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 Puisque la matinée semble léthargique.. [PV]
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MessageSujet: Puisque la matinée semble léthargique.. [PV]   Puisque la matinée semble léthargique.. [PV] EmptyVen 15 Aoû - 18:28:12

Malgré l’heure outrancièrement matinale, les étudiants affluaient déjà à la cafétéria, sans nul doute pressés par leurs emplois du temps tortionnaires ou trop chargés. La plupart ne prenaient que le temps d’ingurgiter un café avant de prendre leur sac en soupirant, puis de se diriger d’un pas ralenti et bouffi par le sommeil vers les portes menant aux couloirs, puis aux salles de cours. Il semblait même que le campus, les bâtiments et les lumières, s’étiraient à peine de leur repos nocturne. Les couleurs étaient tous dénaturées, insipides, incolores et trop silencieuses. Cette architecture plus moderne que le collège Poudlard semblait malgré tout bien indifférente, à cette heure-là. Les ombres dissimulaient encore leurs lignes élancées.
En cet instant où rien ne vivait encore que la fumée du café, au-dessus de la table en formica, les étudiants émergeaient tous plus ou moins facilement ou dignement d’un long sommeil ou d’une nuit blanche d’études.
Ce rituel se répétait tous les matins, si l’on ne comptait pas les grasses matinées dominicales où les locaux étaient vides jusqu’à bien Midi. Ce n’était pas pour déplaire à Shaïlan, qui déplorait que les jours ne fussent pas tous dénommés Dimanche. Depuis qu’il avait incorporé l’Université de Magie avancée, les jours se succédaient, inlassablement, apportant chacun leur lot de surprise, d’ennui, d’indifférence. Malgré son ambition d’intégrer le Département tant mystérieux qu’était le Département des Mystères, le jeune homme ne savait se résigner à devoir étudier ce qui ne l’intéressait pas. Et c’est ainsi qu’il n’était que peu présent et actif en cours, surtout dans ceux qui lui étaient triviaux, même parmi ceux qui lui étaient imposés dans sa formation. Généralement, dans ces heures soporifiques où il trouvait son confort dans l’avant-dernière place du rang gauche, qui était désormais annoté comme la sienne et la sienne seule, il passait la plupart de son temps penché dans un cahier personnel, à écrire des mots dont il était le seul à connaître le registre ou le sujet. Parfois, quelques croquis venaient s’ajouter à cette étude autodidacte, selon son envie ou le degré d’ennui où l’amenait la voix lascive du professeur à son estrade.
Depuis maintenant un mois qu’il se trouvait à l’Université de Magie Avancée, il n’avait encore parlé à personne, ou lié de quelconque amitié avec l’un ou l’autre des étudiants avec lesquels il avait le malheur de partager le même emploi du temps, hormis un seul d’entre eux, lors d’un soir à Londres. Certes, quelques uns avaient tenté une approche plus ou moins amicale, à laquelle il n’avait répondu que par un silence et une indifférence des plus totales, en quittant généralement l’endroit. Les connaissances n’étaient plus ce qui le préoccupaient, comme à Poudlard. Adolescent, il appréciait bien volontiers la compagnie sournoise et persifleuse de sa bande de Serpentard attitrée..
Mais les temps avaient changé, et le contact d’individus de son âge lui était glacial. Silencieux en cours ; silencieux à la cafétéria ou dans le parc, Shaïlan se mettait délibérément à l’écart afin de continuer ses études tranquillement. Ses notes restaient des meilleures, puisqu’il passait son temps dans les livres plutôt qu’à fréquenter des gens.
Du moins, dans l’Université. Lorsque, certains week-ends, il rentrait dans son Loft personnel sur les bords de la Tamise, rares étaient les moments où il ne se payait pas la compagnie d’une quelconque jolie femme.. mais toujours en silence. Quelque chose avait changé, peut-être cette rencontre avec Jude, peut-être tout simplement son obsession pour les formes ou les couleurs, qu’il ne jugeait pas utile de partager avec d’autres, par crainte d’être moqué ou discriminé, peut-être.

