Mizore avait encore passé une nuit à traîner dehors. Bien sûr depuis son altercation avec le jeune Damien O'taylor, son père lui faisait boire une tisane dégoûtante trois fois par jour. Mais cela n'empêchait pas Dark Mizore ne réapparaître toutes les nuits... Elle était rentrée dans les une heure du matin au manoir, après être passé au repère voir s'il n'y avait un travail pour elle. Comme elle n'en trouva aucun, elle avait décidé de rentrer. Après tout, elle avait déjà torturé un moldu, obsédé certes mais maintenant, il devait être à l'hôpital psychiatrique pour le reste de sa vie. La jeune femme rentra donc au manoir pour se réveiller quelques heures plus tard. Après s'être lavée, elle se vêtit d'un jean et d'un pull bleu foncé. Elle prit sa cape pourpre avant de descendre dans le salon. Elle s'assit à côté de la cheminée comme à son habitude. Pointa sa baguette dans l'âtre. Les flammes montèrent dans la cheminée, léchant la pierre froide et brûlant sans bois. La jeune femme regarda les flammes crépiter, elles étaient si fortes mais si faibles à la fois. Elle ne salua pas leur vieil Elfe de maison, Silver. Elle ne s'en occupait pas. Complètement absorbée par la puissance du feu. Ses yeux, le droit bleu clair et le gauche bleu foncé refletaient les flammes. Elle entendit son père se lever, et descendre l'escalier de bois. Il la salua gentimment, comme à son habitude, Mizore leva les yeux vers lui ce qui était son "bonjour" à elle. Elle l'entendit se diriger vers la cuisine, il se préparait sûrement une tisane. La jeune femme se leva de son fauteuil, prit sa cape pourpre et sortit avant qu'il n'arrive avec sa vieille tisane à faire todre le ventre à un scroutt à pétard.



Mizore rangea les derniers papiers qui traînaient sur son bureau. Elle garda simplement la feuille où était marqué les noms des élèves dont elle avait la charge. Ce jour, elle accompagnait son père dans sa sortie dans la forêt interdite. Bien sûr, elle avait été obligée d'accepter, ne pouvant pas lui refuser ça alors qu'il ne l'avait pas fait emprisonné alors qu'il avait était témoin de sa folie. Même si elle aurait été vite libérée, les détraqueurs étant à la solde de son maître et non plus du côté de ce que les sorciers appelait les "gentils". La jeune femme soupira et sortit dans le parc. Elle sourit cependant, en voyant que la brume ne s'était toujours pas levée, plutôt une bonne nouvelle pour elle, qui n'aimait pas le soleil et sa chaleur brûlante. De toute façon, pas besoin de soleil pour aller dans la forêt interdite. Cette sortie s'annonçait dès le départ bizarre... Déjà rien que le lieu... C'était déjà ce lieu qui avait attiré les trois quart des élèves et qui en rebuttait le quart restant... La jeune femme s'emmitouffla, elle essayait de ne pas paraître trop diminuée. Mais son corps était fortement affaiblit, elle avait du mal à dormir, à manger. Son combat contre son cher partenel l'avait tué, c'est pourquoi elle espérait tout de même que cette sortie la requinquerait et qu'elle ne serait pas trop fatiguante. de toute manière si les jeunes faisaient les andouilles, elle les attacherait à des cordes et les laisserait croupir dans la forêt. Quelques bêtes sauvages seraient surement très heureuses de s'occuper d'eux.

Elle se dirigea vers le point de rendez-vous, en laissant sa trace dans l'herbe mouillée. Bien sûr, elle était la première arrivée parmis les professeurs et les élèves... Quelques minutes sont père arriva. La jeune femme regarda bizarrement le récipient qu'il avait dans les mains. Une tasse recouverte?... Oui, c'était ça. Jusqu'au bout il la terrorissait et ne la laissait pas s'échapper. Elle qui avait voulu échapper à cette boisson ce matin, voilà qu'elle la ratrappait...

" tiens, tu l'as oublié ce matin."

Mizore voulu lui dire. "non je ne l'ai pas oublié, je l'ai fait exprès". Seulement elle ne pouvait même pas le penser, son père l'entendrait. Elle prit la potion entre ses mains fines, et souleva le couvercle en une moue dégoûtée... Qu'avait-il mis la dedans? de la chauve-souris? de la mandragore gluante? La pâte verte était à moitié gluante, elle dégagait un parfum d'égoût qui fit reculer la jeune femme. Elle retint sa respiration et but la mixture d'un coup avant de rendre la tasse à son père.

Tu pourrais pas la parfumer un peu...

Mizore regarda autour d'elle, quelques élèves étaient arrivés. Elle en connaissait quelques uns, mais leurs noms ne lui revenait pas... Depuis sa petite expérience, elle avait oublié certaines chose. Elle regarda à nouveau sa liste en espérant retenir les noms de ceux qu'elle accompagnait... Elle regarda son père avec un petit sourire, malgrè ses efforts, elle n'arrivait pas à le détester...

Bip..... Bip..... Bip..... Bip..Bip..Bip.Bip Bip.. PAF !

