[HJ : on inaugure la boutique de Mesc <3 A la base on est en PV, mais si la patronne veut se joindre à nous, c'est avec plaisir ^^]


Que diable donc pouvait-on trouver comme idée de cadeau d'anniversaire pour une arrière petite cousine qu'on ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam ? Surtout quand ladite petite cousine n'avait de petite que le titre, puisqu'elle soufflait le lendemain ses cinquante bougies... Edward aurait préféré s'épargner l'un de ces interminables dimanches "famille". Mais maman Mole était intraitable sur le sujet. La famille, c'était primordial. Impossible donc d'y couper. Peut-être qu'Ed pourrait négocier un peu plus lorsqu'il aurait son chez lui, mais comme le lui avait si aimablement rappelé l'autorité patriarcale, il vivait toujours sous le toit familial et était donc tenu aux mêmes devoirs que ses parents. A savoir se taper un pénible repas où l'on ne discuterait que de platitudes et où il serait sans aucun doute félicité pour sa récente embauche au Ministère, à grands coups de tapes dans le dos et de "Mais la dernière fois que j't'avais vu, ta mère devait encore te moucher l'nez... L'a bien grandi le ptiot Aloysius !"

Ed leva les yeux au ciel et poussa un profond soupir. Rien que d'y penser, il était fatigué. Une bourrasque de vent s'engouffra sous sa veste. Le jeune homme remonta son col et pressa le pas. Le temps se gâtait rapidement à Londres, et le mois de Novembre n'était pas la meilleure période pour faire du tourisme dans la capitale. S'il ne voulait pas se faire rincer, il fallait qu'il se dépêche.

C'est la secrétaire du département des accidents et catastrophes magiques qui l'avait sauvé de la catastrophe -lui envisageait déjà l'achat d'une machine à abdominaux. L'aimable femme avait écouté avec gentillesse le problème crucial du jeune Oubliator qui était au bord du désespoir, ne trouvant pas d'idée valable la veille du jour fatidique. Avec la mine de ceux qui connaissent toute la sagesse du monde, elle lui avait souri et lui avait susurré à l'oreille la solution miracle.

Un ballotin de chocolat d'excellente qualité. C'était si parfait comme cadeau qu'Edward se fustigea mentalement de ne pas y avoir pensé plus tôt. C'était é-vi-dent. La bonne âme lui glissa même un petit carton avec l'adresse gravée en lettres d'or d'une toute nouvelle chocolaterie qui venait d'ouvrir sur le Chemin de Traverse.
Mole avait remercié sa sauveuse d'une bise sur la joue et était sorti des bureaux en trombe pour arriver avant la fermeture.

Enfin il avait atteint la boutique. C'était élégant. Prometteur. Assurément, il allait trouver ce qu'il cherchait, et ferait sensation à la grand messe familiale.
Edward poussa la porte et entra, accompagné d'un tintinnabulement de clochette. Il venait d'entrer dans le paradis des gourmands. Rien qu'à regarder les vitrines débordantes de chocolats plus beaux les uns que les autres, le brun avait pris trois kilos.
Il y avait tant de choix qu'il ne savait plus où poser les yeux. Il longea les vitrines, inspectant les différents produits, mais son regard fut bientôt arrêté par une paire de jambes...

Mole qui s'était légèrement courbé pour mieux voir dans les présentoirs se redressa et remonta le long de la paire de jambes... Un torse, des mains tenant un paquet de chocolats, une bouche enfournant goulûment lesdits chocolats, des cheveux blonds cascadant sur ses épaules...
Edward arqua le sourcil. Il était persuadé d'avoir déjà croisé ce visage, mais il ne parvenait plus à se remémorer où. Certainement l'avait-il à peine croisé, car s'ils avaient été présentés, il s'en serait immanquablement souvenu.

Le jeune Oubliator dévisageait à présent le client, de manière quelque peu impolie. Mais d'où le connaissait-il donc ?

[HJ : désolée, c'est un peu court T_T]

Était-ce le repas de famille à venir qui perturbait à ce point l'Oubliator pour qu'il ne remette plus un collègue ? Était-ce les odeurs prenantes de chocolat qui lui étaient montées à la tête ? A moins qu'il n'eut l'esprit trop préoccupé par sa recherche de logement ?

Edward dut se retenir pour ne pas se frapper le front. Évidemment que c'était un collègue du Ministère. Voilà où l'avait déjà croisé ! Peut-être était-ce à cette fameuse réunion de rentrée ? Ou simplement dans un service ?
Les joues du jeune homme s'empourprèrent légèrement, tant de confusion pour son attitude relativement impolie que pour son oubli - cela lui arrivait si rarement.

- Euh non, je... Non, vous ne pouvez rien pour moi. Excusez mon impolitesse. Je ne parvenais pas à me souvenir du lieu où je vous avais croisé, mais vous venez d'éclairer ma lanterne.

Une fois de plus, Edward venait de faire une entrée en matière pitoyable auprès de l'un de ses collègues. Il faudrait qu'il songe à y remédier, s'il ne voulait pas se faire une réputation des plus désastreuses dans leur sacro sainte administration. Tendant la main à son collègue pour le saluer comme il se devait, le jeune Mole reprit.