En cette matinée commune, où les cours n’étaient épargnés à aucun étudiant qu’il croisait, le jeune homme était attablé dans un coin calme de la cafétéria, à cette table où il était le seul à s’asseoir et ou depuis le temps, les gens avaient pris l’habitude de ne pas le déranger. Ce matin-là, il escomptait très franchement sur cette heureuse habitude des gens pour ne pas le déranger. Devant lui, à côté de la tasse de café serré noir qu’il prenait tous les matins, se trouvait son carnet personnel, dont il relisait quelques pages avec attention, ajoutant de temps à autres quelques annotations sur les marges. Aux oreilles, il avait vissé des écouteurs menant à un lecteur de fabrication moldue, ayant au préalable modifié l’engin pour qu’il fonctionne dans un établissement sorcier. Ainsi, la musique fort dans le crâne, il était extrait de cet environnement universitaire, et pouvait se concentrer sur ses spéculations.
C’était ainsi le plus souvent, puisqu’il était parfaitement réveillé aux aurores, prenant l’habitude de se coucher tôt en semaine pour pouvoir se dépraver le week-end.

Alors qu’il était plongé dans un paragraphe, rythmé par les pulsations de musique moldue ou sorcière, tellement fort que certaines notes s’échappaient des écouteurs lorsqu’on écoutait bien, Shaïlan eut la désagréable de sentir quelqu’un s’approcher de sa table, bien qu’il ne relevât pas la tête pour s’informer de l’identité de l’inconnue. Et puis de toute manière, cela n’aurait servi à rien, il ne connaissait personne et encore moins de noms à mettre sur les visages. Ainsi, pour la première fois depuis son admission à l’UMA, quelqu’un venait de fouler le territoire interdit qu’était SA table. Indifférent, puisqu’il n’entendait que la musique, Shaïlan attendit alors une réaction de la dite-personne qui venait de poser son plateau en face de lui, continuant à annoter son carnet de sorte à ne pas être lisible par l’inconnu.
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  • Elanor Levika
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MessageSujet: Re: Puisque la matinée semble léthargique.. [PV]   Puisque la matinée semble léthargique.. [PV] EmptyLun 18 Aoû - 6:51:41


Sous son duvet à plume. Quel autre endroit pourrait être celui préféré par Elanor en cet instant où le soleil montre gentiment ses premiers rayons en passant par la fenêtre ouverte du dortoir des filles. Encore plongée dans un rêve, elle se retourna lentement dans un marmonnement inaudible, emmêlée dans ses longs cheveux bruns qui lui cachaient la moitié du visage. Le réveil n’avait pas encore sonné, qu’elle se retourna encore une fois, faisant face cette fois-ci aux doux rayons qui la réveillèrent d’une douceur jamais suffisante. Un œil, puis l’autre s’ouvrirent, tous deux sortants Elanor de son rêve. Elle bailla et tendit les bras au dessus de sa tête, profitant au passage pour libérer son visage détendu par la nuit de sommeil qu’elle venait de terminer. Elle descendit la main droite jusqu’au réveil, l’arrêtant, profitant du coup d’encore un peu de silence, qui ne tarderait pas à être interrompu par les bruits quotidiens annonciateurs d’une nouvelle journée qui débute. Pleinement réveillée, Elanor se tourna sur le dos, les mains cette fois-ci derrière sa tête, encore plongée dans ses rêveries, émergeant lentement à la réalité du moment. Bien qu’en pleine forme, elle n’avait aucune envie de se rendre en cours aujourd’hui, elle était soucieuse et un peu déprimée. Elle n’avait pas encore vraiment eu le temps de repenser aux événements de l’été, événements aucunement en lien avec l’Angleterre et vous-savez-qui. Elle avait durant toute la nuit repensé à ses vacances, à sa rentrée au pays comme on dit. A son oncle toujours aussi aimable, fidèle à lui-même quoi ! Mais surtout à son pseudo-ex et meilleur ami. Notion qui ne voulait plus tellement rien dire aux yeux d’Elanor puisqu’elle n’avait jamais tellement comprit le fond de leur relation. Dans un mouvement brusque, elle rejeta les couvertures et tiqua tout en s’asseyant au bord de son lit. Elle se prit des la tête dans les mains un instant, lancé dans d’intenses pensées qui la perturbaient.

