-...et il paraît même qu'on y voit parfois des loup-garou!!!

-C'est n'importe quoi toute cette histoire, je suis sûr que Dumbledor entretiens toutes ces conneries rien que pour s'assurer que les élèves peureux comme toi puisse pas y aller!

-Mais j'te jure! Ces bois la sont tellement dangereux, j'te pari que tu pourrais même pas tenir 5 petites minutes que tu serais déjà mort, dévoré, déchiqueté ou mutilé!!

-...tu serais prêt a parier comment?

-hum...disons...ben...15 mornilles...mais si jamais tu reviens pas vivant, comment j'vais avoir mon argent moi?!

-T'en fait pas, soit prêt à me donner l'argent dès demain matin!

C'est comme ça que Oswald avait conclus la discussion. Même si l'enjeu n'était pas gros, il avait réussi à se convaincre d'aller faire une petite excursion dans la foret interdite. Le soir même, le blondinet attendait que la grande salle se vide pour sortir de l'école. Lorsque le couvre-feu était sur le point de tomber, le peu d'élèves qui restaient dans la salle commençèrent à se diriger vers leur dortoir respectif. Tout en se faufilant à travers la petite foule d'élève qui avançait, le gamin se sépara discrètement du groupe et se dirigea vers la sortie du château. Rapidement et sans hésitation, il poussa les grandes portes et quitta l'enceinte de l'école. À l'extérieur, l'air était relativement frais et un épais brouillard envahissait tout l'espace. Relevant sa capuche par-dessus sa tête, Oswald s'engouffra dans les ténèbres en direction de la grande masse noire qui s'étandait devant lui. En marchant à travers le parc, il se surpris à chantonner sur l'air de Fear of The Dark de Iron Maiden:

I am a man who walks alone
And when I'm walking a dark road
At night or strolling through the park

When the light begins to change
I sometimes feel a little strange
A little anxious when it's dark.

Fear of the dark,fear of the dark
I have constant fear that something's always near
Fear of the dark,fear of the dark
I have a phobia that someone's always there

Arrivé à la lisière de l'immense foret, le jeune Smith se retourna tout en prenant sa baguette.

-Lumos...saleté de baguette, j'ai dit LUMOS!! Bon enfin!

La faible lueur qui avait apparu au bout de la baguette d'Oswald vacillait et menaçait de s'éteindre d'un moment à l'autre. Quoiqu'il en soit, le gamin regarda vers le bas du château pour y découvrir une petite fenêtre éclairée au niveau des cachots. Le blondinet ne voyait pas très bien à cause de l'épais brouillard qui lui bloquait la vue mais il en déduit que là se trouvait le serpentard avec qui il avait parié. Oswald agita bien haut sa baguette pour montrer qu'il allait bel et bien tenir sa part du marché. Il fallait maintenant qu'il passe aux choses sérieuses, c'est-a-dire pénétrer dans la forêt interdite. Faisant face aux sombres boisés et s'armant de courage et de détermination, il prit une grande respiration et se prépara mentalement à profaner les limites de l'école...

*On dirait qu'il y a quelqu'un qui me suit...oh non, ça y est, je commence à devenir paranoïaque!! D'accord, il faut que je me concentre, tout ces bruits étranges, c'est juste dans ma tête. Il faut surtout pas que je regarde en arrière parce que il y a juste les peureux qui font ça. Il faut que je sois courageux! Je suis seul, c'est impossible qu'il y ait quelqu'un derrière moi...*

Alors que le blondinet était dans un état de concentration profonde pour essayer de combattre sa peur, quelqu'un décida de réduire tout cet effort en seul instant.

-BOUUH!

Il n'en fallait pas plus pour que le gamin expérience une des pires frousses de toutes sa vie, la pire datant d'une rencontre avec Rusard dont je vous épargnerais les détails. Donc, en entendant ce son qui venait briser le silence glacial qui régnait à l'orée de la foret, la réaction d'Oswald fut instantané. Il fit un saut d'au moins trois pieds dans les airs, son coeur se mit à battre à cent mille à l'heure et une expression des plus effrayé et effrayante s'afficha sur son visage. Évidemment, le tout fut ponctué d'un petit cri apeuré à demi étouffé car Oswald avait le souffle carrément coupé.

Faisant toujours face à la forêt, le blondinet repris son calme après quelque seconde. Il se demandait bien qui aurait pu lui faire un coup pareil. Ainsi ne fut-il pas vraiment surpris lorsqu'il vit Mariana, apparemment fière d'avoir surpris Oswald dans cette fâcheuse situation.

- Tu comptes aller là dedans ... tout seul ?

Le ton qu'avait utilisé Mariana laissait supposer qu'Oswald n'aurait pas le courage de le faire vraiment. Il était vrai que le gamin commençait légèrement à douter sur toutes les rumeurs plus abominables les unes que les autres concernant cette mystérieuse forêt. Y avait t-il vraiment des loups-garous? Pouvait-on vraiment voir des vampires rôder a l'orée de la foret la nuit tombée? Était-ce vrai que c'était là que Rogue prenait son bain de minuit à chaque pleine lune? Oswald chassa ses monstrueuses pensées de son esprit et porta son attention à la question de la gryffondor.

-Euh...oui, évidemment que je vais y aller seul...à moins que tu veux aussi venir, quoi que ça m'étonnerait. Enfin, je m'attends pas à ce que tu viennes parce que, de toute façon, ça serait bien trop dangereux pour une fille comme toi! Lança t-il en signe de défi.

Prenant une grande respiration, Oswald bomba fièrement le torse pour montrer que rien ne l'arrêterai. Alors que le gamin essayait tant bien que mal de cacher son angoisse, histoire de sauver les apparences, un craquement sec se fit entendre dans la sombre forêt. Le visage du jeune Smith changea subitement d'expression pour passer de l'assurance à l'inquiétude. Brusquement, il se retourna vers le bois, essayant de percer la noirceur pour voir la ''chose'' qui avait fait ce bruit. Malheureusement, il faisait beaucoup trop noir et même avec la lumière qui émanait de sa baguette, Oswald ne vit absolument rien. Tentant de reprendre son faux air calme, il lança :


-C'est juste un petit euh...lapin qui a fait le bruit. C'est rien euh...rien d'inquiétant je veux dire...alors euh...qu'est-ce que tu fais içi à une heure pareil hein?


*En prolongeant la discussion, j'vais pouvoir reculer le moment où j'vais devoir entrer dans la forêt interdite. Et puis, maintenant que j'y pense, je sais pas vraiment si j'ai le goût de risquer ma vie pour seulement 15 mornilles. Peut-être qu'avec 20 mornilles ça vaudrait le coup...Peut-importe, si je peux la convaincre de venir avec moi, ça serait peut-être plus sécuritaire. Comme ça, si jamais il y a un loup-garou, j'ai juste à courir plus vite et c'est elle qui va se faire bouffer pendant que moi je m'enfui! Ça, c'est un bon plan!*

- Je t’en pose des questions moi ? Aller, viens, on y va !

*Et voila, elle a mordu à l’hameçon, comme prévu! C’est incroyable de voir à quel point son orgueil est plus gros qu’elle. Je pourrais la mettre au défi d’avoir le courage de sauter du haut d’un pont, et je suis presque sûr qu’elle le ferait. M’enfin, même si l’idée d’entrer dans cette maudite forêt est pas très plaisante, je peux pu vraiment reculer.*

Le plus surprenant dans toute cette histoire, c’est que Mariana ne montrait aucun signe d’inquiétude ou d’hésitation. Au début, Oswald avait cru que c’était sûrement dû à la réputation des gryffondors et leur courage légendaire. Seulement que là, quand le blondinet vu l’assurance avec laquelle la rouge et or avait pénétré dans la forêt, il eu un léger doute. Est-ce que c’était une preuve de courage démesuré ou simplement Mariana était devenue folle. Maintenant qu'Oswald y pensait, plus la deuxième proposition lui semblait plausible. En fait, si elle était vraiment folle, alors cela expliquait plusieurs choses dont le blondinet avait été témoin.

Peut-importe les circonstances, Oswald rassembla le peu de courage qu’il lui restait, c’est-à-dire pas beaucoup, et avança à travers les arbres qui s’élevait vers le ciel comme de sombres colonnes. L’atmosphère qui régnait dans les bois était digne du film d’horreur pour ado le plus cliché. Deux jeunes adolescents se promenant dans un bois avec une brume anormalement épaisse, une pleine lune et une multitude de bruit plus étranges les uns que les autres. Pour compléter le tout, il ne manquait qu’un mec avec un masque de hockey armé d’une machette. Heureusement pour Oswald, cet élément manquant ne figurait pas encore dans la situation dans laquelle il se trouvait.

Reprenant ses esprits, le jeune blondinet se mit à réfléchir pour se trouver une raison qui pouvait expliquer tout les phénomènes étranges de la forêt. Les mouvements dans les branches, c’était sans aucun doute le vent qui soufflait. Les bruits de craquement, c’était peut-être les animaux de la forêt. La silhouette sombre et mystérieuse qui se dessinait devant lui…ah oui, ça c’était Mariana qui marchait devant! Pas très effrayant au premier regard mais lorsqu’on sait le nombre de catastrophe dont elle est la source, on y pense deux fois avant de se dire que c’était une bonne idée de l’amener.

