'Nagini, qu'en penses-tu ?'

'Quoi donc, Maître ?'

'Cette lettre… Un étudiant de Poudlard qui me donne rendez vous dans un bar mal famé de l'allée des embrumes…'

'Est-il possible que ce soit un piège ? Quelqu'un pense-t-il réellement pouvoir vous donner des ordres ?'

'Un piège… Oui, c'est possible… Mais c'est plutôt ça qui me dérange… Qu'on m'impose une date et un lieu… Cet homme est suicidaire, tu ne trouves pas ?'

'Irez-vous, Maître ?'

'Certainement… Pour punir cet avorton de son orgueil…'

Un sourire mauvais se dessina sur le visage sur Seigneur des Ténèbres alors que son Serpent venait se rouler à ses pieds, convaincu qu'il serait autorisé à accompagner son maître… N'est-ce pas mieux d'avoir un reptile se nourrissant des corps morts pour effacer les traces d'un meurtre ? Mais elle se trompait. Le Mage Noir était soucieux. Si c'était un piège il pouvait se retrouver seul face à un grand nombre d'Auror. Bien sûr il s'en sortirait sans difficultés mais s'il devait protéger son horcruxe, cela compliquerait la tache. C'est donc une Nagini vexée qu'il laissa derrière lui le jour du rendez-vous. Il avait profité des quelques jours qu'on lui avait "laissés" pour se renseigner sur ce garçon et avait appris qu'il était à la tête d'un empire d'informations… Peut-être même possédait-il sans le savoir la clé du mystère du Parchemin d'Alexandre que le Mage Noir recherchait avec ardeur. Sebastian Eidan le servirait ou mourrait. Il n'y avait aucune autre alternative envisageable. Volontairement, il fit le choix de laisser attendre son hôte. Effectivement le rendez-vous tombait à une heure où il faisait encore jour et il n'était pas imaginable qu'il commette l'erreur de se montrer à un trop grand nombre de sorcier et, ainsi, qu'il confirme les dires du vieux fou et de son protégé. Il attendit deux heures après la tombée de la nuit pour transplaner.

L'allée des Embrumes n'était pas encore déserte à cette heure, mais elle était relativement calme. Les quelques passants étaient tous camouflés sous des capes, cachant leur identité. Quand le "Crac" sonore annonçant un transplanage se fit entendre, quelques regards se levèrent à le recherche de l'origine du son mais la plus part s'empressa de partir au cas où le nouvel arrivant soit un homme du ministère en patrouille. Dans l'ombre, une haute silhouette noire était apparue et regardait les allées et venues. Le Seigneur des Ténèbres avait transplané près de la boutique d'Alshain car il était certain d'avoir la possibilité de se protéger si jamais un sort anti-transplanage était jeté juste après son arrivée… Mais, visiblement, tel n'était pas le cas. Caché sous la capuche de sa cape, le Mage Noir traversa la rue en direction du "Chat Mort" et il y pénétra sans aucune hésitation. L'air, depuis qu'il était arrivé dans le coin était devenu un peu plus lourd, tendu. A son entrée dans le bar, toutes les conversations s'arrêtèrent, mais aucun client ne se douta de l'identité du nouveau venu… Il avait dissimulé son visage reptilien avec beaucoup de soin. Sans hésiter, il se dirigea vers un escalier situé au fond de la salle. Il y avait, à l'étage, des salons privés pour les rendez-vous discrets. Le maître des lieux vint aussitôt à sa rencontre, voulant l'empêcher de montrer espionner ces dits rendez-vous. Nul ne vit la baguette d'if dépasser de la manche du nouvel arrivant et nul ne remarqua que le tavernier était maintenant soumis à l'impérium du Sorcier. Le Mage Noir fut donc guidé dans un petit salon lugubre.

"J'attends Sebastian Eidan. Il est certainement déjà là. Trouves le et amène le moi ici."

L'homme s'inclina jusqu'à toucher le sol et quitta la pièce avec empressement. En attendant, le Seigneur des Ténèbres ausculta les lieux pour s'assurer que la conversation se ferait sans regard ni oreilles indiscrètes. Pour s'en assurer encore plus, il lança quelques sorts supplémentaires… Il n'était pas nécessaire que les cris du garçon n'attirent tout le quartier… Le Mage Noir se tenait dos à la porte, regardant la rue par l'unique fenêtre, sa baguette à la main. Il était prêt à se défendre même si son "hôte" l'attaquait de dos…

[HJ: j'espère que ça t'ira… Je n'ai pas lu ton post avec Yoyo, suis-je assez dans l'ambiance "Chat Mort" ? Quant au titre... j'ai pas trouvé mieux, désolée...]

