Dans la salle commune presque vide des Serpents, une jeune fille grignotait du bout des dents un sandwich trop vite confectionné, apparemment absorbée sur un devoir à moitié entamé. Ses longs cheveux ébène cachaient son visage et l’expression furieuse qui marquait son visage d’un air féroce. Foutue Mac Go qui n’avait rien trouvée de mieux que de leur donner ce travail sur les animagus…. Qu’est-ce qu’elle s’en fichait des animagus ?! Un vague instant, Erylis eut très envie de mettre sur ce parchemin quelque chose du genre «Je ne peux répondre à ces questions, elles heurtent mes convictions personnelles » et de lui expliquer ensuite qu’elle avait la capacité de se transformer une fois par mois… Un vague sourire sadique étira ses lèvres fines lorsqu’elle imagina la tête de la vieille sorcière si elle lisait vraiment cela. On pourrait presque espérer un arrêt cardiaque, ce qui lui aurait valut, de la part des Verts et Argents, une très forte notoriété, elle en était sure.

La jeune fille secoua la tête, s’échappant de ses pensées si agréables, et feuilleta distraitement son bouquin de métamorphose. Elle recopia ensuite quelques lignes, vérifia l’heure, ajouta quelque chose, arrondit ses lettres pour atteindre difficilement les quarante centimètres de parchemin requit, et enfin, ferma son livre dans claquement sonore et appréciable. Elle fourra dans son sac en vrac son devoir et ses livres qui trainaient sur la table et poussa un grognement de colère en apercevant l’horloge qui annonçait les débuts de cours depuis cinq minutes passées. A ce compte, la vieille Mac Go n’allait pas la louper. Surtout après ce que Rogue avait fait subir aux Griffondors la veille…. Erylis laissa ses doigts se promener sur la surface rugueuse de la pierre qui glissa afin de la laisser passer, avant de retrouver sa position initiale fermant ainsi l’accès à la salle commune à tous ceux qui ignorait le mot de passe. Le claquement de la pierre résonna un instant dans les couloirs sombres du sous-sol, tandis que la Verte et Argent poursuivait son chemin d’un pas pressé.

La jeune fille se dirigeait dans les cachots de façon automatique, sans hésiter ni même regarder les intersections de ce labyrinthe trop familier. Combien de fois avait-elle put se perdre, lors de sa première année… Aujourd’hui, elle se posait même plus la question. Tournant à gauche, deux intersections, droite, droite, gauche, tout droit pendant trois intersection, tournant à droi… Erylis sentit soudain son pied buter sur un objet, manqua de peu de la faire tomber, mais qui la fit lâcher le livre qu’elle tenait à la main. La jeune fille laissa échapper un long soupir, s’accroupit pour ramasser son livre et l’objet qui lavait fait trébucher, à savoir, un autre bouquin. Elle ne savait qui avait bien pû le perdre ici, mais elle se ferait un plaisir de le lui rendre, et sur le nez de préférence. Mais trêve de plaisanterie, elle était déjà en retard, d’au moins dix bonnes minutes, estimait-elle.

Erylis franchit alors l’intersection et remarqua enfin la présence incompréhensible à cette heure, tout le monde devrait être en cours ! , d’un jeune homme. Aux vues de ses affaires étalées par terre, la jeune fille comprit qu’elle venait de retrouver le propriétaire du livre et lorsque son regard sombre se posa sur le visage avenant du garçon, elle sut qu’elle n’avait pas besoin de lui balancer son livre en pleine figure pour le faire souffrir… Hasard ou vengeance du destin ? ** Dommage…**pensa-t-elle charitablement, regrettant de ne pouvoir passer ses nerfs sur le Serdaigle. Car si Erylis possédait un caractère prompt et parfois très belliqueux, elle ne s’en prenait que rarement aux opprimés du Destin. [ ] Enfin quand elle disait opprimé… C’était pour cette écorchure au genou qu’il pleurait ?! Le regard incrédule de la jeune fille ne pouvait pas passer inaperçu, et elle laissa tomber au pied du jeune homme le bouquin qui lui appartenait.

« Qu’est-ce que tu fous là Stephen ? Tu ne devrais pas être en cours ? »

Tiens, c’était agréable de pouvoir regarder quelqu’un de son âge de haut, pour une fois. Pas très grande, la jeune fille avait rarement l’occasion de pouvoir regarder ceux de son âge avec hauteur… Elle connaissait ce garçon de vue, étant de son année, ils avaient des cours en commun depuis maintenant cinq ans. Etrangement, elle ne l’aurait jamais pensé aussi fragile.

