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 Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre
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  • Natalee Shevelin
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MessageSujet: Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre   Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre EmptyMer 5 Déc - 18:09:47

« Merlin en tongs ! »

Voilà comment avait commencé la journée au bureau des Aurors, tandis que 'lee venait de renverser une partie de son café noir sur les documents qu'elle consultait. Malhabile ? Non, seulement un peu stressée. Effectivement, travaillant un double jeu au Ministère, 'lee n'était pas sans savoir que le retour de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom était un fait avéré. Il y avait déjà commencé par y avoir des disparitions, Et durant l'été, un fait des plus troublants avait alerté l'Ordre du phénix et inquiété le Ministère de la Magie. Une enseignante de l'UMA et de Poudlard avait disparut. Cependant, au contraire des cas sur lequel elle planchait habituellement, on avait retrouvé son cadavre dans l'allée des embrumes, affreusement défiguré.
Malgré ce que l'on aurait put penser, la presse bien que considérablement manipulé par le Ministère avait laissé échappé l'information et une page dans la gazette du sorcier avait parlé de ce fait, sans donner d'autres explications sur la présence de la jeune femme que des goûts douteux en matière de penchants magiques qui avait finit par mal tourner.
Natalee le savait, il n'en était rien. Elle avait connu Kyra Withman pour avoir partagé quelques palpitants instants avec elle durant deux trois missions pour le compte de l'Ordre. De nature compatissante, elle avait d'ailleurs été très affectée par son décès, bien qu'elle n'en avait avec force de courage rien laissé paraître lorsque l'on lui avait remit le dossier.
Ce qu'on lui avait dit à ce moment là n'était pas "Trouvez l'assassin". Mais, expliquez ce qu'il s'est produit. Pour ceux qui ne saisirait pas la nuance, on avait affublé Shevelin de la mission de trouver une excuse potable à fournir à la Gazette du sorcier et de ce fait, au monde de la sorcellerie. Tout de suite, la mission paraissait bien moins noble, mais Natalee n'avait pas compté en rester là. Non, elle avait bien envie de savoir ce qu'il s'était réellement passé.

Après un récurvite lancé à la va-vite, les vieux dossiers avaient retrouvé toute leur propreté et 'lee avait reprit ses notes et sa réflexion. Depuis l'été déjà, elle était parvenu à une certitude. Ca n'était pas l'oeuvre du terrible Mage Noir. Bien sûr, elle ne connaissait pas toutes ses pratiques mais en tant qu'Auror et membre de L'Ordre du Phénix, elle savait que Vous-Savez-Qui faisait en sorte ces derniers temps que les dépouilles des malheureux qui auraient croisé son chemin ne réapparaissent pas à la surface. Qui était derrière tout ça, alors ? Un Mangemort ? Cependant, quel Mangemort laisserait moisir un cadavre dans une ruelle peu fréquentée, sans même laisser la Marque des Ténèbres derrière son "oeuvre" ?
Tout cela était bien intriguant. Pourtant, elle savait que ce n'était pas l'oeuvre d'un sorcier ordinaire, d'autant plus que le soir de sa disparition, Whitman avait été chargée d'une mission toute particulière : surveiller une boutique dont l'enseigne était le "Dark Shop" qui avait été sous la menace d'une inspection du Ministère.

Pour elle, il n'y avait donc presque pas de doute, c'était l'oeuvre d'un mangemort et cette désastreuse aventure n'avait pas été prévue. Il avait donc sûrement laissé cela à la merci des nuisibles et à la vue des badaus, comptant tranquillement sur la Gazette pour faire passer sous silence l'origine du meurtre.
Et comme vous l'aurez déjà comprit, il n'était pas la peine d'essayer d'exposer cette hypothèse à Rufus Scrimgeour, commandé par l'imbécile de Fudge qui avait adopté la technique de l'autruche, qui consistait à enfoncer la tête dans le sable. Et il l'avait enfoncé bien profondément, le bougre !

Dans le tableau que s'était fait la jeune Shevelin, une autre ombre se profilait. Quel mangemort était l'auteur de ce crime atroce ? En toute discrétion, l'Auror avait planché sur tous les dossiers que contenait les casiers du département des Aurors pour trouver lequel de ces sorciers des Ténèbres auraient put-être liés à l'assassinat. Cela avait engendré des mois de travail, peu légaux puisque Natalee n'avait aux yeux du Ministère aucune raison de soupçonner les Mangemorts, qui s'étaient achevé sur un résultat bien médiocre, puisque le mode opératoire n'avait été retrouvé chez aucun Mangemort dont les crimes avaient été répertoriés.
Mais malgré cet échec, une information brillait dans tout ce chaos : le Mage Noir avait déjà trouvé de nouveaux loups à faire entrer dans la meute.
Cependant, avec tout le travail que Shevelin accumulait entre l'Ordre et le département des Aurors, elle n'avait pas réellement eut le temps d'entrer dans le vif de sa mission.
Il était encore tôt, et 'lee, les dossiers de quelques mangemorts sous les yeux, réfléchissait à un plan d'action facilement applicable dans l'allée des embrumes. Elle comptait s'y rendre le soir même, après avoir été relancé par Dumbledore lui-même (et avoir eut les bretelles gentiment remonté pour le peu de temps qu'elle avait à son propre malheur consacré à la recherche de l'assassin).
Six heures s'affichaient à sa montre, et Natalee alla ranger rapidement les dossiers avant que quelqu'un ne la surprenne à fouiller là où elle n'en avait nul besoin. Elle s'était déjà faite prendre une fois, ça n'était pas la peine de recommencer.

A présent, nous étions le soir, et Shevelin avançait dans l'allée des embrumes, emmitouflée dans son épaisse cape noire qui lui encapuchait le haut du visage, plongeant légèrement son visage dans l'ombre du tissu.
Une vieille bâtisse délabrée arriva bientôt à sa vue, et la jeune femme alla jusqu'au perron pour pousser la porte rouge terne dont la peinture s'écaillait, qui grinça douloureusement. A l'intérieur, quelques sorciers à l'apparence blafarde ou rougeotte, selon le degré d'alcool dans le sang se tenaient tranquillement assis aux tables.
Des visages se tournèrent vers elle, beaucoup la saluant. Car à "La baguette agile", Shevelin était connue, voir même réputée. C'était un club, si l'on pouvait appeler cela ainsi, de duels que la jeune femme avait l'habitude de fréquenter depuis presque dix ans maintenant. Et bien sûr, ça n'était pas pour voir des duels pas forcément honnorables que la presque trentenaire (à quatre ans près) venait visiter le lieu un peu insalubre. C'était bel et bien pour y participer.


« Ca faisait un bail, la louve ! Pourquoi qu'on t'as pas revu, depuis tout c'temps ? »

L'acueillit le bookmaker accessoirement barman, un bonhomme de haute stature qui malgré son allure bedonnante et ses yeux pétillants, n'avait rien d'un honnête homme.

« J'ai déserté, à croire, mais t'inquiètes pas, ma baguette ne s'est pas engourdie. »

Plaisanta Shevelin.

« A qui tu comptes botter les fesses, la louve ? Depuis tout ce temps, je te préviens que ta réputation a un peu faiblit, y a des nouveaux en plus de ça. Tiens regardes le type là-bas, Ombre mortuaire qu'il se fait appeler. L'est bon, mais p'tête bien qu'il est aussi orgueilleux pour utiliser un nom pareil. »

C'était un avantage de "La baguette agile", dans ce lieu personne ne déclinait son identité réelle. 'lee s'était faite appeler "la louve", non pas grâce à un don de prescience bien développé, mais par un malheureux concours de circonstance. Les qualités des loups n'étant pas à redire, Natalee avait penché sur ce pseudonyme qui lui allait à présent plus que bien, et qui avait cependant l'avantage de rester plutôt banal.

« Moui. Cependant tu m'en vois désolée, mais je ne compte me battre en duel que si l'on m'y invite gracieusement, ce soir. J'viens surtout boire un verre. »

« Et parier ! »

« Allons bon, qui tu me conseille, que je ne choisisse pas celui qui me fasse perdre en écoutant tes perfides conseils ? »


Après quelques plaisanteries, "La louve" finit par parier sur le fameux Ombre mortuaire qui venait de monter sur la large estrade qui tronait au centre de la grande salle et encadré, mais assez en retrait pour amenuiser les risques de se prendre un sort perdu - ce qui arrivait cependant - par les tables où se regroupaient les habitués où les curieux.
Hélas, alors que Shevelin s'était installée à une table vide en fond de salle, pas très loin de l'entrée, il s'avéra que l'Ombre mortuaire était plus prétentieux qu'assidu à la réputation qu'il avait commencé à se forger, car la miss perdit 5 gallions.


« Nom d'un lutin, quel imbécile, se faire avoir par un sortilège de langue de corne... »
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MessageSujet: Re: Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre   Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre EmptyDim 9 Déc - 5:14:33

Callista se retourna pour la cinquième fois. Et pour la cinquième fois il n’y avait personne derrière elle. Depuis qu’un mangemort avait réussi à tromper sa vigilance la jeune femme redoublait de prudence au point d’en être devenue paranoïaque. Elle s’était toujours cru prudente et discrète dans son double jeu mais l’un d’entre eux avait fini par découvrir qui elle était. Et l’avait bel et bien prise par surprise dans une embûche qui aurait pu lui être fatale. N’était cette chance inouïe.
Callista ne se faisait pas d’illusion. Elle s’était trouvée particulièrement médiocre confrontée à un réel danger, presque incapable de réagir. Totalement livrée à elle-même et sans le soutien d’un autre membre de l’Ordre elle s’était sentie perdue.
La guérisseuse se retourna pour la sixième fois et continua de marcher à pas rapides et raides dans l’étroite ruelle mal éclairée. Guérisseuse. C’était bien ce qu’elle était. Trop sensible, trop indulgente de quelle utilité pouvait-elle bien être à l’Ordre en pareille époque ? Etait elle seulement à la hauteur ? Ce mangemort savait. Il savait qu’elle appartenait à l’Ordre, il savait où elle travaillait et peut-être avait-il aussi découvert son identité ? Sans doute.


Elle se retourna pour la sixième fois sans vraiment regarder. Le cœur serré, Calli toucha la poche où était rangée la photo de sa famille. C’était stupide de la garder sur elle. C’était rajouter un peu plus d’incertitude et de danger sur les têtes de ceux qu’elles aimaient plus que tout et malgré tout. Cependant c’était eux qui lui donnaient le sentiment de se battre pour une cause juste. Bien qu’ils n’en sachent rien elle était sûre d’avoir fait le bon choix grâce à eux. Quel avenir aurait sa petite sœur dans un monde infesté par la haine et les préjugés ? Absynthe qu’elle n’avait pas encore revue depuis son arrivée à Londres.
Partie presque un an plus tôt pour l’Angleterre sa sœur lui avait en quelque sorte ouvert le chemin. Absy qui habitait l’Allée des Embrumes. Callista frissonna et se retourna pour la septième fois. Cette fois elle s’arrêta au milieu de la ruelle et resta immobile entre l’ombre et la clarté. Elle fixa sa silhouette noire sur le sol en réfléchissant.
Elle voulait protéger les siens mais comment dormir tranquille en sachant que sa cadette travaillait ici, vivait ici ? Comment leur père pouvait-il ne pas s’en inquiéter et sembler même la cautionner pour son initiative ? Elle n’avait pas eu conscience de l’insalubrité de l’endroit avant de venir rendre visite à sa sœur dans sa boutique. Callista s’était heurtée à une porte fermée et lorsqu’elle s’était renseignée autour on lui avait dit que «la petite devait encore travailler sur le terrain». Ce que Callista n’avait pas compris. Absynthe ne lui avait jamais parlé de cela au cours de ses rares visites ou dans ses plus rares lettres. Et maintenant elle n’avait qu’un simple rendez vous griffonné au dos d’une carte de visite qui lui disait de «passer» à «la baguette agile» vers 7h30. Il était déjà 7h45.

Après quelques volte face de plus la jeune femme trouva enfin le lieu. Une bâtisse misérable comme seul l’Allée des Embrumes semblait savoir en produire. Callista était même sûre de pouvoir prédire que la porte grincerait sur ses gonds lorsqu’elle la pousserait.

Criiiiiiiii

Gagné. A peine avait-elle fait un pas à l’intérieur du bouge que la lueur d’un sort jaillit à l’extrémité de la salle. Callista sortit sa baguette par un pur réflexe et un autre trait aveuglant illumina la pièce. Perplexe, la médicomage fixa l’extrémité de sa nouvelle baguette en bouleau, sûre et certaine de n’avoir rien lancée…Et pour cause. Au milieu de la salle se tenait une estrade où deux sorciers s’affrontaient à grands coups de sortilèges. Médusée et étourdie par le chahut qui régnait dans la place la jeune femme resta debout la baguette pointée vers le sol. Tout le monde y allait de son encouragement ou de sa menace et le son ne cessait de grimper parce qu’il fallait bien couvrir la voix du voisin.


*Mais pourquoi m’a-t-elle demandé de la retrouver ici au milieu de ces bêtes ?!*

Fronçant les sourcils elle réalisa qu’elle jurait dans la marée de robes noires ou grises. Le bleu ciel et les bordures crèmes de sa cape et de sa robe étaient pourtant des couleurs pastelles. Ici elles rayonnaient comme des soleils. Calli se détourna une main sur le front lorsqu’elle sentit un bras se glisser autour de sa taille. Et sans comprendre comment elle se retrouva serrée contre le torse d’un sorcier presque aussi large que haut. Le type bancal envoyait des vapeurs de Whiskey Pur Feu dans les narines de Callista juste à hauteur de sa bouche. Etant une non buveuse affirmée la médicomage se retrouva entêtée en même pas deux bouffée.

-Alors sweetie on aime les duels ? On veut parier ?

-Hein-hein ? P-parier ? *hip!*

*Oh non ! Pas ça ! Pas maintenant !*

Pas maintenant qu’elle avait besoin d’être crédible pour une fois ! Pas ce satané hoquet !

-Ah mais t’es une p’tite nouvelle toi !

Le type serra Callista un peu plus contre lui tandis qu’elle faisait de son mieux pour se dérouler.

-Heu… oui *hip!* c’est ça ! Veuillez m’excuser mais ma sœur doit m’attendre et…

-Ah! T’as une frangine ! Beh ça tombe comme qui dirait très bien paceque j’me sentais comme qui dirait un peu seul…

-Humph !

