"Rah mince !"

La bandoulière du sac d'une petite blonde sac venait de craquer, et son sac tomba de son épaule en s'ouvrant et répandant tout son contenu par terre. Bien évidemment, quelques élèves la regardèrent, étonnés, mais personne ne vint l'aider.
*Tous aussi stupides les uns que les autres...*

Liliana était fatiguée, exténuée par ses révisions, ses devoirs et ses cours, mais aussi par ses nuits de courte durée. Imaginez donc qu'elle n'accueillit pas avec le sourire cette petite péripétie...
Par chance, aucun de ses encriers ne s'étaient brisés, mais la Serpentard mit plus de temps que prévu pour ramasser ses affaires, avec les pieds des autres élèves qui se pressaient sans qu'aucun de leur propriétaire ne daignent faire un seul geste à son égard. De toute façon, lorsque l'on était à Serpentard, c'était le genre de choses auxquelles on était habitué.

L'afflut d'élève finit par diminuer, et la jeune fille était toujours accroupie sur le sol à tenter de refermer son sac plein à craquer de livres de cours, de parchemins et de plumes. Elle qui avait mit un soin fou à ranger ses livres de sorte à ce qu'elle puisse refermer son bagage...
Lorsqu'elle fut enfin parvenue à refermer son sac, elle sortit sa baguette et lança un "reparo" plus ou moins efficace. Peu concentrée et assaillit par la fatigue d'une journée, elle constata que son sort ne fonctionnerait que provisoirement avant que la bandoulière ne craque une deuxième fois.
Elle garda donc son sac dans ses bras, se releva et alla pour s'en aller, quand un retentissement étrange lui parvint aux oreilles. La jeune fille s'arrêta, puis haussa les épaules, peu disposée à s'interroger plus sur la provenance du bruit.
Cependant, lorsqu'elle entendit un bruit de feraille suivit d'un chant plutôt glauque, la petite vipère se figea à nouveau, cette fois intriguée. Qu'est-ce que c'était ?
Le chant provenant de derrière son dos, la petite blonde se retourna, les sourcils froncés et son sac serré contre son coeur.

Liliana finit par s'avancer dans le couloir duquel provenait le chant étrange, qui vibrait comme un chant de guerre. Il se passait bien des choses à Poudlard, et les élèves étaient habitués à voir des faits plus qu'étranges, mais là, cela la dépassait.
Par simple précaution, elle aurait aimé reprendre sa baguette qu'elle avait rangé dans la poche de sa robe, mais son sac était trop lourd pour qu'elle puisse le soutenir d'un seul bras.

Son pas vif résonna dans le couloir, tandis qu'elle s'avançait sur ce qu'il semblait être un cul de sac. C'est là qu'elle comprit d'où provenait le bruit...
A deux mètres d'elle environ, une armure rouillée s'agitait en chantant, et un peu plus loin, la silhouette d'un garçon de dos, le bras relevé au dessus de sa tête et sa baguette dans l'autre main.
Après un soupir d'exaspération, la vipère se détendit.

"Qu'est-ce que c'est que ça, encore ?"

Voyant que le garçon s'obstinait à garder le bras en l'air, même alors qu'il se tournait vers elle, la petite s'interrogea sérieusement. Il faisait quoi là ? ...Aucune idée, mais il était complètement ridicule. Si elle avait eu le temps, elle aurait presque eut pitié.
La petite s'approcha d'un pas de conquérante, comme à son habitude lorsqu'elle n'était pas d'humeur patiente c'est à dire les trois quarts du temps jusqu'à ce qu'elle put voir clairement le visage du garçon. Et quand elle le vit... elle se stoppa net.
LUI !
Liliana l'aurait reconnut entre mille ! Jamais, ô grand jamais, elle n'oubliait le visage d'une personne qui l'avait agressé !



Une potion parfaite, les derniers éléments à ajouter... Une explosion, Liliana qui tente de cacher son visage en voyant un chaudron exploser... Sa potion ruinée, une sensation de brûlure, son visage déformé par des horribles furoncles ! Et lui, lui devant son chaudron !



Liliana arborait un visage tout d'abord figé, les yeux ronds face au souvenir désagréable qui lui était revenu à l'esprit, puis, lentement, ses traits se mouvèrent jusqu'à devenir menaçants. Un éclat noir passa dans ses yeux, alors qu'elle jetait son sac à terre, qui se rouvrit sous le coup. Des bruits de verre retentirent, signifiant que cette fois, au moins un de ses encriers avaient explosés, mais la jeune fille n'y prêta pas attention.
Aussitôt, elle sortit sa baguette et la pointa en direction du pauvre Isaac, maintenant à sa merci, et sans congénaire pour le protéger de sa fureur.

"TOI !"

Gronda Liliana en s'approchant aussi vite que son sang se mettait à bouillir.

"Je te donnes trois secondes pour me trouver une raison valable pour ne pas réduire ton visage en bouillit !"



[HJ : Désolée pour le temps, je galère un peu en ce moment pour répondre ^^ J'espère que la réponse vaut l'attente qu'elle a occasionnée.]

[Il n'y a pas de problème ^^ et je m'excuse également. Le temps me manque assez en ce moment.]

- Sus à l'ennemi compagnons ! Nous écraserons cette vermine sans nom ! Partons de bon matin, chasser ces vils gobelins ! Allons ! Que le sang coule à flot ! Les derniers représentants de leur race mourront sur l'échafaud !

