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 Petit massacre ordinaire {Pv Rody/Calli}
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MessageSujet: Petit massacre ordinaire {Pv Rody/Calli}   Petit massacre ordinaire {Pv Rody/Calli} EmptyMar 9 Sep - 18:48:45

/!\ Dans ce Rp, les têtes volent, le sang gicle sur les murs façon art-déco et les tvtubbies affrontent Dora l’exploratrice. /!\

Jezabel arpentait de ses pieds nus le carrelage froid de la grande salle à manger, une flûte de champagne à la main, remplie d’un liquide clair comme de l’eau, trop cristallin pour être le pétillant et raffiné mousseux. Abandonnée sur la longue table nappée de blanc, un carafon de rhum à moitié vide trônait solitaire, et ce n’était pas une considération philosophique : l‘odorante bibine touchait inexorablement à sa fin à chaque verre comblé par l’alcool fort. Les doigts de la sorcière dépouillés de leurs bagues habituelles excepté du coûteux anneau serti de son alliance, faisaient tourner le pied ouvragé de l’élégante flûte si délicatement travaillée, l’eau-de-vie translucide permettant de détailler à loisir les discrets motifs floraux incrustés dans son cristal. Un privilège de la richesse. On pouvait se bourrer la gueule avec raffinement sans passer pour une grosse outre à vinasse.

Se postant devant une fenêtre magistrale donnant sur le jardin endormi, la jeune femme observa sans les voir, les hautes haies verdoyantes comblant les interstices des grilles en fer noir entourant la propriété Wilford. Son regard parcourut les petites pierres disposées dans le gazon taillé au millimètre près, autant de gracieux chemins reliant de secrètes retraites végétales à l’allée principale, pavée comme une avenue grecque doucement illuminée. Les ongles de Jezabel s’accrochèrent à la gaze des rideaux, comme près à les arracher, mais elle ne fit qu’attirer paresseusement le rideau à elle avant de s’en désintéresser et de se rendre dans la cuisine. Son breuvage manquait de piquant et de gaieté, elle se faisait limpression d’une vieille bourgeoise délaissée et frigide, toute seule au fond de sa grande, glaciale et richissime demeure.

Effectivement, son mari n’était pas là depuis une semaine. Conclusion : Jez ne s’était pas rendue à l’UMA depuis sept jours. Qu’est-ce qu’elle en avait à cirer ? Il s’agissait d’une idée de Geoffrey, une sorte de mensonge mis en scène pour se dire que son petit chat s’intéressait à lui pour autre chose que pour l’argent. De tous les commérages qui pouvaient viser leur couple, c’était bien celui-là qui le mettait le plus en rogne. Mais si sa petite femme avait un projet d’étude, c’était bien qu’elle ne comptait pas vivre aux crochets de son mari de vingt-six ans plus vieux qu’elle…Elle se rappelait la veille de son départ, quand il était question que Melody, la petite dernière de son ex-ménage, revienne passer les vacances d’octobre à la maison pour profiter de ses frères, et que, le nez dans les comptes elle lui avait assuré "qu’elle n’était pas payée pour s’occuper des morbacs d’une autre."…Un silence avait suivi, l’allusion pécuniaire ayant plus d’impact que le terme peu élogieux négligemment lâché par l’ex miss Morden pour désigner la progéniture Wilford. Elle ne pouvait pas avoir son esprit à toutes les choses, aussi ! Bref, se fut le premier accrochage sérieux de nos "jeunes mariés" où Jez s’était défendue de la paranoïa de son époux devant une expression toute faite, mettant en avant que le seul intérêt qu‘il lui portait ne dépassait pas la fraîcheur de ses formes. La sorcière le sentait, cette première dispute sans que l’un des deux ait capitulé ne serait que le départ d’une longue série qui irait crescendo.

Ses doigts fins se crispèrent sur le pied du verre presque vide et elle reprit une autre gorgée de son contenu, étouffant la grimace de ressentiment naissant au coin de sa bouche. Il faudrait qu’elle arrive à dominer ces expressions spontanées qui la trahissait si souvent. Trop souvent.

