[ Suite du topic dans la salle commune 'Comment s'attirer des ennuis en une leçon' ]
[ Prio à Joana pour les premiers posts! Mais si certains sont intéressés, MPisez nous pour voir ce qu'on peut faire d'intéressant! ^^ De préférences de VRAIS Serpentards! ]

Définition:
croisade, nom féminin

Sens 1 Au Moyen-Age, expédition militaire menée par les chrétiens d'Occident pour délivrer Jérusalemen de la domination musulmane
Sens 2 Lutte, action collective, campagne [Figuré].

A comprendre:
Serpentards en croisade, Opération SEC:
Expédition Sorcière (ou militaire pourquoi pas! ) menée par les Serpentards de Poudlard pour récupérer leur gloire et leur prestige au détriment des élèves des autres maisons ou Serpentards n'entrant pas dans le rang!

Yorek entra d'un pas décidé dans le dortoir vide et se laissa tomber sur son lit, en position assise. La pièce était sombre. Yorek tapota du bout de sa baguette sa lampe de chevet qui se mit alors à diffuser une lumière tamisée dans la pièce. Ses yeux se perdèrent dans le vide, fixés sur le mur d'en face. Que pouvaient-ils faire? Ils fallaient qu'ils réagissent. Il fallait qu'il trouve une idée, quelque chose, pour redorer l'image des Serpentards, ternie par celles et ceux qui se montraient indignes à leur rang, leur statut.

Par son rôle de Préfet, le Vert & Argent se sentait directement concerné par ce problème - en tout cas, sûrement plus que d'autres qui se fichaient royalement que la coupe des 4 maisons ne brille plus dans la Salle Commune des Serpentards.

Le garçon aux cheveux dorés tendit le bras et attrapa son oreiller vert foncé d'un geste las avant de le caler sous sa nuque. Un soupir s'échappa d'entre ses lèvres, tandis qu'il s'allongeait sur les draps de soie aux couleurs de sa maison. Cette maison qu'il avait appris à apprécier, et cela malgré les préjugés qu'il avait pu ressentir lors de sa première année face à l'aspect lugubre et froid des cachots. Il s'était même surpris à apprécier certains membres de sa maison... A sa plus grande surprise... Des personnes comme Mégane DeCircée ou Pénombre Craft. Bien sûr, jamais il ne l'avouerait, bien trop fier pour reconnaitre qu'il pouvait apprécier qui que ce soit. Toutefois, tout cela restait à relativiser. Chez Yorek Wolgan, apprécier quelqu'un n'empêchait pas d'envisager le fait de le tromper, le trahir ou autre pour arriver à ses fins.

C'est en se tournant légèrement sur le côté que le Préfet reconnut la dernière édition de la Gazette, posée sur le lit de son voisin. Il se rassit sur le bord de son lit et parcouru les pages du journal... jusqu'à ce qu'il tombe sur L'article... Qui était cette imbécile de Lynn Bower pour rédiger un article aussi stupide et bassement argumenté sur les Serpentards? Le visage du garçon se fermait davantage au fur et à mesure que ses yeux parcouraient les lignes du journal. A l'article, se succèdaient des interviews de différents élèves de l'école dont il ne chercha même pas à reconnaitre les initiales. Tout ce qui lui importait, c'était qu'il avait à présent la preuve formelle que les Serpentards avaient perdu toute crédibilité à Poudlard. Apparement, tous s'accordaient à le dire. Les Serpentards n'étaient plus que des imbéciles, des lâches écervellés, ... Bref, la maison Serpentard était en déroute, cela ne faisait plus aucun doute.

La colère monta au cerveau du 4ème année et tandis qu'il se relaissait tomber sur le lit, il jeta l'édition de la gazette d'un geste brutal en direction de la porte...

Citation :

- Hey, fais attention, tu vas finir par éborgner quelqu’un !