*Et moi je sens qu’on a comme qui dirait besoin d’une bonne purge ! Videntraille !*

Aussitôt l’étaux autour de sa taille se desserra et son homme s’élança à travers les tables et les chaises disposées autour de l’estrade. Il enfonça une porte située en bout de salle puis la claqua derrière lui avec la même précipitation.

*Et restes y !*

Chaque pas de plus l’exposerait à une nouvelle rencontre de ce genre. C’était du moins ce que venait de conclure Callista qui se décala vers la droite. Elle rasait le mur et gardait un autre type louche à l’œil. Tout en cherchant sa sœur de l’autre. Résultat son attention était diminuée de moitié. Son pied buta contre une chaise vide et la guérisseuse se retrouva assise à une table. Ses yeux arrondis par la surprise furent bientôt rejoint pas sa bouche qui forma un "o" parfait.

-Oh.

Dit-elle. Gênée elle replaça ses boucles noires derrière ses oreilles. Un geste machinal.

-Je suis navrée.

Quelque chose dans le visage de la jeune femme à sa table lui sembla pourtant familier et Callista interrompit son mouvement pour se relever. Elle était sûre d’avoir croisé ses yeux. Et plus important elle se rappelait où. Un regard mordoré au 12 Square Grimmaurd. La médicomage se rassit et croisa les mains sur la table. Son regard était concerné. Que venait faire un membre de l’Ordre ici ?
Et ta sœur ? Lui souffla une petite voix.
Qu’elle n’écouta pas.
Il devait s’agir d’une mission ou…peut-être pas. La guérisseuse tenta de chasser tous ses doutes de son esprit. Sans succès.


-Hum…C’est plutôt…mouvementé comme endroit…

[HJ = Je pense que sans s‘être parlées elles doivent se connaître de vue . Si ça ne va pas j’édite ^^]
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  • Natalee Shevelin
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MessageSujet: Re: Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre   Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre EmptyDim 9 Déc - 11:17:56

'Lee n'aurait pas dû parier autant. Certes, mais il fallait dire qu'il n'était pas évident de parier de faibles sommes à La baguette agile. Renfrognée, la sorcière s'enfonça plus profondément dans le dossier de sa chaise en croisant les doigts contre sa poitrine encore couverte de sa cape.
Cependant, se rendant compte de la chaleur extérieure, la louve finit par retirer son vêtement et l'accrocher au bord de sa chaise, ce qui n'empêcha pas les clients de marcher dessus lorsqu'ils passaient à proximité, mais qu'importait, plus on avait l'air dépenaillé, plus on se confondait avec le décor dans l'allée des embrumes. Et ce pseudo club ne dérogeait pas à la règle !

Quand elle se retourna, Natalee eut la surprise de voir une femme toute de bleu pastel vêtue, assise en face d'elle. Ses yeux jaunes en amandes s'agrandirent d'étonnement, tandis que l'autre sorcière elle-même ne semblait pas savoir comment elle avait attérit sur la chaise. Ce qui, d'ailleurs, ne surprit pas plus que de raison 'lee qui avait rapidement jugé la jeune femme sur la robe qu'elle portait. Celle-là n'était pas habituée à ce genre de lieux, autrement elle aurait sût s'habiller de façon moins "voyante" avant d'entrer à La baguette agile.

L'auror ne prit cependant pas la peine de le lui faire remarquer, se doutant bien qu'elle s'en était sûrement rendu compte seule, et se contenta d'examiner les traits de visage de cette supposée inconnue. Ses yeux perçants surlignés par ses sourcils bruns et fins scrutaient la demoiselle, donnant à 'lee un air de prédateur examinant un nouveau venu sur son territoire. En fait, si elle arborait une telle expression, c'était simplement parce qu'elle reconnaissait la femme. Elle se souvenait avoir vu ce visage pendant sa convalescence au square Grimmaurd.

Ne s'étant passé que quelques courtes secondes suite à l'apparition quasi magique de la membre de l'Ordre à sa table - comme quoi le hasard faisait parfois drôlement les choses - cette dernière s'excusa. Doucement, le visage un peu blafard de Shevelin se decrispa pour laisser apparaître un fin sourire qui adoucit l'expression de ses yeux d'or.


« Je vous en prie, il n'y a pas de mal ! »

Répondit-t-elle non sans chaleur.
*C'est intriguant ça... Que fais une membre de l'Ordre ici ?*

Sans le savoir, les deux jeunes femmes se posaient les même questions l'une sur l'autre. Cependant, Natalee ne posa aucune question à voix haute. La baguette agile n'était pas forcément un lieu bien fréquenté, d'où l'utilisation des surnoms et des capuches profondément rabattues sur les visages. Il était donc inutile d'imaginer poser une question directe dans cet endroit qui n'était pas à l'abris des oreilles indiscrètes, malgré l'ambiance bruyante qui y régnait presque constamment. Il ne fallait jamais tenter Grindelwald (ou le diable chez les moldus).

« C'est bien possible, mais je suis tellement habituée que je ne m'en rend plus vraiment compte. »

Répondit-elle en haussant machinalement la voix pour se faire entendre de celle qu'elle suspectait s'apeller "Calli" quelque chose.

« Je suppose que vous n'avez pas parié ? Si j'ai jugé juste, je vous recommande de choisir quelqu'un d'autre que ce type là-bas, Ombre mortuaire, plus vantard que redoutable. Je n'en aurai fait qu'une bouchée. Et trouvez-vous un surnom qui n'attire pas trop l'attention, si vous ne voulez pas être défiée. »

Continua-t-elle de sa voix enjouée et qui couvrait assez le brouahah ambiant pour parvenir au moins jusqu'aux oreilles de son interlocutrice. Elle eut un nouveau sourire ajouté à un clin d'oeil espiègle, avant de se tourner rapidement vers l'estrade de duel sur laquelle était en train de gémir un sorcier couvert de croûtes. 'lee grimaça, prise de pitié pour le perdant d'un duel qu'elle n'avait pas suivit avant de reporter son attention sur Callistalia, ou quelque chose comme ça.

« J'espère que vous ne prenez pas mal mes conseils, mais à vous voir je n'ai pas l'impression de vous avoir déjà rencontré ici. Mais entre femmes un peu de solidarité ne fait pas de mal. »

Espérant ne pas avoir été trop subtile pour s'être fait comprendre de la jeune femme, elle la scruta un instant d'un regard impénétrable, avant d'arborer une mine plus tranquille.
'lee était tout de même étonnée, elle n'avait presque jamais vu de membre de l'Ordre ici, hormis peut-être Mondingus, et encore, car ce dernier était trop couard pour prendre le risque d'être provoqué en duel. Celle-ci ne pouvait pas être en mission, pas ici. Natalee savait qu'une mission visant La baguette agile devrait automatiquement lui être remise, elle qui était connue, et même reconnue dans le lieu après les années qu'elle y avait passé pour gagner son pain.
Une autre hypotèse finit donc par germer dans l'esprit perspicace de la jeune Auror.


« Attendriez-vous quelqu'un, par hasard ? »

[HJ : Tout à fait, c'est parfait !]
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MessageSujet: Re: Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre   Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre EmptyLun 10 Déc - 23:23:33

Callista s’agita un peu sur sa chaise et finit par la rapprocher de la table. Puisqu’elle n’avait pas l’intention d’aller se promener entre les tables autant se mettre à l’aise. Si tant est qu’elle pouvait l’être dans pareil endroit. De toute évidence sa vis-à-vis n’était en rien gênée par le bruit et l’ambiance du lieu ce qui dénotait une certaine habitude. Ou alors elle savait le dissimuler mieux qu’elle. La guérisseuse essaya de remettre un air calme sur son visage. Le plus dur était de ne pas donner des petits coups d’œil derrière soi. Et sur les côtés aussi. Partout en fait.
Ses œillades lui furent au moins utiles à quelque chose puisqu’elle se rendit compte qu’elle était également une des seules à exposer son visage à découvert. Elle rabattit sa capuche sur sa tête, partagée entre un sentiment de sécurité et de gène enfantine. Elle se sentait moins visible, mais on lui avait toujours dit qu’il était malséant de ne pas se découvrir pour parler à quelqu’un. Et à vingt quatre ans son éducation arrivait encore à l’embarrasser.


« C'est bien possible, mais je suis tellement habituée que je ne m'en rend plus vraiment compte. »

Donc elle avait vu juste. Cette jeune femme connaissait bien l’endroit. Et sûrement très bien aurait dit Calli car pour elle il lui faudrait sans doute des années avant d’être sereine ici. Et elle ne comptait pas en faire son point de chute.
Elle pensait juste à se présenter mais son interlocutrice reprit la parole et la médicomage se retrouva pour ainsi dire dans ses petits souliers. Au point de ne pouvoir faire qu’un simple hochement négatif de la tête quand la membre de l'Ordre lui demanda si elle avait misé.
Au cours de ses missions pour l’Ordre elle avait été confronté à bien pire. Plus horrible serait le mot juste. L’endroit était sans aucun doute supportable par rapport à ses souvenirs d‘autres nuits. Pourtant avec si peu de mots la jeune femme, Lily ou Line se dit Calli, venait de la bombarder avec des glaçons.
Ses sourcils noirs se froissèrent comme du papier et des petites rides d’inquiétudes apparurent sur son front. Duel, pari, Ombre Mortuaire et surnom ?


-Un surnom ? Vous en avez un vous ?

Et des duels. Oui mais alors…

*Mais alors que vient fabriquer Absynthe dans ce bouge ?*

Tenta la petite voix de la lucidité. Callista fit une fois de plus la sourde oreille en se concentrant pour une pas perdre le fil en se laissant gagner par un sentiment désagréable qu‘elle n‘arrivait pas encore à nommer. Elle se laissa porta par la voix de sa collègue, ne voix légère et décontractée qui était agréable à entendre au milieu de tous ces bruits. Conversations, raclements de chaise et quelques fois des bris de verres.
La guérisseuse répondit par un petit sourire à son un clin d’œil. Les manières de la jeune femme la mettait assez à l’aise pour ne pas complètement serrer les lèvres sur ses dents. En fait elle trouvait malgré tout rassurant de ne pas être seule à attendre dans un espèce de club ou on pouvait être obligé de monter sur l’estrade simplement parce que sa tête ne passait pas. Et elle n’était pas sûre de bien passer dans le décors.


*Splendide. Tout à fait splendide. J’en connais une qui va devoir s’expliquer. Si je suis en état quand elle arrivera.*

Callista allait entamer une période de rumination mais dans la voix de la jeune femme en face d’elle une légère différence d’intonation eut sur la médicomage le même effet que si elle venait de rater une marche.
Ou bien son esprit fantasque lui agitait encore un foulard sous le nez ou bien ce que sa vis-à-vis lui soufflait était bien ce qu’elle croyait. Callista inclina la tête en signe de compréhension et son regard sombre croisa celui de miss "Shaveleen". Il y avait quelque chose dans ce regard. Là aussi elle n’aurait pu dire avec certitude quoi ou qui mais elle avait déjà vu ce "quelque chose" dans un autre regard. "Quelque chose" de prédateur sans être inquiétant. Franc et sans détour. Solidarité était bien le mot qui qualifierait un tel regard. Et Callista était de ce type de personnes peut-être trop naïves qui croyaient les gens sur ce qu'elle croyait lire à travers leurs yeux. En plus de voir un peu de bien en n‘importe qui, n‘importe quoi…


-La solidarité ne fait jamais de mal lorsqu’elle est réellement partagée.

Ces mots étaient dit en connaissance de cause. Sa méfiance découlait de sa trop grande confiance naturelle qui l’avait conduite à des déconvenues assez vexantes. Mais entre membres de l’Ordre il y avait comme un cran de sûreté. Peu importait les opinions personnelles ils étaient tous unis par la même cause. C’est-ce qui faisait leur force par rapport aux mangemorts dont la loyauté n’était cimentée que par la peur ou le fanatisme.

-Et ne vous en faite pas je prends tous les conseils avisés ! Vous avez visé juste je ne suis jamais venue ici ni dans un lieu qui y ressemble. Tout ce que vous pourrez me dire me permettra d’éviter un autre faux pas.

Callista avait parlé avec le sourire. Au sens littéral son faux pas précédent avait été plutôt bénéfique. Ce qui n’était pas une raison pour tenter le destin.
Ses traits s’altérèrent lorsqu’elle entraperçut le visage du perdant que l’on faisait descendre de l’estrade. Elle scruta la salle mais personne ne semblait vraiment se soucier de l’état du vaincu.


-Il n’y a pas de guérisseur pour jeter un contre sort ? Ils ne peuvent vraiment pas le laisser comme ça. Non ?

Quel genre de guérisseur ? C’était idiot. Une horrible sensation glaça les doigts de Callista qui rentra ses mains à l‘intérieur de ses manches.

-Ces duels par exemple…Il ne sont jamais…enfin…Les lois du Ministère s’appliquent ici aussi n’est-ce pas ? Ils ne se battent jamais à mort ?

Elle avait posé la question en ayant peur de la réponse. Vraiment ce n’était pas normal ! Elle commençait à croire que sa sœur n’avait tout simplement pas assez de jugeote pour se rendre compte du danger ou qu‘elle cherchait bêtement à s‘encanailler comme les autres petites écervelées de la noblesse. Ce qui ne collait absolument pas.

-Je…Oui. Ma sœur doit me retrouver ici. D’ailleurs je suis arrivée en retard et elle devrait déjà être là. Et je doute qu’elle ne m’ait pas vu…

Pas habillée comme elle était…Callista oscillait maintenant entre colère et inquiétude. Elle sortit les mains de ses manches pour croiser les bras.

-Mais elle à toujours été plus ou moins en retard. Peut-être m’a-t-elle oublié ? Ou il s’agit d’une blague d’un goût douteux pour me faire sortir de ma coquille. Elle trouve que je ne suis pas assez "en phase avec le monde réel". Elle aura pensé à un traitement de choc. Je suis sûre que je vais la voir arriver en se tenant les côtes de rire. J’en suis sûre.

Ce qui était un mauvais mensonge. Et comme elle savait ne pas être douée pour mentir la médicomage ne laissa pas de silence s'installer.

-Et vous ? Vous venez ici pour...?
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  • Natalee Shevelin
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MessageSujet: Re: Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre   Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre EmptyMer 12 Déc - 12:09:20

Une robe pastel, une voix douce et étonnée, bien coiffée, la pauvre "Callistalia" semblait débarquée tout droit d'une maison de bonne famille en comparaison au public de la Baguette agile, dont une majorité n'étaient que des rustres et des ivrognes typiques.
Même si ça n'était pas de gaieté de coeur, 'lee lança un premier flot d'informations nécessaires pour être tranquille dans le club sans laisser la pauvre jeune femme se remettre de son trouble. Ce n'était pas par sadisme, Shevelin n'était pas comme ça, mais elle allait directement aux choses nécessaires, ce qui avait l'avantage d'empêcher les autres de faire une bourde qui pourrait avoir des répercussions. Pas vraiment vache mais tout de même rieuse, Natalee eut un sourire amusé lorsqu'elle remarqua une mimique d'inquiétude apparaître sur le visage de la membre de l'Ordre.


