Le début du mois d'octobre annonçait un hiver sombre et froid. Ce jour là, un samedi, Stephen n'avait pas de cours. L'équipe de Serdaigle était sur le terrain de Quidditch en train de s'entraîner. Le jeune garçon avait voulu assister à l'entraînement pour encourager son équipe mais il était vite parti. Stephen Cornfoot était atteint d'un mal bien handicapant quand on était un sorcier: le vertige. Les cours de Vol, ces quatre premières années, avaient été une horreur pour lui, une véritable torture, et il était bien heureux que cette matière soit devenue optionnelle en cinquième année. S'il y avait un cours que Stephen ne suivait pas, cette année, c'était bien celui là. Et rien que de regarder les joueurs de l'équipe en étant dans les gradins lui donnait des nausées difficilement contrôlables. C'est pourquoi il avait fuit le stade à peine cinq minutes après le décollage de l'équipe.

Il avait marché pendant plusieurs minutes le long du lac en réfléchissant. Il pensait à tout et à rien jusqu'à ce qu'il butte dans une pierre et s'étale lamentablement à terre, salissant sa robe et manquant de plonger dans le lac aux reflets noirs. Par prudence, il avait donc fuit la berges pour se rabattre plus vers le Parc en lui même. Enfin, las de déambuler sans but, il s'était assis au pied d'un arbre et avait laissé son regard errer au loin. Il avait vu passer un groupe de Serpentard certainement en train de planifier un mauvais coup. Un peu plus loin, dans l'herbe, étaient assis plusieurs Gryffondor et Poufsouffle, apparemment de première année, qui discutaient de tout et de rien et échangeant des cartes de Chocogrenouille. Stephen laissa sa tête s'appuyer sur le tronc de l'arbre contre lequel il s'était assis et ferma les yeux.

A la seconde où ses paupières lui eurent caché le Parc, il revit l'image dénudée d'un Poufsouffle de son année. Aussitôt, il se redressa brusquement, le souffle court, les joues rouges. Depuis maintenant un mois qu'il avait croisé le jeune homme dans cette tenue, il n'arrivait pas à se défaire de cette image obsédante. Pourquoi lui ? Pourquoi pas un autre ? Et surtout… Pourquoi un homme ? Stephen ne trouvait pas les réponses à ses questions et cela le troublait d'autant plus.

Finalement, tentant de reprendre contenance et de retrouver son calme, il ouvrit son sac et en sortit un parchemin au hasard. Il fit une grimace en se rendant compte qu'il s'agissait du cours d'Arithmancie mais se plongea tout de même dedans espérant que la fonction ajout et les crongrus modulo allaient lui permettre chasser cette vision de ses pensées. Il tenta de faire ses devoirs, mais ce n'était vraiment pas possible. Au bout d'un quart d'heure, dépité, il rangea son parchemin et en sortit un autre… Défense Contre les Forces du Mal. Voilà qui serait plus simple. Après les cours qu'ils avaient eu les années précédentes, les cours de Théorie d'Ombrage lui semblaient bien fades et inintéressants mais surtout d'une simplicité exaspérante. C'est donc presque sans y penser qu'il se mit à faire son devoir de DCFM.

[HJ: voilà, c'est moyen, mais bon…]

Satanée cicatrice. Quand cesseraient donc ces picotement infernaux, présage d’une douleur fulgurante, lancinante, qui transperçait sa tête avec une violence inouïe ? Harry, se prélassant sur un fauteuil de la Salle Commune ou il était sensé terminer son devoir pour Rogue avait d’abord tenter de rester de marbre pour ne pas être une fois de plus le centre d’attention de la pièce bondée de Gryffondor. Mais son stoïcisme fut de courte durée. La douleur s’intensifiait au fil des secondes et, inconsciemment, il avait déjà plaqué sa main sur son front. Redoutant de croiser Hermione qui, d’un air alarmé, lui intimerait d’une voix autoritaire d’aller en parler à Dumbledore, Harry s’engouffra dans l’orifice de pierre qui faisait office de sortie et dévala les escaliers. De l’air. Voilà ce qu’il voulait. La Salle des Gryffondor était étouffante. Il voulait avaler goulûment des bouffées d’oxygène, afin d’essayer d’apaiser la douleur qui s’apprêtait à faire rage.

Alors qu’il descendait les Escaliers menant au Deuxième Étage, la souffrance jusqu’ici soutenable éclata en un supplice à faire perdre le contrôle de la raison et des moyens. Les jambes de Harry se dérobèrent et il se retrouva recroquevillé à terre, hurlant sa douleur, les paupières étroitement fermées comme pour implorer son esprit de le laisser s’évanouir. Soudain, un éclair, une image. Un corps, vêtu de noir, allongé, secoué de spasmes certainement du à un inhumain calvaire. Cette vision ne dura qu’une fraction de seconde, mais elle resta ancrée dans le cerveau de Harry qui entendit soudain ces mots d’une voix glaciale et aigue :

Citation :

- Ne t’avises plus de te comparer à Bellatrix, Lucius. Plus jamais.

Pendant d’interminables minutes durant lesquelles Harry reprenait lentement ses esprit, il répétait ses paroles dans sa tête. De tout évidence, Lord Voldemort était d’une humeur exécrable. Exécrable. C’était d’un euphémisme. En réalité, le Mage Noir devait être dans un accès de colère d’une rare violence, pour qu’Harry l’ait ressenti aussi brutalement. La douleur s’effaçait lentement, et au bout d’un long instant, le jeune Potter put se relever et achever son parcours vers le Parc.

Arrivé à destination, il ressentit une étrange sensation de libération, mais il était soucieux. D’abord parce qu’il ne parvenait pas à trouver une explication plausible au fait qu’il puisse ressentir les plus intenses émotions de Voldemort, mais également parce qu’il se demandait non sans effroi ce qui avait pu causé une si terrible fureur au Lord. Tout ce dont il était sûr, c’est que le Mangemort du nom de Lucius n’allait pas passer un des meilleurs instants de son existence. En tout cas, il était hors de question qu’il en parle à Ron et à Hermione. Ces épisodes étaient assez pénibles pour que ses deux amis insistent lourdement. Il n’éprouverait qu’une désagréable exaspération devant le visage visiblement nerveux d’Hermione. Il décida donc de faire comme si de rien n’était et s’avança dans l’herbe humidifiée par la rosée du Parc.

A son soulagement, il était quasi-désertique. Cela lui épargnait les regard appuyés et sceptiques dont il était victime depuis le début de sa cinquième année. Peu de gens le croyait, à présent. La Gazette avait endoctriné le Monde Sorcier, si bien qu’aux yeux de tous, Harry Potter était le menteur, celui qui cherchait à attirer l’attention sur lui, celui qui voulait être considéré comme un héros. Comment la Communauté Sorcière dans sa quasi-totalité avait pu se laisser berner aussi facilement par Fudge ? C’était insensé, et pourtant, il y était parvenu. Tout le monde se méfiait d’Harry et de Dumbledore, accusé d’être devenu un « vieillard sénile ». Même Seamus refusait de le croire, lui qui avait pourtant fréquenté et partagé le même dortoir qu’Harry quatre années durant.

