Pauvre Mariana. Elle s’était encore fourrée dans un beau pétrin notre rouge et or. Comment ? Pourquoi ? Vous mourrez tous d’envie de le savoir n’est-ce pas ? Mais si … mais si …

*Flash-back*

« …et c’est pour cela que je t’offre cette magnifique chouette. Prend en bien soin ma chérie ! »

"C’quoi ce binn’s ? J’veux pas de chouette moi ! Ca pue et ça fait ses besoins n’importe où ! En plus elle est mooooooooche ! Heuuu ? Neeeen où tu vas ? T’aaaas pas le droit de partir par là ! NEEEEN ! Reviens sale bête ! J’vais me faire punir par ta faute ! »

Vous avez déjà reçu un hibou dans un colis en croyant que c’était des chocolats vous ? Non, bien sûr que vous n’avait pas eu cette malchance. Quelques minutes plus tôt lorsqu’elle avait gravit avec courage les milliers de marches la séparant du couloir à la volière, la jeune fille ne s’attendait pas à cela. Pour vous dire, elle ne s’attendait pas à recevoir quelque chose, le courrier arrivant le matin habituellement. Sauf que là, alors qu’elle était tranquillement en train de regarder par la fenêtre, un immense hibou dans les tons gris/vert avait faillis la faire tomber à la renverse en lâchant un colis de moyenne taille dans ses bras. Tout de suite, elle avait su que ce colis ne contenait pas quelque chose d’habituel. Peut-être était-ce à cause des bruits aigus ou du fait que ce fameux colis bougeait dans tous les sens, à vous de voir. La jeune fille avait donc ouvert l’objet par la haut, et ce n’était qu’avec peine qu’elle n’était pas tombée à la renverse en voyant l’immondice qu’il contenait.

Une chouette blanche, pas plus haute que deux poussins, et avec des trous à la place de plumes sur le corps. Super. Et dire que cette horreur était à elle. Sa mère lui avait raconté l’histoire absurde d’une vieille dame ayant déposé ce truc sur leur perron, mais elle n’y croyait qu’à moitié. Cette bête, c’était sa mère qui l’avait acheté. Et comme elle n’avait pas les moyens, elle avait pris celui dont personne ne voulait, le moins cher quoi. C’était un geste assez touchant de sa part, mais sur ce coup Mariana aurait pu lui faire économiser quelques gallions. Parce que c’était clair et net … ce truc : elle n’en voulait pas ! Les animaux ce n'était pas vraiment son truc à la Gryffondor. Et devoir gérer un volatile, c'était une corvée plus qu'autre chose.

Arriva ce qui devait arriver : lorsqu’elle déclara que sa nouvelle chouette était moche … celle-ci piailla de mécontentement, et s’envola par l’entrebâillement de la porte. Apparement, celle-ci comprenait ce qu'elle disait. Merlin. Il avait fallut qu'elle tombe sur une chouette intelligente. Manquait plus que cela ...

- REVIENS ! IMMEDIATEMENT OU JE TE JURE QUE TU VAS LE REGRETTER !

Courant ainsi, en beuglant, rouge de colère, la jeune fille devait attirer tous les regards. Peu lui importait, tout ce qu’elle voulait : c’était que sa chouette cesse de voler dans le couloir aux yeux de tous. Mais cette dernière n’en faisait qu’à sa tête ! Et que je tire les cheveux de cette blondasse décolorée, et que je fonce dans cette première année. Si cela continuait, ce stupide volatile allait blesser quelqu’un. Bon, si elle grignotait une oreille de Précieuse, Mariana n’allait sûrement pas l’en empêcher bien entendu. Mais il n’empêche … qu’elle devait faire son devoir de citoyenne et sauver le monde en rattrapant le hibou, et le réexpédiant illico presto à sa mère. En avant super Mariana !

*fin du flash back*

- Veux-tu bien descendre de la ? IMMEDIATEMENT !

Perchée sur une armoire dans un couloir désert, la chouette blanche semblait narguer sa propriétaire. Semblait était un bien grand mot, Mariana étant convaincue qu’elle le faisait réellement. Essayant de ne pas penser aux visions meurtrières qui s’imposaient en elle, la rouge et or tentait de résonner le volatile, avec colère. Au bout d'un moment elle décida d'utiliser une autre méthode, des rêves de réussite pleins les yeux. Peut-être que la douceur ?