« Oui j'en ai un, ici on m'apelle la louve. A votre tenue, je vous propose de vous appeler papillon, c'est tellement mignon que personne ne viendra tenter de vous toucher les ailes. »

Evidemment, vous voyez ce type là-bas, qui boit une bière brune en compagnie de son singe. Aussi haut qu'épais d'épaule, l'air noir et cousu de cicatrices ? Imaginez-le dire à un de ses collègues qu'aujourd'hui il avait vaincu un papillon... Voilà, vous comprenez la blague de Natalee maintenant.
Toujours aussi détendue, 'lee fit un petit clin d'oeil à l'adresse de la jeune sorcière qui parut se détendre assez pour lui adresser un sourire en guise de réponse.

Natalee se sentait bien, ce soir. Aussi idiot cela pouvait-il paraître, elle était rassurée de voir que son talent à rassurer les gens un peu paumés, n'y voyez aucun sens péjoratif mais juste la stricte vérité, rien qu'à l'intonation de sa voix et la profondeur de ses regards. C'était quelque chose qu'elle appréciait, transmettre un peu de chaleur humaine, le contact la revigorait toujours. Et depuis qu'elle s'était faite mordre, Lee Sky Unity avait craint de ne jamais plus dégager la même tranquilité et assurance qu'autrefois.
Parfois, en se regardant dans un miroir, elle avait même l'impression d'avoir perdu quelques expressions de visage qui s'étaient remplacées par d'autres qui, si elles y ressemblaient, avaient quelque chose de plus farouche, voir prédateur. D'après Remus, il n'en était rien et cela n'était qu'une fantaisie de son esprit à cause du traumatisme occasioné.

S'écartant de ses pensées, elle reporta son attention sur la jeune femme pour lui confier à demi-mots ce qu'elle savait de son identité. Devant la réaction de cette dernière, elle comprit qu'elle ne s'était pas trompé et un nouveau sourire éclaira les traits de son visage.


« Et bien je suis ravie de pouvoir vous être d'une quelconque aide, vous avez de la chance d'être attérit à ma table. Euh, et pour ce qui est des guérisseurs on en voit pas beaucoup ici ! Et non, le Ministère n'est pas vraiment au courant de ce qu'il se passe ici, où s'il est au courant, il ne préfère pas s'y interresser de trop près, tant qu'il n'y a pas d'incidents trop... regrettables. »

Non, il n'y avait jamais de décès, bien qu'il avait parfois été moins une, Spike, le patron, savait très bien gérer les débordements qui pouvaient avoir lieu dans son club avant que les limites ne soient franchies.
Enfin, en parlant de table, 'lee se rendit compte qu'elle n'avait toujours pas commandé quoi que se soit à boire. Enfin, ça n'était pas encore le moment de s'en préocuper et elle s'interressa plutôt à ce qui avait poussé Calli quelque chose à s'inviter dans un lieu qui ne lui était pas familier.
Elle apprit que sa soeur lui avait donné rendez-vous ici, et qu'elle ne semblait pas non plus lui avoir précisé quel était le genre de la maison. Ca n'était pas vraiment malin, mais 'lee s'abstint de tout commentaire.
Sérieuse, elle regarda la membre de l'Ordre croiser les bras et écouta la suite de ses explications qui semblaient aux oreilles de l'Auror un peu nerveuses. Sûrement cherchait-elle à se rassurer et par délicatesse, la louve n'insista pas.


« J'espère pour vous qu'elle ne vous aura pas posé de lapin. En attendant, peut-être désireriez-vous boire quelque chose ? Spike a un très bon vin de la cuvée des gobelins. Ou peut-être préfèreriez-vous un lagon du phénix, mais ce serait peut-être un peu fort et il vaudrait mieux que vous gardiez l'esprit clair ici. »

Elle eut un petit rire amusé et installa ses bras qu'elle croisa sur la table. Une auréole noirâtre tachait le bois brun et d'un geste distrait, elle en caressa le contour du bout de l'ongle. La demoiselle "Morda" lui demanda alors ce qu'elle faisait dans un tel lieu, et elle redressa son regard jaune, presque doré sur elle en se détournant de son activité un peu dérisoire.

« Oh moi... Je venais me refamiliariser avec le club que je squattais pendant ma jeunesse. Non pas que je suis vieille ! Elle eut un nouveau rire, léger mais franc, mais ça faisait des années que je n'y avais plus mi les pieds. Je suis une excellente duelliste, je venais donc ici pour gagner de quoi manger. Ce soir, je ne suis pas venue pour me battre mais seulement pour voir quelques nouvelles têtes qui pourraient être interressantes. »

Effectivement, être au courant de l'actualité de l'allée des embrumes se faisait de plus en plus important pour la jeune Auror. Dans ce lieu malfamé, on savait bien plus de choses sur les habitudes des autres où sur les rumeurs les plus noires, et dans sa mission pour venger Whitman, 'lee avait besoin de se tenir au courant.
A cette pensée, la lueur joyeuse de son regard s'assombrit, mais elle fit un effort pour ne laisser rien de plus paraître sur son trouble.
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MessageSujet: Re: Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre   Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre EmptyJeu 13 Déc - 20:56:15

HJ : Voilà l’adorable petite sœur fraîche comme une fleur. sunny

Un bruit de talon précipité se répercutait en écho dans les rues. Si les sorciers avaient eu un minimum de connaissance en armerie moldue le son aurait pu être comparé aux rafales d’une mitraillette. Une petite silhouette zigzagante courait à perdre haleine dans les ruelles mal éclairées comme si sa vie en dépendait. Et pourtant il n’y avait pas de diable à ses trousses. Pas même Lord Voldemort qui devait être très occupé de son côté par ses plans de domination du monde magique pour perdre son temps à effrayer les jeunes filles le soir venu. En vérité notre silhouette miniature était euphorique.
Sa soirée s’était on ne peut mieux passée et pour une fois cela faisait du bien ! Tellement bien passé en fait que la jeune femme avait pris le temps de fêter copieusement le profit de cette journée de manière arrosée. Peut-être un peu trop…La forme encapuchonnée buta sur un pavé déchaussé et se retrouva à embrasser un mur barré d’affiches. Secouée par un rire irrépressible qui fleurait bon le vin de table elle s’écarta d’une longueur de bras pour détailler le mur comme si elle ne l’avait jamais vu. Et pourtant le coin lui était familier. Les affichettes se trouvaient surtout être des réclames et des petites annonces plus ou moins douteuses. La silhouette passa une main gantée et lascive sur les annonces aux écrits mouvants et en arracha une d’un coup sec toujours secouée de rire.


Pliant maladroitement son bout de parchemin jauni elle amorça un demi tour chancelant sur ses bottines à talon haut qui lui faisaient gagner quelques précieux centimètres. Et donc plus de sérieux et de crédibilité. D’un pas plus tranquille elle traversa la ruelle en diagonale pour monter au perron de la Baguette Agile. Là où elle devait rencontrer sa futur employeuse. Misses Allsopp ou un nom dérivé. De toute façon les pensées d’Absynthe dansaient une joyeuse sarabande où des bourses fourrées de Gallions côtoyaient des coffres remplis de pierreries jusqu’à ne plus pouvoir fermer. A moitié penchée sur la poignée de la porte grinçante la jeune femme fit ses premiers pas dans l’antre.

Comme d’habitude : des vapeurs d‘alcool, de la fumée d’herbe qui n’était sans doute pas du tabac et l’estrade au centre. Cette chère estrade qui lui avait bien souvent permis de se nourrir au tout début de son arrivée à Londres. Quand elle était encore sans relation et donc sans défense. Syn appréciait de nombreuses choses et les jeux d’argent en faisait partie. Surtout lorsqu’ils étaient truqués. De son fait elle n’était monté qu’une seule fois sur cette estrade. Les duels n’étaient pas sa spécialité étant donné que le lançage "à froid" de sorts ne lui réussissait pas. Pour qu’elle fasse des ravages miracles il fallait vraiment biiiien l’énerver. Et le dernier qui s’y était risqué dans ce repère de crapules s’était retrouvé le visage lacéré comme si une manticore avait tenté d’ajouter sa tête à son menu. En tout: même pas cinq secondes de combat, une performance rarement égalée. Un sortilège made in Syn qui avait marqué les esprits. D’où le surnom de "Griffe".
Et depuis il fallait avoué qu’on la laissait tranquille. Le patron lui en voulait encore d’avoir repeint le ring couleur sang et puis avec le genre de personne radicale comme elle les mises n’avaient pas le temps de monter que tout était déjà bouclé. Pas de spectacle.


*Now where she can be…huhu..* drunken

Syn croisa les bras comme si ce simple geste allait faire apparaître son contact. Lys Noir. Poétique. Un surnom qui annonçait la mante religieuse…Absynthe la savait blonde ce qui ne l’avançait à rien étant donné qu’ici presque tout le monde cachait son visage. Elle aussi du reste. Par habitude mais elle s’en fichait.
Elle avança de quelques pas entre les tables lorsqu’elle sentit qu’on brassait du vent à côté d’elle. Comme un hibou qui passerait en vol de rase motte à proximité de son visage. Par réflexe elle rentra la tête dans les épaules ce qui n’empêcha pas l’objet de fondre droit sur elle et de baisser sa capuche mettant à jour son visage et ses cheveux noirs. Absynthe leva les bras pour "virer" illico presto ce qui pouvait bien prendre ses épaules pour perchoir mais un ruban de fourrure ressemblant à une queue de chat s’enroula autour de sa tête à hauteur de son nez. Et Syn se retrouva femme à moustache. Deux petites pattes recouvertes d’un pelage brun s’accrochèrent à ses doigts et un visage simiesque se frotta contre sa joue.


-Heyyy ! Pookie ! cheers

Toute joyeuse Absy gratouilla le menton du petit singe qui lui répondit par des exclamations appréciatrices. La jeune femme rencontra une table sur son chemin et s’y assit allégrement le singe toujours autour du cou.

-Tu peux lever tes fesses de ma table là ?

Le genre de phrase dit sur le ton auquel il vaut mieux obéir de suite pour sa santée mais qui n’a vraiment aucun impact sur vous lorsque vous êtes bourré. Absynthe gloussa sans faire mine de descendre de son perchoir.

-Oh pardon monsieur.

-Tu te fous de moi ?!

-Oh pardon madame.

Et le gloussement repartit de plus belle. La jeune femme eut un mouvement vague de la main et renversa la chope de la madame musclée d’un geste tout à fait délibéré. La mixture épicée répandit son contenu sur la table et avant que l‘autre ait pu faire quoi que ce soit Syn avait déjà fait le tour d‘une autre table. Le singe sauta de ses épaules avec un cri strident et l'occultiste se baissa juste à temps pour éviter une chope qui alla trouver une autre cible un peu plus loin. Laquelle se retrouva le museau dans son broc. Une dispute commença entre les deux, d’abord séparés par trois bons mètres puis l’un sur l’autre à s’empoigner et à hurler encore plus fort.
Syn se tenait les côtes de rire près du mur de l’entrée l’endroit stratégique pour voir tout ce qui se déroulait dans la salle. Finalement les deux querelleurs montèrent sur l’estrade sous les acclamations et Absynthe se retrouva une autre table où s’asseoir. Les pieds sur une chaise elle se fit un plaisir de les siffler avec le reste des clients.


*Bon c’est pas tout ça mais où qu’elle est ma veuve noire là…*

Pivotant sur sa table elle se retrouva face à…

-CALLISTA ?!

Dessoulée sur le coup Absynthe enfonça sa tête sous son capuchon mais il était un peu tard pour chercher à se cacher. Même si elle voulait prendre la fuite Callista était trop proche pour ne pas l’avoir reconnu. Et sa sœur était loin d’être sourde surtout à un tel niveau de décibel.

*Mais qu’est-ce qu’elle fiche ici celle la ?! Et puis qu’est-ce qu‘elle fabrique avec elle ?!*

Absynthe fronça le nez et s’avança vers la table toute la frustration de ce pauvre monde sur les épaules. Mais oui Calli était bien assise avec celle qu’ils appelaient la louve. Qui en passant lui avait déjà fait gagner un peu d’argent.
Ce pourrait-il que sa sœur la prenne en filature maintenant ? Ou alors elle n’était pas qu’une pimbêche trouillarde et stressée en fin de compte ? Sa Callista serait-elle finalement autre chose que ce qu’elle semblait être ?


*Ça serait de famille, hein.*

Mais non. Rien qu’à voir sa petite robe et son air effacé c’était définitivement non. Et que dire maintenant ?

-Tu t’es perdue ? mad Demanda-t-elle d’un ton un peu trop abrupt en prenant appuie de ses poings sur la table. Je veux dire…tu es là pour le travail ? , se reprit-elle en s’efforçant de paraître soucieuse.
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MessageSujet: Re: Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre   Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre EmptySam 15 Déc - 4:57:59

La louve ? Et elle serait un papillon ? Pourquoi pas. Ce n’est pas comme si se faire une réputation à la Baguette Agile avait une quelconque importance pour elle. Une fois sa sœur retrouvée elle ne comptait pas y revenir sauf si impératif. Et Line…

*Non ce n’est pas ça ! Mais qu’est-ce que tu peux bien faire pendant les réunions ?*

…Enfin, Line avait prononcé la formule magique. Celle de la tranquillité. Sa vie était déjà bien assez mouvementée par nécessité et elle ne voyait pas l’intérêt de rajouter «un peu de piquant» à ce qui n’en manquait pas. Callista haussa vaguement les épaules. Pourvu qu’on la laisse tranquille.

-Va pour papillon alors.

Si avec un surnom comme ça on en arrivait à vouloir lui créer des problèmes…D’ailleurs à propos de surnom… qu’avait bien pu faire son interlocutrice pour s’attacher celui de Louve ? Elle repensa à ce côté prédateur qu’elle avait senti et qui semblait inscrit sur son visage. Ils n’auraient pas pu mieux choisir pour la nommer. S’en était presque troublant de constater à quel point miss « Shaveleen » s’était imprégnée de ce pseudonyme qui lui collait véritablement à la peau. Pour un peu Calli se serait étonner de ne pas la voir flairer les divers odeurs de fumée ou même de se gratter derrière l’oreille avec son pied.
Un léger gloussement remonta le long de sa gorge à la vision de la jeune femme en pleine séance de grattage canine mais Callista ne le laissa pas s’échapper sans pouvoir dissimuler son sourire. Ce n’était pas véritablement de la moquerie. C’était juste que s’aurait été…si naturel de la voir faire !


