*Un coup à droite, un coup à gauche puis, tout droit...*
Les mains en avant tatonnant dans le vide, les yeux bandés, le pied mal assuré, le pas lent, marmonnant dans sa barbe.
* Pourquoi j'ai eu cette idée moi...*
Déjà que les couloirs de Poudlard sont de véritables labyrinthes en temps normal et surtout les yeux découverts, alors, sans que l'on puisse voir quoi que ce soit la tâche se révélait d'êtres des plus déliquates. Toujours les mains en avant, attrapant, refoulant la fumée insaisisable de l'air entre ses petits doigts.
On dit que le ridicule ne tue pas, alors pourquoi le rouge était sur ses joues, pourquoi son coeur battait à cent à l'heure, sa tête traçant mentalement ce qui pouvait lui arriver.
* Si je tombe sur Ombrage, elle va croire que je prépare un sale coup...*
Et la vieille harpie rose n'était pas la pire chose que son imagination pouvait créer. L'esprit de Maria lui envoyait les images d'un troll galeux, d'un poulpe gluant laissé dans un couloir, d'une Rusard revêche, d'un loup garou affamé, d'une goule puante, d'un scroutt à pétard furieux...
Depuis l'épisode du noir et des feux verts des cachots des serpentards, la jeune gryffondor avait décidé de s'habituer au noir complet, ou plutôt à se mouvoir sans que ses yeux ne puissent lui servir à quoi que ce soit. Et puis, elle avait secrètement l'intention de rejoindre l'équipe de quiddich lorsqu'elle serait en deuxième année, aussi elle avait décidée d'éguiser son ouïe. La seule solution pour arriver à ses fins : Se balader dans la château avec un bandeau de velour noir sur les yeux.
On dit que le ridicule ne tue pas, pourtant jusqu'ici elle n'avait croisé personne, et Maria espérait dans son fort intérieur que sa petite excursion en plein milieu d'une belle journée ensoleillée passerait inaperçue. Si jamais elle rencontrait un serpentard ou qui que ce soit, même de gryffondor, ce serait la fin des haricots. Non seulement elle se ferait prendre non plus pour une aventureuse mais pour une timbrée complètement mazo qui aurait bien besoin de faire un petit tout en asile psychiatrique mais en plus, dieu seul sait ce qui pourrait lui arriver lors de la rencontre, une mauvaise langue, un mauvais sort...
Après avoir rencontrée plusieurs armures à qui elle dit "pardon" polimment avant de se rendre compte de sa gaffe, après avoir suivit le mur de ses mains, longant les cadres des tableaux, évitant les portes et les fenêtres sûrement couvertes d'areignées, elle atteignit enfin la petite porte qui menait sur les escaliers. Maria accélera le pas, au bout de ce couloir, elle pourrait enfin enlever ce bandeau qui lui couvrait les yeux.
Alors qu'elle se dirigeait vers la "sortie" de son calvaire personnel, elle rencontre le pied d'une "armure", une nouvelle fois. Maria ne chercha même pas dans s mémoire s'il y avait effectivement une armure dans ce couloir, non elle se ratrappa au mur pour ne pas tomber et se retourna vers ladite "armure".
J'en ai marre de vous, foutus armures à la noix qui servent à rien !
Et suivant gestes à ses paroles, elle donna un coup de pied dans la "métal" qui bizarrement produit un BAF suivit d'un AÏE... La jeune gryffondor, mit une main devant sa bouche pour étouffer son cris...
*L'armure a parlé... l'armure a parlé...*
Son cerveau se rendit compte de sa grossière erreur et Maria enleva d'un geste précipité son bandeau, enmêlant ses cheveux bouclés blonds avec qui elle du se débattre pour regarder l'autre...