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l en faudrait certainement plus pour convaincre le jeune Serdaigle, les larmes lui venaient aux yeux. Tout le monde l'avait sûrement vu, mais comme pour le cacher, il sortit précipitemment de la salle. Il voulait accompagner Ambre et Nervia à l'infirmerie, mais là, il voulait surtout retourner au dortoir pour pleurer. Ce qu'il fit, il courut sans s'arrêter jusqu'à la salle commune de Serdaigle. Pour un crime qu'il n'avait pas commis, et surtout qui n'existait pas...

Ambre avait pour sa part beaucoup aimé le cours de DCFM, mais cela n'avait pas été le cas de tous ses camarades. William avait terminé dans les vapes, et Mathias s'était sauvé en pleurant. La petite Indienne revenait de l'infirmerie, elle y avait laissé son ami William. Elle aurait voulu rester pour s'occuper de lui, mais Mathias occupait ses pensées, et du coup, son efficacité à l'infirmerie s'en trouvait altérée. Aussi, elle avait décidé de le laisser aux bons soins de Nervia et Mme Pomfresh, et la fillette s'en était retournée à la recherche de son ami.

On aurait pu se demander comment elle savait qu'il était dans les dortoirs. C'est bien simple, elle ne le savait pas. Elle s'était contentée de suivre son coeur et son instinct pour retrouver sa trace... Et puis où pouvait donc aller un garçon malheureux en plein milieu du jour, pour se réfugier à l’abri des regards indiscrets? Seuls les dortoirs étaient tranquilles. Aussi, c'était là qu'Ambre avait décidé de débuter ses recherches.

Elle se déplaçait d'un pas rapide, inquiète. Elle voulait s'assurer qu'il allait bien. Peu de temps s'était écoulé depuis qu'ils avaient quitté le cours du professeur Fol'Oeil lorsqu'elle arriva dans la salle commune. Elle était déserte, la tour entière des Serdaigles était déserte d'ailleurs, et Ambre n'hésita pas une seconde à grimper les marches la séparant du dortoir des Garçons.
Ambre tendit ensuite l'oreille, pour tenter de savoir derrière laquelle de ces portes son ami s'était réfugié.
Des sanglots étouffés lui parvinrent, et elle n'eut aucun mal à se laisser guider par ce son, jusqu'à une porte entr'ouverte.

La fillette tocqua tout doucement, histoire d'avertir de son arrivée, puis elle entra.

HJ: Je ne rêve pas Mathieu JE DETESTE QU'ON M'APPELLE COMME CA

Même s'il ne l'avait pas dit, Mathias s'attendait évidemment à ce qu'Ambre reste auprès de lui. Il n'en attendait pas moins d'elle. Elle lui décocha son sourire le plus radieux, auquel Mathias tenta de répondre avec peine. Mais les coins de sa bouche s'affaissèrent rapidement. S'il ne pleurait plus, le jeune Serdaigle gardait ce sentiment amer qui ne l'avait pas quitté depuis plusieurs minutes. Soudain, Mathias sentit la petite Indienne le serrer fort contre elle. S'il commença par frissonner, tout en sursautant de surprise, rapidement, il resta là sans bouger, appuyé sur l'épaule d'Ambre. Il n'avait pas l'habitude de se retrouver dans cette position, de celui qu'on consolait. Généralement, c'était plutôt sur son épaule que les gens pleuraient... Enfin, c'était plus une image, jamais personne n'avait pleuré sur son épaule, mais il avait souvent joué le rôle de consolateur, d'oreille attentive...

Je me sens coupable, dit-il enfin d'une voix tremblante. Kilian a raison, j'aurais dû empêcher les Povrebines d'approcher Lynn et William...

Sa voix tremblait légèrement, plus aiguë que d'habitude. Mathias se sentait d'autant plus mal qu'il aimait beaucoup Lynn, et même s'il ne connaissait pas bien William, il n'en restait pas moins un être humain qui avait souffert. Le jeune Serdaigle renifla une nouvelle fois, ravalant ses larmes qui étaient sur le point de couler. Il tourna les yeux vers ceux de son amie. Ambre restait silencieuse. Bien sûr, elle était muette... Peut-être était-ce pour cela qu'elle passait son temps à s'occuper des autres, songea Mathias, parce qu'à défaut de pouvoir se plaindre, elle écoutait...

HJ: Argh! Mais à quoi je pensais?! Vas savoir! Je suis désolée! tu m'en veux pas?!

La tentative ratée de sourire que Mathias fit provoqua un pincement au coeur de la petite. Elle ne supportait pas de voir les gens qu'elle aimait en peine, et ce petit Serdaigle était l'un des rares élèves auxquels elle tenait réellement, si ce n'était pas le seul. Ambre sentit son ami frisonner violemment, et la question de savoir si elle avait bien fait traversa un instant son esprit. Mais elle fut vite chassée par le fait qu'elle sentit le petit corps frèle de l'aiglon se détendre un tout petit peu, alors qu'il s'abandonnait.
Soudain il parla, et la voix transformée par le chagrin de son ami, accentua son pincement. Ambre ne voyait pas son visage, mais elle le devinait aisément. Elle comprenait son désarroi, il était facile de se sentir coupable dans ces cas là, et qui plus est lorsque quelqu'un insiste lourdement.

Pour la première fois depuis son arrivée ici, elle tenta d'utiliser la télépathie sur un humain. Elle avait déjà essayé, certes, et avec succès, mais c'était différent, elle s'était adressée à un fantôme... à présent, elle ne savait pas si la tentative serait fructueuse, cependant, sa volonté de réussir était si grande, et les conditions si propice, qu'elle se concentra aussi fort que possible. En théorie, le lien étroit, fort et unique qui unissait les deux enfants devait aider à la réussite de cette entreprise. Elle ferma donc les yeux, espérant que le message était passé.

Tu n'as pas à te sentir coupable Mathias! Tu n'es qu'un élève de première année, comme moi, Lynn, Will et tous les autres! Tu as bien assez de te défendre toi même pour ne pas avoir en plus à t'occuper d'eux. Il ne leur serait rien arrivé de vraiment fâcheux puisque le professeur était là... tu ne crois pas? Tu n'as vraiment rien à te reprocher... et l'autre de Serpentard... il a pas tout comprit pour te reprocher ça! Tu sais bien que la plupart d'entre eux ne sont voués qu'à faire du mal! Ne le laisse pas gagner!

La fillette n'ouvrit pas tout de suite les yeux, se laissant bercer par les sanglots refoulés, mais parfaitement perceptibles, de son ami....