Yorek releva la tête, même si il avait déjà reconnu la propriétaire de la voix. Joana, la Préfète des Serpentards. Joana la terrible, l'une des Serpentardes les plus renommées. Sans s'excuser pour autant, Yorek laissa retomber sa tête sur le coussin moelleux. Il savait déjà pourquoi elle était là. Il savait déjà de quoi ils allaient discuter. C'était comme ci Joana avait lu dans son regard lorsque le Vert & Argent avait quitté la salle commune, avait vu qu'il voulait s'entretenir avec elle. Ou peut-être qu'elle voulait elle aussi qu'ils aient une conversation.

Bref, il la laissa s'asseoir sur son lit sans dire un mot.
Il laissa ainsi s'écouler quelques secondes muettes, les yeux fixés sur le plafond, comme si Joana était absente.

" Ne prétend plus jamais que je suis indigne des qualités liées à notre maison Joana."

Le ton de Yorek avait été froid, mais le fait qu'il l'appelle par son prénom montrait qu'il éprouvait un certain respect pour sa co-préfète. D'habitude il se contentait d'interpeller les gens par leur nom de famille, histoire de garder une certaine distance avec eux.

Sans transition aucune, Yorek se leva d'un bond de son lit et se dirigea vers la porte d'entrée. Il ramassa l'édition de la gazette, et chercha dans le foullis de papier l'article qui l'intéressait. Une fois fait, il retourna auprès de Joana et lui tendit du bout des bras le texte de Lynn Bower.

" Tu as lu ça? "

* Silence *

De sa voix qui à l'écoute paraissait aussi monotone que d'habitude mais pour qui le connaissait bien dénotait d'une certaine pointe légère d'agacement, le Préfet continua:
" Tu as lu les interviews? Tu as lu l'image que les autres élèves ont de nous? Je cite: " Les Serpentards ont pour la plupart essayé de se faire une réputation de grands méchants, mais depuis un an ou deux, on en croise de plus en plus qui veulent être amis avec tout le monde " ou encore "Ils ont été et resteront toujours des bouffons, moi ils me font pas peur je les attend de pied ferme "et pour finir, parmi d'autres: "Je sais pas où vous avez péché ça: quand ont-ils été crains et respectés? Parce qu'honnêtement les élèves en eux-même n'ont rien de redoutable: ils sont trop lâches pour être réellement méchants... A part certains." "

Le garçon lança doucement le journal sur les genoux de Joana pour qu'elle y jette un coup d'oeil si elle ne l'avait pas encore lu.

" Tu trouves ça normale toi qu'on soit mis au même niveau que les Poufsouffles? " lui demanda t-il.

" Il faut qu'on remotive les troupes... Y'a du laisser-aller là. Faut qu'on se réimpose à Poudlard. Normalement les Serpentards inspirent la crainte et le respect, pas la moquerie."

Yorek ne savait pas vraiment pour quelle raison cela le touchait autant. Etait-ce vraiment par loyauté envers Salazar Serpentard ou était-ce par simple égoisme? Ben oui, les Serpentards étaient considérés comme des lâches, des incapables, depuis quelques mois. Et lui même n'était-il pas un Serpentard? Jamais il n'accepterait d'être considérer comme un incapable. Ce qu'il voulait: qu'on le respecte, qu'on le craigne, qu'on admette sa supériorité. Cela devrait passer par redorer l'image des Serpentards, pour redorer sa propre image. Même si sa réputation de Serpentard ambitieux et inflexible le suivait encore, il sentait bien que la situation lui échappait quelque peu, surtout auprès des plus jeunes élèves, qui, incités par leurs ainés, se permettaient toutes sortes de choses. Il fallait agir dans les plus brefs délais, au nom de l'ambition et du désir de pouvoir, qualité que devaient posséder tous les membres de la maison Serpentard.

" Qu'est- ce que tu proposes? "

Le garçon lui avait posé la question sans même se demander si ELLE voulait faire quelque chose, si la situation la dérangeait elle aussi. Il planta ses yeux verts clairs dans les siens, le visage ferme.

