La douleur était apparut sur le visage de Kilian, mais Liliana était restée parfaitement insensible à cette dernière d'apparence. Une désagréable sensation de culpabilité tournait en elle, si petite mais tellement agaçante, qu'elle renforça plus encore le rempart de pierre et de glace qu'elle s'était forgé.
Mauvaise jusqu'à la courbe de ses boucles blondes soigneusement coiffées, la vipère en rajouta un petit coup alors que quelques curieux les observaient encore.
- Il faut que je te parle.

"Tiens donc !"

Balança-t-elle sur un ton ironique en levant une main grâcieuse, qu'elle fit tournoyer dans un geste théâtral, mais qui n'avait cependant rien de drôle. Un rictus passa sur ses lèvres alors qu'il parlait à nouveau.
- Je sais que tu ne veux plus rien avoir à faire avec moi mais écoute-moi, au moins !

Les sourcils froncés, Liliana se leva rapidement en claquant d'un coup sec son livre. Une grimace méprisante aux lèvres, elle le poussa à l'aide de son livre, afin de ne pas le toucher.

"Je n'ai rien à écouter, c'est trop tard."

Perdu, Kilian murmura son prénom. Ou plus précisémment, le surnom qu'il lui avait donné, lorsqu'ils s'étaient rencontrés...

"Mais c'est qu'il me rapelle par ce stupide surnom maintenant ! Il croit qu'il va m'attendrir avec ses petits mots doux ridicules ? TU N'AS PAS ENCORE COMPRIT ? JE NE VEUX PLUS QUE TU M'APPROCHE, COMMENT OSES-TU M'ADRESSER LA PAROLE ? JE TE DESTESTE, FOU MOI LA PAIX !"

Le silence tomba net sur la salle commune, et tous les regards étaient posés sur eux, mais elle s'en fichait royalement. Son regard emplit de colère et de douleur était rivé dans celui de Kilian, vers lequel elle s'était penché durant son discours, comme un tigre prêt à bondir sur sa proie. Mais au lieu d'avoir une autre parole blessante, elle balança son livre, qui frola le visage de Kilian. Un première année trop curieux se l'était prit en plein dans les dents et s'était mit à pleurer sous le coup de la douleur, mais elle ne jeta même pas un regard à la victime de sa fureur, alors qu'elle partait déjà à grand pas. La statue se replaça d'un claquement sec derrière elle.

Liliana fit quelques pas dans les couloirs des cachots, les larmes aux yeux et le coeur battant. Si ses premières paroles avaient été calmes et froides comme elle l'avait prévu, sa peine avait jaillit de son coeur au moment où elle s'y attendait le moins, pour l'envahir de rancoeur et de fureur. Ses mains tremblaient.
Pourtant, sa rage ne dura pas. Au bout de quelques pas, elle avait finit par se laisser aller contre un mur pour éclater en sanglots, la tête dans ses bras posés contre la pierre froide. Elle l'aimait, il l'avait rejeté et maintenant, au lieu de l'écouter, d'essayer de renouer, elle l'avait renvoyé de la pire façon qu'il soit. "Je te déteste", non, elle ne le détestait pas, mais elle souffrait tellement ! Elle ne voulait pas que ses émotions empirent, elle devait faire une croix sur ce qu'il s'était passé entre eux. Ca n'avait été que l'ébauche d'un rêve, interromput par le réveil de la réalité. Elle était seule, elle l'avait toujours été.

Sa réaction fut encore plus brutale qu'il ne se l'était imaginé. Elle se leva et ferma brusquement son livre, s'en servant pour repousser la jeune garçon qui recula sous les coups de la jolie vipère. Elle se mit soudain à crier ce qui le laissa sans voix. Il ne s'attendait pas à de tels éclats après la façon froide dont elle l'avait reçu.

"JE TE DETESTE, FOU MOI LA PAIX"

*Non...*

La violence de ces mots le figea sur place de souffrance. Le silence s'était fait autour d'eux, rendant la situation encore plus dramatique.

Le livre frôla son visage sans qu'il ne bouge d'un milimètre. Il ne pouvait détourner son regard d'elle. Hors d'elle, elle n'ajouta pas une parole de plus et partit à grand pas en direction de la sortie:

"Lily, non ! Attends !"

Mais déjà elle disparaissait de l'autre côté de la statue.

Kilian n'arrivait pas à croire ce qu'elle avait dit... Pourtant ce n'était pas vraiment une surprise... comment aurait-il pu en être autrement...?

Mais malgré ça, malgré le fait qu'elle ait faillit le tuer en lui lançant son livre au visage, alors qu'elle venait de lui cracher sa haine, il ne pouvait pas croire que tout était finit... c'était impossible...

Il resta là, immobile, à fixer l'endroit où elle se trouvait quelques secondes auparavant et secoua la tête.

Cette colère qui émanait d'elle, cette fierté dont elle se drapait pour ne pas souffrir et qui la rendait si belle... c'était peut-être la preuve que tout n'était pas perdu... Si elle le haïssait, cela signifiait au moins qu'il comptait toujours à ses yeux... il pouvait supporter ça... l'indifférence aurait été mille fois pire...

