Ashley marchait tranquillement dans les couloirs, elle sortait de la salle d'histoire de la magie, Bill lui avait proposé de le retrouver pour le repas et elle n'était pas sûr de vouloir y aller, elle n'avait pas envie de reparler de ce matin. Elle préferait oublier ce qui s'était passé, et continuer à avancer même si les remarques blessntes qu'elle avait reçu l'avait beaucoup bléssée. Elle rentra donc dans sa salle commune et déposa toutes ses affaires sur son lit, regardant obstinément le plafond, allongée sur son lit, plus hésitante que jamais.

Elle finit par se lever, selement, elle n'avait pas vraiment faim, toute cette histoire lui avait coupé l'apétit, alors elle n'avait pas envie d'aller à la grande salle pour voir manger les autres. Elle se dirigeât veers la porte et marcha lentement en direction de la grande salle, elle marchait sans rearder où elle allait, bousculant deux ou trois personnes sur son passage. Une fois arrivée à la grande salle, Ashley chercha rapidemment des yeux son ami, et finit par le remarquer assis à la table des Poufsouffles avec des sacs à côté de lui, elle s'approcha.

Cette place est réservé a ton sac ou je peux m'asseoir?

Et sans attendre la réponse, elle prit place à côté de lui, chaîne en main, et regarda autour d'elle, tout était etrangement calme, alors que d'ordinaire on ne pouvait pas placer un mot sans devoir crier.

Tu voulais me voir?

Elle rentra sa chainette dans sa robe et fit mine de regarder ailleurs pour ne pas croiser le regard interogateur de son ami, ellene se voyait pas vraiment lui dire que ce pendentif apartennait à un mangemot et qu'elle l'avait trouvé en gambadant seule dans un cimtiere en pleine nuit. De plus, ele aait promit de garder se secret à Absynthe, l'occultiste qu'elle y avait rencontré par hasard et sans qui, il faut l'avouer elle ne serait surement plus ici!

Quelle heure est-il?


[C'est court mais e me rattraperais plus tard, a vous mes p(tits Dallassiens chéwie ]

Bill sourit lorsqu'il vit enfin Ashley entrer dans la salle. Il lui fit un petit signe et l'observa tandis qu'elle venait s'asseoir à côté de lui. Elle semblait pensive, mal à l'aise. Il se doutait bien qu'elle n'aurait pas trop envie de reparler de ce qui s'était passé, mais parfois, il jugeait que le vieil adage qui disait qu'il fallait toujours aller de l'avant sans regarder en arrière était faux. Comment aller de l'avant si on n'avait pas vraiment compris ce qui avait coincé à un moment donné ? S'il ne se trompait pas, Emilien et elle s'entendaient plutôt bien ! C'était du moins ce qu'elle lui avait dit la dernière fois dans les toilettes, lorsqu'ils avaient longuement discuté. Alors, comment continuer sans savoir à quoi s'en tenir au sujet du Serpentard ? Lorsqu'elle arriva à son niveau et demanda si elle pouvait s'asseoir ou si la place était pour les sacs, il sourit faiblement à la remarque, mais il ne se sentait pas d'humeur à l'apprécier totalement.

"Oui, je voulais qu'on discute, même si je sais que ça doit t'embêter un peu."

Il se tourna vers elle pour la regarder en face. Encore une fois, tandis qu'il la regardait, il aperçut l'éclair brillant d'une chaîne disparaître dans la robe de la jeune fille. Décidément, pouruoi tant de mystère pour un simple bijou ? Une drôle de pensée lui vint : et si Ashley avait un petit ami et n'osait pas lui en parler ? Et si c'était ce garçon qui lui avait offert ce bijou ? Pourtant, elle savait très bien qu'elle pouvait lui en parler, non ? Ou alors avait-elle perçu son trouble la dernière fois qu'ils avaient parlé d'amour et d'amitié et était-elle ennuyée, de peur de lui faire de la peine ? Quoi qu'il en soit, si elle voulait vraiment cacher cet objet, elle n'avait qu'à le laisser dans une poche et ne pas y toucher. Il devait l'obséder réellement pour qu'elle ait tout de même besoin de l'avoir entre les mains.

Alors, Ashley lui demanda quelle heure il était et le rouquin soupira presque imperceptiblement. Cela, ça signifiait qu'elle n'était pas très disposer à parler longtemps. Tant pis, il lui dirait tout de même ce qu'il avait à lui dire, d'autant plus que s'ils attendaient trop longtemps, la grande salle serait totalement pleine et il serait très difficile de parler.

"Il est tôt, c'est tout ce que je peux te dire, on ne risque pas d'eêtre en retard au prochain cours avant une heure au moins."

Bill ne mentait pas. Il n'avait jamais de montre, mais il savait qu'il avait fait vite pour descendre de cours et qu'ils avaient tout leur temps devant eux. Cette fois, il ne la laisserait pas filer comme l'autre sans avoir évoqué tous les sujets qu'ils souahitait aborder.

"Tu sais de quoi je veux qu'on parle, non ? Ce matin... Milou a été très méchant avec toi, j'en ai conscience, malgré Stan et Lucy qui t'ont demandé de rester. Et moi, je n'ai rien fait pour te défendre et je t'ai entraîné sans te demander ton avis. Est-ce que tu as une idée de pourquoi on a fait ça, lui et moi ?"

Il laissa un silence, lui laissant le temps de réfléchir et de répondre.

"Le sujet qui était abordé était grave. Tu ne peux pas ne pas savoir que Lucy sortait avec Stanislas Gatween, à peu près toute l'école le sait. Et tu dois savoir aussi qu'Emilien adore Lucy, qui est sa meilleure amie..." Il hésita. "Et qui peût-être attend même plus d'elle."

Cela lui faisait drôle de parler de ça, lui qui ne connaissait rien à tout ça, lui qui pensait que tout cela était un sujet pour les grands, lui qui se considérait encore comme un enfant. Il reprit sa respiration, profondément et poursuivit, son regard doux dépourvu de reproche posé sur Ashley et sa voix parlant calmement.