*Mais comment est-ce qu’on peut être aussi bête !

Elle l’avait revu, bien que rien n’ait été prévu avant qu’elle ne rentre. Il s’était présenté à la maison de son oncle, toujours aussi beau, toujours aussi tête brulée. Elanor avait alors pensé que rien n’avait changé en quelques mois. Qu’elle seule avait évolué, qu’elle seule avait grandit et gagné en maturité. On ne peut pas vraiment dire qu’Elanor avait alors été déçue de son comportement, plutôt qu’elle avait apprécié de revenir en arrière, de ne penser à rien d’autre qu’à eux, de faire la fête tout l’été, de sortir en bande, de…. Mais ce matin, c’était un véritable retour à la réalité. Tim et elle s’était fini et ça ne sera jamais plu. Certes ils avaient les mêmes idéaux, mais lui était beaucoup trop dissipé et peu sérieux. Qualités qu’elle avait toujours beaucoup aimé chez lui, c’est bien le comble ! Un peu dépitée, Elanor se leva et se dirigea vers la salle de bain commune pour y prendre sa douche avant les autres, avant qu’on ne la dérange par des « Salut bien dormi ? » qu’elle maudissait en ce moment précis. Un regard lancé dans le miroir lui fit pourtant découvrir un visage rayonnant malgré ses yeux tristes. Elle déplaça sa frange de coté, comme à son habitude, prit la pose quelques instants puis fila sous la douche après s’être tiré la langue. Elle sourit à sa sottise et pensa que ça serait bien qu’elle sorte un peu de temps en temps histoire de se changer les idées.

D’un coup de baguette, elle démêla ses longs et magnifiques cheveux bruns et les arrangea vite fait en queue de cheval. Puis, discrètement, elle sortit du dortoir, lançant un regard à ses camarades qui dormaient paisiblement. Au passage elle attrapa son courrier qui trainait sur un meuble à la sortie du dortoir et elle fila dans les couloirs, saluant à droite à gauche un portrait, puis déboula dans la cafétéria. Elle attrapa un plateau et fit la queue derrière une file d’étudiants déjà trop nombreuse à son gout. Elle qui voulait un peu de tranquillité en ce début de journée, c’était foutu. Elle tria son courrier, prit quelques tranches de pain, ouvrit quelques lettres, se servit de confiture et de jus de fruit, lut une carte postale de Roumanie et enfin rejoignit une table vide après avoir salué du bout des lèvres quelques étudiants de sa classe. Elle posa son plateau et ouvrit une lettre qu’elle avait exprès gardé pour la fin et qui était de la part du principal intéressé de ses pensées. Elle entreprit de la poser contre son verre de jus de fruit afin de pouvoir tartiner son premier morceau de pain en même temps qu’elle lisait. C’est là qu’elle remarqua qu’elle ne s’était pas du tout assise là où elle pensait. Surprise, elle arrêta son geste de tartinement, couteau dans la main gauche, morceau de pain dans la main droit, le tout suspendu dans les airs. Ses yeux bleus tombèrent alors sur lui, un type banal de sa classe, un type qu’elle ne connaissait même pas et qu’elle avait en fait jamais vraiment eu envie de connaître, malgré ses allures de beaux gosses ; il était un peu ronchon.

