Damned ! Y en a qui perdait pas de temps ! Franchement, être entré si bien dans son rôle depuis le mois de septembre alors même qu'on était en décembre ! Extraordinaire ! Et parfaitement chiant aussi mais, c'était comme ça, une décision du Dieu de l'Ordre et Eva allait s'y conformer... à sa façon.

"Donc la blonde, j'ai pas compris le dernier cours du nain."
"Du nain?"
"Roooh!"
"Ah de Flitwick, ouais et ?"

Pour une raison inconnue, cela déclencha une soudaine hilarité des deux serpentards de première année qui étaient présents. Oui, des serpentards ! Qui voulez-vous que ça soit d'autres qui en trois mois de temps étaient passés de 'mignons chérubins à leur maman' à 'vils crétins'? Enfin, peut-être pas crétins mais ils n'apparaissaient pas sous leur meilleurs jours devant la demoiselle. Qu'importe d'ailleurs puisque les Serdaigles n'étaient bien sûr là que pour apprendre et ne se souciaient de rien d'autre. De ce fait, on pouvait s'adresser à eux comme au ministre de la magie ou comme à un chien, ils n'y voyaient aucune différence. Mais peut-être, pour des raisons dialectiques, étaient-ils plus facile de leur parler comme à Médor, le fidèle chien de la famille. Là au moins, on avait de l'entrainement car n'en déplaisent aux Serpentards bien nés, on parlait plus facilement à son chien qu'à un ministre.

Clichés mis à part et explications douteuses sur le fait qu'Eva devaient savoir ce qu'ils lui voulaient _ L'inviter au bal ? Pas deux à la fois... ah non, des explications sur le cours... pas drôle... _, la jeune Serdaigle poussa un long soupir.

"Oui alors attends... le dernier tu m'as dit? Et toi non plus, t'as pas compris?"
"Oui... Le dernier..."

Le Serpentard semblait prendre sur lui pour répondre, sa voix rauque comme un type aillant trop fumé. L'autre se contenta de hocher la tête avec un regard noir comme s'il venait d'avouer une faiblesse innommable. Prenant un regard condescendant que les deux garçons auraient vite fait d'essuyer sur le visage de leur vis-à-vis s'ils n'avaient pas besoin d'aide, Eva sortit de son sac un ouvrage d'Histoire de la magie. L'un des deux leva alors un regard interrogateur :

"Euh le na... Flitwick, c'est bien sortilèges et enchantements, non?
*Oui, c'est bien Diogène, tu connais tes enseignants au bout de trois mois...*
"Certes mais je préfère vous faire la théorie... De toute façon, vous allez pas lire des lignes mais écouter ce que je dis... Donc je pourrais sortir la reproduction des Phoenix en milieu urbain... ça ne changerait pas grand chose."

Les deux garçons opinèrent du chef pour montrer qu'ils avaient compris. Devant leur soudaine bonne volonté, la première année s'en voulut presque mais elle avait déjà consommé la culpabilité de mal se conduire avec ses pairs dans l'étude passionnante du genre humain que constituait le spécimen qu'était sa cousine. Elle était Serpentard, ils étaient Serpentards, il fallait faire un prix de groupe. Et la prochaine fois, ils penseraient à venir avec un 's'il vous plait' et un 'bonjour' et pas une mauvaise copie de Rambo. Ou, la prochaine fois, ils pourraient aussi venir toutes baguettes sorties... Mais c'était une autre histoire.

"Bon vous connaissez le sort, la formule... Donc je ne vais pas repasser la dessus. Je pense qu'il faut prendre conscience de l'objet que l'on veut soulever pour que cela marche."

Eva prit une grande inspiration sans se soucier des regards un peu, voir totalement, dubitatifs.

"Ceci est un livre... Toi, Combien de pages?"
"... 200?"
"... Mouais, peu près... Il est de forme rectangulaire, de couverture violette... en cuir... et par conséquent un peu lourd. Tu veux le voir de plus près? Cela devrait te permettre d'être plus conscient de la chose."

Sans lâcher le livre, elle le mit à distance raisonnable du garçon et commence à lui montrer la couverture, le quatrième de couverture. La blonde le lui donna ensuite pour qu'il puisse le soupeser, un air de compréhension éclairait le visage du garçon.

