même à travers ses goûts pour l’alcool, c’est dire si elle était marquée par la culture anglo-saxonne. Un haussement d’épaules traduit à merveille ce qu’elle en pensait juste avant qu’elle ne goûte au précieux nectar. Comme elle s’y attendait, la boisson n’était pas de première qualité mais lui procura néanmoins assez de plaisir pour qu’elle ne juge sa soirée pas complètement ratée. Il faut dire aussi qu’elle était devenue fine bouche en matière de whisky et même plutôt experte et donc difficile à satisfaire.

Un instant elle songea avec envie à la cave bien remplie de Sayannel contenant de nombreux rayonnages et des centaines, voire des milliers de bonnes bouteilles parfois plus anciennes que leur propriétaire lui-même et n’attendant qu’une chose : que leur maître et possesseur ne daigne les choisir pour être dégustées. Un instant elle se remémora l’excellent cru qu’il lui avait servit lors de sa première visite, elle se souvenait avec précision de la couleur du liquide, de sa texture en bouche et de l’explosion de saveurs dans son palais fin. Son maître était un fin connaisseur, et, outre ce qui concernait ses études, elle avait beaucoup à apprendre de lui. A ses yeux, trois pauvres années n’y suffiraient pas et il lui faudrait certainement considérer la possibilité de rester plus longuement sous ses ordres. Bien sûr, il faudrait qu’elle lui soumette cette suggestion et qu’il accepte, ce qui était loin d’être gagné mais elle espérait y parvenir. Et puis Excalia sans Sayannel ce n’était pas possible. A présent qu’il était entré dans sa vie, il ne pourrait pas en ressortir aussi facilement, et qu’il le veuille ou non, ils étaient liés pour le reste de leurs vies.

Elle but une nouvelle gorgée et le whisky lui brûla la gorge au passage, d’une façon violente et sans aucun raffinement. Bon, elle avait eu son billet d’entré gratuitement mais il y avait des conditions et pour le moment, la jeune femme n’en avait remplie aucune. Elle se remémora l’ordre de mission que lui avait donné Sayannel : elle devait être ses oreilles et ses yeux pendant le bal costumé, à lui qui ne pouvait venir sous peine d’être démasqué. Elle jura intérieurement d’avoir accepté. D’un autre côté, ce n’était pas non plus comme si elle avait eu le choix. L’héritière décida donc un rapide tour d’horizon des déguisements. Elle savait pertinemment qu’elle ne reconnaîtrait personne étant donné qu’elle ne connaissait personne. Elle partait donc déjà avec un sérieux désavantage que son maître ne semblait pas avoir pris en compte. Comment pourrait-elle être efficace et lui rapporter les bonnes informations si au départ elle ne savait pas quelles personnes étaient intéressantes de par leur fonction. Elle avait bien deux ou trois visages en tête, personnes importantes dont les photographies étaient passées dans les journaux, mais ça s’arrêtait là. Elle ne les avait jamais rencontrés et de toute façon, déguisés comme ils étaient tous, elle n’avait strictement aucune chance.

Autant chercher une aiguille dans une botte de foin, selon l’expression consacrée des moldus.

La jeune femme porta tout de même son regard perçant sur la foule bigarrée, sans réel but. Elle remarqua des déguisements aussi variés que saugrenus, très élaborés pour certains, un peu plus pauvres pour d’autres, jusqu’à ce type là-bas dont le visage lui était vaguement familier. Il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour lui remettre un nom et un prénom. Impossible d’oublier ce genre de personnes quand elles vous ont pourri l’existence pendant vos années Poudlardiennes. Le type en question n’était autre que Livious Sullivan, le bouffon des Gryffondors qui avait fait le pitre tout au long de sa scolarité et avait joué le rôle de véritable plaie pour la préfète qu’elle était alors. Etrangement accoutré, on aurait dit qu’il voulait ressembler à un mauvais garçon ou quelque chose qui y ressemblait. Le genre de chose que les garçons croient populaires auprès des filles. Ce pauvre Livious avait encore une fois tout faux et n’avait visiblement pas compris le thème de la soirée. Il était pourtant précisé sur le carton d’invitation qu’il fallait venir déguisé…

