*Toc toc toc*

Seamus frappa trois légers coups sur la porte de l’infirmerie avant de la pousser timidement et de rentrer dans le dortoir des malades sur la pointe des pieds. D'entrée, le dortoir semblait quasiment vide à l'exception de trois pelés. Evidemment, aussitôt que la porte s'ouvrit, les trois élèves levèrent les yeux curieux vers lui et ne tardèrent pas à le dévisager. Trouvant la sensation assez désagréable, Seamus ne tarda pas à baisser la tête pour avancer d'un pas rapide. Il avait repéré celle qu'il cherchait, il n'avait pas besoin de plus d'échange avec les deux autres.

¤ Rah plus moyen d’être tranquille ici c’est pas vrai ¤

Neoki Ewora avait donc vu Seamus rentrer mais l’Irlandais n'eut pas le temps de lire une quelconque expression sur son visage car elle se laissa aussitôt retomber lourdement sur ses deux oreillers. La petite Serdaigle semblait bien pâle et assez faible ce qui n'était pas tellement pour rassurer l'Irlandais. Déserrant un peu son nœud de cravate, Seamus s’approcha de son amie en prenant soin de faire le moins de bruit possible tout en croisant fort les doigts dans son dos pour que le mal qui affectait Neoki n’était pas quelque chose de grave ou quelque chose qui allait lui laisser des séquelles.

« Neoki ? C’est Seamus… Ca va ? »

N’osant s’asseoir sur le lit de la jeune fille de peur de créer des remous potentiellement dangereux pour son état de santé. Seamus s’accroupit au chevet de la malade et lui parla à voix basse pour ne pas risquer de la fatiguer ou de lui nuire de quelque façon que se soit (mais qu’il est prévenant XD).

« J’ai entendu dire qu’il t’était arrivé quelque chose en Botanique et heu… Je voulais voir comment ça allait… »

L’Irlandais prit une voix de petite garçon sage et se garda bien de faire une quelconque allusion à leur dernière discussion.
Celle-ci remontait à plus d’un an de cela et avait été pour le moins houleuse. Neoki avait avoué ses sentiments à Seamus qui l’avait un peu rejetée sans délicatesse. Depuis, les deux adolescents s’étaient tous deux barricadés derrière un mur de silence et ne s’étaient plus vraiment reparlé depuis.

Le blondinet avait toujours apprécié la Serdaigle, mais il ne pouvait s’empêcher de culpabiliser par rapport à ce qu’il s’était passé entre eux. Bien qu’il soit un garçon plutôt têtu, il n’avait pas vraiment cherché à briser la glace et la situation avait continué de se dégrader petit à petit entre eux.

Au bout de quelques mois, il en était venu à ne plus vraiment y penser ; avec ses BUSEs et les menaces constantes de sa mère (maman en mode Je-vais-te-retirer-de-Poudlard-tu-vas-voir-sale-fils-ingrat), Seamus n’avait que très peu d’occasion de quitter sa salle commune et en avait encore moins pour vagabonder avec la préfète comme à la belle époque. Cependant aujourd’hui l’Irlandais avait été mis au courant que quelque chose de grave était arrivé à son amie et quelque part il regretta sa conduite par rapport à Neoki.

En effet, depuis que le retour de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, certaines personnes disparaissaient aussi soudainement que tragiquement et cela avait beaucoup de conséquences sur les rapports que les sorciers pouvaient entretenir entre eux. Imaginez un peu, une menace de mort qui plane sans cesse sur la tête de tout le monde, ça donne quand même envie de plus profiter de ses proches et des bons moments passés avec eux avant qu'ils ne disparaissent. Ainsi, lorsqu’il avait entendu dire que quelque chose était arrivé à Neoki, Seamus prit peur et se rendit rapidement compte qu’il ne supporterait pas l’idée de perdre une amie chère alors qu’il était brouillé avec elle.

« Comment tu te sens ? Tu veux que je t’apporte quelque chose ? A boire ? A manger ? Un autre oreiller ? »

Toujours accroupi aux côté du lit, Seamus s'était risqué à poser ses deux mains sur la couette du lit simple. Il semblait un peu inquiet et terriblement sérieux. Dans son attitude cependant, rien ne trahissait que les deux adolescents ne s'étaient point parlé depuis plus d'un an. Il trouvait cela en effet plus facile de faire comme si rien ne s'était jamais passé. Il n'y avait plus qu'à voir comment allait réagir la préfète désormais :sifle:. Quelque part il espérait un peu que sa réaction ne serait pas une réaction de total rejet… Sinon ça allait rendre plus difficile la réconciliation

[J'avais commencé à préparer un mess en début de semaine mais j'ai pas eu le temps de finir... C'est maintenant chose faite ]

**Huuuuumph**

Aïe aïe aïe ! C'était qu'elle en était mal en point notre Neoki... Pauvre d'elle, elle s'était faite bouffée par une saleté de nephente tenax en cours de botanique. Papy Sigmund (comme tout le monde l'appelait dorénavant à Poudlard) était un super prof et était un peu comme le grand-père de l'école, plus proche que Dumbledore, plus accessible et si gentil... Malheureusement, il n'était pas moins prof pour autant et tout prof qui se réspectait faisait faire des choses très compliquées à ses étudiants des années les plus élevées dont Neoki faisait partie. Ainsi, elle s'était retrouvée dans une des serres les plus dangereuses de Poudlard, comme à tous les cours qu'elle passait avec Papy Sig' depuis le début de l'année. Ainsi, une terrible tragédie, un véritable drame national voire même international avait eu lieu quelques jours avant aujourd'hui ^^ ! Neoki s'était faite mordre par une horrible plante, la néphente tenax, qui allait jusqu'à bouffer des rats en temps normal. Cela dit, cette plante aillant bien évolué dans les serres poudlariennes, elle mangeait maintenant aussi des humains ! Super ! Mais ça, la sixième année aurait préféré ne pas le tester... Enfin, maintenant, tout le monde était au courant ! Ainsi, Neoki s'était sacrifiée pour la science ! Elle avait fait don de son courage pour que les recherches en botanique avancent et peut-être que grâce à elle, de nombreuses vies allaient pouvoir maintenant être sauvées...

Pendant le cours de botanique, la jeune fille n'avait fait preuve que d'une seconde d'innatention... Grave erreur puisque durant cette facheuse seconde, la plante en avait profité pour la chiquer, lui faisant presque perdre un doigt et injectant en même temps un venin très toxique dans le corps de notre préfète-en-chef. Heureusement, les élèves étaient toujours en binôme et Sally-Anne qui était encore une fois avec Neoki avait crié afin de faire venir le prof... Ce dernier avait immédiatement emmené votre sixième année préférée à l'infirmerie. Le venin avait déjà commencé à paralyser la jeune fille. Heureusement, Madame Pomfresh avait tout le matériel nécessaire pour la guérir et était intervenue juste à temps. Un peu de plus et la préfète-en-chef aurait pu mourir .