Même entouré de ses fidèles amis, le jeune Potter se sentait seul, désespérément seul, et incompris. Qu’il était dur d’être incompris. Personne n’avait la moindre idée de ce qu’il ressentait, à part peut-être son parrain. Sirius était la personne qui lui manquait cruellement à Poudlard. Il s’en voulait. De l’avoir laissé seul à broyer du noir dans la sinistre Maison des Black. Lui-même était trop bien placé pour savoir combien la solitude était pénible. Mais il le reverrait pendant les vacances de Noël et, pendant cette quinzaine de jours, il tenterait d’égayer le quotidien de son parrain, de la seule famille qui lui restait.

Embrumé dans ses pensées, il s’installa contre un tronc d’arbre et ne s’aperçut qu’au bout de quelques instants de la présence d’un jeune homme assis à quelques mètres, certainement en train de faire ses devoirs. Harry se demanda qui il l’avait dérangé, mais le studieux jeune homme absorbé dans ses leçons ne semblait même pas s’être aperçu de la présence du Gryffondor. Harry resta donc ici, savourant une paix royale, mais, pour éviter de surprendre son voisin, il préféra quand même le saluer.

- Euh…Salut, ça te dérange si je reste ici ?

Mon VDD a le même âge que son nombre de messages… Quoi ?!? Comment ? C'est pas le bon topic ? Oki, ça va… Je reprends : Sally cherchait sa boucle d'oreille qu'elle avait perdu en trébuchant sur une vilaine racine il y avait déjà une bonne vingtaine de minutes, en revenant du terrain de Quidditch. C'était que ces boucles d'oreilles étaient vraiment très lâches et puis le papillon (qui servait à fermer la boucle d'oreille, pas l'insecte ! ) était tombé et puis la boucle d'oreille l'avait suivie. Or, coquine qu'elle était, la boucle d'oreille semblait avoir disparu dans les méandres de la terre meuble, parmi des tas de feuilles mortes et d'aiguilles de mélèzes. Si meuble était cette terre que l'on pourrait presque dire boueuse. Après tout, il pleuvait tellement souvent dans cette région d'Écosse… Tout en fouillant systématiquement les moindres recoins du sol, Sally pestait et rageait intérieurement. Pour changer. Enfin... Pas vraiment, mais bon...

Mais OÙ était tombée cette fichue boucle d’oreille ?!? Ça ne pouvait pas disparaître comme ça ! Et puis, elles avaient une valeur sentimentale, ces boucles d’oreille. C’était celles que Joachim, son frère le plus vieux, lui avait donné pour son treizième anniversaire, juste avant de disparaître quelque part dans les archipels d’Océanie. Et depuis, pas une lettre, pas même un appel, rien ! Rien ! C’était si l’aîné de la fratrie Perks-Lewis avait disparu dans la brume ! C’était comme s’il n’existait plus ! Bien sûr, depuis presque trois ans qu’il était parti, Sally avait commencé à s’habituer à son absence, pour ne pas dire qu’elle l’était presque complètement. Et puis elle se disait que lorsqu’elle mettrait CES boucles d’oreille, c’est comme si Jo serait avec elle… Voilà pourquoi elle se devait de retrouver celle manquante. C’était presque une question de vie ou de mort. Bon j’exagère un peu… À peine. Les gens avaient parfois cette drôle de manie de s’attacher à des objets pour X raisons, la plupart sentimentales. C’était comme ça, on ne posait pas de questions. La psyché et le cœur des hommes étaient ainsi faits, et même le plus fin (ou la plus fine, pourquoi pas ?) des psychanalystes ne pouvait encore prétendre en détenir tous les secrets. Donc Sally cherchait. C’était vital. C’était le seul moyen qu’elle avait de se rapprocher de son frère, ce frère depuis trop longtemps parti loin de sa famille.

Et puis mine de rien, ça lui permettait d’être seule, de réfléchir, de faire de l’introspection. La couleur verte était-elle vraiment sa couleur préférée ? Ou préférait-elle le rouge ? Le vert était la couleur de l’espérance, mais le rouge, celle de l’amour. Les deux ne pouvaient être mélangés ensemble, sous peine de donner du brun, mais tous deux étaient associés aux couleurs de Noël, la fête de l’amour. Non… pas l’amour charnel. Ni l’amour passionnel. Cet autre amour, celui qui était associé au pacifisme et à ces hippies des années 60. Le rouge était une couleur vivante et impulsive. Le vert était plus calme, plus réfléchi, et en même temps hypocrite. Le rouge rappelait le soleil, la chaleur, l’été, la stagnation. Le vert était plus tendre, plus frais aussi, mais c’était le printemps, le renouveau. Le rouge était la couleur des Gryffondor. Le vert était celle des Serpentard.

*J’aime beaucoup ton allégorie : c’est très poétique…*

Le vert… c’était une couleur si présente dans sa vie. Jamais ses parents n’avaient imaginé que leur fille aînée allait se retrouver à Gryffondor. Et encore moins à Poufsouffle. Lorsqu’elle arrivait de l’école primaire avec que des A, Azrael Perks disait « La digne fille de son père ! C’est une petite aiglonne, que j’ai là !» Et lorsqu’elle venait se plaindre en larmes de crocodiles de Manu, son autre frère, Keziah Lewis affichait un sourire fier et disait : « Aha ! V’là la petite vipère !» Cette dualité, ces pôles étaient toujours présents en elle. L’état de son cœur en était bien la preuve.

**Entre les deux, mon cœur balance…**

*Ou alors le cœur et la raison… ?*

**Peut-être bien…**

Aaaargh. Mais pour l’instant, il fallait trouver cette boucle d’oreille ! Ce n’était pas le moment de s’introspetionner verbe issu du mot introspection, nanmého ! sur ce sujet…

*Si ce n’est pas maintenant, ce sera quand ?*

**Chut ! J’ai entendu quelqu’un !**

Et Sally plongea derrière un buisson, non loin de l’arbre où venait de s’installer Cornfoot pour faire ses devoirs.

