[HJ : nous sommes fin juin, juste après la fin des cours, Vega vient d'arriver en Angleterre et d'obtenir le poste de Prof de Potion. Sa mère et Al' l'ignorent.]

L'entretien avec le directeur de l'UMA s'était plutôt bien passé. Très bien passé, même puisqu'il avait eut le poste. Il était allé visiter la salle de cours et avait commencé à installer son bureau en sortant de sa poche son chaudron miniaturisé et une petite centaine de livres et ingrédients différents. Après avoir passé presque deux heures à tout installer, il s'était enfin décidé quitter les lieux. Mais il n'était pas pour autant sorti de l'université. Non, il était allé jeter un œil à la bibliothèque. Il avait entendu parler d'un cercle d'étude sur le Parchemin d'Alexandre (l'une des raisons de son retour) et était très curieux de voir ce qu'il en était vraiment. Il fouilla donc les archives des réunions du dit cercle et aperçut un feuillet indiquant des "devoirs de vacances" qu'il lu avec grand intérêt. L'homme qui s'occupait de ce groupe semblait sérieux et Vega nota dans son esprit qu'il devrai prendre contact avec lui le plus tôt possible après la rentrée.

Finalement, il quitta l'université et se promena un moment dans les rues de Londres. Il se balada dans les rues moldues et sorcières, repérant ce qui avait changé depuis son départ et ce qui était resté le même puis il prit le chemin de la maison familiale. Cela faisait des années qu'il n'avait pas parcouru depuis des années, il laissait les souvenirs affluer sans chercher à les contrôler, un sourire pensif et nostalgique sur les lèvres. Sans s'en rendre compte, il arriva devant la demeure familiale. C'était un petit pavillon discret et miteux au milieu d'une rue peu fréquentée, mais c'était là que Vega avait grandi alors il était assez content de s'y retrouver. La maison semblait vieille mais elle sentait la magie. Sans plus attendre, le jeune homme s'avança et ouvrit la porte. Les odeurs connues mais oubliées de sa famille le surprirent un peu. Il resta un instant immobile, les yeux clos puis se décida à bouger.

Quand ses paupières se rouvrirent, il se retrouva face à face avec une femme en larmes. Ses cheveux blonds tiraient maintenant vers le gris, elle était amaigrie et voûtée. En fait, en dix ans, elle semblait en avoir pris cinquante. Visiblement quand elle disait que son fils lui en faisait voir de toutes les couleurs, elle n'exagérait peut être pas tant que ça. Vega orna son visage d'un sourire serein, comme pour calmer sa mère, et s'avança pour la prendre dans ses bras après avoir fermé la porte derrière lui.

"Je suis là, je suis rentré et je vais rester un moment, tout va bien…"

Il resta là un moment, caressant la chevelure de sa mère jusqu'à ce qu'elle se calme puis il l'embrassa tendrement et lança un regard dur vers les escaliers. Le vacarme venant de l'étage ne laissait aucun doute possible : Aludra était en haut. La maison était organisée sur deux étages. En bas un salon très convivial où personne n'allait jamais et une cuisine en bazar où personne ne mangeait. L'amas de vaisselle indiquait clairement que chacun prenait son repas dans sa chambre sans parler à l'autre… Pourtant ça ne faisais que quelques jours que l'année était terminée. Vega soupira. N'avait-il pas dit à sa mère de prendre un elfe de maison ? Pourquoi s'obstinait elle à tout faire seule ? Le jeune homme s'engagea dans les escaliers laissant derrière lui une mère à la fois inquiète et soulagée. En haut, c'était un petit couloir avec trois portes donnant sur trois chambres. A gauche, celle Saphir, certainement bien rangée mais sentant le vieux et les souvenirs. Jamais la femme n'avait réellement réussi à faire le deuil de son époux. Au fond, l'espace privé de Vega. Il se doutait qu'il y retrouverai beaucoup de poussière… Ou du moins il l'espérait parce que ça serait la preuve que son frère n'avait pas osé pénétrer dans son antre. De toutes façons, vu les sortilèges de protection qu'il y avait installé, il le saurait bien vite. Et à sa droite, la porte derrière laquelle un tapage insupportable hurlait. La chambre du cadet.