C'est ainsi que Neoki s'était retrouvée à l'infirmerie. Et Pomfresh avait prévenu : la jeune fille devrait rester alitée une semaine complète car il fallait que tout le venin soit éliminé et que son doigt se répare tranquillement. Elle avait déjà eu de la chance de rester en vie, elle n'allait pas non plus se plaindre. La préfète-en-chef devrait donc rester bloquée dans cette salle, elle n'avait pas le choix. Cela faisait maintenant 3 jours complets que notre pauvre Neoki se reposait et elle n'avait eu droit à aucune visite. Pomfresh l'avait strictement interdit. Heureusement, elle savait qu'à partir de 16 h 30 cet après-midi là, elle aurait droit de voir du monde ! Et elle espérait bien recevoir pas mal de gens histoire de papoter un peu... En même temps, elle était tellement fatiguée qu'elle savait bien qu'elle ne pourrait pas parler bien longtemps, mais rien que le fait de voir ses amis lui ferait du bien, beaucoup de bien.

Enfin, la porte s'ouvrit, il devait être l'heure. Qui allait entrer ? Zélie ? Lucy ? Sally-Anne ? Ou peut-être Mathias, son ex-camarade préfet ? Ou encore Orion , le préfet actuel. Neoki en était follement amoureuse depuis plus d'une semaine et n'arrivait plus à ne pas y penser... Même quand elle dormait, elle en rêvait...

Contre toute attente ( Vive l'île de la tentation :sifle: ), ce n'était aucune de toutes ces personnes qui venait de passer sa tête dans l'entrebaillement de la porte. Neoki s'était même surélevée quelques instants, le temps de voir qui venait. Et il s'agissait de Seamus... Il devait venir voir quelqu'un d'autre, c'était impossible que ce soit elle. Depuis le temps qu'ils ne se parlaient plus... La dernière fois qu'ils s'étaient vus, le salopiot l'avait particulièrement blessé et puis il était sorti avec Lavande, puis avec Ron peut-être... Finalement, la préfète n'en savait trop rien... Il s'était passé tellement de choses, entre le règlement de compte en tête à tête des deux élèves et la rencontre très rapide devant tout le monde dans la Grande Salle qui s'était soldée par une chamaillerie générale ! Suite à ces évènements, les deux adolescents ne s'étaient plus vus ni parlés. Et puis il y avait eu les B.U.S.E. et Neoki s'était efforcée de travailler dur, d'un pour ne plus penser à Seamus et de deux pour avoir les meilleures notes possibles aux examens.

Pourtant, le jeune homme se dirigeait vers elle.

**Qu'est-ce que j'vais lui dire ?! Et si je refaisais semblant de dormir ?**

C'est en ayant cette pensée que la tête de Neoki retomba sur son oreiller.

« Neoki ? C’est Seamus… Ca va ? »

Pas de réponse. La jeune fille ne savait pas quoi dire et faisait mine de dormir, alors qu'elle savait très bien que Seamus l'avait vu lever la tête... :sifle: Puis le garçon s'expliqua. Il avait entendu dire que quelque chose lui était arrivé et sans demander plus de détails, il était monté la voir ? Que c'était mignon ! Mais ce n'était pas gagné pour lui pour autant.

"Ouais, j'me suis faite mordre par une néphante tenax en botanique. Et non, ça va pas fort. J'aurais pu mourir à ce qu'ils m'ont dit." La voix de Neoki était encore très froide. Elle avait répondu juste parce que Seamus avait fait l'effort de se déplacer et elle ne voulait pas non plus qu'il soit venu pour rien. Pendant qu'elle lui parlait, la jeune fille faisait bien attention de ne pas le regarder. S'il la faisait rebasculer, si son coeur se remettait à battre pour lui alors qu'elle venait de trouver quelqu'un d'autre avec qui elle avait de l'espoir pour que ça marche, elle le lui en voudrait beaucoup.

Puis, le Gryffondor prévenant (et qui ne devait pas trop savoir quoi dire d'autre... ) proposa à Neoki de lui amener tout ce qu'elle voulait, à boire, un oreiller, etc...
"Non merci, j'ai pas le droit de boire et de manger n'importe quoi, Pomfresh m'apporte tous mes repas après les avoir vérifié, même les elfes de maison n'ont pas le droit de me nourrir. Et un oreiller, j'en ai pas besoin, j'en ai déjà deux."

Enfin, la préfète-en-chef osa regarder son interlocuteur. Par Merlin qu'il était beau ! Il avait grandit, et il était physiquement presque irrésistible aux yeux de la jeune fille.

**Orioooon, pense à Orion, ne te laisse pas berner par ses méchants yeux malicieux et son horrible sourire trop craquant **

Ne sachant pas trop quoi dire et souhaitant à tout prix s'éviter de rougir juste parce que le garçon était là, elle lui demanda :
"Tu sais si Orion O'Neill, le préfet de Serdaigle, va venir me voir ? Tu l'aurais pas croisé en venant par hasard ?" Et là, Neoki se laissa rougir. Même si c'était en partie à cause de Seamus, évoquer le nom d'Orion à son ex meilleur ami, comme ça, sans repenser au passé, faisait aussi rosir ses joues. Orion était le seul moyen pour la sixième année de ne pas succomber au charme de Seamus, alors, autant lui en parler directement et montrer qu'elle était attiré par lui. Peut-être qu'ainsi, il abandonnerait, il n'essayerait plus de la déranger ? Enfin, pour ça, fallait encore qu'il comprenne :sifle:

[Désolée pour le retard]

« Heu… Bein j’en sais rien… Il va sûrement pas tarder si il t’a dit qu’il venait… »

**Bah justement, il m'a pas dit qu'il venait...**
Mais comment sortir ça à un type qui n'est même plus son meilleur ami ? Et dont on est encore sous le charme en plus ? Impossible, il ne fallait surtout pas que Seamus pense que Neoki ne savait pas qu'Orion venait... Il devait au contraire penser que Neoki l'attendait avec impatience, que le rendez-vous était pris, prévu, et arrangé à l'avance.

"Mouais, je pense." Finit-elle pas répondre après quelques minutes de silence.

**Orioooooon ! Mon sauveur !** pensa la jeune fille alors que son ami-petit-copain de Serdaigle venait d'entrer. Enfin, un large sourire s'installa sur son visage mais elle se tut. Il avait dans les mains un bouquet de jonquilles. Le jeune garçon n'avait peut-être pas oublié leur baiser alors ! En effet, depuis ce fameux moment dans une salle bien étrange, les deux élèves ne s'étaient plus vraiment parlé, et pourtant, ce moment, cet échange de baiser avait été autant inattendu qu'intense. Et depuis, Neoki ne cessait de penser à son Orion, même si ce dernier n'avait pas l'air de s'en préoccuper plus que ça. Non, pour lui, cela ne devait être qu'une passade... Heureusement ce n'était pas trop tard, et peut-être simplement que le garçon n'avait pas voulu montrer en public qu'ils étaient ensemble. C'était ce qu'espérait la préfète-en-chef au plus profond d'elle même. Et là, le bouquet de jonquilles le confirmait... Il pensait encore à elle, il n'avait rien oublié ! Il était là pour elle ! Le coeur de la Serdaigle se mit à battre la chamade au point que Seamus aurait presque pu l'entendre.

"Ouais, je m'en suis approchée et t'as vu le résultat, elle m'a pas loupé la saleté. J'espère que vous vous en êtes débarrassé après ! A vrai dire, je me rappelle plus de grand chose. Je sais juste que ça fait mal !" répondit poliment Neoki à son "collègue" préfet.