C'était le bruit que fit la main de gamine en s'écrasant sur cet odieux réveil, qui osait sonner sans aucun respect pour le sommeil de sa propriétaire.. Ouvrant un oeil ensommeillé, la blondinette regarda l'heure matinale indiquée.. 7 H 00. Mais par tous les chapeaux de Merlin, pourquoi avait elle mis ce fichu gadget en marche, alors qu'elle n'avait même pas de cours ce matin ! D'ailleurs c'était quoi l'emploi du temps de la journée ?! Forcée de se lever, la jeune vipère posa son regard d'un turquoise brillant sur son agenda tournant les pages de ses doigts délicats jusqu'à la date du jour.. C'était la sortie de Bota !! Comment la petite blonde avait pu oublier ça.. L'excuse en or, pouvoir en aller dans la forêt avec autorisation et sans risques.. enfin presque.

Passant en vitesse dans la salle de bain du dortoir, la gamine manqua d'avoir un haut le coeur en se voyant dans la glace.. Ces cheveux.. étaient d'une affreuse couleur orangée !! Ange avait presque oublié qu'elle avait du se teindre les cheveux en roux suite à leur humiliante défaite contre Gryffondor.. Comme si perdre le match n'était pas en soi une punition suffisante.. Elle était rousse, pendant une semaine, elle devrait rester rousse puisque tel était le pari.. Par la barbe de Merlin pourquoi avait elle fait un truc pareil -_-
La fillette tourna le dos au miroir jugeant que cela valait mieux pour sa santé mentale et son égo..Elle enfila une robe confortable et élégante, comme d'habitude, même si elle trouvait que le vêtement jurait avec sa nouvelle couleur de cheveux.. Elle noua ses cheveux orange grâce à une petite pince en argent, chaussa des ballerines qui ne la gênerait pas pour marcher, enfila une veste puis passa sa chaude cape de cachemire noire sur ses minces épaules et enroula son écharpe aux couleurs verts et argent autour de son cou.. Parfait, sa tenue était simple et classe, pas besoin de plus d'artifices, pour une marche en forêt. Croquant au passage dans deux galettes en guise de petit déjeuner, la petite poupée dépitée quitta rapidement les cachots pour se rendre à la lisière de la forêt ou le professeur Bachelard avait fixé le lieu de rendez-vous.. Avec un peu de chance, personne ne ferait de comprendre s'ils pensaient que c'était juste une nouvelle mode --'

Arrivée sur place, Ange posa laissa courir son regard sur les personnes présentes, s'efforçant de ne plus penser au match.. Le professeur de Botanique attendait statique en compagnie de Mizore que tout le monde soit là, et les seuls élèves présents pour le moment étaient deux petits poufsouffle et un grand de Gryffondor.. Génial.. Où étaient donc passé les autres Serpentards ? ou les Serdaigles ? S'approchant davantage, la gamine reconnu alors le survivant, qui semblait s'inquiétait du sort des deux misérables pouffy. C'était bien du Gryffondor tout craché ça, porter secours aux petits sans défense XD

- Bonjour professeur, bonjour madame.

La blondinette_ euh non la rouquine T_T réprima un bâillement, elle n'était pas encore parfaitement éveillée et attendre les autres n'avait rien de passionnant en soi...

- Salut Harry, tu joues à la nourrice ? xD

Ben oui, hein, on est Serpy ou on l'est pas.. Mais cette petite pique était plus une plaisanterie, cela n'avait rien de blessant ou de méchant. La petite blonde temporairement rousse T_T jeta un coup d'oeil aux deux poufsouffles, dont l'un ne semblait pas très enthousiaste à l'idée de sortir dans la forêt interdite^^ Se penchant vers le garçon avec un sourire qui se voulait compatissant et rassurant, la petite poupée lui lança:

- Aller, ne t'en fais pas, va. Dis toi que s'il arrive un pépin ce sera forcément pour Harry, si tu restes loin de lui, ça devrait aller

La gamine se tourna alors vers le Gryffondor concerné arborant un sourire amusé. N'empêche elle avait pas vraiment tord, dans le genre j'attire des ennuis le survivant était imbattable. D'ailleurs, le rouge et or avait du cran pour ne pas rester enfermé chez lui avec toutes embrouilles qui lui tombaient dessus, il fallait bien lui reconnaître son courage à ce brave Ryry ^^

(Damien tu m'a devancée U_u bon j'arrange comme je peux)
Entre temps Damien était venu s'ajouter au petit groupe, contente de voir un Serpentard, la fillette se tourna vers lui pour le saluer. Ange avait fait connaissance avec le garçon en cours de runes et elle s'entendait plutôt bien avec lui.


- Salut Damien, prêt pour la sortie ?

Il était déjà difficile pour la fillette de se lever tous les matins vers 7h30, mais là, c'était carrément abominable. Ce n'était qu'une demi heure de moins que d'habitude, mais ça suffisait à lui décaler son horloge interne. En ouvrant les yeux ce matin, elle avait poussé un gémissement et avait enfoncé son visage dans son oreiller. Elle aurait aimé rester un peu au fond de son lit le temps d'émerger, mais elle avait bien dû se lever en sentant ses paupières se refermer toutes seules. Pas le moment de se rendormir ! Elle s'était donc traînée hors de son lit, habillée sans soin particulier (de toute façon, le programme d'aujourd'hui était loin de nécessité une mise en beauté quelconque), et dirigée d'un pas hagard vers la Grande Salle. Elle avait croisé de nombreux autres élèves aussi matinaux qu'elle, et qui avaient pour certains les mêmes yeux embués de sommeil, et n'étaient pas enclins aux cordialités habituelles.

La raison de cette levée aux aurores (ou presque) était attendue de la plupart de ses camarades : la sortie de botanique, l'excursion accompagnée dans la Forêt Interdite ! Bien sûr, c'était plutôt la seconde formulation qui attirait les apprentis sorciers. L'interdiction entourant cette Forêt et les nombreuses rumeures concernant les créatures qui l'habitaient intriguaient au plus haut point les élèves, et l'opportunité de visiter ces bois en groupe et sans risquer la retenue du siècle était impossible à manquer. Et cette affirmation concernait aussi Revan.