*Oups…

Elle remarqua son air tout à fait désintéressé et fut frappé par une onde de « tumedérangecassetoidelàavantquejedoiveleverlesyeuxpourteledire ». Elanor plissa les yeux pour mieux observer son vis-à-vis qui ressemblait assez à Robocop avec son baladeur sur les oreilles. Un sourire coquin vint étirer le coté droit de sa bouche ; il faut préciser qu’un des passe temps favoris d’Elanor était de donner une description des plus farfelus aux gens qu’elle croise. C’était comme lorsqu’on se retrouve devant un Epouvantard et qu’il faut imaginer la pire chose dont on ait peur en truc super ridicule. En même temps, Elanor pensa que ce jeune homme de marbre était pas mal du tout avec ses longs cheveux et son air renfrogné. Ça lui donnait même du charme, elle craquerait presque pour lui tiens ! Après avoir laissé ses pensées divaguer, elle pensa un instant à se déplacer sur la table d’à coté en faisant comme si de rien n’était. D’un autre coté elle trouvait que Monsieur « Jesaispasquet’eslàettantmieux » ne méritait pas qu’elle quitte sa table. C’est vrai quoi, il avait forcément vu qu’elle s’était posé là et il n’avait même pas fait glisser ses yeux sur elle un instant. Ça la frustra presque, elle qui était plutôt jolie fille. Elle pinça le bord de ses lèvres et entreprit de finir de tartiner son morceau de pain en jetant des regards qu’elle voulait noirs à ce garçon bien mal élevé qu’elle trouvait néanmoins attrayant. Ayant pris son temps, elle reposa son couteau sur son plateau, posa sa tartine dans son assiette et lança :

Salut ! Désolée y’avait plus de place ailleurs, j’ai été obligé de m’incruster à ta table. J’espère que je ne te dérange pas !

Elle lui lança un regard plein de sincérité en sachant pertinemment que c’était faux et le gratifia d’un sourire taquin. Les cours allaient bientôt commencer mais il ne fallait quand même pas penser que TOUS les étudiants de l’UMA s’était précipité à la première heure pour prendre leur petit déjeuner, d’ailleurs les tables autour d’eux étaient quasiment toutes vides. Son impulsivité l’avait poussé à réagir de la sorte, elle n’aimait pas être snobée. Pourtant au moment du réveil, elle-même ne souhaitait pas être dérangée. Elle eut un peu de remord en pensant qu’elle aurait préféré qu’on la laisse tranquille si elle avait été à sa place.

*N’empêche que moi j’aurai été polie !

Voulant se rattraper, elle pensa qu’il pouvait peut-être lui donner de bons conseils dans une matière qu’elle pensait ne pas lui être inconnue. Baladeur sur les oreilles, n’habitant pas à l’UMA, fringué plutôt cool, il connaissait forcément Londres et donc des endroits où sortir se changer les idées. Elle hésita, pensant soudain qu’il ne parlait peut être à personne, même le weekend et du coup restait cloitré chez lui. Elle se sentie bête de penser qu’un garçon bien habillé et écoutant de la musique puisse être un Hermite. Elle prit l’air le plus sérieux qu’elle pu et se lança, tant pis s’il est muet :

En fait je me demandais, je suis un peu nouvelle à Londres et je voudrai savoir si tu connaissais des endroits sympas pour sortir prendre l’air en boîte. Des endroits branchés quoi, ou des coins cool… J’ai un besoin urgent de me changer les idées !

Elle s’arrêta. Se demandant si elle avait parlé assez fort pour couvrir le bruit des écouteurs vu le manque de réaction de son interlocuteur. Elle prit son verre de jus de fruits et continua d’observer le jeune homme. Attendant une réponse. S’il n’en donnait pas, elle décida qu’elle irait s’asseoir à la table d’à coté pour terminer son petit dej’. Dans le but de ne pas laisser croire qu’elle attendait quelque chose de sa part, elle entreprit de replier la lettre de Tim qu’elle lirait une autre fois ou peut être jamais après tout. D’un air léthargique, elle continua de manger silencieusement sa tartine guettant un signe de vie en face d'elle.

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MessageSujet: Re: Puisque la matinée semble léthargique.. [PV]   Puisque la matinée semble léthargique.. [PV] EmptyLun 18 Aoû - 17:05:02