Leurs regards se croisèrent et les joues de la jeune fille s'empourprèrent. On aurait pu penser que Seamus n'avait jamais été là. Quand Orion la regardait de cette façon, Neoki pouvait lire en lui, c'était si facile, c'était comme s'il s'ouvrait à elle sans rien avoir à dire. Et c'était comme ça que les deux élèves avaient fini pas s'embrasser la dernière fois. Ces moments étaient particulièrement déroutants mais en même temps très agréables. Mais là, Seamus était là, et tout était différent. Orion n'allait pas l'embrasser même s'il en avait sans doute envie. Le préfet chercha même à faire la conversation avec le Gryffondor ! Qu'il était adorable ! Il n'allait pas laissé un ami de Neoki tenir la chandelle... Cependant, la question qu'il posa était tout sauf amicale... Le ton qu'il avait employé n'était pas très sympathique et en plus, il osait demander à Seamus s'il était le copain de Neoki !

**Mais n'importe quoi !!!! Et toi alors, t'es quoi 'spèce d'idiot !**

Finalement, le Serdaigle agissait toujours comme s'il avait oublié leur baiser, que ce soit avec ou sans jonquilles, ça aurait été pareil ! Il était hors de question que Neoki se mette à pleurer sur son sort maintenant, même si elle souffrait intérieurement, elle devait absolument faire mine de ne pas le montrer... Et la conversation échangée entre les deux jeunes hommes lui permit de se concentrer sur autre chose. A croire qu'ils se battaient pour être son meilleur ami !

Seamus tenait absolument à garder sa place de meilleur ami et il le montra à Orion presque en montrant se dents comme s'il allait mordre !

**Ca va, j'suis pas un objet non plus !**

C'est à ce moment mal choisi qu'Orion offrit des fleurs à sa préfète-en-chef en expliquant que c'était de sa part mais aussi de celle de Lucy.
"Merci, c'est gentil, tu la remercieras pour moi." répondit Neoki d'un ton particulièrement froid. En ce moment précis, elle aurait voulu être seule pour pleurer et cracher toute sa douleur, que ce soit physique comme morale, dans son oreiller.

Le Gryffondor préféra prendre congé de l'assemblée... C'était pour lui la meilleure chose à faire de toute façon. Neoki ne l'avait quasiment pas regardé depuis qu'il était entré, et avait toujours évité soigneusement son regard... Cependant, il montra à la sixième année qu'ils avaient des choses à se dire et qu'ils se reverraient plus tard. D'ailleurs, lui aussi lui donnerait un cadeau à cette occasion. Ca en devenait presque ridicule mais devant tant de bazar, la jeune fille ne savait pas quoi dire, elle préférait garder le silence.

Neoki regarda Seamus s'en aller et elle ne lui dit même pas au revoir ou à bientôt. Le comportement des deux garçons l'avait tellement dégoûtée qu'elle aurait pu être méchante si elle avait parlé, et il ne fallait pas qu'elle s'énerve trop, ça aurait pu être mauvais pour sa santé !
Une fois Seamus sorti, la jeune fille regarda Orion droit dans les yeux et cette fois, son regard n'était pas exactement aussi doux que d'habitude. D'un ton froid elle dit :
"Alors comme ça, je suis qu'une amie pour toi ? Tu veux pas qu'on se revoit ? Mais pourquoi tu viens me voir ? Et puis Seamus est mon "ex-meilleur ami". T'as pas de quoi être jaloux. Ce que je comprends pas c'est pourquoi tu lui demandes ça alors que la dernière fois, on s'est embrassés, je pensais que c'était clair non ? Encore que tu veuilles pas qu'on s'affiche en public à cause de Cyanur, je comprendrais mais là, j'avoue que je pige plus rien !"
Après avoir craché tout son venin, les larmes aux coin des yeux, Neoki regarda les jonquilles histoire d'avoir les yeux posés sur autre chose qu'Orion mais attendait qu'il réagisse. Elle ne savait pas comment il allait prendre cette déclaration, mais elle voulait que cette histoire soit mise au clair une bonne fois pour toute !

Le coup des jonquilles, il n'aurait pas intérêt de lui refaire ! Ca non ! Môssieur apporte des jonquilles, tout content, avec le sourire et voilà qu'il annonce que c'est de sa part mais aussi de celle de Lucy... Oui, Lucy était gentille mais elle aurait pu simplement se déplacer, ça aurait été suffisant, elle n'avait pas besoin d'offrir des fleurs elle aussi ! Alors quand Orion demanda si Neoki n'aimait pas les jonquilles, sa mine fut encore plus sombre qu'elle ne l'était avant. Mais cela ne dura pas longtemps car le préfet expliqua qu'il avait fait apparaître les fleurs lui-même, ce qui était tout de même notable et très appréciable. Ca avait dû lui prendre du temps finalement. Mais (que de mais...) quand le garçon poursuivit en parlant des roses qu'il offrait parfois à Cyanur, la tête de Neoki se serait presque détachée de son cou pour tomber à terre... Aïe, rien que d'y penser ça fait mal ! C'est un regard empli de déception qu'elle lança en cet instant au jeune homme. A coire qu'il en faisait exprès.

Finalement, heureusement que Seamus avait décidé de partir car il y avait vraiment besoin de faire une mise au point... Et ça, on pouvait dire qu'elle n'avait pas peur Neoki... Pour une fois ! :sifle: Ce n'était pas souvent qu'elle osait jouer cartes sur table comme ça, mais visiblement son état de santé l'avait plus ou moins fait réfléchir sur le sens qu'elle donnait à la vie. Après tout, elle avait failli y passer alors imaginez un peu, pourquoi perdre son temps ! Autant être directe et voir ce qui se passe... C'est ainsi que la jeune fille avait clairement demandé des explications à celui qui faisait battre son coeur depuis quelques temps. Bien sûr, cela n'était pas si évident de lui en parler comme ça, cela lui faisait mal au coeur, c'était difficile, et elle avait une sacrée boule dans la gorge mais le principal, c'était que les choses soient claires. Le problème était qu'Orion avait l'air ahuri, et c'était encore plus difficile d'avancer dans de telles conditions. A croire qu'il avait subi un sortilège d'amnésie, et ce qu'il dit ensuite ne présageait rien de bon.

"Alors, tu as tout oublié ? J'étais si nulle que ça ?" répondit la préfète-en-chef à son futur époux Orion, en commençant à sangloter. En même temps, on aurait dit qu'il faisait un réel effort pour se souvenir... Il avait l'air de fouiller au fond de ses pensées et on aurait vraiment dit qu'il avait pris un sacré coup sur la tête.

**C'est bizarre quand même qu'il ait tout oublié, mais ça expliquerait son comportement jusque là odieux. Ca n'a peut-être aucun rapport avec le baiser en lui-même... C'est peut-être simplement un Serpentard qui lui a fait une farce sur le chemin du retour ?**

Alors que la jeune fille allait demander au préfet s'il avait des ennemis expérimentés en magie et notamment en sortilèges d'amnésie, Orion reprit. Il se mit à parler d'un rêve qu'il avait fait. Ou plutôt un cauchemard dans lequel des personnes chères à son coeur le rabaissaient plus bas que terre. Pour la sixième année, tout était très clair. Elle revoyait parfaitement l'image de son ami complètement désespéré, elle se revoyait discuter avec lui de ce qu'il avait vu via l'épouvantard qui l'avait terrorisé. C'était à ce moment qu'elle avait craqué. Le voir si triste, presque mort, à terre... Elle avait réalisé qu'Orion comptait plus pour elle qu'un simple ami, et elle avait vu son regard brisé. Le jeune homme avait alors perdu toute sa fierté et il était devenu tellement attendrissant que depuis, le coeur de Neoki n'avait cessé de battre pour lui. Et il se remettait à battre en ce moment très fort. Ce que ce souvenir pouvait être intense. Ses yeux, ce baiser... Ces yeux, justement... Il en parlait de ces yeux qu'il avait vu, d'un bleu aussi profond que celui des yeux de la Serdaigle.