"Et même si tu ignorais tout ça, ce qui est possible, je sais que moi je suis toujours à la masse concernant toutes ces histoires, eh bien tu aurais dû voir que ça n'avait pas l'air normal, cette discussion. Il y en a qui en ignorait d'autres, ils avaient, enfin on avait tous l'air graves, on n'avait pas particulièrement l'air de s'amuser... Il était évident qu'on parlait de quelque chose de privé, de délicat..."

Bill sentait qu'il s'empétrait à essayer de lui expliquer sans lui faire de reproches. A continuer ainsi, il finirait par ne pas être sincère. Il était de plus en plus mal à l'aise, pourtant la situation était simple : il fallait pour une fois qu'il avoue à sa meilleure amie qu'il ne l'avait pas trouvée parfaite, comme il la trouvait souvent, pas parfaite du tout même. Après tout, c'était ça avoir des amis, c'était aussi être capable de leur faire remarquer leurs fautes. Il soupira à nouveau doucement et reprit.

"Que tu aies voulu venir, je le comprends. Mais voyant la situation, tu aurais dû t'approcher discrètement d'Emilien ou de moi et lui demander doucement si tu pouvais rester. Mais cette arrivée... Comment te dire ? C'était évident que tu allais en déranger certains. Lucy et Stan t'ont dit de rester par courtoisie, mais tu comprends bien qu'ils avaient des choses intimes à se dire et qu'ils ne souhaitaient pas que quelqu'un qui n'y était pas intimement lié soit présent ! Et Emilien encore plus, tu connais son caractère, il voulait être seul avec eux, pouvoir être sûr que Lucy parlerait en toute liberté, sans personne de gênant. Pourquoi tu crois que moi-même j'ai fini par partir ?"

Sa voix était restée posée mais son regard s'était légèrement endurci. Il voulait être sûr qu'elle comprenne. Il y eut un long silence, Bill réfléchissait. Il ne fallait pas non plus qu'elle se sente rejetée, qu'elle croie... Il finit par parler à nouveau.

"En soi, je suis certain qu'Emilien n'a rien contre toi... Et moi, je ne t'en veux absolument pas, bien sûr. C'est juste que tu es arrivée au mauvais endroit au mauvais moment et que tu aurais dû partir, si tu avais observé la situation."

Il avait l'impression de parler à sa petite soeur plutôt qu'à une amie. Tiens, encore un parallèle avec sa petite soeur. C'était amusant. Il ne voulait pas qu'Ashley ait l'impression qu'il la prenait de haut, ce n'était absolument pas ça. Il la gratifia d'un sourire, un vrai cette fois, franc et sincère, et il lui tapota l'épaule amicalement.

"Tu comprends ce que je veux dire ?"

Il lui adressa un regard encourageant, l'invitant à parler si elle en avait envie, à lui dire ce qu'elle avait sur le coeur, si elle avait quelque chose. Cette matinée avait dû être un peu rude pour elle et il voulait que le problème soit définitivement expédié.

Sous sa robe, il devinait à peine la forme du médaillon et sa curiosité et son imagination mêlées lui faisaient entrevoir de fantasques explications. Mais il préféra garder le sujet pour plus tard, quand il serait sûr qu'ils auraient creusé jusqu'au fond le problème de ce matin.

Tirant à lui un plat rempli d'un pain de viande à l'air particulièrement succulent, il en déposa une tranche dans l'assiette d'Ashley sans lui demander son avis et en prit une pour lui qu'il commença à manger avec appétit. Vu comment partaient les choses, il ne voulait pas que, l'appétit coupé par les événements, Ashley ne mange rien.

Tout de suite après la discussion, Emilien était parti, normalement pour le cours de potions. En réalité, il avait fait un détour par la salle commune, pas totalement en retard, il avait un peu de temps … Le Serpentard était monté dans le dortoir sous prétexte d’aller chercher ses affaires, mais il en avait surtout profité pour souffler un peu et se nettoyer la figure : bien qu’il ait enlevé tout le pudding possible avant de sortir de la Grande Salle, certains endroits étaient un peu collants, comme sa tempe droite. Pourquoi avait-il excusé Mariana, telle était la question. Peut-être parce qu’il n’y accordait pas grande importance … Quant au reste, eh bien, c’était toujours aussi compliqué, si ce n’est plus. Lucy et Gatween n’étaient plus ensemble et il considérait toujours la Serdaigle comme son amie. Bon, jusque là, ce n’était pas trop difficile … Pour la suite, Emilien s’en voulait un peu d’être content de la situation, mais d’un autre côté, Gatween lui était tellement insupportable que ça ne le dérangeait pas de le voir malheureux. Il n’avait pas non plus souhaité son malheur ! Enfin, pas directement. Mais il n’allait pas éprouver la moindre pitié pour son condisciple de Serpentard.

Le cours de potions se passa plutôt bien, mis à part qu’il fit profil bas du début jusqu’à la fin, ne voulant croiser le regard de personne, aussi bien Lucy que Bill ou Ashley avec laquelle il n’avait pas été très sympathique. Non mais aussi, elle aurait dû réfléchir un peu, tout à l’heure. Emilien pouvait donc se concentrer entièrement à la potion, mais il n’avait pas pu s’empêcher de penser à l’épisode des couloirs. De fait, sa potion fut un peu … négligée. Bien entendu, comme il était à Serpentard et qu’il n’avait pas fait exploser son chaudron comme Isaac – en plein sur Gatween en plus – il eut tout de même une assez bonne note. Avec Rogue, tout est relatif. Sitôt que la cloche eût sonné, il s’était dépêché de ranger ses affaires et de sortir. Mais apparemment, tous avaient eu la même idée et personne n’essaya d’adresser la parole à un autre. Puis, cours d’Histoire de la Magie. Cette matière passionnante qu’affectionnaient tous les élèves, et ce professeur ! Extravagant, dynamique, drôle, bref tout pour plaire à une classe de première année. Emilien eut là tout le loisir de penser.