[hrp : chuis désolée, j’avais laissé ce toupic de côté parce que j’étais persuadée y avoir répondu.. et jviens de réaliser qu’en fait, c’est ma réponse qui se fait attendre. Disouli disouli]

Le jeune homme semblait absorbé dans la contemplation du plafond au-dessus d’eux. La préfète pour sa part, l’avait lâché quelques instants du regard et s’était prise à le laisser fureter dans la chambre, s’amuser des affaires qui y traînaient et qu’elles pouvaient entrevoir. Non pas que ce fût la première qu’elle entrait dans les dortoirs de ces messieurs. Il régnait cependant en ces lieux un calme apaisant, bien plus apaisant pour l’instant que dans le dortoir des filles où les petites première année passaient leur temps à glousser en parlant de tout et de rien, et surtout de rien, si l’on considérait le niveau des conversations de certaines d’entre elles.
La voix de Yorek rappela la jeune fille à son idée initiale d’avoir une conversation avec lui.

Citation :

" Ne prétend plus jamais que je suis indigne des qualités liées à notre maison Joana."

La jeune fille eût un instant de réflexion, se demandant à quel moment elle avait pu le considérer comme indigne des Serpentards. Mais elle n’eût pas eu le temps de mener sa pensée plus avant. Le jeune homme se leva d’un bond de son lit. Instinctivement, la jeune fille en un éclair avait porté sa main à sa baguette. Après tout, on ne se savait jamais. Et s’il avait voulu se venger de cet affront qu’elle lui aurait fait. C’était un Serpentard après tout ; et elle avait à rester extrêmement prudente et à ne pas sous-estimer les autres, surtout ceux de sa maison. Pour cela, ses dons de félin l’avaient aidée à développer certains réflexes.
Elle s’apaisa presque aussitôt et sans bouger du lit sur lequel elle se trouvait, elle regarda le Quatrième Année attraper l’épave de journal avec lequel il avait failli l’éborgner à son arrivée. Elle eût le temps d’apercevoir le titre « Serpentard, la débandade », avant que son camarade commence à lire des extraits dudit article.
Elle l’écouta en silence, un rictus était apparu au coin de ses lèvres. Elle commençait à comprendre de mieux en mieux ce qu’il arrivait à son camarade.

Citation :

"Qu'est- ce que tu proposes? "

finit-elle par lui demander, la fixant droit dans les yeux.

La jeune irlandaise ne répondit pas immédiatement. Elle étira ses jambes, qu’elle avait repliées sous elle et prit le temps de se réinstaller dans une position un peu plus confortable. Elle fit mine de parcourir des yeux la gazette, et son rictus devint plus amusé.

Cela faisait des années que des pamphlets de la sorte étaient publiés à l’égard des serpentards. Elle avait elle-même à une époque beaucoup écrit dans la Gazette de l’école pour contrer ces articles navrants qui n’avaient pour but que de rabaisser les serpentards par les mots, à défaut de réussir à le faire dans les faits. Et depuis fort longtemps aussi, elle avait laissé tomber la lecture de ce genre de chiffons dans lesquels les plus jeunes tentaient de s’entredéchirer par les mots. Combien de fois avait-elle pu voir apparaître son nom là-dedans…. D’ailleurs, il ne lui aurait pas paru étonnant qu’elle fasse à partie des « certains » de la dernière phrase lue par le jeune garçon.

Le journal alla rejoindre la place qui lui revenait de droit, par terre ; et reposa à nouveau son regard sur son camarade.

- Indigne des qualités de notre maison.

Elle articula ces premiers mots d’un air mi-songeur, mi-provocant.

- Soit, si je l’ai dis, je devais avoir mes raisons.

A moins que tu n’aies pris pour toi certains des propos que j’ai pu tenir il y a quelques instants, ajouta-t-elle, faisant clairement allusion à son sermon à Doyle dans la salle commune.

La jeune fille attrapa entre ses doigts une fine mèche de sa longue chevelure brune et s’amusait à l’entortiller doucement autour de ses doigts dans un geste de pure désinvolture. Son sourire en coin se fit plus marqué et son regard lâcha celui de son camarade une nouvelle fois, comme si elle se désintéressait totalement de lui.

