La théière fit un bond hors des mains de Callista et renversa copieusement son contenu sur le parchemin qu’elle était entrain de lire. La médicomage eut juste le temps de bondir sur ses pieds avant de se faire elle aussi copieusement asperger par le thé brûlant. Le liquide brunâtre se répandit sur le vieux fauteuil de velours vert qu’elle occupait il y avait tout juste trois secondes. Une tâche irrégulière se dessinait à présent sur le textile et de la vapeur s‘échappait de son parchemin, illisible.
Sans véritablement comprendre sa maladresse, la jeune femme sortit sa baguette pour réparer les dégâts. La théière se «tourna» alors vers elle. Pas plus interloquée que ça la membre de l’Ordre continua sur son idée et prononça un Récurvite la baguette pointée sur l‘inondation caféinée. La théière contre attaqua en se penchant par-dessus la table pour renverser du thé à même le sol.

-Saleté !

Comme s’il l’avait compris l’objet en argent fit un léger saut sur sa table ronde. Bien que venant d’une famille de sorciers Callista n’avait encore jamais rencontré ce genre de…comportement chez un ustensile de cuisine. D’habitude ils réagissaient aux signes de baguette ou lorsque l’on frappait des mains et se contentait d‘obéir aux ordres. Aucun d’entre eux n'avaient jamais développé une «personnalité» !

*Surtout si c’est pour s’en fabriquer une comme ça ! Immobulus !*

-Récurvite !

Son œuvre de nettoyage accompli Calli roula son parchemin où les mots s’étaient à moitié effacés et le rangea dans un plis de sa robe. Elle s’empara de la théière rendue immobile pour la déposer avec les autres objets «nuisibles» que les habitants du 12 square Grimmaurd ne cessaient de découvrir. Elle venait tout juste de laisser tomber la théière dans le carton plein à ras bord qu’un cri suraigu retentit quelque part sur sa gauche. En tout cas il semblait venir de l’étage où elle se trouvait ce ne pouvait donc pas être le portrait de Mme Black. Qui de toute façon avait une voix bien plus grave et poussait des cris de gorets pris d’angine.

Elle poussa une première porte qui s’ouvrit sur une pièce vide et se retourna vers la porte qui lui faisait face. Saisie par un sentiment d’urgence elle ouvrit la porte brusquement en pénétrant immédiatement sur son seuil.

-Oh…

Callista balaya la salle du regard. Une bibliothèque remplie de livres et de grimoire, une jeune femme et un livre à terre avec des pattes d’araignée. Pas besoin d’être Dumbledore pour savoir ce qui s’était passé. La guérisseuse entra en laissant ouverte la porte derrière elle si un autre livre se voyait l’envie subite de fondre sur elles du haut de son étagère. Elle poussa l’ouvrage du bout de sa chaussure et un léger plis de dégoût apparu sur son visage. Les longues pattes repliées contre sa couverture comme une araignée morte lui donnaient des frissons désagréable. Elle détestait véritablement les insectes.

La médicomage releva la tête vers la jeune femme et ramena une mèche de cheveux bouclés derrière son oreille. Un petit sourire relevant le coin de ses lèvres elle s‘adressa à sa collègue sur un ton un peu indécis. Elle se sentait toujours un peu nerveuse au Square Grimmaurd.

-Tout va bien ? Cette maison…Je comprend que m.Black ne supporte pas d’y rester. On ne peut même pas saisir une poignée sans être sûr de ne pas se faire mordre !

Callista regarda le livre réintégrer sa place sur son étagère bien contente de ne plus avoir sous le nez ses pattes arachnoïdes. Elle se demanda un instant ce que pouvait contenir un tel livre. Sûrement pas des bénédictions ni des prières. Rien ne semblait devoir être bénéfique dans cette maison. Effrayante disait son interlocutrice ? Oui, elle n’aurait pas aimé grandir en un tel lieu. Qu’on put même seulement penser à y élever des enfants était un manque de conscience totale. Ou un manque d’amour. Callista aurait peut-être eu à redire sur sa famille mais au moins on lui avait épargné les tasses mordeuses et les rideaux étrangleurs durant sa jeunesse.
Elle opina du chef pour confirmer la suite des mots de la jeune femme. Même si la médicomage n’était pas certaine du sens à leur accorder."Ces monstres dehors." Parlait-elle des mangemorts, des autres utilisateurs de Magie Noire dont cette maison avait dû être un "reluisant" repère avant de servir de quartier aux membres de l’Ordre ?