« C’est si douloureux, un genou écorché ? »Questionna-t-elle, un trait de moquerie palpable dans la voix.

Erylis était encore en train de perdre du temps, accumulant son retard pour son cours de métamorphose. En en prenant conscience, la jeune fille haussa vaguement les épaules, pas vraiment fâchée de louper un peu de ce cours. Quitte à être en retard et se prendre en retenue, autant que ce soit pour un retard pratique et conséquent.

Etre seul ? Y avait-il vraiment cru ? Il était clairement sûr que le sort ne lui aurait pas donné un tel répit. Il venait de se relever quand il remarqua la silhouette de la Verte et Argent. Bien sûr, il l'a connaissait en plus… Pourquoi le sort s'acharnait-il ainsi contre lui ? Il resta immobile, comme figé, incapable de réagir jusqu'à ce que le livre claque brutalement au sol dans un bruit sourd qui le fit sursauter et le ramena à la réalité, perdu dans ce couloir. Aussitôt, il essuya d'un geste de bras les larmes qui maculaient encore son visage et s'accroupi au sol pour cacher celui-ci tout en rangeant frénétiquement ses affaires. Ses doigts tremblaient alors qu'il ouvrait son sac pour y fourrer tout ce qu'il trouvait à porter de main. Son cerveau était toujours incapable de former une pensées cohérente. Puis la voix d'Erylis empli le couloir mêlée d'ennui et de raillerie. Il balbutia:

"Je… Je…Oui… Mais… Je… Je… me suis perdu"

Il fallait absolument qu'il trouve une explication à sa présence dans les sous-sols alors qu'il avait court d'Histoire de la Magie au Premier Etage. Mais il ne pouvait pas dire qu'il tentait de rejoindre son amant dans la salle commune des Poufsouffles. Bah, peu importe, il n'avait pas à se justifier, juste à… demander son chemin. Il allait ajouter quelque chose quand il entendit la moquerie sur son genou blessé. D'abord, il ne comprit pas pourquoi elle disait ça puis il se rendit compte que la panique, ajouté à son état émotionnel avait relancé les vannes lacrymales. Il tenait son sac dans une main et le livre rapporté par la jeune fille dans l'autre. Il tenta de sécher ses larmes, mais se donna un coup de livre sur le nez. Dépité, il laissa tout tomber à terre et soupira. Puis il se décida à parler, d'une voix faible mais audible, il semblait las d'être constamment la cible du mauvais sort.

"Je… je cherchais comment rejoindre le hall quand j'ai butté sur une aspérité du sol… Mais… Mais ce n'est pas pour ça que je… enfin… Je suis désolé de t'offrir un spectacle aussi pitoyable…"

Stephen avait cruellement conscience de la réalité. Il était ridicule. Desespéré, il passa sa main dans ses cheveux sans même se rendre compte que, dans d'autres circonstances, ce geste aurait pu être très sensuel. Puis il entreprit d'achever de réunir toutes ses affaires et de vérifier qu'il ne manquait rien. Pour une fois qu'il séchait un cours, il en était bien puni. Kael avait-il, lui aussi, eu des mésaventures ? Poudlard faisait-il en sorte de punir les élèves qui séchaient les cours pour qu'ils n'aient plus envie de le refaire ? Quoi qu'il en soit, le message était passé, Stephen ne manquerait plus un seul cours, pas même un cours d'Histoire de la Magie.

"Tu… est-ce que tu voudrais bien m'indiquer comment remonter jusqu'au hall, s'il te plait ?"

Alors qu'il posait sa question, il leva un regard mi-implorant, mi-espérant vers la Serpentard. Il n'était pas certain que la Verte et Argent accepte de l'aider, mais elle était la seule à pouvoir le faire. Il attendit sa réponse tout en fourrant le dernier livre dans son sac et en se relevant lentement (le tout sans la quitter des yeux). Quand elle eut parlé, il pointa sa baguette sur son pantalon déchiré et lança un sort pour réparer cela… Il savait qu'il devrait tout de même faire quelque pour son genou, nettoyer un peu, peut être aller à l'infirmerie pour être certain que cette mésaventure ne laisse pas de cicatrices… mais ce n'était vraiment pas sa priorité. Madame Pomfresh, commençait à bien connaître Stephen, même si nombre de ses mésaventures ne nécessitaient pas de soins d'urgence, il préférait soigner ses plaies magiquement pour ne pas avoir de marques sur sa peau. C'était une habitude qu'il avait prise depuis assez longtemps ce qui lui avait éviter d'avoir, aujourd'hui les genoux, les coudes, les tibias, les mains et le visage couverts de marques pâles indiquant ses nombreuses déconvenues. Il allait falloir qu'il apprenne à soigner de lui même ce genre de petite plaie ou qu'il trouve un moyen pour éviter de devoir se montrer à l'infirmerie quotidiennement…