Neoki buvait littéralement les paroles du jeune homme jusqu'au moment où elle sentit une main sur la sienne. Puis elle le vit s'approcher tout près d'elle. On aurait presque pu croire que leurs regards s'emmêlaient et qu'ils faisaient des choses pas très nettes rien qu'avec leurs yeux ... L'attraction était irrésistible jusqu'au moment où il prit peur et il recula d'un coup sec.
Twaaaaain-tweeeeeein-twaiiiiiin-twaaaaain-twaaaaawaaaiiiiiiiiiiiiiiin... (son de trompette de dessin animé qui montre que la blague a fait un bide ou qu'une action n'a pas marché... )

Hum... Môssieur avait finalement décidé de s'arrêter là laissant notre pauvre Neoki plus frustrée que jamais elle ne l'avait été jusqu'à présent. C'était si vilain de sa part ! En plus, il enleva sa main de là où elle était : un endroit particulièrement agréable pour la jeune fille... (Sa main, on l'a dit plus haut, bande de pervers ! Faut suivre un peu ! ). Et il s'ébourrifa les cheveux. Ma-gni-fique ! C'était tout ce qu'avait attendu Neoki du gentleman qu'Orion était... Alors là, je peux vous le dire, la Serdaigle était vraiment hors d'elle. Ce moment intense s'était presque reproduit et non, le préfet avait décidé que ce n'était qu'un rêve et qu'il ne pourrait pas embrasser sa préfète-en-chef maintenant...

**Bah quoi, t'as autre chose de mieux à faire ?** pensa-t-elle furax.

Elle était toute rouge, à la fois triste, à la fois déçue et à la fois énervée comme vous l'aurez compris.
"Pourquoi ce serait stupide ? Ca s'est passé exactement comme ça la première fois. On était dans cette salle, tu as vu un épouvantard, je t'ai retrouvé à moitié mort, je t'ai sauvé la vie **n'ayons pas peur des mots **, on a discuté et t'as fini par m'embrasser. Enfin, on s'est embrassés, tous les deux, c'était intense et tellement agréable. Depuis, tu m'ignores !! Tu veux que je réagisse comment ! C'était pas un rêve Orion ! Tu m'as bien embrassée, et tu as bien vu des gens te détruire, mais ce n'était qu'un épouvantard, ta plus grande peur. Si je n'avais pas été là, je ne sais pas où tu serais en ce moment mais je t'aime et j'pouvais pas te laisser comme ça."

Elle avait parlé tellement vite, elle ne s'était même pas rendue compte de ce qu'elle avait dit. Et heureusement ! Il ne vallait mieux pas pour elle qu'elle se rende compte de sa déclaration d'amour. Dire "je t'aime" n'était vraiment pas courant pour la Serdaigle. Le dire à sa famille entrainait un peur insurmontable et de toute façon, ils le savaient non ? Alors pourquoi leur dire ? C'était tellement plus simple de toute garder pour soi. Et puis jusqu'alors, à part une longue relation amicale avec Seamus, elle n'avait pas vécu grand chose. Bien sûr, elle avait fini par lui dire qu'elle ne ressentait pas que de l'amitié pour lui, il fallait bien qu'il soit au courant, mais elle ne l'avait pas dit comme ça, sans s'en rendre compte, ça lui avait pris du temps, ça avait été mûrement réfléchi, et ça lui avait déchiré le coeur quand Seamus avait répondu qu'il sortait avec une autre... Quel nigot celui là alors :sifle: ! Mais c'était du passé et la jeune fille avait tellement souffert qu'elle s'était promis à elle-même de ne plus jamais prononcer ces mots. Dommage...

"Désolée, je m'énerve toute seule là. Si tu te rappelles de rien, tu peux pas comprendre... Mais sache que ce que tu viens de faire, mettre ta main sur la mienne, et t'approcher de moi comme tu l'as fait, tu l'avais déjà fait avant et on s'était embrassés."

Finalement, Neoki s'était calmée aussi vite qu'elle s'était enflammée. Elle savait au fond d'elle que le jeune homme n'y pouvait rien s'il ne se rappelait pas de ce moment. Ce n'était pas sa faute. Et il faudrait peut-être un peu de temps pour qu'il réalise que tout cela était vrai. Maintenant, bien sûr, la balle était dans le camp d'Orion. Même si la sixième année aurait voulu en dire plus, qu'elle avait trouvé ça agréable, qu'elle voulait recommencer et même tout de suite, elle n'avait pas non plus l'intention de lui dévoiler ses sentiments alors qu'il pourrait lui mettre un vent monumental ! Oui, je sais, elle les a déjà dévoilé, mais ça, elle ne s'en est pas rendue compte alors ça compte pas...

Non mais, c’était quoi cette histoire? Il avait embrassé Knakii et, il avait tout oublié. Pratique… T_T Ça expliquait donc tous les petits regards en coin qu’elle lui lançait, les sourires béats et sin attitude louche face à lui depuis quelques semaines. Oui, il avait toujours été très proches de la Serdaigle, surtout à cause du Quidditch et tous leurs réunions communes de préfets mais, malgré tout, elle n’avait jamais agi comme l’une de ses banales groupies qui étaient, certes, divertissantes, mais aucunement intéressantes du point de vue amoureux… Et puis, Neoki, elle était plus vieille que lui après tout. Il n’avait jamais osé imaginer qu’elle puisse peut-être s’intéresser à un petit de quatrième année, de deux ans son cadet. Bien sûr, son incommensurable maturité et sa parfaite parfaititude compensaient allègrement pour cette différence d’âge mais, habituellement, les filles craquaient tous pour des garçons plus vieux, prétextant qu’ils étaient bien mieux que ceux de leur âge même si, de toute façon, Orion restait l’amant parfait, toutes catégories d’âge confondues.