- Si tu as pu croire que les reproches que j’ai émis s’adressaient à toi personnellement, c’est peut-être bien que tu as quelque chose à te reprocher.

Tel le cobra qui se redresse et tangue lentement d’un côté à l’autre pour décider de son angle d’attaque, la jeune préfète, sans quitter sa position assise, pencha légèrement son buste en avant pour mieux fixer son camarade.

- Aurais-tu quelque chose à te reprocher ? Un écart… une faiblesse personnelle peut-être ? Des amis... d'ailleurs... ? Siffla-t-elle de sa voix devenue tout aussi venimeuse qu’elle l’avait été lorsque Joana s’était adressée à Doyle.

Elle se leva alors brusquement et fit quelques pas à travers la chambre, laissant éclater un rire mauvais. Elle fit glisser ses doigts sur les rideaux de lourd velours vert et argenté des lits à baldaquin ; et s’appuya finalement sur l’un des montant de bois ouvragé du lit.

- Que tu lises les idioties écrites par je-ne-sais-quels-minables dans ce torchon, c’est une chose, mais que tu les prennes autant à cœur…. Certes, je dois admettre que de manière globale, nos amis serpents semblent sombrer dans la décadence, comme le reste de cette école par ailleurs.

Pour répondre à ta question, non. Il y a longtemps que je n’ai pas lu ce canard. Surtout pas quand je sais que les articles y sont rédigés par des Lynn Bower, Lavande Brown et autres Jaina Wedgers. Tu espères donc trouver des articles nous valorisant. Quand bien même nous dominerions la planète entière, tu les entendrais parler de notre vie vouée à notre perte.

« Imposer la crainte et le respect ». Crois-tu vraiment que tel n’est plus mon cas ? Serais-tu, surtout, en train de me dire que tel n’est plus le tien ? Nombre d’élèves s’arrangent pour ne pas avoir à me croiser dans les couloirs. Et par derrière vont se vanter de m’avoir fait front et affront.

La jeune fille fit une pause. Cela l’amusait d’entendre son camarade parler comme un chef de guerre. Remotiver les troupes, se réimposer. Il semblait empli d’une énergie de haine et de vengeance, qui pourrait s’avérer tellement utile si elle était bien canalisée. Cependant, Wolgan semblait manquer cruellement d’envergure. Il avait de la hargne à revendre et ne semblait pas savoir qu’en faire. On aurait dit qu’il venait demander à la tornade irlandaise de le prendre à son service.
Du moins, si tel n’était pas le cas, pourquoi lui demandait-il ce qu’il devait faire ? Les grands donnaient les ordres, n’en demandaient pas.

- Oh, mais je ne propose pas, Yorek. Je fais. Et j’ai fait. O combien de dégâts ai-je déjà provoqué par mes actions, voire par ma simple présence. M’en sont témoins tous ceux qui sont tombés dans mes filets et ont rejoint le nombre de mes victimes.
D’ailleurs, parlant d’actions, n’as-tu pas entendu parler de certaines associations secrètes de serpentards ? Je veux bien croire que non, puisqu’elles sont secrètes. Mais je pourrais par exemple te révéler l’existence d’une association qui milite pour l’élimination de nos « amis » les Poufsouffle par exemple. Association dont je suis la fondatrice….

La jeune préfète omit volontairement de préciser que cette association, c’était avec une Serdaigle devenue traitresse, Neoki Ewora, qu’elle avait monté l’OPEP. Après tout, les nouveaux membres n’avaient pas besoin de le savoir. Seuls les membres les plus anciens étaient au courant de ce détail, et elle les avait chargés de se taire à ce sujet.

- Donc tu vois, j’agis. Et si nous ne faisons pas la une par nos actions malveillantes, c’est parce que nous sommes dans une école. Or, une école est supposée prônée des valeurs si différentes de celles de hiérarchie que nous essayons de faire appliquer.

