"Sue, tu te lèves, dit? Susan! On devait réviser ensemble pour le cours de..."

Hannah fut interrompue par le grognement de son amie, qui signifiait clairement qu'elle n'en avait rien à faire. Levée aux aurores, la jeune Abbot s'était installée en salle commune avec du parchemin pour rédiger une partie de son devoir. Elle dû recommencer trois fois, ne le jugeant pas assez bien fait, cherchant dans son manuel des informations complémentaires et failli oublier de petit-déjeuner, trop absorbée. Ce fut le retour des premiers élèves qui l'avertit de l'heure qu'il était. En un sursaut, elle rangea ses affaires dans son sac, puis courut jusqu'à la grande salle, où elle prit le temps d'apprécier le pancake au sirop de citrouille (c'est fou tous ces produits à base de citrouilles qu'on trouve au château, elle aurait même juré avoir vu une lotion hydratante pour la peau à la citrouille, dans la trousse de toilette d'une de ses condisciple de dortoir!) qu'elle mangeait. Elle prit bien son temps pour manger, sachant qu'elle n'avait cours qu'à la deuxième période, puis termina la rédaction de son devoir, sans porter attention à William et quelques autres élèves de leurs maison, qui se levaient déjà pour aller en cours. Ce fut la cloche qui tira Hannah de sa rêverie.
Et c'était repartit au pas de course : la poufsouffle se rendit au petit galop dans le parc, suivant le chemin, à peu de choses près, que le préfet gryffondor venait d'emprunter, et arriva finalement tôt au cours, à demi essoufflée.

"Bonjours professeur! Bonjour les garçons!" lança-t-elle en direction des deux rouquins.
Elle s'approcha du petit enclos avec enthousiasme, sachant que les cours du professeur Gobe-Planche avaient nettement moins tendance que ceux d'Hagrid à ressembler à des cours de survie, et ne put empêcher une exclamation de passer outre ses lèvres roses.

"Ils sont trooooop mignons!" Mais de qui parlait-elle?

Elle releva la tête vers le professeur, les deux garçons entre elles. Hannah semblait en avoir oublié le fichu devoir et l'abandon de son amie... Était-ce le cours qui lui rendait le sourire, ou les gens qui s'y trouvaient?
Mine de rien, notre blondinette ne savait plus sur quel pied son cerveau (si si, elle en a un, Will!) devrait danser : d'un côté, il était bien moins subtil d'observer les garçons dans un petit groupe, mais d'un autre côté, dans un grand groupe on risquait toujours d'être caché... aussi ne savait-elle pas si elle préférait qu'ils restent trois élèves à assister au cours, ou non...

Accoudé à la petite palissade qui délimitait l'enclos des niffleurs, William observait tour à tour les créatures, le Serpentard et l'enseignante. Il se sentait un peu intimidé dans un groupe si restreint ; d'ordinaire, les cours rassemblaient tout de même un peu plus de monde... Ah, une élève arrivait ! Oooh, c'était Hannah Abbot, une élève de Poufsouffle que William avait du mal à supporter. Elle passait l'essentiel de son temps à mater toute la gent masculine de l'école, et le préfet des Lions avait l'impression qu'elle avait un penchant particulier pour les roux. Il se fendit d'un vague "salut" en réponse au chaleureux bonjour de la demoiselle, mais exhala un discret soupir lorsqu'elle vint se placer entre lui et le Serpentard. Elle ne pouvait pas rester à distance, non ?
Fort heureusement, le professeur Gobe-Planche marqua le début des hostilités en s'éclaircissant la voix d'une toux de camionneur polonais. William se retourna, et se décida à ôter son sac de son dos pour y prendre de quoi noter. Même s'il n'y avait pas de table, même si le cours de soin aux créatures magiques était plutôt axé sur la pratique, le rouquin prenait fanatiquement des notes dans tous ses cours, et celui-ci ne dérogerait pas. Tandis que l'enseignante parlait, il nota en titre "les niffleurs", répondant ainsi silencieusement à la question que Gobe-Planche posait. Et puisqu'elle promettait des points, le Gryffondor leva la main et répondit :

-Ces créatures sont des niffleurs, professeur. Ce sont des animaux qui aiment beaucoup les objets brillants et précieux, et qui sont capables de les déterrer avec beaucoup d'adresse...

Il n'avait guère retenu que ces quelques éléments de sa longue lecture matinale de son manuel. Il avait parcouru plusieurs chapitres, et celui qui concernait les niffleurs n'était pas celui qui l'avait le plus intéressé. Le jeune homme assura sa prise sur sa plume et attendit que ses camarades complètent. Ils devaient en savoir plus que lui- ils étaient plus âgés et forcément plus savants, même Abbot. Enfin, non, quand même. Peut-être pas Abbot.