*o__O Pourquoi tu te caches ?*

**Chuuuuut-euh ! Je n’ai pas envie de lui parler là, tout de suite… Et puis je n’ai rien à lui dire, moi ! Nanmého !**

*Mais tu as vu la quantité de papier qui dépasse de son sac ?!? Il en a pour deux heures ainsi ! Tu ne vas pas rester planquée jusqu’à ce qu’il s’en aille. Qu’est-ce que tu as contre lui ?**

**Rien… Je le trouve mignon, c’est tout…**

*La belle affaire ! Tu ne penses pas que tu as assez de problèmes comme ça ?*

**Et alors ? Ça ne m’empêche pas de reluquer ailleurs… C’est comme si je feuilletais Sorcière-Hebdo, mais en Live, quoi !**

*Et tu vas rester combien de temps, comme ça ?*

**Mais OSEF ! Maintenant, tais-toi !**

Et Sally se mit à reluquer tout son soûl son charmant condisciple. C’était qu’il était craquant, ainsi penché sur son devoir, les sourcils légèrement froncés par l’effort de la concentration. Et puis les cheveux comme ça, dans le visage… Ça lui donnait des airs à la Yorek. Et c’était tout un compliment. Oh… il replaçait une mèche, dégageant son beau profil… Hmm… Et puis elle aurait pu rester encore longtemps dans cette position inconfortable, à mi-chemin entre accroupie et allongée, histoire de ne pas trop se salir. Mais voilà, deux choses arrivèrent quasi simultanément. L’autre là, le balafré, Potter le Menteur venait de s’installer lui aussi sous l’arbre et lui bouchait carrément la vue ! Non mais ! Fallait pas se gêner ! Arf… et la seconde, c’était tout bêtement… une crampe. Une crampe dans le mollet qui augmentait de minute en minute en intensité. Et le moment exact où Sally ne put plus supporter la douleur arriva lorsque Potter termina sa phrase. C’était que le synchronisme aujourd’hui se donnait beaucoup… :sifle: Donc ça donnait :

Citation :

- Euh…Salut, ça te dérange si je reste ici ?

« Ahh… Ha ! Ah ! AAAAAAYEUH ! »

Pouf ! Crack ! Baaaaf !

Sally avait perdu son point d’appui et elle était tombée. Oh… Et elle venait de trouver sa boucle d’oreille manquante… À trois centimètres de son œil gauche…

« Humpf… »

Une partie de l'esprit de Stephen était concentré sur son cours de Défense Contre les Forces du Mal et l'autre partie vagabondait dans ses souvenirs d'un soir dans la Salle de Bains du 5ème étage… Il ne se rendit pas compte qu'un élève s'était assis à côté de lui et encore moins qu'il était avidement observé par une jeune fille. Ce n'est que quand ceux-ci montrèrent leur présence quasiment en même temps que le Serdaigle se rendit compte qu'il n'était pas seul. Il se leva aussitôt pour aller aider sa camarade de maison à se remettre sur ses deux pieds. Il lui sourit amicalement. Depuis qu'il était devenu proche de Kaelir Gammach, Stephen n'était plus aussi timide qu'avant, il arrivait plus facilement à aller vers les autres et à leur parler sans rougir constamment ou fuir leur regard. Il était tout simplement épanouit et ne se rendait absolument pas compte que cela le rendait encore plus mignon.

"Tu ne t'es pas fait mal Sally-Anne ?"

Il lâcha la main qu'il avait prise pour aider la jeune fille et retourna à ses affaires qui avaient roulées un peu partout au moment où il s'était précipitamment levé. Son regard se posa ensuite sur le Gryffondor. Stephen était très partagé en ce qui le concernait. Son Oncle, membre du Magenmagot, lui avait vaguement parlé d'un procès cet été mais il n'avait pas eu droit aux détails, par contre, il avait clairement compris qu'il était préférable pour Peter que Stephen se range de l'avis du Ministère au sujet de Potter. En fait, la consigne était plutôt d'apparaître comme ne le croyant pas car les Cornfoot pensaient que, effectivement, le Survivant disait la vérité. Même s'il n'était jamais devenu "ami" avec Harry, Stephen pouvait affirmer qu'il n'était pas quelqu'un cherchant la gloire et qu'il n'aurait pas dit une telle chose si elle n'avait pas été vraie… Mais il ne devait pas le dire à haute voix. Il aurait pourtant bien voulu dire au jeune homme qu'il le croyait même s'il ne l'affichait pas, mais il ne pouvait glisser une telle chose en présence d'un tiers. Il se contenta donc, en guise de réponse tardive à la question posée plutôt de hocher négativement la tête:

"Non, tu déranges pas, tu peux rester."

Puis il termina de ranger ses cours et se tourna de nouveau vers Sally-Anne qui semblait ramasser quelque chose à terre.

"Tu as perdu quelque chose ? Tu devrais utiliser un sortilège d'attraction plutôt que de te pencher autant, tu risques de te faire mal à force."

Puis, de manière presque automatique, avec un naturel déconcertant, il sortit sa baguette et la pointa sur la robe salie de Sally en murmurant une formule pour nettoyer celle-ci. Il en fit de même avec sa propre robe qu'il avait mouillée quelques temps avant.

[HJ: je suis désolée, c'est vraiment mauvais ce que je fais…]

[Pas du tout, moi j'aime beaucoup ! , désolé pour mon message qui est un peu court, je me rattraperai au prochain ]

Le jeune garçon était silencieux, et consacrait visiblement l’intégralité de sa concentration sur son parchemin que sa plume tâchait d’une écriture gracieuse. De tout évidence, ce jeune homme était à Serdaigle, Harry en mettrait sa main au feu. Seuls les élèves de cette maison prenaient les études tant à cœur, si l’on exceptait Hermione, bien entendu, qui était un cas exclusif chez les Gryffondo. Quelques fois, lorsque Harry la regardait, plongée pendant d’interminables heures dans des ouvrages à l’épaisseur horrifiante, il ne pouvait qu’être effarée. Mais, au bout du compte, qu’elle était cultivée, Hermione, et Harry était fier d’avoir une meilleure amie intelligente, parce qu’il ne passerait pas son temps avec une greluche qui ne connaissait que potins débiles et dernières coiffures tendances à la mode.

Tout ça pour dire que le jeune homme était studieux, et qu’il ne semblait pas prêter attention à ce qui se passait aux alentours. Alentours d’ailleurs paisibles, en ce moment même, agréablement calmes. Cette atmosphère d’une rareté sans pareil, Harry aurait pu la savourer avec délices quelques instants encore, si cette douce tranquillité n’avait été brisée par un cri strident et le fracas d’un corps de jeune fille sur la terre. D’abord hébété, Harry ne fit rien et laissa la jeune fille se faire secourir par l’élève exemplaire qui semblait la connaître, puisqu’il l’appela par son prénom.