C’était maintenant l’heure du repas, et Emilien craignait un peu de retourner dans la Grande Salle. Et s’il se retrouvait encore à manger en face de Gatween ? Non, à moins d’être stupide … Ah mais pardon, il était stupide ! Bon, mais normalement, il ne viendrait pas s’asseoir à moins de dix places de lui. L’aventure de ce matin avait sûrement suffi à tout le monde ! N’empêche, aller manger à la table de Serpentard s’avérait être dangereux. Connaissant la chance d’Emilien, on lui tomberait dessus à peine assis. Ha ha, c’est toi qui t’es pris du pudding dans la tête de matin ! Ha ha ! En plus c’était une Gryffondor ! Ha ha ha ! Très drôle. Emilien adorait l’humour bien lourd de certains élèves de sa maison. Arrivé dans la Grande Salle, il observa les lieux. Il n’y avait pas encore grand monde, il était un peu en avance par rapport à d’habitude. A sa table, des Serpentard étaient déjà assis, et il n’avait aucune envie de manger à côté d’eux. A l’opposé, la table des Poufsouffle où étaient assis Bill et Ashley … Emilien réfléchit quelques secondes.

Être ami avec des Poufsouffle, il n’avait rien contre. Être vu en train de discuter gentiment avec l’un d’eux, c’était déjà risqué. Alors aller carrément s’asseoir à leur table ! Non, c’était synonyme de mort ! Les élèves de Serpentard plus âgés n’hésiteraient pas à s’en prendre à lui, comme quoi il salissait leur réputation et entâchait l’honneur de Serpentard … Malgré cela, Emilien estimait qu’il devait au moins remercier Bill, pour ne pas être parti dès le début, pour ne pas l’avoir laissé tout seul. Quant à Ashley, il n’avait pas l’intention de lui faire des excuses. Peut-être avait-il parlé un peu durement, mais c’était justifié. Tout le monde n’avait pas le caractère de Bill. Et puis ça n’avait pas dû étonner grand monde … Emilien prit une grande inspiration, et sans jeter un seul regard du côté de la table des Serpentard, d’où on l’observerait sans doute, il se dirigea droit vers celle des Poufsouffle. Arrivé à la hauteur de Bill, il lui adressa un sourire. Oui il devait le remercier, mais il y avait autre chose qu’il avait envie de savoir … Ce matin, Emilien était parti le premier. Il n’avait donc pas vu comment avait réagi Gatween … Néanmoins, sa démarche ne devait pas paraître trop intéressée.

- Je voulais … te remercier, pour ce matin. C’est sympa d’être resté … J’sais pas trop ce que j’aurais fait autrement. Donc voilà, merci.

Oui, je voulais qu'on discute, même si je sais que ça doit t'embêter un peu.

Non bien sur que non!

Ashley était simplement génée par le fait que Bill veuille parler de ce matin, elle avait comprit qu'elle n'était qu'une idiote et se n'était pas la peine de remuer le couteau dans la plaie. D'ailleurs, elle ne viendrat plus voir les gens, si ils voulaient la voir, ils viendraient la chercher, mais elle était ben décide a prendre de nouveles résolutions, comme par exemple: ne jamais rentrer dans une conversation en souriant. Sinon, on lui disait qu'elle devait partir et qu'elle était bête, donc, la prochaine fois, s'il y en avait une, elle rentrerait doucement dans la conversation en évitant de sourire et en chuchottant.

Il est tôt, c'est tout ce que je peux te dire, on ne risque pas d'être en retard au prochain cours avant une heure au moins.

D'accord...

La sentence était irrévocable, ils allaient finir par parler de ce sujet devenu, par on ne sait quel mystère, tabou. Normalement, Ashley était quelqu'un de très ouvert, ce n'était donc pas dans ces habitudes d'être génée par une simple conversation, elle ne comprennait donc pas pourquoi elle sentait son coeur battre dans son estomac.

Tu sais de quoi je veux qu'on parle, non ? Ce matin... Milou a été très méchant avec toi, j'en ai conscience, malgré Stan et Lucy qui t'ont demandé de rester. Et moi, je n'ai rien fait pour te défendre et je t'ai entraîné sans te demander ton avis. Est-ce que tu as une idée de pourquoi on a fait ça, lui et moi ?

Oui... parce que je suis une idiote, parce que je suis idiote et naive au point de penser que de parler avec vous ne vous dérangerais pas trop... mais quand tout le monde sourit, je n'ai pas l'impression que le sujet est vraiment grave...

C'est vrai, la majorité des personnes souriait lorsqu'elle les avaient vu, alors, les autres ne souriaient pas, mais on ne pouvait pas sourire tout le temps, elle ne povait pas savoir ce qui se passait.

Le sujet qui était abordé était grave. Tu ne peux pas ne pas savoir que Lucy sortait avec Stanislas Gatween, à peu près toute l'école le sait. Et tu dois savoir aussi qu'Emilien adore Lucy, qui est sa meilleure amie... Et qui peût-être attend même plus d'elle.

... Non désolé... Emilien ne m'avait rien dit... et je ne suis pas du genre a fouiner dans les affaires des autres... et tu as raison de dire a peu près... car moi je l'ignorais...

Ashley ne pensait pas vraiment à écouter les rumeurs et les on dit, elle ne croyait que ce qu'elle voyait, et comme elle n'avait rien vu, elle n'aurait pas pu deviner.

Et même si tu ignorais tout ça, ce qui est possible, je sais que moi je suis toujours à la masse concernant toutes ces histoires, eh bien tu aurais dû voir que ça n'avait pas l'air normal, cette discussion. Il y en a qui en ignorait d'autres, ils avaient, enfin on avait tous l'air graves, on n'avait pas particulièrement l'air de s'amuser... Il était évident qu'on parlait de quelque chose de privé, de délicat...

De privé? Mais toi... qu'avait tu a voir dans cette histoire privé? Je te demande ça car j'ai peur de ne pas comprendre très bien... car il ne me semble pas avoir entendu ton nom se prononçer dans cette histoire. Ne le prend pas mal hein! J'essaye juste de comprendre un peu ce qui s'est passé... pour ne plus refaire les même erreurs... et si je suis trop naïve... c'est dans ma nature... et je ne pourrais pas le changer de sitôt.