Tout juste avant le début du cours, Hannah fut bousculé par nul autre que "Mister le serdaigle roi de son monde c'est-à-dire pas grand-chose!" (Note : ne pas dire en un seul souffle).

"Héla, O'Neil, y'a pas que toi qui existe!" lui murmura-t-elle, choquée, en le repoussant du coude.

Le cours commença ensuite, blablabli blabla bla. Les rouquins faisaient un concours de celui qui était le meilleur pour se mettre en avant de la classe, bien se faire voir du prof, etc. Hannah ne remarqua même pas l'arrivée de Pansy Alhzeimer (ou une quelconque autre maladie dégénérative), ce qui l'arrangeait, en quelque sorte. Le professeur gobe-planche semblait déçu des garçons, qui ne parlaient pas assez. Hannah la comprenait tellement! Elle disait toujours à Ernie et Justin qu'ils devraient parler davantage de leurs sentiments, comme elle et Sue le faisaient! Pas étonnant, donc, qu'elle soit déçue. Hannah soupira, Mervin se reprit. C'était mieux déjà. Mais pas encore assez sentimental... Hannah leva la main à son tour. Son discours lui avait rappelé une anecdote. Le professeur voulait qu'ils en disent le plus possible?...

"Professeur, il se trouve que mon oncle a un jour été infesté de ces petites bêtes. Ouioui, des Niffleurs! Il habite en bordure de forêt, vous comprenez, et ils ont pris son terrain pour la continuité de la forêt! Ils ont creuser dans son jardin et le terrier se rendait presque sous la maison, lorsqu'il s'est aperçu de leur présence. Il faut dire que dans l'état de la cuisine, c'était éééévident qu'il se passait quelque chose. Il lui manquait quelques casseroles, sa bouilloire que tante Aby lui avait donnée à son mariage et quelques cuillères*. Bon ensuite il a arrosé la cours pendant quelques jours, sans arrêt -il travaille au département de contrôle météorologique du ministère de la magie, alors il en connaît, des trucs pour faire pleuvoir!- pour qu'ils sortent du jardin et retournent vivre paisiblement dans la forêt. Bon, ils avaient dévorés une bonne partie des légumes de mon oncle. Alors on n'avait plus de navets, de carottes et de betteraves pour la thanksgiving, mais on s'est débrouillés sans. Ma tante a dit que le plus grands danger, c'était qu'ils s'attachent à mon oncle et reviennent lui rendre des visites : il parait que ce sont des bestioles très affectueuses."

Hannah reprit son souffle, avant de se relancer dans un flot de paroles plus ou moins utiles et moins ou plus pertinentes...

"Oh, mais ne vous en faites pas, mon oncle a bien vérifié que les petites bêtes n'étaient pas mortes durant l'évacuation. À part une portée que son Golden Retriever a pris pour son déjeuner, tous les niffleurs s'en sont sortis sains et saufs. Le chien a été malade quelques jours ensuite. Paraît que leur sang rend malade. Un truc comme l'avarice ou quelque chose comme ça, que le soigneur d'animaux a dit. Le chien arrêtait pas de marquer son territoire partout, il dormait plus, avait les yeux rouges et était très grognon! Vous savez, ce n'est pas très normal pour un Golden. Pour un pékinois par contre, c'est une toute autre histoire!"

Sur ce sage commentaire, qui ne pouvait viser Pansy dont la présence lui restait inconnue, Hannah se tut, tout sourire. Elle devait avoir parlé assez longuement pour faire plaisir au professeur, cette fois!

Spoiler:

La suite de l'intervention de Mervin apporta quelques précisions, et William lança un coup d'oeil stupéfait au garçon ; il connaissait vraiment beaucoup de choses aux Niffleurs... et s'il en savait autant sur toutes les créatures au programme, il serait intéressant de noter ce qu'il racontait. Le préfet des Lions prit rapidement quelques notes en écoutant le Serpentard, mais l'intervention suivante faillit lui faire lâcher son cahier. Hannah Abbot venait de mettre son grain, et de prouver, par la même occasion, son insondable bêtise.
La distribution de points qui suivit laissa le Gryffondor perplexe. Que Mervin soit récompensé pour son intervention, ce n'était que justice ; de même, pour Orion, à la rigueur, même si William estimait un peu excessif de lui accorder cinq points. Mais ce qui l'indigna le plus, ce fut l'octroi de sept points à Abbot pour sa diarrhée verbale. Lui avait donné une définition correcte et avait reçu cinq points ; et l'autre idiote, avec ses histoires complètement tartes, en recevait sept... C'était n'importe quoi. Ou alors, la prof estimait que c'était déjà une intervention de grande qualité pour le cerveau de cette fille, et la stupidité d'Abbot l'incitait à cette générosité... William leva les yeux au ciel et se promit de raconter, lui aussi, que sa grand-mère avait eu un nid de chauves-souris dans son grenier, et que sa voisine, même que c'est vrai, eh ben elle avait un chien amputé d'une patte !! même qu'elle l'avait trouvé tout petit dans un carton, et qu'il lui manquait déjà la patte !! même que ouais !!
En attendant, l'heure du TP avait sonné, et le préfet des Lions prit un harnais et s'approcha de l'enclos aux Niffleurs. Les créatures regardaient avec étonnement les élèves qui s'approchaient ; William entra dans l'enclos et choisit l'une des bestioles qui semblait intéréssée par l'arrivée de ce rouquin. Glissant le harnais dans sa poche, il s'avança doucement vers l'animal, et lui parla d'une voix caressante :

-Alors mon beau... n'aie pas peur. On va travailler un peu ensemble, d'accord ? Là, n'aie pas peur... voilà.

Il avait réussi à toucher le Niffleur, mais la créature retira aussitôt sa tête, sans toutefois s'échapper. Avec patience, William avança à nouveau sa main, et attendit que la créature vienne à sa recontre. La bête hésita, puis vint timidement renifler cette main, et enfin donna un coup de langue sur les doigts du roux. Estimant que c'était le signe qu'il était adopté, le préfet se remit à caresser la tête de son Niffleur ; au lieu de s'éloigner, la créature s'approcha pour offrir son dos à caresser. William cajola quelques instants le Niffleur, puis il sortit le harnais de sa poche et tout doucement, avec des gestes précautionneux, il entreprit de le passer à la créature. Le Niffleur sembla déçu que les caresses s'arrêtent, mais il se laissa faire sans broncher et tourna ver William un regard reconnaissant lorsque le roux, ayant fini de l'attacher, recommença à le caresser. La fourrure épaisse de l'animal était extraordinairement douce, comme celle d'un beau chat à poils longs, et la caresser était un plaisir.

-Allez, viens par là mon beau...

William guida son Niffleur hors de l'enclos en le tenant fermement par la laisse. L'animal obéit, mais dès qu'ils furent sortis et qu'ils se tinrent immobiles près de l'enseignante, il se mit à se frotter aux jambes du rouquin pour obtenir de nouvelles caresses. Le préfet obtempéra et s'accroupit pour caresser l'animal, en se demandant s'il arriverait à le faire travailler.

Nervia n'aimait pas les animaux. On parle des bestioles que les moldus connaissent. Enfin, elle ne les détestait pas, mais elle en avait peur. Très peur. Peut être un lien avec le fait que le chien de ses grands parents moldus était un ignoble petit roquet qui aboyait en permanence, empêchant ainsi la petite fille de se livre à ses deux activités favorites : la grasse matinée, et la lecture. Mais plus certainement un traumatisme lié à la morsure qu'un autre canidé, bien plus gros, lui avait infligé à la veille de ses quatre ans. De plus, aucun animal, pas même un poisson rouge, n'avait eu le droit d'entrer dans l'appartement familial de Londres, ce qui fait que la petite n'avait jamais pu s'habituer à la présence de ces êtres.
Alors les créatures magiques... C'était la partie de son monde qui lui plaisait le moins. Comme des animaux en plus bizarres, et souvent plus dangereux, lui avait expliqué son père la première fois qu'il avait du lui expliquer son métier. Si ce n'était pas un Scrout à Pétard qui avait provoqué la rencontre de ses parents, et donc son existence, Nervia n'aurait surement jamais voulu toucher une créature de ce genre. Encore moins apprendre à s'en occuper.

Cependant... Et bien Nervia avait pour ambition de devenir une grande médicomage, et son père, qui, justement, s'occupait des blessures dues aux créatures magiques, lui avait affirmé qu'on ne peut pas soigner ce genre de blessures sans bien connaître les créatures. Ce qui impliquait suivre le cours de Mme Gobe-planche.
Certes, Nervia se voyait plutôt grande briseuses de sorts compliqués emprisonnant la santé de ses patients, mais son père avait encore autorité sur elle et elle devait donc se soumettre à ses choix. Voilà pourquoi elle se retrouvait là, devant ces tas de niffleurs, et ce triste mardi matin, en compagnie de ses camarades.