[désolée pour le temps de réponse et pour la piètre qualité du post…]

Le jeune homme, lorsqu’il l’aperçut, essuya à coup de gestes nerveux ses larmes et essaya de ranger son sac dont le contenu était encore éparpillé sur les dalles froides des cachots. Erylis lui demanda ce qu’il faisait ici, à trainer dans ces couloirs, alors que les cours avaient déjà commencé. La Verte et Argent imaginait difficilement un Serdaigle sécher les cours pour son bon plaisir ou par pure flemme, elle essaya alors de deviner quelles raisons cocasses avaient pu le pousser à se trouver là. Ce fut Stephen qui lui donna une réponse, affirmant en bégayant qu’il s’était perdu. Il était vrai que ce dédalle de couloirs sombres était déroutant, au moins la première année, mais l’Aiglon de cinquième année aurait dû connaitre depuis le temps les aléas de ce labyrinthe. A moins d’être extrêmement maladroit et étourdi, ce qui n’était pas une hypothèse à écarter.

« Vraiment ?! » Commenta-t-elle, un sourcil levé. « Quel est le cours où tu te rendais pour ne pas en connaitre encore le chemin ? »

Mais était-ce bien en cours qu’il se rendait ? N’imaginant pas un instant que ce fut un amant de Poufsouffle qu’il s’apprêtait à rejoindre, Erylis se demanda si Stephen n’était pas en train de préparer un mauvais coup, si près de la salle commune des Serpentards… Bien que cela soit plutôt, habituellement, du ressort des Rouges et Or. Le Verte et Argent ne put s’empêcher de répliquer quelque chose sur le genou écorché du garçon et les larmes qui coulaient encore à flot sur son visage, et l’Aiglon lui expliqua sa mésaventure suite à la rencontre d’une aspérité. Le coup de livre qu’il se donna malencontreusement alors qu’il essuyait des pleurs ruisselants lui tira un petit sourire mi-étonné, mi-amusé. Il conclut en s’excusant du spectacle lamentable qu’il lui offrait, et la jeune fille ne put qu’hocher vaguement de la tête. Il fallait avouer qu’il était vraiment dans un état affligeant….

« Tu es en effet dans un piteux état… »Répondit-elle, d’un ton léger qui avait néanmoins perdu un peu de son accent froid et moqueur du début.

En vérité, il lui ferait presque pitié, affalé ainsi, pleurant dans les couloirs sombres et froids de cachots si peu accueillants. Oui, presque. Mais le jeune passa sa main dans ses cheveux dans un geste sensuel qui lui rappela combien le jeune homme, lorsqu’il était dans un état un peu meilleur qu’à ce moment là, pouvait avoir un physique agréable. Stephen lui demanda alors son aide, espérant qu’elle lui indique le chemin du hall. Le regard implorant qu’il lui lança avait quelque chose de touchant et de pitoyable qui s’accordait avec ses yeux rougis par les larmes ; il avait à cet instant vraiment l’air d’un gamin abandonné… Il lui vint l’idée tentante de l’envoyer sur une mauvaise direction, par pure vengeance envers son bouquin qui l’avait faillit faire tomber, puis, haussant les épaules, elle esquissa une moue d’acquiescement. Maladroit comme il semblait l’être, il serait bien capable de se perdre un peu plus loin dans les profondeurs des cachots et de ne jamais en revenir… Et Erylis n’était pas très motivée pour avoir sur la conscience la mort d’un élève, inexplicablement perdu, à cause d’un livre mal placé.

« Je me rends en cours de métamorphose, au deuxième étage, tu n’as que me suivre, si tu veux… »

Un haussement d’épaule nonchalant accentua son ton désinvolte, où perçait néanmoins une pointe de curiosité. L’aiglon semblait complètement désemparé, et la jeune fille s’interrogeait sur ses raisons. Ce n’était tout de même pas le retard d’un cours qui le mettait dans cet état, n’est-ce pas ? Sa curiosité, qui n’était arrêtée en rien par une barrière de décence ou de pudeur, la poussa à insister encore sur les raisons qui l’avaient amené ici.