Le jeune Smith jeta un rapide regard à sa montre. Il n’avait qu’à tenir cinq petites minutes avant de gagner son pari. Pour se réconforter, il commença à s’imaginer tout ce qu’il pourrait s‘acheter chez Honeydukes ou mieux encore, chez Zonko! Perdu dans ses pensées, il eu un léger moment d'euphorie passagère. Cependant, se sentiment ne dura pas longtemps lorsque Mariana demanda tout simplement dans quelle direction aller.

*Quoi?? Ça fait au moins deux minutes qu’on marche et elle s’est même pas par où elle s’en va? Et m$%?/, si ça continue elle va finir par se perdre, et moi vu que je la suis comme un idiot, j’vais me perdre aussi. Jespère qu'elle a un bon sens de l’orientation, parce que moi j’en ai pas!*

- T’as la trouille hein ?

-Pour être honnête, maintenant que tu es avec moi, et bien oui, j’ai la trouille! Est-ce que tu as la moindre idée où tu t’en vas? J’sais pas si tu savais, mais il va falloir revenir! Et avec un brouillard pareil, ça sera pas évident de se retrouver si on s’enfonce trop dans la forêt…

*Et si jamais on est vraiment perdu, qu'est-ce que j'vais faire?! Perdu dans la forêt la plus dangereuse de la planète entière avec la sorcière la plus inconpétente jamais connue...au moins si je manque de nourriture, je pourrai toujours la manger, j'ai déjà vu ça dans un film...beurk, finalement, je crois que j'préferais mourir de faim.*

-Pour être honnête, maintenant que tu es avec moi, et bien oui, j’ai la trouille! Est-ce que tu as la moindre idée où tu t’en vas? J’sais pas si tu savais, mais il va falloir revenir! Et avec un brouillard pareil, ça sera pas évident de se retrouver si on s’enfonce trop dans la forêt…

* Espère de … *

- Les commentaires de ce genre tu les gardes pour toi ! Bien sûr que je sais où je vais ! Je voulais seulement savoir si tu voulais aller quelque part en particulier. Ah et si t’es pas content j’te laisse ici, tout seul.

Et toc. Bon, c’était qu’un petit mensonge après tout. Evidemment qu’elle n’avait aucune idée du chemin qu’elle empruntait. Elle avait une tête à se promener tous les jours dans cet endroit jusqu’à en savoir par cœur les moindres détails ? Bien sur que non. D’ailleurs, « comment revenir au point de départ » était déjà une excellente question. Oswald avait raison de se méfier d’elle. Mais, faut dire aussi, qu’il commençait déjà à lui faire sortir de la fumée par les oreilles. S’il continuait, elle allait partir de son côté et le laisser pourrir ici tout seul jusqu’à ce qu’il soit mangé par un loup-garou. M’enfin, elle qui avait déjà bien la frousse avec le Serpentard, elle allait avoir une crise cardiaque si elle restait seule. Bon, alors, par où étaient-ils arrivés ? Cet arbre là bas, le grand avec des petites fêlures sur le tronc, lui paraissait familier. D’ailleurs, et c’était bien cela le problème, ils lui paraissaient tous familiers. Surtout qu’ils ne suivaient pas de sentier, où de chemin, et que c’était encore plus compliqué de s’y retrouver. Cette sensation, Mariana l’avait déjà ressenti en première année. En plus c’était de nouveau avec Oswald. C’était une malédiction ou quoi ? Elle n’aurait pas pu être coincée ici avec quelqu’un d’intelligent et qui aurait immédiatement trouvé une solution pour les sortir d’ici ? Non, bien sûr, un Serdaigle cela aurait été trop simple, il avait fallut que ce soit Oswald Smith. Génial. Bon, déjà ne pas paniquer. Dans ce domaine là, elle se débrouillait plutôt pas mal, elle avait un air tellement serein que quiconque aurait pu tomber dans le panneau. Heureusement qu’on ne pouvait pas voir les gouttes de sueurs qui dégoulinaient dans son cou. Et en plus c’était la pleine lune. Rien à voir ? Mais bien sûr que si ! Tout le monde savait que les loups-garou ne sortaient que par soir de pleine lune. Encore une raison de plus pour paniquer.

Tandis qu’Oswald avait des pensées cannibales envers elle, ce qui d’ailleurs était totalement immoral, Mariana cherchait une solution pour retrouver son chemin. Là, elle avançait, comme si de rien n’était, prenant soin d’aller toujours tout droit et de ne pas tourner en rond. Mais immanquablement, un arbre énorme ou un buisson d’épines la faisaient dévier de sa trajectoire. Enfin, elle verrait cela après. Pour l’instant elle avait d’autres soucis : un énorme buisson devant elle, qui frémissait lentement. Chassez le naturel, il revient au galop. Ah, elle avait perdu sa belle assurance Mariana devant ce petit buisson de rien du tout. Son esprit vagabondait dans tous les sens. Vampires. Loups-garou. Précieuse McLane. Dragons. Mort Vivant. Cyclopes. Toutes sortes de créatures aussi terrifiantes les unes que les autres traversaient les pensées de la petite, et elle ne savait même pas laquelle elle aurait préférée retrouver devant elle. Bon, d’abord ne pas paniquer. Précieuse n’aurait pas pu se trouver ici, c’était totalement impossible. D’ailleurs à l’heure qu’il était elle devait roupiller dans son lit, comme une personne sencé et saine d’esprit. Un cyclope ou un Dragon aurait du mal à se cacher dans une si petite surface. Les morts vivants, ça existe pas. N’est-ce pas ? Quand au Loup-garou ou à l’éventuel vampire qui aurait pu se trouver là, Mariana ne trouvait rien à dire sur eux. Mais en l’espace d’un instant, toute sa personne se détourna de ce buisson. Elle venait d’apercevoir quelque chose d’encore plus terrifiant qu’un vampire. Une chose encore plus terrifiante que McLane même. Là, devant elle, à quelques centimètres de sa chaussure gauche, se trouvait une araignée. Terrifiante. Avec ses huit pattes. Et ses trois centimètres de longs. Et sa tête de sérial killeuse. Et … et … et … mamaaaan ! D’un coup, le peu d’assurance qui lui restait venait de disparaître. Livide, elle recula de quelques pas, de manière à se mettre derrière le Serpentard. Elle aurait pensé rencontrer de tout dans cette immonde forêt mais sûrement pas son pire cauchemar. Pas question qu’elle fasse un pas de plus. Il y en avait peut-être d’autres. Des plus grandes. Peut-être qu’elles faisaient 5 centimètres . Peut-être que celle qui se tenait devant elle n’était qu’un bébé. D’un ton peu glorieux, elle lança, espérant avoir l’air désinvolte.

- Heu … vas-y … passes devant … moi … heu … j’vais t’attendre ici… ou p’tet que je vais repartir. J’ai des …. Heu … des trucs à faire. Mes devoirs… ou des choses comme ça … AAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

La malheureuse araignée avait eut le malheur de bouger de l’endroit où elle était se rapprochant dangereusement de la chaussure de la jeune fille. La réaction de la Gryffondor ne se fit pas attendre. Elle planta ses ongles dans le bras d’Oswald, les enfonçant affectueusement violement dans la chair de celui-ci. Devenue brusquement toute blanche, elle murmura :

- Enlèves … moi … ça …

Tout comme Emilien l’avait fait, Oswald allait tuer l’araignée. N’est-ce pas qu’il allait le faire ? Pitié.

- S’il te plait …

- Heu … vas-y … passes devant … moi … heu … j’vais t’attendre ici… ou p’tet que je vais repartir. J’ai des …. Heu … des trucs à faire. Mes devoirs… ou des choses comme ça … AAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

*Mais qu’est-ce qu’il lui prend tout d’un coup? Définitivement, il y a quelque chose qui cloche dans la tête de cette fille…*

Mariana qui avait l’air si confiante et courageuse était devenue toute blême et tremblante sans aucune raison apparente. Le temps qu'Oswald essaye de comprendre ce qui se passait, la gryffondor était déjà caché derrière le blondinet en agrippant son bras et en n’oubliant pas d’enfoncer sans aucune hésitation ses ongles dans sa peau. Bien que cela était très inconfortable pour le jeune Smith, au moins là, il était obligé de porter attention à ce que disait la rouge et or :

- Enlèves … moi … ça … S’il te plait …

*Wow, elle a dit s'il te plait, ça doit être vraiment important!*

Le serpentard baissa légèrement les yeux et aperçu la source de tout cet affolement : une araignée. Le serpentard ne voyait aucune raison d’avoir peur de cette petite créature tellement inoffensive qu’elle ne ferait même pas mal à une mouche. Je sais que l’exemple est mal choisi, mais je sûr que vous avez compris de toute façon.