*Un peu comme m. Lupin. Pauvre homme ! C’est vraiment regrettable ce qui lui est arrivé !*

Émue par le fardeau qu’était le sien la médicomage sentit passer toute envie de rire. L’histoire tragique de m. Lupin n’était un secret pour personne à l’Ordre du Phénix mais tous avait la discrétion de faire comme s’ils n’étaient pas au courant ou bien d’en plaisanter pour en alléger la gravité. Ce qui ulcérait et désolait Callista n’était pas tant le «petit problème de fourrure» de Remus. Cette maladie était horrible certes, mais certainement pas honteuse ! Et pourtant elle s’était laissée dire qu‘il avait du quitter l‘école de sorcellerie de Poudlard à cause de sa condition de Loup-Garou. Sans considération pour ses talents ni pour son abnégation admirable. Les gens comme lui avaient besoin de soutient. Pas d’être montrer du doigt comme des proscrits qui n’avaient pas leur place parmi les humains.
Et puisqu’on parlait de proscrit, à en croire sa vis-à-vis elle n’était pas loin d’être une pionnière en inaugurant la grande première d’un guérisseur à la Baguette Agile.


*Ce serait bien utile pourtant…*

Le fait qu’il n’y ait jamais eu de mort à déplorer ne voulait pas dire qu’il n’y en aurait jamais ! Cependant elle n’était pas là pour ça. Même si la médicomage devait lutter contre son instinct et sa formation si elle ne voulait pas se lever et aller ausculter tous ceux qui descendaient de cette maudite estrade. Une véritable provocation pour elle. Surtout qu’Absynthe n’avait toujours pas pointé le bout de sa baguette dans ce repère trop bruyant.

-Et aussi...Je repensais à Ombre Mortuaire. J'imagine que c'est le genre de sobriquet qui constitue la moyenne de l'établissement. Que font tous ces gens à part se battre ?

Des cris encore plus forts éclatèrent quelque part dans la salle et Callista plissa légèrement les yeux comme si elle allait occulter la soudaine agression sonore. Elle vit un homme et une femme s’empoigner pour finalement grimper sur l’estrade.

*On se croirait dans une cours de récréation peuplés d’enfants turbulents ! L’air mignon en moins.*

-Espérons. Heu…Comment ?

La jeune femme dut s’avouer un peu perdue devant ses divers noms de boissons. Callista n’avait d’ordinaire pas l’habitude de boire quoi que ce soit de plus fort que de la liqueur de fée en période de fête. Et du jus d’œillet le reste du temps. Mais après tout un seul petit verre n’allait certainement pas la tuer. Et bien qu’elle ne s’en remette pas à l’alcool pour raffermir son courage ce même petit verre pourrait bien l’aider à se sentir réellement plus à l’aise. Elle tressaillait presque à chaque son un peu trop agressif et trop près d’elle.

-Je vais essayer le vin que vous me recommandez je crois.

Annonça-t-elle d’un ton prudent. Le seul nom qui lui revenait en mémoire était celui du Rhum TripleFlamme surnommé le Magyar enflammé. La boisson préférée de son frère mais qui avait très peu de chance de la laisser en vie. Y tremper les lèvres une fois et les sentir se dessécher lui avait suffit.
Elle pianota de ses doigts sur le bois taché et noueux. Ses sourcils se haussèrent en arc de cercle au discours de Line.


*Naphtaline ? Non certainement pas. Mais tu t’en rapproches.*

Ainsi donc la jeune femme aux yeux mordorés avait déjà combattu. Ça Calli s’en serait doutée. On ne pouvait obtenir le surnom de Louve que si l’on avait fait démonstration de ses talents. Ce n’était pas comme Souris ou Papillon qui n’avaient d’autre vocation que de se faire oublier.
Par contre la médicomage se sentit un brin honteuse. «je venais donc ici pour gagner de quoi manger» avait dit l’autre. C’était toujours cette même gêne qu’elle ressentait lorsqu’elle se retrouvait en présence de quelqu’un qui n’avait pas eu la même chance qu’elle. Callista était de Sang Pur et elle aurait pu avoir quatre estomacs à elle toute seule avec la profusion de plat en pagaille qu’elle trouvait à sa table. Jusqu’à récemment ses parents, et surtout sa mère, avaient vécu dans l’excès. Puis toute cette profusion avait cessé brusquement. Une prise de conscience ou bien…
Elle ne savait pas vraiment si c’était l’évocation de sa «jeunesse» qui avait rembrunie sa collègue ou si elle projetait son propre malaise sur elle. Callista tenta un sourire courtois…


"-CALLISTA ?! "

…qui se changea en une bouche ouverte sur l’email de ses dents. Sa sœur était bien là en fin de compte ! Elle tourna vivement tête et buste vers elle. Une boucle de cheveux s’accrocha au coin de sa bouche et elle la remit en place au moment où Absynthe rabattait sa capuche sur son crâne. Toute l’attitude de sa cadette lui faisait penser à une coupable prise en faute. Et surtout elle avait l’air proprement sidérée de voir sa sœur ici. Aurait-elle donc oublié le rendez vous qu’elle avait elle-même écrit ?
L’aînée des Morden fronça les sourcils en regardant Absynthe s’avancer vers leur table. Puis cligna deux fois des yeux devant la question de sa sœur trop surprise pour remarquer le ton employé. Elle balbutia une suite de mots l’esprit tout sauf clair. Comme si un sortilège de confusion venait d‘être lancé sur leur petite tablée.


-Mais…mais non voyons…c’est toi qui…si c’est une blague elle n’est pas du meilleur goût ! C’est toi qui m’a demandé de venir ici ! Tu ne te souviens pas ?

Quelque chose n’allait vraiment pas. Elle fixait sa sœur son expression à mi chemin entre l’incrédulité et la réprobation.

-C’est ma sœur !

Précisa-t-elle du ton de celle qui vient de voir passer Dumbledore sur un Eclair de Feu. En même temps elle se tourna vers Natalee et oubliait, sidérée qu'elle était, qu’enfin elle venait de trouver le bon prénom.
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MessageSujet: Re: Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre   Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre EmptySam 15 Déc - 18:02:03

Callichose ('lee n'avait pas réfléchit plus longtemps au prénom qu'elle devait porter) avait donc accepté de se faire appeler papillon et c'est non sans amusement qu'après un léger coup d'oeil, Natalee en avait conclut que celà lui allait plutôt bien.
S'ensuivit quelques explications et paroles détournées, et quand la jeune femme apprit qu'il n'y avait aucun guérisseur pour se charger des blessés, elle sembla s'en inquiéter. Face à son minois crispé, 'lee haussa négligemment les épaules. Bah, ceux qui venaient ici et cherchait la bouse s'avaient à quoi s'attendre ! Il était grands après tout et puis Sainte Mangouste n'était pas si loin... enfin s'ils pouvaient encore se déplacer, ça ne faisait pas trop loin.
Son interlocutrice lui demanda ce que faisaient les gens à part se battre et Shevelin fut surprise par la question. Les sourcils haussés, elle regarda un instant "papillon" et eut un sourire qui, s'il n'avait rien de moqueur, semblait tout du moins compatissant. Cette jeune femme n'avait vraiment rien à faire ici...!


« Il parient, ils boivent, ils se chamaillent et ils font du troc quelques fois. »

Qui n'était d'ailleurs lui non plus pas légal, mais ça n'était plus la peine de le préciser !
Alors que le sujet de la soeur fut abordé, Natalee souhaita au papillon que sa soeur ne lui ait pas posé de lapin. D'ailleurs, elle se demanda qui pouvait bien être sa soeur, la connaissait-elle ? Etait-elle de l'Ordre ? Mais encore, lui ressemblait-elle ? Cela, elle s'en étonnerait, autrement elle n'aurait jamais donné rendez-vous dans un endroit pareil à la demoiselle !
Enfin, elle verrait bien en temps voulut, et s'occupa donc à proposer à boire à Callistalia qui eut l'air un peu perdue. Pas étonnant, elle ne devait pas boire non plus. Cependant, elle accepta un verre de vin et un sourire agréable éclaira le visage blâfard de Natalee. Elle se retourna en direction du bar et siffla un grand coup, deux doigts dans la bouche.


« Ouais, j'arrive ! »

Entendit-on au loin, la voix quelque peu mêlée au brouhaha ambiant. Quand elle se remit confortablement en place sur sa chaise, Callitruc lui demanda ce qu'elle faisait dans un lieu pareil et Natalee lui expliqua qu'elle avait déjà remporté pas mal de duels et après un temps d'absence, cherchait à voir quel genre de nouvelles têtes pouvaient se pointer à la Baguette Agile.
Le papillon avait dû sentir quelque chose dans son regard qui s'était un peu éteint, car elle eut un sourire aimable, mais qui avait cependant quelque chose en plus que 'lee ne parvint pas à capter. En effet, son esprit était partit vagabonder sur le sujet de sa présence ici. Encore une fois, elle sentait qu'elle allait repartir la tête vide de toute informations et cela ne l'enchantait pas.

Avant que la conversation ne se ré-engage, Spike et son sourire arrivèrent à leur tablée et Natalee se tourna vers lui.


« Spike, je te présente papillon, amène nous deux verre de la cuvée des Gobelins, ça sera sur ma note. »

« Papillon... Héhé, aussi impressionant que le Doxy qui a trouvé logis dans... Enfin peu importe, j'vous ramène ça mes mad'moiselles ! »


Spike et la louve échangèrent un sourire avant qu'il ne reparte en direction de son bar mais avant que 'lee n'ait le temps de faire un commentaire, une voix plus forte que les autres troublèrent les oreilles de la lycane qui se tourna, intrigué, vers la provenance du cri.
Elle vit une femme débouler à leur table. Quand elle prit la parole en faisant vibrer la table sous ses poings, Natalee respira une bouffée d'alcool qui provenait tout droit de la bouche de ce qui, selon toute logique, était la soeur de la demoiselle en bleu. Le contraste était frappant et Natalee s'en amusa en regardant successivement Callista (maintenant elle était sûre de son prénom, forcément) et la nouvelle venue.
Apparemment, la soeur avait oublié qu'elle avait donné rendez-vous à la membre de l'Ordre qui bégayait des explications avant de s'indigner si cela était une blague. Un sourire aux lèvres, Sky Unity appuya son coude sur le dossier de sa chaise au moment même ou Callista expliquait qu'il s'agissait de sa soeur, comme si Natalee avait eu besoin de cette explication.


« Ca, je m'en doutais un peu. »

Répondit-elle sur un ton railleur.
Elle observa plus intensément la soeur et fut frappée par son attitude et par l'intonation de sa voix. Elles lui rappelaient quelque chose, mais ne parvenait pas à se souvenir quoi.


« Désolée d'interrompre vos retrouvailles, je me présente : la louve. Tu m'dis quelque chose, à qui ai-je l'honneur ? »

Lui demanda-t-elle sur un ton sympathique, tandis que ses yeux jaunes pétillants étaient toujours braqués sur elle.
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MessageSujet: Re: Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre   Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre EmptyDim 16 Déc - 16:07:22

"-Mais…mais non voyons…c’est toi qui…si c’est une blague elle n’est pas du meilleur goût ! C’est toi qui m’a demandé de venir ici ! Tu ne te souviens pas ?"

-Mais je n’ai JAMAIS fais ça !!!

Il aurait vraiment fallu qu’elle soit totalement ivre pour faire un truc aussi stupide ! Ivre…Stupide.

*Sang de Gorgone !*

Absynthe tapa du poing sur la table. Elle le savait qu’elle aurait dû s’arrêter après le onzième toast ! Elle était tellement béate et saoule qu’elle avait mélangé les hiboux en envoyant deux messages : un à sa sœur. L’autre à son contact.
Si seulement elle avait eu ses propres volatiles à disposition jamais elle ne se serait trompée. Deux hiboux noirs, en état d’ivresse, c’était pire que des jumeaux. Donc Lys Noir avait reçu le message pour Callista qui lui notifiait de ne pas chercher à la voir et qu’elle se déplacerait à Ste Mangouste un de ces soirs après la fermeture de sa boutique….Toujours chanceuse dans son malheur la sorcière avait au moins la consolation d’être restée formelle dans son invitation à venir la rejoindre à la Baguette Agile. Maintenant il lui fallait une excuse.


« Désolée d'interrompre vos retrouvailles, je me présente : la louve. Tu m'dis quelque chose, à qui ai-je l'honneur ? »

Syn jeta un coup d’œil en coin vers la distraction bienvenue/malvenue. Elle aurait le temps de trouver une justification pour le message envoyé à sa sœur par erreur. Et de l’autre la reine des canidés sauvages allait sûrement rajouter une couche de problème en la ramenant.


*Dix sur Dix. T’es vraiment un as toi.*


En temps normale Absy aurait tout nier en bloc « Oh non c’est impossible je ne suis jamais venue ici », mais des bulles de champagne "Merry Sprite" pétillaient encore dans sa cervelle. A elles seules elle n’auraient pas été bien dangereuse sauf qu’associées à la sangria Lingua de fuego l’effet devenait catastrophique. Elles lui disaient de se foutre de tout. Et de sa sœur la première. Pourquoi leur résister ? Parce que la vision subite de son aînée lui avait fait l’effet d’un électrosort et que sa raison aussi minime soit elle avait repris un peu les commande de ce corps drapé de noir.

Ses poings commencèrent à s’incruster sur la table mal rabotée et elle changea la position de ses mains en s’accrochant au rebord, comme si elle s’apprêtait à renverser cette même table. Le plus cliché et inévitable début d’une rixe de taverne. Absynthe gloussa tout bas et surtout toute seule à ce souvenir ramené par une des petites bulles. C’était inouï, partout où elle passait elle arrivait à créer du mouvement.


*Aaaah ? J’te dis quelque chose ? Si la syntaxe bat la mesure de l’esprit vous y créerez des oublis.*

- Hihi !

Avec son petit sourire de pixie la sorcière fit le tour de la table et se laissa tomber sur la chaise entre sa sœur et miss Louve. Elle observa tour à tour Calli et Louve avec le plus grand sérieux. A la voir on s’attendait à ce qu’elle annonce le nouveau décret ministériel sur l’épaisseur des fonds de chaudron.