*Ne commence pas à vouloir trouver toute la misère du monde encore. Syn a raison, ça porte malheur.*

Repenser à sa sœur avait tout pour l’attrister mais la jeune femme ne lui laissa pas le temps de s‘apitoyer sur ce qu‘on ne pouvait pas changer. Sa grande spécialité. Calli éclata de rire lorsqu’elle lui parla de sa mésaventure avec un tapis au trop plein d’affection indésirable. Il y avait tout de même quelque chose de comique dans le fait de se battre contre la maison elle-même. Car les objets ensorcelés n’épargnaient personne. Evidemment sur certain c’était tout à fait hilarant. Rogue par exemple…

Toujours souriante elle serra la main qu’Alix lui tendait, mais n’eut pas besoin de se présenter car elle était déjà connu de la jeune sorcière qu’elle savait Auror. Un métier dangereux et à haut risque. Depuis que Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom était revenu il était bien rare d’avoir une nuit tranquille à Ste-Mangouste avec tous ces gens qu’il fallait remettre sur pied. Quand ils avaient la chance d’avoir encore des pieds…

-Oui c’est exact, Callista Morden. Heureuse de pouvoir enfin poser un nom sur votre visage, je dois avouée avoir été moins attentive que vous aux noms depuis mon arrivée.

Dit elle avec un sourire d‘excuse. Callista mettait du temps à s’habituer aux choses et retenir le nom d’une trentaine de personne à qui elle n’adressait que le bonjour était un véritable challenge de mémorisation. D’autant plus qu’à ses collègues venait s’ajouter les noms de ses patients, ceux des membres de leur famille, les noms des personnes à qui s’adresser au Ministère etc. Et pour couronner le tout elle n’était pas anglaise et devait porter un anneau de traduction pour être sûre de ne rien manquer de ce qui se dirait.

-C’est vrai que nous sommes un certain nombre et j’espère que nous serons bientôt un nombre certain. L’Ordre ne recrute pas qu’en Angleterre, mais si beaucoup acceptent de risquer leur vie il n’est pas aisé d’accepter le danger que l’on fait courir aux siens. J’ai assez longuement hésité avant de vouloir en savoir plus lorsqu’un membre de l’Ordre a pris contact avec moi. En fait il faut dire que je suis tombée sur lui un peu par hasard. Il est arrivé tellement mal en point à Esculape, un hôpital français où je travaillais avant…Il avait la langue brûlée et je voulais savoir qui il était pour pouvoir prévenir sa famille. Et comme ses mains étaient fracturées…J’aurais pu attendre mais j’ai fouillé dans ses poches pour trouver son nom et une pile de tract est tombée à mes pieds et alors…Enfin je suis entrain de vous raconter ma biographie.

La guérisseuse s’interrompit consciente qu’elle s’était laissée aller à en raconter plus que le nécessaire. Ce n’était pas de biens grands secrets mais elle était si peu bavarde d’ordinaire qu’elle s’étonnait de ses confidences. Et c’était bien ça le problème. Depuis peu elle avait compris qu’elle ne pourrait plus se confier à aucun de ses proches.
Elle regarda pensivement mademoiselle Moth regaillardir une plante sur son déclin. Maintenant son nom lui disait effectivement quelque chose. Elle l’avait vu. Lu dans un des livres de son père: Nobles par nature : une généalogie des sorciers.
Elle avait cru déceler quelque chose un peu plus tôt dans le regard vague de l’auror. Ou peut-être était-elle encore entrain de se tromper, désireuse qu’elle était de trouver un cas comparable au sien.

Callista alla s’appuyer contre une étagère en prenant garde de ne pas toucher les couvertures des livres serrés les un contres les autres. Ses yeux s’étaient assombris et paraissaient éteints sur son visage pâle. Comme s’ils regardaient quelque chose de bien trop loin, une chose qui ne valait plus la peine d’être éclairée par de nouvelles lueurs.