-C’est de ça que ta peur? Demanda t-il en agrippant l’araignée par une de ses pattes et la balançant de façon anodine devant le regard de Mariana. On t’a jamais dit que les p’tites bébittes mangent pas les grosses? Moi qui croyais que le courage était une des forces des gryffondors… Lança t-il d’un ton amusé.

Jusqu’à présent, cette fameuse forêt interdite n’était pas vraiment impressionnante. Épeurante, ça oui, mais pas dangereuse, pour l’instant en tout cas. L’araignée que le serpentard tenait gigotait ses pattes dans tous les sens et essayait par un quelconque moyen de se déprendre. Visiblement réjoui, Oswald décida de s’amuser un peu plus et, lâchant sa baguette, utilisa sa main libre pour arracher une des pattes de la pauvre créature. Au grand étonnement du serpentard, la patte arrachée continuait de bouger dans tout les sens. Émerveillé et totalement absorbé, le serpentard en avait presque oublié sa peur.

-Waouh t’as vu!?! La patte continue de bouger même si j’l’arrache!! Cool non?

Mariana n’avait pas l’air aussi enthousiaste qu’Oswald à l’idée de torturer une araignée. Quoi qu’il en soit, le serpentard avait eu une autre drôle d’idée. Son regard voyageait entre l’araignée amputé et la chevelure de Mariana. Un sourire sadique se dessina sur ses lèvres. Il s’imaginait déjà le plaisir qu’il aurait à lancer la monstrueuse créature estropiée dans la délicate chevelure de Mariana et admirer le spectacle d’une gryffondor qui se tape une crise d’hystérie! Oswald regardait vers Mariana avec le même regard que celui d’un môme qui s’apprête à faire un mauvais coup. Cependant, son expression changea radicalement en une fraction de seconde pour passer à un regard qui voulait dire : On est dans la mer%$ !!! Sans poser de geste de brusque, et toujours en ayant le regard fixer vers Mariana, Oswald ramassa une grosse branche de bois et dit d’un ton qui se voulait grave :

-Surtout, ne bouge pas. Je suis très sérieux, ne regarde surtout pas en haut…fait moi confiance pour une fois…

À peine quelque centimètre au dessus de la tête de Mariana se trouvait une araignée dont la grosseur s’apparentait à celle d’un ballon de basketball. Cette ignoble créature était apparemment intéressée par les cheveux de Mariana pour on ne sait quelle obscure raison. Oswald avait peur que si la gryffondor commence à paniquer, elle alerte quelqu’un ou quelque chose d’autre qui pourrait être encore pire. Armée de son bâton de bois, le jeune garçon s’approchait tranquillement de la rouge et or, se préparant à frapper l’araignée au moment opportun.

Le serpentard regarda d’un air attentif le violent combat qui opposait Mariana à l’araignée géante. Celle-ci commença l’engagement avec un filet de bave peu appétissant qui dégoulina sur la gryffondor, à quoi cette dernière répliqua par un joli coup de baguette enfoncée bien profondément dans le bide de l’araignée. Mais la monstrueuse créature n’avait pas dit son dernier mot! D’un bond prodigieux, elle vint se placer derrière ses adversaires et leur attacha les pieds avec son fils étonnamment solide.

Ainsi ligoté et rattaché à Mariana, la mobilité du blondinet était plutôt réduite. Voulant faire face à la créature pour mieux l’affronter, il sautilla sur place, ou du moins, il essaya. Durant sa tentative de se déplacer, le serpentard tomba à plat ventre juste au mauvais endroit. Oswald, en relevant la tête, se retrouva nez à nez (qui a dit que les araignées non pas de nez??) avec l’abomination à huit pattes. À une si proche distance, Oswald pouvait même sentir l’haleine de la créature, qui ressemblait étrangement à celle de Rusard…

Quoi qu’il en soit, en regardant dans les multiples yeux de l’araignée, le serpentard pu en déduire que les intentions de celle-ci n’était pas très enviable pour le gamin. Apparemment, elle n’avait pas apprécié qu’il torture une de ses comparses. Le blondinet s’imaginait déjà en train de se faire dévoré vivant, mourant ainsi dans d’horrible souffrance. Alors qu’on aurait pu croire que tout espoir était perdu, que c’était la fin, mais vraiment la fin de l’histoire comme dans les films avec les larmes et tout, l’instinct de survie d’Oswald décida enfin de se réveiller après tant d’année de repos.

Spontanément, le serpentard roula sur le côté évitant ainsi que l’araignée lui bondisse en plein dans le visage. Ensuite, il se releva brusquement et agrippa fermement son bâton de bois. Et là, selon la formule mathématique ; Oswald + adrénaline + bâton (plus c’est gros, mieux c’est!) + araignée obèse = purée! Il faisait assez noir, mais pas besoin de vous dire que la scène qui se déroulait devant les yeux des deux étudiants était brutale, violente et surtout très sanglante. Le bruit qui émanait de cette démantibulassion était assez particulier, c’était très juteux comme son mais avec un peu de croustillants ponctué de petits couinements aigus provenant de ce qui restait de l’araignée. Sans qu’il ne s’en rende compte, Oswald faisait preuve d’une agressivité et d’une brutalité hors du commun. Il continua de frapper jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien qui aurais pu ressembler de près ou de loin à une araignée.

Quand son massacre fut fini, Oswald balança son bâton à côté de la carcasse de la pauvre créature et se releva. Le temps qu’il reprenne son souffle et ses esprits, il se rendit compte qu’il avait été aspergé de jus verdâtre d’araignée, il en avait même reçu dans le visage. Du revers de sa manche, il s’essuya d'une façon complètement désinteressé puis jeta un regard à Mariana.

-Saleté d'araigné! La prochaine fois, elle y pensera deux fois avant d’essayer de me bouffer! Bon, tu veux continuer la promenade ou t’en a vu assez pour cette nuit? Lança t-il à Mariana d’un ton qui se voulait sarcastique.

*Si elle est assez folle pour répondre oui, alors j'ai pu le choix, je l’assomme et je la traîne jusqu’au château…*

Il n’allait quand même se mettre à écrabouiller chaque créatures de la forêt rien que parce que madame Taylor avait envie de s’y promener. Il fallait quand même admettre que ça faisait du bien de se défouler, mais quand c'est au risque d'être dévoré, alors là, c'est une tout autre affaire. Si Mariana avait envie d’aller se suicider, c’était son choix. Ce serait assez surprenant venant d’une gryffondor, mais on peut s’attendre à tout venant de la part d’une folle comme Mariana. Mais là, la décision d’Oswald était sans aucune hésitation le retour à Poudlard. Étant donné que les deux élèves étaient rattachés par un fil d’araignée qui semblait très tenace, le retour au château n’allait pas être de tout repos. Et puis, il restait une question qui trottait dans la tête du jeune serpentard:

*Par où est-ce qu'on part pour retourner au château?!? En tout cas, j'vais les avoir mérité amplement mes 15 mornilles...*

Bon appétit bien sûr. Quel magnifique tuerie qu’il nous avait fait là, le Serpentard, sans oublier d’entrainer Mariana dans chacun de ses mouvements, à cause du fil de l’araignée. Enfin … le terme araignée n’est plus vraiment de mise, vu l’état de la bestiole. Si la jeune Gryffondor ne les haïssait pas autant, elle aurait presque eut pitié de la dame à huit pattes. Presque. En attendant, il y avait plus grave. 1) Ils devaient retourner au château et 2) Se débarrasser de se qui les lier. Le problème 1 était plus grave que le 2 mais mieux valait jouer la sécurité. Hors de question de dire à Oswald qu’elle ignorait tout du chemin à prendre … enfin, pour le moment.

- On rentre, souffla la jeune fille le regard posé sur la carcasse. Mais … heu … non pas que j’t’aime pas ... quoique si j't'aime pas ... mais euh ...

Elle s’embrouillait là, la pauvre Mariana.

- .... enfin, je ne voudrais pas qu’on me voit collée à toi.

En gros, il fallait trouver un moyen de les détacher et vite. Parce que là, la jeune Gryffondor était au bord de la crise de nerf. Comprenez la, elle venait de rencontrer son pire cauchemar [L’araignée, pas Oswald … ], de se faire baver dessus par ce même cauchemar et maintenant elle était comme scotchée à un Serpentard qui la voyait se ridiculiser la plupart du temps. Son apparent courage d’il y a quelques minutes n’était plus rien. Bon, elle était peut-être au bord des larmes, mais jamais elle n’aurait jamais versé une seule larme devant quelque tierce personne que ce soit. Oh et puis, cela ne servait à rien de s’attarder sur son sort, qui allait être vraiment horrible si elle ne faisait rien pour y remédier.

D’un coup sec, la jeune fille tira sur la substance blanche, ce qui ne réussit qu’à la faire tombé à la renverse. Comble de malchance, elle attérit sur une superbe pierre saillante qui lui déchira un morceau de sa jupe. Heureusement que, contrairement à certaines, elle avait une longueur convenable de tissus et que la partie déchirée se trouvait tout en bas de la jupe, sinon on aurait pu admirer sa magnifique culotte. En tout cas, pas question d’abandonner pour un simple accro.