En faite la discussion ne se déroulerait pas comme elle l'avait imaginée, plu^tôt calme, sans imprévu, aucu signe de disputes à l'horizon, bref une discussion que tout le monde aimerait avoir ...

En soi, je suis certain qu'Emilien n'a rien contre toi... Et moi, je ne t'en veux absolument pas, bien sûr. C'est juste que tu es arrivée au mauvais endroit au mauvais moment et que tu aurais dû partir, si tu avais observé la situation.

Oh je sais, mais je ne lui en veux pas du tout... mais je me pose quand même une question... tu viens de me dire qu'il aimait Lucy, et elle vient de laisser tomber Stan, alors pourquoi était-il faché?

Même si elle savait quelle avait agi en toute légerté, elle ne compreait qu'a moitié la réaction de Milou, si elle avait été a sa place, elle aurait plutôt été contente, mais elle n'éait pas à sa place, donc il ne serait pas content.


Tu comprends ce que je veux dire ?

Oui... j'suis pas bête a ce point, ajouta t-elle dans un sourire.

Elle vit alors que le regard du Pouffy était posé sur son pendentif qu'on voyait a travers sa robe, Ashley devinait que le garçon mourrait d'envie d'en savoir plus, mai elle ne pouvait pas trahir la confiance qu'elle avait eu tant de mal à acquérir, même au péril de sa propre vie, le peu de reconnaissance qu'elle avait gagné de la part de cette femme, et elle ne voulait pas avoir tout fait pour rien.

Ce... c'est... j'ai...

Elle allait presuqe lui avouer toute l'histoire mais elle aperçu Emilien qui arrivait vers eux, elle sourit en le voyant arriver et s'installer à leur table. Mais son sourire retomba, Emilien ne lui parlait pas et qui plus est, l'ignorait superbement.

Tu es faché contre moi Milou Emilien?

Oui... parce que je suis une idiote, parce que je suis idiote et naive au point de penser que de parler avec vous ne vous dérangerais pas trop... mais quand
tout le monde sourit, je n'ai pas l'impression que le sujet est vraiment grave...

Que répondre à cela ? Au fond, ce qu'elle disait n'était pas faux. Bill pouvait-il sincèrement lui dire : "Mais nooon !Tu c'est bien que ce n'est pas vrai." mais aurait-il été vraiment sincère ? Non. Ce qui le gênait pourtant, c'était qu'elle se traite d'idiote. Il était persuadé qu'Ashley était loin d'être idiote, qu'elle était même très maligne.

"Tu n'es pas idiote, loin de là. Je pense simplement que tu as effectivement été naïve et que donc tu n'as pas réfléchi."

Il lui posa une main rassurante sur l'épaule pour lui faire conprendre qu'il était convaincu de ce qu'il disait.
Ashley n'était pas au courant, c'était possible. Après tout, si lui-même n'avait pas appris la liaison entre Lucy et Stanislas de la bouche d'Emilien, il était probable qu'aujourd'hi encore, il l'ignorât. De toute façon, ça n'avait guère d'importance et il lui adressa un petit sourire approbateur pour lui montrer que lui aussi n'aimait pas se mêler des affaires des autres et qu'il la comprenait parfaitement.

Lui, pourquoi lui ? Pourquoi il était mêlé à tout ça ? Comment expliquer simplement les choses ? Lui-même se demandait parfois ce qu'il était allé faire là. Immédiatement après, il songea que sans lui, Emilien se serait probablement trouvé dans une situation délicate. Oui, c'était pour lui qu'il était resté ; mais c'était légitime que son amie se pose une telle question lorsqu'il parlait de privé.

"En fait, j'étais là avant tout le monde. J'ai rencontré Stanislas par hasard dans un couloir et les autres sont arrivés. Bien sûr, tu me diras que j'aurais dû partir à ce moment. Mais non ; j'ai tout de suite vu qu'Emilien ne souhaitait pas parler à Lucy, mais qu'il ne voulait pas non plus partir. Il fallait donc qu'il l'ignore, alors je suis resté pour qu'il puisse parler avec moi et ne pas faire attention à son amie."

Que la naïveté soit dans sa nature ? Oui, c'était vrai, mais était-ce vraiment un défaut ? Lui aussi l'était. Certes, cela posait parfois des problèmes et il fallait apprendre à ouvrir un peu plus les yeux parfois. Mais le mnde n'était-il pas plus beau ainsi ? Bill fut attendri de l'entendra parler ainsi et il lui adressa un sourire plein de douceur.

"Oui, tu es naïve et ça fait partie de ce que tu es, tu as raison. Mais c'est aussi ce qui fait ton charme. Moi j'espère que tu garderas toujours cette part de naïveté en toi. Mais c'est vrai qu'il faut que cet épisode te serve de leçon pour ça. Juste faire attention."

Il la regarda encore un moment. Il la trouvait tellement chouette quand elle souriait ! Pouvait-il la blâmer de sourire perpétuellement quand il faisait exactement la même chose ? Ce caractère était juste plus exacerbé chez elle, voilà tout.

"En tout cas, ce n'est pas pour ça que tu dois te forecer à être moins souriante quand tu abordes les gens ! Moi j'adore quand tu souris ! Fais juste attention au moment et à tes paroles."

Il lui souriait toujours avec une affection presque fraternelle.

Emilien ? Fâché ? Hmmm... Bill réfléchissait. Si Emilien avait été très fâché contre Ashley, ça c'était certain, il ne lui avait pas paru fâché d'apprendre la séparation de Lucy et Stanislas. Il s'était même demandé s'il ne jubilait pas quelque part intérieurement. Pourquoi pouvait-elle penser ça ? Il repassa le film de la matinée dans son esprit et se souvint que le Serpentard avait quitté la compagnie à peine cette nouvelle apprise.