-Je ne suis pas soûle vous savez ? Breeeeeef ! Mon petit nom ici c’est Griffe et moi je ne vous demanderais pas le votre parce que je le connais déjà.

Hem oui, avec les petits quiproquos vénéneux qu’elle avait sortis à un lointain parent parce qu’elle était incapable de reconnaître l’air de famille elle avait fait l’effort de devenir visagiste. Elle qui s’intéressait si peu aux gens…Tellement visagiste en fait qu’elle reconnaissait un petit air de déjà vu à la louve qui allait hors des murs de la Baguette Agile.
L’alcool lui embrumant encore la vision, la sorcière fit faire de drôles de mouvements à ses yeux pour essayer d’obtenir un cadrage plus précis du visage de la miss.


-Vous ne seriez pas de la famille de ce type étrange avec des yeux fluorescents là ? Celui qui a des dents de requin et qui se trimballe partout avec des morceaux de viande crue dans ses poches ? Faut dire qu’il y a de la place, il n’a jamais une noise vaillante…

Elle jeta un regard à Calli derrière une mèche de cheveux qui s’échappait de son fantôme de chignon plus que lâche. Il allait bien falloir lui parler à un moment ou à un autre…C’est alors que la distraction revint lui sauver la mise. Bienvenue/Malvenue. Le patron de l’endroit rappliquait vers leur table deux breuvages à la main. Syn se scotcha son plus grand sourire sur le visage les genoux contre la table et ses talons contre sa chaise inclinée vers l’arrière.

-Et voilà mes mad'moiselles c’est…pourquoi tu t’crois obligée de sourire comme ça toi ?

-Mais c’est mon doux esprit de contradiction mon vieux grincheux ! Very Happy

Sans se soucier de la mine renfrogné du patron Absynthe attrapa le verre de Calli dès qu’il eut touché la table et y trempa les lèvres pour y prendre une petite gorgée en fixant le dos de Spike aux épaules roides. Le truc géantissime avec ce genre de type c’est qu’on savait directement et avec précision leur degré d’antipathie pour vous. Et lui il lui en voulait encore ou il avait eu des problèmes avec le seul membre de sa famille qui vivait à Londres, ou alors il n’aimait simplement pas ce qu’elle faisait. L’hôpital qui se fout de la charité en somme. La jeune française n’était pas la pire ici. Elle n’avait pas encore eut le temps.
Elle grimaça à la première gorgée. C’était d’un fade ! C’était vraiment de la vinasse à moins qu’elle ne se soit anesthésié le palais avec tous les cocktails qu’elle avait essayé…


-Mouais c’est coupé avec de l’eau. Tu peux boire sans danger sœurette, fit-elle en glissant le verre à sa sœur.
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MessageSujet: Re: Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre   Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre EmptyMer 19 Déc - 5:14:16

-Mais je n’ai JAMAIS fais ça !!!

Et Callista avait beau chercher elle ne voyait rien de suspect dans le comportement d’Absynthe qui puisse trahir un mauvais coup. La seule chose qui créait un hic hormis le fait de la voir ici était les exhalaisons chargées d’alcool. Elles l’entouraient comme un petit nuage invisible et les narines de son nez frémirent légèrement en rencontrant cette fragrance.
Voilà qu’Absynthe se saoulait comme leur frère ! Ce qui était excusable chez un jeune homme tel que Valerius, épris de liberté et totalement insouciant l’était bien moins de la part d’une jeune fille ( oui je sais les vieux principes ). Au moins sa cadette ne se prenait-elle pas encore pour un Boullu et ne se roulait elle pas en boule...
L’autre chose vraiment surprenant était que Natalee disait la connaître. Au moins de vue. A moins qu’elle ne se trompe cela voulait donc dire que Syn était une familière de l’endroit ? Ou peut-être la louve ne la connaissait-elle pas par la Baguette Agile ? Calli attendit une réponse de la part de sa cadette mais la jeune fille se mit à glousser sans rien dire.


La médicomage la regarda faire le tour de la table la désapprobation dans le regard mais aussi l’inquiétude. Absynthe n’avait pas l’habitude de boire. Et l’idée qu’elle ait traversé l’Allée des Embrumes en état d’ébriété n’avait rien de très rassurant. Callista frémissait en imaginant ce qui aurait pu lui arriver. Sa sœur se croyait-elle toujours à la maison, à courir libre dans les jardins et les bois environnants ? Absynthe avait tout de la proie facile et encore plus, tentante. Qu’elle sorte le soir n’avait déjà rien pour apaiser Callista. En fait elle n’appréciait pas davantage le fait qu’elle vive dans ce quartier malfamé et misérable. Le besoin poussait bien souvent les hommes aux pires exaction. Une femme y était plus exposée d’autant plus lorsqu’elle avait la beauté de sa sœur.

L’ivresse de sa sœur l’aurait toutefois presque fait sourire par sa gaieté et ses attitudes cocasses. Si elle n’y avait pas sentit une pointe de moquerie. Mais n’était-elle pas excusable justement parce qu‘elle n‘était plus au fait de ce qu’elle faisait ? Amusante et irritante à la fois.
Callista fronça les sourcils et suivit l’échange entre la louve et sa sœur. Finalement une partie de ses interrogations y trouvaient des réponses. Absynthe était déjà venue ici, au moins quelque fois, et elle avait hérité d’un drôle de surnom. Loin de l’inoffensif Papillon il évoquait plutôt les jungles du Bengale et leur population de fauves sanguinaires.


*Callista arrête un peu ! Tu vois Absy sur cette arène ?*

Evidemment que non ! Toutefois elle était curieuse.

-Griffe ? Pourquoi ça ?

Et ce n’était pas du luxe d’espérer que sa sœur réponde de façon cohérente. Car elle semblait bien "partie" . La guérisseuse battit par deux fois paupières.

-Mais qu’est-ce que tu baragouines Abs…Griffe ? De la viande crue dans ses poches et des yeux lumineux ? Hahaha !

Enfin un rire insouciant ! Cette fois une véritable expression de légèreté se déposa sur le visage de Callista. A force de lecture Syn avait développé une imagination…qui pouvait aller très loin parfois. Enfant elle racontait sans cesse des histoires abracadabrantes qui surpassaient de loin les Contes de Beedle le Barde par leur fantaisie.
Mais bien sûr lorsque que Callista avait une inquiétude celle-ci ne la lâchait pas avant d’avoir été remplacé par une autre. Et pour le moment la non invitation de sa sœur était en tête de liste.


-A propos S…Griffe…

Mais une voix grave couvrit la sienne et en voyant revenir le patron l’aînée des Morden fit un signe discret à sa sœur pour qu’elle s’assoit correctement. Mais celle-ci souriait de tout l’émail de ses dents qui n’avait jamais paru aussi…présent. Callista resta perplexe devant l’échange qui s’ensuivit et ses joues rosirent légèrement. Elle éprouvait un peu d’embarras pour le comportement de sa sœur mais elle ne pouvait rien y faire à moins que…

*Bien sûr ! Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt !*

La jeune femme sortit sa baguette quand sa bonne conscience la rappela à l’ordre. Avec l’intervention vocale de sa sœur elle n’avait pas eu l’occasion de remercier Natalee…

*Mais ça y est !*

….pour lui avoir offert une consommation.

-Oh, je me rend compte que je ne vous ai pas remercié pour le v…

Commença Callista en suivant de ses yeux cobalts le chemin de son verre le long de la table pour atterrir contre les lèvres de sa sœur.

-…erre.

"Mouais c’est coupé avec de l’eau. Tu peux boire sans danger sœurette"

-Absyn…Griffe ! Tu ne penses pas que tu as assez bu ? Tu peux être vraiment impossible quand tu t’y mets ! Finite Ebrietas !

S’exclama-t-elle en pointant sa baguette vers Absynthe. Elle était sûre de l’efficacité de son sortilège. La guérisseuse avait déjà dessaoulé son frère dans des étapes avancées de delirium.
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MessageSujet: Re: Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre   Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre EmptyMar 5 Fév - 14:43:54

« Hihi ! »

*Et bien, il n'y a pas que son haleine qui transpire l'alcool.*

Pensa Sky Unity qui n'en était pas plus gênée pour autant. Non, franchement, après avoir fréquenté pendant deux ans non stop La Baguette Agile, elle avait eu l'occasion de voir passer à sa table bien des gens saouls, ivrognes comme buveurs occasionels. Des rieurs, des aggressifs, des chiants, des déprimés, des niais, des... Bref. Et bien sûr souvent revenait la même phrase, et cette fois-là n'échappa pas à la règle.

« Je ne suis pas saoûle vous savez ! »

*Mais oui, mais oui, ma coquine.*

Son sourire étira encore un peu plus ses lèvres qui devinrent fines, découvrant ses dents blanches et bien alignées, quoi que les canines un peu plus aiguisées que la moyenne, bien que seul un oeil avisé pouvait remarquer chez elle un tel détail. Cependant, son air de prédateur tandis qu'elle souriait ne dépareillait pas avec l'attitude qu'elle tenait jusqu'à présent.
Ainsi, celle-ci se faisait surnommer Griffe, ici. Le souvenir d'une fille éclatant la tronche d'un pauvre type qui avait fait l'erreur de la contrarier, apparemment, lui revint à l'esprit et un petit rire amusé s'échappa de sa gorge. Ainsi, cette femme avait pour soeur un papillon, petit et fragile d'apparence, ressemblant plus à une gamine de bonne famille qu'à une tigresse capable d'envoyer d'un sortilège un duelliste averti au tapis. Comme quoi, les choses étaient bien étranges, parfois ! Et bien sûr, la soeurette se questionna innocemment. Si le sourire de Natalee aurait put s'étirer plus qu'il ne l'était déjà, cela se serait fait. Mais elle se contenta d'un petit clappement de langue amusé avant de jeter un regard à Callista.


« Si je peux me permettre d'expliquer moi-même. Cette charmante Griffe a tout simplement hérité de ce surnom en envoyant panser ses lacérations en un sort un duelliste qui l'avait, selon mon souvenir, un peu trop provoqué. C'est ça, non ? »

Elle jeta un regard à la soularde, un sourcil haussé au dessus de son oeil luisant en amande, attendant une possible correction de la part de la concerné, ou un détail qui lui aurait échappé. Quoi que, à ce niveau, Natalee se demandait si Griffe était en état de se rappeler clairement quoi que se soit. Peut-être était-ce le cas d'ailleurs, car au lieu de continuer sur le sujet la concernant, elle enchaîna plutôt sur le sujet "Louve".
Et en moins de deux, le sourire de Natalee s'était affaissé. Les plis relevés creusants ses joues retombèrent lâchement, entraînant avec eux un froncement léger de ses fins sourcils bruns et une étincelle dans ses yeux jaunes/dorés qui brillaient d'une lueur étrange, mélange d'appréhension et de rancoeur contre la question posée.


*Calmes-toi Lee, elle se fait juste des idées, ça ne se voit pas tant que ça, ça ne peut pas se voir tant que ça !*

Mais pourtant, elle ne pouvait empêcher son coeur de cogner contre sa poitrine, ni la question de la tarauder. Les changements qu'elle voyait sur elle dans le miroir étaient-ils visibles pour un oeil inconnu ? Finirait-elle par ressembler à un type comme Nervous ou... pire... Greyback ? Non, elle buvait chaque mois lorsqu'elle le pouvait la potion de Tue-Loup, jamais elle ne finirait aussi profondément touchée par sa lycanthropie qu'un type qui se laissait aller à ses plus bas instincts, ça n'était pas possible.
Mais alors qu'elle bloquait sur la réponse à donner, cherchant un trait d'humour à placer qui la détendrait autant qu'elle éviterait sa tension d'apparaître irrémédiablement à la tablée, Papillon balaya la question de sa soeur d'une remarque ponctuée d'un amusement incrédule, qui l'entraîna d'ailleurs dans un rire léger et insouciant, un rire qui décrispa la louve. Un faible sourire arqua une nouvelle fois ses lèvres et bien qu'il était forcé, elle faisait son possible pour qu'il paraisse le plus naturel qui soit.
Là encore, Natalee n'eut pas besoin d'ajouter quoi que se soit, puisque Spike débarqua avec les deux verres tenus par ses doigts grassouillets, et bien entendu, sa bonne humeur habituelle s'éteignit comme une flamèche sur laquelle on jette une cruche d'eau lorsqu'il aperçu la nouvelle arrivante.
Compte tenu de leur échange, Natalee aurait parié qu'il ne la fichait pas dehors pour la simple raison qu'elle était à la table de son ex meilleure cliente et duelliste. Dans le dos d'une Griffe déchaînée, elle eut un geste évasif de la main à l'intention du patron, tout en prononçant muettement le mot « saoûle » sur ses lèvres.

Alors que le patron se détournait avec vigueur de la table de Shevelin, cette dernière reporta son attention sur Callista alors qu'elle l'entendait lui adresser la parole. Bah, ça n'était rien, pensait-elle tandis que l'autre commençait sa phrase, mais elle n'eut pas le temps de le dire, ni elle de finir sa phrase puisque la soeur les interrompit en s'appropriant sans vergogne le verre de vin. Quatre yeux braqués sur elle, elle trempa ses lèvres avant de constater que le vin était dégueulasse, ou plutôt, pensa Lee, qu'elle avait le palais complètement insensible.


*Pas étonnant, elle a du s'en enfiler des verres pour être dans cet état...*

Les filles bien éduquées sont parfois (je dis bien parfois) plus efficaces que celles qui sont, dirons-nous, un peu plus relâché. Alors qu'elle rouspettait sa soeur, elle eut un geste des plus sensé : elle lança un sort pour enrayer l'incorrection aux exaltations d'alcool de sa soeur, sort auquel n'aurait jamais eu l'idée Sky Unity, qui eut d'ailleurs un hochement de tête approbateur en direction du Papillon qui faisait honneur à son nom en ayant la délicatesse d'esprit que n'avait pas possédé Shevelin en cet instant.

« Bon bah, Tchin ! »

Lança Lee pour fêter ça, en levant son vin et en le portant à ses lèvres avant de lancer un petit clin d'oeil amusé à Callista par dessus le rebord scintillant de son verre à pied. Lorsqu'elle le reposa, il avait baissé d'un quart.