Après qu’il l’eut relevé en lui offrant sa main dans un geste chevaleresque, le jeune homme reporta son attention sur Harry en le dévisageant quelques instants. Après ce regard appuyé, il lui répondit simplement qu’il ne dérangeait pas et qu’il pouvait rester. Le jeune Potter en fut soulagé. Cette vision du Seigneur des Ténèbres l’avait tant affaibli qu’il ne savait même pas si il aurait la force de bouger d’emplacement tant il était éreinté. Mais cette œillade trop insistante l’avait intrigué. Avait-il accepté sa compagnie de mauvais gré car lui aussi était un adepte des sordides ragots de « La Gazette »? L’avait-il laissé approcher de mauvaise grâce, simplement parce qu’il était trop intelligent pour engager une dispute ?Harry regarda d’un air las son voisin ranger ses nombreuses affaires éparpillées dans son sac, puis se tourner vers la jeune demoiselle pour lui conseiller un Sortilège d’Attraction si elle voulait retrouver facilement sa boucle d’oreille égarée.

Sur ces judicieuses paroles, il tira de sa poche sa Baguette qu’il pointa sur la robe de la demoiselle pour la faire sécher, et enfin retourna le sort à son propre habit. Harry regardait avec une certaine inquiétude la jeune fille qui avait exécuté une chute spectaculaire mais elle n’avait pas vraiment l’air mal en point alors il ne s’en occupa plus et replongea dans ses songes. Son crâne était douloureux, ankylosé et ses jambes comportaient encore les crampes de sa course effrénée du Septième Étage jusqu’au Parc.

La brise fraîche automnale caressait les joues du Survivant, n’arrangeant pas son état de somnolence, bien au contraire. Le dos appuyé contre l’énorme tronc d’arbre, ses pensées se faisaient brumeuses, et ses paupières lourdes. Ses muscles se détendirent et il se sentit peu à peu partir dans les bras de Morphée quand…

La joue gauche collée contre la boue et l'herbe, Sally faisait la moue. Ah bravo ! Hein ! Elle avait l'air fin là, en train de caresser le sol… Et elle ne rougit même pas, la petite aiglonne. En fait, elle était tellement honteuse de la position qu'elle s'imaginait avoir (et puis elle était en robe, par Merlin), que le mécanisme associé à la variation de la couleur de ses joues n'avait même pas commencé à penser à vouloir déclencher la fameuse fonction rougissement. À l'aide de sa main droite, Sally prit sa boucle d'oreille, puis accepta volontiers l'aide de Stephen. Mais elle haussa un sourcil à sa question. Si elle s'était fait mal ? Nooooon… ça allaiiiiiiiit… Si ce n'était de sa CRAMPE qui avait causé sa chute… Du coup, elle devait s'appuyer totalement sur la jambe en bonne forme, histoire de ne pas tomber à nouveau. Une chute par jour, ça suffisait amplement…

*Ouf… Pendant une seconde, j'ai cru que tu serais troublée par le fait que Stephen t'ait pris la main pour t'aider à te relever…*

** Mais pas du tout ! C'est même toi qui disais tout à l'heure que j'avais bien assez de problème de cœur comme ça. Si j'avais été troublée par la main de Cornfoot sur la mienne, je n'aurais pas été sortie de l'auberge… **

*Ouf… Tu me rassures drôlement, là…*

Par contre, elle aurait bien aimé que son condisciple dise au balafré d'aller voir ailleurs s'ils y étaient. Du moins, c'était ce que Sally aurait fait si Potter s'était adressé à elle… :sifle: Et pendant que Stephen s'était mis à ranger ses devoirs tout éparpillés, Sally remettait machinalement sa boucle d'oreille qui avait été perdue. Ce fut alors qu'elle remarqua que l'autre venait de tomber, sûrement lorsqu'elle avait chuté… Levant les yeux au ciel d'un geste agacé, Sally se retourna vers le lieu de sa chute et se pencha tant bien que mal (on n'oublie pas sa crampe… ) Argh ! Elle avait dû s'enfoncer dans la terre, la coquine… Damned it !

Citation :

"Tu as perdu quelque chose ?"

Oui… Apparemment… Sally était contente d'apprendre que Stephen était digne d'être à Serdaigle.

Citation :

"Tu devrais utiliser un sortilège d'attraction plutôt que de te pencher autant, tu risques de te faire mal à force."

GOD ! Elle n'y avait même pas pensé ! Et même le Tyran n'y avait même pas pensé ! Et même moi je n'y avais même pas pensé ! Là, c'est les trois qui ne sont plus dignes d'être à Serdaigle… Oui… oui… même moi, je suis une Serdaigle… Sous le choc de ne pas avoir pensé à un truc aussi banal, Sally sortit lentement sa baguette et la pointa vaguement vers le lieu où elle croyait avoir laissé tomber sa seconde boucle d'oreille. Et pendant ce temps-là, elle se faisait récurviter par Stephen. Alors ça donnait Stephen qui lançait un Récurvite sur Sally qui lançait un Accio sur sa boucle d'oreille qui lançait un Rictusempra sur un brin de gazon…

« Accio boucle d'oreille ! J'y avais même pas pensé… C'que j'suis conne ! C'est dingue… Ce serait digne d'un Poufsouffle… »

Et voilà… Sally avait récupéré sa boucle d'oreille chérie… Allez hop ! La jeune fille se retourna en sifflotant vers les deux garçons tout en remettant la boucle d'oreille. Et elle posa alors son regard sur Potter… Quel impoli, celui-là alors ! Il était en train de s'endormir ! Quel manque de respect flagrant, nanmého ! Irritée, Sally s'avança en titubant (on oublie toujours pas la crampe :sifle:) vers le Gryffondor et lui fit une pichenette sur le front, juste au niveau de l'affreuse cicatrice en forme d'éclair.

« Nan mais ça va pas ? J'sais bien qu'on n'est pas tes chiens de poche, mais quand même…»

D'ailleurs, elle avait rencontré Granger ce matin-là, à la bibliothèque… Quelle surprise…

[HJ : Sorry pour le retard... J'avais la flemme de commencer le RP... C'est pas par manque d'idée, hein !]

Stephen était tranquillement en train de faire semblant de travailler en rêvant à son amant quand Harry Potter et Sally-Anne Perks firent leur apparition, chacun à sa manière. Le Gryffondor s'était simplement assis pas loin de lui, apparemment exténue alors que la jeune fille avait fait une entrée bien plus remarquée en se cassant la figure juste à côté deux. Par pur réflexe, le Bleu et Bronze était allé aider sa condisciple avant de ranger ses affaires éparpillées un peu partout. C'est alors que la jeune fille de sa maison fit une remarque sur les Poufsouffles.

Aussitôt, Stephen se figea.

