« ON A GAGNE ! WE ARE ZE CHAMPIONS ! ON A ECRASE LES MECHANTS, VILAINS, PAS BEAUX SERPENTARD ! »

Un Gryffondor d’aspect assez … fêlé, venait de passer devant la jeune fille, manquant la faire tomber, mais celle-ci, décidément de très bonne humeur décida de lui pardonner, mais seulement s’il ne recommençait pas hein ? Après tout, c’est vrai qu’ils avaient gagné les Serpentard. Et pas qu’un peu. Même une grosse semaine après la victoire, l’euphorie était toujours présente chez les Gryffondor, et pas un jour n’était passé sans qu’elle se rende compte que sa maison comportait des personnes assez … originales. Pas plus tard que la veille, elle avait croisé un grand blond, en caleçon aux couleurs de Gryffondor, avec de petits drapeaux animés, qui comptait faire un tour dans les cachots. On ne l’avait plus jamais revu depuis. Pour l’heure, Mariana se dirigeait vers la volière, avec la ferme intention de poster sa première lettre de l’année. Effectivement, sa mère avait exigé d’elle un terrible effort : qu’elle lui écrive au moins une fois par mois sans quoi sa chambre ne se rangerait plus toute seule. Mariana, qui n’avait guère envie de devoir passer toute ses vacances à ranger, avait acquiescé avec le drôle de sentiment de s’être fait avoir. La rouge et or s’était appliquée pendant quelques minutes, et voilà ce qui était ressortie de sa cervelle :

Citation :

Chère Maman,

Ici tout se passe bien, le bal de rentrée était super. Si par hasard tu te retrouves avec la Gazette de Poudlard entre les mains, merci Lola, évite de lire et surtout de croire ce qu’il y a dedans d’accord ? C’est seulement une horrible machination pour nuire à ma réputation. Sinon, tu as eu tort, l’Etude des Runes c’est pas du tout héréditaire, je sens que je vais être super nulle dans cette matière. Je t’avais dit que j’aurais du choisir la Divination, c’est une question d’imagination pas d’intelligence cette matière … Bon, il faut que je te laisse, j’ai pleins de devoirs à faire, tu me connais, je suis toujours aussi sérieuse dans mes études. Bisous à toi, et porte toi bien.

Mariana.

PS : Oublie pas de ranger ma chambre.

Bon, il y avait bien quelques mensonges là dedans, surtout vers la fin, allez savoir pourquoi, mais elle était assez fière d’elle notre petite rouge et or. Restait plus qu’à espérer que sa mère soit assez fière d’elle aussi pour lui envoyer son argent de poche en retour.
En quelques minutes, elle se retrouva au pied des escaliers qui menaient à la volière, escalier qu’elle connaissait par cœur à présent. Dans ce coin là, il y avait le passage qui leur avait permis d’échapper à Rusard, Emilien et elle, et là c’était la marche où Oswald avait faillit mourir à cause d’elle. Ahhh que de bons souvenirs.

Arrivée dans la volière, elle remarqua immédiatement la ‘tite fille qui roupillait sur une chaise au milieu de la pièce. Réprimant un sourire, la rouge et or, s’avança vers elle, juste assez pour remarquer qu’elle abordait un magnifique insigne vert et argent. Et sûrement une première ou deuxième année, si l’on en jugeait sa taille de … nain ? Bon, d’accord, elle était assez mal placée pour insulter les gens de petite taille mais c’était assez dur de se retenir. Bon. Pourquoi faire plus attention à cette fille qu’elle ne connaissait pas et ne reverrait sûrement jamais ? Tournant les talons, la rouge et or se choisit un hibou à l’aspect assez débrouillard, et se contenta d’accrocher son parchemin, avant de le lancer par la fenêtre et de reprendre la direction de sa salle commune.

Bien sûr. Vous y avez cru ? Non, Mariana n’avait pas l’intention de retourner dans le brouhaha incessant de son dortoir ou de sa salle commune. Après tout, elle avait une Serpentarde sous la main. Pourquoi ne pas en profiter ? Uhm … on dirait comme ça, mais vous inquiétez pas, Mariana n’avait aucunement l’intention de violer cette pauvre Serpy sans défense. La réveiller serait beaucoup plus intéressant.

- Et toi là ! Tu sais que tu as un dortoir ? Et un lit donc ? Parce que, excuse moi, mais t’as l’air assez … nunuche à dormir sur une chaise, au milieu de la volière. Après, faut voir, si t’aimes l’odeur particulièrement savoureuse des lieux et la compagnie des hiboux …

Uhm. Pourvu qu’elle soit de bonne humeur. Parce que, cette pièce était maudite. Qui sait ce qui pouvait s’y passer et donc arriver à la rouge et or. Croisons les doigts.