Ce fut donc en se rassurant à la pensée de découvrir cette zone mystérieuse de Poudlard que la brunette sortit du château, la cape serrée autour d'elle et les cheveux aux vent. Elle s'était bien remplit le ventre et avait commencé à émerger de sa phase "tête dans le c*l", mais se sentait toutefois encore un peu engourdie. Elle savait néanmoins qu'elle se réveillerait parfaitement lorsqu'elle serait avec ses camarades ; le contact humain était revigorant. Elle apercevait d'ailleurs un groupe de gamins qui patientaient près des serres, mais ne repéra aucun Gryffondor parmi eux. En revanche, Caleb était là, et elle rejoignit le jeune blaireau.

- Salut ! Ca va ? Motivé ? demanda la fillette.

Elle lui adressa un sourire qu'il ne devait certainement pas voir en entier, puisqu'elle avait remonté sa douce écharpe jusqu'à sa bouche. Il faisait froid, quand même.

Bip...Bip...Bip...Bip...Bip Bip Bip Bip...PAF ! SCHBONG !

C’est le bruit que fit le derrière de Lou en entrant brutalement en contact avec le sol de pierre du dortoir, après un roulé-boulé parfaitement bien exécuté. En français, c’est le bruit que fit Lou en tombant de son lit, brusquement réveillée par Ange qui venait de maraver sa race à son réveil de m*rde.

- Aaaaaaange, geignit la petite brune encore affalée par terre et trop fatiguée pour se relever, il me gave ton réveil pourri...

Mais son amie, qui avait déjà disparu dans la salle de bain, ne l’entendit pas. Pourquoi tant de précipitation ? Elles étaient si en retard que ça ? Elles avaient quoi d'abord ?

Se redressant sur un coude, Lou jeta un coup d’œil au réveil, histoire de voir si elle était déjà en retard au cours (quel qu'il soit) au point de carrément laisser tomber.

7h05...7h05 ? Non mais ça va pas bien de réveiller les gens à sept heures du mat’ ?

- Mais t’es pas malade de mettre ton réveil à cette heure (admirez le jeu de mots) ?, hurla Lou en se redressant à quatre pattes, réveillant ainsi le reste du dortoir, on a pas cours d'abord !

- La sortie de bota..., lui répondit une voix ensommeillée venue du tréfonds de sous les couvertures.

- Oh...m*rde.

C’était vrai ça. Comment elle avait fait pour oublier ce truc ? 7h30 devant les serres, on le leur avait dit et redit.

D’un pas traînant, Lou se leva et commença à se préparer en même temps que les autres, sans prendre part à leurs babillages sur les horreurs qu’ils trouveraient dans la forêt.

C’est que, d’une, elle ne savait que trop le genre de rencontre qu’on pouvait faire dans la Forêt Interdite pour y aller en courant et en chantonnant d’un air joyeux.
Et en plus, il faisait un froid pas possible, et la perspective de passer toute la journée dans les bois par ce temps pourri était passablement déprimante. Surtout qu’ils y allaient pour étudier des champignons ou elle ne savait quoi.
Non, vraiment, ça craignait trop cette histoire.

C’est pour ça que quand elle descendit vers les serres bien après Ange, emmitouflée dans un manteau rouge et sous un bonnet blanc assorti à ses bottes, Lou affichait une mine peu amène et encore endormie.

Elle rejoignit son amie qui parlait avec un garçon de leur classe, Damien ou quelque chose comme ça, et croisa les bras d’un air boudeur.

- Ils ont intérêt à être intéressants leurs champignons.

Alors que le petit Pouffy tentait de réussir à agoniser grâce à un simple effort mental, il entendit quelqu'un s'approcher de lui. Deux explications lui vinrent alors à l'esprit: la première, la plus logique, lui disait que quelqu'un l'avait prit en pitié. Ce n'aurait pas été si étonnant puisque le rouquin devait à cette instant transparaître aux yeux des autres comme étant assez misérable. La seconde, beaucoup moins plausible, était qu'il avait réussit son coup et que la mort venait le chercher. Par malheur, ce ne fut pas la mort qui s'abaissa à sa hauteur mais un garçon qui lui était totalement inconnu.

William lui jeta un regard rapide sans faire plus attention que ça, et enfonça un peu plus sa tête dans ses bras maigres. Tiens s'il serrait assez fort tous les membres de son corps arriverait-il à se faire passer pour un rocher... heu... d'une race étrange avec de la mousse orange sur le dessus. Un peu honteux d'avoir attiré une personne à lui de cette manière, il fini cependant par s'asseoir en tailleur, tentant vainement de sourire à son interlocuteur. Il n'allait pas imposer à une personne sa compagnie sous prétexte qu'il mourrait de peur.

-Salut. Ca n'a pas l'air d'aller? Si c'est pour la sortie, ne t'inquiète pas, le professeur sait ce qu'il fait, il y a des gens pour t'encadrer et te prémunir des dangers...D'ailleurs il n'y en a pas le jour...Juste un minimum de règles de sécurité...Tiens, je m'appelle Harry au fait.