Toujours assise, elle attrapa la substance entre ses pieds et ceux d’Oswald, et se mit à tirer, chaque fois de plus en plus agressivement. La fumée commençant à lui sortir par le nez, elle décida de cesser de se fatiguer pour rien. De toute façon, ce fil était vraiment très résistant et elle n’aurait pu le déchirer à mains nues. Mais c’était une sorcière non ? Et elle avait toujours sa baguette. Bon, elle était pleine de poil d’araignée, mais après tout … Le plus dur restait à venir. Que lancer comme sortilège ? La jeune fille avait beau chercher, aucun ne lui venait spontanément à l’esprit. La Gryffondor n’était toujours pas douée pour les études, depuis leur dernière rencontre. L’intelligence des devoirs, cela ne vient pas comme cela voyez vous. Il y en a qui sont très doués, pour les cours, et d’autres pour les vrais choses de la vie comme Mariana. Et y’en a qui sont doués pour rien. Allllller ! Réfléchis pauvre tâche ! Un sortilège pour décapité quelque chose. Un truc pour faire apparaître des ciseaux géant et indestructible ! Oh ! Le sortilège de découpage. Enfin de découpe. Comment il marchait encore celui là ? Bon dieu, mais quelle nouille.

Désespérée, la jeune Gryffondor leva un regard suppliant sur le garçon. Pourvut que lui, ai une bonne idée pour les sortir de là, vivants, et, si possible, sans faire d’autres rencontres du type de l’araignée géante et kamikaze. Ah d’ailleurs. Il fallait qu’elle lui dise. Qu’ils étaient perdus. Non ? Parce que, si cela se trouvait, il continuait à penser qu’’elle connaissait réellement le chemin.

- On va pas rester accroché à vie n’est-ce pas, commença t’elle d’un ton anxieux. Quelqu’un va nous aider au château … enfin si on y arrive un jour parce que bah tu vois en fait je … je crois bien que je me suis perdue.

Voilà, ça c’était fait. Maintenant trouver un moyen pour rentrer, et surtout pour se séparer. Difficilement, les jambes jointes, Mariana se releva au prix d’un réel effort. Elle commençait sérieusement à être fatiguée. Imaginez s’ils n’arrivaient pas à rentrer. Ils seraient obligés de dormir ici. Ah non hein ! Pas question, ils devaient retrouver le bon chemin, c’était une question de survie. Mais comment faire ? Telle était la question …

- On rentre. Mais … heu … non pas que j’t’aime pas ... quoique si j't'aime pas ... mais euh ... enfin, je ne voudrais pas qu’on me voit collée à toi.

-T’en fait pas, c’est réciproque!

* Bon, elle s’est enfin décidé à rentrer, c’est pas trop tôt. *

Oswald essaya de trouver un moyen de se déprendre du fil qui le retenait attaché à Mariana. La première tentative du gamin fut d’essayer de mordre le fil avec ses dents pour ainsi le rompre. Pas besoin de vous dire que cela fut un lamentable échec, mais aussi qu’Oswald découvrit par la même occasion que du fil d’araignée avait un goût exécrable. De son côté, Mariana ne faisait pas vraiment mieux. Le blondinet regardait avec un certain amusement la rouge et or qui devenait de plus en plus en colère à mesure que ses efforts se révélait être parfaitement inutile. La partie la plus comique étant évidemment lorsqu’elle déchira sa robe, qui était malheureusement pas assez courte selon Oswald…(mode pervers off)

- On va pas rester accroché à vie n’est-ce pas. Quelqu’un va nous aider au château … enfin si on y arrive un jour parce que bah tu vois en fait je … je crois bien que je me suis perdue.

On peut dire qu’Oswald s’y attendait. Pendant un instant, il avait cru que les choses ne pouvait pas être pire…puis, il s’est souvenu que Mariana était toujours là. Comme d’habitude, il fallait qu’il ne compte que sur lui-même pour se sortir de cette situation. D’ailleurs, il avait déjà trouvé une solution pour le problème du fil d’araignée. Par chance, il se trouvait qu’il avait dans sa poche de jean un briquet. Étant un fan de pétard de toute sorte et étant pyromane durant ses temps libre, Oswald ne pouvait pas se priver d’un tel objet. Sortant de façon triomphale son briquet, il le positionna sous le fils et fit apparaître une petite flamme. Heureusement que le fils d’araignée est inflammable, en moins de temps qu’il ne faut pour dire patate chaude, Oswald et Mariana était libérer des liens qui les retenaient. Il ne restait maintenant qu’un seul problème; il fallait revenir au château. Mais comme Oswald est très débrouillard et malin (c’est un serpentard quand même!), il avait déjà une solution, ou au moins, une partie :

-Bon, j’ai une idée qui devrait nous sortir de là. On a marché pendant environ cinq minute avant d’arriver ici, on doit pas être si loin de la lisère de la forêt. Donc, le plan c’est qu’on va partir dans cette direction et marcher pendant environ cinq minutes. Si on se rend compte que c’est pas le bon chemin, on retourne ici : la grosse roche que tu vois là nous servira de point de repère pour revenir. Ensuite, on n’a qu’à prendre une direction différente de la première. En procédant de cette façon, on devrait trouver le bon chemin pour se rendre au château. Ça peut être long mais c’est le seul moyen de pas être encore plus perdu.

Ayant fini d’expliquer son plan, Oswald rangea sa baguette dans sa poche pour pouvoir ainsi empoigner à deux mains le bâton de bois encore dégoulinant de jus d’araignée.

-J’vais partir en avant, au cas où il y aurait d’autres bestioles. Toi, reste en arrière et éclaire le chemin. Si jamais tu vois quelque chose de pas…euh naturel, par exemple une autre araignée monstrueuse, oubli pas de m’avertir.

Il avait finalement décidé de prendre les choses en main et s’ils étaient chanceux, ils s’en sortiraient peut-être indemnes. D’un air attentif, le jeune blond observa l’immense pierre qui allait lui servir de repère si jamais ils devaient revenir à leur point de départ. Puis, sans attendre un instant de plus, les deux élèves s’enfoncèrent dans les bois…

Marchant depuis déjà deux bonnes minutes, il n’y avait toujours pas eu de signe d’une quelconque créature. C’était le silence complet et cela en devenait presque insupportable pour le serpentard qui ne put s’empêcher de remédier à ce désagrément :

-La forêt interdite, c’est un peu trop facile à mon gout au bout du compte 8). La prochaine fois, on se fait le repère des mangemorts, qu’est-ce que t’en dit?!

Évidemment, il avait dit ça pour se moquer, histoire de faire passer le temps. Qui sait combien de temps cela prendrai pour se rendre au château?

- C’est quoi ?

La magie était sencé sortir d’une baguette et non d’un petit instrument en forme de rectangle. Etant fille de sorciers, Mariana n’avait jamais pu voir un seul briquet de sa vie, d’ailleurs elle ne connaissait pas grand-chose du monde moldu. Et puis d’ailleurs qu’est-ce qu’Oswald faisait avec quelque chose qui faisait sortir du feu ? Ou alors peut-être que ce truc n’était pas moldu, et qu’il y sortait pleins de choses telles que de la nourriture, tiens ! Tant d’hypothèses qui occupaient l’esprit de la jeune Gryffondor, de telle sorte qu’elle ne pensait plus tellement à l’araignée. Plus tellement … quelques rares questions innocentes subsistaient dans l’esprit de la jeune fille. «Et si le monstre avait des parents encore plus grands que lui » était sa principale inquiétude. Mais de toute façon, avec son allume-feu magique, Oswald était là pour la protéger non ? Si, si ! Faut bien il serve à quelque chose. Attentivement, la jeune fille écouta le Serpentard, et je vous jure qu’elle était décidée à tout entendre, mais après le mot « minutes », elle avait complétement décrocher. Enfin, elle avait compris l’essentiel, n’était-ce pas le principal ? D’accord, d’accord. Mariana était prête à faire tout presque tout ce que lui disait le jeune blond si cela pouvait lui permettre de regagner son lit douillet et de sombrer dans les bras de Morphée. Malheureusement, elle se doutait que cela ne serais pas si facile que cela de sortir de cette forêt. Ce n’était pas pour rien qu’elle était dite « interdite », la deuxième année venait de s’en rendre compte. Peut-être abritait-elle des monstres bien plus effrayants encore que cette araignée géante, des monstres encore plus assoiffés de sang, des monstres avec les dents pointus, un sourire sadique, des yeux pervers et … ah tiens c’était le portrait de Zélie qu’elle venait de dresser là, non ? :sifle:

-La forêt interdite, c’est un peu trop facile à mon gout au bout du compte . La prochaine fois, on se fait le repère des mangemorts, qu’est-ce que t’en dit?!