Ses nombreuses conquêtes pourraient le confirmer bien sûr…
M’enfin, nombreuses, c’était toujours relatif. En tant que relation sérieuse, il n’y avait eu que son histoire avec Cyan’ qui s’était, avouons-le, assez mal terminée. Bien sûr, avide de jalousie envers lui, elle ne se sentait plus apte à continuer à vivre dans l’ombre de son copain et, Orion, de son côté, ne se sentait pas à l’aise de discuter avec elle de ses nombreux exploits alors que la jeune fille, malgré elle, n’en avait aucun. Elle n’égalait assurément pas son stade de perfection supérieur, qui n’était atteignable que par une maigre catégorie d’individus soit, évidemment, les O’Neill. Dans l’école, lui et sa sœur constituait l’élite des élèves, ceux qui étaient au-dessus de toute cette masse de gens semblables et sans intérêt. Ils sortaient du tas, se démarquant par leurs atouts et leurs aptitudes nettement inatteignable. Alors, dans une telle situation, comment trouver une copine convenable pour un tel exemple de parfaite parfaititude? C’était difficile, je sais…

Et puis, s’il l’avait, comme la jeune fille le prétendait, embrassée, peut-être avait-il vu un quelconque signe d’atouts semblables aux siens, non? De toute façon, ce n’était pas comme s’il embrassait n’importe qui ; peu d’élues pouvaient se vanter d’avoir pu tâter des magnifiques lèvres parfaites de notre Perfect Prefect. Cette situation devait être mise au clair. Surtout que, si Knakii continuait à pleurer de cette façon, Orion ne saurait plus quoi faire ; il détestait tout ce qui s’apparentait aux larmes et à ces banals sentiments dont pouvaient être victime les gens d’une classe inférieure à lui. De toute façon, pourquoi pleurer lorsqu’on était parfait? Lui-même n’avait jamais pleuré… Enfin, il ne se rappelait jamais avoir pleuré, ce qui était une importante nuance…

Lorsqu’il décida d’interroger son amie sur le sujet, il lui exposa clairement le fait qu’il ne se rappelait aucunement d’une situation où il l’aurait embrassée, ou d’une situation semblable qui aurait pu porter à confusion. Par contre, alors qu’il lui mentionnait ses paroles, un de ses récurrents cauchemars lui revint en mémoire ; un cauchemar ou il se faisait rejeter pour tous les gens qu’il connaissait, avant d’embrasser une fille inconnue aux yeux bleus… Bleu profond ; exactement comme ceux de la préfète-en-chef. Pourrait-il y exister un certain rapprochement entre ces deux histoires? Après tout, c’était possible, non? Bien sûr, la partie dans laquelle il se faisait rejeter et traiter de tous les noms par ses proches était complètement impossible mais, le baiser signifiait peut-être quelque chose? Cependant, suite à son subtil croisement de regards avec Knakii, pour une raison inconnue, il eut une irrésistible envie de… de l’embrasser. Et, sans même s’en rendre compte, il avançait déjà vers elle, posant sa main sur la sienne.

** Orion, qu’est-ce que tu fais? Pourquoi t’embrasses Knakii? Tu veux avoir l’air de l’agace de l’école? C’était déjà stupide d’avoir embrassée Cyan’ alors, ne refais pas la même erreur. **
* Ouais, t’as raison, j’vais me calmer un peu mais, j’ai pas pu résister. C’était plus fort que moi… *
** C’est que tes hormones, ça va passer. **

Aussitôt qu’il prit conscience de ses gestes, il se recula vivement, mettant fin au moment magique, laissant la jeune fille complètement démunie, les lèvres tendues à l’annonce prometteuse d’un fantastique baiser avec Orion. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, le trouvant sûrement long à effectuer le trajet entre leurs deux bouches, elle découvrit un Perfect Prefect légèrement gêné, s’ébouriffant négligemment les cheveux, comment pour sortir cette idée saugrenue de sa tête. Il changea rapidement de sujet, pour effacer le malaise restant mais, la jeune fille, sûrement excitée par l’annonce d’un possible baiser, prit la parole, débitant un monologue interminable portant, principalement, sur ; lui. La classe, non? Elle lui dit que son rêve n’avait rien de stupide et, qu’en fait, ils s’étaient réellement embrassés, comme dans celui-ci, à l’intérieur d’une salle bizarre où il avait affronté un épouvantard. Ah, c’était donc ça les gens qui lui disaient des méchancetés! Elle l’avait sauvé et, elle termina son discours en lui disant, négligemment, sur le ton de la conversation, qu’elle l’aimait. Bah oui, c’était d’une banale normalité… Il aurait peut-être espéré une déclaration plus jolie, plus magistrale, surtout que, des déclarations d’amour, il devait en recevoir au moins trois pas semaine alors, une de plus ou de moins, qu’est-ce que ça changeait? Par contre, il savait que celle-ci était vrai… Malgré lui, il voyait que Knakii était sincère mais, la seule chose qu’il réussi à lui dire fut :

« Qu-Quoi?! » Bah oui, très galant de répondre à une déclaration d’amour par une exclamation impolie. « M’enfin c’est… c’est que je ne m’attendais pas à ça, c’est tout… » Bon, c’est bien beau les excuses mais, il devrait peut-être s’activer un peu pour la garder sa Knakii, non? « Je… Je… c’est que… ‘Fais beau, non? »

Oh mon Dieu. T_T Non mais, quel romantique exceptionnel!
Bon, je sais, ce n’était évidemment pas la meilleure chose à dire dans une telle situation mais, comment vouliez-vous qu’il réagisse? Bien sûr, si comme elle le disait, ils s’étaient éperdument embrassés, intensément, et tout mais, lui, il ne s’en rappelait plus. Bien sûr, il adorait Knakii, il la trouvait jolie mais, pas jusqu’à lui faire une belle déclaration d’amour pleine de phrases clichées dont toutes les filles rêvent. Il ne se rappelait plus de ce qu’il avait pu dire, ou faire alors, dans un moment si gênant, tout ce qu’il trouva à faire, fut de s’ébouriffer les cheveux à nouveau. Pratique... T_T

Il essayait d’éloigner son regard, ne trouvant pas les mots à lui dire pour réagir correctement dans une telle situation ; avec Cyan’, tout avait été plus spontané, un peu stupide, certes, mais, il n’avait pas eu à réfléchir une seule seconde aux bons mots à lui dire… Il évitait soigneusement son regard mais, sans le vouloir, ses yeux rencontrèrent les siens à nouveau, le plongeant dans son regard doux, émotif et vrai. Elle avait les yeux légèrement rougies par des larmes naissantes mais, ils étaient tout de même magnifiques et, lorsqu’elle prit la parole à nouveau, pour lui dire que toute leur scène de baiser c’était passé exactement comme précédemment, avec les regards, le petit contact de la main et tout, il ne sut pas pourquoi mais, il sentit que c’était le bon moment. Comme quelques minutes plus tôt et, sûrement comme lors de leur premier baiser, il s’approcha à nouveau d’elle et, cette fois, il l’embrassa, parfaitement, bien sûr… Espérant seulement que Madame Pomfresh ne les surveillait pas, il se recula quelques secondes plus tard, alors qu’un léger frisson de stress, de gêne et d’amour le traversa…

« Est-ce que ça ressemblait à ça? »

Bon, il s’était un peu rattrapé, non? M’enfin, c’est ce qu’il espérait…

Mais pourquoi donc était-il aussi naif, niais, bête, con, imbécile, idiot, stupide ? Ce charmant jeune homme s'avérait donc être un traitre à sa maison ? L'intelligence n'était-elle réservée qu'aux filles de Serdaigle ? Rowena aurait-elle réservé le sort inverse aux garçons de la maison bleue et bronze ? Ou peut-être qu'il était comme tous les garçons de la planète, moldus et sorciers confondus, peut-être qu'il ne comprenait que lorsqu'on lui parlait de voitures, de chocogrenouilles ou de filles de magazines... Quoiqu'il en soit, la préfète-en-chef aurait sans doute eu mieux fait de ne rien dire, ou alors de prétexter qu'elle était fatiguée pour rester seule... Peut-être aurait-il vu là une déclaration d'amour ?
Il ne s'attendait pas à ça, il était surpris... Bien sûr ! Evidemment, après tout ce qui s'était déjà passé entre eux, y'avait de quoi être surpris ! Mais où va le monde par Merlin ?