*Mais qu'est-ce que tu attends ? Une invitation ? Cours lui après !*

Il ne jeta pas même un regard au première année qui s'était prit le livre à sa place et sortit en courant, se demandant déjà par où elle était partie...

Il n'eut pas besoin de se poser la question plus longtemps. Elle était là, quelques mètres plus loin, tournée vers le mur, la tête dans ses bras posés contre le mur, en pleurs...

Cette vision lui brisa le coeur... c'était encore à cause de lui qu'elle pleurait... que pouvait-il dire ou faire pour apaiser sa tristesse...?

Il s'avança tout doucement, hésitant, les battements de son coeur affolé raisonnant à ses oreilles comme un troupeau d'hyppogriffe.

"Moi, je ne te déteste pas..." murmura-t-il maladroitement.

C'était même tout le contraire...

"C'est pour ça que je ne peux pas te "foutre la paix"... c'est pour ça que j'ai besoin que tu m'écoutes... tu as le droit de m'en vouloir... mais tu dois me laisser t'expliquer...."

Il se rapprocha encore, jusqu'à être juste derrière elle:

"Laisse-moi une chance..."

Il inspira profondément, et se lança:

"Je regrette... tu ne peux pas imaginer à quel point je m'en veux... mais quand je suis comme ça... je ne me contrôle plus... je... je ne suis plus moi-même pendant.. ces crises... "

Elle ne pouvait pas imaginer à quel point il lui était difficile de lui dire ça...

Il sentit ses yeux le brûler et sa gorge se serrer:

"Je n'ai jamais voulu te blesser... je sais que tu voulais simplement m'aider... mais... être si proche de quelqu'un me fait peur... être si proche de "toi", me fait peur... je suis terrorisé à l'idée que je pourrais te faire du mal sans le vouloir... sans pouvoir m'en empêcher..."

Il franchit les derniers centimètres qui les séparaient et se colla contre elle,, passant timidement ses bras autour de sa taille avant de chuchoter d'une voix rauque:

"Mais surtout... j'ai peur... que tu m'abandonnes...."

Il n'avait jamais avoué cette peur à quiconque avant aujourd'hui... il était totalement vulnérable à présent...

"J'ai honte de ce que je suis, Lily... et je ne veux pas que... que toi aussi... je supporterais pas de te perdre... je supporterais pas de voir dans tes yeux la même chose que dans les leurs..."

C'était pour cela qu'il s'était refusé à lui en parler... parce que l'opinion qu'elle avait de lui était la seule qui comptait...

Sa voix se brisa, l'émotion lui coupant le souffle. Il secoua la tête, incapable de continuer. Il lui fallait quelques secondes de répit avant de poursuivre sa confession...

Il pressa sa joue contre ses cheveux, esperant qu'elle ne le rejeterait pas une nouvelle fois. Il avait tant besoin d'elle...

Liliana tentait desesperement de faire fuir Kilian mais ce dernier avait prit sa décision et aucune de ses paroles n'aurait pu le faire changer d'avis. Il insista, continuant à parler en sachant pertinemment qu'elle l'entendrait même si elle ne le voulait pas.

Sanglotante, tremblante, elle se laissa néanmoins faire lorsqu'il l'enlaça et cette petite victoire l'encouragea à poursuivre.

Elle ne le repoussa pas non plus lorsqu'il enfouit son visage dans ses cheveux mais alors qu'il pensait être sur la bonne voie, elle changea soudainement de comportement, se retournant pour le repousser avec violence.

"Je ne peux pas... Je ne peux pas..."

Il la dévisagea, son regard inquiet planté dans ses yeux bleus rougis par les larmes.

Pendant une seconde, une seconde interminable, il crut qu'elle ne pourrait pas lui pardonner... que c'était ce qu'elle était en train de lui dire... qu'elle ne voulait plus de lui, qu'il n'y avait plus aucun espoir pour eux...

Pendant ce moment si court et qui lui parut durer une éternité, il crut que son coeur allait exploser tant il battait à rythme effrené. Mais ça n'avait pas d'importance... Il pouvait bien exploser puisqu'elle allait lui briser...

Mais les mots qu'il attendait avec une impatience morbide n'arrivèrent jamais... Au lieu de ça, elle se jeta dans ses bras, le plaquant contre le mur. Puis elle prit son visage entre ses mains et l'embrassa avec une passion insoupçonnée. Il ne répondit pas tout de suite à son étreinte, trop surpris pour pouvoir penser librement. Mais ses instincts reprirent le dessus et posant ses mains sur ses hanches, il approfondit leur baiser, dévorant ses lèvres avec une ferveur innatendue... Le baiser dura de longues secondes, leur faisant tout oublier, Kilian resserant machinalement sa prise autour de la taille de sa petite amie.

Quand elle se détacha de lui, il retint difficilement un gémissement d'impuissance face au manque qu'elle venait de provoquer en s'éloignant.

"Lily..." Souffla-t-il.

*Tu me rends fou...*

Il ferma les yeux alors qu'elle posait sa tête contre son torse, essayant de reprendre sa respiration.