Oui, il ne pouvait s’être trompé sur cette hypothèse-là, se rappelant parfaitement d’avoir lu des confirmations dans un des ouvrages poussiéreux de la Bibliothèque Universitaire. Cependant, une information ne coïncidait pas. Ce n’était plus logique. D’un geste légèrement énervé, le jeune homme tourna quelques pages en arrière, et son expression se fit un instant soucieuse. C’était improbable que toutes ces analectes qu’il avait passé du temps à recopier mentaient toutes.. Il devait forcément s’être écarté de la vérité à un moment ; le tout était de savoir où. Mais de toute manière, il était définitivement impossible de se concentrer sur ce sujet en cette matinée, puisqu’il y avait une personne anonymée en face de lui, et que par les simples bruits de son petit-déjeuner, son cerveau faisait une fixette dessus a contrario des mots écrits sur le papier usé. Comment était-ce possible que le simple craquement des miettes de pain réussissent à couvrir la musique qu’il avait pourtant poussée à son maximum pour n’être incommodé par rien. Agaçant.. mais fascinant. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que cette singularité se produisait. Quelques craquements de croûte trop cuite, le raclement du métal qui était du beurre sur une surface poreuse, quelques éclatements lorsque le jus d’orange coula dans un verre, but chase your dreams away, glasses needles in a hay, d’autres reflets orangés sur une page de son carnet lorsque le récipient hyalin recueillit le précieux jus matinal, the sun forgives the clouds, you are my holy shroud. C’en devenait presque futile de songer à ses notes, tant l’instant qu’il vivait malgré lui différait du quotidien impavide dans lequel il s’était immergé dès son arrivée à l’Université. Malgré cela, Shaïlan ne pouvait se décider aussi facilement à laisser tomber cette apparence subsidiaire pour le simple fait qu’une gourgandine avait posé son plateau en face du sien ; car il n’y avait plus aucun doute, les gestes restaient attentifs et non-violents, tout de finesse et de raffinement dans le simple fait d’étaler du beurre sur une tranche de pain, il ne pouvait s’agir que d’une étudiante. Mais il manquait le contact visuel, que le marginal ne se décidait pas à faire, pour confirmer ses spéculations intérieures.

Tiens, les préparatifs d’appétit comblé s’étaient tus. S’était-on enfin rendu compte qu’il se trouvait bien quelqu’un à cette table, lequel ne souhaitait en rien être dérangé –ce qui était déjà trop tard-, ce que la plupart des personnes avaient compris depuis quelques semaines déjà.
I just don’t care if it’s real, that won’t change how it feels. Cette situation devenue tacitement pétrifiée n’était pas sans lui rappeler quelques secondes qu’il expérimentait parfois, seul dans ce Loft où il jouissait de cette déréliction à laquelle il ne pouvait pas proprement goûter en semaine. No it’s doesn’t change, and you can’t resist, making me feel eternally missed. Car oui, dans cet environnement confiné de l’UMA, il ne se sentait plus à son aise, comme si les murs faisaient tout pour lui rappeler que Poudlard appartenait au passé et que ses secrets n’avaient pas le droit de fouler les bâtiments dans lesquels il déambulait en solitaire. Et Fate, comme il aimait à l’appeler, s’était permis le luxe de lui rappeler la compagnie humaine, en invoquant cette étudiante afin qu’elle vînt le déranger dans ses réflexions.
Il ne pouvait plus s’en extirper, maintenant. Les réflexions avaient amené cette jeune femme à rester sur cette table, bien qu’elle semblait s’être rendu compte de l’espace qu’elle lui volait ainsi. Shaïlan avait lu quelque part que passé la minute de réflexion après l’étonnement, le sujet de la situation ne changerait plus d’avis. Il devrait donc s’accommoder de la présence féminine à seulement quelques dizaines centimètres de sa personne. En attendant, il ne daigna pas encore relever la tête, tentant de se reconcentrer sur les propos dissimulés sur le papier de son carnet personnel.
I just don’t care if it’s reeaal..
Peine perdue. D’un désespoir intérieur et d’un geste las, Shaïlan éteignit son lecteur, coupant ainsi toute muraille qui séparait ses tympans de la présence peu appréciée. Mais il ne pouvait toujours pas se résoudre à lever les yeux, pour découvrir pour la première fois un visage inconnu malgré quelques mois d’études communes.
Un bruit de métal sur étain –à croire qu’il s’intéressait plus aux sons qu’aux couleurs et formes- et les mots vinrent enfin de son interlocuteur. Et définitivement, le parangon de l’impassibilité ne pouvait que conclure que l’être humanoïde assis appartenait à la caste féminine de cette planète. Le discours apocryphe qui suivit fit malgré tout hausser un sourcil au jeune homme, qui lança un regard de biais pour prendre connaissance de la foule –invisible- qui peuplait la cafétéria à tel point qu’elle n’eut d’autre choix que de venir prendre possession d’un petit carré de son territoire. L’endroit était désert, comme attendu, mais il ne s’en notifia pas, préférant attendre la suite du récit déjà bien entaché de la jeune femme. Non, bien sûr, elle ne le dérangeait pas, perdre complètement le fil de ses idées pour river son attention sur les miettes de pain ennemies n’était pas être dérangé, il devait se faire des illusions. Mais ne s’en formalisa pas plus que le reste, et fit mine d’être plongé dans ses réflexions ou sa musique, malgré ce fait qu’aucune musique ne venait déroger aux paroles de l’inconnue.