« Et alors, qu'est-ce qui est sensé vous amener dans le coin, Griffe ? »
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MessageSujet: Re: Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre   Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre EmptyVen 8 Fév - 13:20:01

*Mais heu, de quoi je me mêleu !*

Pensée qui résumait fort bien toute l’indignation d’Absynthe à voir mademoiselle la louve venir fourrer sa truffe dans ses affaires ! Non mais c’est vrai ! Elle ne voyait peut-être plus très clairement, le monde tanguait, partait en vrille sous ses mirettes clignotantes et ça ne faisait pas d’elle une aveugle pour autant ! L’angle facial de Callista au moment où cette question avait été posé indiquait très clairement que la destinataire n’était autre que sa soeurette. Eh puis en plus si c’était pour aussi mal rapporter les faits…

-C’est ça mais je procreste !, s’écria-t-elle en tapant du plat de la main sur la table comme au tribunal. Il m’avait offeru…offeri…payé un verre uniquement pour me faire des propositions obsolètes ! Des avancées pignardes ! Un Sang Mêlé ! C’moi la gentille…

Qu’on se le dise. Les gens pouvaient vous faire une telle réputation pas du tout méritoire en un rien de temps si on ne prenait pas garde à mettre les points sur les "i". En l’occurrence la jeune femme aurait eu du mal à poser les points sus nommés ne serait ce que sur un n pour dire "non" , mais le principe restait inchangé. Il n’y avait pas d’état pour sauvegarder sa réputation. Surtout quand des oreilles indésirables se trouvaient à proximité.
L’image de Callista flottait comme un bouchon de champagne à la surface de son esprit noyé au tord-boyaux. Ne venait-elle pas de commettre une autre imprudence à l‘instant ? Devant Calli il y avait toutes ces choses qu’il ne fallait surtout pas dire…Finalement Absynthe décida de ne plus laisser aucun son sortir de ses lèvres et se jura de les garder hermétiquement closes jusqu’à temps que l’ivresse passe. Soit demain dans l’après midi. Cependant et comme d’habitude ses résolutions se retrouvèrent en nette clivage avec la réalité. Elle s’agita tant et si bien que la baguette de sa sœur se pointa sur son nez. La sorcière hoqueta de surprise en imaginant les langues de feu qui allaient venir lécher son visage parfait à la peau de pêche à peine gâchée par les rougeurs alcooliques
( à peine….).

-Hého pointe ce truc autre part tu me fais loucholàlàlàmatête !

*Oh non c’est une catastrophe !*

La tête dans les mains l’occultiste venait de passer du stade "Youpi yeah !" à "Où est ma décoction à la camomille ? Migraiiine." en un quart de seconde. C’était au moins quelque chose qu’elle ne pourrait jamais retirer à sa guérisseuse de sœur : elle était désagréablement efficace. Les bruits l’attaquaient de toutes parts, les voix et les rires l’agressaient avec des décibels aiguisés comme des couperets et les lumières fugitives des sorts lui donnaient une sorte de malaise.

*Non pas de tchin ! Vous aussi à la table là bas ! Stop !*

Mais ils ne devaient pas être télépathes. Big Ben qui se mangerait l’iceberg du Titanic n’aurait pas fait pire bruit de brisure dans son crâne. Premier haut-le-corps habilement rattrapé, Absynthe se tourna vers sa sœur avec quelque chose de pitoyable dans le regard.

-Je me sens mal…

*Tu n’aurais pas oublié la suite, non ?*

Et la louve qui revenait à attaque pour la cuvée curée comme une saleté de prédateur !
Avachie sur la table et le front dans une main la jeune femme considéra un instant miss les yeux fauves. A qui espérait-elle faire croire qu’elle n’était pas de la famille de Spinozer là ? Elle s’était peut-être limée les dents, rasée les poils des mains et arrachée les touffes qui dépassaient des oreilles seulement un air de famille on ne s’en débarrassait pas comme ça ! Il est vrai qu’un quasi Loup Garou comme papa faisait hautement tâche sur l’arbre généalogique, mais si la chasse aux moldus était interdite celle aux bêtes sauvages était toujours récompensée. Recevoir un trophée pour avoir abattu un chancre, que demandait le peuple ?
Louve. Loup Garou. Ce n’était pas très subtil ça aussi. Ce qui faisait douter Absynthe était l’âge apparent de la jeune femme et celui de l’homme. Il aurait fallu qu’il soit mordu et père à 15 ans ? Quelle autre excuse ? Une Animagus à l’Animae très présente ? Pourquoi pas…


*Ou alors c’est de la famille de l’autre là ! Le gros…Celui là s‘en est un vrai de vrai qui hurle à la pleine lune. *

Et qui s’organisait des battues aux petits enfants avec sa meute.
Des mécanismes se mirent en marche derrière ses yeux verts subitement beaucoup moins vagues. Elle allait trouver, tout le monde avait quelque chose à se reprocher ici. Sauf Callista. Sa vie au bûcher que sa sœur était immaculée et le resterait jusqu‘à sa mort prématurée. En attendant ce jour sa cadette était partie pour dévider des demies vérités.


-On m’a invité. Quelqu’un que je ne connais pas m’a envoyé un hibou en me priant de me rendre ici pour la rencontrer. Je lui ai juste précisé l’heure à laquelle j’étais disponible et il semblerait que j’ai interverti les hiboux au dernier moment….

La jeune femme coula un regard à sa sœur plus nauséeuse que sincère.

-Sinon j’aurais choisi un autre lieu moins…

*Compromettant.*

-…bruyant pour nos retrouvailles. D’ailleurs qu’est-ce que tu fais là à Londres Ca…heu je dois t‘appeler comment ici ? Sainte Médication ? Lumière Mangoustique ? Ou Mangouste tout court ? Héhé !

Deuxième haut-le-corps traître de sa soirée ravalé promptement pour pouvoir ricaner à son aise. Tout était tombé à l’eau désormais. Restait à espérer que Lys Noir comprendrait.

-Qu’est-ce que ça peut-être assourdissant à la longue ! On se demande qui fréquente ce genre d’endroit par plaisir !, récita résolument la jeune femme en espérant aller dans le sens des opinions de sa sœur, Pas vrai la louve ? Vous, vous devez savoir qu’on y trouve toutes sortes de "bestioles". Pas plus tard qu’hier il y avait trois frères vampires au bar, des transylvaniens du genre mordeur, mais pas mal du to…Enfin ça c’est-ce qu’on dit hein ! Je ne les ai pas vu, moi.

Autant avouer qu’elle était en fait une régulière du lieu. C’était faux, elle y passait de temps à autre, nuance…
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MessageSujet: Re: Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre   Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre EmptyDim 10 Fév - 21:59:57

*Un Sang Mêlé ?*

-Un Sang Mêlé ? Et alors… ? Parce qu’avec un Sang Pur tu aurais agi autrement peut-être ?

La médicomage voulait bien croire que sa sœur n’avait pas tous les torts dans cette affaire, même si elle n’aimait pas du tout ce qu’elle avait entendu. Les « justifications » d’Absynthe n’amenèrent pas la plus petite once de compréhension dans le regard de Callista. Bien au contraire, elle fixait à présent la jeune femme avec toute l’intensité d’un rapace. L’alcool devait-il tout excuser ? Si elle n’avait fait que se défendre alors peut-être aurait-il été possible de se dire « ce sale type n’a eu que ce qu’il méritait ! ». Malgré la réaction disproportionnée de sa cadette face à l’affront quel qu’il ait pu être: assorti au contexte c’était excusable. Et incompréhensible à la fois. Où sa sœur avait-elle attrapé un tel sortilège et avait trouvé le cœur d‘en faire usage aussi facilement qu’un Petrificus Totalus ? Lacération et Sang Mêlé associés résonnaient étrangement à ses oreilles et elle était loin de se sentir amusée ou soulagée qu‘il ne soit rien arrivé de plus grave à sa soeur. C’était plutôt l’inverse. Mais elle ne se voyait pas vraiment demander plus de détails à la louve sur la profondeur des entailles, l’état de l’homme et…et….

Finalement Callista pris le parti de ne pas trop s’en inquiéter. Après tout, les choses se réglaient différemment ici et sa collègue n’avait pas non plus l’air de pleurer sur ce client un peu trop entreprenant pour son bien. Elle pouvait toujours se dire qu’il n’y avait pas eu mort d’homme…


*Fêtons ça…*

-Oui, Tchin !

Reprit-elle avec un sourire encore un peu coincé aux entournures. Ses instincts de sauveteuse de l’humanité mis en veilleuse, la jeune femme porta le verre déjà entamé à ses lèvres se contentant de les tremper en surveillant sa sœur du coin de l’œil. Le liquide se glissa entre ses lèvres pour effleurer sa langue et ses narines frémirent légèrement sous l’effet du piquant.

*Tchin, allez.*

Callista but une gorgée en faisant de son mieux pour que le liquide ne touche pas sa langue. Le vin tomba directement dans son palais comme un seau qu’on renverse et ce qu’elle voulait éviter arriva : la quinte de toux. Ce fut en crachotant, une main devant sa bouche et l’autre sur sa gorge, qu’elle répondit à sa sœur.

-Et moi ? Tu crois que je me sens comment ? ( raclement de gorge) Non, ne me regarde pas comme ça. Je ne peux vraiment rien faire. Tu as dû te saouler au-delà du raisonnable…

La jeune femme fixa le fond de son verre et espéra que son mensonge ne serait pas trop évident. Bien sûr qu’elle y pouvait quelque chose, un sort mineur et basique, mais en laissant sa sœur « profiter » des conséquences d’un retour d’ivresse la guérisseuse espérait que celle-ci retiendrait la leçon et ait la main plus légère à l’avenir.
En tout cas le discours de sa sœur avait repris des accents plus familiers que la guérisseuse retrouva avec plaisir. Malgré la plongée d’Absynthe dans le milieu dépravé de l’Allée des Embrumes, sa cadette gardait ses facultés mentales au moins assez sauves pour faire des phrases cohérentes. Ce qui n’empêcha pas Callista de hausser les sourcils et de consulter la louve du regard à réception des explications. Que sa sœur pouvait être naïve !
( xD )

-Tu fais souvent ça ?! N’importe qui pourrait t’envoyer un message avec des roses et tu irais lui rendre visite au cimetière si c’était écrit ? Tu es complètement insouciante ou bien tu cherches vraiment ? Ne refais plus jamais ça ! *hip* !

Que se soit un effet de l’alcool ou de l’anxiété, un hoquet était venu ponctuer la déclamation de la sorcière. N’importe qui ! Même un mangemort ! Et allez dire à sa petite sœur qu’elle était membre de l’Ordre et que s’il devait lui arriver quelque chose par sa faute non seulement elle ne se le pardonnerait jamais, mais qu’en plus elle la forcerait à devenir une meurtrière pour la venger ?

-Et comment s’appelle t-elle notre envoyeuse d’invitation mystère ?

Peut-être ne serait ce pas éclairant, mais si Absynthe leur donnait un nom ou un pseudonyme familier à l’endroit alors il y aurait une chance pour qu’il soit connu de la louve. Callista pianota des doigts sur la table visiblement nerveuse. Son geste se suspendit l’instant d’après. Absy était peut-être aussi naïve qu’une enfant et en avait gardé l’humour facile…Mais en plus il tombait mal. Car Callista n’avait aucune explication quant à sa présence à Londres qui n’impliquerait ni L’Ordre ni le désir de voler de ses propres ailes par rapport au reste de sa famille. Deux choses qu’Absynthe ne comprendrait pas et ne devait pas spécialement savoir.

-Heu…

Improvisa-t-elle.

-Tu…Appelle moi Papillon. Et…heu…J’ai été muté ! Oui oui ! C’est un programme d’échange inter pays pour les jeunes diplômés…L’année prochaine je serai peut-être en Allemagne ou au Pakistan…

Plutôt bien trouvé. Mais si mal interprété. Elle ne savait pas vraiment si elle devait blâmer son père et ses regards qui la faisaient se sentir fautive même blanche comme neige ou si son incapacité à mentir à un proche, voir à monsieur tout le monde, était une nature irrécupérable…
C’est pourquoi Callista bondit sur l’occasion de détourner l’attention de son côté en suivant bêtement les paroles de sa sœur sans même les écouter.


-Oui oui insupportable…Oui oui on se demande vraiment ! Oui oui des transylvaniens au bar qui…Attends une petite minute toi ! Tu vis ici ou quoi ?!

Si l’alcool n’avait pas coloré de rose les joues pâles de la jeune femme, elles auraient viré au gris souris. La pierre tombale. De plus en plus certain, le sentiment que sa sœur ne lui disait pas tout s’insinuait en elle et ses yeux sombres scrutèrent le visage défait d‘Absynthe.

-Tu peux me dire ce que tu fricotes avec ces « bestioles » ? Clairement et sans détour. C‘est déconseillé avec la gueule de bois...Oh puis non tant pis, je vais faire le brigadier comme papa ! Vous l’avez déjà vu ici à d‘autres reprises ?

Demanda-t-elle à la louve en pointant un index sur sa sœur. Au moins elle serait sûre de la réponse si sa sœur avait d‘autres « hauts faits » à son actif.

Callista ne put jamais vraiment déterminer ce qui se passa à ce moment précis. Un souffle d’air immense comme si un dragon venait de battre des ailes agita ses cheveux et un homme exécuta un vol plané droit sur elles. La tête du type vint frapper contre le rebord de leur table en renversant le verre de Callista sous le choc. Aspergé d’alcool, il cligna furieusement des yeux avant de les stabiliser sur…


-Hé toi là ! Ouaip la brune avec les yeux bizarres ! Ch’te reconnais ! Refile moi mon fric immédiatement ou j‘fous la table en l‘air ! Ou alors c’était toi là, avec les yeux de chatte pas honnêtes ! Dans l’doute vous allez toutes les deux m'passer vot’blé !

Beugla -t-il en pointant successivement son index sur miss Shevelin et Absynthe.
La montagne de muscle se releva en s’appuyant sur la table qui s’inclina sous la pression de ses mains à baffes.


[HJ : Comme on dit: débrouillez vous ! na]
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MessageSujet: Re: Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre   Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre EmptyLun 11 Fév - 10:22:08

Griffe, bien décidé à être chiante jusqu'au bout, protesta sous l'oeil étincelant d'amusement de Natalee. Oui, quel imbécile de sang-mêlé, vraiment, faire des sous entendus malsains à une jeune et saine demoiselle... Ai-je besoin de dire que cette pensée était pleine d'ironie ? Une main fine aux doigts longs alla s'aggriper à un coin de sa capuche tandis qu'elle la rabattait un peu plus en avant de sorte à mieux cacher son visage. Sans pouvoir s'en empêcher, elle leva les yeux au plafond face à l'échange des deux soeurs.
Et dire qu'elle était expréssement revenue pour mener une enquête sérieuse... Et voilà qu'elle se retrouvait affublée de deux soeurs que tout opposait, une sainte et une ivrogne hiquetante qui répandait plus de vapeurs d'alcool qu'une marmite de Whisky pur Feu en plein canyar !

