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 Coup de cafard post-arithmancique (Fini)
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  • William J. Craig
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MessageSujet: Coup de cafard post-arithmancique (Fini)   Coup de cafard post-arithmancique (Fini) EmptyMar 12 Aoû - 12:43:59

Le cours d'arithmancie s'était achevé quelques instants auparavant, au grand soulagement de William. Le rouquin avait l'impression d'avoir oublié le peu qu'il avait laborieusement appris l'année précédente, et la séance avait été assez difficile pour lui. Un peu découragé, il songeait qu'il devrait travailler dur pour rester à peu près au niveau en arithmancie, et cette perspective n'avait rien de réjouissant. Dès la sortie du cours, le préfet s'était précipité dans le parc pour prendre l'air ; ses poches étaient garnies de quelques friandises, mais il n'avait aucune envie d'y toucher. Les mains aux poches, il marchait lentement, sans but, en se demandant avec amertume s'il ne devrait pas abandonner son option d'arithmancie. Il s'était déjà posé la question l'année précédente, mais l'enseignante l'en avait dissuadé ; et William regrettait un peu de s'être laissé convaincre.
Même en faisant abstraction de ses difficultés, le cours avait été pénible. Pour la première fois depuis la rentrée, le rouquin s'était trouvé en présence de Mathias, et son cœur se serra lorsqu'il se rappela que son ancien ami ne l'avait même pas salué. Le Serdaigle s'était assis à côté d'Orion, le préfet de sa maison, sans accorder un regard au roux. Ou bien, s'il l'avait seulement regardé, il l'avait fait si discrètement que William ne s'en était pas aperçu. Pendant tout le cours d'arithmancie, il avait entendu les deux Serdaigle discuter à mi-voix, avec une complicité manifeste, et il en avait été attristé. Pas de jalousie, non ; simplement, il avait perdu un excellent ami en la personne de Mathias, et le voir si distant était vraiment un crève-cœur. Il avait sa part de responsabilité dans leur rupture ; peut-être aurait-il dû se taire, ne pas dire au Français qu'il était trop exigeant... peut-être aurait-il dû se sentir moins responsable du désarroi de son ami, du saut qu'il avait failli faire dans le vide... Il avait ouvert son cœur, en pensant que ça ne changerait rien et que la vérité valait mieux que tout, mais les deux adolescents ne s'étaient plus reparlé par la suite.
William décréta, avec rage, que s'il devait subir la complicité entre Orion et Mathias, il abandonnerait l'arithmancie. Dans les autres cours, ce n'était pas grave ; mais en arithmancie, ils étaient si peu nombreux que c'en était insupportable. Entendre chuchoter les deux garçons, apercevoir, en se retournant, un sourire sur les lèvres de son ancien meilleur ami, renforçait le sentiment d'isolement du rouquin.
Il était arrivé, sans s'en rendre compte, auprès d'un grand tilleul. Pris d'une soudaine inspiration, il fouilla son sac pour en retirer des fléchettes moldues, et sa baguette avec laquelle il traça rapidement une cible sur l'écorce de l'arbre. Quelques pas de recul, et il se mit à lancer ses fléchettes. Il avait redécouvert ce passe-temps solitaire durant l'été, et sa soeur lui avait offert une petite boîte contenant des fléchettes rouge et or "pour aller avec sa cravate. Lancer ces petits objets était finalement assez agréable pour se passer les nerfs, et les tirs du Gryffondor étaient vigoureux, à la mesure de son irritation- son amertume était devenue une véritable colère, contre lui-même et contre le monde entier. La précision n'était pas forcément au rendez-vous, au point que l'une des fléchettes passa complètement à côté du tilleul et alla atterrir à quelques mètres, derrière un fourré. William n'eut même pas le temps de penser "pourvu qu'il n'y ait personne" ; une voix indignée s'était élevée pour demander avec force quel était le malade qui avait fait ça.
A contre-cœur, le préfet se résigna à contourner le fourré pour aller s'excuser (et récupérer sa fléchette), en espérant n'avoir blessé personne.


Dernière édition par William J. Craig le Sam 16 Aoû - 20:40:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Coup de cafard post-arithmancique (Fini)   Coup de cafard post-arithmancique (Fini) EmptyMar 12 Aoû - 13:22:14

La déception de Mathias allait bon train en ce qui concernait son Préfet d'ami Orion. Depuis sa nomination, non seulement le rôle que Mathias avait joué pendant deux ans était passé à la trappe, mais surtout la tête de celui qui était arrivé à peine l'année dernière avait enflé pour arriver à la taille d'une citrouille... En lui, il était impossible de reconnaître le sympathique garçon avec qui Mathias avait partagé de si bons moments l'année passée. Enfin impossible... C'était exagéré: bien sûr que le Serdaigle éprouvait toujours une affection profonde pour son ami, qui en dépit de sa prétention avait de nombreuses qualités...mais peut-être pas aussi nombreuses que ce qu'il prétendait.

Décidant de se séparer de lui pour un moment après l'Arithmancie, le grand brun profita du beau temps pas trop chaud de la fin de l'après-midi pour travailler un peu dans le parc. Sa sacoche en bandoulière, il s'installa près d'un arbre sur l'herbe verte. Comme par réflexe, il sortit sa baguette magique, et la posa sur le sol. Mais finalement, il décida plutôt de s'exercer à la Divination. En feuilletant son bouquin, il avait fini par trouver comment tirer les cartes, et il tenta de se faire un tirage pour lui même.

Cela donnait quelque chose comme: "Attention en levant les yeux"...

...

Lorsqu'il leva les yeux, il poussa un cri, et par pur réflexe donna un grand coup de baguette magique devant lui. La fléchette qui avait failli le transpercer dévia de sa trajectoire et alla se planter quelques centimètres plus loin. Sans savoir si c'était par magie, ou simplement parce qu'il avait frappé par mégarde la fléchette avec sa baguette, Mathias venait de sauver sa peau, ou un de ses yeux en tout cas. Connaissant de par ses origines mêlées cet instrument de torture, il se demanda quel fils de Moldu avait eu l'idée sangrenue de lui balancer quelque chose d'aussi dangereux en pleine figure!

La réponse ne tarda pas, et le plaisir qu'en ressentait Mathias était proportionnel à celui ressenti lorsqu'il avait failli se recevoir cette fléchette. William Craig. Préfet de Gryffondor. Cette fois, le jeune Serdaigle ne put éviter que leurs regards se croisent une seconde. Puis il baissa à nouveau les yeux sur ses cartes. Si les deux adolescents s'étaient compris, alors William allait récupérer sa fléchette, et continuer son chemin sans rien dire. Les choses seraient bien plus simples comme ça. Mais voilà, à Poudlard, rien n'est simple...
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  • William J. Craig
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MessageSujet: Re: Coup de cafard post-arithmancique (Fini)   Coup de cafard post-arithmancique (Fini) EmptyMar 12 Aoû - 16:56:13