La pirate faillit se déplacer pour aller lui signaler cette erreur de jugement ou de goût, selon ce que l’on préférera mais s’abstint. Inutile de remuer de vieux et pénibles souvenirs, elle avait été bien trop heureuse d’être débarrassé de lui le jour où elle avait quitté Poudlard pour retourner sciemment se mettre la code au cou. Bien sûr elle ne le considérait pas comme réellement dangereux, juste embêtant, comme une puce dans le pelage d’un chat. Elle se contenta donc de poursuivre son examen de la salle et des personnes qu’elle contenait. Elle remarqua que de nombreux sorciers avaient choisi comme personnage à incarner le temps de cette soirée des héros moldus, comme quoi, ces non-sorcier ne produisaient pas que de mauvaises choses. Il y avait par exemple un magnifique Zorro, vengeur masqué et défenseur des opprimés, un gladiateur qui d’ailleurs était passé non loin de la jeune femme en début de soirée. Elle apprécia sa musculature développée avant de passer au suivant : Robin des bois, celui qui volait les riches pour redistribuer aux pauvres, Blanche Neige et son nain, Charlie Chaplin, James Bond et j’en passe et des meilleures. Certains portaient simplement un costume-cravate ou une jolie robe comme cette femme blonde aux airs de princesse.

Et puis alors que la jeune femme terminait son verre et par la même occasion son tour d’observation, sans rien avoir remarqué de particulièrement intéressant, il faut bien l’avouer, une voix qui recouvrit toutes les autres se fit entendre. C’était apparemment le moment de prendre place à table. Dommage pensa la jeune Pendragon, elle avait à peine profité du buffet et pas du tout avancé dans sa mission. Elle attendit quelques secondes avant de se mettre en mouvement, laissant la foule se précipiter d’abord. Elle espéra avoir de la chance et tomber à table avec au moins un élément qui soit digne de son attention puis, confiant sa soirée au destin, elle jeta un coup d’œil à sa carte et chercha sa place. Elle constata tout d’abord froidement la présence d’un homme à sa table, juste à côté de sa place semblait-il, puis l’homme en question attira sa curiosité et éveilla son intérêt de par le choix de son déguisement.

Quelques mètres devant elle était assis batman en personne, le sauveur chauve-souris des bandes dessinées de son enfance. Bien évidemment, elle n’en avait pas lues beaucoup mais suffisamment cependant pour avoir un peu de culture en la matière. Nullement impressionnée mais plutôt curieuse, elle s’approcha et tira sa chaise en même temps qu’elle attirait l’attention de son voisin de table. Un vague sourire laissant paraître une ou deux dents en or apparu sur le visage méconnaissable de la jeune femme tandis qu’elle s’asseyait.

_ Belle soirée n’est-ce pas ?

Elle engloba du regard et du geste la salle comble et pourtant dans sa voix perçait un brin d'ironie. Non elle ne trouvait pas cette fête belle, et elle aurait même payé cher pour ne pas y venir. Puis elle poursuivit, toujours à l’intention de Batman.

_ Ainsi vous êtes donc le héros au grand cœur qui sauve les vies des malheureux dans les villes ? Mais je ne crois pas avoir vu le Joker. L’auriez-vous évincé définitivement ?

Attendant qu’il réponde à ses questions, la jeune femme saisit la carte des menus et commença sa lecture, ayant déjà l’eau à la bouche rien qu’à la lecture des titres.

Un petit sourire enjoleur illuminant ses traits d’albâtre, Mercedes contempla, l’œil brillant, son ami passer par tous les stades de l’embarras avant de réussir à bafouiller une réponse.

C’était à chaque fois plus fort qu’elle. Il était si facile de le faire rougir comme un adolescent, et il était tellement drôle quand ses airs guindés le disputaient à la honte, qu’elle ne pouvait jamais s’empêcher de le titiller. De toute façon, elle adorait le faire, alors pourquoi s’en priver ? Dans ses mimiques, dans ses hésitations, avec cette façon particulière et adorable qu’il avait de virer couleur pivoine en une fraction de seconde...Edward était une pièce de théâtre à lui tout seul, et c’est avec plaisir que Mercedes s’empressait de lever le rideau chaque fois qu’ils se voyaient.

Bien sûr, pour Conchita (qui avait toujours son mot à dire sur tout et qui faisait une fixation sur lui), ce n’était pas une façon de traiter un homme qui ferait un si bon père pour les enfants, mais ça c’est une autre histoire.

