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 Summers Lost [R]
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MessageSujet: Summers Lost [R]   Summers Lost [R] EmptyMar 25 Déc - 22:56:49

Les secs bruits des bottes d’un jeune homme résonnaient dans les ruelles vides de Pré au Lard. Un jeune homme au noir manteau de velours tâché de ci et de là de blanches traces de neige. Un vieux souvenir s’installa dans son esprit d’Occlumens, récurrence évanescente d’une nostalgie oubliée. Sebastian Eidan secoua la tête, faisant ainsi tomber de ses cheveux d’ébènes les miettes des derniers vestiges de la tempête de neige passée. Le temps de Novembre était en ce jour des plus représentatifs, et ce coin ci de l’Ecosse était bien trop exposé aux tempêtes. La pureté du sol n’empêchait en aucun cas Sebastian de le piétiner allégrement. Les marques de ses pas étaient aussi visibles que sa profonde arrogance.

De ses oreilles s’échappaient les bribes d’une musique aux accents du désespoir, un chanteur pleurant la perte des étés. Et de bien d’autres choses. Sebastian regarda attentivement les environs, blancs et purs, si l’on omettait les traces qu’il s’était permis de faire sur ce manteau blanc empreint de perfection. Une ombre l’avait attiré, mais elle s’était évanouie presque aussitôt. Haussant les épaules d’un air nonchalant, le jeune homme continua à avancer, se mettant à l’abri sous la gouttière d’un hôtel miteux. Sortant d’une poche intérieure de son manteau une boîte à cigarette d’argent, il l’ouvrit et se saisit de l’une d’entre elle. Le bruit du fer contre le fer, une étincelle et le gaz qui prenait. La cigarette flamba soudain et une bouffée fut avalée.

Sebastian reprit sa route, nonchalamment, malgré que ses sens fussent en alerte, suite à au furtif mouvement perçu précédemment. Il n’avait pas l’impression d’être suivi, mais il était bien loin d’être infaillible sur ce jeu là, et il préférait être prêt. Combien de fois l’avait on surprit… Sa baguette était prête à glisser de son étui sur le bras jusqu’à sa main, les mots prêts à être sur l’immédiat murmurés pour causer du tord à la personne hypothétique qui le suivait.

Laissant son instinct se préoccuper de ces choses secondaires, il se replongea dans ses réflexions lugubres, et se laissa bercer par la musique et la voix envoûtante du chanteur.
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  • Pénombre Craft
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MessageSujet: Re: Summers Lost [R]   Summers Lost [R] EmptyJeu 27 Déc - 12:55:11

La nuit s’était profondément appesantie sur un crépuscule opalescent, presque brumeux, engloutissant le petit hameau de maisons ravissantes, de son obscurité et avec elle, les températures s’étaient très rapidement effondrées pour descendre à seulement quelques unités de degrés Celsius. La saison morte s’était aventurée loin dans les terres, bien plus tôt que les années précédentes et sa blanche compagne neigeuse, magnifiquement scintillante sous la lueur timide d’une lune naissante, recouvrait depuis des jours déjà le sol dallé du village de Pré au Lard. Bien que, dans la plupart des veines commerçantes, les innombrables cristaux de glace la constituant aient été rendu liquides par des sortilèges municipaux de dégivrage ou le fréquent passage des habitants du village et des nombreux visiteurs venus spécialement pour les fêtes de Noël, les ruelles empruntées par l’ancienne Serpentarde étaient, elles, totalement immaculée, la neige inviolée et ce seul détail suffisait à témoigner de l’isolement quasi-totale de cette partie de la cité, incitait Pénombre à sortir sans crainte de son occulte repère.