Sur de lui, Vega s'en approcha et frappa à la porte. Sans même attendre une réponse (Aludra avait-il seulement entendu avec tout ce bruit ?), il ouvrit la porte. Un sort lancé négligemment ramena le silence et le professeur, d'une voix calme malgré le spectacle, lâcha :

"Bonsoir, Aludra."

Qu'est ce que ça peut bien faire un Aludra juste après la fin des cours hein ? Une fois qu'il a regagné le logis familial, tout ça ? Et bien ça glande, déjà, d'une. Aussitôt rentré, il avait entreprit de battre son record de temps de sommeil. Mais ce genre de chose ne pouvait durer éternellement. Il fallait faire des choses plus constructives et réellement utiles, comme essayer des fringues, refaire sa coloration, tout ça tout ça.
Aludra était donc actuellement plongé dans des abîmes de perplexité, en boxer, devant sa garde-robe étalée soigneusement devant lui.
Il avait mit un CD d'electro à fond pour ne pas être déconcentré par un bruit inopportun comme le magicobus qui ferait BANG ou les pleurs de sa mère en bas. Après de longues minutes d'un examen attentif de toute les fringues balancées sur son lit, il opta pour un pantalon en cuir et un T-shirt blanc. Parfait. Il pouvait aller courir le monde maintenant, une fois qu'il aurait mit ses Doc noires vernis et sa collection de breloques autour de ses poignets fins.

- Bonsoir, Aludra.

Oh ! Cette voix ! Ça faisait tellement longtemps qu'il ne l'avait pas entendu ! Une boule de bonheur blanche et noire se dirigea vers la porte, dans un silence de mort puisque la musique avait été éteinte. Aludra se jeta dans les bras de son frère pour lui faire un câlin. Il tenait à être particulièrement exubérant, c'était Vega quand même, il méritait une haie d'honneur de bêtise et d'écervelage pour son grand retour.

- Frèroooooooot !

Il pris son ainé par les épaules avec violence et roucoula dans son précieux cou. Il était vraiment très content, d'une manière assez inexplicable. Comment quelque chose que vous n'avez pas connu peut vous manquer ? On ne sait pas, et c'est ainsi que les choses sont faites. Aludra aimait déjà ce frère qu'il n'avait pas trop connu, et pensait que la réciproque était vraie. Il savait pas trop ce qu'il allait faire avec lui, mais Vega était cool, donc ça irait. Il recula et contempla de loin cet homme qu'il n'avait pratiquement pas vu. De longs cheveux blonds, grande taille fine, la classe quoi. Il était beau, ah ça oui. Il sautilla dans sa chambre, content comme un écureuil qui vient de tomber sur un noisetier, et avec un peu près la même gestuel en plus de ça. Sa chambre, un Capharnaüm impossible, arborait toutes les traces d'une enfance heureuse. Des photos de gens que Vega ne pouvait pas connaître, aussi appelé « amis », des posters qui bougent de chanteurs à l'air agressif sur les murs, des peluches de couleur flashy sur le lit, enfin bref, tout ce qu'il faut pour faire de la chambre d'Aludra un véritable spectacle sons et lumières digne des plus beau Quatorze Juillet. Petit plus bonus : Une belle collection de couteaux parfaitement inutiles sur le mur.

C'était une belle chambre comme celles que toutes les mères de famille rêvent de ne pas voir chez elles.

- Vegaaaaaaaaaaaaaaa !

Aludra sautilla pour s'assoir en tailleur sur son lit, poussant les fringues d'un coup de baguette pour les envoyer dans un autre coin de la chambre. Son frère ici ! Il chopa rapidement un apareil photo et, avec une rapidité toute aludrienne, fixa l'image de son précieux ainé sur la pelicule. Il posa l'engin sur sa table de chevet avec un sourire triste.