-Ce que je viens de vous dire…Je n’en ai jamais parlé à personne. Je pense que les miens seront plus en sécurité s’ils ne savent rien. Et je doute que cela les intéressent ou qu’ils en comprennent le sens. Peut-être comme vous. Les Moth sont…une famille reconnue ici n’est-ce pas ?

Les sourcils de la guérisseuse s’arquèrent légèrement au dessus de ses yeux. Du peu qu’Alix lui disait sa famille était respectable pourtant la jeune femme se comportait comme si elle avait honte de l‘avouer.

*Une bonne famille ? C’est plutôt une chance !*

Callista aurait aimé pouvoir se montrer si catégorique par rapport à ses proches. Elle n’était pourtant pas manichéenne et savait voir le monde autrement qu’en bichromie. Seulement être sûre de ceux qui partageaient le même nom et le même sang que vous lui semblait faire partie de ces choses normales. Toutes ces choses qu’avaient les autres.
Peut-être était-elle modeste après tout ? Un trait de caractère si peu présent parmi les sorciers de "haute lignée" qu’on aurait pu se demander si ce mot faisait bien partie de leur dictionnaire en tant que qualité. Ou alors miss Moth était prudente. Il est vrai que ce genre de question pouvait prêter à confusion en cette période troublée où la pureté du sang et la renommée de son nom étaient des critères absolus pour sa sécurité. Pour le peu de prix qu’elle attachait à toutes ces choses Callista l’oubliait souvent.

Se faire passer pour l’extrémiste réfrénée parachutée à l’Ordre n’était pas véritablement dans ses intentions du moment…Elle se racla la gorge pour amener un autre sujet de conversation lorsque l’auror pointa soudainement sa baguette sur elle. Callista eut un mouvement de recul malgré l’intimation contraire de la jeune femme qu‘elle dévisagea avec incompréhension. Elle ne pensait pas réellement qu’Alix Moth, membre de l’Ordre du Phénix et Auror était entrain de l’attaquer à l’intérieur même du QG en lui demandant expressément de ne pas bouger pour être sûre de ne pas la rater mais…Tout de même. Malgré des dehors sympathiques elle ne connaissait pas cette jeune femme. Et il y avait des gens capables de réactions tellement imprévisibles ! Sa mère par exemple…

"Aragna Exime !"

Avec une exclamation de dégoût la médicomage rentra la tête dans les épaules et s’éloigna pour de bon de l’étagère. Une araignée énorme…

*On ne pourrait même pas la faire rentrer dans une fiole par le goulot ! Elle est horrible !*

….s’effondra sur le sol avec un petit bruit mate de chose morte. La bestiole noire devait au moins être centenaire pour avoir autant grossi. Ou bien elle avait un régime spécial…Que mangeait-elle ? Avec ses crochets nettement visibles elle devait pouvoir éventrer des souris sans aucun problème ! Un fourmillement de répulsion passa dans l’échine de la jeune femme qui tremblota brièvement et s’éloigna du cadavre de la bestiole.

-Oh merci ! Moi aussi je les ai en horreur ! D’habitude je suis pour les laisser vivre mais quand elles ont cette taille là…D’ailleurs…Où est-ce qu’elle a bien pu traîner pour devenir aussi…hors norme. Je demande à voir la taille de ses toiles !

S’exclama-t-elle en relevant la tête. Effectivement une toile comme une petite serviette de bain s’étendait d’une poutre à une autre. Des fils grisâtres ayant pris la poussière et qui ressortaient étrangement sur le plafond moisi de la bibliothèque. Et dans un coin de cette toile quelque chose s’agitait. Un petit quelque chose qui n’avait pourtant pas l’air d’être comestible.
Les sourcils de Callista se froissèrent en signe de perplexité.

- C’est étrange.

Ne désirant pas attirer à soi un objet dont elle n’était pas sûre, elle raya tout de suite l’Accio qui s’imposait à son esprit. A la place elle tendit sa baguette et prononça un sortilège de Découpe qui sectionna la toile. Et aussi la poutre juste au dessus.

-Oups !

Le petit objet entortillé dans sa toile gluante rebondit sur le parquet et commença à sautiller tout autour de la pièce. Ses bonds se faisaient de plus en plus haut et de plus en vite à tel point qu’utiliser sa baguette en devenait presque impossible si l‘on tenait au mobilier.