L’unique héritière des Craft ne ressemblait plus guère à la jeune sorcière de quatrième année, audacieuse et intrépide, qui avait jadis quitté Poudlard en hâte et dans l’inquiétude la plus oppressante, contrainte de laisser à l’abandon total autant que chaotique le fruit, les avancées de projets de mois entiers. Son apparence physique même, trahissait les évolutions brutales, radicales de son esprit, tranchait profondément avec l’insouciance qui avait pu persister en elle auparavant, malgré l’inflexible et cruelle éducation paternelle, malgré un vécu qui lui avait férocement défendu les joies les plus simples de l’enfance. Les vestiges d’innocence et de maigre candeur ayant pu adoucir les traits de son visage d’adolescente avaient été complètement, impitoyablement altérés par une froide résignation indicible et obstinée, elle avait mûri, brutalement, irréversiblement. Et puis, il y avait aussi cette fierté déterminée, intimidante, imprégnant sa gestuelle épurée, souple, bridant effrontément la posture discrète de son corps, une attitude particulière, frappante qui différenciait sans conteste le passé du présent. Tant d’affres, de souffrances, de douleurs mêlées intimement à une si rêche combattivité, une volonté déterminée aux allures inflexibles imprégnaient son regard, que peu de passants n’osaient le croiser et qu’un nombre encore moindre ne parvenaient à le soutenir. Malgré le froid mordant d’un hiver précoce, la peau de son corps était visible à de nombreux endroits sous son long manteau de laine doublé, bien qu’aux premiers abords il aurait été très aisé d’en croire le contraire. Son épiderme était en effet recouvert d’une sorte de fine pellicule aussi sombre que la nuit, de consistance relativement comparable à l’huile, pourtant mate et sans aucune jointure apparente. S’insinuant jusque sous le cuir noir qui enlaçait fermement l’intégralité de ses avants bras, dévorant son cou en serpentant à l’orée de son menton, de ses tempes dissimulées sous des mèches de ténèbres, la matière semblait étrangement autant signe d’une présence étrangère qu’une ombre portée.

Son interminable chevelure de jais, lâche, lui tombait à présent jusqu’au milieu des reins tandis qu’en biais, une longue frange obscure dérobait son œil droit aux égards étrangers. Pourtant, ses deux prunelles onyx, calmes et posées parcouraient lentement la rue avec une attention méticuleuse, soigneuse et la partie animale qui partageait chacune des fibres de son être semblait plus présente dans l’ombre des bâtiments désertés pour la nuit, que sous les maigres halos fades des rares réverbères alentour. L’ocelot avait considérablement développé son aura, intimement entrelacée, en parfaite harmonie avec celle de l’humaine. Ses pas, prudents et silencieux, tendirent progressivement à ralentir son allure au bout de l’allée neigeuse qu’elle avait empruntée en quittant des appartements provisoires, lorsque ses sens visuels rencontrèrent un stimulus qui rendit un faible écho, pourtant singulier, dans sa mémoire. Son premier reflexe fut de s’assurer minutieusement de l’absence d’autres personnes embusquées autour des endroits proches les plus à risques pour un guet apens. Puis, la Reptile sortit lentement du champ de vision qu’aurait eu l’inconnu s’il avait fait volte face et, en finalisation de ses observations, lança discrètement un sortilège plus faible, pour ne pas révéler sa présence, mais analogue à celui censé révéler toute présence humaine alentour. Après analyse réfléchie du signal rendu par l’enchantement, l’ancienne Championne des Serpents dût se résigner à conclure que rien de suspect n’errait dans les parages, qu’il ne s’agissait pas d’une tentative d’embuscade de quelques sombres brigands organisés ou pire... Son regard d’un vert agressif de limpidité se reporta alors dans la rue d’en face. Ses actions n’avaient pas l’air d’avoir été soupçonnées par l’objet de son attention, car son comportement, l’allure de ses pas étaient restées précisément inchangées.