Quelle idée géniale ! C’était du gâteau, les mangemorts. Mais bon, tandis qu’elle marchait silencieusement, Mariana se disait que cela devait être ainsi que les Serpentard faisaient de l’humour. Autant partir dans son sens, plutôt que d’écouter le silence encore une minute de plus. En plus elle avait faim. Et il faisait froid. Et elle avait envie de se plaindre. Comme d’habitude.

- Tant qu’à faire tiens ! Ca va être hyper facile, avec deux boss comme nous ! 8)

Pour l’instant ladite « boss » n’en menait vraiment pas large. Armée de sa seule baguette, elle éclairait le sentier, si l’on pouvait appeler cela « un sentier » que suivaient les deux jeunes gens, tout en se sentant immensément petite comparé aux arbres qui peuplaient l’endroit. Endroit lugubre, qui donnait des frissons dans le dos. Avec d’immenses racines sur lesquelles elle ne cessait de trébucher. Et des arbres tellement hauts qu’on ne voyait même plus le ciel. Bref, cet endroit fichait la chair de poule, et elle n’était pas prête d’y retourner. Surtout avec Oswald. Quand elle était avec lui, a chaque fois il survenait une catastrophe. Bien entendu, cela ne pouvait pas être sa faute à elle, alors c’était certainement celle d’Oswald. Afin de briser le silence une nouvelle fois, Mariana repris la parole :

- C’est bizarre mais chaque fois qu’on est ensemble, il arrive un truc pas net. C’est ta faute j’suis sûre, sourit la jeune Gryffondor.

Une minute. Ils marchaient depuis au moins une dizaine de minutes. Et la fin de cette maudite forêt n’était encore arrivée. Est-ce que cela voulait dire qu’ils étaient perdus ? Qu’ils allaient devoir vivre ici jusqu’à la fin de leur vie en se nourrissant d’araignée sauvage ? Chasser comme les hommes préhistoriques ! Ah non alors ! Beurk !

- T’avais pas dit cinq minutes ?

Sans le paraître, Mariana était réellement inquiète. Non pas parce qu’elle pouvait rester coincée ici à vie, mais parce que si ils ne retrouvaient pas le chemin, ils allaient être obligés d’envoyer des étincelles rouges en l’air, et si c’était un prof qui les retrouvait, ils allaient passer un sale quart d’heure. Et si c’était Rogue … eh bien, mieux valait ne pas y penser. Pendue par les pieds en train de se faire fouetter, tandis qu’Oswald copierait tranquillement des phrases telles que « Je ne dois pas aller dans la forêt interdite » ou « je ne dois pas fréquenter des Gryffondor ». Mieux valait ne pas y penser, cela lui donnait encore plus de sueurs froides que cette forêt.

Arracher une poignée de son socle ? Ciel, bien sûr qu’elle n’aurait jamais fait cela. C’était Oswald le seul coupable dans toute cette histoire, et elle, était la gentille qui lui avait sauvé la vie. 8) Bon, en fait, ce n’était pas aussi simple que cela, mais effectivement c’était bel et bien Mariana qui s’était rendue coupable de ce crime. Alors cela voulait dire que c’était elle qui portait la poisse ? A une période de l’année, elle en était convaincu, mais une seule personne ne peut recevoir autant d’ennuis rien que par le seul fait d’exister non ? Bref, c’était à méditer, mais pas maintenant. En effet, Oswald avait décidé de faire demi-tour et la jeune Gryffondor s’était décidé à le suivre sans rechigner. Peut-être était-ce le froid, le brouillard, ou encore cette forêt en elle-même mais elle n’avait plus beaucoup d’énergie. Peut-être était-ce aussi le fait qu’il était très tard, et qu’en temps que bonne petite fille sage et obéissante, elle allait toujours se coucher à dix heures tapantes.

- Au fait, qu’est-ce que tu faisais sur la lisière de la forêt interdite au beau milieu de la nuit? T’es pas sensé étudier pour l’examen de potion dans deux jours ?

Son livre ! Elle l’avait laissé devant cet arbre contre lequel elle s’était endormie. C’était assez inconscient, quelqu’un aurait pu le trouver et le lui voler. Uhm … ouais bon, d’accord, mis à part Lucy personne n’aurait été assez fou pour voler un livre. Surtout un livre de Potion. Surtout lorsqu’on sait QUI enseigne la potion. Vous voulez d’autres preuves ? Tout compte fait, son livre ne craignait rien lui … contrairement à eux.

- Je révisais justement, pis j’me suis endormie et quelqu’un m’a réveillé avec sa voix de crapaud. D’ailleurs tu ne chantes pas très juste tu sais ?

Comme ça ne serais pas très marrant si les deux jeunes retrouvaient immédiatement le chemin du retour, faut bien mettre de l’action et des Emilien méchants. Et bien sûr, comme Mariana est très gentille, elle va faire partager à Oswald sa maladresse. Vous l’avez deviné, Miss Catastrophe allait encore frapper. Mais comme d’habitude ce n’est pas sa faute hein ? C’est la faute à la grosse racine, par terre, elle avait ne qu’à pas être là et Oswald il serait encore tout propre. Toujours est-il que Mariana marchait derrière le jeune Serpentard, lorsque son pied se retrouva coincé dans une racine. Retenant les jurons qui lui venaient immédiatement à l’esprit, elle se contenta de respirer posément avant de tirer son pauvre pied. C’est là que le méchant intervient, sous le nom de sapin. Alors qu’elle avait réussit à se libérer, la jeune Gryffondor perdit l’équilibre tout en parvenant à se retenir in-extremis à une branche de sapin situé juste devant elle, et comble de malchance juste au dessus d’Oswald. Quelle coïncidence me direz-vous. Surtout si l’on compte la boue qui était retenue entre les branches de l’arbre. Etait parce que maintenant elle est sur Oswald. Mais c’pas grave hein ? On dit que la boue, c’est bon pour la peau ! Comme ça quand le blond deviendra grand, il aura pas de boutons. On dit merci qui ? Non, plus sérieusement, Mariana était vraiment trèèèès peinée d’avoir commis une autre ânerie, mais au moins cela lui réchauffait le cœur. Faut dire qu’Oswald était vraiment comique avec de la boue sur tout le corps, et qu’elle se retenait à grand peine de rigoler. Heureusement, elle sut se contenir à temps.

- Ooops… désolée.

Si elle ne se prenait pas de la boue en pleine figure c’était qu’elle avait de la chance. Mais Oswald, il n’oserait pas lui faire ça hein ? Un petit sourire penaud au visage comme si elle allait fondre en larmes, expression plus vrai que nature, la jeune fille regardait Oswald la tête penchée sur le côte gauche. Avec cela, sur qu’il se laisserait prendre à ses faux remords. De toute façon, ce qui était fait était fait, elle n’allait pas se mettre à genoux pour se faire pardonner non ? En plus, c’était la faute du sapin, pas de la sienne. «Eh beh, faut que croire que t’es vraiment pas douée » aurait dit une personne méchante. Eh non, elle n’était vraiment pas douée notre pauvre deuxième année...

- Je révisais justement, pis j'me suis endormie et quelqu'un m'a réveillé avec sa voix de crapaud. D'ailleurs tu ne chantes pas très juste tu sais ?

*Ahh, ça explique les ronflements bizarres que j'entendais avant d'arriver...*

- C'est vrai que j'ai pas une belle voix, mais on parlera pas de la tienne. Tu te souviens quand on était dans l'infirmerie et t'as commencé à chanter du Scorpion? En tout cas, moi j'm'en souviens! Et figure toi que j'en fais encore des cauchemars...La prochaine fois, j'apporterai une radio, ça réglera au moins un problème.

Il faut avouer que Oswald avait un peu exagéré, mais c'est beaucoup plus drôle comme ça. Et puis, de toute façon, s'il avait su qu'elle écoutait, il lui aurait sûrement épargné de l'entendre chanter. En plus, lui au moins chantait une bonne chanson contrairement à elle. Oswald aurait pu en débattre des heures durant ,mais ce n'était ni la place, ni le moment. Il fallait qu'il reste concentré sur son chemin et qu'il continue à avancer rapidement s'il voulait espérer retrouver son lit avant la fin de la nuit. D'ailleur, Mariana commençait à ralentir le pas et se distançait du serpentard. Remarquant que la lumière était de plus en plus faible, le blondinet s'arrêta un instant pour attendre la gryffondor. Alors qu'il allait se retourner pour lui dire de presser le pas, il se retrouva recouvert de boue en l'espace d'un instant. Oswald n'avait rien vu de la scène, mais il avait une certitude: c'était la faute à Mariana. Pour confirmer ses pensées, il entendit une voix qui lui dit:

- Ooops... désolée.

*Bordel de ?%&/"...bon d'accord, il faut que tu garde ton calme Oswald! C'est normal qu'elle te tombe sur les nerfs; c'est une fille après tout. Et puis, si elle est maladroite, c'est pas nécessairement de sa faute. De plus que c'est pas vraiment l'endroit pour commencer à s'engueuler comme des imbéciles. Si ça se trouve, elle fait ça juste pour tester ta patience.*

- T'en fais pas, ça va partir au lavage de toute façon. Il faut pas en faire toute une histoire, c'est pas si grave que ça. Bon, tu viens, on a encore beaucoup de chemin à faire.