Ha voilà, on tentait de la rassurer sur la foret. Mais comment pouvait-il leur expliquer que ce n'était pas la foret le problème. Le véritable problème c'était lui, le rouquin maladroit. Même le plus petit danger pouvait devenir un fléau pour le garçon, car il avait un don inné. Ha ça, s'il n'avait jamais été doué dans aucune discipline, il s'était avéré que le garçon arrivait à transformer une situation des plus banale en apocalypse sans vraiment faire d'efforts. Toutes ses tentatives pour arranger les choses envenimaient le tout et à la fin, alors qu'à la base il ne faisait que se préparer une salade, il se retrouvait à l'hôpital avec un pan de la maison à moitie brûlé.

Bref, passons. Une personne venait pour le rassurer. C'était une attention gentil et sympathique que le rouquin ne pouvait pas ignorer. Il ouvrit la bouche pour répondre mais déjà une Serpentard faisait son apparition, lançant une phrase sans crier gare. Le pauvre Poufsouffle -déjà sur les nerfs- frôla la crise cardiaque et ce n'est qu'avec peine qu'il retint un hurlement paniqué. Il bondit de quelques mètres, basculant en arrière à la réception. Il vit donc la jeune fille adresser la parole au dénommer Harry puis se tourner vers lui un sourire mauvais sur le visage.

Peuh, s'il ne connaissait pas Balthazar, il détesterait tous les Serpentards, sans exception.

- Aller, ne t'en fais pas, va. Dis toi que s'il arrive un pépin ce sera forcément pour Harry, si tu restes loin de lui, ça devrait aller.

Le rouquin tourna la tête vers Harry, se relevant à l'aide de ses coudes et... lui sourit.

*Ho, chouette* se dit-il. *Je ne suis donc pas le seul à être définitivement pas doué?!*

Heureux aux premier abords d'avoir rencontré un autre Boulet -car oui, le rouquin n'avait jamais entendu parler de Harry Potter et ne se doutait donc pas que le pauvre garçon attirait les ennuis et ne les créait pas- son visage se décomposa à nouveau. S'ils se retrouvaient dans le même groupe, il n'osait imaginer la catastrophe d'ampleur nucléaire qu'ils allaient déclencher. Il ouvrit à nouveau la bouche pour se présenter et faire part de ses appréhension à son camaradee Gryffondor quand il fut de nouveau coupé par la voix d'une fille.

Le choc fut moins violant que la première fois, mais il pivota si rapidement pour se tourner vers l'origine du son qu'il colla une claque à Harry avec sa main droite. Il voulu s'excuser, la panique reprenant le dessus mais déjà une rousette arrivait à leur hauteur. Elle s'installa non loin d'eux, posant son sac et le garçon n'en revenait pas d'avoir, en si peu de temps, entendu trois personnes lui adresser la parole. C'était assez surréaliste, pour ne pas dire miraculeux. L'espace d'un instant, se retrouvant assit à côté de deux Gryffondor, peut être inconnus mais sympathiques, il oublia qu'il allait mourir dans la journée. Ha mince! Voilà, il avait fait des connaissances et il allait expirer dans quelques heures. La vie était vraiment mal faite.

-Bonjour, moi c'est Ginny Weasley

Le rouquin ouvrit de nouveau la bouche pour se présenter, se stoppa, attendant que quelqu'un ne le coupe. Mais rien ne se passa et, presque en soupirant de soulagement, il se présenta à son tour.

"William Weatherness. Très heureux de vous rencontrer... Mais je ne voudrais pas m'imposer. C'est très gentil à toi heu..."

Mince comment s'appelait-il déjà. Hooo, il lui mettait une claque et oubliait son prénom en plus de ça. Ha, oui si!

"Larry de t'être inquiété pour moi, mais je suis toujours très inquiet. Ca passera. Ho et désolé pour la claque, ce n'était pas voulu! Vraiment désolé! Par Merlon, quel boulet je peux être..."

Le petit vert qu’il était, les deux pieds bien enfoncés dans la neige, il semblait bien frigorifié comparé les autres étudiants, en fait… Il avait aperçu Dawster arriver à son tour. Il aurait dû la remarqué plutôt, il se tenait avec elle, en cours de Runes, plus particulièrement. Mais il semblait plutôt absent… Un peu comme à son habitude, en fait… Son regard de cendre se porta sur la rouge et or… Revan… Celle avec qui il s’était accidentellement enfermé dans un placard à balai. Bien drôle d’aventure, il fallait l’avoué. Il savait d’elle qu’elle étai une fan de bandes dessinées, qu’elle aimait bien se balader la nuit pour aller piller le bureau de Rusard et qu’elle était particulièrement mal à l’aise lorsqu’elle s’approchait de trop près d’un garçon. Ça, il n’avait pas trop compris pourquoi… L’idée que c’était justement parce qu’il était un garçon qu’elle se mettait dans tous ses états ne lui avaient même jamais traversé l’esprit.

Finalement, il y eut la grande tête à claques d’adulte accompagnateur qui se pointa à son tour. À sa vu, le garçon ne pu s’empêcher cet air sceptique et incrédule. Avec une gueule comme celle-là, le garçon se demandait bien pourquoi il venait perdre son temps avec eux et risquer de briser ce visage trop parfait en porcelaine, moulé dans un plâtre tout conçu exprès. Décidément, il y en avait de bonnes idées, celui-là…
La blondinette vient le rejoindre, à son plus grand étonnement. Et comme d’habitude, il tourna un regard fort curieux vers elle, comme s’il ne comprenait toujours pas pourquoi elle cherchait à lui adresser la parole…

« Salut An… »

Il ne compléta pas sa phrase, son visage prenant une expression encore plus étrange, innocente, voir même presque amusé, d’un seul coup, alors qu’il posait des yeux soudainement brillant sur elle. Il pencha la tête de côté, ce qui eut pour effet de lui donner un air encore plus bête que d’ordinaire, en fait.