"Je vais pouvoir tester?"

Le Serpentard sortit sa baguette mais Eva reprit le livre et secoua négativement la tête.

"Il te manque encore quelques détails... Tu as vu le livre de loin, le livre de près, le livre par derrière et par devant. Tu as vu la qualité du papier, la différence entre le cuir de la couverture et la papier à l'intérieur, la couleur, le nombre de pages... Mais il te manque une connaissance essentielle. Une connaissance... sensuelle.... sans vouloir faire une allitération."
"Laquelle?"

... 1...2...3 ...

"Mon livre dans ta face!!!"

Le geste accompagna la parole avec toutes les forces que pouvaient se permettre deux bras d'une 'frêle et délicate' jeune fille. Tellement délicate que le Serpentard tomba en arrière pour être récupéré sur le sol par son ami. Cependant n'était pas suffisamment masochiste pour vérifier l'état de santé d'un Serpentard de première année qui venait de se payer 'Histoire du Monde magique depuis le 5eme Siècle' Par Dresda Clearway dans le nez et préféra décamper.

Pourquoi des couloirs vides le matin franchement? Impossible de se planquer dans le dos d'une bande qui passait par là pour se défendre contre deux mauvais garçons qui n'avaient rien de mieux à faire que d'agresser une faible fille au petit déjeuner. Ah ! Une silhouette, qu'elle connaissait vaguement par ailleurs, un première année comme elle, mais dont elle n'arrivait ni à fixer le nom, ni à fixer la maison :

*Mais cet abruti a pas d'amiS ou quoi? Il me sert à rien s'il n'a pas de potes... Quoique...*

Eva attrapa le malheureux par la main, sa voix résonnant au dessus des bruits de pas qui résonnaient dans le couloir :

"Je les ais eu, partenaire ! Courons !"

C'était difficilement crédible, certes, mais elles doutaient que les deux furibonds derrière daigneraient écouter les explications d'une tierce personne qu'Eva aurait ramassé là par erreur. De plus, si le Dieu de l'Ordre étaient avec eux, ils échapperaient aux deux dobermans sans problèmes et le garçon la remercierait de faire ainsi un peu de sport le matin. Le ministère l'avait dit, c'était bon pour la santé.

Pour le moment : courir avec l'espoir que son partenaire d'infortune suive.

[PV Andrews McCollins]

Trois mois de cours. Trois mois seulement dans l’antre de la magie et déjà le garçon qu’était Andrew commençait à réellement difficilement supporter quelques énergumènes avec qui il avait le malheur de partager une salle de classe. Rien qu’une heure de cours, rien qu’une salle, une place, un professeur à partager. Rien de plus, mais c’en était déjà trop pour lui. Il ne pouvait plus se taire et subir les railleries sans broncher comme il le faisait jusqu’à présent. Pour toute personne connaissant ne serait-ce qu’un minimum l’univers déjanté de Poudlard, il n’était pas compliqué de comprendre et trouver la cause de l’agacement du jeune élève. Cela pouvait se résumer en un mot, un seul : Serpentard…
La vermine qui peuplait cette maison se sentait supérieure, comme hors du lot de par leurs origines ‘pures’, et ils trouvaient cela suffisant pour s’imposer aux yeux des autres principalement par des actes des plus répréhensibles.

C’est ainsi qu’en cette matinée de Décembre, la goutte d’eau fit déborder le vase. ‘Drew se trouvait en cours de Potions, et comme à leur habitude les Serpents profitaient de ce cours si particulier pour eux, afin de maltraiter quelques élèves, principalement des Aigles et des Blaireaux, les Lions ça mord… Le cours de Potions était en effet assez spécial de par la personne ‘légendaire qui le dirigeait, Severus Rogue ou La Terreur des Cachots. Cet homme sombre aux allures meurtrières et sinistres se trouvait être le directeur de la maison des Verts et Argents, et selon lui, cela lui laissait le droit d’adhérer à toutes les sournoiseries de ses protégés en n’oubliant pas au passage de rabaisser les autres participants plus bas que terre, sans cela c’était beaucoup moins drôle…

Mais aujourd’hui le sorcier n’était pas d’humeur à accepter ce genre de comportement, même de la part d’un enseignant, et ce qui devait arriver arriva… Le cours portait sur la potion de ratatinage, potion qui devait prendre une teinte violacée après de nombreuses manipulations basiques, mais c’était sans compter sur la présence des Serpentards qui avaient décidé de s’amuser avec un colorant bleuâtre. Le jeu consistait à verser ‘avec grâce le liquide dans le chaudron d’un pauvre Poufsouffle pourtant très appliqué jusque là.