"D'abord, je ne suis pas sûr qu'Emilien aime Lucy; Je ne peux que le supposer."

Il lui fit un petit clin d'oeil complice.

"Mais ça paraît quand même assez possible. En tout cas, je ne crois pas qu'Emilien était fâché. Je suis d'accord, il devrait même être plutôt content. Il est simplement parti parce qu'il ne voulait pas assister à la discussion qu'il allait y avoir entre Stan et Lucy. Je pense que Milou est plutôt du genre, enfin, je me trompe peut-être mais je crois, à préférer un moment seul avec elle pour vraiment parler."

Il y eut un silence durant lequel Bill songea que la conversation avait été bien plus positive qu'il nel'avait espéré. C'était l'avantage entre Ashley et lui : il savait très bien qu'elle resterait calme, et quant à lui, il n'avait aucun doute sur le sujet.

Oui... j'suis pas bête a ce point, ajouta t-elle dans un sourire.

Bill éclata de rire, heureux qu'elle ne le prenne pas trop mal. Il savait qu'elle n'était pas stupide, il avait prononcé sa question "tu as compris ?" plus pour clore le sujet qu'autre chose et il s'en était un peu voulu de l'avoir fait.

"Oh, je sais que tu es pas bête, t'en fais pas, je le sais mieux que bien."

Elle avait vu son regard sur le médaillon, il ne pouvait en être autrement. D'ailleurs, elle se mettait à bafouiller une explication. Mais elle n'en eut pas le temps. Bill suivit son regard : Emilien venait s'installer à leur table. Alors ça c'était sympathique. Sans trop savoir pourquoi, le rouquin ne s'était jamais senti aussi heureux de le voir. Peut-être à cause de la discussion qu'il avait eue avec Ashley qui l'avait un peu mis mal à l'aise ? Peut-être aussi parce qu'il avait envie de savoir comment il se sentait. Pourtant, une chose le chagrinait, l'ennuyait beaucoup même. La simple vut de son ami venait de lui remettre à l'esprit les dernières paroles qu'il avait entendues de la bouche de Stan, avant qu'Ashley et lui ne quittent le couloir où s'était déroulée la scène. Lui qui avait pensé tant de bien du jeune noble, lui qui l'avait plaint à cause des paroles de Lucy... Il n'avait aucune envie de parler de cela à Emilien, autant ne pas raviver une vieille haine, mais il sentait qu'Emilien avait peut-être raison au fond, au sujet de l'ex copain de Lucy. Par ailleurs, quelque chose lui disait que peut-être, Stan n'avait parlé ainsi que sous le coup du chagrin de sa rupture avec la jeune Serdaigle. Quelque part, il sentait qu'Emilien devait en être une raison et il lui renvoyait la juste monnaie de sa pièce. Après tout, Emilien avait dit de tout sur Stanislas, dénombrant tous se sdéfauts dont certains, Bill en restait persuadé malgré tout et malgré ce qu'ils venait d'entendre de Stan, n'étaient que des méchancetés gratuites et fausses proféréres par pure jalousie.Etait-ce moins méchant que ce que Stanislas venait de dire ce matin-là sur Milou ? Quelque part, c'était équivalent, il n'n demeurait pas moins qu'Emilien était l'ami de Bill pas Stanislas et que les paroles du noble Serpentard avaient profondément blessé l'écossais pour son ami.

Avant que le garçon ne soit assez près d'eux, Bill sepencha vers Ashley et lui glissa à l'oreille :

"Tu resteras deux secondes avec moi à la table après le repas, si ça ne t'ennuie pas trop, il y a une autre chose dont j'aimerais qu'on parle, enfin si tu veux bien."

Il était certain qu'Ashley savait très bien de quoi il s'agissait, puisqu'elle avait déjà essayé de commencer une explication sur le sujet, et il espérait qu'elle voudrait bien en discuter, ne serait-ce qu'un peu, avec lui.

Se tournant vers Emilien qui arrivait, il le gratifia tun grand sourire et écouta ses remerciements. Sans pouvoir se l'expliquer, il se sentit soudain tout ému et eut bien du mal à ne pas trop le manifester. A vrai dire, il ne s'attendait pas à ce qu'Emilien le remercie d'être resté. Il l'avait fait naturellement, cela lui paraissait normal. Il sourit, un peu pris de cours, ses yeux brillant malgré lui.

"Mais de rien, Milou, si je peux t'appeler moi aussi par ce surnom, c'était normal ! Je veux dire... C'était évident."

Il fit un geste pour indiquer le banc juste en face de lui.

"Tu veux manger avec nous ?"

Et sans attendre la réponse, il servit un morceau de pain de viande dans l'assiette posée en face de la sienne. Si Emilien avait l'intention de rester, il serait servi, sinon, un autre pourrait prendre cette place plus tard et aurait déjà l'assiette pleine. Se souvenant des explications de Liliana sur ce à quoi étaient prêts des Serpentards si un élève de leur maison les "trahissait" en fraternisant avec les Poufsouffles, il se doutait que peutêtre, Emilien n'avait pas l'intention de rester tout le repas, même si lui l'aurait voulu de tout son coeur.

C'est alors qu'Ashley posa la question qui mit aussitôt Bill un peu mal à l'aise. Il était vrai qu'Emilien ne lui avait pas adressé la parole, mais pour l'instant du moins, il était juste venu pour le remercier lui ! Il sentit quelque part que cette question naïve pourrait exaspérer son ami et il jeta un regard oblique à Ashley pour lui faire comprendre que peut-être il ne valait mieux pas qu'elle s'engage plus avant sur cette voie-là. Puis il tourna à nouveau son regard vers le Serpentard, guettant sa réaction.