Trinquons, pour ne pas pleurer. Buvons, demain sera un jour meilleur. Et la soirée n'était pas terminée, qui savait, peut-être l'une de ces deux là pourraient ou pouvaient lui être utile... Tandis qu'en une gorgé Sky Unity s'enfila le quart de son verre, Papillon à côté d'elle osait à peine tremper ses lèvres tandis que l'autre s'effondrait lamentablement comme un pantin que l'on viendrait de désenchanter, gémissant sa douleur. Ah, La Baguette Agile... Rien ne changerait jamais, ici ! Et voilà que la jeune membre de l'Ordre s'indignait des plaintes de sa soeur. Un vieux couple qui se chamaillaient, aurait-on dit. Lee poussa un léger soupir entre la lassitude et l'amusement.
Oui, autant elle semblait très amusée l'instant d'auparavant qu'elle se lassait vite des meilleures blagues. C'était comme ça, qu'y pouvait-elle ? Et puis il fallait dire qu'à la longue, entre les regards soupçonneux de Griffe et leurs roucoulades énervées, Natalee commencerait presque à se sentir de trop à sa propre table !
Aussi fallait-elle qu'elle se rende utile, au moins en coupant court à leurs échanges sucrés, tout en rapellant sa présence et... profitons-en pour en apprendre un peu plus sur les demoiselles, au passage ! Toute information était bonne à prendre lorsque l'on était Auror ainsi que membre de l'Ordre du Phénix. Natalee apprit donc que Griffe avait été invité ici pour une affaire, et au passage, avait confirmation de ce dont elle s'était déjà douté : le Papillon était Médicomage. Pas étonnant, qu'elle ait été tant choqué de ne voir personne dans le club pour remettre d'aplomb les perdants !
Si Natalee leva à nouveau les yeux au plafond devant les rouspettades de Callista, elle fut cependant, l'air de rien, plus attentive devant son discours. Ainsi, sa soeur semblait ignorer la réelle raison de son séjour à Londres, peut-être même ne savait-elle pas depuis quand elle était là.


*Étrange, pour deux soeurs...*

Pensa-t-elle tandis qu'elle faisait mine de détourner son attention d'elles pour avaler un deuxième quart de son verre, le vidant ainsi de moitié. Il n'y avait nul doute, Callista était en train de mentir grossièrement.
Alors qu'elle reposait son verre, Lee s'entendit se faire interpeller et elle tourna la tête vers la Griffe, sans pouvoir retenir un rictus d'apparaître sur ses lèvres. Un rictus dont elle profita de l'apparition pour hocher la tête en signe d'approbation, comme allant dans le sens des propos xénophobes de la jeune femme. En réalité, la louve craignait plus une insinuation déplacée que quoi que se soit d'autre, mais elle préfèrait n'en rien laisser paraître. Ça n'était pas la peine de s'enfoncer, non plus.
Et voilà que sa soeur renchérissait comme si les Vampires étaient les créatures les plus infectes qui étaient. Bon, d'accord, il arrivait parfois qu'un instant d'inattention vous faisait vous retrouver avec un mordeur livide et inexpressif devant vous en train de reluquer votre jugulaire comme un enfant une grosse sucette, mais ça n'était jamais rien de bien méchant. Et surtout, c'était le mot "bestiole" qui ne pouvaient retenir les poils de ses bras de ses hérisser. Natalee le savait pertinemment, ce genre de mots étaient le genre avec lequel on l'aurait qualifié, si on avait été certain de sa vraie nature... Sa vrai nature... Ah, comme si elle avait eu le choix ! Et dire que, si l'une d'elle parvenait à prouver sa lycanthropie, elle tenterait très sûrement la capturer en espérant une prime, alors qu'elle avait sacrifié chacune de ses pleines lunes pour sauver la vie d'un enfant...

Perdue dans ses réflexions répprobatrices, Louve sursauta légèrement lorsqu'elle vit un doigt accusateur se pointer droit en direction de sa poitrine. Ca y était, on la prenait comme témoin ! Il ne manquait plus que ça...


« Oh vous savez, je ne viens plus ic.... »

VLAOUM.
Plus aux aguets qu'un félin menacé, Natalee avait bondit hors de sa chaise pour reculer d'un pas, tandis que la table vibrait encore de la collision. Que s'était-il passé exactement ? Elle n'en savait rien, mais avait réagit comme aurait réagit un animal chassé. Le buste légèrement en avant, comme en position d'attaque, elle avait même trouvé le temps d'engouffrer sa main dans sa poche pour en ressortir une longue et fine baguette qu'elle tenait à demi relevée. Elle ne la tenait pas en position d'attaque, certes, mais on sentait l'Auror prête à la relever à la moindre sollicitation.
Et bien sûr, ce qui devait arriver.... arriva.


« Eh le gros ! T'as pas vu qu'on discutait ?! »

C'était comme ça à La baguette agile, il ne fallait pas laisser parler les gens, où ils pensaient immédiatement avoir l'ascendant psychologique sur vous. Sa réponse lancé au tac-o-tac résonna plus fortement et d'une façon bien plus assuré que les grognements du bourré aux allures de demi-géant, mais Natalee ne prit pas garde aux tables alentours à la sienne qui s'étaient soudainement tut pour tourner le regard dans leur direction, avides de connaître la suite des évènements.

« Pour qui qu'ess'prend celle là ! Donnes-moi mon fric et j'te f'rais rien, sinon j'te promet tu pourras plus marcher jusqu'à c'qu'on sache te réparer à Sainte Mangouste ! Si on arrive à te faire repousser les jambes ! »

Un rire gras s'échappa de sa gorge tandis qu'il faisait basculer une nouvelle fois la table, renversant au passage le verre de Natalee. Les sourcils de cette dernière se froncèrent. Ah, comme c'était facheux d'avoir l'impression d'être à nouveau une jeune adulte récemment familière du lieu, dont on éprouvait à chaque instant les capacités...! Il était sûrement temps de rappeler à la populâsse qui elle était...!
Oui, je sais, Natalee avait dit qu'elle ne ne combattrait que si on l'invitait grâcieusement, mais n'était-ce pas ce que venait de faire ce type ? Plop ! Dans un mouvement souple, la table s'était recroquevillée sur ses quatre pieds avant de les détendre et se propulser dans les airs pour envoyer valser le type, qui se retrouva le cul par terre. Cette fois, la baguette de la Louve était bel et bien dressée devant elle, et un sourire prometteur était né sur ses lèvres. A présent, le reste de la salle s'était tût, ce qui annonçait qu'une seule chose : le règlement de compte. Les paris devaient déjà commencer se répandre dans la salle.


« J'crois que tu sais pas très bien à qui tu t'adresse... »

La voix tranquille, un brin amusé de Shevelin se répercuta contre les oreilles de son publique, et certains se mirent à murmurer, les plus vieux clients peut-être frappés par le souvenir qu'occasionait la voix de la jeune femme. Pourtant, même cette voix avait changé depuis ses dix-huit ans. Elle était un peu plus rauque, plus femme, et plus...

« AH OUAIS ?!?! Tu vas voir ! Tu vas l'regretter ! MONTE DONC sur l'estrade si t'es un homme ! 'Fin une FEMME ! 'Fin... »

« Une louve. »


Rétorqua cette fois sérieusement Shevelin, avant de passer devant le gros lourdeau qui se restabilisait sur ses jambes en se donnant des allures de catcheur moldu. Bien que Shevelin ne connaissait pas les catcheurs moldus.
En quelques secondes, Natalee avait traversé la salle jusqu'à l'estrade, sans plus prêter attention aux deux soeurs qu'elles avaient laissé à leur chamailleries. La mine assurée, bien que l'on ne discernait de son profil qu'une infime partie et un oeil jaune et étincelant, Lee attendait sur l'estrade son adversaire qui se frayait à l'aide de ses muscles un chemin parmis les tables, dont certaines tremblaient brusquement lorsqu'il y appuyait une main. Monté sur l'estrade, son adversaire ne s'inclina pas, mais Shevelin si...
Qui fit une roulade pour éviter le premier sort que lui jetait ce lâche. Ah, ça n'avait vraiment pas changé, les duellistes de la Baguette Agile étaient des traîtres qui ne respectaient que rarement les règles ! Une première nuée d'acclamations et de sifflets retentirent dans un brouhaha sonore autour d'eux tandis que le bois se noircissaient comme rongé par une flamme invisible.
Sans prendre la peine de se redresser, Louve entama un mouvement rapide et complexe à sa baguette, sans prononcer un mot, mais ses yeux éclatants d'une lueur déterminée. A cette distance, son adversaire ne put esquiver, ni parer. Ce qui avait jaillit de la baguette de Natalee avait été bien trop rapide. C'était un loup, un gros loup gris et fantomatique, qui dans un grognement guttural avait bondit griffes et crocs en avant sur l'homme. Des exclamations de stupeur retentirent à plusieurs endroits à la fois, et au bar, Natalee entendit un "La louve !" qu'elle savait provenir de Spike.
Mais, tandis qu'elle observait l'autre se démener avec un loup acharné, aussi sombre et féroce qu'un patronus était clair et humble, Natalee entendit un...


« TE LAISSE PAS FAIRE PAR CETTE TEIGNE ! J'M'OCCUPE DE L'AUTRE !! »

Ah, Griffe allait devoir redorer son blason, elle aussi...!
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MessageSujet: Re: Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre   Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre EmptyDim 17 Fév - 17:33:57

[HJ : Huhu c‘est assez long parce qu‘avec ma conscience,il fallait que je réponde aux questions de Calli et que je tente de faire un minimum avancer le schmilblick. Mais en fin de compte ce sera à Papillon que reviendra le surpême honneur de diriger la suite des opérations. niarkhéhé]

Son père avait raison. Son père avait raison depuis le début. Quand on avait sa facilité à laisser échapper les choses qui fâchent, les choses que très peu de gens veulent entendre en dépit du bon sens, il valait mieux la fermer. Elle aurait pu rétorquer des tas de choses à sa sœur. On avait beau lui défoncer l’intérieur de la boîte crânienne au marteau, sa langue ne se retrouverait jamais clouée à son palais. Ce n’était même pas un choix, c’était une nature. Mais il fallait se taire.

Pourquoi Sang Mêlé ? C’était un synonyme de bâtard. Moins que rien, ersatz, raté de naissance. Négatif. Donc ça, il ne fallait pas le dire. Syn prétexta un mal de tête soudain qui l’obligea à se prendre la tête dans les mains et poussa un gémissement à peine exagéré pour éluder.
Insouciante ou vocation de victime ? Aucun des deux: c’était son métier, mais ça elle n’allait pas non plus pouvoir le dire. La jeune femme prit un temps pour ravaler le troisième haut-le-corps de sa soirée avant de répondre un :


-Mais non, bien sûr que non, ne t’inquiète pas je fais attention. Je suis quand même une grande fille…

D’une petite voix faiblarde comme celle d’un moribond à la gorge tranchée qui lui laisserait filtrée tout l’air avant qu’il puisse s’en servir pour chuchoter ses dernières volontés. La sorcière essayait de paraître suffisamment pitoyable pour que sa frangine bien remontée lui lâche la baguette.
Ce qui se révéla ô surprise, un insuccès total. Le nom de Lys Noir à présent ? Ça aussi, irrévélable. S’en devenait frustrant, presque aussi énervant que l’odeur écœurante de cette gargote chargée d’alcool en tout genre ! Absynthe ravala son quatrième haut-le-corps en se tordant le cou pour regarder avec envie la porte de sortie et l’air frais du dehors derrière son bois usé. La nuit devait être bien installée et les rues silencieuses, sans foule braillarde et malodorante pour lui parasiter son bien-être.


-Je ne sais pas du tout. Dis, tu peux vraiment rien faire ? J’ai l’impression de flotter dans un chaudron rempli de gélatine.

Sous l’effet de l’alcool, c’était le monde qui tanguait autour de l’élément stable de sa personne. Désormais, elle se sentait comme un bouchon ballotté par les flots orageux d’une mer déchaînée. Une mer infestée de marins portés sur la bouteille.

*J’les déteste tous.*

En particulier Callista et son regard fixe de Gobelin expert-comptable. Ses yeux bleu foncé étaient pires que soupçonneux, il savaient déjà et cherchaient juste le petit indice pour asseoir définitivement leur hypothèse comme vérité. Misère. Quoique…Mademoiselle Papillon ( entendre ce surnom mignard fut certainement le meilleur gag désolant de sa soirée...) commença à faire de l’œil au fond de son verre, certainement pour éviter le regard de sa cadette. Celle-ci haussa les sourcils et ce simple plissement lui ramena le cœur au bord des lèvres. Cinquième fois. Comportement étrange pour des explications étranges qui auraient pu être plausibles n‘était la bouche qui les sortait. Depuis quand Callista avait-elle des secrets ? Sûrement quelque chose d’inintéressant, quelque chose qu’elle montait en tête d’épingle. Toutefois Absynthe se promit de faire particulièrement attention par la suite. Elle allait d’ailleurs fournir un chef-d’œuvre de fausseté dans toute l’Histoire des arnaques et informations mensongères jamais produites quand le destin rappliqua à nouveau dans sa vie sous la forme d’une masse volante, humaine de complexion, que la jeune femme vit arriver droit sur leur table. Ses yeux s’écarquillèrent et elle écarta sa chaise de la table en se propulsant d’un coup de pied. Trop vite pour sa nausée qui se rappela à elle au plus mauvais moment. Alors l’homme releva la tête…

*Non ! Il était pas mort !???!*

Et pourtant la jeune femme avait trébuché sur son cadavre pas plus tard que la semaine dernière ! Un de ces corps anonymes comme on en trouvait souvent dans l’Allée des Embrumes. Sans famille à qui remettre leurs biens, tristement abandonnés à la moisissure sur un corps en décomposition…Neuf fois sur dix le macchabée avait déjà été détroussé par ses meurtriers, mais parfois on avait d’heureuse surprise…Syn avait tenté sa chance pensant ne rien avoir à perdre. Elle avait donc fait les poches de ce qui lui avait semblé être un pauvre gus loin de se relever pour lui demander des comptes. Elle se rappelait ses membres raides de cette rigidité cadavérique, son regard fixe et vide comme les yeux de verre d’une poupée…Un stupefixé. Il avait fallu qu’elle tombe sur un stupefixé dans le caniveau ! Et qu’il lui "retombe" dessus au moment le plus mal choisi. Absynthe n’avait plus rien de ce qu’elle lui avait légalement volé ( parce que les morts ne possèdent plus rien…) mais, si le contraire s’était avéré, elle n’aurait pas rendu la moindre mornille de toute façon.
Elle allait d’ailleurs se récrier d’un "Tu peux te le mettre en pendentif ton pognon !" ce qui aurait achevé de la trahir stupidement après avoir esquivé tellement de questions. Mieux que ça, une voix retentit avant qu’elle n’ouvre la bouche et lui coupa la chique, lui évitant la grosse bêtise du même coup. La louve chantonnait son couplet et était décidée à danser.