« Tu… Tu es… rousse? »

Oula, oui! Il fallait dire que la différence de couleur, du coup, l’avait un peu assommé, lui qui était encore un peu dans les vapes, il n’avait pas tout de suite remarqué le changement. Il ne rajouta rien, ne demandant même pas quel envie étrange la jeune fille avait pu avoir été possédée pour se teindre ainsi les cheveux. Non pas qu’il avait quelque chose contre les roux, seulement… Seulement il n’avait jamais trouvé cette couleur particulièrement plaisante à regarder… Enfin, s’était son choix à elle, pas le sien. Il n’allait pas non plus lui dire que c’était affreux, quoi. Ça ne le faisait pas, si? Mais non…

Il y eut une seconde élève de serpentard. Une qui ne lui disait rien… Faux! Il l’avait déjà vu quelque part… Aller savoir où. En cours, sans doute, ce qui, à vrai dire, ne l’aurait pas vraiment étonné. Aussi se tut-il, se renfrognant, se renfermant dans ce mutisme qui n’appartenait qu’à lui et dont il était difficile de le sortir, une fois qu’il y était profondément cloîtré. Son regard se porta sur les autres, qui arrivaient aussi, un à la suite de l’autre. Mais c’était quoi cette manie d’être roux? Où étaient les bruns? Où étaient les noirs? Où étaient les blonds? Ou étaient les roses? Où étaient les… (Enfin, vous avez compris…).

Le jeune garçon daigna enfin poser son regard sur le prof de botanique. Un vieux crouton tout ratatiné, voilà ce qu’il en pensait, juste à le regarder. Il devait bien faire le même âge que ce Dumbledore, non? Aller savoir… Remarquez bien qu’il aurait sans doute donné cher pour connaître l’âge du directeur du collège…

1 jour avant la sortie

"SULLIVAN"

Deryn. 6 heure 45 du matin. C'est pas vivable. Dodo. Livious lui jeta un vague regard, puis retomba dans sa couette avec un grommellement. Il avait encore 25 heure et quart avant d'être en retard à Poudlard, qu'elle le laisse profiter un peu de ses dernières heures de sommeil quoi. Mais elle ne semblait pas décider à partir et voulait même lui rendre Haddock. Oui, cela n'aurait pas tant embêté Livious, mais Archimède et le chartier aurait fini par se tuer. Le fléreur dormait d'ailleurs très paisiblement sur le lit du jeune homme, pas vraiment incommodé par le discours suraigu de la galloise aux grands cernes. Livious quant-à-lui, se frottait le crâne, accueillit par l'immuable poutre au dessus de son lit.

"Trouve toi un autre pigeon ! MARRE ! Tu comprend ça ?!
-Puisque t'es là, passe moi un pantalon."

Elle lui balança un jean en pleine face. Il s'en vêtit et se leva. Ils se connaissait depuis si longtemps que cela n'embêtait ni l'un ni l'autre ce genre de situation. Tandis que Livious mis en place son petit dej' d'un coup de baguette magique, il chercha une chemise décente, balançant celle qui ne l'était pas à son gout par dessus son épaule. Directement sur la rousse qui les déviait d'un geste rageur de la main.

"Mais, Deryn, tu sais très bien que je suis dans la même situation que toi. Je ne sais pas quoi en faire de ce truc ! J'aurais dû l'offrir à la police tiens."

Il le regarda en s'installant à table. Elle était têtue comme une mule, ce ne serait pas facile de la convaincre cette fois là.

"Si tu veux, je te prête mon appart pour dormir ce matin.
-NON ! J'ai rendez vous !
-Ah ?Avec qui ?
-James pour un exposé de potion.
-J'vais te faire une lettre.
-Pourquoi ?
-Pour qu'il te laisse dormir dans son lit, tiens."

Elle se mit à rougir comme une pivoine, l'étoilé eu un sourire embrumé.

"Non. Tu la donnera à James. Il adore les animaux.
-LIV...
-Dépêche toi. Il pourrait se poser des questions sur ce que tu fait chez moi, surtout de si bon matin. 'fin, moi je me poserais des questions.
-T'as gagné. Juste cette fois.
-Juste cette fois."

Elle transplana, il retourna se coucher. Il n'irait certes pas en cours ce jeudi, car demain c'est la sortie de botanique avec les petits de Poudlard. Il regarda mollement les quatre livres qui trainaient sur sa table. Il avait fini de lire "Monstres et belles mères des forêts" pour les monstres qu'il risquerait de croiser ainsi que "Si les plantes m'étaient contées." pour reconnaitre un minimum les truc verts. Aujourd'hui, il s'attaquait à "Salade de plantes magiques." un traité offensive contre les plantes avec pleins de sorts intéressants pour découper le tout et "Bouclier fatal." un truc pour la défense, avec les sorts de bases mais aussi qui permet la création de sort défensifs plus grand et plus ciblés. Mais ce dernier n'était que révision pour l'apprenti auror. On pouvait trouver un petit bouquin caché par les autres "Gérer les Trolls", ça, c'est pour les mioches.