Lentement, il leva le regard vers la brune qui ne semblait pas s'être rendu compte de la protée de ses paroles… Ou plutôt qui donnait l'impression de les penser réellement. Comme si tout se passait au ralenti, il se remit debout et la détailla comme s'il la voyait pour la première fois. Déjà par le passé il n'aimait pas les critiques gratuites de ce genre… Mais depuis qu'il sortait avec un Poufsouffle il était encore plus sensible à se genre de commentaire sur la maison de Kael. Il voulu dire quelque chose mais ne trouva pas ses mots, pourtant toute son attitude montrait son désaccord face à ces mots insultants. Ce n'était pas parce que Serdaigle était réputée pour être la maison des élèves les plus brillants qu'il fallait considérer les autres comme des imbéciles. Et surtout, ce n'était pas parce que Poufsouffle était réputée pour être celle des plus naïfs qu'il fallait y croire ! Kael n'était pas un abruti ! Il avait envie de faire taire la jeune fille, de répondre à cette insulte… Mais il se rendit compte que ça serait avouer sa relation avec le jeune homme… Et il n'était pas encore capable de faire ça. C'est donc à contre cœur qu'il ne dit rien bien que ces mots l'aient blessé.

Mais voilà que le Survivant s'endormait et que la jeune fille en profitait pour s'en prendre à lui. Là encore, le Bleu et Bronze fut comme déçu par l'attitude qu'elle avait. Il trouvait ça puéril et gratuit. Qu'avait donc fait Potter pour qu'elle lui en veuille ainsi ? Pouvait-il intervenir ? Lui faire une réflexion ? Ne serait-ce pas se montrer l'allier du Gryffondor ? Il ne pouvait pas se le permettre. Il était frustré par toutes ces choses qu'il devait cacher, garder, pour lui, taire… Il était bien mieux quand il n'avait pas cette envie d'aller vers les gens et de leur parler. Comment faisait donc Kael pour ne pas se poser de questions sur les conséquences de ses actes ? N'avait-il donc aucune pression qui pesait sur lui ? Aucun paraître… Il se souvint que ses parents étaient Moldus… Ca ne devait pas être facile tous les jours, surtout par les temps qui courraient mais il avait pourtant l'air d'être toujours heureux, souriant… Stephen enviait vraiment son amant, il aurait tellement aimé être comme lui… Il soupira intérieurement et se décida à intervenir.

"Sally-Anne, je doute que Harry dorme parce qu'il s'ennuie en notre présence. Regarde le, il a l'air épuisé et puis… Il ne dérange personne s'il dort. Pourquoi es-tu si agressive ?"

A peine eut-il prononcé ces mots que Stephen baissa le regard pour retourner son attention vers ses affaires désormais rangées. Il s'en voulait d'avoir parlé, d'avoir donné l'impression de défendre le Survivant… Il se disait que la fougue de la jeune fille allait retomber sur lui et qu'il ne saurait pas quoi faire. Même si ses paroles étaient emplies de sagesse, il ne trouvait pas très sage de les avoir prononcés. Heureusement qu'il n'était pas allé au bout de ses pensées, parce qu'il trouvait qu'effectivement Sally-Anne n'était pas digne de sa maison… Mais ce n'était pas à cause de son oubli d'une formule, non… C'était à cause du manque de sagesse dans ses propos. Et puis… Un Poufsouffle aurait certainement pensé à utiliser un sortilège d'attraction… Il mit un certain temps à reprendre contenance et quand il leva enfin les yeux pour les poser sur le Gryffondor il le trouva terriblement affaibli et pâle.

"Dis, Potter, t'es sûr que ça va ?"


[HJ : Désolée, Salami, mais il ne fallait pas insulter Poufsouffle ^^]

[Désolée du retard ! ]

L’esprit de Harry divaguait, emporté par un tourbillon de songes sans queue ni tête. Éreinté par l’étrange et ô combien douloureuse vision qu’il avait eue quelques instants auparavant, le Survivant s’abandonnait lentement au sommeil qui s’offrait à lui, oubliant tout, même la présence de deux élèves à ses côtés, oubliant l’euphorie inquiétante du Lord Noir. Lorsqu’il dormait, toutes ses peurs et toutes ses craintes sommeillaient elles aussi. Pour mieux ressurgir à son réveil. C’est pour cela que Harry n’aime pas dormir, ces temps-ci. Parce qu’une simple somnolence pouvait provoquer d’affreux et énigmatiques cauchemars, et parce que le lendemain, ses soucis et inquiétudes émergeaient avec violence. Mais, cette scène de torture qu’il avait entraperçue l’avait déstabilisé pour ne pas dire ébranlé, c’est pourquoi il se laissait aller dans sa torpeur, sans même tenter de s’empêcher de sombrer dans un lourd assoupissement, n’entendant que vaguement les dires de la jeune fille.

Un picotement, une légère douleur au niveau de sa cicatrice. Cela recommençait-il ? Par pitié non, pas deux fois en si peu de temps ! A ce rythme là, Harry n’allait pas survivre longtemps. Mais, à sa grande surprise, cet instant fut très bref et sans suite. Ouvrant les paupières d’un geste instinctif, le Survivant trouva la fautive de cette douleur. La jeune fille qui venait de faire une entrée fracassante lui avait frappé le front de ses doigts comme pour lui signaler son manque d’impolitesse de s’assoupir en compagnie d’autres personnes. Pourtant, Harry s’était mit un peu à l’écart du jeune Serdaigle pour ne pas se montrer envahissant, et Sally discutait avec lui. Il ne voyait pas ou était le problème puisqu’il ne faisait pas partie de la conversation, mais il la connaissait de réputation et Hermione l’avait décrite comme étant une vraie peste. A vrai, dire, en l’entendant s’adresser à lui, le Survivant pensait surtout qu’elle était digne d’une véritable vipère. Arrivait-il au Choixpeau d’être défaillant, parfois ?

Toujours est-il que Harry faisait appel à tout son sang froid pour ne pas lui hurler dessus qu’elle était complètement imbécile et que sa cervelle menaçait déjà d’exploser de douleur avant son intervention. Mais, elle avait beau être aussi exaspérante qu’elle le voulait, le Brun n’était pas injuste et n’allait pas s’en prendre gratuitement à quelque un qui ignorait qu’il avait une atroce migraine. Il l’avait déjà fait avec Jaina et avait amèrement culpabilisé. Mais quelque chose lui disait que cette pimbêche n’avait rien à voir avec la sympathique et amusante Attrapeuse des Gryffondor mais il essayait quand même de conserver son calme.