- J'en avais pas de toi...

Voilà, il avait une photo de Vega, et même le vrai en face de lui, le monde était parfait.

- Pourquoi t'es r'venu ? T'es v'nu m'voir hein dis dis hein ?!

L'abus d'Aludra est néfaste pour la santé, car non content de bouger et de sauter partout très vite, il parlait d'une voix aigue en mangeant la moitié des mots, tellement pressé de dire ce qu'il avait à dire.

Mignon, mais fatigant.

Vega n'avait même pas eu le temps de repérer son frère dans tout ce bazar que celui-ci était accroché à son cou en train de lui hurler dans les oreilles. Il tenta de le repousser sans trop forcer non plus et, prenant une voix à la fois douce et ferme (ça existe, ça ?) il essaya d'en placer une :

"Aludra…"

Mais c'était peine perdue, déjà il se prenait un flash en plein visage et son frère, sautillant sur place et le regard plein d'espoir le harcela de question. Attendant sa réponse, Aludra semblait enfin s'être calmé et Vega en profita pour souffler. Il regarda longuement son frère et sa chambre avant de soupirer. Il avait clairement compris que répondre par l'affirmative à la question était prendre le risque d'une nouvelle vague de cris aigus et de câlins. Il décida de s'en abstenir. Soupirant, il alla se placer à la fenêtre et plongeant son regard dans la brume londonienne, il répondit enfin d'une voix qui se voulait ferme et autoritaire.

"Non, Aludra, je ne suis pas revenu pour toi, mais à cause de toi. Il va falloir te calmer. Saphir n'a pas arrêté de m'appeler au secours parce que tu lui en faisais voir de toutes les couleurs. Maintenant que je suis rentré, je vais rester et les choses vont changer."

Il se tourna alors vers son cadet et le regarda avec une certaine tendresse. Quand il avait quitté l'Angleterre, Aludra n'était encore qu'un enfant qui n'était même pas encore entré à Poudlard. Ses cheveux étaient d'un superbe blond et son regard innocent en désarmait plus d'un. Il avait bien changé en dit ans. Il arborait maintenant une crinière brune et portait des vêtements à la fois moulants et provocateur. La musique qu'il aimait criait plus qu'autre chose en faisant l'apologie de la violence et il avait accroché des couteaux à son mur. Heureusement, il n'y avait pour le moment rien qui rappelle le Seigneur des Ténèbres ou ses préceptes.

"Que t'a donc fait Saphir pour que tu lui fasses subir tout ça ? Mais ça va changer. Je vais instaurer des nouvelles règles. J'en ai déjà quelques unes en tête. Je ne veux plus voir Saphir pleurer. Quoi que tu fasses, fait en sorte qu'elle n'ait pas à en souffrir ou qu'elle ne le sache pas. Fait semblant d'être un enfant sage même si ce n'est pas le cas. Elle t'a élevé seule et n'a jamais cessé de s'inquiéter pour toi malgré tout ce que tu as pu faire. Je ne veux plus jamais la voir pleurer à cause de toi, Aludra. C'est clair ?"

La voix de Vega était presque devenue menaçante. Mais ce détail lui semblait être le plus important : si Saphir ne pleurait plus, il n'aurais plus à subir ses plaintes. Venait ensuite un détail pour son confort personnel :

"Je ne veux plus entendre ta musique barbare non plus. Peut importe comment tu fais. Tu peux isoler ta chambre et baisser le son, je ne veux plus l'entendre. Et aussi, bien sûr, interdiction d'entrer dans ma chambre sans mon autorisation. Enfin, range moi ce bordel, tu vis dans un dépotoir, Aludra."

La dernière consigne était surtout pour embêter son frère, mais la saleté lui déplaisait presque autant que le sang impur… Finalement, il s'avança vers son frère et lui sourit tendrement en passant sa main dans les cheveux sombres comme on ébouriffe un enfant ou un chient :

"Je suis content de te revoir, petit frère."