La voix qui s'était élevée derrière le fourré avait quelque chose de familier aux oreilles de William, qui avait cependant voulu croire qu'il s'était trompé. C'était parce qu'il pensait à Mathias qu'il avait cru l'entendre, voilà tout. S'il avait été certain de trouver le Serdaigle derrière le buisson, il aurait sans doute filé discrètement. Revoir son ancien meilleur ami était trop difficile, surtout cet après-midi-là.
Mais il était préfet, et il devait assumer son comportement irresponsable. En premier lieu, s'assurer que personne n'était blessé. Ensuite, présenter ses excuses au garçon qui venait d'avoir une belle peur, à en juger par son cri. William contourna donc le buisson, toute colère disparue, partagé entre l'inquiétude et l'embarras. S'il avait stupidement blessé un élève en jouant à des jeux idiots, il ne se le pardonnerait pas. Il était encore assez lucide, malgré la rage qui s'était emparée de lui, pour ne pas souhaiter qu'un autre paie le prix de sa colère et de sa sottise.
En voyant la personne qu'il avait failli atteindre, William se figea sur place, incapable de battre en retraite ou de continuer à avancer. Il n'arrivait même pas à être soulagé de voir que sa fléchette s'était plantée plus loin et que Mathias n'avait rien ; il restait là, simplement, à contempler le Serdaigle comme s'il était revenu d'entre les morts. Le Français l'avait regardé brièvement, puis avait résolument baissé les yeux sur ses cartes. Encore un pincement au cœur pour William ; son ami- son ancien ami- ne voulait même plus le regarder. Il aurait préféré n'importe quoi, même une explosion de colère, à ce silence.
Vu l'attitude de Mathias, le Gryffondor aurait bien pu aller récupérer son projectile et filer, sans susciter aucune réaction. Mais il était impossible à William de faire un pas. Pétrifié, il regardait le Serdaigle, et il finit par murmurer, d'une voix mal assurée
:

-Mathias...

Il y avait si longtemps qu'ils ne s'étaient pas parlé... Le rouquin songea avec tristesse que celui qui avait été pour lui comme un frère ne savait même pas que sa mère était morte. Peu de gens le savaient à Poudlard, mais quelques mois auparavant, Mathias aurait été la première personne auprès de qui William aurait été certain de trouver du réconfort. Tout comme lui-même s'était employé à rassurer le Français lorsque celui-ci craignait pour sa propre mère.
Il aurait voulu dire quelque chose, n'importe quoi, plutôt que de rester planté là sans pouvoir ni bouger, ni parler, mais il ne parvenait pas à détacher son regard de Mathias. Il avait l'impression de le redécouvrir. Presque six mois qu'ils ne s'étaient pas parlé, et qu'ils s'était même évités... Le Français avait grandi, plus que le rouquin ; sa musculature s'était renforcée et lui donnait une allure plus virile. William, lui, s'était développé, mais il était encore loin d'avoir une silhouette d'homme. Il avait mué, en revanche, et s'il avait pu aligner deux mots, le Serdaigle aurait entendu que son ancien ami avait désormais lui aussi une belle voix grave. Perdu dans sa contemplation, le rouquin retrouvait quelque chose des complexes qu'il éprouvait, jadis, aux côtés de son trop beau meilleur ami. Non pas que lui-même fût laid, mais il ne pouvait s'empêcher d'envier les cheveux noirs et l'allure mâle de Mathias.
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MessageSujet: Re: Coup de cafard post-arithmancique (Fini)   Coup de cafard post-arithmancique (Fini) EmptyMar 12 Aoû - 17:15:31

La situation était terriblement tendue, sans pour autant qu'on puisse parler d'électricité dans l'air. En réalité, tout en fixant résolument ses cartes étalées sur le sol, Mathias livrait une véritable bataille intérieure contre ses vieux démons. Son amitié avec William était plus forte que tout, tout, même plus forte que l'envie de lui parler. Car c'était bien par amitié, en gage de toute l'affection qu'il avait pour lui, que Mathias avait décidé de couper les ponts, aussi paradoxal que cela pouvait paraître. Mais en restant planté là, William ne l'aidait pas. Pourquoi restait-il là, d'ailleurs? N'avait-il pas clairement dit au Serdaigle que sa présence le faisait souffrir? Pourquoi diable ne reprenait-il pas sa fléchette avant de retourner jouer plus loin? Si les beaux yeux marrons de l'ancien Préfet restaient fixés sur les cartes, en réalité ils regardaient le vide. Il attendait simplement que le Gryffondor s'en aille. Mais visiblement, celui-ci n'avait pas l'intention de le faire...

S'il-te-plaît, William, ne rend pas les choses plus difficiles qu'elles ne le sont déjà... dit finalement Mathias, les yeux toujours baissés, d'une voix qu'il voulait contrôlée, mais qui s'étrangla sur la fin.

Faisant mine de ranger les cartes éparpillées sur le gazon, il les rapprocha toutes de lui. William était là. Prenant la moitié d'entre elles, le Serdaigle résolut de les battre, afin que lors de son prochain tirage, il puisse se libérer de cette corvée. William était toujours là. Le paquet glissa des mains de Mathias, qui tenta maladroitement de les rassembler à nouveau. William ne bougeait pas.

Mathias sentit l'as de pique se courber entre ses doigts...
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  • William J. Craig
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MessageSujet: Re: Coup de cafard post-arithmancique (Fini)   Coup de cafard post-arithmancique (Fini) EmptyMar 12 Aoû - 19:52:42

En voyant Mathias fixer son jeu de cartes, William ne put s'empêcher de penser, l'espace d'un instant, au professeur Trelawney qui arpentait les couloirs en battant son jeu de tarot et en maugréant ses conclusions. Le rouquin l'avait croisée dès le deuxième jour, à la nuit tombée, tandis qu'il faisait une ronde dans les couloirs ; l'enseignante, un peu éméchée, lui avait prédit sur un ton tragique qu'un corbeau à deux têtes lui serait funeste. Le souvenir de cette rencontre aurait presque fait sourire le préfet. Mais la présence de Mathias, et surtout son attitude, n'incitait pas à la gaieté. La tête basse, il contemplait les cartes étalées sur l'herbe, et son insistance à ne pas lever les yeux devenait vexante. Finalement, il lâcha quelques mots sur un ton glacial, et la peine de William se changea en colère froide. Rendre les choses difficiles ? Il en avait de bonnes... c'était lui qui rendait les choses difficiles ? Lui qui avait simplement eu le tort de dire ce qu'il avait sur le cœur... Le regard flamboyant de colère, le rouquin toisa son ancien ami, et répliqua :

-Ah oui, c'est vrai... Je ne suis pas assez bien pour toi, c'est ça ? Tu as de meilleures fréquentations, maintenant que tu es copain avec Orion... c'est vrai que moi, je fais pâle figure à côté du chouchou de Slughorn... Et puis les amis, pour toi, c'est quand tu en as besoin, pas l'inverse, hein ?

L'accusation était peut-être injuste, ou excessive, mais William s'en fichait pas mal. Mathias se moquait bien de lui faire de la peine, alors pourquoi prendre des gants ?
D'un pas vif, le rouquin alla arracher sa fléchette de l'arbre où elle s'était plantée, et reprit :

-Je ne te fais pas de l'ombre plus longtemps, puisque tu le demandes si gentiment. Désolé pour la fléchette.