*Grand bien lui fasse. Et merci au passage.*

Oui. Merci. Pendant que les tourtereaux roucouleraient sous les regards avides des clients, les "yeux de chatte" allaient filer d’ici sur des pattes de velours.
Quand la table renvoya obligeamment le mastodonte en sens inverse d‘une seule détente, la jeune femme voulut profiter de l’effet soudain de distraction pour s’élancer vers la sortie, mais son mouvement fut encore trop brusque. Absynthe retomba assise sur sa chaise en agrippant sa sœur par la manche.


-Calli, je me sens trop mal, je ne peux pas rester. Mise tout ce que tu as sur elle, on partagera !

A chaque mal sa grâce. Si Absynthe pouvait tirer quelques piécettes de sa malchance, la soirée n’aurait pas été totalement perdue. Mais alors qu’elle allait passer la porte, pressée d’en finir avec cet endroit, la plus lamentable des tentatives de tricherie, et lamentable est ici employé parce qu’Absynthe avait quelque chose à y perdre, retint son attention.

-Faute !!! Y’a Faute !!!, hurla-t-elle en tapant du pied comme dans les gradins d’un stade de Quidditch.

Elle attrapa le premier broc à sa porté et l’envoya en direction de l’estrade que le projectile rata superbement.
Déséquilibrée, la jeune femme tangua et se raccrocha à la poignée de la porte de sortie. Elle n’aurait qu’à tirer un bon coup et elle serait enfin dehors. Si la louve avait pu éviter l’attaque en traître, elle mènerait bien son petit jeu. Demain la sorcière serait fraîche et pimpante, en plus de toucher sa mise. La perspective d’un gain financier lui redonna assez de force pour ouvrir la porte qui grinça sur ses gonds sous la brusquerie de la secousse. Mais une fois encore, Absynthe ne franchit pas le seuil, ses yeux rivés au spectacle du combat. Elle avait vu juste. Louve n’était pas qu’une fétichiste du dit canidé sauvage. Impossible. Trop de coïncidences, trop de tout. La forme fantomatique du loup ne lui donnait qu’une seule chose à penser cependant : N’y avait-il pas un département de la délation au Ministère ? Des Gallions scintillaient déjà dans ses prunelles, si seulement…Ses espérances n’allèrent pas plus loin. Elles stoppèrent nettes avec le Retour du destin dans la vie d’Absy qui prit la forme d‘une grosse voix braillarde.


*L’autre qui ?*,s’interrogea l’ingénue en cherchant alentour malgré tous les regards braqués sur elle.

*Arrêtez vos conneries, je ne me sens vraiment pas en état !*

-Arrêtez vos conneries, je veux pas d’elle sur l’estrade ! , renchérit Spike, se faisant l’écho de ses pensées.

-Ouais, ouais, comme il dit ! Quoi ? Nan, pas du tout, non ! Si vous êtes encore chauds, demandez à la louve de faire un deuxième round, moi j’me casse !

"Trouillarde". "Froussarde"."T’es nulle". Ce à quoi Syn rétorqua par un sublime "j’vous emmerde mes p’tits pères !", salué par des sifflets, des insultes et une grosse bourrade de vent qui manqua de lui claquer la porte sur les doigts. A défaut d’attraper ses phalanges, elle lui coinça sa robe et un "schriitch" sinistre indiqua que la française venait de perdre un morceau de tissu assez conséquent. Syn baissa les yeux sur sa robe fendue jusqu’à mi-cuisse et les releva sur le visage du plaisantin hilare. "J’m’occupe de l’autre" allait regretter qu’elle soit née ! C’était une robe presque neuve, une des dernières tenues coûteuses qu’il lui restait de temps plus heureux et pour recoudre ce genre de tissu il fallait débourser la centaine de Gallions qu’elle n’avait pas.
Sans même réfléchir à son geste, sa main se tendit et un éclair bleu jaillit en grésillant pour aller roussir un autre type malencontreusement placé entre lui et sa cible. Le coup de jus provoqua des étincelles le long des membres de la victime aux cheveux dressés et fumants. Quant à "J‘m‘occupe de l‘autre", il avait troqué son sourire pour une face de six pieds de long.


-Et l’estrade gourdasse !? Tu veux p’t-ête que j’t’y traîne par la peau de ton p’tit c*l ?!

-Epargne toi cette peine ! Repellio !

L’homme passa à travers la balustrade de l’arène avec la force d’impact d’un cognard, envoyant des copeaux de bois, des brisures sur les têtes les plus proches et des éclats dans les verres.

-Ma balustrade ! Va falloir rembourser !

-Oh ça va toi, la ferme !

Sa seule seconde de distraction fut assez pour que son adversaire, à peine sonné, la fasse à son tour voltiger sur l‘estrade où elle atterrit sur le dos, les cheveux en pleine figure. Juste à côté du demi-géant aux prises avec l’ombre lupine, ce qui ne l’empêcha pas de trouver le moyen de lui attraper le poignet, précisément celui qui tenait sa baguette. Par chance, elle était pointée en plein milieu de son front et Syn tenta un Incendio, sentant déjà l’odeur de peau brûlée…Mais le type lui détourna le poignet aussi facilement qu’un sale gosse arracherait les ailes d’une mouche. Le sort partit en direction de Louve sans qu’Absynthe est pu le diriger.

-Attention !, cria-t-elle un peu tard.

En représailles, le loup s’attaqua à la main qui retenait la jeune femme, lui permettant ainsi de se libérer avant d’être la cible d’un sort dans son état de faiblesse. Elle roula sur le côté, quelque chose remontant dans sa gorge, mais elle n’évita qu’en partie le Maléfice Cuisant qui toucha son épaule. Aussitôt sa peau enfla à travers l’étoffe déchirée et prit la couleur d’un coquelicot, aussi douloureuse que mille piqûres de Doxys.
Avec un feulement qui tenait plus de la panthère que de la jeune fille, elle se releva d’un bond, les acclamations surexcitées lui tapaient sur les nerfs autant qu’elles l’excitaient. La salle était nettement partagée en deux : d’un côté, les puristes qui sifflaient Absynthe, laquelle n'avait visiblement d’autre ambition que de démolir la face de rat, et de l’autre ses nouveaux aficionados.


-Laceratio !!!

Sa pièce maîtresse. Qu’il para sans problème. Pas de sang, pas de tendons arrachés, de peau découpée, de griffures profondes. Juste ce type et son sourire de gagnant. Elle allait vraiment devoir mériter sa victoire cette fois ci...
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MessageSujet: Re: Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre   Mine de rien (ou de crayons comme vous voulez) : Liiibre EmptyJeu 6 Mar - 16:42:33

[HJ= Et finalement me voilà... :sifle: ]

-*Hip* !

Pour Callista, la salle était une étuve à faire s’évanouir un troll des montagnes. Les hommes tout autour d’elle, macérés dans la vinasse et la sueur retenue par le linge sombre, n’étaient plus capable de se maîtriser. Si tant est qu’ils aient jamais cherché à le faire. Entre ceux avachis sur leur chaise à prendre la poussière la bouteille aux lèvres, les autres à l’œil vague sur leur table croulante et ceux qui s‘entassaient pour les paris, la flore était riche en phénomène. Son regard se posa sur une femme solitaire, muette comme un poisson, les yeux suspendus au spectacle de l’estrade. La guérisseuse baissa les siens sur ses mains serrées, poings fermés sur la table.
Elle ressentait une sensation assez…étrange. Pas une impression de gêne. Les autres soulards ne devaient pas autant se sentir incommodés par sa présence qu’elle ne l’était par la leur. Et depuis ses premiers pas hésitants dans l’antre de la Baguette Agile, elle avait peu à peu intégré le fait qu’elle n’était pas là où elle aurait dû se trouver. Le chevet d’un patient par exemple. Un milieu calme, ouaté, dans l’odeur des potions médicinales. Totalement écœurantes. A tamponner d’autres visages écœurants avec des compresses "écœuramment" humides. Elle se sentait écœurée. C’était l’impression d’avoir été prise pour une dont on n’aime pas se faire passer. Désagréable et vexant. Surtout quand personne ne s’en rendait compte.


*Qu’ils aillent tous se faire.. *

Le papillon s’était recroquevillé à l’intérieur de sa chrysalide isolante pour considérer les différentes options à sa portée. Sa sœur s’en allait en lui demandant de miser ses Gallions sur Louve qui réglait ses comptes avec le fracasseur de table. Solution numéro un : elle courrait après sa cadette, la secouait un bon coup et s’en allait avec elle une fois le sermon accompli. Deuxième solution : Elle pariait allégrement deux/trois pièces et descendait chopine après chopine pour oublier qu’elle n’arrivait pas à comprendre ce qu’elle aurait dû saisir. Bien sûr, sa raison l’orienta vers le choix numéro un.

La jeune femme se releva et tenta de se frayer un chemin à contre sens dans la nouvelle cohue déclenchée par le combat se déroulant sur cette fameuse estrade. D’après l’énergie déployée, le duel devait être mythique, mais Callista n’en avait cure. L’instant d’après ses priorités changèrent d’un seul revers.
Une phrase, une seule, avait mis le feu aux poudres qui explosèrent littéralement lorsqu’Absynthe envoya l’apostropheur traverser la rambarde de l’estrade. La médicomage porta la main à ses lèvres avant de se mettre elle aussi à hurler d‘une voix plus claire recouverte par les autres.


-Mais qu’est ce que tu viens de faire !?

Ce ton indigné et catastrophé n’était nullement pour le soulard.
Elle aurait voulu tirer sa sœur par l’oreille ou la secouer par la peau du cou devant l’homme toussotant avachi au sol et qui n’avait rien fait d’autre que de passer là au plus mauvais moment. Il n’avait absolument rien fait et sa sœur n’en avait absolument rien à faire non plus. Comme la moitié des braillards rassemblés. Les seuls à prendre en considération l’intercepteur du sort ne le faisaient que pour mieux siffler et brailler. En vérité, il pourrait bien mourir là que personne ne se dérangerait pour au moins éviter de lui marcher dessus.

Callista fit un pas vers l’électrocuté en repoussant des corps gesticulants pour se frayer un chemin, mais elle aussi se désintéressa du malheureux, tristement et totalement indifférent à tous pour de bon. Ses yeux se braquèrent sur l’ex-localisation d’Absynthe désormais vide. Plus de longs cheveux noirs, de petite silhouette potelée. Plus rien du tout. Elle n’avait pas rêvé, la jeune fille avait été propulsée sur l’estrade et même pire, elle ne la voyait plus du tout de sa position en retrait. Comme les autres, elle courut se masser près de l’estrade, s’appuyant sur des épaules inconnues pour se hausser sur la pointe des pieds et tenter d’apercevoir autre chose que ce type immense et le loup par-dessus lui. Qui lui bouchaient la vue dans leur duo acharné.
Elle se résolut finalement à monter sur une table branlante et tendit le cou car d’autre avait eu la même idée. Un jet de flamme s’échappa du sol en même temps que sa sœur, redevenue visible à tous. Une réapparition qui ne calma en rien l’état d’agitation indescriptible dans lequel se trouvait l’aînée.
Elle était frappée de stupeur. Malgré l’orage saturant l’air, elle ne ressentait pas de fureur, mais une sourde angoisse enserrer son corps tout entier.


-Arrêtez ça ! Elle n’a que dix-huit ans ! C’est totalement ridicule !

Son annonce avait fait moins sensation que "l’incident" avec la robe de sa sœur. Mais les deux furent saluées par le même genre de comportement indésirables. Dans le brouhahas mugissant l’oreille de Callista perçut très distinctement un terme hors contexte et absolument dégradant qui la fit sortir de ses gonds. Une réaction bien éloignée de son comportement habituel, mais l’inquiétude et l’absence d’assistance lorsqu’elle en réclamait produisirent une belle explosion dans son for intérieur. En clair, elle devait faire n’importe quoi ou mourir de trop de tension. N’importe quoi.

-Ma sœur ?! Une traînée ?! Venez me dire ça sur l’estrade !!

Cette fois la guérisseuse disposa d’une partie de l’attention. Qu’elle ne recherchait plus de toute façon. Un triduel en perspective trouvait son public surtout que la jeune femme se proposait d’en prendre deux d’un seul coup à elle toute seule.

-Alors ! Qu’est-ce que vous attendez !

-Ah non ! Ah non ! Si c’est la sœur de l’autre j’en veux pas non plus !

-Fous nous la paix pauv’allumée !

-Ouais calme toi ’spèce d’hystériaque.

-Hystérique ! Et je ne suis PAS hystérique !

Déclara-t-elle en donnant un coup de pied dans un verre atterri sur sa table et les cheveux comme hérissés sur le crâne.

-Je suis outrée !

Un banc de regard vide lui répondit. Décidant d’attraper le minautore par les cornes si celui-ci voulait l’envoyer paître avec les bœufs, elle se jeta au bas de sa table sa baguette décrivant un arc de cercle qui bascula les chaises des deux ivrognes et les expédia du même coup cul par-dessus tête. Le tout accompagné par une joyeuse mêlée de rire et de sifflet. Mais Callista ne riait pas. Son teint avait la blancheur de la craie et l’inquiétude qui la rongeait arrivait à rendre brillant ses yeux sombres. Un des hommes tentait de se relever en agitant les bras comme une tortue renversée sur le dos. Son compère arriva à se rétablir à genoux en s’accrochant à la chaise d’une main et la baguette dans l’autre, pointée sur le premier objet qui se dressait entre lui et Callista.
Mais le type était déjà tellement éméché qu’au lieu de viser une chaise, il visa la table, cible bien plus évidente à toucher en état d‘ébriété. Cible qui décolla comme une balle au rebond et s’envola en passant au dessus de têtes toutes relevées pour suivre sa trajectoire. Et il ne fallut pas plus d’un quart de seconde pour deviner que sa destination finale était l’estrade.


-Attention !

Cria à son tour la guérisseuse dans un bel ensemble avec une dizaine d’autres voix.
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