« Mais avant de te conduire là où tu le souhaite, il me plairait de savoir pourquoi tu te promène si loin de ton nid et des salles de cours… »Réclama-t-elle, d’un ton narquois.

Faire du chantage ne lui posait aucun problème de conscience, et sa curiosité supplantait toutes autres choses aussi insignifiantes que son retard en cours avec la vieille Bique, le chagrin apparemment réel du jeune Serdaigle, la pudeur qui conseillerait de se taire et de compatir sans mot dire….

[ Il n'y a aucun problème, tu m'avais prévenu que ton temps de réponse risquait d'être un peu long. Quant à ton post, sa qualité n'est pas moindre, loin de là ! ]

Par chance, la jeune fille semblait d'accord pour le guider vers le hall, de là il trouverait mieux la salle commune des Poufsouffles et, avec elle, son amant. Il finit donc de nettoyer sa tenue et ferma enfin son sac. Il était prêt. Il ne savait pas encore s'il n'allait pas passer d'abord à l'infirmerie, il était déjà en retard, un peu plus ou un peu moins… Mais en même temps, il ne voulait pas le faire attendre encore longtemps. Il fallait vraiment qu'il se dépêche mais… la Verte et Argent lui posa de nouveau cette question qu'il avait évitée depuis le début… Et elle le fit de telle manière qu'il n'avait pas vraiment la possibilité de ne pas répondre. Il se mit à rougir violemment et rien que ça devait déjà répondre en partie à la jeune fille. Il baissa les yeux, incapable de la regarder plus puis se mit à bredouiller…

"Je… je devais retrouver quelqu'un… à… à… à… à la cuisine et… et… je… je suis descendu du mauvais côté… et… et… et… et… et… et… je me suis perdu…"

Finalement c'était peut être l'inverse de ce qu'elle avait dit… Elle pensait qu'il s'était perdu en allant en cours, mais c'est plutôt qu'il n'allait pas en cours mais qu'instinctivement à devoir aller dans les sous sols il s'était dirigé vers la salle de potion… C'était vraiment ridicule. Il ne tenait plus vraiment sur ses pieds, là, et il se dandinait, souhaitant de tout cœur que cet interrogatoire se termine et qu'il puisse se libérer que l'adolescente qui, bien que sa sauveuse, le mettait terriblement mal à l'aise. Néanmoins, il fallait qu'il ajoute un détail, un mensonge… un mensonge de plus… étrangement, le jeune homme, même dans cette situation pensait au fait qu'il était un Serdaigle et que ça nuirait à sa maison si quelqu'un pensait qu'il avait volontairement séché un cours…

"Mais maintenant… je suppose qu'il est en cours… Je… je devrais certainement en faire autant mais… mais je ne sais pas comment remonter vers le hall… Je… J'ai cours d'histoire de la magie, là… Je… je veux bien te suivre, s'il te plait… Merci… beaucoup…"

Il n'était pas certain que la réponse suffirait mais il ne pouvait pas vraiment en donner d'autre. Et puis, le temps passait, il était temps qu'ils bougent du milieu de ce couloir. Au moment où Stephen pensait ça, il aperçu une ombre argentée au bout du couloir… "Oh non…", murmura-t-il alors que Peeves s'approchait d'eux avec un grand sourire sur son visage difforme. Stephen craignait le pire… Le fantôme allait leur en faire voir de toutes les couleurs et ensuite il irait prévenir Rusard qui leur donnerait une punition pour avoir séché les cours. Les courageux vont à Gryffondor et l'adolescent n'était pas à Gryffondor, il n'avait donc pas à faire semblant d'être courageux… Il fit un pas en arrière. Il avait une terrible envie de partir en courrant, mais les intelligent vont à Serdaigle… et il avait l'intelligence de sa rendre compte que courir au hasard des couloirs n'allait pas l'aider… Il pensa aussi que les rusés vont à Serpentard et qu'il avait une Verte et Argent sous la main…

"Erylis… Il… il faut faire quelque chose avant… avant qu'il ne provoque une catastrophe…"

Ses yeux reflétaient son inquiétude alors qu'il s'accrochait à son sac de peur que le fantôme s'en prenne à lui…

[HJ… désolée, c'est encore super court… Je manque vraiment d'inspiration… Tu peux faire arriver des crasses à Stephen, si tu veux ^^]