Puis l'explication de ces quelques mots arriva enfin. Il ne comprit pas tout de suite, encore perdu dans la brume que ce baiser avait fait naître dans son cerveau. Il se secoua mentalement et reporta son attention sur les mots qu'elle prononçait plutôt au fait qu'elle était blottie tout contre lui. Il était un imbécile... ça oui...

Il acquiesça et se rendant compte qu'elle ne pouvait pas le voir, il murmura à la fois penaud et amusé:

"Je sais..."

Mais là était la bonne nouvelle... Il laissa échapper un soupir de soulagement et sourit légèrement. Malgré sa stupidité, elle ne pouvait pas le détester...

Elle avait toujours des sentiments pour lui... Cette simple révélation alléga le poid qui pesait sur les épaules du brun. Néanmoins, les larmes qui s'étaient taries un peu plus tôt rejaillirent des jolies océans de la blondinette et alors qu'elle s'accrochait à lui comme si sa vie en dépendant, Kilian passa une main dans ses douces boucles blondes, les caressant doucement pour essayer de l'apaiser et murmura:

"Ne pleure pas... Si tu savais comme je suis désolé... plus jamais... plus jamais je te le jure..."

Ce fut elle soudain, qui lui avoua ses peurs. Et à cet instant, il se sentit plus proche d'elle qu'il ne l'avait jamais été, ses propres yeux s'embuèrent et son estomac se tordit de douleur alors qu'il la serrait plus fort encore:

"Je ne te repousserai plus...plus jamais... Tu es la seule, Lily... la seule qui a de l'importance à mes yeux..."

Aussi soudainement qu'elle s'était jetée dans ses bras, elle s'éloigna de lui, un air déterminé dans les yeux pour bien lui faire comprendre qu'elle lui en voulait toujours.

Pire que ça, elle n'hésitait pas à dire qu'il lui avait brisé le coeur...

Elle n'imaginait pas combien il souffrait d'être responsable de cela...

Il fit un pas en avant, la main tendue vers elle:

"Pardonne-moi..." Murmura-t-il en caressant sa joue. "J'ai jamais voulu ça... Je ferai n'importe quoi pour que tu me laisses une chance de réparer mes conneries..."

Il baissa les yeux, coupable, cherchant quoi dire pour sa défense. Il ne pouvait pas être certain qu'il ne recommencerait jamais... et c'est ça qui l'inquiétait...

"Je te jure que je ferai tout pour ne plus jamais que ça arrive...j'ai besoin de toi, Lily..."

Essayant de reprendre contenance, il ferma les yeux et n'hésita qu'une seconde avant d'avouer:

"Je n'ai jamais été si proche de quelqu'un que de toi.... Je... je connais pas mes parents, je n'ai pas d'attaches... je fais des erreurs parce que c'est nouveau pour moi, tout ça.... J'ai été... balloté de foyers moldus en foyers moldus, je ne savais pas qu'on pouvait se sentir si bien avec quelqu'un avant de te rencontrer... Si je suis maladroit, cassant ou idiot ce n'est pas volontaire..."

Il n'osait toujours pas la regarder, se concentrant sur ce qu'il voulait dire pour essayer de ne rien oublier, pour être sûr d'avoir le courage de terminer...

"J'ai tellement besoin de ton approbation... Te dire que je n'ai pas de racines et que ca me ronge depuis si longtemps, c'est... c'était trop dur... parce que... jusqu'ici, je n'ai jamais pu faire confiance aux autres.... Te parler de moi... c'est... c'est accepter que tu vois mes faiblesses... accepter que tu me vois comme je suis... et j'ai tellement peur que tu n'aimes pas ce que tu vois..."

Il recula encore jusqu'à ce que son dos heurte à nouveau la pierre dur et froide. Il soupira, incapable d'affronter son regard...

"Je ne te mérite pas, Lily... Je ne mérite rien d'autre que ça..." Chuchota-t-il en montrant ses poings dont les plaies étaient à peine refermées.