« Bah alors Murphy ? Ta maman t’a pas appris les couleurs ? Poufsouffle t’es sûr que c’était pour toi ? Ça doit être le sang de Moldu qui remonte dans tes veines… »

- Lâches le Adam !

C’était sorti tout seul, mais étrangement au lieu de l’effrayer, ça avait plût à notre garçon qui garda la tête haute et son regard dans celui de l’agresseur en question. Une force semblait s’emparer de son corps, une puissance de trois mois de retenue qui voyait enfin le jour. C’était nouveau et agréable, on se sentait quelqu’un…

« Qu’est-ce qu’il a le mioche ? T’as quelque chose à dire ? »

L’opposant n’était quasiment plus humain, un regard de loup affamé sombre comme le néant avait remplacé le vert olive de ses yeux. Ca en disait long, mais il n’était pas question de se démonter maintenant.

- Oui, je te dis de le laisser tranquille !

« Sinon quoi ? » répliqua la bête amusée.

Il n’était pas inquiet du tout c’était clair comme de l’eau de roche, et le professeur Rogue n’avait même pas daigné tourner la tête. Il savait comment ça se terminait généralement : en une victoire rapide et écrasante des Venimeux, mais c’était sans compter sur la détermination nouvellement acquise du jeune garçon.
Adam continua donc de s’acharner sur Murphy qui n’en menait pas large, le nez plongé dans son récipient de cuivre espérant sûrement bénéficier d’une métamorphose en rongeur dans les plus brefs délais pour s’enfuir le mieux et le plus rapidement possible.

« Poufsouffle c’est plus ce que c’était hein Murph’ ? Ils acceptent n’importe qui, comme chez les… »

BAAAMM !

Drew n’avait pas pût se retenir… Adam se voyait maintenant recouvert qu’une substance violette foncée.

- Ca ne va pas trop à ton teint cette couleur… On dirait un gros poulpe ! Ah bah si en fait ça te correspond bien…

Il avait osé. La sentence fut immédiate et sans appel pour le sorcier.

« MONSIEUR MCCOLLINS DEHORS TOUT DE SUITE ! »

Le jeune homme ne se le fît pas répété deux fois. Il sortit. C’était une sensation étrange, il était exclu du cours mais fier, fier de son acte malgré tout. Cela ne pouvait plus durer, il fallait faire quelque chose, il l’avait fait. Malheureusement il n’eût pas le temps de se réjouir. Une main ferme l’attrapa avant de l’emmener dans sa course.

« Je les ais eu, partenaire ! Courons ! »

L’adolescent surpris courut avec son guide qu’il reconnut rapidement en la personne d’une Serdaigle qu’il côtoyait en cours. Une première année. Des bruits de pas résonnèrent derrière eux. Haletant Andrew tenta de s’exprimer.

- SKYSPASS ?!

Cela semblait être un nouveau langage. Un message codé qu’il espérait que la jeune fille réussirait à comprendre tant bien que mal…

Et là, Mulder et Scully tournent à droite ! L'homme à la cigarette et son acolyte ne les auront pas ! Au moins le garçon derrière elle avait de la suite dans les jambes _dérivation d'avoir de la suite dans les idées, point sur lequel, elle ne pouvait encore se prononcer_ et avait décidé de la suivre dans sa course folle. La demoiselle entreprit de monter les escaliers, les couloirs des cachots n'étant vraiment pas les meilleurs pour se faire attraper : c'était froid et lugubre, plein de recoins sombres où ... enfin, elle n'allait pas vous faire un dessin.