Cependant, lorsque l’Élu eut saisit le sens de ses paroles, il ne put se retenir. Il savait qu’elle avait indirectement fait allusion à Ron et à Hermione et il n’appréciait que l’on s’en prenne ainsi à ses deux meilleurs amis, surtout lorsqu’ils étaient absents, donc dans l’incapacité de se défendre. Avec un timbre de voix qui trahissait son énervement et qu’il n’employait que rarement envers la gente féminine, il lui demanda :

- Ah oui ?! Et c’est qui mes « chiens de poche ? »

Pour qui se prenait cette Serdaigle au caractère diablement Serpentardien pour critiquer Ron et Hermione ? En temps normal, pourtant, les Aigles étaient sages, réfléchis et plutôt sympathiques. Heureusement pour eux, le jeune homme vint honorer la réputation des Bleu et Bronze que Sally-Anne s’appliquait à ternir en prenant la défense de Harry d’une voix calme et posée. Un ton tranquille qui ferait presque penser à celui de Dumbledore. Le Brun lui lança un regard reconnaissant avant de tourner de nouveau son visage vers Sally-Anne. Mais, quelque chose d’autre chagrinait le Survivant. Avant qu’il ne s’endorme, il avait entendu la jeune peste critiquer les Poufsouffle. Si auparavant cela lui était égal, à présent il ne le tolérait plus. Parce qu’après les exploits que le défunt Cédric Diggory avait accompli l’an dernier, il fallait vraiment faire preuve d’un crétinisme congénital pour oser prétendre que les Poufsouffle sont des incapables.

- Tu pourrais me dire ce que tu as contre les Poufsouffle ? Dois-je te rafraîchir la mémoire ou tu te souviens que, l’an dernier, Cédric Diggory a été un brillant Champion du Tournoi des Trois Sorciers ?

Après ces paroles, il espérait bien rabattre le caquet de cette bête et méchante jeune fille qui semblait prendre un malin plaisir à critiquer tout le monde. Plongé dans son agacement, il ne remarqua pas tout de suite que le regard du jeune homme s’était posé sur lui. Il cru y déceler une once d’inquiétude et, lorsqu’il lui demanda si ça va, Harry ne sut que répondre. Lui-même ne le savait pas. Il eut la réponse quant il souleva son séant légèrement du sol en tentant de se lever. Mais sa vue s’embrumait et son cerveau semblait tourbillonner. Le Survivant crut plus sage de se rasseoir, même si l’idée de supporter Sally-Anne ne l’enchantait pas, et répondit un peu tard à la question du jeune homme :

- Euh…Ouais ça va, merci…

[HJ : T'inquiète Steph ! Je comprends parfaitement ! XD Il était temps que je fasse ressortir le côté peste de Sally.
HJ2 : Je suis motivée ce soir. :sifle:]

A…agressive ? Mais Sally n'était pas agressive ! Elle était agressive, Sally ? Elle était bonne celle-là ! Et elle voulut même éclater de rire, croyant à une bonne blague de la part de Stephen.

*Je ne m'aventurerais pas de ce côté-là, à mon humble avis…*

**Ah bon ? Et pourquoi non ?**

*Parce que Stephen a peut-être raison, j'sais pas moi… *

Bon, est-ce que le Tyran pouvait être clair, pour une fois ? Parce que Sally n'avait pas envie de se casser la tête à essayer de saisir le sens propre des paroles nébuleuses de sa conscience. Et puis d'abord, ça lui donnait mal à la tête.

*Tant pis. Je t'aurai prévenue. Voyons voir comment tu te débrouilleras, maintenant.*

**Alors si je comprends bien, si j'fais une gaffe, je pourrai t'en tenir entièrement responsable, c'est ça ?**

Nanmého ! Ça commençait à bien faire ! Et ce qui avait été d'abord un ennui profond se transforma lentement en irritation pure et simple. Humpf. Si Potter ne s'ennuyait pas en leur présence, quelle pouvait être la raison pour laquelle il s'endormait, hmm ? L'épuisement ? Mouais ! Épuisé à raconter ses bobards, oui !

*Ne t'avise surtout pas à répéter cela à voix haute !*

Quelle rabat-joie… L'Tyran devrait se féliciter ! Sally avait manqué sa chance de répliquer à Stephen. Et maintenant elle passait pour… pour…

*Une fille qui admet s'être trompée !*

QUOI ? Mais non ! Pas du tout !

*Mais si voyons. Remercie-moi au lieu de me contredire.*

Pff. N'importe nawak. Sally était orgueilleuse. Oh ça oui ! Elle n'admettrait jamais une erreur même si elle l'avait juste sous les yeux et qu'elle se pavanait devant elle en jupe hawaiienne et en dansant la macarena. Euh… Bon… Si d'aventure une erreur agissait de la sorte, peut-être que Sally le remarquerait ! Mais ça ne voulait pas dire qu'elle l'admettrait. Héhé. Entre la remarquer et l'admettre, il y avait un chemin à parcourir et Sally n'était pas certaine si elle voulait le faire, là, tout de suite, devant M'sieur l'balafré et Stephen. C'était déjà à peine si Sally le faisait devant ses parents… Quoique… Disons que Keziah Lewis et Azrael Perks pouvaient avoir des arguments… assez convaincants dirons-nous !

« Tes chiens d'poche ? Granger et Weasley, évidemment ! Qui d'autre ?»

Et Sally éclata de rire. Pas méchamment, non ! Elle trouvait ça franchement comique. Et un peu pathétique aussi, faut dire. Le pauvre… Il n'était même pas capable de reconnaître quand on parlait de ses amis. Décidément… Alors il devait vraiment être perturbé et dangereux… Hmm…

* Raison de plus pour ne pas le provoquer, espèce de dinde !*

** Mouais. Mais là il est trop tard.**

Bon. Ça y est. Le fameux Cédric Diggory. À vrai dire, Sally n'avait jamais rien eu contre l'ancien Poufsouffle aujourd'hui décédé (paix à son âme) et c'était bien le seul. D'ailleurs, elle avait préféré cent fois mieux supporter Diggory, que Potter. Maintenant, d'où venait son animosité pour les membres de la maison Jaune&Noire ? Alors là… Il fallait dire merci à Emmanuel Perks, le frère de Sally. Bien sûr, vous n'êtes pas sans savoir que le frère et la sœur se vouaient une compétition et une animosité sans bornes. Forcément, veux, veux pas, Sally avait fait preuve de généralisation hâtive et en avait conclu que pas mal tous les Poufsouffle étaient des cancres et des idiots finis. Ajoutons à cela une certaine amnésie chronique et une tendance à parler tout seul. Mais bon, hein… Pour cette dernière caractéristique, il parait que c'était aussi un signe d'intelligence, alors il ne fallait pas trop s'y fier. Et puis, bah ! Quel meilleur exemple que la chanson du Choixpeau pour décrire les Poufsouffle ? « Et Poufsouffle se contenta du reste.» Ou quelque chose comme ça. C'était assez révélateur non ?

Maintenant, restait à déterminer si Sally se sentait la force de discuter avec le balafré des Poufsouffle. Hmm… Nan ! Pas envie de se casser la tête dans un débat vain qu'elle savait perdu d'avance. Paa pour elle, hein ! Pour lui !