**Que faut-il que je fasse pour qu'il comprenne que ça s'est déjà passé, que je ne suis pas folle ! Evidemment, j'suis la seule témoin à bord ! Pourquoi personne ne nous a vu ? Ca aurait été tellement plus simple si on avait été surpris !**

Voilà maintenant qu'il se mettait à lui parler du temps...
"Oh oui, il fait un temps radieux très cher !" (dans tes rêves oui ! )

"Ouais, c'est bon, laisse tomber ! Les garçons, ça comprend jamais rien de toute façon, c'est bien connu !" s'énerva la jeune fille un peu perdue.

**En même temps, c'est qu'un gamin, j'vois pas à quoi tu t'attendais en voulant sortir avec lui, c'est toi l'idiote dans tout ça ! Il a deux ans de moins que toi au cas où tu l'aurais pas remarqué !**
Même si elle savait déjà qu'elle était bête de s'être amourachée d'un jeunot, elle n'arrivait pas à changer ce qu'elle ressentait. C'était comme ça, elle avait beau essayer, elle ne pensait qu'à lui et ça faisait maintenant quelques semaines que ça durait. Elle aurait bien aimé être seule pour faire le point et pleurer à chaudes larmes, en tête à tête avec son verre rempli d'un liquide grisâtre a l'air peu ragoûtant et son oreiller moëlleux, mais ce n'était pas le cas, il fallait qu'elle tienne encore.
Orion se recoiffa ou plutôt remit du désordre dans ses cheveux, peut-être pour mettre un peu d'ordre dans sa tête ? Ca aurait été pas mal en tout cas... Désorientée et pourtant toujours autant attirée par le jeune homme, Neoki recroisa le regard du Serdaigle. Finalement, c'était comme s'il n'y avait que de cette manière qu'il arrivait à comprendre ce que lui disait la préfète-en-chef. Il fallait que leurs regards se croisent longuement et que leurs yeux fusionnent. En cet instant et comme cela s'était déjà déroulé plusieurs fois, Orion s'approcha de Neoki lentement...

**Ouais, c'est bon, il va me la refaire comme tout à l'heure, j'y crois même plus... Je vais lui préparer une de ces répliques, il va comprendre un peu c'que j'pense de lui ce bouffon...**

A croire que le jeune homme n'avait pas perçu les pensées de Neoki à travers son regard pour cette fois. En même temps, elle commençait réellement à se sentir fatiguée et comme elle avait eu envie de pleurer, son regard était toujours un peu humide... Cela devait fausser un peu les choses. Et sous le coup de la fatigue, l'énervement ne passait plus aussi bien et pourtant, elle était toujours énervée ! Une Neoki, ce n'était pas si simple à calmer. Mais alors qu'elle ne s'y attendait plus, la sixième année sentit des lèvres sur les siennes.

**Il m'embrasse là ?**

C'était déjà fini !

"Non !" chuchota-t-elle très très faiblement alors que le jeune homme avait retiré ses lèvres de celles de Neoki. Bizarrement, elle avait oublié de lui crier ses quatres vérités. Et tant mieux pour lui... :sifle:

"Est-ce que ça ressemblait à ça ?" lui demanda le préfet.
"Non, pas vraiment !" répondit-elle.

Aha ! C'était à son tour de faire la mauvaise fille (même si elle ne s'en rendait pas compte, pour elle, elle était égale à elle-même, aimable, sympathique, et rigolote mais en aucun cas, elle n'aurait cru être méchante...) Pourtant, sur le ton dont-elle l'avait dit, on aurait pu croire que le baiser avait été nul. Mais ce n'était bien sûr pas le cas... Neoki avait simplement passé le temps du baiser à se dire qu'Orion n'était qu'un sale gamin pas très malin... Alors bien sûr, fallait pas s'étonner après qu'elle n'ait rien eu le temps de ressentir au contact de ses douces lèvres.

"Heu, j'm'explique." dit-elle en réalisant que de répondre non à la question du Serdaigle n'était pas une bonne idée.

"En fait, j'étais en train de me dire que t'étais bête de pas te rappeler de c'qui s'était passé entre nous la dernière fois et d'avoir fait semblant de m'embrasser tout à l'heure, tout ça pour finalement me laisser en plan... Là, j'ai pensé que tu allais recommencer, que tu n'allais pas vraiment m'embrasser et voilà ! Toi tu l'as fait !"

Pensant qu'Orion devait maintenant se sentir bien mal, la jeune fille eut une idée particulièrement alléchante.

**A mon tour !**

Neoki se remit bien droite, assise sur son lit, puis en faisant quelques efforts, elle parvint à s'approcher un peu d'Orion. Elle s'avança encore un peu, tout doucement car le moindre mouvement lui prenait du temps et l'épuisait. Arrivée à son niveau, elle mit une main sur la joue du jeune homme puis la fit glisser derrière son cou. Elle avança ensuite son visage vers l'élu de son coeur et ses lèvres s'aventurèrent doucement et longuement vers celles d'Orion. Se sentant à ce moment particulièrement bien, Neoki refusa de se reculer tout de suite et tenta un long baiser langoureux, à la manière d'une scène de cinéma ! Après tout, il fallait bien qu'il comprenne ce qu'elle ressentait pour lui. Une vingtaine de secondes plus tard, la préfète-en-chef décida de se reculer et le coeur battant à tout rompre, rougissant, et particulièrement heureuse d'en arriver là avec son amoureux, elle retomba violemment sur ce qu'elle croyait être son oreiller, mais qui en fait était le rebord du lit.

"Aïe !" Elle passa sa main sur sa tête. Bien sûr, elle aurait sans doute une bosse et une larme s'extirpa de son oeil droit sous le coup de la douleur.

"Désolée, c'est l'émotion !" chuchota-t-elle à Orion. Après tout, elle était si heureuse que la douleur était beaucoup moins importante qu'elle n'aurait dû. Elle aurait peut-être une bosse mais au moins, elle sortait avec le garçon qu'elle aimait (du moins, elle s'imaginait sortir avec lui... en espérant que cette fois, il n'oublie rien !)

Qu’est-ce que c’est compliqué une fille! À croire qu’elles ne sont jamais satisfaites, qu’elles en voudraient toujours plus, étant constamment déçue du peu qu’elles avaient. Et puis, tant qu’à râler contre les garçons, elles pourraient les féliciter. Bah oui, déjà qu’ils faisaient un effort pour tenter de leur sortir des trucs bidons et romantiques pour essayer des impressionner, elles, elles n’étaient jamais heureuses. Si c’était comme ça, elles n’avaient qu’à toutes devenir lesbiennes, entre filles, elles devraient bien se comprendre, non? C’était justement l’état dans lequel se trouvait Orion en ce moment ; dépité par l’attitude de Knakii, ne comprenant pas cet élan soudain de romantisme et l’impatience de lui avouer ses sentiments à tout prix. Bah oui, qu'est-ce qu'elle espérait? Ça devait maintenant faire quinze minutes qu’il se fatiguait à lui dire et à lui expliquer qu’il ne se souvenait pas de leur rencontre et de leur baiser alors, elle s’attendait à quoi en lui avouant aussi subitement son amour pour lui?