La jeune fille lui demanda ce qu’il faisait là, ne comprenant pas qu’il puisse se perdre dans ce méandre de couloirs alors qu’il était ici depuis cinq ans. A cette question sans doute un peu indiscrète, le jeune homme rougit violemment, et Erylis leva un sourcil étonné. Quelle pouvait donc être cette raison qui le poussait à se promener si loin dans les cachots, si près de la salle commune des Serpents et dont l’évocation le gênait à ce point ? Il lui avoua se rendre à la cuisine, retrouver quelqu’un et s’être perdu. Ses bredouillements et son rougissement récent ne pouvaient être tout à fait innocents, et la Verte et Argent soupçonnait, à juste titre, qu’il y avait une histoire sentimentale sous cette histoire. Un sourire moqueur éclaira le visage de la jeune fille, alors qu’elle fixa le garçon dans les yeux.

« Tiens donc. Y aurait-il une jeune fille qui t’attends impatiemment ? Quel dommage que tu te sois perdu… Elle va sans doute croire que tu lui as posé un lapin…. »

Sourire joyeux, sans aucune compassion, la jeune fille s’amusait de la situation. Elle n’avait aucune certitude sur le rendez-vous du garçon, mais il était tellement facile et amusant de le voir rougir ainsi qu’elle clamait son hypothèse avec une assurance moqueuse. Le jeune homme semblait terriblement mal à l’aise, et cela étonnait l’adolescente qui, ne le connaissant que de vue, se demandait si c’était tout simplement sa nature qui le poussait à se dandiner ainsi sur place ou bien si ses questions touchaient un point sensible sue le jeune homme ne souhaitait pas aborder. L’aiglon lui dit ensuite qu’il devait se rendre à son cours d’Histoire de la Magie, la priant de le ramener au hall. Un détail, cependant, intercepta son attention car il se détachait de sa précédente hypothèse sur le rendez-vous du Serdaigle.

« Il ?! ... Ce n’est donc pas une jeune fille que tu allais retrouver dans la cuisine… ! Que caches-tu, aiglon ? »Questionna-t-elle, un sourire malicieux aux lèvres.

Oh, bien sur, elle ne se doutait pas un instant que le jeune homme avait un amant. Cela ne lui avait pas encore effleuré l’esprit, et de toute façon, les amours des piafs ne l’avaient jamais que très peu passionné. Curieuse, elle aimait cependant jouer avec le jeune homme qui ne semblait pas vouloir lui avouer la vérité. Stephen souffla alors un « oh non » pathétique, et se retournant, la Verte et Argent aperçut l’ombre argenté de Peeves qui se rapprochait d’eux, un rictus mauvais accroché aux lèvres qui n’annonçait rien d’autre que des ennuis… La jeune fille soupira à son tour, maudissant intérieurement le fantôme qui n’avait su mourir comme les autres, et ainsi, ne plus jamais revenir. Le spectre, juste au dessus d’eux, leur lançait un regard joyeux qui pétillait déjà de malice et d’amusement. Erylis, trop occupée à surveiller les moindres gestes du gêneur, ne fit pas tout de suite attention au Serdaigle qui lui enjoignait de partir de suite.

« Qu’est-ce que deux p’tits élèves font dans les couloirs ? Ils sèchent les cours les amoureux ? Une couleuvre et un moineau…. Tu va t’faire bouffer p’tit piaf ! » Finit-il en s’adressant à Stephen.

Et comme preuve de sa bonne volonté, Peeves tira sur le sac d’Erylis qui s’y accrochait de toutes ses forces. Pas question de lui laisser ses affaires, après tout ce n’était qu’une ombre abrutie ! Malheureusement pour elle, le fantôme avait suffisamment de force pour lui arracher son sac dont une lanière resta entre les mains de la jeune fille. Regardant un instant alternativement le bout de tissu déchiré entre ses mains et l’esprit frappeur, la Verte et Argent s’énerva bien vite.

« Espèce de nuage dégénéré ! Rend moi mes affaire ou tu me le payeras ! »

Peu impressionné par les menaces de la cinquième année, le spectre lui fit une grimace qui déforma son visage, avant de se tourner vers le jeune homme avec ce sourire sadique qui le caractérisait si bien. Son rire grinçant résonna à nouveau dans le couloir sombre du cachot alors que la main glaciale ébouriffait les cheveux du Serdaigle, tirant sur quelques mèches, au grès de ses envies et de son amusement. La jeune fille, elle, essayait encore de récupérer ses affaires, puis, comme elles lui étaient hors d’atteinte, elle sortit sa baguette, la pointa son sac et lança le sort approprié.