-Mais qu’est-ce que c’est ?!

[Désolée pour cette réponse tardive]

Alix sentait bien que Morden tentait de deviner, secrètement, ce qui pouvait l’amener à montrer si peu d’intérêt à sa propre famille. Ce n’était pas qu’elle ne manifestait aucune compassion pour ceux qu’ils l’avaient élevé, seulement, Alix gardait présent ce sentiment de culpabilité.
Elle n’avait jamais avoué à sa famille la vraie raison de sa rupture avec celui qu’elle avait nommé « l’homme de sa vie ». Elle avait seulement mentionné que ça ne collait plus entre eux. Bien évidemment, elle avait menti. Cependant, elle n’avait aucun remord. La honte et la culpabilité la rongeaient, elle ne supporterait pas le regard de ses proches face à une telle révélation.
Bref, revenons-en ici, dans cette bibliothèque. Que pouvait bien être cet objet tombé d’une poutre, en train de faire de tels bonds qu’il était impossible de viser convenablement ce « bidule ». Néanmoins, prendre l’objet à mains nues était encore plus risqué. Elle visa la chose avec sa baguette et lança un « Immobilis », sans succès. Elle regarda la jeune femme et haussa les sourcils. Morden n’osait rien faire tandis que rien n’arrêtait Alix. Elle lança un autre sort permettant de détecter les mauvaises ondes ou des particules de magie noire sur l’objet. Sans succès également.
Etant donné qu’aucun sort ne semblait faire effet sur la « cible », Alix eût une vague hypothèse :

- Peut-être que c’est un objet d’appartenance moldue.

Elle ne laissa pas le temps à Morden de répondre. Elle était convaincue qu’il n’avait aucun pouvoir et n’avait rien du monde magique auquel elle appartenait, et dans lequel elle avait été élevée.
Elle s’approcha de l’objet. C’était une sorte de cadran de montre. Un cadran de la taille d’un couvercle d’un conteneur à poubelles. Ile ne comportait aucun chiffre et n’avait qu’une seule et unique aiguille. Une grosse aiguille d’or. Elle jeta un rapide coup d’œil à Morden et attrapa l’objet. Elle se sentit alors projetée dans les airs, ses yeux se fermèrent instinctivement, puis elle retomba sur ses pieds. Elle était dans une pièce sombre, au sol humide, où elle ne voyait rien.
Un portoloin...

- Lumos !

Elle ne voyait pas plus loin que sa baguette magique mais elle avançait quand même. Elle se cogna plusieurs fois mais ne su pas contre quoi. A tâtons, elle chercha une porte. Elle trouva une poignée et l’actionna. La porte s’ouvrit et un bric à brac dévala soudain. Elle ne prit pas la peine de refermer cette porte et en chercha une autre. Elle enclencha une seconde poignée mais celle-ci se trouva verrouillée.

- Alohomora !

Rien. En poursuivant sa quête d’une autre porte, elle éfleura un bouton qui semblait être un interrupteur. C’est lorsqu’elle appuya dessus qu’elle se rendit compte de l’horreur de la pièce... Des serpents, morts, jonchaient le sol, des crânes et des mains à leurs côtés. Une odeur âcre, une ambiance morbide, mais surtout... Ces portes verrouillées, et plus aucune trace du portoloin...

-Non !

Trop tard. Première règle enseignée par son père alors qu’elle n’était qu’une petite fille qui tenait à peine debout : Ne jamais toucher à un objet dont on ignore la provenance et plus encore quand on ignore la nature même de cet objet. Et récemment les membres de l’Ordre avaient tous eu le droit aux « Vigilance constante ! » d’Alastor Maugrey matin, midi, et soir ainsi qu’en plein milieu de la nuit. La française devait s’avouer être une de ses adeptes excessivement précautionneuse.

Une foule d’hypothèses traversèrent l’esprit de la guérisseuse qui fixait avec de grands yeux l’endroit où se tenait Alix l’instant d’avant. La jeune femme avait disparue. Evanouie. Evaporée. Remplacée par du vide.