Bien loin de se taire, cette maudite armure chantait de plus en plus fort son hymne contre les gobelins qui, selon les paroles, allaient se faire décapiter, démembrer, éventrer, écorcher, et autres joyeusetés de ce genre. De quoi vous laisser rêveur… Comment avait-il pu tirer des limbes de l'oubli une chanson vieille de plusieurs siècles ? En d'autres circonstances, il aurait trouvé ce hasard très amusant, puisque digne, entre autre, de perturber les cours et de faire de "bonnes plaisanteries" aux élèves. Hélas, il tombait précisément dans le type de pièges que sa malencontreuse découverte aurait pu lui inspirer… Il ne savait pas comment annuler son sortilège, n'osait pas retenter l'expérience avec sa baguette et un pas de plus en plus précipité s'approchait de lui. Il pouvait bien raser les murs dans la position ridicule qu'il s'était infligé, ça ne l'aiderait pas. S'il avait de la chance le destin qui venait à lui le confronterait à un élève sans intérêt (un poufsouffle par exemple… Juste par exemple…) et, après quelques explications, il serait vite tiré d'affaire. Mais, comme vous l'aviez compris, le Ciel, inspiré par de mauvais caprices, avait décidé de maudire la fin de sa journée. Ainsi, lorsque l'identité desa sa "future" rencontre lui fut révélée, il reconnut, non pas un professeur, mais la fille qu'il avait… Cette furie qui avait essayé de… Le choc lui en faisait perdre les mots. Liliana ! ça n'aurait pas pu être pire !

Alors que l'expression de la jeune fille passait de la perplexité à la fureur, celle d'Isaac passait de l'embarra à la terreur. Le sac qu'elle portait tomba sur les dalles dans un bruit sourd et son contenu se brisa avec fracas. Sa sentence avait été lancée. Alea jacta est… S'il ne trouvait pas vite une solution, il n'en mènerait pas plus large que les encriers cassés, vidés de leurs fluides noirs. Avec cette impulsivité qui avait manqué de lui nuire lors de leur dernier cours de potion, elle dégaina sa baguette et la pointa droit sur lui en se rapprochant d'un pas menaçant. Passé un "TOI !" lourd de hargne et plus éloquent que le bruit d'une lame tirée hors de son fourreau, elle lui laissa, dans un éclair de mansuétude, une chance de "ne pas finir en bouillie". Un éclair… C'était le cas de le dire. Trois secondes. Elle lui donnait trois secondes pour trouver une explication plausible… Un, deux trois… Quatre… Cinq… Ssss… ix… Vite une idée ! Puissent les Dieux lui venir en aide. Mais les dieux semblaient bien décidés à soulager la terre d'un poids. Et cette satanée armure qui n'en finissait pas de clamer son ode à la violence… Une idée… vite !

- Je… Je ne suis pas un gobelin ? dit-il d'une petite voix.

Vous appelez ça une raison valable ? Moquez-vous si vous le souhaitez mais je vous mets au défi de trouver une bonne excuse qui n'existe pas en trois minutes avec un tas de ferraille qui vous évoque avec détermination les tortures qu'il infligera aux gobelins… Le plus surprenant était de constater que, même dans une situation aussi critique, Isaac n'en perdait pas son sens de l'humour. Cependant, l'humour seul ne le sauverait pas. Son ennemie n'était manifestement pas d'humeur à rire à ses idioties. Pourquoi avait-il fallu que sa potion explose au visage d'une serpentarde acrimonieuse, d'une folle furieuse ? ça aurait pu être n'importe qui. Mais non, il avait fallu que ce soit ELLE. Tout ça parce que cet idiot de… Mais oui ! La voilà sa solution ! Il n'avait jamais voulu viser Liliana. Si, sous les conseils de son complice – que nous ne nommeront pas par soucis d'anonymat – il ne s'était pas stratégiquement placé près de Stanislas et que Stanislas n'avait pas eu la mauvaise idée de venir jouer son "numéro habituel" à la table de Liliana, les ennuis lui auraient été épargnés. En d'autres termes, le véritable coupable était Stanislas. Même si Isaac avait accepté sans hésiter d'en faire sa principale victime (car que serait un mauvais coup sans une victime attitrée ?), le jeune garçon était le seul fautif : Il avait trouvé le moyen de se faire haïr par celui qui lui avait donné son défi. Celui là même qui, quelques jours plus tôt l'entraînait dans d'autres mésaventures… Un sort dévié en cours de sortilège, un singe qui se précipite dans son assiette en provocant la colère de son entourage, une petite amie qui s'en va… Bref, ce qui fut sa victime allait devenir son coupable. Avec son attitude trop lisse, trop stéréotypée et ses malheurs récents, il avait tout en main pour détourner la vindicte de Liliana sur lui. S'il y arrivait, se serait même très amusant… En quelques secondes à peine, il avait tout rassemblé et préparé son plaidoyer. Il n'était pas fils de magistrat et de sénateur pour rien…

- Attend ! , s'exclama-il précipitamment avant de se faire surprendre par un sort. Je peux comprendre ta colère, et je mériterais sans doute le sort que tu me réserve si la sale affaire dans laquelle nous nous sommes tous deux trouvés impliqués dépendait uniquement de moi…

Un brusque changement venait de s'opérer chez Isaac. Il semblait plus sûr de lui, plus sérieux aussi. Le gamin apeuré laissait place à un rhéteur affirmé. Il n'allait tout de même pas se laisser attaquer en gémissant. Eh quoi ! Il était à Serpentard ! Après une première phrase qui avait pour objet de caresser et d'intriguer son auditeur il poursuivit très posément :