« Mouais. C'est ça. Les Poufsouffle, ils sont gentils, les Poufsouffle, ils sont beaux, les Poufsouffle, ils sont sympas. Mouais. Sûrement. J'sais pas. Tout ce que j'sais par contre, c'est qu'il y a des méchants dans toutes les maisons. Oui. Même chez les Poufsouffle. Aussi étonnant que cela puisse paraître. R'garde juste mon frère. Emmanuel Perks, je sais pas si tu l'connais. Et même si tu l'connais pas, c'pas si grave que ça : à vrai dire, tu manques pas grand-chose. » Puis Sally prit une pause afin de reprendre son souffle et continuer sa tirade. « En passant, je n'ai absolument rien contre Diggory. C'était un mec tout ce qu'il y a de bon et tout le tralala. Et je crois sincèrement qu'il était un des rares qui réunissait toutes les qualités de sa maison.»

Pour une des rares fois dans sa vie, Sally se sentit mal. Et elle eut honte. Honte de son comportement, honte de ses paroles. Et elle se sentit vraiment moche. Et si effectivement elle n'était qu'une imbécile qui jugeait les gens sans même les connaître ?

*Oh ! Merlin ! Elle vient de réaliser quelque chose ! Sortez les confettis ! Je paye la tournée !*

Euh… Nan. Le Tyran venait de gâcher tout ça. Ce sentiment de honte, elle ne le ressentit que durant quelques secondes. Quelques secondes qu'elle détesta aussitôt et qu'elle préféra chasser de son esprit aussi rapidement qu'elles étaient survenues. Et puis la dernière remarque de Stephen eut pour effet de faire réduire à deux fentes ses yeux sur son visage. Oh ! Mais c'était qu'il se la croyait trop, celui-là !

Et pourtant, elle n'osa rien dire. Mais elle n'en pensa pas moins. Qu'insinuait-il ainsi, hmm ? Qu'elle n'était pas sage ? La belle affaire ! Et dire que quelques minutes auparavant, elle s'était cachée derrière un buisson pour l'observer parce qu'elle le trouvait mignon ! La belle affaire ! Une bouffée de colère l'envahit. Tout ça était si loin tout à coup !

Et le balafré qui en rajoutait une couche ! Bah… Au moins il reconnaissait qu'elle avait raison. Alors dans les dents, Cornfoot ! (Notez le soudain passage de l'usage du prénom de Stephen Cornfoot à son nom de famille.) Qui c'est qui n'était pas sage, déjà ? Hein ? Hein…

Oh bouse ! Sally soupira d'agacement et leva les yeux au ciel. V'là l'balafré qui recommençait à faire son intéressant. Ouuuuh ! J'me sens faible ! Ouuuuuh ! Ma cicatrice me fait mal ! Pou-ouh ! Mouais. Genre comme si Sally allait tomber dans le panneau ! Comme si Sally allait embarquer dans son petit jeu ! Nen. L'aiglonne n'était pas troll.

Jamais on n'a vu
Jamais on ne verra
Notre Sally
Aider Harry

Prudente, elle se mit à reculer lentement pour s'éloigner de Cornfoot et de Potter. Enfin… prudente… Oui il y avait ça. Mais il y avait aussi cette peur de se faire remarquer en la présence du balafré. Voyez-vous, la situation de notre petite aiglonne déjà bien grande (1,72 mètre je vous rappelle) était assez délicate. Si elle voulait que Yorek s'intéresse un jour à elle, elle n'avait pas trop intérêt à s'afficher en public (et même en privé d'ailleurs… Ça ferait jaser) avec l'ennemi numéro un des Verts et Argents. Alors ce fut pourquoi elle sursauta lorsqu'elle entendit Cornfoot lui demander d'aller chercher l'infirmière. Pour se rendre utile. UTILE !

Se rendre utile, hmm ? Aider le balafré, hmm ?

**Attendez… Laissez-moi réfléchir… NAAAAAAAAAAAAN !**

Et heureusement que Potter avait un orgueil aussi développé que le sien ! Du coup, ça lui donnait deux raisons de ne pas l'aider. La première, -et la plus importante,- parce qu'elle n'avait pas envie. La seconde, parce que Potter lui avait dit que ce n'était pas nécessaire. Et pour une fois, elle le croyait volontiers.

**Mouais. C'est ça. Genre MOI, je vais vous aider ? Tu délires, pauvre mec…,** pensa-t-elle en lançant un regard sceptique à son condisciple.

*Et ça y est. On régresse.*

**On rebrousse chemin plutôt. Moi, je me casse. Ils commencent à me casser les pieds. Et puis j'ai mon devoir d'arithmancie à faire.**

*La belle excuse ! Allez ! Va-t-en ! Tu ne vaux même pas la peine de…*

**De…?**

*Mais casse-toi ! Tu n'apporteras rien de bon de toute façon.*

**C'est gentil. u.U Et je suis censée en penser quoi ?**

*Mais ma parole ! X3 Tu le fais exprès ?*

Oh et puis bouse… Sally se retourna non sans avoir vérifié que ses boucles d'oreille tenaient toujours et reprit le chemin vers le château, les mains dans sa poche kangourou, les épaules voûtées. Et puis d'abord, on commençait à se les geler. Avec l'humidité en plus… Vivement le confort de la salle commune, oui !

[Bon… j'ai manqué d'inspiration et c'est toujours le cas alors je sens que je vais écrire de la merde… mais depuis le temps que je dois répondre, je me fais violence… A nous deux, Harry ^^]

La joute verbale était terminée… enfin. Stephen n'aimait pas vraiment se genre de chose et il avait, ce jour là, fait nombre de choses qui n'étaient pas son genre… entre autre, donner son avis et critiquer celui des autres. Sally Anne s'enfuyait et Stephen aidait Harry à marcher jusqu'à l'infirmerie… Tout était revenu dans l'ordre. Quand la jeune fille se fut suffisamment éloignée, Stephen reprit la parole, comme pour répondre à ce que le Gryffondor avait dit un peu avant :

"Bien sûr que je ne suis pas responsable de tout ce que peuvent dire ou faire les Serdaigles… Mais j'ai honte d'être dans la même maison qu'elle."

Il avait globalement parlé pour lui, mais ce n'était pas le plus important. Pour le moment, il soutenait son camarade et l'aidait à marcher. Il était vraiment faible. Stephen avait l'impression qu'il allait s'effondrer d'un instant à l'autre. Il se demandait bien ce qui pouvait mettre dans cet état. Lentement, pas à pas, en faisant régulièrement des pauses. Les deux garçons traversèrent le parc. Le Bleu et Bronze s'interrogeait toujours. Etait-ce une fièvre ? Ou un sortilège quelconque ? Une réaction à une potion, peut être ? Harry était-il victime d'une malédiction ? Non… décidément, toutes ses hypothèses lui semblaient plus que farfelues.

"Dis, tu es sûr que ça va ? Tu as quoi ?"