Callista sursauta lorsque le cercle de métal retomba sur le parquet et tournoya comme une pièce de monnaie qui ne sait pas encore de quel côté tomber. Finalement l’objet s’immobilisa sans que la médicomage ne fasse un pas. Elle avait les jambes prises dans de la pierre. Miss Moth avait-elle purement et simplement cessé d’exister ou bien avait-elle été désintégrée en une infinité de petites particules microscopiques ? Dans cette maison qui regorgeait de Magie Noire tout était possible et imaginable !
La sorcière jeta un coup d’œil à la porte ouverte. N’était-il pas plus sage d’aller chercher du secours ? Quelqu’un connaissait peut-être l’usage d’un tel objet. Mais Fol Œil n’était pas revenu depuis deux jours et tout ce que comptait le square Grimmaurd comme aide potentielle se résumait à Mondingus Fletcher et M. Black. Ce qui ne laissait qu’une seule option en définitive.

-Monsieur Black !!! Sirius !!! Hé ! Non !

La petite roue métallique avait recommencé à tourbillonner sur elle-même et à s’agiter comme un poison hors de l’eau. Le premier sortilège que lança Callista rebondit sur lui pour atterrir dans une étagère. Les livres chutèrent au sol et l’objet inaugura une nouvelle séance de saut à travers la bibliothèque.

*Accio !*

Le problème de l’aînée des Morden était d’être excessivement douée pour les sortilèges informulés. Sa volonté se projetait rapidement et facilement en raison de son esprit discipliné aussi l’effet fut il immédiat. Avant qu’elle n’ait eu le temps de penser à l’idiotie qu’elle venait de commettre le cadran alla se loger dans sa main à la vitesse d’un cognard et la jeune femme disparue à son tour. Un vent violent agita ses cheveux et l’obligea à se protéger les yeux de son bras. C’était pire qu’un transplanage. Elle en avait horreur lorsqu’elle était enfant. Cette sensation de nombril qui s’étire, de perte d’équilibre…

La guérisseuse heurta le sol, quasiment affalée

…Et l’atterrissage bien sûr. Callista se redressa en serrant sa baguette dans son poing crispé. Depuis la… "cuisante " mésaventure qu’elle avait endurée avec sa soeur, elle était plus rivée à son manche qu’un bulot à son rocher. Indécollable. Plus jamais elle ne se retrouverait désarmée face à quelqu’un. Et en l’occurrence il était heureux qu’elle ne l’ait pas lâché. Car elle n’aurait jamais pu la retrouver parmi tous ces tas d’immondices qui jonchait le sol.

-Oh Merlin ! Où sommes nous ?!

Dégoûtée, la jeune femme se releva précipitamment, ses pieds heurtant des ossements qui avaient tout l’air d’être humain. Mais trop fins pour être ceux d’un adulte. Plus pâle que jamais dans l’obscurité et l‘odeur de pourriture douceâtre qui embaumait l‘endroit, la membre de l’Ordre étouffa un hoquet nerveux et se tourna vers l’Auror, seule personne présente dans cet espèce de caveau. L’humidité était celle d’une cave, un lieu loin de tout et de la lumière du jour…Pourtant, si elle en jugeait par les portes alignées contre le mur, des gens étaient venus ici . Ou y venaient encore. Et certainement pas des ermites pacifistes.

-Nous sommes sous terre on dirait. J’espère qu’il ne s’agit *que* des sous sols du Square Grimmaurd… Qu’est-ce qui a bien pu les tuer pour les mettre ici ?

Demanda-t-elle en contemplant un amalgame de peaux de serpent étrangement nouées entre elles.Elle n’attendait pas vraiment de réponse à sa question à moins qu’Alix ne fut devineresse. Un infime petit bruit de raclement léger contre la pierre se fit entendre. Suivit d’un autre. Et d’un autre. Comme si quelque chose était entrain de faire le tour de la pièce.

*Des rats.*

A espérer. Callista poussa du pied des os jaunis par le temps et embrassa la salle du regard sans trouver une échappatoire.

-Si vous avez essayé un sort de déblocage et que ça n’a pas marché…Sans doute y a-t-il une clé qui ouvre ces portes, mais il y a peu de chance qu‘elle soit ici. Ce qui m’étonne c’est pourquoi les fermer s’il n’y a rien de valeur. Pour empêcher les gens de rentrer et qu’ils tombent sur ça ou pour empêcher quelque chose d’en sortir ?