- Te souviens-tu de ton voisin ce jour là ? Un certain Gatween… Si je m'en souviens, c'est parce que dès qu'il est venu s'installer prêt de toi, j'ai compris que les choses allaient mal tourner… Partout où il passe, un drame se produit et les esprits s'échauffent… - Il sembla réfléchir un instant, hésitant, puis il reprit : - As-tu vu ce qui s'est passé il y a quelques jours pendant le déjeuner ? Ou le petit accident survenu au dernier cours de sortilège ? Ce sont tant de choses anodines qui mises bout à bout deviennent plus que suspectes. – Sur le ton de la confidence il ajouta : - Crois moi, ce type est un vrai semeur de discorde et il n'est pas venu à côté de toi par hasard, il savait très bien qu'il risquait de te causer des ennuis puisqu'il semble les attirer… - Un grimace dégoûtée se forma sur son visage. Le ton devint plus méprisant, plus révolté. - C'est un sacré manipulateur. As-tu remarqué son masque constant de politesse ? Ses belles phrases toutes faites et même surfaites ? Sa capacité à rester stoïque devant les situations les plus critiques ? Et surtout, l'aspect complètement creux de sa personnalité ? Venant d'un Serpentard, ça sonne complètement faux. S'il était aussi aimable, aussi calme et aussi généreux qu'il veut bien le laisser croire, crois-tu qu'il serait dans cette maison ? Il se moque de tout le monde depuis le début. Alors vas-y jette moi un sort, je suis sûr qu'il n'attend que ça.

Sa colère montait d'un cran à chaque nouvelle phrase. L'exercice n'était pas difficile pour quelqu'un dont le sang était en ébullition permanente. Il s'était exprimé avec la force et la passion que crée l'indignation. Sa fureur égalait presque celle de Liliana, même si sa portée était différente… La sienne était très communicative. La rage et le défi perçaient son regard. Sa violence intérieure avait été libérée. Quoique la jeune fille fasse, il ne courberait plus l'échine, il affronterait. Sa main valide se crispa sur sa baguette. Restait à voir ce que le "parti adverse" tirerait de son discours…

Par chance pour le jeune Isaac, les yeux n'était pas capable de lancer des balles, car à la vue du regard que lui jetait en ce moment Liliana, je peux vous assurer qu'il aurait finit mitraillé en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire !
Son bras tendu, l'autre replié au dessus de sa tête, Liliana Vanloock ressemblait à un cobra qui s'apprêtait à frapper. Et elle le ferait, s'il n'ouvrait pas la bouche, s'il ne lui demandait pas pardon et s'il n'avait pas d'excuse valable ! Et tout cela, il devait parvenir à le lui offrir en moins de trois secondes ! Un rictus passa sur ses lèvres, au moment où, alors que seul le chant sanguinaire de l'armure résonnait dans la pièce, "Vermine impure !" Isaac tentait de dire quelque chose.

"Je… "Sang !" Je ne suis pas un gobelin ?"

Les sourcils de Liliana se froncèrent et un grondement sembla sortir droit de sa gorge. Comment osait-il se moquer d'elle ? Son waddiwasi qu'elle avait malheureusement raté au cours dernier, elle était bien capable de le recommencer pour lui défoncer son crâne de piaf !
Et apparemment, c'était ce qu'il voulait... Liliana leva sa baguette, ouvrit la bouche.

"Locomo..."

"Attend !"

Liliana haussa un sourcil, s'arrêta dans la récitation du premier sort qu'elle comptait lui infliger. Hum, dommage. Elle aurait bien aimé en finir tout de suite, plutôt que de devoir écouter une explication ridicule qui semblait sur le point de venir.
Car la jeune vipère savait déjà ce qu'elle allait lui faire. D'abord, lui bloquer les jambes afin qu'il ne lui échappe pas. Ensuite... Ensuite, ses pensées furent coupées par la voix du garçon, qui commençait à lui passer de la pommade sur le dos.

"Qu'est-ce que tu veux dire par là ?"
Rétorqua la vipère sur un ton froid, sans baisser une seule seconde sa baguette.
"Te souviens-tu de ton voisin ce jour là ? Un certain Gatween…"
Effectivement, Liliana s'en souvenait vaguement. Ce qu'elle se souvenait, c'était qu'il lui avait prêté de l'encre et qu'il avait sûrement dû plus tard être aspergé de potion autant qu'elle, mais ça elle n'y avait pas fait attention. Qu'avait-il avoir dans son histoire ? En quoi avait-il un rapport avec l'explosion du chaudron d'Isaac ? Selon lui, il y en avait un, semblant dire que partout ou Gatween passe, quelques mauvaises choses se passent (8)).

"Crois moi, ce type est un vrai semeur de discorde et il n'est pas venu à côté de toi par hasard, il savait très bien qu'il risquait de te causer des ennuis puisqu'il semble les attirer…"
Même pour une étudiante en magie, cette explication là lui semblait paranormale ! Non mais, il se fichait d'elle là ou quoi ?
Isaac était cependant partit dans son pladoyer, et continuait son histoire, semblant de plus en plus passioné et révolté par son propre récit. C'est qu'il semblait y croire !
"S'il était aussi aimable, aussi calme et aussi généreux qu'il veut bien le laisser croire, crois-tu qu'il serait dans cette maison ? Il se moque de tout le monde depuis le début. Alors vas-y jette moi un sort, je suis sûr qu'il n'attend que ça."

Maintenant, les deux élèves se jetaient un regard presque aussi équivalent en dose de colère. Deniel, était dans une attitude de défi, et d'un regard, Liliana put voir qu'il avait eu le temps de se ressaisir et de mettre la main dans sa poche où, elle en était sûre, était rangée sa baguette.
De son côté, en temps normal elle aurait éclaté de rire en entendant une telle histoire, mais là, elle se contentait d'observer Isaac d'un oeil suspicieux, figée dans sa posture qui pouvait laisser prévoir un duel entre les deux jeunes gens.
La colère vibrait toujours en elle, son coeur battait, mais elle savait qu'elle s'était au moins laissé avoir à son propre jeu en lui laissant une "chance" de s'en sortir. Maintenant, il était prêt à riposter.

"Retire la main de ta poche, et sans ta baguette."