- Effectivement, je m'appelle Edward Mole, enchanté de voir que les si mystérieux employés de votre département peuvent eux aussi succomber à de tels vices, fit le brun en désignant de la main les vitrines débordant de pâtes de cacao plus tentantes les unes que les autres. Enfin... je dois avouer que je n'étais pas venu pour mon plaisir personnel, mais... je crois que je vais me laisser envoûter... Vous semblez d'ailleurs également apprécier l'adresse...

Ed avait accompagné sa dernière phrase d'un sourire en repensant au sort qu'avait subi le paquet qui avait eu le malheur de se retrouver dans les mains du blond quelques instants auparavant.
Laissant courir son regard sur les présentoirs, Edward tentait de choisir au mieux son cadeau, tout en poursuivant la discussion.

- Au fait... Ca va, pas trop de soucis dans votre si secret niveau 9 ? La fermeture de la salle des prophéties étant aujourd'hui officielle, ce n'est pas trop gênant pour votre quotidien ?

Edward se félicitait vraiment d'avoir suivi les conseils de leur chère secrétaire de département.

D'une, il se trouvait au paradis, et de deux il y croisait un collègue qui lui paraissait plutôt sympathique malgré ses airs de neutralité affichée.
Et en prime, il pouvait goûter ces sublimes chocolats à l'œil. Le brun ne se priva pas et accepta l'invitation du blond à goûter les chocolats. La plaisanterie, le petit sourire et la promesse d'un chocolat avait fait passer l'insinuation du jeune langue de plomb comme une lettre à la poste.
Ed avait même décidé de ne pas relever la petite phrase du blond sur sa mémoire.
Pour un Oubliator, ce domaine était bien plus qu'une simple prédisposition, c'était l'essence même de leur métier, et dans le cas de Mole, c'était même une passion dévorante. Mais il jugea plus poli de ne pas reprendre son interlocuteur. Il s'était montré suffisamment maladroit auparavant.

L'anglais se contenta donc de remercier son collègue d'un sourire et piocha dans la boîte, jetant son dévolu sur une petite douceur au chocolat noir surmonté d'une délicate feuille en pâte d'amande. C'était tout simplement divin, fondant dans la bouche, les arômes explosant sur le palais... Le brun ferma les yeux pour savourer l'instant.
Il les rouvrit au juron du jeune Wolkoff.

- Oh, effectivement, ça ne doit guère être passionnant par rapport à ce que vous devez avoir l'habitude de faire. Enfin... Je veux dire, on ne sait pas réellement ce que vous y faites, mais bon, vous savez comme moi que département "des Mystères", ça fait jaser, et que tout le monde y va de son hypothèse quant à vos sujets d'étude...

Edward accompagna sa tirade d'un sourire navré. Les pires bruits de couloir circulaient au Ministère sur ce fameux niveau 9. Les hypothèses les plus farfelues avaient été lancées, les plus sordides envisagées. Jetez le voile du secret sur un lieu et vous pouvez être sûr que l'imaginaire collectif s'en emparerait pour déformer la réalité au delà des possibles.

- Mais je crois vous avoir entendu parler en... euh, slave ? reprit Ed, loin d'être certain qu'il s'agissait d'une exclamation russe. Aurait-ce été du polonais que l'oubliator n'aurait pas fait la différence. Vous nous venez de l'Est ? Enfin, je suppose que oui, à la consonance de votre nom, mais si ce n'est pas indiscret, d'où plus précisément ?

Ed ne put s'empêcher de faire la moue lorsque le blond lui avait assuré de la normalité de son Département.

- Moui, certainement... Enfin, c'est votre quotidien... Peut-être considérez vous comme normal ce qui paraitrait au commun des mortels des plus farfelus... Mais j'imagine que vous avez raison, acheva-t-il en passant une main dans ses cheveux.

En tous cas, l'anglais ne s'était pas trompé, son interlocuteur avait bel et bien parlé en russe.

- Oh, près de la Sibérie... Ce ne doit pas être très gai par là-bas... Enfin, sans vouloir vous vexer, mais, il parait que c'est assez hostile comme climat. Je veux bien vous croire que le fog londonien ne soit qu'une belle plaisanterie à côté des conditions que vous deviez avoir... C'est le froid qui vous a rapatrié dans notre si humide Royaume ?


Qu'il pouvait être curieux... Wolkoff allait peut-être se sentir harcelé de questions... Ce n'était pourtant pas le but. Se raclant la gorge, Ed reporta un instant son attention sur les vitrines, tout en écoutant la réponse de son collègue. D'un sourire, il commanda à la vendeuse un ballotin des plus appétissants, à l'air tout à fait délicat. Ce serait parfait. Il ne put résister à l'envie de se prendre une petite boite pour sa consommation personnelle également.
Cela ne lui ressemblait pas de poser tant de questions, mais le jeune homme l'intriguait. sa désinvolture, ses origines... Outre le fait qu'il travaille au neuvième niveau, une aura de mystère émanait du russe. Et notre Edward, désireux de rencontrer quelques uns de ses collègues, ne pouvait s'empêcher de questionner le Langue de Plomb.