HJ: J'actualise le sujet qui finalement devient libre faute de réponse

Mathias était sorti de l'infirmerie la veille. Il n'avait finalement raté aucun cours, simplement une partie de son samedi, puisque la sévère Mme Pomfesh avait exigé de lui qu'il reste au moins jusqu'au repas de midi. Même un cours de Divination supplémentaire imaginaire ne parvint pas à la faire changer d'avis. Ainsi le jeune Serdaigle ne put-il rejoindre ses camarades que pour le repas. Il avait beaucoup parlé à William, la veille. Ambre était restée introuvable pour une raison mystérieuse. Finalement, la journée s'était passée sans encombres. Mathias avait profité de son après-midi pour rattraper les quelques devoirs qu'il n'avait pas encore fait, et profiter d'une sortie à Pré-au-Lard bien méritée! Il n'avait pas trouvé William, et, plus curieusement, aucune trace d'Aïlin Bower, le frère de Lynn que Mathias voyait souvent entouré d'autres quatrièmes années. Mais n'ayant pas mis un pied dans la Cabane Hurlante, Mathias n'avait pas fait le rapprochement entre les deux jeunes gens.

En réalité, il avait beaucoup de retard en ce qui concernait l'histoire sombre de la famille Bower. Lynn avait semblé un temps vouloir lui reparler, mais peut-être n'était-ce qu'une envie passagère, car depuis, elle était restée plutôt distante. Alors qu'elle s'était confiée à Clarisse, William et Nervia, Mathias, lui, avait été tenu à l'écart de ce terrible secret qu'il ne soupçonnait même pas. Pas plus qu'on ne pouvait soupçonner sa propre histoire.

Ce dimanche-là, un soleil doux venait réchauffer le gazon du parc. Dans la volière, Mathias attendait avec impatience la lettre qui lui donnerait des nouvelles de sa mère. Vivant en décalage constant avec la vie de sa famille, là-bas en France, le jeune Préfet espérait de tout coeur que, deux jours après avoir reçu la lettre annonçant la maladie de sa mère, de meilleures nouvelles arriveraient.

Penché par une fenêtre de la grande volière, Mathias faisait flotter une plume au-dessus du vide à l'aide de sa baguette magique, par jeu et ennui plus que par désir de travail. Après tout, pour un vieux lascard comme lui, le Wingardium Leviosa était devenu une formalité. Le regard perdu dans le vague, alors que la plume subissait à la fois la force du vent et l'attraction du sortilège, Mathias réfléchissait. Il n'appréhendait pas de mauvaises nouvelles, et restait assez détendu. Tout ce qui importait était d'attendre, peu importe ce qui arriverait.

« Arrête ! Reviens ici ! »

Un projectile improvisé partit en direction d’un gros oiseau au plumage brunâtre et miteux. Le hibou effectua un tour dans les airs, comme un vautour, avant de repartir en direction de la Grande Salle, Timothy sur les talons.
Le jeune Poufsouffle courait après l’irritant oiseau depuis près de 5 minutes, sans que celui-ci ne lui ait laissé tomber le petit paquet qu’il portait entre ses serres.

« Mon paquet, tu vas me le rendre oui ! »

Finalement le hibou rebroussa chemin à mi-parcourt et fila dans les couloirs, battant l’air de ses larges ailes, sans se soucier de l’élève qui s’essoufflait derrière lui. Plusieurs autres étudiants remarquèrent le manège du jeune garçon et de son oiseau, mais aucun ne fit mine de l’aider. Non, la plupart le regardait en riant bêtement. Surtout les filles. Tim serra les dents, heureux que son volatile l’emmène dans des couloirs plus déserts.

En fait, il prenait le chemin de la volière. Et de ses escaliers interminables !

« Pitié, non ! »

Mais une fois encore le hibou ne réagit pas plus et continua son vol tranquille, un Timothy de plus en plus essoufflé comme poursuiveur acharné. Plus d’une fois il pria pour que le hibou n’amorce pas un demi-tour soudain alors qu’il montait toujours plus haut et avec toujours plus de difficulté.