Finit-elle par ordonner sur un ton qui ne demandait pas à répliquer, alors qu'elle même, doucement, baissa la sienne en relevant le menton d'un air hautain.

"Je m'en fiche de Gatween, tu ne m'as pas donné d'excuse là, tu m'as simplement sortit une sornette bonne à être avalée par un Poufsouffle. En quoi Gatween est concerné par l'explosion de ton chaudron ? Ne me mens pas, j'en suis sûre que tu l'as fait exprès ! Un Serpentard ne peut pas être aussi stupide que ça !"

La Serpentard s'arrêta net sur sa dernière phrase et leva les yeux vers le bras toujours en l'air d'Isaac. Soupir.
*Quoi que... -_-*
Doucement, elle leva sa baguette vers le bras du jeune homme et prononça sur un ton blasé :

"Finite incantatem... Faudrait que tu apprenne les sorts utiles si tu ne veux pas te retrouver avec un membre en moins."

Effectivement, à être resté en l'air comme ça, son sang retomberait plutôt violemment dans ses veines, créant au pire des cas d'horribles fourmis dans son membre. M'enfin elle s'en fichait pas mal, même si son bras pouvait tomber, ça ne lui ferait rien. C'était juste que parler à un mec qui ressemblait trop à un abruti la perturbait.

"Maintenant que tu n'as plus l'air d'un imbécile heureux tu vas m'expliquer le soit disant rapport entre ta boulette et Gatween."

Un peu refroidie dans sa colère par le long discours du serpent, Liliana le jaugeait "simplement" d'un oeil noir, rancunier, attendant la suite de son récit, qui avait tout de même tout interêt à être plus sensé que la première partie.



"Rah et pourquoi elle chante celle là ?!! Finite Incantatem !"


[A toi de voir si l'armure s'arrête ou pas xD]

Avez-vous déjà essayé de mentir pour sauver votre peau ? S'il fallait employer une image, c'était comme se trouver au bord d'un précipice qui ne pouvait se traverser que sur une corde raide tandis qu'une créature hostile se rapprochait de vous. Il y avait ceux qui se résignaient à la fatalité, et qui, animés par une farouche volonté de vivre, s'engageaient sur le passage étroit, préférant signer eux même leur salut plutôt que périr sous l'attaque d'un autre. Isaac était de ceux-là. Un seul mauvais pas lui assurait un trépas immédiat. Il suffisait de voir l'expression de Liliana pour le comprendre. Liliana qui, en cet instant, avait à ses yeux tout de la bête. C'était à peine s'il décelait une once de compréhension dans son regard. Il avançait doucement, il se rapprochait prudemment de l'animal sauvage qu'elle était. Il contenait ses mots et surveillait ses phrases comme il l'aurait fait avec ses mouvement. Le tout était d'atteindre le but fixé sans se faire attaquer. Et il y parvint. Son discours assuré, surprenant et déconcertant fit baisser la garde de la jeune fille. A cet instant précis, il aurait pu l'attaquer et s'enfuir. Mais, il ne maîtrisait pas assez bien la magie et là n'était pas son intérêt : vindicative comme elle l'était, elle le poursuivrait avec un vif acharnement. Non, il devait se débarasser de la menace qu'elle présentait. Aussi, lorsqu'elle lui demanda de lâcher sa baguette, il obtempéra sans rechigner, bien qu'il n'essayât pas de dissimuler son déplaisir. Comme pour établir un compromis entre eux, elle baissa aussi sa garde, consciente du danger qu'il pouvait présenter s'il venait à faire preuve de mauvaise volonté. Mais la tendance ne tarda pas à s'inverser. Retour à la case départ.

La réaction orale de Liliana confirma ses craintes : elle n'avait rien compris. En quoi Gatween était-il concerné par l'explosion de son chaudron ? Elle osait lui poser la question ! Le mépris frôla le bord de sa bouche. Il était resté volontairement vague afin de glisser plusieurs sous entendus qui, selon sa réaction, ses déductions auraient pu le guider sur la voie la plus sûre. Hélas, elle avait justement la réaction d'un poufsouffle ou d'un gryffondor. Soit elle le mésestimait, soit elle ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. Etait-ce la colère qui lui faisait tout prendre au pied de la lettre, ou une fierté si mal placée qu'elle lui en faisait oublier la subtilité des discours ? Il allait devoir tout expliquer lui même, choisir lui même la meilleure option. Selon sa réaction, il aurait peut-être pu l'amener à saisir la vérité, mais dans le cas présent, cette issue était condamnée. Heureusement, en déroulant son mensonge, il avait eu de temps de structurer les éléments qui pourraient le constituer. Et il s'était préparé à cette éventualité bien avant de faire exploser son chaudron. Pour ce genre de choses, Isaac était très prévoyant. Il n'aimait pas perdre. La dernière phrase de Liliana sauva cependant la pauvreté de « l'analyse ». « Un Serpentard ne peut pas être si stupide que ça ! ». Justement ! Ce pourrait être un très bon argument à retourner contre elle si elle mettait en doute ses prochaines expliquations. Une lueur de défi traversa aussitôt son regard, comme pour l'approuver. Mais l'angle de son bras lui faisait défaut... Un défaut qui sembla la calmer quelque peu puisqu'elle eut la « gentillesse » d'annuler le sort en lui conseillant de pallier son manque de connaissances en matière de magie. Au fond de lui même, il me pouvait s'empêcher de lui être reconnaissant, ce qui, en surface, le contraria.

- J'ai eu un trou de mémoire, ça peut arriver à tout le monde, marmonna-t-il avec mauvaise foi en massant son bras engourdi.