Il est de notoriété publique que les Serpentards sont les plus fourbes, les plus orgueilleux, les plus fiers qui soient. Sebastian Eidan ne faisait pas exception à la règle. Bien au contraire, il se glorifiait dans le secret de son esprit d’être le plus fourbe, orgueilleux et fier Serpentard qui soit. Et son ambition dépassait toute commune mesure, rêvant ardemment de devenir le plus puissant Sorcier de tous les temps.

L’homme avait un plan, un plan selon lequel il déterminait et prévoyait toute son existence. Et intégré dans ce plan, une idée, folle. Plus folle que la plupart des autres, si c’était possible. Cette idée, c’était rencontrer le puissant Mage Noir, Maître actuel du Mal, Lord Voldemort, et de ressortir de cette entrevue, libre, et vivant. Sebastian était né dans une famille de sang-pur, des chercheurs avides de connaissances, qui avaient rapidement cerné le personnage de mégalomane du célèbre Lord. Sebastian savait donc parfaitement qu’après une discussion avec le Mage Noir, il ne restait que deux solutions. Se soumettre. Ou mourir. Et s’il n’était évidemment pas dans les plans de Sebastian Eidan de mourir, se soumettre était encore plus hors de question. La chance qu’il avait eu de rencontrer Shalimzar lui avait accordé une arme supplémentaire, une arme qu’il lui serait évidemment nécessaire lors d’un face à face avec le Lord des Ténèbres.

Ainsi, il s’était retrouvé à rédiger une lettre des plus insultantes à l’encontre de ce dernier. La notion d’insulte résidait entièrement dans le fait que Sebastian imposait au Lord un rendez vous, sans que Voldemort puisse maîtriser quoique ce soit, s’il voulait jouer les règles du jeu. Grâce à cela, Sebastian forçait Le Seigneur à venir à ce rendez vous. L’orgueil d’un homme puissant est son plus fort moteur, mais aussi sa principale faiblesse.

Sebastian s’était préparé pendant de longues heures avant l’heure du rendez-vous. Il allait rencontrer un Mage Noir d’une puissance qui était dite phénoménale, et d’un savoir tout aussi fabuleux. Le jeune Serpentard se doutait qu’il y avait une infime chance pour que le Lord ne soit pas un Legilimens très très performant. Il avait donc préparé une ruse, un stratagème dont la réussite ne dépendrait que de sa concentration mentale, et de sa capacité théâtrale. L’entrevue serait éprouvante pour lui, mais il n’avait guère le droit à l’erreur. Il n’avait pas le droit à l’erreur. Erreur signifiait mort dans ce cas.
Son stratagème était des plus simples. C’est sur sa simplicité que Sebastian misait tout ce qu’il possédait. Déployant tout son talent d’Occlumens, il allait diffuser des pensées admiratives concernant le Lord, de doutes quand à sa capacité à bien lui servir. A vrai dire, ce qu’aurait pensé un incapable d’occlumencer, et surtout de penser et de vivre par lui-même. Si cela marchait, il y avait une chance que le Lord le sous estime. Et s’il le sous estimait, il était déjà échec. Quelques ruses de plus, et Sebastian pourrait mettre Lord Voldemort échec et mat.

Pourtant aussi simple était l’idée théorique de ce stratagème, aussi compliquée en était la mise en application. En plus de créer des pensées diffuses fausses, de cacher les propres siennes, il allait devoir créer un alter spiritu , c'est-à-dire un esprit rempli de faux souvenirs, qui servirait de piège mental contre toute attaque de Legilimencie du Seigneur des Ténèbres. Ses préparatifs lui prirent trois jours, et nécessitèrent la totalité de sa concentration et de son imagination.
Le jour arriva vite, l’heure arriva vite. Et Sebastian attendit. Et attendit. Le doute éprît son esprit. Et si le Lord ne venait pas ? Et si la provocation n’avait pas suffit à le piquer assez dans son orgueil pour qu’il se déplace voir qui était l’homme qui l’insultait ?

Pourtant, Sebastian attendit. Brisant son impatience sous la puissance de son esprit, écrasant ses doutes, il reprit sa concentration pour la tourner entièrement vers son stratagème et la discussion qu’il aurait, peut être, avec le Lord. Deux heures après que la nuit soit tombée, le tavernier étrangement servile, changeant brutalement ses habitudes, lui demanda de se diriger incessamment sous peu dans une autre salle privée. Le tavernier le mena, servilement toujours. Et étonnamment étant donné la situation dans laquelle il se trouvait, il se demanda pourquoi le tavernier ne lui avait pas reproché de ne pas avoir bu ce soir là. Chassant ses pensées inutiles, Sebastian entra dans la salle désignée par le tavernier qui se précipita tout de suite après que la porte soit ouverte au rez-de-chaussée.

