|  Sujet: Chambre de Rod Jugson  Ven 22 Fév - 17:18:55 | |
| Flash Back Fonctionnelle et dépouillée. Cette chambre ne recelait que le strict minimum pour qu’on puisse s’isoler et s’y reposer. Rien d‘autre. Et il n’y aurait jamais rien de plus. Sa véritable demeure n’était pas ici, interdite d’accès pour le moment, mais rien ne saurait le retenir loin de ces murs ni ne l’empêcherait de fouler à nouveau ces couloirs et parquets lustrés. Quand ce jour arriverait il en serait le seul maître, il posséderait tout, de la plus petite pièce d’argenterie jusqu’à la clé de leur fortune entreposée à Gringotts. Sans plus aucune contestation. Les morts n’avaient pas droit de cité.
Mais pour le moment il occupait cette…cellule. Les hautes fenêtres jetaient une lumière froide et crue sur les lattes sombres, grinçantes quand les foulait un pied trop assuré. Le soir une fois que les lourds rideaux émeraudes avaient été tirés, les chandeliers aux murs prenaient la relève et répandaient autant d’ombre que de lumière incertaine. Ces murs nus aux lambris vieillis s’accordant à leur pierre ne se faisaient le témoin d’aucune affection, pas plus que les meubles sur lesquels ne traînaient aucuns bibelots, pas de souvenirs, pas de visages amis sur des photographies pour lui sourire. Tôt ou tard ils auraient fini au feu de l’âtre, seul élément "chaleureux" de la pièce, sur lequel trônait une pendule de métal qui égrenait inlassablement son tic-tac monotone. Bruit solitaire pour meubler le silence outre le craquement du vieux bois et parfois le crépitement des flammes.
Face à la vaste cheminée le lit double occupait le mur du fond, les draps souples presque toujours impeccablement mis, et l’on pouvait affirmer sans se tromper que le locataire découchait souvent. Le baldaquin futile lui donnait l’impression d’étouffer et si le meuble avait été sa propriété il se serait déjà débarrassé des lourdes tentures et des piliers de bois depuis longtemps.
Au pied de ce lit, un vieux coffre renfermait en vrac d’anciens souvenirs d’école, des flacons vides, de vieux manuels scolaires, des notes de cours sans importances perdues au milieu de croquis inutiles, des lettres, des journaux et d’autres livres d’intérêt purement littéraire. Pourquoi les avoir gardé ? Parce qu’il ne savait même plus qu’ils étaient là.
Au coin de la pièce, une commode massive au plateau marbré n’avait d’autres secrets que des piles disparates de parchemins et de petits ustensiles magiques entassés sans ordre dans ses tiroirs faute d’avoir voulu trouver un autre endroit où les ranger. Juste à côté l’étroite armoire longtemps inutilisée, quelque peu vermoulue et dont la glace commençait à rouiller par le bas, contenait quelques vêtements qui côtoyaient surtout le vide.
A droite entre les deux fenêtres, le bureau flanqué de la seule et unique chaise de l’endroit était pour ainsi dire encore moins utilisé que l’armoire ou le lit. A qui aurait-il eu envie d’écrire ? Et les informations capitales à retenir se trouvaient claquemurées à l’intérieur de sa tête, cachette estimée bien plus sûre que n’importe quel coffret cadenassé ou protégé par des sorts.
Le silence entouré par quatre murs et un toit, une odeur d‘absence. Ce n’était pas la tranquillité et la quiétude mais plutôt le maussaderie et l‘attente qui s‘éternisent.
Oui, une cellule. Aussi vaste soit-elle. |
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