Et à présent, la voilà qui lui demandait d'établir le rapport qu'elle était sensée avoir un minimum deviné entre sa « boulette » et ses accusations. Pourquoi, ô pourquoi avait-il fallu qu'il tombe sur Elle ? S'il ne s'était pas contenu, il en aurait tremblé d'impatience. Il allait devoir lui mâcher tout le travail. En espérant du moins que ses efforts le mène à quelque chose... Tandis qu'il prenait son inspiration, avec une exaspération palpable, Liliana imposa le silence à l'armure qui, pour une raison obscure entama le début d'une autre chanson juste avant de s'éteindre : « Là haut sur la coline, un troll tient ma soeur ! ». Un prince endormit dans son tableau s'éveilla en sursaut en s'écriant « Le vaillant guerrier que je suis va la sauver ! En avant Biénor ! » et il sauta sur la croupe d'un centaure qui rua aussitôt et l'envoya hors du cadre, sous le regard consterné d'Isaac. Poudlard était vraiment une école de fous... Quelque peu distrait par la scène, il oublia momentanément ses « soucis » pour songer à l'utilité que pourrait avoir une armure chanteuse capable d'enchaîner plusieurs chansons à la suite.

- Une armure pareille ferait un malheur dans un bar undeground !, commenta-t-il malgré lui. Avant d'ajouter timidement à Liliana : Tu ne trouve pas ? Heu... enfin... Là n'est pas le problème.

Il se reprit rapidement, mais sans pour autant retenir son insolence. Dans certains cas tourner l'adversaire en dérision pouvait heurter sa fierté et l'inciter à abonder en votre sens. Elle voulait des explications, elle voulait des détails, des connections logiques, des rapports de causes à effet ? il allait lui en trouver donner !

- Je dois mettre en lumière ce que, dans ta fureur aveugle, tu estime être un sornette bonne à être avalée par un poufsouffle... pour reprendre tes mots... Dans la forme, sans doute, mais puisque tu es à Serpentard, je m'attendais à un peu plus de subtilité de ta part, comme tu t'attendais à plus d'adresse de la mienne. Si un Serpentard ne peut pas être aussi stupide... Je te renvoie la question, la colère gronde en toi, mais j'attend toujours les éclairs d'intelligence... Vois-tu, il y a certaines choses que l'on ne peut affirmer de front.

Ce que j'essaye te faire comprendre, et ce que, accessoirement, tu étais sensée comprendre, c'est que j'ai été victime d'un complot. De qui ? Le sus nommé sans doute. Pourquoi se serait-il volontairement resté à côté de moi alors qu'il risquait son visage voire même pire ? Parce qu'il ne s'attendait certainement pas à ce que sa malice tourne à la catastrophe. Comme je ne suis assez mauvais en potions, j'étais une bonne victime et, détail non négligeable, nous partageons le même dortoir. - Sa condescendance s'effaçait pour laisser place à une explication plus sérieuse, dans laquelle on le sentait vraiment impliqué. - Non négligeable parce que pris de doutes, j'ai comparé le contenu de mes flacons avec les illustrations d'un livre d'herbologie et je me suis aperçu que mes étiquettes avaient été soigneusement modifiées... Si ne suis pas doué, j'ai toujours fait attention à bien suivre la recette. La preuve en est que je n'ai jamais eu de soucis en cours avant. - Il marqua une courte pause. - A priori, le chaudron devait fuir un peu, de quoi t'asperger et lui permettre de se donner le beau rôle en calmant lui même le liquide en ébullition, puis, évidemment, m'accuser et se poser en victime. Ce n'est pas la première fois qu'il essaye, mais ça ne réussi souvent qu'à moitié – à moins qu'on ne rapporte que les ratés... - puisque s'il a l'attitude, ses démarches ne suivent pas toujours. Par exemple, pour le coup des étiquettes, soit il a tout changé au hasard, soit il connaissait le sujet du cours et a glissé dans les ingrédients utilisés des plantes qui, associées, causent de gros dégats, sans prendre conscience de leur ampleur véritable.

Au final, l'explosion de ma potion devenait iminente, et quant tu te retrouve face à une bombe sur le point d'éclater, je peux te dire que dans la panique, tu n'as pas le temps d'avoir une pensée cohérente. J'ai réagi beaucoup trop vivement et il est arrivé ce qui devait arriver : tout à explosé sans que Gatween ni Rogue n'aient eu le temps d'intervenir, dit-il sur un ton légèrement coupable. L'auraient-ils eu d'ailleurs ? Pris de remords, je me suis renseigné sur la question, et apparemment, si j'avais laissé la potion dans son état quelques secondes de plus, elle aurait pu provoquer une déflagration. - Ce dernier mot fut appuyé, la colère perça son regard. - Et à ce niveau, ce n'était certainement pas un première année comme l'autre crétin qui aurait été en mesure d'apaiser la mixture. L'explosion était une solution radicale c'est vrai... mais entre ça et finir en cendres tu préfère quoi ? Quel idiot ! Vraiment !

Etait-ce une simple impression ou son trait d'humour avait momentanément désseré l'étau de tension qui les comprinait ? Quand des menaces de mort rôdaient si près de vous, il était impossible de ne pas relever leurs mouvements, aussi légers soient-il. Elles s'étaient éloignées, poussées par une poignée de secondes... Isaac était le maître de la diversion. Avec lui, tout était bon pour décontenacer, ou établir, à force de tâtonnements, une complicité avec l'adversaire. Il n'avait jamais aimé les situations trop solennelles, trop graves, et il aimait les rompre, comme s'il ne se sentait pas concerné par les accusations portées contre lui. Dans certains cas, c'était aussi un bon moyen de passer entre les filets. Alliée à la ruse, l'insouciance peut faire ployer les plus méfiants. Personne n'associerait naturellement ces deux caractéristiques. Et, puisque l'on s'attend rarement à rencontrer un tel mélange, on se laisse surprendre par son incohérence apparente... Mais, vous l'aurez compris, Liliana n'en était pas encore au stade du « Va en paix mon enfant, je crois en ton innocence, je te pardonne, je te donne ma bénédiction, ainsi que celle du Seigneur, et maintenant laisse moi, je vais avec ce fouet sacré m'infliger la punition divine »... J'ai oublié quelque chose ? Ah, oui... Amen. Non, pour lors, la jeune fille voulait des explications, des faits, du concrêt. Ensuite seulement, son jugement, que dis-je, son pardon, pourrait tomber.