Et maintenant, quoi ? Devrait-il repartir rapidement, avant qu’on ne se rende compte de sa présence à la table des Poufsouffle ? Un Serpentard chez les Blaireaux ! Emilien n’était déjà pas très bien vu par certains élèves de sa maison, mais alors là, il n’allait pas être aidé ! D’un autre côté, maintenant qu’il y était, il avait comme franchi un obstacle : le plus dur était passé, non ? Quoique … Le plus dur ne serait-il pas lorsqu’il se retrouverait seul avec des camarades Serpentard ? Tant pis, c’était trop tard. Quand bien même il s’en irait, il était venu jusque là. Alors quelle différence cela pouvait-il faire ? N’avait-il d’ailleurs pas dit qu’il ne ferait pas attention à ce qu’on pouvait penser de lui ? Enfin, il l’avait pensé en tout cas. De plus, Emilien avait été envoyé à Serpentard pour ce qu’il était. Il n’était pas question de changer de comportement à cause de la maison dans laquelle il avait été envoyée, ce serait ridicule ! C’était le comportement qui déterminait la maison, et pas l’inverse ! Néanmoins, il ne pouvait s’empêcher d’avoir des réactions excessives des Serpentard.

Bill ne tarda pas à lui répondre, par l’un de ses grands sourires habituels, en l’appelant « Milou ». Emilien fit un peu la moue en l’entendant, comme la plupart des surnoms celui-ci était un peu idiot. Enfin, ça valait toujours mieux que de se faire appeler Andrea. Dire que certains pensaient que c’était un prénom de fille, en plus ! Ah, ces gens, tous incultivés. En italien comme en allemand, Andrea était un prénom masculien. De toute façon, il ne s’agissait que de son deuxième prénom, personne ne le connaissait hormis sa mère qui l’utilisait sans cesse. Milou .. C’était … Un peu ridicule. Pas très beau. Ça lui faisait penser à un nom de chien, en fait ! Emilien n’était pas un grand lecteur de bande dessinée, fort heureusement, mais le nom ne lui était tout de même pas complètement inconnu. Malgré tout, il ne fit aucune remarque là-dessus : il avait rempli son taux de remarques désagréables pour la journée, non ? Entre ce matin avec Gatween, puis avec Ashley … Bill répondait que ça avait été évident, qu’il devait rester, et même s’il n’en était pas vraiment convaincu, Emilien ne répondit rien. Sinon, ils en auraient pour des heures.

Ashley, qu’il avait jusque là ignorée, prit la parole et Emilien fut obligé de la regarder, avant de reporter son regard sur les alentours. S’il était fâché ? On aurait dit la question d’un enfant de six ans ! Lui-même ne le savait pas trop, alors comment pourrait-il y répondre ? S’il n’était pas fâché, ça voulait dire qu’il avait répondu durement à Ashley juste par méchanceté, ce qui n’était pas vrai. Mais s’il l’était, il n’avait pas de raison de l’être encore, non ? C’était fini, il serait peut-être temps de tourner la page et de passer à autre chose. Mais Emilien ne voulait pas s’excuser ! Selon lui, sa réaction avait été tout à fait normale ! Ils avaient une discussion privée, et Ashley venait les déranger en demandant à la ronde si elle pouvait rester. Evidemment, qu’il avait été fâché sur le moment ! Et encore, fâché n’était peut-être pas le bon mot. Exaspéré, serait plus juste. Et donc à cause de cette exaspération, il l’avait envoyée promener. Pourquoi en faire toute une histoire ? Parce qu’il était entourés de gens qui auraient tous été plus aimables que lui dans la même situation. Emilien soupira et finit par répondre.

- Un peu, répliqua-t-il en haussant les épaules. Par contre, autant de prévenir tout de suite, faut pas t’attendre à des excuses. J’en attends pas non plus, pour info, ajouta-t-il en se doutant bien qu’elle serait capable de lui dire qu’elle était désolée d’avoir dérangé.

Après ça, il promena un peu son regard le long de la table des Poufsouffle. On le regardait d’un drôle d’œil, de toute façon à part Bill et Ashley il n’y avait personne qu’il connaisse. Et il se fichait bien de savoir ce que les inconnus pensaient. Bill l’invitait à manger avec eux, et Emilien hésita. Aller jusqu’à s’asseoir à la table des Blaireaux ? Ce n’était pas de la pure provocation, ça ? S’il se faisait « réprimander » par les Serpentard, on ne pourrait pas dire qu’il ne l’avait pas cherché ! Emilien soupira et, ne voyait aucun préfèt à la table de Serpentard, ni cet idiot de Malefoy, ni cet abruti de Bower, il estima qu’il pouvait s’asseoir. Il posa donc son sac et prit place en face de Bill.

- Si un Serpentard débarque, j’aurai plus qu’à me cacher sous la table, plaisanta Emilien avec un petit rire.

Malgré tout, il était un peu nerveux. Enfin, ça finirait par passer.
Emilien se servit à boire et réfléchit un peu. Il aurait bien voulu savoir comment c’était terminé la discussion dans les couloirs, il lui semblait que Bill était resté plus longtemps que lui. Il avait donc certainement entendu ce qu’avait répondu Gatween … Mais il ne pouvait pas le lui demander comme ça ! Déjà qu’on pouvait penser que c’était de sa faute à lui, si Gatween et Lucy s’étaient séparés, alors bon … Pourquoi ce serait de sa faute, d’ailleurs ? Ce n’était pas à cause de lui que Michel était un abruti fini et un mec inintéressant ! Emilien n’avait toujours pas changé d’avis à propos du Serpentard. S’il avait pu entendre ses dernières paroles, ce matin-là, sans doute l’aurait détesté encore plus. Le première année but le verrre d’eau qu’il tenait à la main, et après quelques secondes de silence, il reprit la parole.

- Dis-moi, Bill … Enfin, dites moi tous les deux, d’ailleurs. Ce matin, vous êtes restés après que je sois parti … Qu’est-ce qu’il s’est passé, après ? Je veux dire … Si je le demande à Lucy, je sais pas si elle me dira la vérité.

Un peu. Par contre, autant de prévenir tout de suite, faut pas t’attendre à des excuses...

Oui c’es...

J’en attends pas non plus, pour info.

