Le Testament de Nicolas Flamel
A l'âge plus qu'honorable de 670 ans, le célèbre et mystérieux alchimiste Nicolas Flamel est décédé il y a environ une semaine. C'est après son enterrement qui a eu lieu dans le plus grand secret que cette annonce a été faite. Certains pensent que ce n'est qu'une manière de disparaître de la circulation pour les décennies à venir, mais le cachet magique maintenant son testament clos a cédé hier en présence du Ministre de la Magie Cornélius Fudge, de la femme du défunt Pernelle Flamel et du grand ami de l'alchimiste Albus Dumbledore. Il ne va pas sans dire que l'ambiance était des plus tendues entre les deux hommes présents mais ils étaient réunis dans un même deuil et ont évité d'aborder leurs sujets de désaccord par respect pour le couple Flamel.
Mais avant de nous attarder sur la mort de cette éminent sorcier parlons un peu de sa vie qui a le mérite d'avoir été longue. Nicolas Flamel est né en France en 1326. Il montra très tôt des prédispositions pour la magie et reçu donc une éducation de haut niveau. Malgré ses grandes capacités, il s'avéra être un passionné des livres et délaissa la magie en tant que telle pour se plonger dans les ouvrages. Les premières années de sa vie se passèrent donc dans une librairie au centre même de la ville de Paris. C'est là qu'il rencontra celle qui allait devenir sa femme : Pernelle. La jeune femme était alors étudiante et venait régulièrement dans la boutique de Flamel. Leur relation se renforça au fil des ans et ils finirent par se marier. Ce n'est que quelques mois après les noces que Flamel découvrit l'ouvrage qui allait bouleverser sa vie : Le Livre d'Abraham le Juif. Il mit presque dix ans supplémentaires à le traduire et quinze autre pour mettre en œuvre les formules présentes dans l'œuvre. En vingt-cinq ans, il avait abandonné les livres pour s'adonner à une nouvelle passion : l'Alchimie.
L'Alchimie était considérée comme une vieille magie à l'époque, mais les travaux de Flamel (et leurs résultats) donnèrent un renouveau à cet art. Avant même de penser à la vie éternelle, le sorcier avait orienté ses recherches vers la fortune et quand celle-ci arriva, il ne sut le contrôler. Transmutant sans cesse de mercure en or, Nicolas Flamel fit un grand nombre de dépenses et provoqua la colère de nombreux jaloux. Il manqua même de discrétion à tel point que les moldus parmi lesquels il avait choisi de vivre s'en rendirent compte. Aujourd'hui encore, ils le considèrent comme un Grand Alchimiste. C'est environ trente ans après l'arrivée de la nouvel fortune du libraire qu'une rumeur se mis à courir : Nicolas Flamel et sa femme Pernelle ne vieillissaient plus. Pour les moldus comme pour les sorciers, c'était trop. Tous voulaient connaître les secrets de l'Alchimiste et de sa Pierre Philosophale. Sa demeure et sa boutique furent réduits en cendre et les moldus le considérèrent comme mort. Les sorciers qui avaient provoqué ces "accidents" savaient, eux, qu'il avait fuit avant la catastrophe. Nicolas Flamel avait quitté la France.
Il demeura introuvable pendant des décennies, ne réapparaissant que de temps en temps avec une nouvelle découverte ou une création inventive, mais rien ne relevant de l'irréalisable… si ce n'est le fait qu'il ne semblait plus vieillir. Il réécrivit les ouvrages de base de l'alchimie en en rappelant les principes fondamentaux. Le premier étant qu'il fallait toujours apporter quelque chose en échange de ce que l'on obtenait. C'était l'idée du donnant-donnant. Il est impossible de créer à partir de rien. Mais il ne pouvait s'empêcher d'ajouter que, comme tout règle, il était possible de la détourner. Il n'écrivit pourtant pas énormément sur la Pierre Philosophale, se contentant de la nommer et ne la décrivant que comme une petite sphère rouge sans autre information pour compléter. Jamais il ne dit clairement qu'il la possédait ni comment la fabriquer mais il expliquait qu'elle était nécessaire pour créer l'élixir de longue vie et il était évident que son épouse et lui en possédait. Toujours pourchassé par des jaloux et des voleurs, il continuait à voyager à travers l'Europe.