Ses prunelles ambrées tombèrent sur une photo de leur mariage, magnifiquement posée sur une étagère du salon, éclipsant les autres bibelots à ses côtés. Jezabel portait une robe simple et printanière, une fleur blanche dans sa chevelure miraculeusement disciplinée le temps d’une journée, les pétales nacrés caressant sa pommette arrondie d‘un sourire rayonnant. La vache. Mais ce n’était pas elle ça !? Et lui, là, ses mains sur ses épaules et son air attendri alors qu’il n’était qu’un odieux prédateur ayant obtenu sa proie acculée par le malheur ! Mais à quoi s’était-il attendu cet imbécile ?! Il la chopait dans l’Allée des Embrumes et la couvrait de bijoux pour l’acheter ! Il aurait fallu qu’elle l’aime ?! Et si elle n’avait jamais manifesté l’intention de l’épouser aurait-il vraiment déboursé des sommes folles pour la soigner du maléfice de Jugson ?!

Indifférent au regard rageur qui le criblait, le Geoffrey de la photo abaissa ses mains jusqu’à la taille de la Jezabel bouffie de bonheur et se pencha dans le but manifeste de l’embrasser. La jeune femme eut un haut-le-cœur.


-Barre tes pattes de là, ducon ! , s’écria-t-elle d’une voix perçante en balançant son verre et son maigre fond de rhum en plein dans la vitre du cadre qui se morcela avec un fracas de brisures.

La flûte et ses débris dégagèrent plusieurs bibelots qui se retournèrent ou furent simplement repoussés par l‘impact. Une vieille tasse en porcelaine de chine s’approcha dangereusement du vide, s’immobilisant in extrémiste avant la chute sur le sol marbré, mais sa soucoupe tangua sur le rebord de l’étagère, bascula, rebondit sur le lourd tapis et s’émietta en percutant les carreaux blanchâtres veinés de gris.

La française fit un petit saut vers l’arrière de façon à éviter que d’éventuels éclats écorchent la plante de ses pieds ou ses chevilles non "protégées" par le voile quasi transparent de son déshabillé échancré jusqu‘à la naissance de ses fesses. Un exemplaire édifiant de sa panoplie "lune de miel éternelle" qui ne cachait rien de ses courbes fines, aisément discernables sous le tissu diaphane, silhouette et détails compris. Parce que le divorce ça existe.


-Te presses pas, feignasse ! , beugla-t-elle à l’adresse de Mitzy qui tardait à montrer la pointe de ses oreilles tombantes pour ratisser les bris et recoller la casse.

Finalement, elle était bonne pour aller se chercher un autre verre en plus des garnitures afin d’enjoliver sa joyeuse biture.

Rejetant sa crinière brune dans son dos d’un coup d’épaule rageur, elle partit d’un pas décidé jusqu’aux placards de la cuisine aménagée à la Victorian Area selon les goûts de l’ancienne et bien ronde Mrs Rosaly Wilford, passionnée d‘art culinaire quand elle disposait d’une larbine pour cela. Ça lui avait profité, tiens, elle s‘était imprégnée des graisses rejetées par ses petits plats trop saucées jusqu‘à ressembler à une bonbonne sans formes définies.

A la lumière de la lune, Jezabel se hissa sur la pointe des pieds et tira les poignées forgées d’un placard qui avait l’air plus prometteur que les autres. Non, elle ne connaissait pas ce que ses propres placards renfermaient. D’ordinaire, elle demandait et elle était servie.

Elle porta ses trouvailles jusqu’à la table cirée et tendit la main vers un imposant bocal de cerises dénoyautées quand un son clair et vibrant à la fois tintinnabula à côté des victuailles dénichées. Et son cœur se serra. C’était une Mornille d’argent, tournoyant, tressautant sur le frêne sans défaut de la table, sa surface vieillie ne s’illuminait d’aucunes vives lueurs pourtant la vision de cette danse vacillante perça les pupilles de la jeune femme rétrécies par l‘effroi. Ce n’était pas possible ! Celui à qui elle avait crânement lancé cette pièce croupissait à Azkaban depuis juin ! Elle ne l'avait plus revu depuis cette nuit désastreuse et ne devait jamais le revoir !

Saisie par un insoutenable sentiment de danger, elle s’empara du verre épais au milieu des denrées et le fracassa violement contre la table, entaillant son bois, écorchant sa main, et pivota brusquement, vive comme un serpent qui sait devoir tuer d’une seule morsure s’il veut survivre à un adversaire plus puissant. D’un large mouvement de bras, Jezabel fendit l’air de son tesson de verre, indifférente au sang qui s’écoulait déjà de ses blessures, insultantes sur sa peau laiteuse, presque rendue aveugle et sourde à toute émotion, à toute sensation, comme si son cerveau alourdi de terreur n’analysait plus ce que ses sens percevaient. Sans doute n’aurait-il pas tenu le choc s’il l’avait fait.
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