Et il se détourna pour rejoindre la porte et quitter les lieux. Il avait encore, dans sa poche, ses bagages à vider.


[HJ : tu peux le retenir, bien entendu ^^]

Ça commençait méchant, Vega entama direct, non pas par des retrouvailles joyeuses et fraternelles, mais par un long sermon sur son attitude puérile. Ouais, mais quoi, il le prenait pour un enfant ? Sûr qu'Aludra faisait pas bien mature, mais quand même. Oui, il était insensible avec sa mère, mais elle pleurait tout le temps aussi, c'est lassant à la fin, fallait le comprendre quoi... Un qui attire follement ta compassion les cinq premières minutes ne provoquait strictement plus rien au bout de quelques années, ça paraissait évident. Pour Aludra.
C'était très... Sympathique, comme retrouvailles, ça avait de la classe. Hop, il rentre, il engueule, il impose ses trucs, sans même un petit «  comment ça va ? ». Bon, effectivement, il avait pas l'air malheureux le petit Aludra, mais quand même ! Il regardait son grand frère avec un sourcil haut perché sur son front (Des heures d'entrainement, ce putain de sourcil, ça a pas l'air comme ça...). Vega correspondait pas tout à fait à l'idée qu'il se faisait du grand frère idéal qui avait bercé toute son enfance dans des scénarios improbable de sauvetages héroïques. Enfin pas maintenant, Aludra perdait pas espoir, si son Grand Frère s'inquiétait pour lui, c'est qu'il l'aimait, un p'tit peu. Le jeune homme se fit une raison et se mit à tripoter sa couverture en baissant la tête. Étrangement, son premier réflexe n'avait pas été d'allumer une cigarette pour gérer cette situation stressante, contrairement au reste de mes perso. En effet, Aludra n'avait jamais été un gros fumeur, peut être même que dans le fond il n'aimait pas trop ça, il fumait pour le style en fait. Tout seul dans sa chambre, il n'avait pas tellement envie de s'en griller une, le petit veinard.
Enfin bref.
Vega fit un monologue concernant le bruit dans la chambre, le fait de pas rentrer dans sa chambre ( Qu'est ce qu'il en avait à foutre de sa chambre ?! ), et enfin, la cerise sur le gâteau, la rondelle de citron dans le cocktail, enfin bref, le truc ultime, c'était de ranger son « bordel ». Aludra jeta un regard éteint, tout dynamisme envolé de son corps et de son esprit, vers sa chambre. Oui, c'était un peu le foutoir, effectivement. Il attrapa sans conviction un numéro d'un magasine pour jeune quelconque et le jeta dans un tiroir grand ouvert en signe de bonne volonté. Oui, il était un peu abattu le petit Aludra, mais comme tout ses états d'âme, c'était temporaire. D'ici quelques heures, il courrait de nouveau gaiement faire une nouvelle connerie. Laissez lui le temps.

- Oui Vega.

Il ne broncha même pas quand la main de l'être adoré, mais pas très affectueux, vint flatter sa tête comme on l'aurait fait à un vieux chien sur le point de crever. Il aurait voulu dire un truc du style « Bah on peut pas tous faire de l'hypocrisie un mode de vie hein. » en parlant de l'attitude qu'il était censé tenir face à sa mère, ou encore critiquer la manière dont Vega arrivait en l'engueulant direct, sans rien connaître à sa vie, mais il se retint. Il savait que c'était inutile. Un début de maturité peut être ? Non, ce n'était pas ça, Aludra était loin d'être con, et ses attitudes futiles étaient loin d'être sincères, il était juste triste et avait pas forcément envie de lutter contre quelque chose de plus fort que lui, c'est tout.
Il regarda Vega lui tourner le dos avec un regard de Beagle battu, puis baissa la tête.
Rien à foutre.

[ Je l'ai pas retenu puisque deux rp's en même temps, ça allait foutre le bordel... Enfin Vega peut faire demi tour pour consoler son frangin, ou l'engueuler. <3 ]