L'erreur de Mariana, dans cette histoire, aura été de penser que Victoria était naine. Et non, la petite était vraiment en avance et elle faisait déjà une taille assez raisonnable. Au dessus de la moyenne pour une fillette de onze ans. Donc si elles arrivaient à se battre, il n'y avait aucun doute que la blondinette pourrait attraper la Rouge et Or par les pieds et la jeter par une des fenêtres de la Volière , et en passant, y ajouter sa lettre, on sait jamais qu'elle arrive à voler, autant s'en servir ( une Gryffondor utile, on aura tout vu aujourd'hui. ) . Mais aucune rixe semblait, pour l'instant, se profiler à l'horizon. Le futur saura apporter une réponse à cette question : Est-ce que Mariana met des dessous aux couleurs de sa maison ?

Donc, pour revenir à notre situation initiale, à savoir Victoria assoupie sur une chaise face à une affreuse, sanguinaire et violeuse Mariana. La première jeune fille était profondément occupée à rêver. Elle avait peu dormi ces derniers jours et un peu de repos était fortement le bienvenu. Ses yeux clos, elle soupirait en silence ( très dur à faire, entrainez vous ), ses bras croisés au niveau de sa poitrine. Dans sa tête, tout était paisible pour une fois, mais l'élément perturbateur de cette histoire, donc Mariana, vint troubler ce paisible moment en communion avec la nature.

- Et toi là ! Tu sais que tu as un dortoir ? Et un lit donc ? Parce que, excuse moi, mais t’as l’air assez … nunuche à dormir sur une chaise, au milieu de la volière. Après, faut voir, si t’aimes l’odeur particulièrement savoureuse des lieux et la compagnie des hiboux …

Attaquée sauvagement via l'usage de la voix sonore et peu agréable de Mariana, la Vert et Argent eut une réaction tout aussi violente que l'était le, pour l'instant, monologue de la Gryffondor. Elle saisit le pot d'encre magique qui était devant elle et le projeta en direction de la Rouge et Or qui ne devait pas se trouver bien loin de Victoria. Donc totale possibilité de l'asperger de cette encre noire et dégoulinante et sale et... vous m'aurez compris. La Serpentarde, encore légèrement amorphe, esquissa un faible sourire, ses lèvres fines s'ourlèrent et formèrent un "O" presque parfait :

"Oups, dit-elle dans un souffle"

Elle remit doucement quelques unes de ses mèches, visiblement peu pressée de venir à la rescousse de Mariana, un sourire amusé toujours présent sur ses lèvres. Puis elle se releva, son bras prenant appui sur le dossier de la chaise, elle parcourra la Volière du regard, impossible d'évaluer combien de temps elle avait réussi à dormir dans cet affreux brouhaha.
Un son faible, grésillant, s'élevait toujours de l'autoradio, mais il n'était malheureusement pas audible dans ce lieu. Victoria essaya de parler d'une voix claire et suffisamment sonore pour être entendu de la Rouge et Or :

"Je t'aiderai bien, mais malheureusement, mes capacités en terme de magie sont pour l'instant très réduites, à moins que tu veuilles être arrosée ou soulevée dans les airs..."

Victoria palpa le bout de sa baguette dans la poche de son pantalon, elle avait eu peur de s'être endormie dessus On lui avait souvent dit que la violence gratuite était proscrite, même si elle était consciente que s'endormir en pleine Volière n'était pas des plus conseillée. Imaginez qu'un hibou vienne faire ses besoins sur elle :O !

"D'après ton insigne, tu dois être à Gryffondor. Pas étonnant que tu m'aies réveillé alors. Et maintenant, je ne saurai te dire qui a l'air le plus nunuche de nous deux. Nettoie vite ta tenue. Mon encre brille dans le noir, pauvre de toi ! Donne moi le sort et je m'en charge..."

La Serpentarde laissa sa dernière phrase en suspens, un sourire pendu à ses lèvres, ses yeux verts posés sur la jeune fille, la balayant des pieds à la tête. Elle ne devait pas être extrêmement plus âgée qu'elle. Un an ou deux. Une profonde maturité émanait de Mariana...

Pour finir un pan de cette histoire, je rappellerai que quand on voit ce que chient les hiboux, on est content que Dieu ait pas donné d'ailes aux éléphants.