Son regard sévère, et ses bras croisés le renvoyaient vaguement à son père, qui, dès qu'il avait fait une bêtise, semblait voir en lui un criminel potentiel, et envisager par conséquent toutes les punitions possibles, de la plus lourde à la plus douce. L'influence des procès sans doute... Car rappelons le, Isaac avait un père magistrat... Autrement dit, il avait toutes les cartes en main pour mépriser la justice et connaître toutes les magouilles possibles. Le plus important n'était pas d'être coupable ou innocent, mais d'avoir une bonne défense, un bon dossier à présenter. Et ce dossier, il l'avait constitué avant, après, maintenant. Autant l'avouer : il était un peu bancal, mais selon qu'il le présente au commun des élèves, à Rogue, ou à Liliana, dont il n'avait évidemment pu prévoir la réaction, ses arguments changeaient. Par exemple, il n'aurait jamais donné un nom à Rogue, et ne serait pas parti dans cette explication, d'importance capitale ici, qui voulait qu'on ait volontairement modifié les étiquettes de ses flacons pour le conduire à utiliser un produit extrêmement dangereux. Les retombées seraient beaucoup trop graves. A l'origine, il s'était d'ailleurs contenté d'effacer les inscriptions sur les étiquettes. Mais peu importait la réalité, Liliana ne pourrait pas le prouver, et les informations qu'il lui donnait n'étaient pas inventées. Il n'était pas idiot au point de verser n'importe quoi dans sa potion. Les dangers que pouvaient présenter une mixture mal préparée ne lui étaient pas inconnus, Rogue les avait maintes fois averti. Il avait pris des risques cependant en optant pour une plante susceptible de provoquer une déflagration, mais c'était par soucis d'épaissir sa couverture au besoin. Bien sûr, il n'avait pas mis dans sa potion une dose... pour ainsi dire... Létale, mais son geste n'en était pas anodin pour autant...

Tandis qu'il déployait une véritable tirade, il observa avec attention les réactions de la demoiselle. Ses premières piques la touchèrent avec tant d'évidence qu'il fut tenté d'en armer d'autres à son arc. Rien n'était plus réjouissant que d'humilier dans un discours qui demandait à être écouté jusqu'au bout celui qui, jusqu'alors, vous traitait avec morgue. La sagesse lui conseillait de ne pas trop en faire. L'incistance rompt les charmes. Mal dosés, des sarcasmes bien pensés pouvaient se retourner contre vous. Ainsi, il passa à la partie d'argumentation. Il avançait dans sa progression sur les fils tendus par la colère de la jeune filles, et son visage se détendait sous l'influence de son discours. Des tics nerveux trahissaient son embarras et son incertitude soudaine. On lisait les questions dans son regard. Devait-elle se laisser convaincre ? Avait-elle pu se tromper ? S'énerver en vain ? Devrait-elle renoncer à la vengance triomphante qu'elle s'apparêtait à décrocher ? Sa frustration était évidente, et sa dernière réplique fut, comme il l'espérait, le coup fatal. Il devenait le sauveur de la situation. L'explosion du chaudron devenait moindre, et trouvait même une justification. Comment pouvait-elle la lui repprocher à présent ?

Lorsque Liliana reprit la parole, une vague de doute le submergea cependant. Voilà qu'elle lui repprochait sa mauvaise note en potion. S'il avait entendu ce que Rogue lui avait répondu ? Non, puisqu'il s'était fait jeter dehors avant - belle sortie n'est-ce pas ? - mais il se doutait bien que le professeur ne l'avait pas prise en pitié... Et il avait eu raison ! Elle avait essayé de le décapiter avec une louche, ne l'oublions pas ! Et elle s'en excusait à présent... Isaac fit une grimace de son large sourire intérieur, comme si l'évocation de ce souvenir lui était encore douloureux. Puis, les violons cessèrent de grincer. Un roulement de tambour se fit entendre. Dernière admonition avant... la signature d'un traité de paix. Il ne manquerait pas de la retenir. Après cette mésaventure, il n'était pas prêt d'impliquer Liliana dans ses prochains coups tordus (à moins d'être certain de ne pas se faire démasquer ou d'avoir l'avantage sur elle, ce qui était loin d'être le cas aujourd'hui). Son mensonge ne lui assurait qu'une sécurité temporaire et incertaine. Si quelqu'un déplaçait par mégarde une pierre du mur derrière lequel il venait de s'abriter, tout s'écroulerait, et la serpentarde ne se laisserait pas duper une seconde fois... Mais ce « détail » ne l'inquiétait pas. Il gagnait. Il avait réussi à retourner Liliana contre l'autre imbécile, et la suite serait peut-être très amusante... Cependant, il se garda de l'approuver avec trop de vigueur.

- Ravi que tu entende enfin raison ! Et ne t'inquiète pas... après avoir frôlé deux fois la mort en une semaine à cause de toi, il faudrait que je sois complètement fou pour t'attirer des ennuis.

Il lui envoya un petit sourire gêné. Le visage de la jeune fille s'adoussicait tant qu'on peinait à l'imaginer avec le masque de hargne, digne de la célèbre tête de Méduse, qu'elle arborait jusqu'alors. Elle lui proposait même de « repartir à zéro ». En voilà une bonne idée. Isaac, saisit aussitôt la proposition pour tenter de détourner le sujet...