Les mains de Kilian s'accrochèrent à sa taille, froissant entre ses doigts sont chemisier. Il l'attira un peu plus fort contre lui alors qu'elle laissait glisser ses doigts dans ses cheveux et laissait à Kilian la permission de dévorer ses lèvres avec une passion qui la faisait frémir. Le coeur battant, elle finit par se retirer de ses lèvres humides pour enfouir son visage contre la cape de son petit ami.
Et elle lui dit, d'une voix encore saccadée, tremblante, ce qu'elle ressentait, qu'elle ne pouvait pas empêcher à ses sentiments de prendre le dessus. Ses larmes reprirent de plus belle, et elle retint le fond de ses sentiments, pour lui parler de sa peur. Elle se sentait si proche de lui, en disant tout cela, mais à la fois si vulnérable...
Il glissa une main apaisante dans ses cheveux tandis qu'elle se cramponnait à lui, pour lui demander de ne plus pleurer, de lui expliquer qu'il regrettait, qu'il n'avait jamais voulut lui faire de mal. Mais lorsqu'il lui dit qu'elle était la seule qui comptait pour lui, elle s'était détaché de lui et avait reculé de quelques pas afin de reprendre contenance.
Là, elle lui expliqua qu'elle lui en voulait toujours, pour lui avoir fait mal comme il lui avait fait mal, pour avoir mis au supplice son petit coeur en mal d'affection.
Alors, doucement il s'approcha, la main tendue vers sa joue. Liliana jeta un regard à sa main et fit mine de l'éviter, de façon si peu instinctive que ce petit mouvement de recul ne lui permit que de se faire caresser la joue. Elle le regarda droit dans les yeux, tandis qu'il lui expliquait qu'il ferait n'importe quoi pour qu'elle le laisse réparer ce qu'il avait fait.
"....j'ai besoin de toi, Lily..."
*Moi aussi, si tu savais...*
Kilian avait baissé les yeux. C'était à son tour de surprendre Liliana par ses paroles, et ce qui suivit laissa Liliana abasourdie. Sans un mot ni un mouvement, elle l'écouta sans l'interrompre. Jamais elle n'aurait imaginé cela... Pourquoi ne lui avait-il rien dit plus tôt ? Cela aurait évité qu'ils se fassent souffrir l'un et l'autre... Mais au fond, elle comprenait qu'il n'ait pas put, elle acceptait son excuse.
"...et j'ai tellement peur que tu n'aimes pas ce que tu vois..."

"Kilian..."

Souffla-t-elle, une main sur la bouche tandis qu'il allait se coller contre le mur. Elle ne savait plus quoi dire, plus quoi faire devant cette confession, mais il reprit de toute façon la parole en lui montrant sa main blessée.
"Je ne te mérite pas, Lily... Je ne mérite rien d'autre que ça..."

"Non Kilian, non !"

A nouveau, elle s'approcha de lui pour prendre sa main entre les siennes. Son regard encore rouge de ses pleurs se planta dans le sien, mais malgré leur fatigue ils brillaient d'une lueur déterminée et compréhensive.

"Ce n'est pas vrai. Si tu ne me méritais pas, tu n'aurais même pas eu l'occasion de me revoir, ni même de m'avoir comme cavalière au bal. Je ne suis peut-être pas une intellectuelle hors pair, mais je ne suis pas assez bête pour..."

Liliana se stoppa dans sa phrase, ses iris bleues plantées dans celles noisette de Kilian. Elle hésita, chercha ses mots, puis finit par baisser les yeux.

"Au fond, je suis sûre que tu le sais très bien... Tu ne mérites pas le mal que tu t'infliges..."

Finit-elle par ajouter d'une petite voix.

"Tu aurais dû me dire tout ça avant... Ca aurait évité que l'on se fasse du mal... Tu aurais dû me dire tout cela dans d'autres circonstances... pas parce que tu y est obligé... Mais je... je comprend. Je comprend que ça a du être difficile de me dire tout ça."

Doucement, elle se glissa dans ses bras pour reposer sa tête contre son épaule. Elle quitta ses mains égratinées pour passer ses bras autour de sa taille et le serrer tout contre lui, pleine de tendresse.

"Tu sais... Moi non plus je n'ai personne, au fond... Tu dois croire que je suis une fille de bonne famille riche et gatée, mais moi non plus, je ne connais pas vraiment mes parents... Ce sont des gouvernantes qui m'ont élevées, je ne les voit qu'aux repas et que lorsqu'ils daignent prendre un peu de vacances..."

La petite blonde poussa un soupir et ferma les yeux.

"Au fond, je ne sais même pas si je compte vraiment pour eux... Alors... Je ne veux pas... Tu comprend, je ne veux pas être repoussée par toi... Je ne t'aurais jamais dédaigné si tu m'avais expliqué, j'aurais comprit..."

Oui, elle aurait comprit. Elle n'avait pas peur de la noirceur de son petit ami. Ce dont elle avait peur, c'est qu'il finisse par la délaisser, par l'abandonner ou par adopter un comportement tel qu'à a tour d'astronomie. Refuser de lui dire ce qu'il ressentait, l'exclure alors qu'elle avait fait l'effort de se confier à lui...

"Kilian"

Il n'aimait pas la façon dont son nom résonnait à ses oreilles. Ce ton inquiet, effrayé et à présent, attristé, qu'elle utilisait.

Alors qu'il lui montrait ses poings, elle se rapprocha de lui et les prit dans ses mains.

Elle le conjura de la croire quand elle disait qu'il la méritait. S'il y avait une chose qu'il pouvait croire c'est qu'elle ne laisserait pas approcher ceux qu'elle considérait comme indigne d'elle. Mais savait-elle vraiment ce qui était bon pour elle ? Ne réalisait-elle pas qu'elle était une déesse et qu'elle méritait bien mieux qu'un minable comme lui...?

"Je ne sais pas ce que je vaux... ni ce que je mérite..."

Néanmoins, un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'elle se blotissait à nouveau dans ses bras. Elle déclara qu'il aurait du lui en parler avant, que cela aurait évité qu'ils se fassent mutuellement du mal.

"Je suis désolé... je n'y arrivais pas... faire confiance à quelqu'un c'est nouveau pour moi..."