Là, Oswald avait fait un effort surhumain pour faire part d'un calme et d'une telle gentillesse après ce qu'elle avait fait. La seule raison qui l'avait poussé à adopter un comportement faussement aimable, c'est qu'il n'avait pas le goût de commencer une dispute et qu'il n'avait pas le temps de se venger...pour le moment. Davantage qu'avec l'air penaud que faisait Mariana, Oswald n'avait pas vraiment le choix de l'épargner.

Il commença à accélérer le pas pour éviter que ce genre de situation se reproduise et aussi pour prouver que lui, il était meilleur qu'elle pour se promener en forêt 8) . Cependant, la démonstration de son supposé talent de marcheur en forêt ne dura pas longtemps. En effet, à peine avait t-il prit légèrement de l'avance qu'il pénétra dans d'épais buissons impossible à contourner. Évidemment, il se trouvait qu'il y avait une jolie roche spécialement placé pour que Oswald trébuche. Le serpentard essaya en vain de s'accrocher après une quelconque branche. Au bout du compte, il avait fini étendu sur le dos dans un lit de feuilles mortes. Le blondinet aperçu la lueur de la baguette de Marianna qui approchait à travers l'épais feuillage. Visiblement, elle ne l'avait pas vu et allait droit sur lui. N'ayant pas le temps de se relever, il lança:

- Mariana, attention à la roche!

*Jespère juste qu'elle me marchera pas dessus! Ça m'apprendra à vouloir faire bonne impression! Maintenant, elle va sûrement pas se gêner pour se moquer moi.*

C'est vrai que j'ai pas une belle voix, mais on parlera pas de la tienne. Tu te souviens quand on était dans l'infirmerie et t'as commencé à chanter du ScorpionS ? En tout cas, moi j'm'en souviens! Et figure toi que j'en fais encore des cauchemars...La prochaine fois, j'apporterai une radio, ça réglera au moins un problème.

Alors là, Mariana n’était vraiment pas d’accord ! Et moi non plus ! De 1) Scorpions y’a un « s » a la fin même au singulier et ensuite 2) Still Loving You était une bonne chanson, c’est Oswald qui n’a aucune fibre musicale, et qui comprend rien à rien . Bien entendu, il y en avait de meilleures, mais celui qui disait que celle-ci n’était pas bonne, il avait un grain. Mais breffons. Pas plus qu’elle ne releva pas l’allusion à sa voix, elle ne répondit à ses méchancetés. L’heure n’était pas à la discorde ! Ils avaient un chemin à retrouver, que dis-je un lit à conquérir et le jour n’était pas bien loin. De toute façon, ils allaient se retrouver non ? Ce jour là était sûrement un jour prédestiné aux miracles car Oswald avait décidé de l’épargner. Tant mieux. Mais en même temps, c’était assez inquiétant. Depuis quand un Serpentard ne répondait pas à l’attaque d’une Gryffondor ? Peut-être que toute cette marche avait donné de la fièvre à Oswald, où peut-être qu’il était trop intelligent pour s’abaisser à de telles futilités. Rayez la mention inutile, pas besoin de préciser à laquelle je pense.

Apparement peu décidé à trainer ici, ce qui était compréhensible, Oswald avait durcit la marche. La jeune Gryffondor, sans râler, le suivit docilement en essayant de ne pas prêter attention aux monstres. En effet de temps à autres, un petit « crac » ou « scouik » retentissait dans le silence de la nuit. Le « scouik » cela pouvait encore aller, les souris la faisaient rigoler. Quand aux « crac » elle essayant de ne pas penser à une araignée grande comme un building qui suivait les deux élèves pour en faire son dîner. Lorsqu’une araignée grande comme un ongle lui passa sous le nez pour rejoindre un petit arbuste, elle faillit se remettre à crier. Mais n’est pas Gryffondor qui veut et c’est sans doute parce qu’elle possédait un courage sans bornes ni limites qu’elle n’ouvrit même pas le gosier. Tandis qu’ils s’enfonçaient de plus en plus dans la forêt, la rouge et or aurait pu perdre espoir. D’ailleurs, c’était presque le cas. Encore dix minutes de plus et ce fameux « courage » l’abandonnait totalement. Pourquoi est-ce qu’ils ne mettaient pas de plan dans cette stupide forêt interdite ? Justement, c’était peut-être parce qu’elle était sensée être interdite … Ce qui était relativement idiot car, comme dit le dicton « les règlements sont fait pour être violés. ». Des tas d’élèves avaient du pénétrer la dedans, peut-être même des décennies avant eux. Combien d’entres eux étaient revenus ? Combien se trouvaient maintenant à l’état de cadavre, attendant patiemment que quelqu’un vienne chercher leur dépouille ? Sûrement des dizaines. Et les prochains sur la liste des « Morts-en-violant-le-règlement-« allaient être Oswald et Mariana. Tellement elle n’avait pas de chance, c’était sûr et certain que c’était cela qui les attendait. Pauvre d’elle ! Qu’est-ce qu’elle allait dire à sa mère, à Charlie et à Lola quand elle serait morte ? Et à son père et Anna ? Bon, évidemment, elle ne leur dirait rien vu qu’elle serait morte. Mais par principe quoi … Peut-être qu’elle allait être réincarnée … Etre réincarner en araignée vous y avez pensé ? Où pis, en Précieuse McLane ! Non, il y a des sujets auquel il ne vaut mieux pas penser …

Alors qu’elle avançait tranquillement, en grande conversation avec elle même, une voix parvint aux oreilles de Mariana :

- Mariana, attention à la roche!

* Une roche ? Quelle roc… aaaaaaargh *

Vous l’avez compris, le temps que l’information parvienne au cerveau de la Gryffondor, c’était trop tard. Se prenant le pied dans la même roche que le Serpentard, la deuxième année atterri sur un matelas moelleux Oswald. Ce dernier avait de la chance, elle n’avait pas mangé depuis quelques heures. Elle était donc moins lourde qu’a l’accoutumée. Il n’empêche que là, a plat ventre sur le torse du Serpentard se demandant s’il avait survécu au choc elle n’en menait pas large la petite :

- Heu…

Sans se faire prier, la jeune fille se releva, prenant appuie sur le ventre du Serpentard. Son visage était assorti à la couleur dominante des Gryffondor et, malgré la nuit, elle était sûre et certaine qu’Oswald pouvait le voir. Ce dernier avait l’air tout aussi mal à l’aise qu’elle, ce qui était compréhensible. Peut-être que pour lui c’était la première fois qu’il se retrouvait dans une situation comme celle-ci, mais la capacité de Mariana à se fourrer dans les ennuis avait fait qu’elle se retrouve nez à nez avec un garçon tout nu. Sauf que là, c’était pas pareil. D’abord, elle avait peur, elle avait froid, sa jupe était déchirée, et maintenant elle venait de se casser la figure sur un Serpentard. Alors, le deuxième année, la meilleure chose qu’il avait à faire c’était de marcher et de se taire jusqu’à ce qu’ils retrouvent le chemin, sous peine de subir les foudres, injustifiées certes, de Mariana. Malheureusement, il n’eut pas ce bon sens.

« […] Et puis en passant, pas besoin de te dire que ce qui se passe dans la forêt interdite reste dans la forêt interdite. Tout ce qui s'est passé ou qui va se passer, on n'en parle à personne d'accord? C'est mieux pour nous comme ça je crois... »

C’était comme si il sous-entendait que la première chose qu’elle allait faire c’était de sauter sur ses amis pour leur raconter qu’elle avait passé la nuit avec un Serpentard au faux look de surfeur décoloré. Peut-être n’en n’était-il pas conscient, mais cela aurait été la fin du peu de crédibilité qu’on lui accordait. Le fou rire général. Bref, l’humiliation totale. Alors plutôt crever plutôt que de raconter à qui que ce soit leur épopée.

- Tu me prends pour qui ? Comme si j’avais envie qu’on sache que j’ai passé la nuit avec toi, et qu’en plus à un moment donné on …

Inutile de revenir sur la scène qu’ils offraient il y a quelques minutes. Surtout que le simple fait d’y penser donnait à Mariana la couleur d’une vieille pastèque trop mûre. Maintenant, il fallait arrêter de parler et repartir. Sauf qu’Oswald ne paraissait pas l’avoir décidé ainsi. La bouche légèrement entrouverte, assez stupéfaite de ce qu’elle entendait, le rouge de son visage laissait peu à peu place à une couleur violette, décidément très seyante. Do…Dormir ici ? Peut-être qu’il ne l’avait pas remarqué, mais la forêt était peuplée de bêtes bizarres et dangereuses. Bien entendu, peut-être que ses bêtes là étaient végétariennes. Et puis quoi encore ? S’il voulait mourir dans d’atroces souffrances, c’était son problème et pas le sien. Et s’il s’imaginait qu’elle allait dormir ici, avec lui qui plus est, eh bien il se mettait le doigt dans l’œil jusqu’au tibia. Faut pas pousser mémé dans les orties hein ! Mariana elle n’est peut-être pas très douée, ni très intelligente, mais son sens de la survie, lui, est très présent. Alors tant pis pour le Serpentard.