Tournant à nouveau sa petite tête ondulée vers les compagnons d’Edward, elle agitait légèrement sa coupe presque vide pour faire signe à un serveur qui passait par là de la resservir quand, précédé d’un tintement sonore, un pingouin à la voix de baryton et aux accents pompeux alourdit l’atmosphère avec son discours.
Et, tout comme son ami près d’elle retrouvait ses habitudes de Poudlard en écoutant bien sagement comme un petit fayot (il avait toujours détesté qu’elle l’appelle comme ça, il faudrait qu’elle pense à le ressortir pendant la soirée, juste pour voir sa tête), elle redevint, pour quelques instants, l’élève évaporée et insolente qu’elle avait été.
Elle n’avait jamais compris et ne comprendrait jamais pourquoi, lors des dîners officiels, au lieu de laisser les gens manger tranquillement (puisqu’après tout ils étaient là pour ça), les représentants de l’autorité (Dumbledore ou, en l’occurrence, le gros pingouin qui étouffait avec son nœud) se sentaient toujours obligés de leur asséner un discours dont, pour la plupart, ils n’avaient strictement rien à carrer.
Et même si cette déclamation fut très courte pour la moyenne, elle la trouva tout aussi inutile dans sa substance que les autres.

La piste de danse était ouverte à tous, vraiment ? Elle n’était pas juste réservée aux droitiers ou aux invités dont le costume comportait un chapeau ? Bien sûr qu’il fallait tapoter les menus avec les baguettes pour les choisir, est-ce qu’il les prenait pour des Moldus ? De toute façon, c’était ça ou devoir descendre soi-même aux cuisines pour chercher son assiette. Et merci pour le scoop sur le personnel, on croyait sérieusement que les serveurs étaient juste là pour faire joli.
Non mais franchement. Ce n’était pas la peine de faire un discours si on n’avait rien d'intéressant à dire dedans.

Masquant ces charmantes pensées derrière un sourire en coin, Mercedes applaudit, comme beaucoup d’autres (qui devaient sûrement être aussi soulagés qu’elle que ce soit aussi vite terminé), avant de se tourner vers Edward.

- Hermès, rien que ça ?, répondit-elle, un fin sourcil haussé, tu penses que tes sandalettes ailées supporteront mon poids si tu fais le trajet en me portant sur ton dos ?

Avec un dernier sourire à ses compagnons, elle lui prit délicatement le bras pour se diriger vers sa table, priant intérieurement pour ne pas tomber sur des convives ennuyeux.

- Promets juste qu’on ne fera pas d’enfant ensemble, Lou et Hector ne s’en remettraient jamais si on se retrouvait avec un Hermaphrodite Brady dans la famille.

Son rire chaud résonnait encore quand ils s’arrêtèrent devant la table qui lui avait été attribuée, et où deux autres invités se trouvaient déjà. Loin de se douter qu’elle en connaissait un, Mercedes leur adressa à tous deux un sourire rayonnant avant de jeter un coup d’œil surpris à l’assiette de la jeune fée qui venait de massacrer impitoyablement son pauvre foie gras sans défense.

- Un conseil, lui dit-elle à voix basse d’un air complice, si c’est si mauvais que ça, jetez-le sous la table.

Un petit clin d’œil amusé, puis elle se tourna vers Edward avec un grand sourire.

- Et toi, puisque je suis ta déesse, je sais que tu meurs d’envie de tirer ma chaise en arrière, comme le galant Casanova que tu es...

Tout autour d'eux, la soirée de gala commençait progressivement à s'animer. Les conversations avaient été lancées un peu partout, s'élevant en un brouhaha qui emplissait la vaste salle louée par le ministère. On entendait de-ci de-là des éclats de rires, voire parfois des sorciers levant la voix, indiquant que certaines discussions se faisaient plus animées. La table occupée par Tim et Faith était, elle, nettement plus calme, seulement occupée par une jeune fille silencieuse et par un homme masqué que le policier ne pouvait reconnaître. Il était bien content que ses voisins ne soient pas plus bavards, ce qui lui permettait de discuter tranquillement à sa voisine. Gérer une conversation entre cinq inconnus l'aurait sans doute rapidement fatigué. Faire connaissance avec une seule jeune fille était nettement plus dans ses habitudes.

Leurs assiettes se remplirent magiquement, en même temps que celles de tous les convives. Les deux nouveaux amis avaient tous deux commandé du canard et du foie gras. Saisissant ses couverts, Tim adressa un « Bon appétit » à Faith et attaqua cette première assiette, sans oublier la conversation en cours. Il était amusant de constater que l'étudiante comme le policier ne comprenaient pas la présence des jeunes sorciers à cette soirée. Ou plutôt, le plus ancien des deux comprenait les intentions du ministère, mais était bien loin de les approuver. Il ne fallait toutefois pas s'étendre dessus, le but de cette soirée n'étant pas de décrédibiliser le ministère auprès des étudiants de l'UMA...