Directement devant elle mais de dos, à une soixantaine de mètres approximativement, une silhouette sombre se détachait de l’opacité lourde de la nuit et plus que les contours d’un corps humain, il se dégageait quelque chose d’étonnamment familier de la démarche de l’inconnu, au loin et la réalité s’anamorphosa légèrement en se déphasant de temps. La sensation d’une époque ancienne, passée s’infiltra insensiblement dans son esprit, le souvenir jauni, abimé et incomplet d’une ère révolue tentait de se reformer sous la concentration mentale de la brune aux yeux clairs. A sa carrure, elle ne put qu’identifier certainement qu’il s’agissait d’un homme, mais nul nom ne lui vint en tête, nulles images du passé ne prit certainement forme au sein de sa conscience tandis qu’aucunes spécificités propres à ce fantôme d’antan ne lui étaient visibles de sa position reculée. Le manteau noir de celui qu’elle pressentait être un sorcier, imposait le doute sur les détails mineurs de sa morphologie et le manque cruel de luminosité ne permettait pas à la brune incandescente de percevoir d’indices supplémentaires qui l’orienteraient un tant soit peu quant à l’identité de l’inconnu qui avait soudainement piqué sa curiosité.

Rapidement, l’animagus remarqua que le rythme de progression de l’individu était beaucoup plus modéré que le sien et s’en approcher, voire le rattraper, ne lui poserait assurément aucun problème physique, sans doute même peu d’effort. La neige n’était pas encore très épaisse pour des adrets et la trajectoire séparant les deux êtres vivants était parfaitement rectiligne. Soixante mètres. A peine. Etait ce juste une coïncidence ? Ou bien un piège ? Cette manifestation inopinée du passé, seulement un mois après que la vert et argent ait commencé à tester, seule et en situation réelle, les fruits de deux années entières d’apprentissage et d’entrainements hors de Poudlard… Mais si près de l’illustre et ancestrale école de sorcellerie, ne pouvait elle pas s’attendre à rencontrer, par hasard, d’anciens camarades de classe, de maison ? Des connaissances simplement visuelles, lointaines ou bien plus proches ? La fine main pâle de la sorcière resserra fermement son étreinte sur l’ébène de sa baguette, camouflée dans une profonde poche extérieure de sa cape, prête à toutes éventualités, fussent elles indésirables. Pénombre savait pertinemment qu’en diminuant la distance qui la séparait encore du danger potentiel, elle réduirait également le temps de réaction dont la jeune fille bénéficierait en cas d’attaque surprise de son opposant, perdrait également l’avantage si par malchance, il faudrait le semer dans ce dédalle qui n’avait déjà plus aucun secret pour elle depuis sa première année d’études à Poudlard quand elle s’y était rendue en douce en compagnie d’une de ses condisciples de maison. La Serpentarde était donc convaincue de devoir garder un certain écart de sécurité avec l’homme, par prudence.

Tout en réfléchissant, l’héritière des Craft avait entamé l’espace de quelques dizaines de mètres sans quitter l’inconnu des yeux, il lui fallait attirer son attention afin de collecter de nouveaux renseignements sur lui, avec discernement, tout en protégeant les secrets qui avaient impliqué sa propre venue à Pré au Lard, c’était la seule solution envisageable qui le permettait, satisfaisant à la fois à la sauvegarde de sa vie et à sa soif d’éclaircir ce mystère. Manifester son existence, exposer sa localisation de manière totalement naturelle et anodine, feintant peut être même la maladresse ou la gaucherie afin de ne pas trahir ni sa propre identité, ses capacités, ni éveiller de soupçons sur les raisons de sa présence en ces lieux, si tard et si près de l’école de sorcellerie la plus renommée du pays, à la réflexion, il ne lui manquait plus qu’à trouver le meilleur protocole pour exécuter le stratagème mis au point. Le plus simple serait sans doute le mieux adapté dans cette situation, alors, volontairement, Pénombre durcit son propre pas en claquant un rien plus sèchement le fer de ses hautes bottes noires sur une dalle qu’elle avait préalablement délivrée d’une partie seulement de son manteau neigeux afin d’accentuer le bruit de contact entre les deux surfaces solides sans trop l’en défaire, ce qui trahirait son geste, étant donné que nulles pavages n’avaient pu être totalement épargnées par les laiteuses conséquences hivernales. Dans la quiétude environnante de la nuit, le faible éclat de ce choc provoqué serait assez audible pour être entendu sans soucis et invaliderait radicalement la thèse de solitude du sorcier.
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