- Non mais ça vas pas ? Si tu veux dormir ici à attendre de te faire dévorer, c’est ton problème mais ne me demande pas de rester avec toi. Je préfère encore marcher toute la nuit. D’ailleurs c’est ce que je vais faire. Bonne nuit, fais de très beaux rêves surtout, ajouta t'elle, sarcastique. On se retrouve à Poudlard…ou pas. Et j’emporte ma baguette avec moi.

Avant de faire demi-tour. A peine quelques pas plus loin, elle regrettait déjà sa décision, mais il était hors de question de se raviser. Elle s’était déjà assez ridiculiser comme cela, aucun besoin d’en rajouter une couche. La lumière du faible Lumos que produisait toujours sa baguette magique, la jeune Gryffondor s’était éloignée du sentier, sans le faire exprès. L’endroit où se trouvait Oswald était déjà loin derrière elle. Autour d’elle, le même paysage, les mêmes rochers, les mêmes buissons, et les mêmes bruits bizarres. Tantôt des « scouik », tantôt des « crac » comme des branches qu’on écrase. Par où elle allait maintenant ? Elle se trouvait maintenant face à un petit monticule de terre, qui faisait deux fois sa taille, recouvert de boue. Boarf, elle ne pouvait pas être plus tâchée qu’elle ne l’était déjà, alors tant qu’à faire. Deux fois elle faillit tomber, mais elle parvint quand même en haut. De là où elle était, elle voyait … eh bien elle ne voyait que des centaines de mètres d’arbres et de terre. Super. Que faire à part marcher ? De toute façon, elle faisait cela depuis des heures et maintenant un peu plus ou moins n’arrangerait rien aux courbatures qu’elle aurait le lendemain. Si lendemain il y avait. Il ne faut pas oublier que Mariana n’était qu’une petite fille, et lorsque les petites filles ont peur que font elles ? Totalement convaincue que ce soir là était son dernier soir d’existence, la jeune Gryffondor ne put s’empêcher de fondre en larmes …

*Mais elle a perdu la tête ou quoi? Je prends la peine de lui demander gentiment son avis et elle tient pour acquis que ma décision est déjà faite...*

Qu'est-ce que Oswald allait faire? Allait-il partir de son côté ou rejoindre Mariana? Il pouvait très bien se débrouiller seul et il se fichait éperdument de ce que la gryffondor faisait. Après tout, elle était libre de choisir ce qu'elle voulait et il y a rien qui le forçait à la suivre. Mais, la partie égoïste du cerveau d'Oswald était fatigué et peu à peu, la partie de la raison et de la morale prirent le dessus. En fait, il en était venu au raisonnement suivant: S'il laissait Mariana seule, il y a de grande chance qu'elle se perde et qu'elle connaisse une mort atroce. Du coup, Oswald aurait plus personne de drôle à embêter, et puis il aurait plein de regret et de remord. À ça s'ajoute le fait qu'il aurait la mort de la gryffondor sur la conscience. Avec tous ces trucs, Oswald commencerait à avoir des sentiments sombres, tristes, etc. Du même coup, il deviendrait emo, il devrait s'habiller en noir, se maquiller et tout ce qui va avec. Est-ce que vous arrivez à vous imaginer Oswald en emo? En tout cas, le serpentard arrivait parfaitement à le visualiser et pour dire franchement, ce n'était pas beau à voir. Il préférait mourir que de ressembler à un de ses cadavres ambulants. Après cette longue réflexion, le blondinet décida de rejoindre Mariana. Mais tout ce travail intellectuel avait prit beaucoup de temps à Oswald. Déjà qu'en temps normal il ne réfléchit pas très vite, alors imaginez lorsqu'il est fatigué!

Donc, Mariana avait prit beaucoup d'avance et Oswald essayait tant bien que mal de la rejoindre. En se fiant à la lumière, il se rendit compte que Mariana s'était arrêté et ainsi, il pu la rejoindre. Alors qu'il était au pied de la bute de terre sur laquelle était Mariana, le serpentard cru entendre des sanglotements. Il jeta un regard à la gryffondor et ce qu'il vit confirma ces pensées.

*Hé merde! Il manquait plus que ça! Pourquoi il faut toujours que ce soit si compliqué?*

Malheureusement, Oswald n'avait pas encore lu le livre : Les sentiments pour les nuls! Il n'avait aucune idée comment s'y prendre. Tout d'abord, il ignorait pourquoi elle pleurait, qu'est-ce qu'il fallait dire, faire, comment la réconforter, la consoler etc. D'habitude, c'est après avoir balancé quelques coups de poing que les gens commencaient à pleurer. Et en général, Oswald s'en allait à se moment-là. Mais pour cette fois, il allait devoir improviser, au diable les plans foireux. Le serpentard amorça l'escalade du monticule de terre. Après trois essais manqué, il se retrouva au sommet recouvert de boue comme jamais auparavant. À cet instant, Oswald prit une grande respiration sachant que la partie la plus difficile restait à venir: Qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir dire?

*Bon, d'abord, il faut que je trouve pourquoi elle pleure. Est-ce qu'elle a une blessure?...Apparement, non...elle a peut-être peur?...ben, c'est une gryffondor alors ça peut pas être ça...AH! Je sais, des fois, quand je balance des insultes, les gens commencent à pleurer, c'est peut-être à cause de ça!...mais je me souviens pas d'avoir insulté Mariana (pas plus que d'habitude en tout cas)...à moins que ce soit quelque chose que j'ai dit et j'm'en suis pas rendu compte...*

Oswald n'était vraiment pas sûr mais selon lui, elle pleurait à cause de quelque chose qu'il avait dit. Si c'était vraiment le cas, alors il allait devoir s'excuser à Mariana. Pas besoin de vous dire que cela n'était pas vraiment familier au serpentard. Surtout que là, il allait devoir s'excuser sans savoir ce qu'il avait fait de mal. Définitivement, une chance que la partie égoïste du serpentard était trop fatigué parce que sinon, il n'aurait pas perdu inutilement son temps, surtout pas pour s'excuser à une gryffondor en plus! Cependant, Oswald se fiait à son raisonnement et s'il ne voulait pas devenir emo, il allait devoir faire des sacrifices. C'est donc d'un ton hésitant et légèrement endormi qu'Oswald dit:

-Euh...ben...je voulais te dire que...euh...ben j'm'excuse pour ce que j'ai dit...alors voilà...ben...je savais pas pourquoi tu...euh...était triste, alors j'me suis dit que c'était surement à cause de...ben, je suis désolé pour tu-sais-quoi.

Il ne savait pas de quoi il parlait mais peut-être que Mariana le savait elle. Et puis, bafouiller quelques excuses allait peut-être suffire et qu'ils pourraient ensuite reprendre leur marche. Il y avait toujours une maigre chance qu'ils retrouvent le chemin de l'école...

Oswald ne comprenait pas ce qu'il y avait de drôle dans ce qu'il avait dit. De toute façon, l'important ce n'est pas de comprendre, c'est de savoir qu'au moins ça fonctionne. Et en effet, la gryffondor avait retrouvé le morale aussi vite qu'elle l'avait perdu. Fier de son coup, Oswald afficha un sourire de satisfaction. Il ne savait pas que le fait de s'excuser pouvait redonner le sourire aussi rapidement aux autres, dommage qu'il ne s'excusait pratiquement jamais! Donc, un problème de plus de régler par Oswald en deux secondes! Évidemment, Mariana commença à se plaindre qu'elle était fatiguée, gelée, sale etc. C'est normal qu'elle se plaigne parce que, c'est une femme après tout! Mais, Oswald devait avouer qu'il fesait plutôt froid, même avec son gros chandail. Un bon gentlemen aurait sans hésitation donné son chandail à Mariana qui grelottait habillé seulement de sa chemise. L'idée de faire un geste aussi attentionné ne traversa même pas l'esprit du serpentard qui ne prêta pas beaucoup d'attention à ce détail.

- Euh ... tu me suis ... ou t'restes là ?

L'idée de rester là ne plaisait pas du tout à Oswald, et l'idée de suivre Mariana ne lui plaisait pas vraiment plus. D'après ce qu'il avait vu jusqu'à date, la jeune fille était dépourvue de tout sens de l'orientation. Mais, si le serpentard contredisait la gryffondor, il y avait des chances qu'elle recommence à pleure...tout compte fait, entre le fait d'être perdu et celui que Mariana pleure mais en étant quand même perdu, Oswald préférait la première option!

- D'accord, j'te suis...à bien y penser, j'ai pas vraiment le goût de rester ici. Et puis, j'vais quand même pas te laisser toute seule, ça te ferais trop plaisir de pas m'avoir dans les pattes!