« En effet, c'est une surprise pour tout le monde. J'imagine que le but est de montrer à celui que nous combattons tous à quel point la population sorcière est unie. C'est une façon de voir les choses... »

Préférant ne pas finir ses insinuations, il prit une nouvelle bouchée de viande, laissant le soin à Faith de s'intéresser plus au sujet si elle le souhaitait. Au square Grimmaurd, on lui avait donné la consigne de faire profil bas, il faisait comme il pouvait.

Promenant son regard sur les autres tables, la jeune fille remarqua la même scène que Tim : Natacha Angel et Arsène Vawdrey étaient désormais réunis à la même table. Ca allait même un peu plus loin, puisque la célèbre femme était carrément assise sur les genoux du médicomage. Voilà qui ne surprendrait personne, tant ces deux individus étaient précédés d'une réputation qui laissait imaginer un fort joli couple. D'ailleurs, Faith avait sobrement parlé du « succès » du brun, n'ayant pas l'air le moins du monde surpris. Il est vrai qu'il était également son professeur, et qu'elle devait régulièrement assister, ou même participer, aux séances d'admiration du beau professeur Vawdrey... L'idole des jeunes filles de l'université !

« Ça, c'est quelque chose qui poursuit Arsène depuis Poudlard ! Si vous aviez vu l'hystérie chez les filles quand il était LE beau préfet de Gryffondor ! En plus, Natacha Angel... Bref. »

Il avait failli faire un commentaire désobligeant relatif aux mœurs pour le moins libérés de la directrice du département des catastrophes magiques. Mais il s'était retenu, ne sachant pas si Faith connaissait Angel ou si elle la découvrait ce soir-là.

[disoulé pour le retard...]

Batman, qui avait l’air d’un homme tout à fait charmant à ce que la jeune femme pouvait en jugé n’ignora pas l’ironie dans la voix de la demoiselle. Elle détestait cet endroit, et ça se voyait. Et alors ? Devait-elle pour autant faire risette toute la soirée ? Certainement pas, du moins elle n’en avait pas envie du tout, mais les bonnes manières et la politesse exigeaient d’elle qu’elle se tienne correctement. Et puis, même si cette foule d’abrutis l’ignorait, elle avait aussi un rang à tenir, après tout, elle était la descendante d’un roi adulé par de nombreuses personnes et mondialement connu. Toutes ses soi-disant péripéties avaient depuis longtemps fait le tour du monde, arrangées à chaque fois à la sauce du conteur. La brune voyait tout cela d’un mauvais œil, Arthur n’avait été qu’un vieux débris, un incapable parmi tant d’autres, simplement il était resté illustre alors que le temps s’était chargé d’effacer des mémoires les noms, faits et gestes des autres. Pitoyable.

Enfin, c’était sans importance, ce bon vieux Arthur était mort et enterré depuis longtemps et si les générations suivantes n’avaient pas fait mieux que lui, elle en était témoins, Excalia, elle se chargerait de redorer le blason, son blason. Le beau héros ajouta qu’en effet il avait réussi à neutraliser le Joker et qu’ayant aperçu son précieux second, il avait chargé ce dernier de veiller sur la sécurité de la demoiselle. L’héritière manqua de s’étouffer et dû produire un effort de volonté assez impressionnant pour ne pas lui casser la figure sur-le-champ. Le pire c’est que cet espèce de Don Juan était tout sourire, sans doute fier de sa petite plaisanterie. Pour s’aider à se contrôler, la jeune femme attrapa son verre rempli d’un liquide non identifié et but une gorgée. Reposant élégamment le verre sur la table, elle se tourna vers son interlocuteur, un sourire pendu aux lèvres.

_ C’est fort aimable à vous, mais je crains qu’un vieux loup de mer tel que moi n’ait guère besoin d’un protecteur autre que son propre sabre.