La question pertinente du garçon lui fit tourner la tête pour tomber nez à nez avec la cravate brune et jaune de l'autre. Hum ! Un Poufsouffle ! Une bonne chose qu'elle n'ait pas embarqué un Serpentard... même si la situation aurait pu devenir plutôt cocasse. Ce qui passait ? Des ennuis pour tous les deux mais seulement s'ils se faisaient rattraper et cela, Eva n'en avait nullement l'intention. Se battre était une chose, mais fallait encore que le jeu en ait valu la chandelle. Ce n'était pas le cas. Eva s'apprêtait donc à répondre à l'interrogation légitime de son compère quand on lui coupa très vulgairement la parole :

"Espèce de sale ... ... !!! Reviens ici que je te plume !"

Ah ! Apparemment, le Serpentard avait au moins la délicatesse de ne pas préciser sa pensée. C'était gentil de vouloir leur épargner des insultes qui auraient blesser les oreilles délicates. Eva éclata de rire et redoubla le rythme avant de lancer à l'adresse de leur poursuiveurs :

"Pas de quoi en faire un plat ! Je t'ai juste fait prendre conscience du poids de la culture ! C'est lourd et ça fait mal !"

Le garçon se fit tout d'un coup beaucoup moins poli mais les mots furent couverts par un grand cri amusé de la Serdaigle qui trouva cette fois-ci comment formuler une réponse à peu près correcte pour la personne qui l'accompagnait, mais suffisamment fort pour que ceux de derrière les entendent. La blonde n'avait pas encore décidé s'il fallait les semer ou les laisser courir. Un petit jogging ne faisait jamais de mal.

"Juste deux Serpentards impolis qui manquent d'humour le matin. Cela arrive, ils se sont levés du pied gauche..."
"Tu vas voir si on s'est levé du pied gauche, la greluche ! C'est toi qui va finir au fond d'un lit quand on en aura fini avec toi!!!"
"Viens te battre et l'autre débile avec !"
"Jamais contre les plus faibles, on a horreur du sentiment de culpabilité !"

Dans la tête d'Eva, la honte était un ennemi bien pire que la douleur. Dans un duel de premières années, à deux contre deux _ elle ne doutait pas un seul instant qu'un Poufsouffle qui courait avec elle ne laisserait pas une jeune fille sans défense face à deux brutes _ , l'issue n'était pas évidente et ils risquaient fortement tous d'en venir aux mains plus qu'à la baguette. Il risquait donc d'y avoir de la casse des deux cotés et les Serpentards le savaient autant qu'elle. Cependant, il lui semblait beaucoup plus efficace, amusant, et humiliant de faire courir les deux garçons pour finalement les semer. Quel opprobre de s'être fait distancer par une Serdaigle et un Poufsouffle ! Pas un truc dont on se vanterait devant sa maison ! Décidément, le première année embarqué avec elle ne faisait qu'ajouter à la situation et toute honnêteté, il était même un sauf conduit non négligeable. Dans tous les cas, le nouvel arrivant attisait les flammes du bûcher. Génial, non?

Grimpant un nouvel escalier qui a eu la bonté de changer de direction juste après que le garçon fut passé, la chance souriait aux audacieux, Eva se tourna de nouveau vers lui. Elle avait les joues rougies et un air profondément narquois, sale gosse contente de son tour. La réalité n'était pas loin :

"Désolé de t'avoir embarqué la dedans... Je préférais juste éviter qu'ils me mettent le grappin dessus... Cela ne te dérange pas si l'on court encore un peu?"

La Lydekker en était maintenant sûre, elle l'avait déjà vu. Son lui échappait encore et elle le dévisagea de la tête au pied, pour la forme, avec un "hum" appréciatif avant de pointer le haut de l'escalier. Il ne s'agissait pas que les autres garçons puissent revenir vers eux une fois l'escalier revenu à sa position initiale. Les présentations seraient pour plus tard, la survie passait avant. Ainsi que deux voir les deux dobermans fulminants qui, pour une fois, correspondaient bien peu à leur blason.

"Si tu veux les explications et les détails, j'en serais ravie mais en bonne compagnie et autour d'une tasse de thé !"

[Tu fais bouger les PNJ comme tu veux, si tu veux que le poulpe se joigne à l'affaire aussi ou qu'on leur échappe... ou qu'on continue à courir...]