Ladite fléchette, d'ailleurs, venait d'être broyée par le poing rageur du Gryffondor, et jetée sur la pelouse. Il fallait bien passer sa colère, et il n'était tout de même pas question de casser la figure au Serdaigle.
Ceci fait, William s'apprêta à repasser de l'autre côté du buisson, pour aller récupérer son sac. Tout à sa colère, il ne regardait pas poù il mettait les pieds, jusqu'à ce qu'une racine le fasse trébucher. Son pied était resté coincé entre la racine et le sol, et une douleur fulgurante lui traversa la cheville tandis qu'un os craquait. Saisissant sa cheville qu'il pensait foulée, il lança un regard noir à Mathias, comme pour le mettre au défi de rire.
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MessageSujet: Re: Coup de cafard post-arithmancique (Fini)   Coup de cafard post-arithmancique (Fini) EmptyMar 12 Aoû - 21:55:27

Le poing serré autour de la carte qu'il tenait en main, la respiration de Mathias se faisait plus rapide, car il avait de plus en plus de mal à rester indifférent face à un William qui ne faisait rien pour arranger les choses, en restant planté là, devant lui. Le Serdaigle ne comprenait pas, il ne comprenait vraiment pas pourquoi il cherchait à rester près de celui qui l'avait fait tant souffrir. Celui qui, par amitié pour lui, avait préféré casser leur relation.

Mais la réaction de William dépassa tout ce à quoi Mathias s'attendait. Alors que celui-ci tentait une nouvelle fois de ranger ses cartes, en dépliant l'as de pique complètement froissé, le Préfet lui asséna un coup comme il n'en avait jamais reçu. Le Serdaigle déglutit. Il gardait obstinément la tête baissée, comme si le simple fait de regarder son ami mettrait à sac toutes les défenses qu'il tentait d'ériger. Etait-ce vraiment ça, la solution? Devait-il vraiment se faire détester de son meilleur ami pour que celui-ci accepte de cesser cette relation qui l'avait fait tant souffrir? Pourquoi envoyait-il ainsi valdinguer la plus belle preuve d'amitié que Mathias pouvait lui faire? Alors que le Serdaigle tentait de maîtriser ses émotions, il fit une nouvelle fois tomber le paquet de cartes. Ses yeux le brûlaient. Non, il n'avait pas le droit. Mais pourtant, les paroles de William, qui à présent était en train de récupérer sa fléchette, avait réveillé un trouble, en lui. Il avait décidé de tourner la page, en ce début d'année, d'oublier que les uns après les autres, Nervia, Clarisse, Lynn, et à présent William lui en voulaient, car ils les avait fait souffrir. Il avait frappé Cyanur. Il ne faisait que du mal aux autres. Alors que lorsque lui-même avait souffert d'un abandon qui n'avait jamais existé, il n'avait pensé qu'à lui.

Mathias s'effondra. Il s'écroula au sol, sur les cartes à nouveau éparpillées sur le gazon, et éclata en sanglots. Il ne faisait que du mal à ceux qu'il aimait, et ne pensait qu'à lui. C'était évident! Lorsqu'il avait parlé d'un "rêve", sur la falaise, ce n'était que pour échapper à la réalité. Une réalité qu'il avait mal comprise. Il n'était pas condamné à une solitude éternelle, c'était lui-même qui causait cette solitude. Et plus Mathias réalisait ce qu'il avait perdu, plus ses larmes étaient nombreuses, ses sanglots et ses hoquets puissants, si bien que son jeu était à présent inondé d'eau salée. Ces larmes étaient celles qu'il n'avait pas versé depuis trop longtemps, où il se contrôlait. L'accumulation de choses désagréables qu'il n'avait pas dégagées tout de suite. Si on exceptait le jour où des ailes blanches lui étaient apparues dans le dos, où il n'était pas vraiment lui-même, il n'avait pas pleuré depuis...depuis la Salle des Trophées, pensa-t-il. Où, une fois plus que toutes, il avait eu la preuve de la souffrance qu'il semait autour de lui. Comment Orion et Ambre pouvaient-ils tolérer sa compagnie? Peut-être que la jeune fille muette souffrait en silence de ses cruautés? Peut-être qu'Orion n'attendait qu'un prétexte pour l'envoyer paître ailleurs? Peut-être que William avait raison, qu'il ne cherchait qu'à s'attirer les faveurs de celui à qui on avait préféré remettre l'insigne, son insigne?

Loin de se calmer, les sanglots de Mathias redoublaient, alors que, les yeux fermés, la tête dans les bras étalés au sol, sur un jeu de cartes désormais inutilisable, il ne remarqua même pas le regard noir que lui envoyait un Gryffondor blessé, au propre comme au figuré...
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  • William J. Craig
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MessageSujet: Re: Coup de cafard post-arithmancique (Fini)   Coup de cafard post-arithmancique (Fini) EmptyMer 13 Aoû - 10:03:39

-Aaaaaaïe... PUTAIN !

Dans une posture de footballeur italien, William se tordait au sol, ses deux mains crispées sur sa cheville endolorie. Il lui semblait presque la sentir enfler sous ses doigts... Il pensa qu'il avait dû se refaire la vieille entorse qui fragilisait cette cheville depuis qu'il s'était blessé, deux ans auparavant, au cours d'un match de rugby dans l'équipe de son école. Le rouquin connaissait bien cette blessure ; il savait qu'il lui serait très difficile de marcher sans aide, et se demanda comment il allait regagner le château.
La douleur avait provisoirement coupé le Gryffondor de la réalité, et il lui fallut un certain temps pour s'apercevoir que Mathias aussi était au sol, face contre terre. Que s'était-il passé ? Il retint sa respiration légèrement saccadée pour écouter et perçut des sanglots déchirants. Mathias pleurait tout ce qu'il pouvait.

Par ma faute, songea William qui ressentait toujours de l'affection pour le garçon.

Ils devaient être beaux, tous les deux : l'un terrassé par la peine, l'autre par la douleur, à quelques mètres l'un de l'autre, bien décidés à ne rien s'épargner. S'il l'avait pu, William serait peut-être parti, laissant le Serdaigle à son désarroi. Chacun son tour d'être malheureux, après tout. Mais il était bien incapable de marcher seul- et quelque chose d'autre l'aurait empêché de se conduire aussi bassement. Mathias avait été son ami, son presque frère, et sa peine ne le laissait pas insensible. Il ne savait pas s'il éprouvait de la sympathie ou de l'irritation en entendant le Français sangloter- toujours est-il qu'il s'écria, d'une voix tendue :

-Arrête, tu veux ? arrête tout de suite !! tais-toi !!

Sa voix était étrange ; était-ce une menace, ou une supplique ? Il était clair qu'il ne supportait pas d'entendre les pleurs du Serdaigle, mais était-ce par énervement ou par culpabilité ? Luttant contre la douleur de sa cheville, il s'assit sur l'herbe, et se sentit la tête lourde, comme s'il venait d'attraper un mauvais rhume.
Partir, partir le plus vite possible, ne plus voir Mathias étendu à terre, ne plus entendre ses sanglots. William essaya de se relever, en prenant appui contre l'arbre, mais il n'arrivait pas à poser le pied par terre. Il était condamné à demander de l'aide- mais pas à Mathias, surtout pas à Mathias.
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MessageSujet: Re: Coup de cafard post-arithmancique (Fini)   Coup de cafard post-arithmancique (Fini) EmptyMer 13 Aoû - 11:05:55

Mathias, le grand Mathias, celui qui avait appris à maitriser ses émotions depuis qu'il avait craqué de façon monumentale dans la Salle des Trophées, venait de s'effondrer à nouveau. Mais comment pouvait-il ne pas en être autrement? Le Serdaigle réalisait à quel point il était blessant, cruel, même involontairement. Le spectacle était navrant, mais ça, Mathias était à mille lieux de l'imaginer. A nouveau, il venait de plonger en plein cauchemar, mais cette fois, il était bien lui-même, et il était plongé en pleine vie réelle... Toutes ces mauvaises pensées tournaient et retournaient dans la tête du jeune brun.