Il avait dit ça juste au moment où elle allait s’excuser elle-même d’avoir agi avec tant de légèreté, il devait surement commencer à la connaître pour savoir qu’elle allait s’excuser et l’en avait empêcher, il est trop fort ce Milou! Ashley regarda en direction de la table des Serpentards, beaucoup regardaient avec des regards ahuris le jeune Serpy qui s’était assis à la table des Poufsouffles, elle en voyait rire en le montrant du doigt, elle leur lança un regard noir et se retourna.

Si un Serpentard débarque, j’aurai plus qu’à me cacher sous la table...

Je ne vois pas pourquoi tu devrais te cacher, dit-elle en réprimant un petit rire, tu as tout a fait le droit d’être ici !

Ashley venait de s’apercevoir qu’elle avait encore parlé d’une façon très naïve, Emilien n’était pas aussi libre que ça de s’asseoir ou bon lui semblait, en effet, les Serpentards pourraient lui en vouloir de manière violente. Mais Emilien lui, aura toujours des choses que les méchants n’auront jamais, des vrais amis, des amis qui sont là pour le soutenir et l’aider dans les moments difficiles, donc il n’avait rien a craindre des autres Serpentards, enfin... presque rien, on n’est pas à l’abris d’une éventuelle éventualité.

Dis-moi, Bill … Enfin, dites moi tous les deux, d’ailleurs. Ce matin, vous êtes restés après que je sois parti … Qu’est-ce qu’il s’est passé, après ? Je veux dire … Si je le demande à Lucy, je sais pas si elle me dira la vérité.

Je n’en sais absolument rien, car Bill a décidé pour moi qu’il serait temps de partir juste après toi...

Elle regarda Bill en souriant, pour lui montrer que cette phrase n’avait rien d’un reproche, au contraire, elle avait sans doute mieux fait de le suivre sans faire d’histoire, comme ça, Michel et Pinpin aurait pu parler seul à seul. D’ailleurs, elle ne comprenait pas pourquoi Emilien en voulait à Stanislas, il n’était pourtant pas méchant, il était même très gentil, mais avec tout le monde, ce n’était peut être qu’une façade pour ne pas paraître impoli. Apparemment, d’après Stan, Milou lui aurait cherché des noises toute la matinée pour essayer de l’énerver, visiblement sans succès, il avait l’air d’une nature très calme, très posée.

Mais... comment vous êtes vous tous retrouvés là ?

Elle détacha sa chaîne et la cacha rapidement, le cœur lourd, dans son sac, elle n’aimait pas trop s’en séparer, mais elle n’aimait pas non plus mentir à ses amis, elle allait déjà expliqué à Bill qu’elle ne pourrait pas tout lui dire, alors s’il faudrait en plus mentir a Emilien, elle ne s’en sortirait plus, car elle faisait une bien piètre menteuse. D’ailleurs, elle était un peu angoissée à l’idée de se qu’elle pourrait dire a Bill, de toute façon, si il était réellement son ami, il comprendrait qu’elle n’avait pas le droit de lui révéler le secret.

...

Elle était toujours perdue dans ses pensées, comment expliquer clairement à Bill que la chaîne venait du cou d’un défunt mangemort, et que d’ailleurs, le frère de ce dernier allait peut être la retrouver pour la tuer, comment lui expliquer qu’elle avait passé la nuit au cimetière et qu’elle avait fraterniser avec une personne qu’on aurait qualifié si on l’avait vu sans la connaître, de peu fréquentable. Elle avait faillit mourir deux fois au cours de cette fameuse nuit, elle avait utilisé pour la première fois un portoloin, et elle avait transplanné avec Absynthe, elle s’était battu contre une dizaine de mangemorts, et elle avait réussi à s’échapper avec une entorse à la cheville car la femme avait transplanné en en lui attrapant la cheville.

* Doloris... n’est ce pas un sortilège interdit ? ... *

Elle repensait au fait qu’Absynthe avait déjà essayé de lui lancer un sortilège Doloris, qu’elle lui avait brûlé une partie de sa robe et qu’elle l’avait livré aux mangemorts pour pouvoir s’enfuir plus aisément dans la forêt, cette femme n’était peut être pas si gentille que ça. Ashley avait, peut être encore une fois, accordé sa confiance trop vite, elle avait donné sa confiance à une femme qui avait faillit la tuer a plusieurs reprises, qui s’était moquée d’elle, qui l’avait menacé, qui lui avait brûlé ses vêtements. Encore une fois, la naïveté maladive de la jeune fille avait pris le dessus sur la méfiance.

Je... Mais... Euh... Tu... tu me passes l’eau ?

Evidemment, ce n’était pas ce qu’elle voulait dire, étant donné que son verre était rempli, mais elle avait commencé a parler et ne trouvait plus rien à dire, alors elle avait inventé n’importe quoi.

Bill écouta Emilien ne pas faire d'excuses à Ashley et celle-ci tenter de s'excuser. Visiblement Emilien s'y attendait puisqu'il la devança. Il n'y avait pas besoin de beaucoup la connaître pour savoir qu'elle s'excusait facilement, mais Bill adressa un petit sourire de cognivence à son ami Serpentard. Lui aussi était certain que la petite Poufsouffle réagirait ainsi.

Lorsqu'Ashley lui répondit qu'il n'avait pas à se cacher, qu'il avait le droit d'être ici, Bill rit intérieurement. C'était exactement ce que lui aussi pensait, mais il se serait bien gardé de le dire, parce que les belles pensées et la réalité différaient souvent.

"Bah, t'en fais pas, si un Serpent se pointe ici, je lui montrerai qui est le plus fort entre lui et le blaireau."

Il se mit à rire, bien conscient qu'il ne ferait pas le poids une minute face à un élève plus âgé, qui plus est un Serpentard quelque peu énervé par le comportement de l'un des siens.