Et en tant que préfet, tu devrais toi-même savoir que notre mission officielle est loin d’être compatible avec nos désirs de domination et de vengeance. C’est pourquoi j’agis dans l’ombre.

Les yeux de la jeune fille avaient commencé à s’assombrir au fil de son discours, pour devenir de la couleur des ténèbres dans lesquels elle disait se dissimuler pour mieux agir. Elle fit une pause pour appuyer un peu plus ses paroles, et baissa la voix d’un iota pour conclure.

- Je suis là. Et je suis de la race de ceux qui sont « réellement redoutables »…

Elle était passée tout au long discours d’un extrême à l’autre, d’une désinvolture singulière à un sombre sérieux. De la sorte, elle avait pu passer pour une personne très lunatique. Cependant, chacun de ses gestes, chacune de ses paroles avait été soigneusement mesuré.
Par tous outils discursifs et gestuels, elle accentuait chacune des paroles qu’elle prononçait dans un sens ou dans un autre.

Le théâtral, rien de tel pour bien marquer les esprits.

Il pleuvait. Un mois d’octobre à Poudlard donc. Le jeune Eidan, une cigarette à la main, adossé à un mur protégé de la pluie par la toiture du Château, les yeux mi-clos, profitant tranquillement des éléments qui se déchainaient, écoutait une musique classique Moldue d’une violence exceptionnelle. Il regarda l’heure et décida qu’il était temps de se cultiver un peu. Lâchant sa cigarette avec nonchalance, il eut le loisir d’écouter le grésillement que la pluie provoqua en l’éteignant. Puis, doucement, faisant voleter sa cape avec sa classe habituelle, il rentra dans le collège. Alors qu’il se dirigeait calmement vers les cachots, une voix rocailleuse le fit s’arrêter.

« Et toi ! T’vois pas que t’salies tout avec tes bottes pleines de boue ! Arrête-toi là ! J’m’occupe de ce petit rebelle, et j’t’emmène voir ton directeur de maison ! »

Sebastian se retourna lentement vers Rusard qui tenait fermement un jeune Serpentard par le cou. Il eut un sourire ironique en constatant cela, et pencha sa tête vers la gauche.

« Je ne crois pas, Concierge, que vous devriez perdre du temps à nous emmener. Je vais m’occuper de sa punition » fit-il en pointant le gamin. « Et de la mienne propre. Une pierre deux coups comme vous diriez. »

L’insulte latente sur l’état Cracmol de Rusard le fit rougir de honte et de colère associée. Le Moldu commença à se diriger vers Sebastian, sous les cris de sa victime, moitié grognements moitié gémissements.

« C’est gentil à vous de me confier votre colis. Il m’aurait coûté de me déplacer. Allez faire votre office, nettoyez mes saletés. » Fit Sebastian d’un air condescendant en saisissant le premier année.

Le concierge reclua d'un air outragé, mais comprenant qu’il n’aurait pas le dessus sur le jeune Eidan, laissa tomber, marmottant dans sa barbe, qu’il n’avait que très éparse, qu’il lui ferait payer. Sebastian, lui, passa aussi son chemin. Il s’alluma une clope tout en tenant fermement le premier année qui ne pouvait rivaliser avec la carrure de son ainé, malgré sa vivacité.

« Te fais plus prendre pour quoique ce soit, imbécile. J’n’ai pas de temps à perdre avec toi. Cours à la salle commune et va faire tes devoirs. Et si j’entends dire que tu as eu une autre altercation aujourd’hui, tu prieras que Rusard t’ait entre ses mains avec tous les droits de punition corporelle qu’il désire. »

Le jeune premier année hocha la tête d’un air insolent, et partit moitié courant, moitié marchant. Sebastian le regarda faire, intérieurement amusé. Son visage aux méplats durs comme l’acier ne montra rien. Il continua vers sa salle commune, terrorisant deux ou trois élèves plus jeunes de son regard vide de toute émotion. Sebastian Eidan est revenu, toute l’école le savait. Les plus jeunes avaient encore des doutes, mais les plus vieux savaient, et conseillaient, qu’il ne fallait l’approcher. Disparu pendant des mois, personne ne pouvait savoir les compétences qu’il avait acquises, surtout dans les domaines les plus sombres de la magie. Le secret était une des plus puissantes formes de pouvoir, au gout du fils de Chercheur.