William, lui, le somma de s'arrêter, de cesser de pleurer. Mais il ne fit qu'empirer la situation, car Mathias se rappelait à présent de Clarisse, qui lui avait fait la même demande lors du pseudo-tribunal dont il avait fait l'objet. Mais à ce moment, William était à ses côtés, et le soutenait.

Pourtant, le Serdaigle finit par se calmer, si on pouvait appeler ça se calmer. En tremblant, Mathias s'appuya sur un bras, pour se frotter les yeux de l'autre. Il leva la tête, révélant des yeux rougis par les larmes, et mit à peine une seconde à comprendre la situation, sans prêter attention au regard que lui envoyait William, à terre lui aussi. Il prit sa baguette magique, restée sur le sol, le bras toujours tremblant.


Je...je vais...

Mais le Serdaigle ne parvint pas à finir sa phrase, et laissa tomber sa baguette à terre, comme si elle avait été trop lourde pour son bras. Il retomba une nouvelle fois au sol, mais il se recroquevilla sur lui-même.

Une lueur blanche illumina une seconde le dos du fils Deinan.

Mathias se redressa. Il avait arrêté de sangloter, mais il reniflait encore régulièrement, et avalait régulièrement sa salive, avec difficulté. Ne prenant même pas la peine de classer son jeu, il jeta négligemment ses cartes dans son sac, de même qu'il rangea sa baguette dans sa poche. Puis, en s'appuyant sur l'arbre, il finit par se relever. Finalement, il ne serait pas resté plus d'une dizaine de minutes. Jetant son sac sur son épaule, toujours par des mouvements saccadés et tremblants, tout bouleversé qu'il était.


Je...t'emmène...à l'infirmerie...

Pourquoi faisait-il ça? Pourquoi forçait-il William à passer son bras autour de ses épaules? On ne pouvait plus parler d'obligation préfectorale, bien sûr. C'était par affection. Toujours. Tout comme, au nom de cette même amitié, il ne dit rien, absolument rien, reniflant toujours de temps en temps. Le Serdaigle avançait lentement, mais il avançait. Il allait se remettre. De toutes façons il allait se remettre.
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MessageSujet: Re: Coup de cafard post-arithmancique (Fini)   Coup de cafard post-arithmancique (Fini) EmptyMer 13 Aoû - 20:02:35

Au prix de mille difficultés, Mathias finit par se calmer, et ses sanglots cessèrent. Une bien bonne chose. Il continuait à renifler, cependant, et chacun de ses reniflements ravivait un peu de la colère de William- mais contre qui, exactement, le rouquin était-il en colère ? contre le Serdaigle, dont le moral avait chuté de plusieurs crans depuis le cours d'arithmancie ? ou contre lui-même, coupable d'avoir causé cette chute dramatique ? Il préférait ne pas se poser la question, de la même façon qu'il préférait éviter de regarder Mathias, pour ne pas voir ses yeux rougis et son visage encore humide. Faire de la peine à un ami n'était pas si facile, même lorsqu'on pensait être dans son bon droit.
Il fallait à présent, et en urgence, quitter cet endroit. Laisser Mathias à son désarroi- ce ne serait qu'une bassesse de plus. Rétablir la situation était désormais trop difficile... William fouilla ses poches, inutilement car sa baguette était restée avec ses affaires, de l'autre côté du buisson. Dommage, car elle lui aurait été très utile pour essayer de se faire une attelle ; bien sûr, il n'avait jamais essayé de lancer ce sort, mais son désir de s'éloigner de Mathias était si fort qu'il y serait sans doute arrivé. Restait donc à se relever seul et à se traîner jusqu'à l'infirmerie, où Madame Pomfresh arrangerait ça en un clin d'oeil.
Le rouquin reprit appui sur l'arbre pour essayer de se lever, mais Mathias venait de saisir sa propre baguette. Préoccupé par sa cheville, William avait cessé de s'intéresser à lui- de toute façon, il préférait essayer de ne plus penser à son ami. Lâcheté, peut-être ; culpabilité, sans doute...
Mathias semblait très affecté, et il lâcha sa baguette magique sans l'utiliser. Il ressemblait au Mathias que William avait vu, au bord de la falaise, terrassé par un désespoir incompréhensible- à une différence près : cette fois, son désarroi était parfaitement compréhensible.
William le regarda s'approcher, incrédule, et se releva grâce à son aide. Son bras passé autour du cou du Serdaigle, il lui était nettement plus facile de marcher, mais il était étrange de se retrouver côte à côte avec son ancien meilleur ami. Il avait vraiment perdu quelque chose en se brouillant avec le Serdaigle...
Pris d'une inspiration, William dirigea Mathias vers l'endroit où il avait laissé ses propres affaires, en disant :


-Je... je vais reprendre mes affaires, d'accord ?


Sur l'herbe, il avait étalé, pour prendre ses fléchettes au fond de son sac, l'essentiel du contenu du cartable. Et, en bonne place, figurait une jolie trousse offerte par Mathias pour ses douze ans. Malgré le froid dans leurs relations, William n'avait pu se résoudre à se séparer de l'objet, et il pensait que ce geste plaiderait en sa faveur. Si toutefois Mathias remarquait qu'il avait conservé le cadeau, et qu'il n'avait même pas effacé la petite signature que son ami avait griffonnée dans un coin. Aujourd'hui encore, il lui arrivait de contempler les quelques objets que Mathias lui avait offerts, en évoquant avec nostalgie le passé qu'ils représentaient.
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MessageSujet: Re: Coup de cafard post-arithmancique (Fini)   Coup de cafard post-arithmancique (Fini) EmptyMer 13 Aoû - 20:30:32

Après réflexion, Mathias se dit qu'aider William était certainement un moyen d'expier ses fautes passées, bien que le geste soit ridiculement petit en comparaison avec la douleur éprouvée par le Gryffondor. Celui-ci dirigea son porteur vers ses affaires, et, docile dans son état, le Serdaigle se laissa guider. Une fois à côté des diverses fournitures de William, celui-ci s'empressa de tout ranger, et de tout récupérer. Sa cheville blessée ne l'empêcherait pas de porter son sac.

Comme s'y attendait le Préfet, la trousse que Mathias lui avait offerte n'échappa pas à ce dernier. Mais préférant oublier le passé, le Serdaigle tourna obstinément la tête, en fermant les yeux, dans un nouveau reniflement auquel vinrent s'ajouter deux nouvelles larmes coulant sur ses joues. Lorsqu'il avait offert ce cadeau à William, il le faisait souffrir sans le faire exprès. Il le savait, à présent. Une fois les affaires rassemblées, Mathias guida à nouveau le Préfet éclopé jusqu'à l'infirmerie.

Celle-ci n'était pourtant pas si loin. Ce qui n'empêcha pas le trajet d'avoir l'air interminable dans la tête du Serdaigle. Il ne disait rien, obstinément rien. Il avait envie de parler au fond. Non? Mais c'était pour le bien de son ami, de son meilleur ami, de celui qu'il avait considéré et qu'il considérait toujours comme un frère de cœur. Pas après pas, suffisamment lentement pour ne pas faire souffrir le Gryffondor...mais aussi parce que Mathias n'arrivait pas vraiment à avancer plus vite, encore tout pantelant et bouleversé qu'il était. Il allait avoir besoin de réfléchir. Beaucoup réfléchir. Gardant obstinément sa bouche close, il tourna les yeux vers William, mais lorsqu'il croisa son regard, il regarda aussitôt le sol. Grossière erreur, il se tentait tout seul. La moindre parole signifiait un contact. Signifiait à nouveau ami-ami. Signifiait...de nouvelles souffrances pour William...