Sebastian remarqua la haute silhouette regardant par la fenêtre. Il jeta un coup d’œil circulaire, calculant ses chances de fuites, s’il le fallait. Et alors, sa voix froide, à laquelle il mêla habilement des accents d’admiration, ou du moins de profond respect, résonna dans la salle quasiment vide.

« Vous m’avez fait attendre. » Puis il continua rapidement avant que le Lord ait une quelconque chance de le reprendre par un sort. « Monseigneur. »

[Aucun reproche à te faire :] Le titre ce n’est pas le plus important \o> Beau post, je te remercie de m’l’avoir offert :]]

[Contente que ça te plaise, j'aime beaucoup ton style… Mais tu m'inquiètes, j'ai peur de ne pas réussir à jouer le Lord comme il faut face à toute la stratégie que Sebastian déploie…]

On montait les marches. Les doigts fins se refermèrent un peu plus sur l'arme de bois. La porte fut ouverte. Une présence. Puis refermée. Les escaliers furent dévalés. Mais la présence était toujours là. L'air ambiant était figé, glacé, pesant. Il était empli de l'aura qui se dégageait de l'ombre devant la fenêtre.

Lord Voldemort.

Le Mage Noir avait les yeux clos, se concentrant sur cet inconnu, évaluant les capacités magiques qui émanaient de lui, cherchant à sentir le potentiel de cet homme qui avait osé le faire se déplacer. Il était jeune. Mais il semblait puissant ou plutôt, il semblait avoir une bonne maîtrise de sa magie. Il était entouré par elle, comme un cocon, elle émanait de lui... Etait-il en train d'utiliser un sort sur lui même ? Oui, c'était bien possible… Mais dans cette position, le Seigneur des Ténèbres ne pouvaient en savoir plus. Il était concentré, droit, imposant, tenant sa baguette dissimulée dans sa manche. Puis le silence fut rompu.

"Vous m’avez fait attendre."

Les yeux du Mage Noir s'ouvrirent brusquement. Comment osait-il ? Le mot qui suivit ne suffit pas à le calmer. La colère qu'il avait ressenti en lisant la lettre revenait. Cet homme mourrait… ou mourrait ! [oui, je sais, c'est fait exprès ^^] Le regard incandescent du Lord était posé sur son propre reflet. Il annonçait un danger pour l'autre, mais il repris un calme neutre, trahit par la flamme menaçante de son regard. Lentement, il se tourna pour faire face au nouvel arrivant. Celui-ci se tenait debout devant lui, le regardait. Combien de temps cet homme aurait-il le culot de soutenir le regard brûlant du Seigneur des Ténèbres. Celui-ci fit un pas vers le nouvel arrivant et il se décida enfin à parler d'un ton glacial et qui ne tolérait aucune discussion:

"Agenouilles-toi devant ton Maître et baisse le regard."

Ce garçon était soit un inconscient suicidaire, soit un provocateur impertinent. Dans tous les cas, il allait apprendre comme se comporter devant le Mage Noir. Celui-ci avait d'ailleurs une hésitation, devait-il tout de suite désarmer et interroger le jeune homme ou bien commencer par lui demander la raison de son… invitation ? Bien sûr, il était fort probable que le jeune homme ait à subir un ou deux sortilèges impardonnables dans les quelques minutes qui allaient suivre… Oui… La colère du Mage Noir demandait à être apaisée tout de suite. Il tendit sa baguette et la pointa sur le jeune homme. Son ton était froid, cruel et tout son être imposait le respect tant la magie qui émanait de lui glaçait l'air de la pièce.

"Apprends, gamin, que Lord Voldemort n'est pas à la disposition de chacun, ce sont les autres, les pions comme toi, qui obéissent et se soumettent. C'est ainsi que ça marche et c'est avec respect et révérence que tu dois t'adresser à moi. En quémandant mon attention et en te sentant honoré de l'obtenir. C'est ainsi que ça se passe et pas autrement. Et parce que tu m'as insulté par deux fois déjà, tu vas recevoir la punition du Seigneur des Ténèbres. ENDOLORIS !"