Livious avait réussi à éviter la poutre au dessus de son lit ce matin, donc, c'était obligatoirement une bonne journée qui s'annonçait. Malgré le fait qu'il soit avec des premiers de la classe en Botanique (Les chiens.) et qu'il soit avec Sigmund tout seul, ou presque, dans les bois. Normalement, rien que ça, c'était un coup à faire peur à n'importe qui. Il partit pour Pouldard, n'arriva pas en retard et même un peu en avance. Le temps était pourri, heuresement qu'il portait sa cape. Son fléreur caché dans son chapeau haut de forme. Il s'avança vers le groupe des professeurs.

"Bonjour à tous !"

Il se positionna non loin du doux dingue de prof de Botanique et d'Arsène quand un gosse leva la main.

" M'sieur comme la forêt est interdite... c'est peut-être pas permis de faire ce cours là-bas... On pourrait pas le faire au château plutôt ? Il fait plus chaud et on trouvera des légumes...
-Ne t'en fait pas le professeur Bachelard sait ce qu'il fait, aucune raison d'avoir peur."

Ou presque. Ironie, quand tu nous tiens. Si le professeur savait ce qu'il faisait, Livious était un doux mouton. Cette expédition, c'était de la folie. Et l'étoilé, spécialiste en punition Poudlarienne était déjà vaguement entré dans cette forêt à cause d'une bête histoire d'enchantement d'armure. Ce n'est pas une partie de plaisir. Il se pencha vers Arsène, pour qui il s'était pris d'une certaine sympathie et lui murmura :

"Faites vos jeux, combien en perd-t-on ?"

"Aaaaah mais y a d'ja pas mal d'monde, ça fait plaisir d'voir qu'ça motive, d'aller dans la Forêt Interdite ! Au moins, on sait qu'tous ces gens-là vont profiter d'l'occasion pour l'faire quand c'pas interdit !"

Voilà la phrase que prononça pour lui-même Kael, en descendant les marches du perron, après avoir aperçu la foule d'élèves qui se pressaient déjà près des professeurs Bachelard, Bachelard et Vawdrey. Le Celte, en s'approchant, reconnut celle que le vieux Sigmund avait appelée 'Mizore'. Bien sûr, il voyait bien que c'était elle qui enseignait l'Etude des Runes, mais à aucun moment on ne l'avait averti qu'elle portait ce prénom...

Tiens, Livious Sullivan, le tueur de plantes, était là aussi. Apparemment, parmi les accompagnateurs, il ne manquait que l'estimée collègue du Poufsouffle : Neoki Ewora, porteuse comme lui de l'insigne de Préfet-en-Chef. Il détailla, en passant près d'eux, chacun des présents, et remarqua que la majorité était composée de Première Année... Il remarqua cependant dans la foule Harry et Ginny, qui avaient été dans l'AD l'année précédente.

"Salut !" leur lança-t-il, avant d'adresser des signes de main à ceux de sa maison puis de s'arrêter près des professeurs.

Tous étaient là, prêts à lancer la sortie lorsque tous les participants inscrits se seraient pointés. Le Jaune et Noir se détourna et bailla longuement -il s'était quand même levé tôt, ne l'oublions pas- puis :

"Bonjour, professeurs. Les conditions semblent favorables !"

Ca, c'était pour la conversation, parce qu'il était évident que les conditions n'empêchaient en rien l'excursion. Près de lui, Livious répondit à une question posée par un élève. Ah, comme quoi il y en avait qui n'étaient pas si réjouis que ça d'aller braver les interdits.

Le Celte bailla à nouveau. Peu avant, il était étendu sur son lit, ronflant, lorsque son réveil parlant l'avait tiré du sommeil d'une façon assez brutale. La suite s'était passée très vite, Kael ayant manqué de s'étouffer en avalant une trop grosse bouchée de son toast. Mais il s'en était parfaitement sorti et était à présent prêt à s'enfoncer dans les bois à la recherche de la flore locale. Tant que ça n'était que la flore, ça irait...

De nos jours, les enfants sont blasés. Oui, tout les ennuie, et il faudrait un miracle ou alors un grand talent pour retenir leur attention plus de quinze secondes. Le temps passe, les priorités changent, le monde change. Donc les enfants évoluent forcément avec lui.

* Je veux pas y aller T_T. Pourquoi je me suis inscrite à cette sortie, hin ? J'aurais pu profiter de ce jour béni par Merlin pour dormir, ou encore mieux, flâner dans les couloirs, sans aucunes contraintes ! Mais non, il faut bien sûr que mon fort intérieur m'inscrive à cette quête à champignons ! Par Godric, promettez moi de me faire enlever par un Troll avant que Papy Bachelard commence à nous raconter l'histoire du champi' sur lequel un élève aura marcher ! Jsuis sûre qu'on f'ra même un enterrement Je vous en pris ! Si vous m'aimez *