Dans un hoquet désagréable, Mathias versa à nouveau quelques larmes, animés de sanglots étouffés. Il était particulièrement désagréable de pleurer à quelques centimètres du visage de Will...William...
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MessageSujet: Re: Coup de cafard post-arithmancique (Fini)   Coup de cafard post-arithmancique (Fini) EmptyMer 13 Aoû - 21:53:40

La trousse n'avait pas eu l'effet miraculeux escompté. C'était même pire qu'avant : Mathias semblait attristé de revoir cet objet, et William le vit détourner la tête tandis qu'il ramassait ses affaires. Une larme coula sur la joue du Serdaigle, accentuant le malaise du rouquin. Il se dépêcha de rassembler ses affaires, fourra le tout sans cérémonie dans son sac, et récupéra ses fléchettes avant de reprendre appui sur l'épaule du brun. Drôle de sensation que de se retrouver si proches- plus proches qu'ils ne l'avaient jamais été- alors qu'ils ne s'adressaient plus la parole.
Mathias se remit à pleurer, discrètement, doucement, mais William était si proche qu'il sentait chaque tremblement de son corps. De son côté, le rouquin avait du mal à rester calme ; son propre moral en avait pris un bon coup, et il retournait des pensées lugubres dans son esprit.
Il revoyait l'annonce de la maladie de sa mère, les nouvelles de plus en plus pessimistes, les visites à l'hôpital, puis le dénouement... tous ces événements qu'il avait vécus sans Mathias, sans le soutien de son ami, au moment où, précisément, il en aurait eu le plus besoin. La mort de sa mère avait été pour lui l'occasion de se rendre compte, avec amertume, qu'il n'avait aucun véritable ami ; il n'avait parlé de ce deuil à personne, pas même à Kael, pas même à Page. Ils avaient peut-être remarqué un changement dans son comportement, mais ils en ignoraient la cause.
Il aurait été si réconfortant de pouvoir en parler à quelqu'un, de pouvoir envoyer un hibou, le matin du 18 juillet, simplement pour dire : "ma mère est morte cette nuit". Le hibou serait revenu porteur d'une lettre pleine de sympathie, de réconfort...
Mais rien. William s'était replié sur lui-même, et il avait entretenu cette solitude qu'il regrettait à présent. Il eut honte de s'appuyer sur ce garçon qu'il avait tant aimé, et auquel il faisait à présent tant de peine. Il n'en était pas digne.
Ils arrivaient en vue du château, à petits pas. Dans dix minutes, ce serait fini ; Mathias le laisserait à l'infirmerie et repartirait avec toute sa détresse- et William resterait avec la sienne. Cette pensée eut raison du rouquin, qui articula péniblement, tandis que ses yeux se mettaient à brûler étrangement :


-Faut pas me laisser, Mathias... faut pas me laisser...

Lui qui avait joué à l'homme fort depuis des mois laissait enfin libre cours à toutes ses angoisses, et à son chagrin. Il ne pouvait plus porter tout cela seul... Il se sentait dépassé, impuissant, comme cela lui arrivait désormais régulièrement. Une larme coula le long de sa joue, et il ne l'essuya même pas. Il n'était plus temps de cacher sa faiblesse.
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MessageSujet: Re: Coup de cafard post-arithmancique (Fini)   Coup de cafard post-arithmancique (Fini) EmptyMer 13 Aoû - 22:42:59

Ce regard pourtant si bref avait profondément ébranlé Mathias. Ses défenses étaient fragilisées. Et lorsque William lança l'assaut final, en lançant cet appel désespéré, le Serdaigle ne put rester silencieux plus longtemps.

Mais...tu ne comprends pas...

A cause de ses pleurs, Mathias ne parvenait pas à garder sa voix habituelle, où perçait toujours douceur, sérénité, et parfois même sagesse. Les tremblements et les coupures qui venaient s'ajouter à une intonation fragile et légèrement plus aigüe que d'habitude, faisaient quelque part perdre toute dignité au Serdaigle. Mais Orion ne venait-il pas de lui dire qu'il n'avait aucune fierté, en cours d'Arithmancie? Un de ses amis ne venait-il pas de lui mettre à nouveau en face une cruelle vérité?

Tu... Tu as raison... ajouta finalement Mathias en fermant fortement les yeux pour refouler ses larmes, sans y parvenir. Je fais...que du mal... Je fais que faire souffrir ceux qui comptent pour moi... Regarde Nervia... Regarde Ambre... Et même Cyanur que j'aime pas spécialement... Mais toi je veux pas te faire mal, William.

Un énorme sanglot coupa la phrase du Serdaigle, qui malgré tout continuait à avancer, forçant tellement sur ses yeux fermés qu'on aurait cru qu'il se concentrait pour un sort particulièrement difficile. Mais les gouttes d'eau salée qui dégoulinaient de sous ses paupière n'y trompaient pas...

Alors... Il faut pas qu'on se parle, d'accord? Il faut pas qu'on se voit... Parce que... Parce que... Mais parce que je veux plus te faire souffrir, William! Je veux plus être un poids pour toi!

Mathias s'affaissa, se rattrapant en position accroupie. Une nouvelle crise de larmes frappa le jeune Serdaigle qui se rappelait maintenant avec précision ce que lui avait dit William, dans la volière. A quel point est-ce qu'il se sentait brimé par un Français qui passait ses nerfs sur lui, et qui n'était jamais présent lorsqu'on avait besoin de lui. Sans se soucier d'avancer plus, sans même se soucier de William qui était toujours appuyé sur lui, Mathias ne fit que chercher les forces pour avancer de nouveau. Son ami n'avait rien à dire. Du moins, le croyait-il...
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MessageSujet: Re: Coup de cafard post-arithmancique (Fini)   Coup de cafard post-arithmancique (Fini) EmptyJeu 14 Aoû - 13:20:22

Quand ? quand William avait-il dit que Mathias ne faisait que du mal ? Le Gryffondor ne parvenait pas à se rappeler ce moment précis. Il avait lancé pas mal d'accusations, mais pas celle-là. Il avait un jour reproché à Mathias de se passer les nerfs sur lui, ce qui n'était pas foncièrement faux, mais il n'aurait pas pensé que les conséquences seraient aussi importantes. Voilà que Mathias se mettait à faire son auto-critique, pour expliquer au rouquin qu'ils ne devaient plus se parler... plus se voir... pour le propre bien du Gryffondor. C'était tellement idiot... à nouveau, William sentit la colère monter en lui, et il répliqua :

-Tu ne te rends pas compte que j'ai besoin de toi ? que c'est maintenant que tu me fais souffrir ? Non, tu préfères me laisser seul comme un chien... Tu ne comprends pas... tu ne comprends pas que c'est maintenant que j'ai besoin d'un ami ?