[HJ: je me permets de dire que le sort te touche…]

L'éclair de lumière quitta la baguette et s'abattit tel un éclair sur le corps de l'adolescent. Le Mage Noir regarda comment cet homme encaissait la souffrance, comment il y réagissait. Il observa un moment puis rompit le sort… Mais il y avait deux affront à laver alors il le relança, plus puissant, plus cruel, avant de le rompre de nouveau. Il prit le temps d'observer le jeune homme, évaluant ses capacités réelles, cherchant à cerner sa personnalité à travers ses réactions. Il utiliserait certainement la legillimencie avant la fin de l'entretien, mais il avait appris à ses dépends qu'il fallait compter sur lui même avant de compter sur cette magie qui, bien que puissante, pouvait induire fortement en erreur. Il laissa le temps au jeune brun de reprendre contenance puis il reprit:

"J'espère pour toi que la leçon est apprise, gamin. Maintenant, tu vas m'expliquer la raison pour laquelle tu as eu le culot de me faire venir dans cet endroit décrépit. Mais avant ça… Accio Baguette !"

[HJ: à toi de voir si ça marche ^^]

Londres, le froid mordant de Novembre empêchait la plupart des gens de sortir, en cette soirée sombre. Et pendant que les gens bien se réchauffaient allégrement en leur domicile accueillant, que les jeunes couples consommaient avidement leur jeune amour, Sebastian Eidan se remémorait son entraînement douloureux avec Shalimzar, grâce à deux aperçus de la puissance et de la folie de son vis-à-vis d’un soir.

Agenouillé, perclus d’une douleur inqualifiable, il avait les yeux baissés sur le sol, et toute sa volonté déployée pour conserver sa maîtrise de l’Occlumencie. Par sa vie, et par Calaelen l’Insoumis, il ne fléchirait pas. Jamais. Il se redressa peu à peu. Puis, le dos droit, une impression de fierté et d’orgueil inébranlables transparaissant dans son attitude altière, il baissa les yeux d’une façon étrangement méprisante. Sa voix, dans un souffle rauque et enlacée d’accents de respect et d’admiration fabriqués, retentit dans le soudain calme de la pièce.

« Je méritais surement ces châtiments, Monseigneur. Mais dans votre sagesse infinie, vous reconnaîtrez peut être que me priver de ma baguette serait comme de me priver d’un bras. Je vous ai peut être injurié, mais seriez vous assez cruel pour me priver de ce qui me différencie de la vermine ? Seriez-vous assez sadique pour défaire un Sang Pur, héritier d’une longue et noble lignée de sorciers, de ce qui le différencie absolument d’un simple… Moldu ? » Le dernier mot prononcé par Eidan avait été plein d’un mépris vibrant, alors qu’il regardait le Lord Noir dans les yeux, le regard plein de supplications orgueilleuses.

Son stratagème n’avait pas encore été mis à jour, s’il ne le devait être jamais, autrement, il serait déjà mort, goûtant avec ses aïeuls une paix méritée. Toujours debout, respectant dorénavant l’étiquette de la noblesse, attendant donc que le Lord soit assis pour pouvoir faire de même, Sebastian demanda d’un geste la parole, et embraya tout de suite après.

« Mon Seigneur, je me doute que l’orgueilleux message que je vous ai envoyé a dû vous offenser, et je m’en excuse, si vous me le permettez. Dans ma situation d’élève, et n’ayant aucune relation qui ait le pouvoir de vous demander une audience pour moi, j’ai pris le risque de faire ainsi. Je vous demande humblement une entrevue, Mon Seigneur, dans le but de vous demander de me permettre de vous aider dans votre conquête du pouvoir absolu, si mes humbles services peuvent vous le permettre. »

Choses dites, il recula d’un pas, et scruta le visage du Lord, d’un air d’homme d’affaires. Il était d’ailleurs là en cette qualité. Il vendrait ses services, à un prix plus haut que le Lord pourrait s’attendre. Et s’il en payait de sa personne, ce ne serait rien en comparaison. Mais pour l’instant, il scrutait respectueusement le visage du Lord pour pouvoir esquiver tout sort du Lord. Il tenait encore beaucoup à son intégrité physique et mentale. Ca lui servirait pour plus tard.

Laissant les plaisanteries de mauvais goût de côté, le jeune homme consolida ses défenses d’Occlumens encore un peu, puis rajouta quelques souvenirs réalistes dans son alter spiritu, priant Calaelen pour que son subterfuge marche comme il le souhaitait.