[ Désolé c'est pas terrible, faut que je rentre mieux dans le personnage ]

Il fallait vraiment avouer que la Gryffondor dans son uniforme maculé d'encre noir était un spectacle qui était fortement amusant, mais Victoria ne se permit pas de rire. Elle avait beau être un peu hautaine, elle n'en était pas inconsciente, et la fille qu'elle avait en face d'elle devait surement connaitre tout un tas de sorts qui mettraient surement en péril la vie de la Vert et Argent au sein de l'établissement qu'était le château de Poudlard. Non pour de vrai. C'était tellement à mourir de rire que Victoria s'autorisa un rire discret, presque inaudible. Mais elle n'avait pas beaucoup de temps, en effet, Mariana avait déjà repris la parole, mais sans crier cette fois, c'était déjà ça de gagné :

- Exact. Et toi tu es à Serpentard. On ne t’a jamais appris la politesse envers tes aînés chez les Serpents ? « Excuse-moi d’avoir renversé cette encre sur ta merveilleuse personne, Mariana » je pense que cela serait pas mal.

Ah, second point positif, la Gryffondor avait une capacité de raisonnement qui pouvait faire frémir tous les élèves de Poudlard. Elle savait lire également, il faut bien dire que l'insigne Vert et Argent, frappé du Serpent n'était pas non plus un indice très fiable. Victoria avait très bien pu voler une tenue dans les cachots des Serpentards. Non mais sérieusement, qu'est-ce que la Rouge et Or pourrait encore dire comme sottises ? De plus, la blondinette avait elle aussi un quotient intellectuel formidable, lui permettant de déduire que la personne en face d'elle s'appeler Mariana. Etrange prénom.

"Il semblerait que je t'ai blessé dans ton ego en oubliant de faire mes plus plates excuses... Bref, on est pas parties du bon pied, je m'appelle Victoria, et je suis sincèrement désolée. "

Elle ponctua sa phrase avec un magnifique sourire qui n'avait rien, mais alors rien de naturel. Victoria avait déjà pu remarqué que Mariana était son ainée, donc autant la mettre de son côté, ça pouvait toujours servir si elle avait un quelconque problème. Une amitié naissante ! Elle remit encore une fois ses cheveux en place. Avant de regarder si son pot d'encre magique s'était automatiquement rempli, elle le reboucha et le remit dans sa sacoche en cuir marron, le déposant avec sa plume. Elle se retourna et se rendit compte qu'elle avait laissé le poste de radio allumée. Ce dernier grésillant, laissait quelques paroles filtrer, et comble du cynisme, ce fut ces mots qui en sortirent :

"... avec NetouaTout, l'encre sur vos vêtements ne sera plus qu'un mauvais souvenir."

Elle posa ses yeux sur les enceintes de l'appareil avant de rire doucement, très légèrement secouée. Son regard émeraude se reposa sur Mariana, juste à temps pour voir ses lèvres bouger, et se concentrer sur ce qu'elle disait :

- Merci de ta généreuse proposition, mais je crois que je préfère encore le faire moi-même.

C'en était honteux, comment Victoria pouvait savoir si elle excellait en sortilèges si elle n'avait même pas de cible humaine pour s'entrainer. Mais trêve de blabla, il fallait vraiment voir Mariana, indécise, sa baguette en main, surement en train de se demander si il n'y avait pas de risque de se transformer en guimauve sur pattes. Mais dans un magnifique accès de courage, elle se prit comme cobaye pour essayer un sortilège, "recurvite" selon ce que pu entendre Victoria, il fallait qu'elle pense à le garder en mémoire celui là.

Elle regarda à nouveau la Gryffondor, l'envie de l'aider ne manquait pas, mais elle avait un peu peur de faire disparaitre les vêtements d'un coup, et dieu sait que les pigeons autour d'eux se délecteraient de ce spectacle mais ce n'était pas à l'ordre du jour.
Alors, Victoria décida d'essayer d'avoir une conversation polie et posée, normale en un sens.

"Dis, tu étais au bal de rentrée ? Je me rappelle vaguement de toi, tu aurais pas passé une bonne partie de la soirée à boire ? Ou sinon je me suis trompée et tu as une soeur jumelle."

Elle profita du court silence pour se pencher et éteindre l'autoradio en pressant violemment le bouton Play. Le son se brouilla petit à petit avant de s'éteindre, laissant maintenant seul le brouhaha des volatiles faire la loi dans la Volière.
Une pensée traversa l'esprit de Victoria ( c'est possible vouii ) :

"Au fait, si tu croises ce roux stupide qui s'est baladé en caleçon du côté des cachots. Dis lui qu'on a retrouvé ce truc peu ragoutant, mais que les drapeaux ne bougent plus. Et qu'il se pose pas de questions si ça gratte ou que ça brule quand il le remettra."