Et si jamais elle venait à le trahir, il ne s'en remettrait jamais...

"Je te promets de faire des efforts..." Sourit-il.

Puis, ce fut à elle de lui faire des confidences, comme si en se libérant de son fardeau, il avait déclenché quelque chose de nouveau entre eux, de plus fort... de plus vrai...

C'est vrai que la toute première fois qu'ils s'étaient rencontrés, il l'avait prise pour une enfant gatée capricieuse, mais il avait très vite compris qu'elle cachait autre chose, que ce n'était qu'une façade...

"Tu comprends, je ne veux pas être repoussée par toi... Je ne t'aurais jamais dédaigné si tu m'avais expliqué, j'aurais comprit..."

"Je le sais maintenant... "

Il la serra plus fort contre lui et murmura:

"Je ne te repousserai pas... plus jamais... mais si je fais encore quelques maladresses.. sois indulgente... d'accord ?"

Il posa ses lèvres sur les siennes en un chaste et tendre baiser. Puis, il se mit à jouer avec l'une des jolies boucles blondes qui encadrait le tout aussi joli visage de la vipère. Sa vipère...

"Tu es merveilleuse..."

Il ferma les yeux, profitant de cette sensation de bien-être dont il voulait profiter au maximum après avoir tant souffert depuis quelques temps...

"Je ne sais pas ce que je vaux... ni ce que je mérite..."

"Alors tu ne peux pas dire que tu ne me mérite pas..."

Souffla Liliana avant de se blottir contre lui, et de lui confier ce que jamais elle n'avait dit tout haut. Kilian la serra contre lui, tout en lui demandant d'être indulgente, la prochaine fois. Elle ne put s'empêcher de sourire, puis de relever la tête vers lui. A ce moment même, il se pencha sur ses lèvres et la petite vipère ne put que rester muette quelques secondes, ses yeux plantés dans ceux de Kilian.

"Je le serais, si tu ne recommences pas comme la dernière fois... Et si tu es indulgent avec moi aussi !"

Lui répondit-elle en lui faisant un petit clin d'oeil, alors qu'il se mettait à jouer avec ses cheveux blonds.
Il lui chuchota qu'elle était merveilleuse, et elle lui répondit par un sourire. Alors qu'il fermait les yeux cependant, d'autres pensées se mirent à la tirailler. Elle l'observa quelques instants, pensive. Son regard le scrutait, comme si elle s'apprêtait à dire quelque chose, mais qu'elle hésitait à ouvrir la bouche.
Finalement, elle se décida.

"Mais... Où tu... Où tu passes tes étés ? Tu as encore un foyer ?"

Elle se garda d'ajouter qu'il devait sûrement s'ennuyer si c'était le cas. Elle qui passait ses vacances dans une superbe maison, ou en France, elle ne s'imaginait pas deux mois gardée par des moldus.

"Et moi qui me plaint quand on ne va pas à Paris."

Murmura-t-elle avec un petit sourire gentiment amusé. Elle le regarda un instant, avant de reprendre un air sérieux, et qui avait quelque chose de timide, d'hésitant.

"Si tu veux... Tu n'es pas obligé bien sûr, mais je pourrais t'y emmener, si tu as envie de changer d'air..."

Sa voix n'avait été qu'un murmure, mais la proposition était bien là. Elle eut un rapide sourire à l'égard de Kilian, avant de desserer un peu sa cravate qui gênait sa gorge encore un peu faible.
Elle savait pertinemment que ses parents ne verraient aucune objection, préfèrant toujours la voir en compagnie d'un camarade d'école plutôt que de l'avoir dans leur pattes alors qu'ils désiraient manger dans les restaurants plus ou moins huppés de la Capitale française.

"Je te dis cela car nous y allons presque à chaque été. Mon père est originaire de France."

Citation :

"Alors tu ne peux pas dire que tu ne me mérite pas..."

Il sourit, d’un air à la fois amusé et désabusé. Elle n’avait pas tort… elle avait même plutôt raison… il ne pouvait rien dire contre ça…

En la serrant contre lui, il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui livre, elle aussi, ses secrets. Pourtant elle le fit et ces révélations lui firent du bien.

"Je ne recommencerai pas…" souffla-t-il dans ses cheveux. "Et je serai… aussi compréhensif que tu pourras l’être envers moi…et plus encore…"

Elle se laissa aller contre lui quelques instants et finit par relever la tête, un air inquiet barrant son front. Il fronça les sourcils et elle finit par s’expliquer. Elle s’inquiétait pour lui…

Un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres, presque fier.

…pour lui…

*Héhéhé, elle s’inquiète…*

Elle avait l’air particulièrement mal à l’aise et cela l’ému plus qu’il ne l’aurait pensé.

*Pour moi…*

Il s’empressa de la rassurer :

"T’inquiète pas… je retourne au foyer où j’ai grandi… C’est…"

*Franchement l’horreur !*

"… pas facile d’être loin du monde sorcier… mais… j’ai survécu, tu vois…je suis là…"

Elle lui jeta un regard désolé avec un sourire amusé.

Citation :

"Et moi qui me plaint quand on ne va pas à Paris."