« Evidemment, vous devez avoir été renseigné sur mon compte. Mais si par hasard vous auriez encore des questions sur mon compte, ou sur les éventuels services que je pourrai vous proposer, je serai à vous pour y répondre dans l’immédiat. »

[HJ : excuse moi pour le temps d'attente -_-"]

La douleur. Depuis des dizaines d'années le Lord Noir la connaissait, il l'utilisait fréquemment, que ce soit sur ses ennemis ou sur ses Mangemorts. C'était elle sa plus fidèle alliée. La douleur et la peur. Mais ce soir là, la peur ne semblait pas être de la partie et cela lui déplaisait fortement. La manière qu'avait utilisée ce garçon pour le faire venir et l'attitude qu'il arborait l'avaient rendu méfiant plus encore qu'il ne l'aurait été dans des conditions "normales" (à ses yeux, c'est à dire rendez-vous fixé par lui et interlocuteur soumis). Non, vraiment, là quelque chose n'allait pas. Une contradiction dans ce que disait et faisait le jeune homme. Le Mage Noir avait donc fait appel à sa compagne de toujours pour percer à jour son vis-à-vis. Et là, ça avait été flagrant.

Sebastian Eidan avait mis toute sa volonté à résister à cette "punition". Il n'avait pas laissé la douleur l'envahir, l'affaiblir. Au contraire, il s'était relevé alors qu'il n'y avait pas été invité. Il était maintenant debout et le regardait dans les yeux avec effronterie. Le Seigneur des Ténèbres n'avais pas dit un mot, n'avait pas réagit, même quand le jeune homme avait critiqué ses méthodes. Il l'étudiait. Et il n'était pas convaincu. Son admiration, sa soumission, tout ça semblait factice alors que cette attitude altière, ce regard, cette arrogance… telle était certainement la vraie personnalité du jeune homme. Il fallait donc écouter ses paroles en sachant cela. Eidan ne se proposait pas de se mettre au service du Lord, non, il se mettait au même niveau que lui, comme un égal.

"…humbles services…"

Le Mage Noir faillit éclater de rire. Il attendit que le garçon, simple enfant à ses yeux, se taise puis il s'assit. Il y avait dans la pièce une table et deux fauteuils identiques. Le Seigneur des Ténèbres prit place et déposa la baguette du Serpentard sur la table. Allait-il encore agir sans y être invité ? Prendre la baguette ? S'asseoir ? Enfin, calmement et froidement, de sa voix sifflante, il prit la parole :

"Doutais-tu de la cruauté du Seigneur des Ténèbres, jeune ignorant ? A mes yeux, tu ne vaux pas plus qu'un simple moldu ; la seule chose qui t'a maintenu en vie pour le moment, c'est la pureté de ton sang. Mais cette particularité ne sera plus suffisante bien longtemps. Beaucoup de sorciers au Sang Pur sont des traîtres ou des vermines comparables aux Sang-mêlés." Il marqua une pause avant de continuer, plongeant son regard chargé de dédain dans celui du jeune homme : "Et cesse donc de parler d'humilité alors que tu ne sais même pas ce que cela signifie. Si tu avais eu uniquement le désir de me servir, tu aurais trouvé le moyen de me faire savoir que tes bibliothèques et ton entreprise me sont totalement disponible. Il y a, j'en suis certain, assez d'enfants de Mangemorts à Poudlard pour me faire passer ce genre d'information. De l'humilité… Quelle blague ! Tu es l'arrogance même et tu sembles aussi persuadé que tu peux m'apporter une aide quelconque… Non… que j'ai besoin de ton aide que tu comptes marchander, négocier avec moi… Penses-tu donc que Lord Voldemort manque de moyens d'informations et est assez idiot pour engager un imbécile arrogant tel que toi ? Crois tu réellement, dans ton ignorance, qu'on peut discuter avec moi ? Je prends, je n'achète pas. Tu es soumis ou tu meurs."

Il laissa le silence emplire la pièce. Pendant tout son discours, le Mage Noir n'avait pas quitté le regard du garçon, y plongeant quasi littéralement, profitant de cette fenêtre ouverte pour pénétrer son âme. Effectivement, si le Lord était un Légillimens très puissant, ce n'était pas uniquement par la force déjà considérable de son esprit, mais aussi par sa manière d'utilise cette magie. Il ne cherchait pas des choses élaborées telles que les souvenirs, les pensées… mais des informations bien plus primaires telles que les sentiments, les impressions… Il cherchait les réactions intérieures du jeune homme à ses paroles, guettant les mots se formant spontanément dans ses pensées. Il avait pris le temps de s'immiscer à cette place et de s'y installer avant de poser sa première vraie question :

"Quelle magie as-tu utilisée pour te protéger de moi ?"

[HJ : en plus c'est court… mais j'ai essayé de répondre quand même… j'ai écrit en plusieurs fois parce que je n'avais pas le temps de le faire en une seule… j'ai même fait la réponse en manuscrit…]