Depuis un an qu'elle suivait ce cours, la petite Serdaigle modèle n'y avait jamais été particulièrement active, se contentant de répondre lorsqu'on l'interrogeait personnellement, d'effectuer ses travaux pratiques sans grand enthousiasme et de rendre ses devoirs à l'heure (ce qui était déjà beaucoup pour un élève normal mais très peu pour la petite blonde). Voilà pourquoi elle laissa passer les quelques questions du professeur, sans lever la main, laissant les autres gagner des points pour elle et se contentant de prendre quelques vagues notes, qu'elle savait retrouver de manière plus complète dans son manuel de soins aux créatures magiques.

Lorsque le professeur annonça le but du TP du jour, la blondinette leva les yeux au ciel et se dirigea vers l'enclos. Elle n'avait aucun objet brillant, heureusement, par contre sa poche contenait une pomme qu'elle avait emportée en cas de fringale avant l'heure du repas. Laisse en main, elle s'approcha d'un niffleur, isolé dans un coin de l'enclos. De son autre main, elle lui tendit la pomme, veillant à laisser une distance respectable entre les dents de la bestiole et elle.
Le dit niffleur semblait particulièrement amorphe mais se déplaça tout de même pour atteindre le fruit juteux qui lui était offert. Lorsqu'il fut suffisamment proche d'elle, Nervia s'empressa de lui passer la laisse autour du cou, retirant sa pomme juste avant qu'il croque dedans.

*Je t'ai eu sale bête...*

Voyant son nouveau compagnon sortir ses crocs, Nervia fut tout de même un peu effrayée. Elle décida donc de partager la pomme en deux, s'en réserva une moitié et rendit la seconde partie à la créature. Celle ci se jeta dessus avec une voracité incroyable.
Bien... Restait donc à attendre le début de l'épreuve en regardant Nifnif dévorer sa précieuse nourriture. Sale bête.

[HJ : ça pose pas de problème si je dis que j’étais là dès le début ? Sinon je pourrai éditer et dire que j’arrive en retard...]

Bien que Lucretia appréciât les animaux, ses connaissances théoriques en la matière n’étaient pas très pointues notamment en ce qui concernait les Niffleurs. Elle avait donc laissé ses camarades répondre aux questions posées par le professeur Gobe-Planche à propos de ces étrnages gros rats, attendant avec impatience les travaux pratiques. Ceux-ci ne tardèrent pas à arriver, et le professeur indiqua au groupe comment mettre leur lailaisse à ces petites bêbêtes. Globalement, cela ne posait pas trop de problème à Lucretia mis à part la possibilité d’être mordue… Mais bon, normalement, si on s’y prenait doucement, ça devait aller ! La Poufsouffle enleva ses quelques bijoux qu’elle déposa dans la boîte prévue à cet effet, puis s’avança vers l’enclos magique en compagnie des autres élèves avec un mélange de curiosité et d’appréhension.

**Alors alors… ça m’a l’air mignon tout ça… lequel a l’air d’être en meilleure forme ?**

Elle en repéra finalement un au pelage soyeux et aux yeux brillants qui lui fit bonne impression. Elle s’empara d’une laisse et attira l’attention du Niffleur :

- Pssst ! Petit petit petit ! Viens voir Tata Lulu ! Je vais bien m’occuper de toi, je vais te parler, et peut-être te donner à boire et à manger si tu es sage ! Et même te donner un prénom ! c’est important pour moi de nommer les animaux, cela permet… une sorte d’échanges, une complicité, on devient alors pour l’animal l’interlocuteur en face je dirais, le miroir qui l'aide à avancer… enfin… tu vois quoi ? Allez viens Brad-Clotaire

Visiblement enthousiasmé par son nouveau prénom, qui pour la petite histoire rendait hommage à John-David, une pauvre chauve-souris brutalisée par Matthias Jackard et que Lucretia avait à peine réussi à apprivoiser, il y avait quelques temps de ça dans la Forêt Interdite, le Niffleur accoura vers Lucretia du haut de ses petites pattes et se laissa docilement passer la laisse autour du cou. Mise en confiance, la Jaune et Noire revint donc auprès du professeur pour attendre le début de l’épreuve qu’elle avait bien l’intention de gagner, et souffla à Hannah au passage :

- Psst… On fait ça en équipe hein ? Unis dans l’adversité ! Au fait, tu l’as appelé comment toi ton Niffleur ? Le mien c’est Lucretia, et au fait moi c’est Brad-Clotaire… euh, ou l’inverse

Ben oui, soit dit en passant, les deux jeunes filles avaient bien dû se croiser maintes fois dans la Salle Commune sans pour autant avoir eu l’occasion de faire connaissance jusqu’à présent…