D'un geste brusque, il s'éloigna de Mathias qui de toute façon venait de chanceler et ne le soutenait presque plus. Sa cheville était encore douloureuse, mais sa colère et sa peine étaient telles qu'il parvenait à marcher sans trop de mal. L'urgence était de s'éloigner de Mathias- de ce garçon à qui il venait de dire, sans fioritures, qu'il avait besoin de lui, au mépris de toutes ses habitudes de pudeur. Sa sensibilité à fleur de peau depuis la mort de sa mère le faisait agir impulsivement, et il se laissait aller à dire des choses qu'il n'aurait jamais osé exprimer à haute voix auparavant. Comme dire à Mathias qu'il se sentait seul, et qu'il avait besoin de lui.
Assez lentement, le rouquin poursuivit son chemin vers l'infirmerie. Il espérait que Madame Pomfresh saurait lui soigner sa cheville, mais surtout qu'elle aurait quelque chose à lui conseiller pour son moral. Cette entrevue avec Mathias l'avait complètement déprimé. Lui qui avait voulu croire qu'ils se comprendraient, qu'ils pourraient reprendre une relation normale... il avait été idiot.
William était parvenu jusqu'au perron. Avant d'entrer dans le château, il s'assit sur le bord d'une marche et entreprit de ranger ses fléchettes tout au fond de son sac, au cas où. La trousse offerte par Mathias fut l'un des premiers objets que sa main atteignit, et une vague d'amertume le submergea.
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MessageSujet: Re: Coup de cafard post-arithmancique (Fini)   Coup de cafard post-arithmancique (Fini) EmptyJeu 14 Aoû - 14:18:15

Mathias ne comprenait plus rien. Rien. Il ne comprenait pas pourquoi ces larmes continuaient à couler sur ses joues, sans s'arrêter. Il ne comprenait pas que Wiliam puisse ainsi changer d'avis aussi vite, aussi violemment, alors que le Serdaigle, lui, ne pensait pas une seconde qu'il pouvait avoir mal compris... Il ne comprenait pas pourquoi, alors qu'il disait qu'il avait besoin de lui, le Préfet l'avait littéralement écarté de son chemin pour poursuivre seul. Et surtout, plus que tout...

Il ne comprenait pas ces vertiges qui le saisissaient... Pourquoi autour de lui tout se déformait à un rythme lent. Cette sensation si désagréable finit par disparaître, mais Mathias en gardait un très mauvais souvenir. Il n'arrivait plus à réfléchir correctement. Pourquoi donc se sentait-il si faible? Il venait de tomber pour la seconde fois, alors qu'en marchant, il s'était aperçu qu'il croulait presque sous le poids de William, bien plus petit que lui. Avec peine, le Serdaigle se releva, et une nouvelle fois sécha ses larmes. Lorsqu'il releva la tête, il aperçut son ami Gryffondor plus loin, assis sur le perron du château. Pouvait-il encore l'appeler ami? Pouvait-il avoir ce culot? Mathias n'avait pas le courage des Gryffondor, il n'avait pour atout que la sagesse, l'intelligence, choses ici bien inutiles tant il se sentait mal. Il perdait tout contrôle, et ce n'était pas bon. Il fallait qu'il se reprenne en main. Malgré cette douleur étrange qu'il ressentait du côté du cœur.

Il s'avança, lentement, pour prendre de réfléchir. Finalement, était-ce la bonne solution? Les choses auraient pu être simples: William disait qu'il avait besoin de lui, alors le Français n'avait qu'à lui demander pardon d'avoir été si stupide, les deux amis se tombaient dans les bras, et tout finirait bien! A peine dix pas le séparaient de William. Oui, il n'avait qu'à faire ça. Ce n'était pas le Préfet qui lui avait demandé de fondre en larmes comme un bébé. Ce n'était pas sa faute. C'était encore la sienne propre... Neuf pas. Mais en même temps, Mathias se sentait blessé, blessé car ce qu'il considérait comme étant la plus belle preuve d'amitié qu'il pouvait faire au Gryffondor, William l'avait rejeté sans vergogne. Il se souvenait distinctement de ce qu'il avait entendu, le lendemain du bal. Huit pas. "Trouve-toi quelqu'un d'autre, moi j'en ai marre". Sept. "Pour moi un ami, ce n'est pas ça". Six. Mathias se rappelait également de ses propres paroles, qui résonnaient comme un écho dans sa tête: "Je ne ferai plus le premier pas". Et il allait tenir parole. Tout ce que pouvait dire Will ne changerait rien. Il ne pouvait se permettre d'aller délibérément vers celui qui, à peine quelques mois plus tôt, ne supportait plus son attitude. Cinq. Mais après tout, ne venait-il pas de le faire, le premier pas? Avec une sincérité qu'il n'avait jamais décelée chez le Gryffondor, William venait de lui déclarer son "besoin" qu'il avait de lui. Qu'est-ce qui avait pu à ce point traumatiser le jeune garçon, pour qu'il se libère ainsi, lui d'habitude si pudique? Quatre. La question n'était pas là. Mathias ne savait plus quelle contenance prendre. Une partie de son être voulait se jeter dans les bras de William. Une autre voulait lui asséner un violent coup de poing en pleine figure. Une autre encore, voulait lui jeter un sort dont il se souviendrait. Mais toutes ces réactions étaient trop extrêmes, impropres à ce que souhaitait réellement le jeune Serdaigle. Trois. Deux. "Je n'en peux plus!" Mais William, lui, que voulait-il vraiment? Un.

Face à William, Mathias ne fit que le regarder. Leur amitié le faisait souffrir. Son absence le faisait également souffrir.


Alors... Qu'est-ce que tu veux?demanda le Serdaigle d'un ton très sérieux.

Une nouvelle fois, il força le Gryffondor à passer son bras autour de ses épaules, pour le porter jusqu'à l'infirmerie. Sûr de ses mouvements, Mathias pensait être capable de retenir son ami s'il voulait se débattre. Alors qu'ils continuaient à avancer, le Serdaigle ne se tut pas pour autant. Tournant les yeux vers celui qu'il portait, il lui posa l'ultime question...


Tu penses vraiment avoir besoin de quelque chose qui te fait mal?
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MessageSujet: Re: Coup de cafard post-arithmancique (Fini)   Coup de cafard post-arithmancique (Fini) EmptyJeu 14 Aoû - 16:38:36

Très attentif à chacun de ses gestes (pour éviter de penser à Mathias), William rangea soigneusement ses affaires dans son sac, les fléchettes dessous, puis les livres par ordre de taille, puis la chemise contenant ses parchemins, et enfin la trousse... Il s'assura que tout était parfaitement en ordre puis referma la fermeture Eclair de son sac, toujours avec ce soin excessif destiné à penser à autre chose. Il jeta son sac sur l'épaule et regarda autour de lui- en évitant l'endroit où il savait que Mathias devait se trouver. Il fallait se lever, maintenant. Une fois passées la rage et la peine causées par l'obstination du Serdaigle, la douleur était revenue comme auparavant, et le roux ne savait pas s'il pourrait marcher. Personne de connu en vue.... tant pis, il faudrait se débrouiller seul. William prit une grande inspiration, posa ses deux mains à plat sur la marche- et leva les yeux vers la personne qui venait de se planter devant lui en lui faisant de l'ombre.
Mathias. Encore lui.
Il demanda au Gryffondor ce qu'il voulait et, sans attendre de réponse, sans demander l'avis du blessé, il releva William et replaça son bras autour de ses épaules. Le rouquin profita de la manœuvre pour ne pas répondre, feignant d'avoir plus mal qu'il n'en avait réellement.
Mais cette fois, le Français avait visiblement décidé de ne pas lâcher l'affaire avant d'avoir mis les choses au clair. D'une voix nettement plus calme qu'auparavant, il posa encore une question, et William ne put s'empêcher de lui lancer un regard en biais. Il se détourna très vite, cependant ; il ne lui était pas facile de parler à cœur ouvert, et essayer de regarder Mathias aurait tout compromis. Les yeux fixés sur ses chaussures, il répliqua
:

-De quelque chose qui me fait mal, certainement pas. Mais de toi, oui.