Ponctuant sa dernière phrase d'un ton sarcastique et d'un sourire en coin, le serpentard se mit en marche derrière la gryffondor. Oswald regarda sa montre et se rendit compte qu'il était deux heures et demie du matin. Cela devait faire plusieurs minutes qu'ils marchaient, ne sachant pas vraiment pas où ils se dirigeaient. Oswald se contentait de garder les yeux fixées sur le sol, jetant de rare regard à gauche où à droite espérant voir un quelconque signe de Poudlard. Avec l'épais brouillard qui envahissait l'endroit, tout cela semblait être inutile jusqu'à ce que le gamin aperçoive un objet au pied d'un arbre. Discrètement, il s'éloigna du sentier que suivait Mariana pour agripper l'objet en question puis retourna suivre la gryffondor. Apparement, l'objet qu'il avait ramassé était un livre. Le serpentard commença à le feuilleter:

-Hé regarde, quelqu'un a oublié son livre de potion! Je me demande bien quel con a pu laisser ça au beau milieu de cette forêt! Je paris que c'est un serdaigle, toujours dans la lune ceux-là. Lança t-il en tendant le livre à Mariana.

Peut-être que Oswald aurait du regarder en haut de la première page du bouquin où c'était écrit que ce livre était la propriété d'une certaine M. Taylor. S'il avait été assez intelligent, il se serait rendu compte qu'en fait, cela signifiait que les deux étudiants avaient longé la lisière de la forêt.

Oswald essayait de comprendre pourquoi est-ce que Mariana le traînait ainsi. Le serpentard n'eut pas le temps de poser de questions que déjà, un miracle se produisit; Poudlard apparu dans son champ de vision. De toute sa vie, c'était la première fois qu'Oswald était aussi content de revoir son école. D'habitude il concevait le château comme une prison infernale, mais là, c'était devenu un vrai paradis comparativement à l'endroit d'où il venait. C'est à ce moment qu'Oswald aurait pu comprendre que dans la vie, tout est relatif. Donc, la vue de Poudlard redonna le sourire au serpentard qui ne comprenait toujours pas pourquoi Mariana avait miraculeusement retrouvé le chemin du retour. Il ne voyait pas le lien entre la gryffondor et le livre de potion. Pendant de longue seconde, le cerveau d'Oswald travaillait à plein régime pour essayer de comprendre. C'était très difficile pour le simple esprit du serpentard de comprendre une telle chose. D'ailleurs, le visage du blondinet commença à rougir car son cerveau surchauffait tellement qu'il réfléchissait fort. Finalement, on bout d'effort intellectuel indescriptible, alors que le cerveau d'Oswald allait déclarer forfait, il comprit!

*Alors, si le livre appartient vraiment à Mariana, ça veut dire que je l'ai traité de ''con''...bof, c'est pas si grave que ça, d'ailleurs elle a même pas l'air fâchée. Elle peut-être tellement habituée de se faire insulter qu'elle n'a même pas remarqué ce que j'ai dit.*

- On rentre?

Le serpentard commença à fouiller dans ses poches comme si quelque chose lui manquait. Puis, d'un air apeuré il regarda Mariana et dit:

- Eh merde, je crois que j'ai oublié ma baguette dans la forêt, il faut absolument qu'on retourne la chercher.......hahaha! Mais non, c'est une blague! Allez, on se tire d'ici.

Quelle mauvaise blague, tout le monde sait qu'Oswald ne serait pas retourné dans la forêt pour récupérer sa baguette. Après avoir rigolé un peu, Oswald donna une bonne tape dans le dos à Mariana pour répondre à celle qu'elle lui avait donné, puis ils commencèrent à se diriger vers le château. Avec un peu de chance, il pourrait retourner aux dortoirs sans se faire prendre par Rusard. S'il se faisait prendre à cette heure-ci, il serait sûrement condamné à plusieurs mois de retenues. Le serpentard essaya de ne pas trop s'embrouiller l'esprit avec ce genre de choses. Après tout, il avait survécu à la forêt interdite, c'était l'essentiel!

-J'aurais jamais cru dire ça dans ma vie mais...c'est un livre de potion qui nous a sauvé la vie. J'pourrais pu jamais voir un livre de potion de la même façon!

Première chose qu'il ferait avant de se coucher, c'était de prendre un bon bain. Le blondinet était tout crasseux et il puait par-dessus tout. D'ailleurs, Mariana n'était pas dans un meilleur état que lui. Au fait, en parlant de salle de bain, pourquoi est-ce qu'il y en avait qu'une seule à Poudlard? Peut-être que le fondateur de l'école était un pervers et qu'il aimait les bains publics...Quoiqu'il en soit, à cette heure-ci, Oswald serait le seul à vouloir prendre un bain...à moins que Mariana...

-En passant, je réserve la salle de bain!

Et puis de toute façon, Mariana était sûrement bien trop fatigué pour aller prendre un bain. Oswald aurait donc la salle de bain pour lui seul pendant des heures. Il pourrait relaxer et prendre son temps. Mais, il fallait faire attention; s'il s'endormait dans le bain, il allait avoir la peau toute ratatiné et ridée le lendemain matin et on le confondrait avec le professeur McGonagall.

- Mais bien sûr … Il n’empêche que c’est moi qui t'ai sorti de là, alors j’estime être prioritaire. En plus je suis sûre que tu passes trois heures en face du miroir. Alors désolée, mais moi d’abord !

*Mais pour qui elle me prend? Si elle croit que j'vais la laisser faire, elle se fourre le doigt dans l'oeil jusqu'au cerveau...ah c'est vrai, j'avais oublié que cette fille n'en a pas!*

-Premièrement, c'est moi qui a trouvé le livre donc c'est grâce à moi qu'on est sortit de cette maudite forêt! Deuxièmement, je passe pas trois heures devant le miroir, j'en passe au minimum quatre! et troisièmement euh...ben c'est ça!

Le blondinet méritait d'avoir la salle de bain en premier, point final. Et puis, il avait sauvé la vie de Mariana en tuant l'araignée géante, il méritait bien un service en retour. Mais apparemment, elle n'avait pas l'intention d'être reconnaissante envers lui. Peut-importe, le serpentard avait toujours ce qu'il voulait, et ce n'est pas une gryffondor prétentieuse et orgeuilleuse qui allait se mettre dans son chemin. En plus que c'était logique qu'il ait la salle de bain en premier étant donné que les filles prennent plus de temps que les gars pour se laver. Oswald, lui n'avait pas besoin de se peigner ou de s'arranger contrairement à Mariana. Quoiqu'il en soit, le blondinet n'eut pas le temps d'argumenter car Mariana accélérait le pas et commença à devancer le serpentard. Celui-ci ne pouvait se résigner à se faire avoir de la sorte. Oswald avait priorité sur la salle de bain et il avait l'intention de faire respecter ses droits. Déterminé malgré la fatigue qui pesait sur lui, Oswald accéléra le pas et rattrapa la gryffondor.

- C'est moi qui l'a dit en premier, alors c'est moi qui a la priorité, na! Et puis je veux pas qu'il y ait plein de cheveux et de poil dans le bain!

Il ne fallait absolument pas qu'elle arrive à la salle de bain en premier. Si c'était le cas, elle allait prendre tout son temps rien que pour faire patienter inutilement le serpentard. Apparemment, la gryffondor était déterminée autant que lui à arriver en premier. Si elle voulait la guerre, elle allait l'avoir. Mais Oswald avait un avantage, il courait très vite, surtout quand l'enjeu est important. Et là, la situation exigeait que le blondinet puise dans ses dernières ressources d'énergie s'il voulait espérer avoir la salle de bain pour lui.

- En tout cas, j'espère que tu cours vite sinon tu pourra toujours te contenter du lac! Lanca t-il en signe de défi à la gryffondor en affichant un sourire moqueur

Oswald se doutait que l'orgueil de Mariana ne pourrait pas endurer une réplique comme celle qui lui avait dit. Elle essayerait sûrement de le rattraper, mais Oswald était confiant qu'il courait plus vite. C'était normal après tout, en général les gars sont en meilleure forme physique que les filles . Donc, après avoir lancé sa réplique, Oswald jeta un dernier regard provocateur à Mariana avant de partir à courir. Malgré l'épuisement, le serpentard avait trouvé la force et la détermination pour courir. Rien qu'à avoir en tête l'idée de prendre un bon bain chaud le motivais à courir de plus en plus rapidement. Au même moment, le garçon se rendit compte que son ventre allait mourir de famine. Au moins, si jamais Mariana arrivait avant lui, il aurait le temps pour faire un détour par les cuisines. En résumé, quoiqu'il arrive, la soirée s'annonçait encore très longue. C'était certain qu'Oswald n'allait pas avoir une grosse nuit de sommeil, mais ce n'était pas si grave. Le lendemain matin il avait un cours d'astronomie pour rattraper son manque de sommeil. Légèrement essoufflé, Oswald tourna la tête de côté et lança à Mariana:

- Alors, t'es capable de me suivre ou je vais trop vite pour toi?

Surestimant ses talents de coureur, Oswald continua de courir en direction de la salle de bain en prenant un petit air de vainqueur.