- Allez siteuplaiiis ! Si t’es sage t’aurais pleins de biscuits ! Aller viens lààà ! J’suis désolée d’avoir dit que t’étais moche, c’était une p’tite blaguounette ! Pour rire ! T’es carrement canon ! C’est moi qui suis bête d’avoir dit ça … allez viens voir maman … aller … BON TU BOUGES TON ARRIERE TRAIN OUI OU FLUUUTE ?

Non décidément, elle n'était vraiment pas douée pour s'exprimer avec douceur. Alors quoi ? Comment elle pouvait deviner ce que voulais la chouette elle ? Décidément sa mère avait eu une bien mauvaise idée en lui envoyant cette idiote. Qu’allait-elle en faire ? Un rôti ? Oui, tiens, ça s’en était une d’idée. Encore fallait t’il que « môdame » daigne la suivre jusqu’aux cuisines.

La rouge et or en était là de ses réfléxions, la jeune fille remarqua une silhouette qui arrivait vers elle. Super. Quelqu’un allait la voir parler à son … enfin au hibou de sa mère. Raaaah mais qu’avait-elle fait pour mériter un tel sort ? Elle était si malheureuse, si désespérée, si …

- BILL !!! Ahhh tu tombes super bien ...

N’en revenant pas de la chance qu’elle avait, la rouge et or reconnu enfin la silhouette familière qui se dessinait vers elle. Bill ! Super Bill qui allait l’aider n’est-ce pas ?

Bill, en ce jour de début d'année où il ne faisait pas encore trop moche à l'extérieur, était d'une humeur charmante, comme du reste presque tous les jours de l'année, qu'il fasse moche ou beau dehors. Il était même d'une telle bone humeur qu'il avait pris une résolution, complètement absurde diront certains, mais qui lui tenait particulièrement à coeur : il n'y avait rien à dire, Bill était mauvais en potions et il avait toujours rejeté la faute sur cet horrible professeur Rogue. Mais ce matin-là, en prenant son petit déjeuner, une idée saugrenue lui avait traversé l'esprit : et si c'était lui qui y mettait de la mauvaise volonté ? L'idée qui avait donc germé en lui en ce jour était de travailler davantage ses potions, quitte à en faire plus que les autres.

Pour une des rares fois de sa vie, il était entré dans la bibliothèque, car si Bill était un élève très sérieux, il n'était pas un grand lecteur de livres de cours, et il avait cherché quelque chose qui s'apparenterai à un guide des potions pour les nuls. Aidé d'une madame Pince particulièrement bougonne, il avait fini par emprunter un ouvrage intitulé : "Tout ce qu'il faut savoir pour réussir une potion", d'un certain Elie Xirh.

Son livre sous le bras et ses résolutions bien ancrées dans son esprit, il traversait les couloirs pour retourner dans sa salle commune pour étudier tel un Serdaigle chevronné quand une voix résonnant un peu plus loin à l'angle du couloir l'arrêta net. Cette voix, il ne la connaissait que trop bien, c'était celle de Mariana.

Sans pouvoir se l'expliquer, son coeur fit un bond impressionnant dans sa poitrine. Il n'avait pas revu la troisième année depuis le bal et il n'avait pas cessé de penser à ce qui s'était passé au cours de ce fameux bal. SAns vraiment comprendre pourquoi, il avait détesté voir Mariana danser avec Oswald, même s'il l'y avait poussé, et il tremblait à l'idée qu'elle ait si vite quitté la Grande Salle après la danse parce qu'il était en train de parler à Ashley. De toute façon, le bal avait été interrompu peu de temps plus tard par l'intervention de la rose bonbon professeur Ombrage et il n'avait pas eu le temps de danser avec la petite Poufsouffle, mais tout cela l'ennuyait particulièrement et la perspective de revoir Mariana le rendit soudain fébrile.

Mais, tandis que ces pensées traversaient comme un éclair son esprit, il écouta ce que racontait la Gryffondor. Au fond, elle était peut-être en train de discuter avec une amie, auquel cas Bill n'aurait pas à réfléchir : il ferait un détour pour ne pas la déranger. Mais...