Comment dire ? comment s'expliquer clairement et, surtout, rapidement ? William était toujours embarrassé lorsqu'il s'agissait d'exprimer ses sentiments. Prenant toujours soin de ne pas regarder en direction du Serdaigle, il reprit :

-Je n'ai jamais dit que tu me faisais du mal. C'est toi qui l'as compris comme ça. J'ai dit que ta façon de te comporter me faisait du mal... ça ne veut pas dire toi.


Comment un Serdaigle, un garçon intelligent donc, n'avait-il pas saisi la nuance ? Peut-être William avait-il été maladroit, ou avait-il mal choisi son moment ; c'était tout à fait possible. Mais si Mathias comprenait, et acceptait de se remettre en question, rien n'était encore perdu...
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MessageSujet: Re: Coup de cafard post-arithmancique (Fini)   Coup de cafard post-arithmancique (Fini) EmptyJeu 14 Aoû - 19:41:59

Les yeux rouges de Mathias reprenaient petit à petit leur couleur naturelle. Voyant que William fuyait son regard, ce dont il ne pouvait pas le blâmer, puisque lui-même faisait la même chose quelques instants auparavant, le Serdaigle préféra regarder droit devant lui. Jamais le trajet du parc jusqu'à l'infirmerie ne lui avait paru aussi long. Le problème entre lui et le Préfet de Gryffondor était bien plus compliqué que tout ce qu'il avait imaginé. Pour lui, la chose était claire: ils ne se parlaient plus, et tout irait mieux pour lui. Mais même son absence était difficile à supporter pour William. La réponse de celui-ci aurait touché Mathias en temps normal, mais pour la première fois, le Serdaigle commençait à douter de la sincérité de son ami, bien que l'émotion qu'il sentait intuitivement dans la voix du jeune garçon soit elle bien réelle. Ils en étaient arrivés à ce point, selon le souhait de William avait cru Mathias, avant de s'apercevoir de sa méprise.

Le jeune Français faillit réagir impulsivement à la seconde réponse du Gryffondor, mais il ferma les yeux, et parvint à rester calme. C'était à cause de ce genre d'impulsion qu'il ne faisait qu'envenimer la vie du Préfet. Pourtant, il trouvait réellement qu'on le prenait pour plus bête qu'il n'était: quelle différence? Son comportement marchait-il à ses côtés comme un être indépendant de lui?

Mathias faillit pleurer une nouvelle fois, coupable de penser de telles choses. Décidément, c'était impossible. Quelque chose n'allait pas, n'allait plus ou n'était jamais allé. Arrivés à l'infirmerie, le Serdaigle se défit de William en l'asseyant sur un lit. Celui-ci continuait obstinément à ne pas le regarder, et Mathias comprit quel sensation désagréable cela entraînait de parler à quelqu'un qui feignait de vous ignorer. Il se promit de ne plus le refaire, sous réserve que William en fasse de même... Mais quelles étaient encore ces pensées malsaines!


Ecoute. Je t'aime beaucoup William. Beaucoup. Et je n'ai pas autant de mal à le dire que toi. Si on a coupé les ponts, c'est parce que tu m'as dit que je...pardon... Que mon "comportement" te faisait mal. Et je ne veux pas te faire de mal.

Le jeune Serdaigle n'avait plus envie de pleurer, il avait assouvi ses envies de larmes trop longtemps refoulées. Mais il serrait le poing, tellement il avait de mal à se contenir.

Et maintenant tu me dis que tu as besoin de moi? Après m'avoir dit que tu n'es pas assez bien pour moi? Que...mes amis ne le sont...que quand j'en ai besoin?

Curieux... Encore des tremblements... Mais peut-être parce que Mathias était persuadé de la véracité des paroles de William.

Et contre toute attente, le Serdaigle céda à ses émotions, et se jeta dans les bras de son ami.


Imbécile!T'es qu'un idiot, William Craig! Un immonde crétin...qui sait pas ce qu'il veut! Et pourtant je t'adore, tu m'entends! Je t'adore!!

Mathias enfonça sa tête dans l'épaule de son ami. Il pleurait à nouveau, mais cette fois, c'était des larmes d'émotion.

T'es qu'un fils de Moldu, tu comprends rien à rien, tu me prends pour un salaud, et pourtant je t'adore!! Et après t'oses dire que t'es pas assez pour moi? Mais comment tu peux dire des...des... Oh William! Je t'ai laissé comme un chien, t'as toutes les raisons de me détester et pourtant tu as besoin de moi, mais t'es vraiment qu'un sombre idiot!

A présent, Mathias sanglotait sur la robe de sorcier de son ami, le serrant fort contre lui. Pourquoi donc William avait-il tant de mal à exprimer ses émotions? Pourquoi était-il obligé d'user de toute la finesse de son intuition pour lui soutirer ne serait-ce qu'une once de ses sentiments? L'infirmière n'arrivait toujours pas, mais c'était tant mieux, tant le Serdaigle n'avait pas envie de lâcher son ami avant qu'il ne réalise à quel point il n'était qu'une larve. Une larve adulé par un ver de terre vil et cruel.
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MessageSujet: Re: Coup de cafard post-arithmancique (Fini)   Coup de cafard post-arithmancique (Fini) EmptyJeu 14 Aoû - 21:55:33

Un long silence suivit les laborieuses explications de William, tandis que les deux garçons montaient à petits pas vers l'infirmerie. Conscient de s'être mal exprimé, le rouquin cherchait comment préciser sa pensée, mais il n'osait rien dire. Le silence de Mathias lui semblait de mauvais aloi, et il ne voulait pas gâcher encore plus les choses. Il avait l'impression d'être un fardeau terrible pour le Serdaigle, et il marchait lentement, en s'efforçant de peser le moins possible sur l'épaule du Français... Mathias était bien bon de l'accompagner jusqu'à l'infirmerie. En aurait-il fait autant, à sa place ? Il n'en était pas sûr ; William rechignait à se dire qu'il aurait peut-être laissé Mathias se débrouiller, mais il pressentait que c'était la vérité. Le geste était beau, et témoignait d'une grande loyauté- et peut-être d'un restant d'affection, songeait le Gryffondor avec amertume.
S'asseoir sur un des lits de l'infirmerie fut un grand soulagement. Mathias allait sans doute partir, à présent. William remonta la jambe de son pantalon et observa sa cheville en attendant le départ du brun... mais il restait là, obstinément. Lorsqu'il reprit la parole, le rouquin ne leva pas les yeux vers lui ; au contraire, il entreprit lentement d'ôter sa chaussure, en prenant un maximum de temps pour défaire les lacets.
Des reproches, évidemment. Il s'était si mal expliqué qu'il avait encore compliqué les choses. Mathias n'avait pas complètement tort ; il avait été incohérent, aveuglé qu'il était par la peine et la colère.
Le roux subit flegmatiquement le discours du Serdaigle, sans oser relever les yeux une seule fois- et il faillit perdre l'équilibre quand, de manière inattendue, Mathias lui sauta au cou. Interdit, il laissa le Français le traiter de tous les noms, tout en le serrant à lui faire craquer les côtes. William n'esquissa pas un geste, faute de savoir comment réagir ; un peu raide, il ne parvint même pas à dire un mot durant de longues secondes, jusqu'à ce que la main de Mathias vienne ébouriffer ses cheveux. Un geste de taquinerie qui l'avait souvent exaspéré, mais qui lui fut d'un grand réconfort. Levant timidement la main droite, il la posa doucement sur le dos de son ami en murmurant :

-Mathias...