Courir. Courir. Encore Courir. C’est dans de tels instants que l’on remerciait l’école primaire très stricte sur l’effort physique et le dépassement de soi dans laquelle son père avait eu la merveilleuse idée de l’envoyer pendant près de cinq ans. Cinq longues années avec un footing matinal et des randonnées pédestres tous les mercredis… A défaut d’avoir appris le moindre truc utile dans ce bloc de béton lugubre et monotone, il avait appris à être endurant. Il pouvait courir encore un bon bout de temps si cela plaisait à la demoiselle blonde qui l’avait embarqué dans cette course poursuite. Course poursuite qu’il ne comprit qu’en entendant deux voix oscillant entre les aigus et les graves avec la grâce d’un hippopotame unijambiste, adolescence oblige, s’égosiller après les deux compères. Des Serpentards ? Encore ? Comme si Andrew n’avait pas eu sa dose de reptiles pour la journée… Décidemment il ne comprendrait jamais cette catégorie de sorciers. Mais pour l’instant il fallait courir, mieux ne valait-il pas pour Drew de se faire attraper ni maintenant, ni plus tard vu ses antécédents de ce matin…
Là son acolyte qu’il reconnue comme une Serdaigle humble et fière eut l’extrême intelligence et vivacité d’esprit de quitter les cachots par les escaliers qui semblaient vouloir se joindre à eux dans la partie, empêchant momentanément aux venimeux de les rejoindre par une habile rotation architecturale. Les fugitifs purent ainsi reprendre un souffle bien mérité.

- Oh ce n’est rien ! Un peu de piment dans une vie y’a rien de mieux ! D’ailleurs j’en ai peinturluré un d’un violet très tendance il y a quelques minutes. Il n’a plus qu’à rejoindre le lac et on aura agrandi la famille du Calamar Géant !

Discuter c’était bien beau, mais très vite l’escalier, qui semblait avoir changé de camp, se remit à trembler. Il fallait fuir et vite. La jeune bleue et bronze indiqua le haut de la structure d’un index pointé qu’Andrew accompagna d’un signe approbateur de la tête.

Gauche… Droite… Gauche… Droite…

Garder un rythme, ne rien lâcher. Par chance, la jeune fille paraissait endurante, et les molosses à leurs trousses étaient un peu enrobés.

* Note à moi-même : Si on s’en sort, remercier la famille des deux autres de leur régime riche en matières grasses…*

Andrew était dans ses pensées quand il vit débouler un chat. Un chat ? QUOI UN CHAT ?! Miss Teigne ! Rusard n’allait sûrement pas tardé il fallait trouver un échappatoire…

- Boule de poils droit devant ! ON FAIT QUOIIII ?! lança t-il à l’intention de la chevelure blonde sur ses talons.

C’était une Serdaigle après tout ! Il fallait prier une Lumière miraculeuse… Ce n'est finalement qu'après qu'il s'exclama :

- Poisson d'Décembre ! puis il enchaîna d'une imitation douteuse :

- Bon plus sérieusement Sherlock... ON FAIT QUOIIII ?!

C'était une chose de courir, mais encore fallait-il savoir où l'on allait. Eva... n'en avait pas la moindre idée. Et si elle eut été un minimum honnête et juste, elle eut reconnue avec humilité qu'elle était totalement responsable du désordre présent. De quoi étaient coupables les deux balourds qui la... correction : les poursuivaient? De rien, si ce n'était d'avoir manqué un tantinet de politesse à une ardente Serdaigle, amoureuse des beaux mots, qui n'avait guère apprécié la tournure avec laquelle on l'avait adressé. Ce n'était pas un crime au sens propre du terme, c'était au moins un délit à celui d'Eva : un manque de respect flagrant à une créature du Dieu de l'Ordre pour le moins. Cependant, la demoiselle Lydekker n'était honnête et juste que quand elle n'était pas concernée, ou pas pour une chose aussi bénigne. De plus, il était tout à fait dans son intérêt que le Poufsouffle continue à la considérer comme la victime de l'affaire et ne cherche pas à rendre justice.