Au bout d’une bonne demi-heure de marche nonchalante, Sebastian arriva enfin devant le mur qui cachait l’entrée de sa salle commune. A l’intérieur se passait une séance de torture, mais il ne le savait pas. Et ne le saurait jamais, car Severus Rogue, Directeur des Serpentards et Maître Es Potion, venait de le croiser. Sous la surprise du retour du jeune élève, il le convia à rejoindre son bureau.

« Ainsi, Mr Eidan, vous nous revenez enfin ? Ou encore devrais-je dire… Est-ce cette fois-ci un retour définitif ? »

« Hé bien à vrai dire, Monsieur, je souhaite avidement obtenir mes ASPICs, et il paraîtrait que Poudlard possède au moins un très bon enseignant. Dans le domaine des potions, semblerait-il. » Répondit Sebastian, avec un sourire sarcastique.

« Vous aurez du travail, mais vous ne trouverez pas mieux en effet. » répliqua Rogue, encore plus sarcastique. « Allez, filez dans votre Salle Commune. »

Alors que Sebastian ouvrait la porte, et s’apprêtait à sortir, il entendit la froide voix de son directeur de maison lui dire, apparemment amusé :

« Ah et faites attention, jeune homme, Rusard souhaite apparemment se venger de vous. »

Le rire de Sebastian s’éleva alors qu’il sortit du bureau. Rapidement arrivé devant le mur cette fois-ci, désirant enfin se plonger dans ses livres, il dit le mot de passe rapidement, ne prêtant pas attention à son contenu, et entra. Le spectacle qui était dans la salle commune ne saisit pas l’attention du jeune Noble, et celui-ci avec sa grâce personnelle, prit le chemin de son dortoir. Mais alors qu’il allait y entrer, il lui sembla entendre une discussion dans le dortoir des quatrièmes années. Curieux, il se rapprocha de la porte, et tenta d’écouter ce qu’il s’y disait. Avec surprise, il reconnut la voix de O’Donnell, préfète de Serpentard, et très accessoirement, nommée Terreur de Poudlard. A juste titre à vrai dire. Il tenta de reconnaître l’autre voix.

Apparemment c’était celle de Yorek Wolgan, avec qui il avait discuté à l’Allée des Embrumes. Et justement, son souvenir était flou, tellement son cerveau avait été embrumé ce jour là. L’alcool nuit à votre santé, c’était évident.

Sans même frapper, (A Serpentard, les plus âgés avait évidemment des « avantages » par rapport aux autres. Et Sebastian en avait que trop conscience. ) Sebastian entra, espérant, même si c’était une possibilité très faible, qu’il ne dérangerait personne en train de copuler. Et ce fut évidement pas le cas. Heureux soit-il.

Par contre, il les dérangeait apparemment dans une conversation très sérieuse. Si sérieuse, qu’ils ne le remarquèrent pas immédiatement. Il ferma la porte discrètement, saisissant la fin du dialogue de Joana.

« Redoutable, tu m’excuseras Joana, mais ce serait presque un euphémisme. Ou serait-ce une litote ? J’ai toujours eu un doute sur ces deux figures stylistiques. » Il semblait en pleine réflexion, assis en tailleur à l’entrée, bloquant le passage à tout indésirable. « De quoi parlez-vous sinon ? » reprit-il avec un sourire insolent, seule émotion transparaissant sur les méplats de pierre de son visage barbu de jeune homme.