M’enfin, alors qu’il s’ébouriffait les cheveux de son habituel air désinvolte pour la, environ, quatrième fois, Knakii répondit, d’un ton plutôt énervé, que les garçons étaient tous les mêmes. À cette phrase, son cerveau fit une association d’idées assez logique, considérant la gravité de la situation. Habituellement, lorsqu’une fille sortait ce genre de réflexion, c’était qu’elle assez fâchée, déçue même… Mais bon, d’un côté, elle avait parfaitement raison, non? Elle venait de lui faire une déclaration d’amour et lui, il lui parlait du temps comme un pauvre abruti. Non mais, qu’est-ce qu’il était idiot. T_T

Il lui avait sorti la chose la plus stupide dans un moment pareil, avant de l’embrasser à nouveau, un peu timidement certes mais, il l’avait tout de même embrassée, non? Et puis, il n’avait que quatorze ans, il n’allait tout de même pas lui rouler la pelle du siècle alors bon, il avait fait ce qu’il pouvait, au meilleur de ses compétences. Ses compétences parfaites, bien sûr, ne l’oublions pas. De toute façon, un baiser, ça reste un baiser. Si les sentiments y sont, qu’importe la façon dont il est fait, il passera tout de même le message. Par contre, lorsqu’il y repensait ; quel message voulait-il passer par celui-ci? Désolé d’être si nul et de t’avoir oublié mais, j’essaie de me racheter en prenant la méthode facile et en t’embrassant comme un lâche pour ne pas culpabiliser… Mouais, c’était pas un baiser si extraordinaire finalement… Et puis, comme pour accentuer l’étrangeté de la situation, lorsqu’il décolla ses lèvres des siennes, tout ce qu’elle trouva à lui dire fut un faible : non. Pratique… Mouais, après tout, il n’avait aucune raison de s’enorgueillir de son baiser … T_T

Continuant de tourner le couteau dans la plaie, elle ajouta que leur premier baiser ne ressemblait aucunement à la pâle copie qu’il venait de lui servir… Bon, elle n’était pas obligée de lui répéter qu’il avait été nul, il le savait déjà amplement par lui-même. Elle pourrait au moins avoir l’audace de se taire et de ne pas passer de commentaires pour ne pas l’embarrasser davantage… Mais bon, elle était déjà en colère à cause de son fantastique commentaire précédent alors, sa réaction était légèrement compréhensible. Une fille fâchée, ce n’était jamais beau à voir… T_T Cependant, devant l’air complètement dépité d’Orion, elle sembla comprendre sa réaction et, elle décida de s’expliquer. Enfin, s’expliquer... Après avoir entendu son explication, il aurait mieux préféré rester dans le doute complet car, d’un côté, ce qu’elle lui dit n’améliorait pas vraiment la situation. Elle commença par lui dire qu’elle l’avait trouvé bête de la laisser en plan, comme ça, en feignant de l’embrasser plus tôt mais que, finalement, il l’avait fait et que, d’un côté, elle le trouvait également stupide. Cette explication n’avait pas vraiment éclairé les choses mais, la belle blonde avait l’air satisfaite et libérée suite à ce petit discours. Tant mieux pour elle car, Orion, malgré tout, ne se sentait pas mieux. T_T

Alors qu’il résistait à la tentation de s’ébouriffer les cheveux à nouveau, comme pour essayer de trouver une idée qui le sortirait de ce mauvais pas, une lueur démente éclaira les yeux de Knakii… Devait-il vraiment être rassuré? Considérant le tempérament assez changeant de la préfète-en-chef, additionné à sa rancune face aux stupidités d’Orion, il ne savait pas s’il devait s’attendre à une bonne nouvelle… Elle commença par s’approcher de lui, lentement, avant de poser une main sur sa joue. Il tressaillit à ce contact, sa peau était si douce et, stressé comme il était, elle pourrait autant l’étrangler que l’embrasser… Elle continua par faire descendre sa main dans son cou, pour l’attirer vers elle et, posant son regard une dernière fois dans le sien ; elle l’embrassa. Pas un simple baiser timide et enfantin comme il l’avait fait quelques minutes auparavant, non non ; un vrai baiser. Toutes les fibres de son corps ressentirent l’effet d’un choc électrique et, malgré lui, il ne pouvait se desserrer de l’étreinte de Knakii. De toute façon, il aurait été stupide de le faire, pourquoi vouloir s’éloigner d’elle? Le baiser se prolongeait ainsi lorsque, tout à coup, il sentit un corps étranger émerger doucement…

* Euh… c’est quoi ça? *
** C’est que sa langue, c’est normal. **
* Sa langue mais… c’est dégoutant. *
** Ohh Orion, grandis un peu. **

Bon, sans commentaires. Après tout, n’oublions pas qu’il n’avait que quatorze ans. Ses derniers baisers dataient de sa relation avec Cyan’ et bon, disons que la passion ne faisait pas réellement partie de leur couple. T_T Terminant son baiser avec Knakii, un peu plus ébranlé qu’ému, il lui sourit timidement, comprenant finalement ce à quoi leur premier baiser devait se rattacher. Mais bon, ce n’était pas vraiment difficile de surpasser l’horreur enfantine qu’il lui avait donné, alors… Elle se recula ensuite, étonnamment heureuse, si heureuse qu’elle décida de se cogner la tête sur le rebord de son lit, avant de mettre ce comportement sur le compte de l’émotion. Il lui donnait envie de se fracasser le crâne contre les meubles? M’enfin, elle avait le droit…

Il devait maintenant penser à quelque chose d’intelligent à lui dire. Quelque chose de vraiment intelligent. Ce qui impliquait de ne parler, en aucun cas, du temps ou de tout autre sujet banal touchant à autre chose qu’eux. Bah oui, il venait de l’embrasser, de ressentir, pour la première fois, des sentiments aussi intenses envers quelqu’un alors, autant en parler, non? Il se concentra longuement avant de reprendre ses esprits pour dire une phrase intelligente. Au moins une, ce serait un début… T_T

« Knakii je… je sais pas comment réagir. C’était si… si intense. J’ai jamais vécu quelque chose du genre avec une fille tu sais. » Bon, c’était un bon début. Au moins, il avait réussi à rester dans le contexte. « C’est peut-être ce qui est arrivé lorsqu’on était tout les deux. Enfin, pas comme ça mais, les regards et tout. Je sais pas pourquoi mais, à chaque fois que je te regarde, j’ai terriblement envie de rester là, tout simplement, à te regarder. Et de… de t’embrasser. » Bon, il devrait peut-être se calmer un peu avant de fondre à nouveau devant elle. Après tout, toutes les filles le voulaient, c’était qu’une groupie de plus… À moins que… « Tu es… différente. T’es pas comme toutes ces filles qui me regardent en gloussant bêtement. Je… sens que c’est autre chose. Quelque chose de mieux même… »

Il lui fit un sourire stupide accompagnant cette déclaration. Les joues légèrement rosies par la situation, les petits yeux brillants, il fit un rire niais avant de s’ébouriffer les cheveux à nouveau... Bah oui, comment aurait-il pu l’oublier. T_T Il n’avait peut-être pas été aussi vrai que Knakii lors de son petit discours et, ça ne valait aucunement le sien mais, il avait été sincère durant la totalité de celui-ci et, venant d’Orion, qui ne dévoilait, habituellement, jamais ses sentiments, c’était déjà exceptionnel alors…