- Ok ! Moi c'est Isaac Deniel, et toi, qui es t...

« Et c’était quoi cette histoire avec le singe au déjeuner, exactement ? »

... Sans succès... Son sourire radieux se figea un instant puis se résorba d'un côté. Si on pouvait lui reconnaître un don, c'était bien celui d'être pénible jusqu'au bout. Pourquoi fallait-il qu'elle remette ce « détail » sur le tapis ? Pourquoi ne l'avait-elle pas oublié, comme n'importe qui l'aurait sans doute fait ?
[En fait Isaac n'a jamais mentionné le singe mais c'est pas grave. On va faire comme si.] Etait-ce une dernière épreuve ? Il refoula quelques spasmes nerveux et lui donna l'explication prévue sur un ton détaché.

- Ah ça... Je ne suis pas le mieux placé pour y répondre parce que je n'étais pas aux premières loges à ce moment là. D'après ce que j'ai vu et entendu, Gatween s'est amusé à attirer le singe d'Emilien vers lui, autrement dit, de lui faire traverser toute la table en renversant les assiettes des élèves, et ça a semé une sacrée pagaille. Evidemment, ses voisins s'en sont pris à lui, mais avec son grand stoïcisme, il s'est vite posé en victime. Ceci dit, l'évènement n'a pas marqué les esprits, et ça se comprend. Je l'avais oublié comme tous les autres avant le cours. Et c'est parce que Emilien est venu m'aider que j'ai fait le lien... - Il s'interrompit un instant. Il avait parlé vite, avec une pointe d'émotion qui n'avait rien de feinte. - Il a dû comprendre. Je vois mal pourquoi il serait intervenu sinon. - Il haussa les épaules. - Je le connais peu, mais ça n'a pas l'air d'être son genre.

En espérant que le « dossier » soit enfin bouclé. On ne l'avait jamais vu avec Emilien, et personne ne pouvait savoir ce qui se passait dans le dortoir des garçons de première année (ah si vous saviez...), donc, une connivence entre eux était improbable et il devrait lui exposer la situation au plus vite. Si Liliana cherchait à lui parler et qu'il lui fournissait une version différente de la sienne, il était fini.

- Ravi que tu entende enfin raison ! Et ne t'inquiète pas... après avoir frôlé deux fois la mort en une semaine à cause de toi, il faudrait que je sois complètement fou pour t'attirer des ennuis.

L’avantage de cette petite confrontation parlée, fut que finalement le Serpentard avait comprit une chose : il fallait être atteint pour chercher des ennuis à Liliana.
Bon, avouons qu’elle était un peu déçue de ne pas avoir put aller jusqu’au bout de son geste, mais il n’y avait que les cons qui ne changeaient pas d’avis, se dit-elle pour se rassurer.

La vipère avait perdu l’envie d’affronter Deniel, et proposa de repartir à zéro, ce qui sembla ravir ce dernier.
Bon repartir à zéro ok, mais c’était pas la peine de repartir au tout début hein. Elle lui coupa donc la parole pour enchainer sur le sujet du singe, que la narratrice a fait l’erreur de citer mais on va dire que c’est parce qu’elle en avait vaguement entendu parler par les pies de son dortoir qui ne font que ressasser les potins même les plus périmés.
Elle n’avait cité ce fait que par curiosité, n’ayant aucune arrière pensée ou n’établissant aucun piège sournois pour percer à jour un piège machiavélique qu’aurait établit Isaac pour se sortir de ses griffes. Non, Liliana était intelligente, mais face à un mensonge aussi habile et bien construit, elle n’avait pas envie de chercher plus loin, ni de s’épuiser alors que l’action la plus rapide et la moins épuisante était de suivre Isaac dans son idée et de ne s’en prendre qu’à l’autre Gatween.

Elle ne releva pas non plus le fait qu’il s’était crispé, et écouta avec attention l’histoire que lui avait présenté le jeune serpent. En même temps, fallait avoir de drôles d’idées pour adopter un singe, ça n’était pas courant tout de même. Mais bon, Lily préféra ne pas relever. Après tout, chacun ses goûts.

« Ah ouais, vraiment machiavélique ce Gatween, décidemment. »

Se moqua-t-elle avec un petit sourire.
Bah oui, maintenant qu’elle n’était plus énervée, elle pouvait se moquer de façon détachée des mésaventures des autres. D’ailleurs, si une fille autre qu’elle avait prit de la potion en pleine tête et avait piqué une crise de nerf, elle aurait bien rit.

« Faut dire que ça doit pas être facile tous les jours d’être un nobliau pédant… »

Après toute cette histoire, Lily n’était plus très sûre d’apprécier (enfin le mot était grand, elle n’avait jamais fait que d’échanger trois mots avec) Stanislas.
Enfin bon, elle préféra oublier cette histoire qui commençait à la fatiguer sérieusement.

« Enfin bon… Oublions, j’ai pas envie de passer pour une folle hystérique. Tu ne m’as jamais brûlé le visage, je ne t’ai jamais lancé de louche en pleine tête et à pleine vitesse et si Gatween m’apporte encore des ennuis je le tue à coup de waddiwasi sur un chaudron. »

Sur cette note de paix ultime, elle tendit la main à Isaac, enterrant la hache de guerre jusqu’au jour où elle découvrirait la vérité sur toute cette histoire.