Hélas, ses paroles furent noyées sous des cris hystériques d’une folle qui s’approcha ou plus exactement fonça droit sur le voisin d’Excalia et ne se gène pas pour s’asseoir sur les genoux du bel homme, le masquant ainsi à la vue du pirate et l’interrompant dans sa conversation. La ténébreuse haussa un sourcil, surprise par une conduite aussi peu appropriée. Visiblement la nouvelle venue, grimée en ange, à ce qu’il semblait connaissait plutôt bien Batman, allant même jusqu’à l’affubler d’un surnom ridicule et à suggérer maladroitement d’éventuels ébats entre eux. Un peu trop voyant pour être vrai, la nouvelle venue s’était d’ailleurs attiré les regards de tous les participants qui peu à peu reprenaient leurs conversations. D’ailleurs la poupée ne resta pas là et se leva pour rejoindre sa place. Au grand malheur d’Excalia, ladite place était à sa table. Difficile d’imaginer une soirée entière face à cette harpie. Et si la jeune femme regrettait déjà d’être venue, elle le regretta encore plus.

Heureusement, l’un des invités lança directement la conversation avec la vieille bique poupée Barbie mal habillée et maquillée comme un peau de peinture de mauvaise qualité. Au moins, la jeune Pendragon n’aurait-elle pas à adresser la parole à cette femme de mauvais goût. Et si par malheur, ça devait arriver, elle craignait ne pas arriver à se retenir de l’envoyer promener. L’ignorant donc de son mieux, elle reporta son attention sur son voisin de table, ledit Batman qui s’était visiblement ratatiné sur son siège depuis tout à l’heure, sans doute gêné par le comportement disgracieux de son amie. Mal à l’aise, il fuyait le regard d’Excalia sachant pertinemment que laisser ainsi interrompre une conversation était très mal élevé. Il avait aussi très certainement deviné qu’il était à présent le sujet, la cause d’une querelle féminine. La blonde, dont la jeune femme ignorait encore le nom, avait provoqué Excalia. Qu’à cela ne tienne, la soirée était justement trop terne jusque là. Il était temps de changer un peu les choses…

Avec un sourire, elle s’adressa de nouveau au héros, faisant mine de ne pas avoir vu ses vaines tentatives pour regarder ailleurs.

_ Vous devriez surveiller un peu mieux ce que deviennent les femmes innocentes que vous sauvez Batman, les laisser devenir de tristes hystériques n’est pas une solution. Une tristesse feinte perçait dans sa voix. Quand on voit le résultat… vous devriez vraiment surveiller vos groupies, peut être charger Robin de s’en occuper…

Un sourire compatissant et bien évidemment feint laissa paraître une ou deux dents en or. Son déguisement était parfait et la bataille promettait d’être divertissante. Il n’était pas dit que la blondasse ait entendu les paroles venimeuses de l’héritière, mais elle avait tout de même hâte de le savoir et surtout de voir comment Mister Prince Charmant allait réagir. Allait-il prendre la défense de la catin ou bien la considérer hypocritement comme une pauvre chose, un déchet de la nature pour donner raison à la demoiselle et se la mettre dans la poche ? Avec un peu de chance, comme il se savait la blonde acquise et qu’il n’aurait aucune peine à la mettre dans son lit, la jeune femme penchait plus pour la seconde option. Ne restait qu’à voir comment l’homme allait s’y prendre pour gagner la confiance de la jeune femme. Un jeu très, très, très amusant, surtout avec la blonde dans les parages. Mais en attendant de voir avec qui Batman finirait la soirée, il y avait encore un léger détail à régler. Un début qui lui permettrait, qui sait, de commencer l’ébauche de ce pourquoi elle était venue : prendre des informations sur le ministère et la communauté magique plus généralement. Si elle avait de la chance, ce serait un bureaucrate de qui elle parviendrait à tirer quelques informations en le complimentant, sinon, il faudrait qu’il connaisse un bureaucrate et puisse la présenter, par exemple au moment des danses….

_ Oh, nous n’avons pas été présentés. Je suppose qu’ « Arsy » aussi mignon que ce soit n’est pas votre nom n’est-ce pas ?

Elle laissa écouler quelques secondes. Comme toujours, elle prenait un ton doux et pas du tout moqueur pour justement se moquer des gens, chose qui la plupart du temps pour ne pas dire tout le temps passait à merveille. Les hommes ne se rendaient compte de rien, voyant simplement la flatterie ou la compassion. Feignant d’être étourdie pour mieux faire passer ce qui ne faisait rire qu’elle, elle ajouta.

_ Excusez-moi, je manque à tous mes devoirs, je ne me suis pas non plus présentée, Excalia Pendragon.

Petit sourire : la lettre avait l’air d’être passée comme à la poste !