Il avait exactement 200 ans quand il rencontra, à Strasbourg, un Alchimiste très doué et encore plus controversé que lui : Paracelse. Comme on aurait pu s'en douter, les deux hommes s'entendirent à merveille. Flamel laissa son confrère utiliser la Pierre pour transmuter du mercure en or et pour tenter de guérir les maladies des mineurs (sujet qui passionnait Paracelse) et il put, en échange, emprunter la relique que le médecin possédait : le tant recherché Parchemin d'Alexandre. Apparemment, les deux hommes souhaitaient travailler ensemble sur un projet d'élixir de soin mais Paracelse était trop occupé pour s'y consacré et laissa donc l'artefact à Flamel à la place sa présence. Tout ce que Flamel dit à l'époque au sujet du Parchemin c'est qu'il était "extraordinaire" et il ajoutait, liant les deux faits, qu'il comprenait mieux pourquoi Paracelse voyageait autant. Ce dernier quitta d'ailleurs la ville quelques temps après en disant que Flamel n'avait pas été honnête dans l'échange.
Peut être était-ce l'influence de Pernelle, mais Nicolas finit par se calmer. Il se fit plus discret, cessa d'attirer ses ennemis et vécu une vie calme au milieu de sa première passion : les livres. Il migra vers l'Angleterre quand l'Europe entre en guerre. Il y rencontra Albus Dumbledore et devint rapidement ami avec ce sorcier. Ils partagèrent leurs secrets et jamais l'un ne chercha à "voler" le pouvoir de l'autre. C'était une amitié forte qui prenait vie, le professeur devenant à la fois ami avec l'alchimiste et avec sa femme. Le directeur de Poudlard aida même Flamel à cacher la Pierre pendant un temps. Finalement, après plus de 650 années de vie, l'ancien libraire et son épouse décidèrent qu'ils ne pouvaient pas laisser un objet aussi puissant perdurer. Si il leur avait juste servi à vivre des siècles durant, ils ne doutaient pas qu'entre de mauvaises mains cet artefact serait d'un immense danger. La Pierre et toutes les recherches de Flamel furent donc détruites en 1991. Il semble que la destruction de ce puissant objet diminua l'effet de l'élixir créé à partir d'elle. C'est pour cette raison que Flamel s'est éteint dans son lit il y a quelques jours. Les Médicomages de Ste Mangouste sont formels : il est mort de vieillesse et il semblerait que son épouse, Pernelle, s'affaiblit considérablement et ne tardera peut être pas à le rejoindre.
C'est pourtant avec toute la grâce et la douceur qui la caractérise qu'elle a reçu hier le Ministre et le Directeur de Poudlard en présence de Maître Mâshain pour l'ouverture du Testament. Cornélius Fudge a refusé de faire le moindre commentaire après cette entrevue mais il semblait considérablement déçu. D'après des sources non-officielles, il semblerait qu'il ne reste pas grand chose de la fortune et des travaux de Flamel. Le Livre d'Abraham le Juif a été détruit en même temps que la Pierre et ses autres travaux sont déjà public. Il en a légué certains à des médecins ou alchimistes moderne mais de la plus grande partie il ne reste rien. Pernelle a hérité de tout ce qu'il reste d'élixir et Poudlard d'une grande partie de la bibliothèque personnelle de Flamel. L'autre partie, l'Alchimiste l'a donnée au gouvernement et il devrait être possible de consulter ces ouvrages d'ici peu de temps à la Bibliothèque Magique de Grande Bretagne. Tout le reste de la fortune du sorcier revient, sans surprise, à son épouse. Le Ministre de la Magie aurait fait une remarque concernant l'absence du Parchemin d'Alexandre dans le Testament et Pernelle Flamel lui aurait répondu en ces termes :
"Monsieur le Ministre, Nicolas n'a jamais eu aucun droit sur ce Parchemin. Il l'a bien eu en main par deux fois mais ce n'était qu'en tant que prêt."
C'est d'ailleurs ainsi que l'entrevue s'est terminée et si le Ministre de la Magie a rapidement quitté les lieux, Dumbledore à tenu compagnie à son amie pendant une partie de l'après midi et les seuls commentaires qu'il a laissé aux journalistes ressemblaient plus à une louange de Nicolas Flamel qu'à autre chose.