- Allez siteuplaiiis ! Si t’es sage t’aurais pleins de biscuits ! Aller viens lààà ! J’suis désolée d’avoir dit que t’étais moche, c’était une p’tite blaguounette
! Pour rire ! T’es carrement canon ! C’est moi qui suis bête d’avoir dit ça … allez viens voir maman … aller … BON TU BOUGES TON ARRIERE TRAIN OUI OU FLUUUTE
?

L'écossais éclata de rire sans pouvoir se retenir. Il se demandait àqui elle pouvait bien parler de la sorte, mais vraisemblablement c'était un animal avec lequel elle devait avoir quelques difficultés. Il l'imaginait déjà courant à quatre pattes derrière un chat ou autre petite bestiole capricieuse... Il réalisait que Mariana était la seule personne dont il osait se moquer gentiment, et en même temps, elle était la seule personne à lui avoir dit que s'il se moquait, ça risquerait d'aller très mal pour lui, l'année précédente dans la salle de bains.

Bill s'avança, toujour riant de bon coeur et il rejoignit la rouge et or. Lorsqu'elle le reconnut et lui parla, il devina qu'elle était contente qu'il tombe à ce moment-là et, arrêtant enfin de rire, il lui adressa unsourire compatissant.

Puis, il examina la situation et comprit rapidement : il y avait une drôle de bestiole perchée tout en haut d'une grande armoire et visiblement Mariana cherchait à la faire descendre. Il n'y avait pas à s'y tromper, c'était une chouette blanche, mais elle était particulièrement petite et malingre et elle avait un drôle de plumage... Le genre d'oiseau que safamille aurait pu se payer, mais que sa mère, trop fière, aurait refusé, préférant encore ne pas avoir de hibou qu'avoir celui-là. Bill regarda plus attentivement l'animal : elle avait un petit regard espiègle du genre "nananananère, tu peux pas m'attraper !" qui le charma tout de suite. Cette chouette devait avoir de la personnalité et il aimait ça. Il se retourna vers Mariana, toujours souriant.

"Ah... Je vois le problème. On dirait que ta chouette refuse de t'obéir. C'est que moi non plus j'aurais pas été très convaincu par ta plaidoirie de tout à l'heure..."

Il rit doucement, puis il se mit à réfléchir. Ayant toujours vécu à la campagne, il était habitué aux animaux et aux plantes et, comme l'avait fait remarquerr le professeur Chourave, il avait la main verte et de plus, il avait un certain don pour s'occuper des bestioles en tout genre. Il lui tardait d'ailleurs les cours de soins aux créatures magiques. Il était grand certes, mais pas assez pour atteindre le haut de l'armoire, mais s'il ouvrait la porte et grimpait sur l'une des étagères, s'il approchait tout doucement ses mains, s'il utilisait le bon ton, il était persuadé qu'il pourrait récupérer l'animal rebelle et la rendre à sa propriétaire.

"Elle est originale, cette petite chouette... Moi je lui trouve du charme. Comment elle s'appelle ?
En tout cas, je pense pouvoir te la récupérer sans problème. Suffit juste que tu ne parles pas, que tu ne fasses pas de bruit pour ne pas l'effrayer."

Il adressa un sourire convaincu à son amie puis il s'avança vers l'armoire et ouvrit la porte. Parfait, il y avait une étagère à une hauteur tout à fait respectable qui lui permettrait d'atteindre le sommet du meuble. Sans plus regarder l'intérieur de l'armoire, ill se hissa sur l'étagère et se prépara à l'approche de la bestiole.

Sauf que notre rouquin n'avait pas prêté attention à un détail qui se révéla ne pas en être un. Il n'y avait rien dans ce meuble, et ce n'était pas pour rien. Le bois était complètement vermoulu et l'étagère sur laquelle il avait pris pied était particulièrement en décomposition. A peine avait-il grimpé dessus q'un grand "craaaaac !" se fit entendre, suivi d'un "badabouououm !" impressionnant. Le crac, c'étaiot l'étagère qui venait de se rompre en deux parties. Le badaboum, c'était Bill qui s'était étalé en arrière, sur le dos, les quatre fers en l'air.

Tandis que le Poufsouffle se mettait à rire aux éclats, il ne remarqua pas la chouette qui, apeurée par tout ce vacarme, venait de s'envoler à tire d'ailes et avait disparu à l'autre bout du couloir.