Il était très rare qu'Evie parte aussi défaitiste, mais ce jour-là, elle ne voulait pas. Il y a des moment avec et des moments sans, c'est comme ça et pas autrement. Et d'ailleurs, même si notre rouquine pouvait paraître d'une humeur massacrante, il n'en était rien. Elle était aussi heureuse que pouvait l'être une gagnante poursuiveuse. Elle n'avait juste pas la foi à se clôturer dans un paraître de sécurité forestier, surveillé par des vieux profs ridés et soudoyés par des préfets même pas drôle du tout . Ou peut-être qu'ils étaient quand même sympathique, mais ça enlèverait toute la mélancolie du moment. Mais si vous proposiez à Evie de ne pas y aller, elle vous répondrait sur le champs que non, qu'elle voulait participer à cette excursion. Cette contradiction est, pour la simple est bonne raison que notre rousse est une vraie commère et qu'elle se supporterait pas de savoir que les autres voient des choses qu'elle ignore, ou qu'il se passe des événements à marquer dans les annales ! Or, c'est dans ce genre d'endroit que ce passe les moments les plus mémorables. Imaginez qu'un Poufsouffle avale un champignon vénéneux, qu'un Serdaigle tombe amoureux du sol, qu'un Gryffondor se fasse capturer par un Loup-Garous et un Serpentard bouffer par un Troll ?! Ève ne se pardonnerait jamais son absence. Et soulignons aussi un point important; notre Rouge et Or était en manque considérable d'aventure. Elle serait prête à tout pour que sa vie soit à rendre sur un parchemin pour un devoir d'Histoire dans quelques années. Le titre d'aventurière exploratrice sans peur lui conviendrait très bien. * La conquête du sol de la Forêt Interdite est un bon début non ? * Bien sûr, elle n'avait aucune arrière pensée la gamine hin ! Pas de domination du monde genre le Lord Noir. Elle n'est pas totalement tarée.

Bref, si Ève devait participer à ce genre de sortie, il fallait qu'elle soit équipée. Elle n'allait pas suivre le troupeau comme un vulgaire mouton non ! Pas question de faire les choses a moitié . Et pour ça, elle s'y était prise à l'avance: ça faisait quelques jours qu'elle trainait à la bibli' pour dénicher un plan valable de la Forêt Interdite. Ce qu'elle ne trouva pas, of course, vu que tout ceux qu'elle lu était différent. Elle se basa de quelques citations, et fit elle-même sa propre carte approximative. Juste pour pouvoir repérer Poudlard si elle se perdait ^^'. Elle emprunta aussi le 'Livre des trucs & astuces du sorcier en perdition dans la nature', pratique quand on se pomme et que le Magicobus ne peut pas venir vous chercher. Elle prévue aussi un sac à dos avec des dizaines de petits objets magiques pour faire genre 'je pars en mission avec mes gadjets' et une cape imperméable et chauffante.

- Lunette 'jy vois dans l'noir': OK. Chapeau repousse humidité: OK. Manuel: OK. Carte: OK. Montre magique: OK. Chaussettes: OK. Bombabouses: OK. Boomerangs à mouvement perpétuel: OK. [...etc etc...] J'suiiis prêêête !

Vêtue de sa cape violette, de son sac à dos jaune & de ses cheveux roux, ressemblant de près à un champignon notre jeune Ève partit à la conquête de la forêt interdite, pas motivée du tout. Elle était crevée, pas coiffée, et en plus il crachetait. Le rêve T_T.
Le rendez-vous devant les serres se passa à merveille, et le troupeau migra vers l'orée de la forêt pour suivre les explications cérémoniales des professeur, et la répartition des groupes. Brefouille, Evie n'avait qu'à trouver une connaissance et blablater avec le début de la sortie. Son premier regard se posa sur la nouvelle rousse Dawster, et elle ne put retenir un pouffement. Mais elle aperçut Broot' d'amûûr et ne pu s'empêcher de courir vers la souche où elle et ses amis se regroupaient.

- Broooooot' ! Comment ça woua? dit-elle avant de se tourner vers les copains de B., dont un qui avait une joue plus rouge que l'autre : Enchanté ! Moi c'est Ève. Alors ? Qu'avait vous ingéré pour avoir eu le courage de vous inscrire à cette sortie ?

Après avoir salué Caleb, la brunette jeta un regard autour d'elle. Elle échangea un regard avec Damien, le Serpentard avec qui elle avait partagé une escapade nocturne des plus mouvementées dans les couloirs du château, quelques jours auparavant. Elle le salua d'un signe de tête, encore un peu mal à l'aise. Il la prenait pour une cinglée, et elle le savait. Pourtant, elle ne pouvait pas se résoudre à ignorer le garçon après avoir vécu leur mission commando dans le bureau de Rusard. Pourtant, ce n'était pas le Vert et Argent en lui-même qui avait tant perturbé la fillette ; simplement, c'était la première fois qu'elle était confrontée à une situation aussi dangereuse et inhabituelle. Sans compter que le contact physique, à son âge, était encore un tabou pour elle.

Alors qu'elle se faisait ces réflexions, Damien salua une nouvelle arrivée, que la brunette ne reconnut pas tout de suite. C'était... Dawster, la vipère de première année contre qui ils avaient disputé un match de Quidditch mémorable il y avait quelques jours ! Sauf que la poursuiveuse des Verts était difficilement reconnaissable, et pour cause : elle avait teint sa chevelure de blondinette en roux ! Revan se mordit l'intérieur de la joue pour ne pas rire. Elle avait presque oublié cette histoire de paris ! Après leur défaite écrasante, les Serpents devaient se teindre les cheveux en rouge... Ce n'était que justice, songea Revan en repensant aux innombrables moqueries qu'avaient proféré les protégés de Salazar concernant les joueuses rousses de Gryffondor.

C'est alors qu'une apparition interrompit le fil des pensées de la brunette.
Un homme venait d'arriver. Pas un gosse, pas un gringalet de première année ou un ado en crise, non ; un homme, comme elle n'en avait jamais vu, venait d'envahir son champ de vision, lui coupant la respiration. Il était assez âgé pour paraître mature et déborder d'assurance, mais il n'était pas vieux. Pas du tout. Il était... beau, tout simplement.
Revan avait déjà vu des hommes ou des garçons charmants. Viktor Krum, par exemple, qu'elle se plaisait à contempler lorsqu'elle voyait des affiches de lui. Mais la créature qui venait d'entrer en scène n'avait rien à voir avec Krum. Cet homme était le plus beau que la fillette eut jamais rencontré du haut de ses onze années. Il ne pouvait pas être réel.