Un court silence, en attente d’une réaction ou d’un mouvement de sa part ; une courte hésitation – comprenait-elle enfin qu’il ne pourrait certainement pas faire un bon compagnon de discussion ou quelconque autre palabre étudiant ? Ah, elle reprenait, c’était donc qu’elle escomptait de lui qu’il lui accordât un peu d’attention. Ainsi, elle avait dénoté qu’il appartenait très certainement à Londres. Non, remarque, ce n’était pas bien ardu à déduire, il avait un aspect que l’on trouvait très fréquemment près les bandes de voyous qui arpentaient les quartiers insalubres de la capitale. Et ne changerait pas de coutures pour le simple fait qu’on le localisait à Londres aussi facilement ; se débarrasser du blouson, des mitaines, de ce jean noir et cerclé de piques.. Improbable, ils lui étaient trop précieux.


*Et je n’ai d’ordre à recevoir de personne * se morigéna Shaïlan rapidement.

Peut-être que l’informer sur les boîtes et autres lieux de décadence de Londres, qu’il avait foulé parfois dans des moments d’intense lucidité adulescente, démarrerait une hypothétique conversation intéressant qu’il n’escomptait plus depuis le début.. Quelques minutes réglementaires de silence lui signifiant qu’il ne lui accordait qu’un très petit intérêt, et Shaïlan releva enfin la tête. Puis, d’un geste vague, il ôta les écouteurs de ses lobes pour les ranger soigneusement dans une des poches dissimulées de son blouson, et ferma son carnet avec toute la lenteur dont il était capable. D’un mouvement lascif, il rangea le précieux ouvrage personnel dans son sac d’étudiant, qui trônait sur l’autre moitié du banc pour dissuader toute personne en manque de compagnie de venir poser son arrière-train à ses côtés. Finalement, ses yeux onyx vinrent se poser pleinement vers la jeune femme, qu’il se mit machinalement à détailler, occupant le temps avec des mots auxquels il ne réfléchit même pas :

- Londres recèle d’endroits auxquels tu fais allusion, et la plupart d’entre eux se trouvent sur les rives de la Tamise, dans ces rues éteintes où les dockers viennent traîner en fin de soirée. C’est assez facile à repérer, tu suis le bruit, à part de la promenade des rives, et tu atterriras forcément sur l’un d’eux.

Shaïlan s’interrompit un instant dans ses explications pour tracer d’un geste vague un itinéraire volatile sur les reflets de la table, du bout de ses doigts arachnéens. Ses yeux ne fixaient cependant que les traits plutôt bien ciselés de l’inconnue qu’il avait eu l’occasion d’apercevoir sur les bancs de classe sans jamais y faire attention.


- Mais ils sont plutôt mal fréquentés, et je doute que tu aies envie de te faire haranguer par tous les dépravés du coin. Après, dans les quartiers riches, il y a également quelques clubs et discothèques mieux habilitées. Si tu veux, je te montrerai le chemin, lorsque tu auras du temps libre.


N’ayant pas spécialement changé d’intonation pour cette proposition, Shaïlan s’admonesta l’esprit tout de suite ; voilà qu’il se mettait à presque devenir serviable ! Quel outrage à son image, mais le fait était fait.

- Sinon, je dois t’appeler comment ? Et tu es étudiante en quoi ? Je ne connais pas les gens ici, tu m'en excuseras certainement.
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MessageSujet: Re: Puisque la matinée semble léthargique.. [PV]   Puisque la matinée semble léthargique.. [PV] EmptyJeu 28 Aoû - 13:21:58

[Pardon pour le délai, j'étais en examens...]