Elle jeta un oeil en arrière tout en continuant de courir _ les Serdaigles ont toujours été des individus multifonctions, ne vous amusez pas à les imiter, sauf si vous vous êtes bien entrainés auparavant. Quant à vouloir porter plainte pour avoir tenté d'imiter leur génie et de vous y être fait mal? Oubliez ! _, la bronze et bleu plissa un petit nez élégant et adopta une moue désapprobatrice. Les autres ne lâchaient pas l'affaire. Prise d'une passion soudaine, elle se sentit d'aller rendre visite aux cuisines de Poudlard pour faire tomber les mercuriales quant à l'infamie que constituait de laisser ces pauvres bêtes sans un brave os à moelle à ronger. Il n'y avait pas d'autre explication pour justifier cette intense envie des deux poursuivants de mordre les guiboles de leur 'victimes'. Et tant qu'à faire, Eva souhaitait intensément que les crocs molosso-reptilien se referment sur le vide plutôt que sur elle.

L'injonction soudaine de son compagnon/ bouc émissaire lui fit relever prestement la tête. La sale chatte de Rusard? La guigne ! ...Ou plutôt la teigne, l'attraper, la fourrer dans un sac et la filer au calmar du lac comme amuse gueule ! ... A condition d'avoir un sac et de ne pas avoir un propriétaire furieux sous le nez. La première année la trouvait belle, cette minoute, tout à fait décharnée et à l'oeil méchant mais elle lui rappelait désespérément un vieux doudou trop usé par un maître peu consciencieux mais, affectueux. La pensée seule d'un Rusard gâteux sur son chat suffisait presque à enlever le sinistre du personnage. Presque, ce n'était donc guère une bonne nouvelle que d'apprendre que la chose était là.

Sur ce, Eva ne manqua pas de plisser ses lanternes bleues au regard sybillin. Une blague? Mais c'est qu'il trouvait ça amusant de rajouter au pittoresque de la situation? Comme si ça n'était pas assez de se faire poursuivre par la gent canine, l'autre se sentait d'aller chercher le félin... Un commentaire comme ça en plus, et la demoiselle se promit de montrer un atavisme profond avec les bovins... le genre taureau mais, version encore plus agressive. Préférant ne rien dire et ne pas montrer qu'elle ne goutait pas à la plaisanterie, la Serdaigle se contint et se contenta de soulever un sourcil dubitatif au poisson de Décembre. Une tradition de la maison du blaireau?

L'autre continua dans le registre de l'étrangeté en évoquant un héros moldu. Mais pour le coup, ne connaissant pas l'expression qui tenait légèrement à la moquerie, elle fut plutôt flattée d'être comparée à ce qu'elle avait compris comme étant un grand détective. Elle se promit même de lire quelques nouvelles du célèbre héros _ en cachette, un bouquin moldu tout de même... _ pour savoir qui était son supposé alter égo. Eva fit un effort de mémoire pour retrouver le nom du complice d'Holmes... Un dénommé... Wadson? Wadsan? ... Watason? Watson ! Oui, Watson ! Professeur de maths... ou autres, là, elle n'était pas sûre et préférait ne pas s'avancer.

"Bien mon cher Watson, je te propose de trouver une salle vide, ouverte serait le mieux pour nous y planquer et attendre que l'orage passe... Si tu vois ce que je veux dire."

Elle redressa ensuite ses lunettes et attrapa le bord de sa jupe. Cette dernière n'était pas spécialement longue mais, pour la forme, Eva la saisit avant de redoubler son pas de course. Pour des raisons physiques évidentes, établies par l'Ordre même, les garçons avaient tendance à prendre l'ascendant sur elle en matière de course. Pas dit qu'elle laisserait longtemps faire ça ! Sans dépasser cependant son compagnon avec lequel les présentations n'étaient toujours pas consommé, elle ouvrit une porte lattérale au détour d'un couloir et s'y engouffra. Le silence était maintenant de rigueur jusque les deux autres les dépassent. Attirant l'autre garçon d'un mouvement de bras impérieux vers l'intérieur, elle espéra avoir assez de force pour le trainer ou que l'autre trop surpris pour résister.

HPR : Pardon pour l'attente ^^'...