Il se mit à rire et leva les yeux au ciel :

"Toi et moi on vit pas sur la même planète !"

C’était dit sans animosité aucune et il lui caressa la joue alors qu’elle reprenait son sérieux. Il stoppa net son geste en entendant sa proposition suivante, à peine murmurée.

"Qu…Quoi ? Tu es sérieuse ?"

Elle desserra sa cravate, comme si elle manquait d’air et lui sourit rapidement, comme si elle était gênée par sa suggestion.

"Ho… mais… tu n’es pas obligée…"

Elle précisa que ce n’était pas un problème car ils y allaient souvent, son père étant originaire de France.

"Paris…" dit-il songeur. "Ça doit être fantastique… et terriblement romantique…" souffla-t-il avec un sourire dans la nuque de la blondinette.

Il haussa les épaules, à son tour légèrement embarrassé :

"Je veux pas que tu me prennes en pitié, Lily… Je peux survivre à un autre été dans ce foyer moldu… "

*Même si je préfèrerais mille fois le passer avec toi…*

"Tu ne me dois rien… et surtout pas de me supporter pendant tout ce temps… ça risquerait de tout gâcher entre nous, je suis insupportable à temps plein !" Dit-il, malicieux.

Il l’embrassa aux coins des lèvres et ajouta, de peur de la vexer :

"Mais ça serait merveilleux… "

Le sourire malicieux qu'arbora Kilian rassura la petite blonde. Ses questions ne le gênait pas, au moins, même si elle ne comprenait pas la raison de son amusement.
Il la rassura aussitôt, cependant, lui expliquant qu'à la fin de l'année, il retournerait là où il avait grandit, et qu'il avait bien survécut l'année précèdente. Elle sourit, amusée, puis prit à la dérision le fait qu'elle se plaignait quand elle ne se rendait pas à Paris. Kilian se mit à rire, tout en lui disant qu'ils n'étaient pas originaires de la même planète, et cette remarque amusa la jeune fille. Son petit rire court et cristallin s'éleva, et elle se dressa sur la pointe des pieds pour l'embrasser sur la joue, complice.

"C'est bien vrai !"

Ajouta-t-elle en souriant.
Le garçon lui caressa la joue, au moment où elle reprenait son sérieux, pour lui proposer de l'accompagner la prochaine fois, s'il voulait bien.
Malgré elle, elle eut vite fait de regretter d'avoir demandé cela, de peur qu'il ne refuse, mais c'était déjà trop tard, les mots étaient sortis d'entre ses lèvres.
Elle dessera sa cravate, gênée, alors que Kilian s'étonnait de sa proposition, lui disant qu'elle n'était pas obligée.

"Je le sais que je ne suis pas obligée, grand bêtat..."

Marmonna-t-elle très doucement, avant de préciser à son petit ami que son père était originaire de France.

"Paris… Ça doit être fantastique… et terriblement romantique…"
Liliana ne put s'empêcher de rire à cette remarque soufflée dans son cou. Quand elle ouvrit la bouche, elle lui répondit à sa façon, au creux de son oreille.

"Oui... C'est pour cela que mes parents préfèrent me laisser livrée à moi même pendant qu'ils se font plaisir dans leurs restaurants préférés..."

Il ajouta qu'il ne voulait pas qu'elle le prenne en pitié, et Liliana ne put s'empêcher de claquer de la langue, contrariée. C'était bien la dernière chose à laquelle elle pensait alors qu'elle lui avait demandé cela.
Il ajouta qu'il ne voulait pas tout gacher entre eux, car il se révèlait insupportable à temps plein, avec un petit sourire malicieux qui agaça Liliana autant qu'il la faisait fondre.

"Tu ne peux pas l'être autant que moi, ça n'est pas possible !"

Répondit la vipère en relevant le menton et en utilisant un ton hautain qui ne lui allait que trop bien lorsqu'elle arborait une telle mine. Mais cette façade de petite fille gatée disparut bien vite, quand Kilian ajouta que se serait cependant merveilleux.

"C'est bien pour cela que je te le propose, et pas parce que j'ai pitié."

Répondit-elle, cette fois sérieuse. Elle le regarda quelques longues secondes, et finit par sourire.

"Et puis... Ne crois pas que c'est parce que je suis sous ton charme et que je ne peux pas me passer de ta présence... C'est juste par soucis pour ta culture générale !"

Elle s'éloigna de lui l'air malicieux et alla s'installer de l'autre côté du couloir, face à lui, croisa les bras et les jambes avec l'élégance d'une jeune fille éduquée, puis ricana et lui adressa un petit clin d'oeil, heureuse de reprendre une attitude normale.

"Tu comprend donc que je ne me vexerais pas si tu refuses... D'ailleurs, ça m'importe peu..."

Mentit-elle en relevant le menton, un petit sourire en coin illuminant cependant son teint de porcelaine. Elle resta sans bouger rien d'autre que sa jambe repliée contre l'autre, la laissant se balancer tranquillement alors qu'elle regardait le plafond. Elle se retenait de rire de son propre comportement, maintenant qu'elle se sentait mieux et que les traces de ses larmes avaient disparues, de sa voix au moins. Reposant ses yeux d'un bleu étincelant sur le jeune homme, elle ajouta en un murmure :

"Mais tu peux aussi accepter... Tu auras peut-être l'occasion de te faire complètement pardonner, comme ça..."