« Au fait, pour le bal de Noël… Je présume qu’on y va ensemble, non? M’enfin, à moins que tu ais autre chose de prévu, peut-être avec ce… Seamus. » Il fit une moue dédaigneuse à la prononciation de ce prénom et, il accompagna sa phrase d’un léger coup de tête vers la porte, comme pour préciser qu’il parlait bien de ce Seamus. Bah oui, comme s’il y en aurait eu plusieurs… « M’enfin, t’aurais le droit. Après tout, c’est vrai que je m’y prends assez tard. » Espérant qu’elle ne prenne pas l’allusion à Seamus du mauvais côté, il s’était empressé d’ajouter cette petite raison, comme pour se justifier. « Mais bon, c’est pas plus grave si t’es prise. Heather m’a déjà demandé pour y aller, ainsi que Cassandra, Vicky et Vanessa. J’me trouverais bien quelqu’un. Même si j’aimerais beaucoup y aller avec toi. » Bah oui, on ne changera pas Orion. Et puis, il voulait bien lui faire comprendre qu’elle aurait l’immense chance de l’accompagner, c’était pas rien quand même. Orion est une star. L’idylle de l’école entière. Il ne donnait pas son titre de cavalier officiel à n’importe qui.

Il allait enchaîner avec l’une de ses fantastiques anecdotes à propos de ses nombreuses groupies lorsque, Madame Pomfresh, sortant de son bureau, vint lui dire que le temps des visites était terminé. Au moins, il était heureux qu’elle ne soit pas venue les interrompre pendant leur baiser. M’enfin, d’un côté, il aurait adoré voir sa réaction. > <’ Il se leva donc et, faisant un dernier sourire niais à Knakii, il lui souhaita de sortir bientôt, pour pouvoir continuer là où ils en étaient rendus…

Bah oui, puisqu’il se souvenait de leur baiser, autant en profiter.
M’enfin, espérons qu’il ne l’oublie pas cette fois…

My motherfucking heart does click clock ding dong !
Le coeur de Neoki battait à tout rompre dans sa poitrine à lui en exploser les tympans. C'était que ce baiser avait été intense, et le coup sur sa tête aussi... Que d'émotion alors que la pauvre préfète était encore dans un état second après son aventure avec la plante. Pomfresh aurait dû interdire la visite de garçons à l'infirmerie... En même temps, Neoki était si heureuse... Au diable sa santé, elle pouvait bien profiter un peu de la vie. La jeune fille ne s'était pas du tout rendue compte qu'Orion avait été un peu mal à l'aise suite à ce baiser, vu qu'elle s'était cognée joyeusement la tête contre le rebord de son lit, elle avait eu autre chose à penser.
La sixième année reprenant peu à peu ses esprits, Orion se mit à parler. Il ne savait pas comment réagir devant l'intensité de la chose et il n'avait encore jamais vécu ça.

**A part être heureux, j'vois pas trop comment tu veux réagir... **

Le voilà qui expliquait alors qu'il avait toujours envie de l'embrasser quand il la regardait dans les yeux.

**J'avais remarqué ** Elle se mit à rougir légèrement à ses propos et en repensant au premier baiser qu'ils avaient échangé.

Puis il poursuivit en disant que Neoki était différente de ces autres filles qui gloussaient en le voyant.
**En même temps, c'est compréhensible qu'elles gloussent, tu te crois tellement parfait que parfois, s'en est risible ! Ca a bien dû m'arriver aussi même si tu t'en es pas rendu compte.**

Mais devant ses paroles, la préfète-en-chef préféra ne rien dire. Elle était si bien avec son amoureux qu'elle n'allait pas tout gâcher maintenant. Ce serait trop bête. Et puis cette façon qu'il avait d'être gêné, de la regarder, c'était si agréable... Hors de question de détruire ce super moment.

"Merci." Chuchota Neoki, légèrement amusée de cette déclaration, mais aussi ravie par tant d'honnêteté de la part du préfet. Orion n'avait pas pour habitude de dévoiler ses sentiments... A part évoquer sa parfaite attitude à tous les repas, à toutes les récrés, à tous les cours... Tout le temps en fait ! Le garçon ne vantait quasiment jamais les qualités de ses amis ou camarades et cela lui valait parfois quelques moqueries. La sixième année n'était d'ailleurs pas la dernière à rire de ce manque de modestie démesuré. Mais quand il était comme ça... Tout le reste disparaissait.

Peu après, Orion aborda le thème du bal de Noël.
"Du quoi ????" demanda d'un ton très étonnée la jeune fille. Neoki n'était pourtant jamais la dernière au courant des potins (sauf quand ils la concernaient elle) mais là, elle n'avait pas du tout entendu parler du bal. Il y en avait pourtant un tous les ans, comment avait-elle pu passer à côté ??? C'était déjà si proche ? Que le temps passait vite !

"Euh, non, j'y vais pas avec Seamus, arrête de faire ton jaloux, y'a rien entre nous, y'a même plus d'amitié alors..." dit-elle d'une voix tremblante et légèrement déçue. C'était quand même pas évident de le dire et de le répéter comme ça à haute voix alors qu'au fond d'elle, elle n'aurait pas voulu que leur relation amicale s'arrête là et de cette façon.

Mais pendant que Neoki avait répondu, Orion avait continué en parlant de toutes les demandes qu'il avait déjà eu.

"Non mais STOP ! J'y vais avec toi, d'accord ! Tu vas pas me parler comme ça de toutes les filles de l'école qui s'intéressent à toi non plus ! Enfin, tant que tu t'intéresses pas à elle, ça va mais crois moi, maintenant on est ensemble et t'as intérêt d'être fidèle sinon, t'entendras parler de moi et pas en bien !"

La préfète-en-chef, jalouse ? Noooon ! Mais non, bien sûr que non elle n'était pas jalouse, ni même possessive... Juste un peu... Amoureuse ? Oui, c'est ça, amoureuse... Mais pas jalouse, non non non ! Pourtant, c'était bien sa jalousie qui l'avait fait répondre à Orion sur ce ton et si rapidement. Parce qu'au fond d'elle, elle aurait bien aimé y réfléchir avant. S'ils allaient au bal ensemble, tout le monde allait savoir pour eux et finalement, elle avait un peu peur de la réaction des autres. Elle sortait quand même avec un quatrième année. Il avait tout de même deux ans de moins qu'elle et à leur âge, ça se voyait quand même beaucoup. Jusqu'à maintenant, elle voulait qu'Orion soit plus démonstratif en public mais maintenant que ça allait réellement être officiel, le voudrait-elle encore ? Une chose était sure, ce serait la première fois qu'elle stresserait autant à l'idée d'aller à un bal. Elle qui d'habitude avait le temps de s'y préparer, de penser à son déguisement, elle qui en parlait durant des heures avec ses copines, là, elle n'avait rien vu venir et elle avait un cavalier avec qui elle sortait et qui était de deux ans plus jeune qu'elle... Plus elle y pensait, plus elle était gênée. Heureusement, Neoki n'eut pas à reparler à Orion. Pomfresh venait d'arriver pour renvoyer le garçon dans sa Tour. Il fallait que la préfète-en-chef se repose. Dès le début de la semaine prochaine, elle pourrait retourner gambader comme un lapin mais pour ça, il y'avait encore un traitement à terminer et ça n'était pas autant agréable qu'un baiser avec Orion, loin de là !

[Terminé ! ]