Finalement, la fin de son calvaire arriva et le gros oiseau déplumé se retrouva face à une porte close sans autre possibilité. A moins que ce hibou est la tête tellement dure qu’elle lui permette d’ouvrir les portes, comme les béliers des chevaliers au Moyen-Âge. Le jeune élève tendit un doigt triomphant, courbé par un point de côté et de la sueur perlait sur son front. Tout sourire, il l’essuya d’un revers de son uniforme qui lui tenait abominablement chaud et s’exclama, ravi :

« Haha ! Tu es bloq…»

Le hibou passa par la fenêtre. La bouche de Timothy descendit très bas sur son menton et ses yeux firent de même dans ses orbites. Cet oiseau était horrible ! Dans un pédalage de pieds éffrénés, le Jaune et Noir fonça vers la fenêtre, se pencha, se jeta sur la porte, la poussa, la tira, l’ouvrit et se rua à l’intérieur de la volière en espérant que son volatile de malheur n’ait pas décidé de redescendre.

Son cœur rata un battement quand l’oiseau réapparut soudain par une des toutes petites ouvertures de la volière qui diffusaient de la lumière dans la sombre tour.

« S’il te plait !! Ca suffit ! »

Mais rien à faire avec cet oiseau stupide ! Il traversa la tour, toujours aussi magistralement indifférent, et s’apprêtait à s’échapper par une autre fenêtre où se tenait un garçon que Timy n’avait tout d’abord pas vu en entrant. Le Poufsouffle agita les bras à son attention et s’écria presque paniqué :

« Vite ! Arrête le si tu peux ! »

C’était sa dernière chance. Si le hibou s’en allait, il mourrait sur le plancher d’avoir subi toute cette course pour rien.

HJ: Je suis vraiment désolé pour ce retard, d'autant plus que je passais tous les jours sans avoir la motivation pour répondre. Vraiment pardon, j'espère que tu ne seras pas dégouté du forum pour autant

Mathias baissa les yeux vers le parc, regardant au dessus de sa plume qui subissait toujours l'effet de son sortilège. Plusieurs élèves avaient choisi de passer leur dimanche matin à se réchauffer au soleil, bavardant entre amis, ou même pique-niquant, pour un petit groupe sous le saule au bord du lac. Et ce hibou qui n'arrivait pas...

En fait, un hibou débarqua bien dans la pièce, mais pas par la fenêtre. Plutôt du couloir même... Un peu curieux, tout de même Soudain, un petit de Poufsouffle, si on en croyait son écusson, défonça pratiquement la porte pour entrer à la suite du hibou qui volait vers Mathias. Dans plusieurs gestes désespérés, le garçon fit comprendre au Préfet son désir pressant d'attraper cette bestiole ailée. C'était sans compter sur la rapidité du volatile, qui passa devant Mathias sans que celui-ci n'ait le temps de réagir. Ayant cru apercevoir un paquet entre les serres du hibou, le Serdaigle comprit la raison de l'acharnement du petit Poufsouffle. Laissant tomber la plume qu'il faisait léviter, Mathias pointa sa baguette magique vers le hibou qui était déjà loin de la tour où il se trouvait.

Immobulus!

Le maléfice fusa de la baguette, mais n'atteignit pas sa cible qu'il rata de loin. Il fut suivi par un autre, puis un autre, mais à chaque fois le hibou esquivait le rayon d'énergie tout en continuant à s'éloigner. Enfin, le quatrième essai fut concluant: le maléfice d'Immobilisation toucha le hibou de plein fouet. Celui-ci s'immobilisa un instant dans les airs...avant de tomber dans le vide. Catastrophé, Mathias mit en route ses méninges, cherchant désespérément un moyen de ralentir la chute de l'oiseau qui allait presque s'écraser au sol dans une effusion de sang et de cervelle d'oiseau. Repensant à la plume qu'il avait laissée tomber, le Préfet de Serdaigle tenta dans l'énergie du désespoir un sortilège de Poids-Plume. Il savait que s'il rendait le hibou infiniment léger, sa chute ne lui serait pas fatale. Mais lorsque l'oiseau et le paquet qu'il chargeait touchèrent le sol, il était impossible de vérifier si oui ou non le sortilège avait été efficace à une telle distance et surtout dans de telles conditions. Un peu gêné, Mathias se retourna vers le Poufsouffle qui semblait attendre impatiemment de ses nouvelles.

Je... Je crois que je l'ai raté... dit-il gêné, sans savoir si le jeune garçon connaissait les effets d'une incantation "Poids-Plume!".

On pouvait s'attendre au pire, à savoir la destruction complète du précieux paquet, comme au meilleur, à savoir la conservation du paquet, et la mort dans d'atroces souffrances de son infernal porteur...