Kilian était sincèrement surpris de sa requête. Il avait vraiment du mal à croire qu’elle veuille passer tout son été avec lui. En même temps, d’après ce qu’elle lui disait, elle était souvent seule et s’ennuyait profondément pendant ses vacances, il serait sûrement une bonne distraction, à n’en pas douter…

Alors qu’il la prévenait qu’un séjour prolongé en sa compagnie risquait de ruiner leur relation, elle lui fit remarquer qu’il ne pouvait pas l’être plus qu’elle avec un air hautain tout à fait charmant.

"Tu marques un point", dit-il, taquin.

Quand il lui fit remarquer que ça devait être merveilleux, elle argua que c’était la raison pour laquelle elle lui proposait, et pas pour une quelconque question de pitié. Il sourit, amusé et son sourire s’élargit encore alors qu’elle disait :

"Et puis... Ne crois pas que c'est parce que je suis sous ton charme et que je ne peux pas me passer de ta présence... C'est juste par soucis pour ta culture générale !"

Bah voyons…

Un sourire malicieux, quelque peu goguenard s’afficha sur son visage alors qu’elle fuyait de l’autre côté du couloir, prenant son allure la plus distinguée. Après un petit rire et un clin d’œil, elle reprit qu’elle ne serait donc absolument pas vexée s’il refusait… avant d’ajouter qu’accepter serait un bon moyen de se faire pardonner.

Il la regarda, faussement choqué :

"Mais c’est du chantage !"

Il se rapprocha d’elle, passant ses bras autour de sa taille :

"Je crois que je vais venir… déclara-t-il, songeur. Sinon je risque encore de ne pas avoir de nouvelles de toi de l’été… "

Riant,il l’embrassa au coin des lèvres pour l’empêcher de protester et ajouta :

"Et puis maintenant que je sais que tu es sous mon charme et que tu ne peux pas te passer de ma présence… je m’en voudrais de t’en priver…"

Il éclata de rire devant sa réaction et l’embrassa une nouvelle fois malgré le fait qu’elle se débatte, sans trop de conviction tout de même.

"C’est toi qui l’as cherché, Lily Jolie !"

Il recula à son tour et regarda un couple de Serpent passer en lui jetant un regard noir avant de rentrer dans la salle commune.

"Au fait, tu vas au bal ? Demanda-t-il innocemment. Tu as déjà choisi un cavalier ?"

Il retint un sourire et ajouta, l’air de rien :

"Moi j’hésite encore… y’a cette fille, Pénombre Craft qui semble s’intéresser à moi… Elle est canon et elle a une sacrée réputation…"

Il hasarda un regard vers sa petite amie et attendit sa réaction, un sourire en coin. Il adorait la taquiner.

Kilian avait quelque peu oublié qu'à trop plaisanter on pouvait se prendre de mauvais retours de batons.

Surtout quand son 'adversaire' était sa petite amie et que cette petite amie n'était autre que Liliana Vanloock alias Lily Jolie ou encore -et cela lui allait tout aussi bien, voir encore mieux- la tigresse...

La vipère tigrée, donc, même si elle avait plutôt bien réagit à ses bêtises précédentes, sembla ne pas prendre d'un très bon goût que Kilian envisage, même théoriquement, d'accompagner une autre au bal. Du moins, c'est ce qu'il comprit à la lueur dans son regard.

*Houlàààà.... alerte... alerte... t'es dans une bouse de dragon géante, mon petit Ki'...*

Alors qu'il s'apprêtait à essuyer son courroux elle prit son air le plus détaché et déclara qu'effectivement on lui avait déjà demandé.

Le sourire de Kilian disparut en même temps que toute trace de couleur de son visage. Il la dévisagea alors que pire encore, elle insinuait retrouver un garçon plus âgé pour...

Pendant une seconde, qui lui sembla durer une éternité, il imagina la scène et pâlit encore davantage si c'était possible.

Il est probable que si la dite scène s'était effectivement déroulée sous ses yeux, le vil profiteur aurait été réduit en bouillie par la colère du -en apparence- si innocent Kilian....

Heureusement pour lui, comme pour Lily et son hypothétique cavalier, il se contenta de serrer les dents et de se dire que finalement, il ne trouvait plus cela drôle du tout...

Il grimaça et se força à utiliser une voix calme, la plus neutre possible:

"Je ne l'ai pas volé..."

Elle lui lança un regard tout à fait explicite : elle était entièrement d'accord avec lui et il méritait amplement cette petite vengeance...

Elle finit par éclater de rire et il lui rendit une mine boudeuse... L'imaginer avec un autre était tout sauf amusant... mais il avait commencé, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui...

Préférant ne pas répliquer de peur d'envenimer les choses et de provoquer une dispute -alors qu'ils venaient juste de se réconcilier- il se contenta de lever les yeux aux ciel devant la remarque mesquine de la blondinette sur Pénombre.