[HJ : Oui, je sais, c’est nul, mais je suis en gros séchage depuis je sais pas combien de temps devant le post, ça craint, d’ailleurs je vais aller me pendre]

[Non ! attend qu'on finisse le sujet ! XD
Sinon, je pense qu'il est temps de conclure. J'espère ne pas être trop rapide (sinon je modifierai un peu la fin)]

Si son mensonge avait percé la colère de Liliana, il n'avait apporté à Isaac qu'une sérenité illusoire. Mentir pour sauver sa peau, c'était un peu comme appliquer un baume sur une plaie brûlante. Il suffisait que l'on passe un doigt dessus pour que la douleur s'éveille et vous alerte de l'infection possible. Sans le vouloir, Liliana venait de frôler un point névralgique en revenant sur l'incident du repas. Imaginez dans quel état psychologique vous seriez après une telle prestation. La fierté de la victoire ne suffisait pas à dégonfler toute la nervosité accumulée au cours de ces dernières minutes. Il lui avait fait avaler un mensonge comme il lui aurait fait avaler du poison. Le mal était là, mais un certain temps devait s'écouler avant qu'il ne s'installe complètement et, pendant ce laps de temps, le danger était toujours présent. Il souhaitait le fuir au plus vite. Isaac n'était pas connu pour sa patience. Dans son esprit, l'affaire était déjà pliée. Malgré sa ruse, il n'en restait pas moins trop expéditif et, très peu tolérant. Il lui en fallait peu pour entrer dans une phase de crise où, dans une folie exutoire, il s'appliquerait à envoyer un chapelet de reproches et d'injures, que la bienséance incite généralement à garder pour vous, à son interlocuteur. Si la raison n'avait pas retenu sa première pulsion, il aurait sans doute répliqué quelque chose comme « J'en ai assez de subir tes questions stupides. Si ça t'intéresse tant adresse toi aux premières cruches que tu croiseras, elles se feront un plaisir de te répondre et avec un peu de chance tu pourras même te faire de nouvelles amies. » ... Et adieu la pacification... Heureusement, le drame fut évité et Liliana, qui était loin des calculs complexes qui s'intriquaient dans la tête de son camarade, se satisfît de son ultime explication. Elle devint même ironique dans sa réponse et, ce fut pour le jeune garçon le signe de la détente.

- Oui... C'est sans doute un gros frustré... , l'approuva-t-il en hochant vivement la tête avant d'ajouter sur un ton clinique : Et puis il paraît que les mariages consanguins altèrent les capacités intellectuelles. En général, les ratés viennent avant les tarés... - Et, faisant mine de réfléchir : - Si on s'en réfère au dico en tout cas.

Chez Isaac, les éclairs de génie étaient proportionnels aux éclairs de connerie (mais je crois qu'à force je ne vous apprends rien). Il avait les capacités de devenir le type même du Serpentard mauvais et manipulateur, mais son goût pour le jeu et la plaisanterie empêchait à la « bête » de s'éveiller complètement, ce qui, dans un même temps, le rendait difficilement saisissable. Quand il s'agissait de médire sur ses camarades, il ne se faisait pas prier. Selon lui, on pouvait aligner toutes les méchancetés possibles du moment que c'était drôle, et avec un sujet comme Gatween, il y avait de quoi rire, surtout quand on savait ce qui risquait de l'attendre... D'après Liliana, s'il commettait le moindre faux pas en sa présence, il serait exécuté sur un chaudron. Quelle scène amusante ce serait ! Même s'il n'avait à proprement parler rien contre son camarade, il se ferait une joie de provoquer le « faux pas » pour assister à l'exécution annoncée et, pour admirer le résultat concret de ses paroles. Il se retint de hausser un sourcil quand la jeune fille lui déclara qu'elle « n'avait pas envie de passer pour une hystérique »... Non mais, elle devait se voir ! Après s'être jetée sur lui en rugissant, échevelée (ce qui n'est peut être pas tout à fait vrai mais j'aime en rajouter), les yeux exorbités et, la baguette levée, il fallait ne pas être sain d'esprit soi-même pour ne pas la prendre pour une folle... Il accepta la main qu'elle lui tendait cependant.

- Plutôt que de te dire que c'était déjà le cas, je te répondrais que tu te ratrape bien, dit-il malicieusement en lui adressant un clin d'oeil. Puis, avec un sourire entendu : Du reste, je ne vois vraiment pas de quoi tu parles mais laisse moi au moins un bout de l'autre imbécile le jour où ta vengeance tombera, j'ai pas l'intention d'oublier ce qu'il m'a fait, ajouta-t-il avec une pointe de colère bien qu'il n'ait aucune raison de « massacrer » Stanislas, mais, par soucis de réalisme et, pour tenir sa réputation, car si ce qu'il lui reprochait était vrai il ne lui aurait rien cédé.

Et voilà, tout est bien qui finit bien. Et finalement, ils pourraient peut-être bien s'entendre tous les deux, tant qu'elle n'apprendrait pas la vérité. Liliana n'avait pas l'air d'être de si désagréable compagnie quand elle n'avait plus envie de vous tuer. Mais la sonnerie interrompit le semblant de complicité qui se tissait entre eux. Dix huit heure. Le dîner serait servi dans une heure, il commençait le lendemain avec métamorphose et, alors que les examens étaient imminent, il ne maîtrisait pas encore tous les sorts qui lui seraient demandés. Sa confrontation avec la serpentarde lui avait fait oublier ses bonnes résolutions, mais il ne pouvait pas les reporter une fois de plus ses révisions au soir... Le soir, la velléité de sa motivation contribuait à lui faire faire n'importe quoi. L'image d'un dos de cuiller poilu qui essayait de s'enfuir sur des pattes de souris s'imposa à lui. Et l'élève à qui il avait secrètement empruntée le rongeur le cherchait désespérément depuis ce matin...

- Mince ! S'exclama-t-il brusquement. Je m'étais promis de revoir ma métamorphose avant le cours de demain... Je crois qu'il vaut mieux qu'on en reste là pour ce soir. Je n'ai pas l'intention de louper mes examens A la prochaine !
Et il fila en direction des cachots en envoyant un signe de la main à Liliana.