« Accio sac ! "

Merlin merci, son sac lui atterrit entre les mains… Un livre et une plume tombèrent en vol, le bouquin sur l’épaule de l’Aiglon. Elle lui adressa un fin sourire, s’excusant presque. Erylis ramassa sa plume, la fourra en vrac parmi les parchemins en désordre, et, sa baguette toujours à la main, elle lança un regard pressant au jeune homme.

« On ferait peut-être mieux d’y aller non ? »

Dit-elle, sans vraiment savoir où aller...

Ils couraient. Sans savoir où aller, sans savoir où se cacher, les deux adolescents couraient à en perdre haleine dans le labyrinthe chaotique de couloirs sombres des cachots. La jeune fille commençait à s’essouffler, feinta à gauche, entrainant à sa suite Stephen qui ne savait de toute façon pas se repérer dans les cachots, puis à droite, ignora un croisement pour continuer tout droit. Lorsqu’enfin ils eurent l’impression d’avoir semé ce satané ectoplasme, ils s’arrêtèrent et Erylis s’adossa à une muraille pour reprendre son souffle.

« Tu crois qu’on l’a perdu ? » Demanda-t-elle, entre deux respirations hachées..

A peine eut-elle terminé sa phrase que Peeves réapparut, apostrophant l’Aiglon et lui recommandant de s’enfuir loin d’elle. Il semblait évident qu’il cherchait à les séparer, et cette constatation avait dû faire le même chemin pour Stephen qui affichait maintenant une mine presque effarée. Le Bleu s’exclama soudain, lui demandant si elle savait où trouver le Baron Sanglant. La Verte et Argent n’eut aucune peine à comprendre pourquoi il voulait demander de l’aide à ce spectre, mais il était évidemment impossible de savoir où il se baladait en ce moment. Ce fut donc avec une ironie cinglante que la jeune fille répondit, s’énervant bien plus à cause de Peeves que de la réflexion de Stephen.

« Bien sur, Stephen, bien sur ! Le Baron Sanglant est à mon entière disposition et attend justement au bout du couloir le moment propice pour intervenir. »Répliqua-t-elle vertement.

Ce fantôme n’était pas réputé pour sa bienveillance envers les élèves, et quand bien même ils le trouveraient, Erylis doutait qu’il les aide. Non, la Verte et Argent n’était pas sur que ce soit la bonne solution. Quelle aurait-elle pu être alors ? Il leur fallait se cacher dans un endroit où Peeves n’oserait pas intervenir. La salle commune des Serpents se situait maintenant de l’autre coté du labyrinthe et était impossible d’accès à Stephen. Non loin d’ici il y avait des salles de cours, rien de très décourageant pour l’ectoplasme, mais aussi… Le bureau du professeur Rogue. Leur fallait-il se jeter dans la gueule du Serpent pour échapper à celle du Fantôme ? S’ils rencontraient le professeur Rogue alors qu’ils se cachaient dans son laboratoire, leur situation serait pire, très certainement. Mais rester là, c’était subir les foudres inopinées de cet imbécile d’ectoplasme. Que faire ? Devant son incapacité à trouver une solution, ce fut à Stephen que la Verte et Argent s’en prit.

« Bon sang, Cornfoot, tu es à Serdaigle non ? Trouve-moi une solution rapidement ! T’es censé être le plus cultivé non ?! »

Bon, Stephen était censé avoir la culture mais ne s’en servait pas. Ou était un faux Serdaigle, était ignorant. Elle, qu’avait-elle ? Les Serpents avaient la ruse, la froideur, l’indifférence… Rien qui puisse impressionner Peeves. Oh, ils avaient les menaces aussi. Cela pourrait-il marcher ?

« Peeves ! Si tu n’arrêtes pas tout de suite, je préviens le Baron Sanglant pour qu’il vienne arranger tout ça et t’exclure de Poudlard ! Si tu t’ennuies, va voir du coté des Griffondors, des Poufsouffles ou des Serdaigles… Ou dans le bureau d’Ombrage ! C’est plein de porcelaine à casser… »Menaça-t-elle, avec le plus d’autorité possible.

Etrangement, la jeune fille doutait que cela puisse marcher… Est-ce qu’un ectoplasme aussi imbécile pouvait comprendre ce qu’elle disait ? Et surtout, se pouvait-il qu’il se sente un tant soit peu menacé pas une gamine de cinquième année ?

[ J'ai un peu honte question qualité, mes plus plates excuses, je ferais mieux la prochaine fois... ]