Alors qu'elle tartinait son deuxième morceau de pain, le couteau encore planté dans le beurre, le jeune homme assit en face d'elle se décida à enfin lui montrer qu'elle existait. Il entreprit, par des mouvements précis et lents, à ranger ses écouteurs et son petit carnet, dans le but très certainement de lui montrer qu'il n'était pas tout à fait content de sa présence.

*Bah si ça ne lui plait pas que je sois là, il a cas me dire de m'en aller..

Comme si elle n'avait rien vu de ses gestes, Elanor entreprit d'étaler le beurre sur sa tranche de pain, par des mouvements qu'elle voulut très précis et sans la moindre pointe d'hésitation dans le poignet. Le couteau allait et venait, permettant au beurre de former une fine couche sur la tranche de pain epaisse. Avant d'entreprendre de tremper son couteau dans la main de son sympathique interlocuteur confiture de pruneau, la jeune médicomage lança un regard vague à l'étudiant qui plaça ses yeux dans les siens à ce moment précis. Elle se sentie alors envahie par une onde de froideur qui s'incrusta dans chacun de ses muscles et la paralisant momentanément, le couteau à l'arrêt juste au dessus du bocal à confiture. Ses yeux bleus dans ceux du mystérieux jeune homme qui entama un discours sur les différents endroits mal famés de Londres où il serait mieux qu'elle ne se présente pas, Elanor comprit pourquoi personne ne lui parlait et pourquoi personne ne voulait avoir de contact social avec lui. Elle continu de le fixer malgré le plan invisible qu'il dessina de son long doigt sur la table, elle ne laissa pas percevoir d'émotions sur son visage. Sa froideur la bloquait et elle pensa qu'il était plus souhaitable de ne pas jouer les "filles sympas et populaires". Ce type la rendit mal à l'aise notamment à travers sa manière de s'extérioriser, mais elle ne fit aucun geste le laissant penser que c'était le cas. Elle attendit la fin de son discour avant de reprendre son petit déjeuné. Elle avait attentivement écouté ses paroles, mais n'avait pas réalisé qu'il venait de lui proposer de l'accompagner à Londres, celles-ci avaient glissées sur elle, propulsées par l'antipatie du jeune homme. Elle avait reprit son tartinage sans manifester le moindre signe de destabilisation, pensant qu'il allait remettre son casque, resortir son petit carnet et terminer ainsi leur échange. Mais il n'en fit rien, il reprit de plus belle.


Sinon, je dois t’appeler comment ? Et tu es étudiante en quoi ? Je ne connais pas les gens ici, tu m'en excuseras certainement.

Quoi ? Elanor releva lentement les yeux vers le sympthique camarade de classe qu'elle avait en face d'elle. Elle plissa les yeux un peu désorientée. Elle venait de réaliser qu'il émettait l'hypothèse d'avoir un contact social avec elle et même plus; elle tilta qu'il lui avait proposé de sortir à Londres avec elle. Elle se mordilla la lèvre inférieur, hésitant à lui répondre, ne comprenant pas vraiment la démarche de Monsieur Froidgivré. Elle le fixa de ses yeux bleus et lui répondit:

Elanor. Je suis étudiante médicomage en 2e année. Je te rassure tout de suite, je ne sais absolument pas qui tu es non plus. Mais je crois savoir que tu es en langue de plombs.

Elle ne lui retourna pas sa question. Soit il lui répondait et alors ils pourraient se considérés comme "connaissance" et se saluer dans les couloirs, soit il ne le ferait pas et Elanor ne le regretterai pas. Elle regrettait d'avoir entamé la discution par orgueil de ne pas avoir été vu et regardée. Elle continua néanmoins de lui répondre à la première question qu'il lui avait plus ou moins posée, par simple politesse.

Ne t'en sens obligé en rien, je n'aimerai pas abuser de ton temps et de ton espace qui je crois est déjà bien entamé.

D'un air détaché, elle reposa son couteau dans son assiette et porta le morceau de pain à sa bouche pour terminer son petit déjeuné.
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