* Dieu existe... * songea faiblement la gamine.

Sa tête se mit alors à lui tourner légèrement. Elle avait oublié de respirer ! Elle rouvrit ses narines, permettant à nouveau le passage de l'air jusque dans ses poumons. Elle ne prit pas la peine de jeter un coup d'oeil autour d'elle : elle savait que personne n'avait rien remarqué. Elle n'avait pas bougé, concervant une attitude tout à fait normale. Tout se passait dans sa tête. Elle venait de voir apparaître son idéal masculin, bien qu'elle ne sut pas encore qu'elle devait désigner son impression ainsi.

Elle se força à détourner le regard de cet homme. Elle ne savait pas encore qu'il s'agissait d'Arsène Vawdrey, qui lui avait accordé une interview par hibou interposé, lorsqu'elle avait fait un article pour la Gazette de Poudlard. Elle reporta son attention sur ses camarades qui arrivaient, prenant soin d'avoir l'air normal, bien que l'homme ne quittait pas son esprit.

[ce soir, dans votre ville...]

Nils l'avait déjà dit, et il était prêt à le répéter, voire à signer un bouquin sur le sujet : la botanique, c'est bien. La botanique, ça permet de faire plein de nouvelles choses. La botanique, ça permet de sortir un peu des salles de classe, de mettre ses mains dans le compost, de se rendre utile. Et puis parfois, les plantes rencontrées étaient rigolotes, soit parce qu'elles arboraient des couleurs étranges, soit parce qu'elles avaient des pouvoirs amusants, ou encore parce qu'elles ressemblaient à des bébés en pleurs. En plus, le professeur Bachelard était plutôt sympa. Pourtant, il lui semblait bien que son frère lui avait dit plus d'une fois que le professeur de botanique de l'UMA était quelqu'un d'horrible. Bon, il fallait savoir que Livious et les plantes, ça avait toujours fait deux (au moins). Mais toujours est-il que Nils accordait une grande importance aux avis de son frangin, et que par conséquent il avait été positivement surpris quand il avait rencontré le vieux Bachelard et que celui-ci lui avait semblé sympathique.

Toutefois, l'ancestral professeur avait, il faut bien le reconnaître, une fâcheuse tendance, qui se transformait même un peu en habitude. Il aimait mettre ses élèves dans des situations dangereuses. Déjà, au dernier cours, il les avait emmenés dans la serre numéro 5, dans laquelle ils avaient eu le « bonheur » d'étudier des plantes carnivores, ce qui avait hautement réjoui le gryffondor. Et voilà que quelques jours plus tard, un avis était placardé un peu partout dans le château : sortie botanique samedi matin, rendez vous 8h devant la Forêt Interdite. Présence obligatoire, aucune absence ni aucun retard ne sera toléré. Une bonne nouvelle qui, encore une fois, n'était pas pour plaire à Nils, qui, s'il lui arrivait d'agir comme un imbécile heureux, n'en était pas moins conscient de toutes les horreurs qu'abritaient cette jungle. Dans son esprit, si on avait décrété qu'elle était interdite, ça n'était sûrement pas sans raison.

Malgré tout, le blond s'était levé à l'heure, conformément aux consignes du professeur. Comme dirait l'autre, quand faut y aller, faut y aller. Et puis, à la réflexion, Nils restait persuadé qu'il trouverait bien des choses marrantes à faire dans cette forêt. Déjà, c'était une sortie à laquelle participeraient quasiment tous les élèves de Poudlard, ce qui promettait donc potentiellement une bonne tranche de rigolade, et encore plus sûrement une multitude de souvenirs à raconter. Le blond était impatient de savoir si sa vieille Pénombre Craft allait participer à la sortie. Si c'était le cas, une petite blague rigolote aurait pu consister à la perdre dans la forêt. Par exemple. Ça n'était certes pas très charitable, mais après le coup qu'elle lui avait fait lors du dernier cours d'Histoire de la Magie, il n'aurait plus aucun scrupule à mettre tout en œuvre pour trouver lui aussi des tours pendables à faire à sa congénère de Serpentard. C'était de bonne guerre, après tout.

Quand il arriva à l'orée de la forêt, il trouva, comme il s'y était attendu, la majorité de ses collègues étudiants. Il adressa quelques signes de tête à ceux qu'ils connaissaient, qui pour la plupart le lui rendirent avec un sourire. Mais ce que le blond n'avait prévu et qui ne manqua pas de le réjouir, ce fut la présence de son frère au milieu des élèves. Que lui arrivait-il ? Avait-il été puni ? Était-il à ce point nul en botanique pour que son professeur l'envoie prendre des cours de rattrapages avec des mioches plus jeunes que lui de plusieurs années ? Ou bien était-il là en tant qu'accompagnateur ? Non, ça c'était impossible, aucune personne saine d'esprit n'aurait eu l'idée de nommer Livious pour encadrer des élèves dans un endroit dangereux...

Sans se poser plus de questions, le blondinet tatoué fendit la foule d'élèves en fondit sur son frère.

« LIVIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIE ! »

Sans autre forme de procès, il lui sauta sur le dos et serra aussi fort qu'il put autour du cou de celui qui l'avait adopté comme son frère. C'était une façon comme une autre de démontrer de la sympathie.

« Bah alors frérot, qu'est-ce que tu fais là ? Tu prends des cours de rattrapage ? »