Si Yorek paraissait quelque peu inquiet de la tournure que prenaient les choses à Poudlard, Jonana semblait complètement s'en ficher. Pour elle rien n'avait changé par rapport à avant. Soit sa co-préfète vivait dans un monde parallèle, soit elle était complètement naive. Les Serpentards étaient bels et bien discrédités au sein de l'école, et les choses n'allaient pas en s'arrangeant puisque les nouveaux élèves, eux, n'avaient que la dernière version des choses, c'est à dire des Serpentards innocents, qui fricotent avec n'importe qui et c'est ces mêmes nouveaux qui se permettaient par conséquent des paroles ou des gestes que l'on ne voyait ou n'entendait pas à peine deux ans plus tôt. Certes, la jeune fille avait raison sur le fait que les autres maisons avaient toujours nié la superiorité des Serpentards même quand celle-ci était effective. Le problème, c'est qu'aujourd'hui elle ne l'était plus réellement. Certes, certaines personnes, comme celles présentes un peu plus tôt dans la salle commune, s'efforçaient de rester droits et dignes mais d'autres marchandaient complètement les vertus de Salazar Serpentard.

Joana lui sortit ensuite le grand jeu, comme elle savait si bien le faire. Même si le Préfet ne la connaissait pas personnellement, il n'était pas dupe, et avait vite compris que Joana ne désirait qu'une chose: le déstabiliser en montant sur ses grands chevaux. Dire que ses paroles n'eurent aucun effet sur le garçon serait mentir. Elles l'agacèrent.

Le garçon n'avait strictement rien à se reprocher, aucune faiblesse. Si il lui avait demandé ce qu'elle proposait c'était tout simplement pour lancer le dialogue et échanger des idées à plusieurs, la base d'une conversation quoi, mais il fallait croire que Joana ne connaissait pas très bien le principe de la conversation. Yorek ne doutait pas un seul instant de son envergure, ni même qu'il faisait lui même partie de ceux qu'elle qualifiait de redoutable. Il pourrait très bien agir seul, mais cela demanderait plus de temps et d'efforts. N'est-on pas plus efficace à plusieurs? Et puis si l'association d'élimination des Poufsouffles dont lui parlait Joana était si bien restée secrète c'était peut-être bien parce qu'elle était complètement inefficace. Si tel avait été le cas, les Poufsouffles en auraient parlé à d'autres et les information auraient vite fait le tour de l'école.

Pour Yorek, Joana se plaisait surtout à monter sur ses grands chevaux dans le seul but de se valoriser en se voilant la face.

Le préfet afficha un petit sourire en coin, ne laissant pas transparaitre l'agacement que Joana avait suscité en lui. Il s'approcha d'elle à son tour en s'asseyant sur le lit d'en face, dans l'unique but de répondre à son petit jeu d'intimidation. Et après avoir fixé ses yeux quelques secondes, il articula de son habituel ton monocorde:
" Je n'ai pas eut l'impression que Colien et Windfall te craignaient beaucoup quand la première t'as sauté sur le dos tandis que l'autre te provoquait presque en duel lors du bal de rentrée... O'Donnell"

Oui finalement peut-être que sa camarade ne méritait qu'un "O'Donnell".

Yorek se serait bien plu à démontrer à la Serpentarde ses propres talents de langue de vipère quand une voix se fit entendre dans son dos.

Le Préfet fit volte face. Un garçon, plus vieux, se tenait fièrement près de la porte. Yorek mit quelques secondes à le reconnaitre: Sebastian Eidan. Le Vert & Argent l'avait rencontré dans un bar miteux de l'Allées des Embrumes où son aîné semblait sombrer dans les méandres de l'alcool. Difficile de le reconnaitre...

" Eidan. Laisse moi te dire que je suis heureux de te voir..." le garçon fit repivoter son corps vers Joana. "... sobre." ajouta t-il sur un ton amusé plus que moqueur, le but n'étant pas de piquer Eidan au vif, mais plutôt d'évoquer un souvenir, si souvenir de cette rencontre il y avait dans la tête du Serpentard.

" Je t'en prie prend place. Nous étions en train de discuter de l'évolution de la maison Serpentard au cours des dernières années. Et je serais d'ailleurs curieux de savoir ce que tu en penses personnellement."

Yorek se rassit plus à son aise.
" Et pour ma part, je pense que ce n'est ni une litote, ni un euphémisme."