Il était vrai qu'on pouvait difficilement faire plus différentes... ne serait-ce que physiquement, elles étaient l'exacte opposée l'une de l'autre... mais elles étaient toutes deux ravissantes, à leur manière... Quoi qu'il en soit, cela avait peu d'importance, c'était sa Lily Jolie et Kilian n'était pas du genre à batifoler.

Doucement, il prit la main de la vert et argent dans la sienne et se sentit tout à coup terriblement intimidé.

Cela avait bizarrement été beaucoup plus facile la première fois... cela lui semblait si loin à présent...

Il se sentait timide, gauche et il était persuadé qu'à l'instant même où il ouvrirait la bouche, il se mettrait à bredouiller les pires inepties.

Il inspira profondément et passa sa main libre dans ses cheveux, comme pour se donner contenance et trouver le courage de se mettre à parler:

"J'aimerais que tu viennes au bal avec moi... non... je veux... enfin... je voudrais... ajouta-t-il avec un sourire penaud absolument craquant. Toi et personne d'autre... Est-ce que tu me feras ce plaisir, même si je suis le plus grand des idiots et que je ne mérite pas une fille *aussi extraordinaire que toi* comme toi ? "

Après s'être encore un peu jouée de lui, Liliana finit par éclater de rire et mit fin aux hostilités en acceptant -non sans confirmer qu'il était un idiot- sa demande en mariage.

Elle y mit néanmoins une condition et le conjura de ne pas la laisser s'enfuir si jamais un accident semblable à celui de l'année précédente arrivait.

Un petit sourire en coin se dessina sur ses lèvres:

"En tout cas j'essairai... mais je ne peux rien te promettre... je suis pas certain que tu te rendes compte à quel point tu peux être redoutable quand tu es en colère !" Dit-il en riant.

Elle lui avoua alors qu'elle n'avait pas vraiment eu l'intention d'y aller.

"Vraiment ?" S'étonna-t-il. "Tu penses encore à ta mère...?"

Il avait prit un ton doux et prévenant, sachant combien elle s'était sentie coupable après ce qui était arrivé.

"Tu vas enfin les revoir... vous allez peut-être pouvoir parler pour une fois... ca vous fera du bien..."

Il avait du mal à évoquer la famille de Liliana sans penser à la sienne. Même si elle n'entretenait pas de bonnes relations avec ses parents, au moins en avait-elle....

" Mais en attendant, tu as besoin de te changer les idées !"

Il lui prit la main et l'attira contre lui:

"Et je suis votre humble serviteur afin d'accomplir cette tâche !"

Doucement il effleura ses lèvres, attendant quelques secondes avant de l'embrasser, passant une main autour de sa taille et l'autre caressant sa joue. Il était dingue de cette fille...

Il la sentit frissonner et demanda :

"Tu as froid ? On devrait peut-être retourner dans la salle commune... tu ne crois pas?"

"Ho... Je suis désolé..."
"C'est rien."

Sans regarder Kilian, elle ajouta qu'il pouvait aller dormir. IL se faisait tard et bien que la vipère n'avait pas une once de sommeil en elle, ça n'était peut-être pas forcément le cas pour Kilian, dont elle ne remarqua pas l'hésitation pour la simple raison qu'elle n'osait pas le regarder.
Lorsqu'il répondit d'un baiser sur son front, elle se décidé à relever les yeux et lui sourit vaguement lorsqu'il lui souhaita bonne nuit.

"Dors bien, sinon tu vas encore trouver cette excuse pour sécher le cours de Rogue."

Bravo Lily ! Tu as eu le courage de faire de l'humour alors que ton humeur joviale tombe en morceau !
Kilian se détourna, puis se retourna et, l'espace d'un instant Liliana crut qu'il allait changer d'avis. Et cela, elle n'en avait pas envie, il fallait qu'elle reste seule le temps de se ressaisir. Elle savait d'avance qu'avoir parlé de cela lui tirerait des cauchemars, il lui fallait un moment de calme avant ça.
L'air fermé, elle le regarda donc, et fut rassurée de l'entendre dire que si elle changeait d'avis, elle n'aurait qu'à venir le trouver.

"Tu sais j'ai pas peur de rester dans la salle commune toute seule ! Je suis une grande fille maintenant."

Railla-t-elle gentiment. Elle leva les yeux au ciel lorsqu'il lui envoya un baiser, mais lui adressa cependant un petit sourire, avant qu'il ne se détourne et qu'elle ne se retrouve enfin seule.
Quand elle se tourna vers le canapé qu'elle avait quitté plus tôt dans la soirée, elle y retrouva les affaires qu'elle avait laissé. Sac, livre, rien n'avait bougé. Et dire qu'elle ignorait totalement quel livre elle avait eu entre les mains, tant la lecture l'avait passionée !
Elle ramassa donc ses affaires, et, après avoir adressé un regard intrigué à un Serpentard qui la dévisageait, préfèra finalement monter dans son dortoir où elle savait les filles dormir ainsi que, très sûrement, Pattedouce qui ronronnerait à son arrivée, lové en plein milieu du lit.