A ce moment, ils croisèrent un groupe de Serpentard qui sortaient du château. Ceux-ci se moquèrent ouvertement d'eux et Stephen se senti rougir, gêné d'être vu en train d'aider le Survivant. Inquiet du "qu'en dira-t-on" ou que ce simple acte cause du tord à son père. Mais Stephen était un garçon bien trop discret et les Vert et Argent ignoraient qui il était. On aurait même pu dire qu'ils ne l'avaient pas vu. Ils lancèrent quelques blagues sur Potter et s'en allèrent en le bousculant violemment. Bien sûr, le Gryffondor ne tenant pas vraiment sur ses jambes et le Serdaigle le retenant comme il pouvait… ils tombèrent tous les deux ensembles. Le jeune Cornfoot était honteux. Il prétendait aider son camarade et n'était même pas capable de le soutenir. Il se mit à bafouiller.

"Je suis désolé… Je… J'ai… Ca va ? Tu ne t'es pas fait mal ? Je…" Il baissa la tête. "Pardon"

Le dernier mot avait été prononcé relativement bas. Il se releva et aida le brun à en faire autant. Le tenant un peu plus fortement contre lui, il le guida jusqu'à l'intérieur du château. Il ne disait plus un mot puis, alors qu'ils se trouvaient seuls dans un escalier désert (et dépourvu de tableaux), Stephen se décida à parler de nouveau.

"Mon père adoptif… Mon oncle… est au Magenmagot. Il m'a raconté… pour cet été… Je… Il a voté pour ton innocence. Depuis il dit qu'il se sent surveillé par le Ministère alors… alors on ne peut pas vraiment le montrer ouvertement… Même ici… à cause de la Grand Inquisitrice… mais… nous te croyons. Mon oncle, mes cousins et moi… nous te croyons."

Il se tut. Pas besoin de préciser plus. Pas besoin d'expliquer à quel sujet ils le "croyaient". Non… C'était très clair. C'était évident… Les Cornfoot croyaient au retour de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom et ils avaient foi en Harry Potter et Albus Dumbledore. Les deux garçons parcoururent en silence les derniers mètres de couloir. L'infirmerie n'était plus qu'à quelques pas.

[Je te laisse décider si tu veux poster ici ou là bas.]

[hj: reprise de compte accordé par Dumbledore. Après avoir vu ça avec le joueur de Stephen et Sally ayant quitté les lieux je clos le topic ]

Harry regarda Sally s'en aller et lui jeta un regard peu sympathique. Pour une serdaigle elle avait une jolie langue de vipère. Cependant le Gryffondor ne lui accorda pas plus de quelques secondes et retourna ses yeux verts sur le jeune garçon bien plus tolérant et amical. C'était d'ailleurs étonnant de voir encore des gens comme ça, inquiets pour leur prochain et désintéressés. Le Survivant avait toujours été heureux d'aider quand il en avait la possibilité, songeant que le monde était bien plus simple ainsi; lorsque l'un complétait ce qui faisait défaut à l'autre et vice-versa. Pourquoi diable chercherait-il à maintenir l'attention sur lui alors que sa célébrité était plutôt maudite. Effectivement il était difficile d'imaginer quelqu'un heureux d'être connu à cause d'une tragédie. Tragédie comme il y en avait eu beaucoup à cette époque. Harry était conscient que beaucoup d'autres familles avaient été écorchées, déchirées...Comme les Londubat par exemple. Il savait qu'il n'était pas le pire cas: le pauvre petit portant la misère sur son dos mais tout de même...Ce qu'il avait vécu n'était pas rien et ne valait aucune recherche d'attention.

"Bien sûr que je ne suis pas responsable de tout ce que peuvent dire ou faire les Serdaigles… Mais j'ai honte d'être dans la même maison qu'elle"


-Bah, tu sais...Chacun doit choisir ce qu'il est et se forgerses opinions. Quand il reviendra elle verra combien elle avait tort..Hélàs

Car ne faisons pas d'amalgame. Harry n'était pas ravi d'avoir raison et n'avait pas du tout hâte que la preuve se ramène d'elle-même...En chair et en os. A cette pensée son coeur failli chavirer et son estomac se révolter mais il se retint de justesse. La sueur coulait toujours le long de ses mèches trempées et sa cicatrice continuait de le harceler. C'était soit un jour d'intense bonheur ou de colère excécrable pour le Lord. Et Harry avait toutes les raisons de penser que c'était la seconde hypothèse la plus logique; surtout par rapport à sa brêve vision de tout à l'heure.

"Dis, tu es sûr que ça va ? Tu as quoi ?"

Euuuuhhh ... Comment tout expliquer. Il se voyait mal regarder Stephen droit dans les yeux et lui dire " en fait non, tu vois Ma Cicatrice me sert d'alarme. Quand il n'est pas content, heureux ou proche elle me fait mal". Non, pas la peine de perdre l'un de ces trop rares alliés car à n'en pas douter, le jeune sorcier paraîtrait pour fou. Lui-même s'avoua tristement que s'il ne le vivait pas il peinerait à croire celui qui en était victime. Mais c'était lui, bel et bien lui. La douleur le transcendait et bien qu'il n'aime pas vraiment l'infirmerie le Survivant comprenait qu'il n'y couperait pas cette fois. Tant à cause du mal que de la recherche de réponse approprié Harry mit un certain temps à donner le change

-Euh rien...Enfin si je t'expliquerai une autre fois, pas là... Trop mal

Tout s'embrouillait dans son esprit et le Survivant peinait de plus en plus à marcher, même aidé par Stephen. Les mots du garçon concernant sa famille qui le croyait le réconfortèrent. L'adolescent se força à hocher la tête en signe d'approbation. Malheureusement le serdaigle dû laisser un moment d'innattention polluer son cerveau et tous deux dérapèrent. Le pauvre garçon se confondit en excuses ce que Harry dénia d'un geste de la main amical.

-Pas grave...C'est déjà gentil de m'aider

L'infirmerie était à quelques pas et le Gryffondor ne se rappela pas avoir été aussi heureux de la voir depuis longtemps. Avec soulagement et aidé de son comparse il se glissa sur un lit ou il demeura assit quelques temps pour reprendre des forces. Puis madame Pomfresh arriva. Sans rien lui demander, sans attendre de compte elle allongea l'habitué des lieux et lui apporta une potions. Pendant qu'elle allait chercher son remède pour aider Harry à dormir-seule chose à faire lors de ses étranges crises- l'adolescent hocha la tête envers Stephen

-Merci beaucoup

Puis ses paupières se fermèrent sur ses yeux verts encore habillés des lunettes rondes légèrement de travers, ceci étant dû à la chute des deux garçons tout à l'heure. Ne songeant plus à rien d'autre qu'au noir réconfortant que lui apporterait la potion "somnifère" Harry se laissa sombrer dans une recherche de repos totale, essayant de faire abtrasction de la douleur qui lui cisaillait le front.

[hj: je clos le topic. Désolé si c'est du vite-fait, je suis déjà en retard pour aller en cours ]