Le Serdaigle avait raison, il était incapable d'exprimer ses sentiments. Précisons, à sa décharge, que ses sentiments à cet instant étaient des plus confus : stupéfaction, amertume, incrédulité, joie. Comment faire le tri ? Finalement, il resserra un peu son étreinte et fit dans un murmure :

-Toi non plus tu ne sais pas ce que tu veux. Idiot, ajouta-t-il en français (Kael lui avait appris à prononcer le mot sans trop d'accent).

Etait-ce possible ? Mathias n'allait-il pas se redresser, lui jeter quelques reproches à la figure et partir ? Il fallut quelques instants à William pour réaliser qu'il agrippait à présent fortement la robe de Mathias et qu'il pleurait- presque comme il avait pleuré le jour de la mort de sa mère.
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MessageSujet: Re: Coup de cafard post-arithmancique (Fini)   Coup de cafard post-arithmancique (Fini) EmptyJeu 14 Aoû - 22:39:24

Et bien si. Choqué de s'être fait insulté, Mathias se défit de l'étreinte étouffante de William, lui donna deux claques, et s'en fut, offusqué, se jeter de plus haute tour du château.

Décidément, alors que Mathias souhaitait plus que tout dominer ses émotions, il venait de se laisser aller à une impulsion d'amour débordant pour William. Mais qu'importait. C'était le seul moyen de lui faire comprendre, le même moyen qu'utilisait Ambre habituellement, pour substituer les démonstrations d'affection aux mots qu'elle ne pouvait prononcer. Finalement, peut-être que la solution était là. Mais William s'était raidi, sur le coup, sous l'étreinte du jeune Serdaigle, et il resta interdit quelques secondes avant de, lui aussi, resserrer ses bras autour de Mathias. Alors que, habituellement, celui-ci était plus grand que lui, la hauteur du lit permettait au Gryffondor de se retrouver à la même hauteur que son Français de meilleur ami.

Mathias ne put s'empêcher de rire, en entendant le seul mot de Français que devait connaître William. Il se détacha de son épaule pour le regarder dans les yeux, son sourire contrastant horriblement avec ses larmes.


C'est...pas mal... Mais tu as des progrès à faire... dit-il en reniflant, comme si le simple fait de dire cela scellait à tout jamais une amitié retrouvée, dans une intense émotion.

Le Serdaigle resta ainsi quelques secondes, à serrer William contre lui, songeant que jamais il n'avait été si proche, physiquement comme moralement, de son ami. Mathias réalisait à quel point une année entière sans parler à son quasi-frère aurait été insupportable. Bien sûr, il se serait forcé à tenir, pour le bien de Will, mais il aurait énormément souffert. Finalement, peut-être que le Préfet avait raison, peut-être que lui non plus ne savait pas ce qu'il voulait.

Séchant ses larmes pour la énième fois, Mathias finit par se détacher de son meilleur ami, il en était sûr à présent, en entendant dans l'arrière-salle l'infirmière qui arrivait.


Il faut que je te laisse. dit-il à regret, décochant un nouveau sourire cajoleur à son ami.

Il lui prit la main, et la serra fort, comme pour lui manifester tout son soutien. Des gestes que les garçons avaient habituellement du mal à faire entre eux, mais qui pour Mathias étaient tout à fait naturels, ils voulaient dire ce qu'ils voulaient dire, qu'il aimait infiniment William, de cet amour qui liait deux frères l'un à l'autre. Ce frère du même âge que lui, que le Français n'avait jamais eu, malgré ses excellentes relations avec ses propres frères. Finalement, il lâcha le Préfet, et s'en alla...avant de se retourner, et de lancer un dernier:


Orion est très sympa! Il faudra que je te le présente!

Et Mathias disparut dans les couloirs de Poudlard.
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MessageSujet: Re: Coup de cafard post-arithmancique (Fini)   Coup de cafard post-arithmancique (Fini) EmptySam 16 Aoû - 20:39:23

Ce type était fou. Ce n'était pas possible autrement. Il vous évitait comme la peste, vous balançait quelques reproches bien sentis, pour finir par vous tomber dans les bras- en vous traitant au passage d'idiot. Et c'était William qui ne savait pas ce qu'il voulait... Le Serdaigle était dingue, et voilà.
Peu à peu, William s'était enhardi jusqu'à rendre son étreinte à son ami. Pas aussi fort que le Français, qui était plus musclé que lui et menaçait de lui briser les côtes, mais il le serrait tout de même honorablement. La tête sur l'épaule de Mathias, il s'imprégnait de cette présence, de cette embrassade, des cheveux de son ami dans ses yeux... Tout ce qui lui prouvait qu'il tenait bel et bien dans ses bras Mathias Deinan, élève de quatrième année à Serdaigle, celui-là même qu'il avait copieusement accusé quelques instants auparavant dans le parc. Et tandis qu'il savourait chaque once de la présence du Serdaigle, il se rendait compte à quel point ce grand idiot de Français lui avait manqué. Il n'avait pas voulu se l'avouer jusque-là, trop fier pour admettre qu'il avait commis une belle erreur en coupant les ponts avec Mathias, mais il était obligé de l'admettre enfin ; ce Français lui était aussi cher qu'un frère.
La remarque de Mathias sur son français sonnait comme une réconciliation pleine et entière. Avant leur brouille, les moqueries du Français sur l'accent lamentable de son ami étaient leur pain quotidien ; William essayait fréquemment de placer un mot en français, suscitant à chaque fois un éclat de rire chez le Serdaigle. Dans un murmure, le rouquin répondit dans un français toujours aussi approximatif
:

-Tu... apprendrons... à moi.

Des pas vifs s'approchant les séparèrent. L'infirmière se dirigeait de sa démarche martiale vers William, en demandant "ce qu'il avait encore fait". Le rouquin trouva la question formulée injustement ; il n'était pas venu si souvent dans ce lieu, après tout...
Avant qu'il ait pu demander à Mathias de rester, le Serdaigle avait filé, en promettant à William de lui présenter Orion- lequel, à l'entendre, était très sympa. Le Gryffondor eut une mimique sceptique qui n'échappa pas à l'infirmière ; Orion lui avait toujours semblé antipathique, et encore plus cette année, avec sa façon de flagorner Slughorn. Bref, on verrait au moment voulu.
Madame Pomfresh soigna la cheville du préfet en un coup de baguette magique, et l'autorisa à partir aussitôt- chose rare : elle insistait généralement pour garder ses patients une nuit. William fila aussitôt et alla s'allonger sur son lit, dans la tour de Gryffondor. Là, il prit un parchemin et commença à écrire une lettre à Mathias. Il n'était pas sûr de la lui donner un jour, mais l'écrire lui faisait du bien.
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