Mais il n'eut pas le temps de plaisanter plus longtemps sur sa propre force car Emilien posa la question qu'il craignait. Ashley lui avait répondu qu'elle n'en savait rien, et c'était peut-être vrai. Stan avait parlé au moment où ils partaient, et peut-être ne l'avait-elle pas entendu. Ou peut-être feignait-elle de ne pas le savoir, par crainte de mettre Emilien en colère... Difficile à dire. Il vit son sourire rassurant quand elle expliqua qu'il l'avait entraînée loin des autres et il lui sourit en retour pour lui montrer qu'il avait bien compris qu'elle ne lui reprochait rien. Puis, gardant son regard fixé sur celui de la jeune fille, il tenta de sonder ses pensées. Ne savait-elle vraiment pas ? Il se souvenait exactement du moment où Stanislas avait parlé. Tandis que le rouquin entraînait son amie au loin, le jeune noble lui avait dit avec force politesse qu'elle pouvait rester. Et après, il l'avait rassurée en lui disant ... tout ce qu'il avait dit sur Emilien et son manque d'éducation. SEs reproches infondés avaient d'ailleurs profondément affecté Bill parce qu'ils rimaient à dire que le garçon n'était qu'un paysan qui avait été élevé en pleine nature. Or, Bill était exactement cela, un paysan élevé dans la forêt. Regardant toujours Ashley pour qu'Emilien ne remarque pas trop son malaise, il l'interrogea du regard, tentant de savoir ce qu'il devait faire. Mais si son amie n'avait réellement pas entendu les paroles du Serpentard, elle ne lui serait d'aucun secours...

Finalement, sa comédie avait trop duré. Il se retourna vers Emilien, mais à peine son regard avait-il croisé le sien qu'il se rendit compte qu'il ne savait absolument pas quoi lui répondre. Il était trop franc pour être capable d'inventer un mensonge, de but en blanc.

"Euh... Je... disons que..."

*Mais enfin, Bill, reprends-toi un peuè ! Bon, au fond, il t'a demandé ce qu'il s'est passé, il ne t'a pas demandé ce que ce crétin de Stanislas a dit !*

Tiens, voilà qu'il l'appelait crétin à présent. Alors qu'il l'avait pensé charmant, dans la matinée. Bien, c'était vrai, il n'y avait qu'à jouer sur les mots.

"Eh bien disons qu'on n'est pas resté longtemps, Ash et moi. Simplement, Stanislas a fait comme Lucy, il a dit à Ashley que bien sûr, elle pouvait rester, il s'est présenté avec sa courtoisie habituelle..."

Pour la première fois, on pouvait sentir un peu de dédain dans la voix du rouquin. Courtoisie, qui dissimulait bien des choses, qui dissimulait un mépris des autres, de ceux qui n'étaient pas de son rang...

"Et puis après, on est parti, je suppose que Lucy et lui ont dû continuer à parler, à s'expliquer, je sais pas..."

[i]Bill se rendait bien compte que le fait qu'il cachait quelque chose était visible, mais comment, de quel droit serait-il allé raconter à Emilien que ce garçon stupide l'avait traité de minable et de bouseux ?
Aussi préféra-t-il se retourner vers Ashley, et au moment où il le faisait, il la vit détâcher sa chaîne et la glisser dans son sac. Décidément, il y avait un mystère là-dessous. Ashley venait de demander comment ils s'étaient tous retrouvés là et Bill, qui n'avait d'autre explication que celle qu'il lui avait déjà donnée, à savoir le hasard, se tourna vers Emilien, le regard interrogateur.
Il y eut ensuite un long silence, visiblement personne ne savait trop quoi dire, et ce fut Ashley qui le rompit.

Je... Mais... Euh... Tu... tu me passes l’eau ?

Bill l'observa, un peu intrigué, son verre était plein ; puis il lui sourit gentiment.

"Tu en as déjà, à moins que ce ne soit du veritaserum... Maispeut-être que tu voulais plutôt demander le plat de pommes de terres ?"

Il sourit à nouveau et lui fit passer le plat d'argent. Ainsi, elle se donnerait une contenance en se servant et ne se sentirait pas trop ridicule d'avoir ainsi parlé pour rien. Puis il se retourna vers Emilien, pour tenter de lui faire oublier ce qui s'était passé après son départ.

"Tu as l'intention de discuter plus tranquillement avec Lucy, un de ces quatre ?"

Ah, elle ne voyait pas ? Si un Serpentard plus âgé débarquait, Emilien était bon pour qu’on lui « fasse la morale » ce soir dans la salle commune. Et tout élève de cette maison savait que faire la morale, chez les Serpentard, ne s’arrêtait pas forcément aux paroles. On avait déjà vu ce que ça donnait sur un deuxième année. Emilien préférait ne pas essayer, si possible. Apparemment, le deuxième année avait résisté un peu. Si ça lui arrivait, à lui, il garderait sûrement la tête basse, afin que tout se passe le plus rapidement possible. S’il ne les provoquait pas, s’il ne les insultait pas, et s’il admettait, disons, qu’il était un abruti, il n’y avait pas de raison que ça dure longtemps. Emilien avait bien sûr sa fierté, mais il savait reconnaître où étaient ses intérêts. Et sa fierté, son honneur, sa réputation, n’avaient aucun intérêt lorsqu’il s’agissait de personnes qu’il ne connaissait pas. Le première année n’aurait par exemple jamais accordé à Lucy qu’il avait tord sans y être quelque peu forcé, alors qu’avouer à des inconnus qu’il était idiot, ne le dérangeait pas. Le principal, c’était que lui, il sache que ce n’était pas vrai.

Ashley était vraiment naïve sur ce point. Emilien avait des amis pour le soutenir ? Ouais, ça lui serait d’une grande utilité, lorsqu’il se retrouverait dans la salle commune ! Ou alors, je vous la fais à la Hermione à la fin du cinquième film – quelle abruti celle-là – du genre « On est plus fort que les méchants parce que nous, on a la force de l’amitié ! » Ouaiiis ! Dans le genre réfléxion stupide, on fait difficilement pire. Emilien reconnaissait qu’avoir des amis, c’était une bonne chose, d’ailleurs il ne savait pas comment il s’en sortirait s’il n’en avait pas. Mais ce n’était pas parce qu’il en avait, qu’il était plus fort que les « méchants ». Parce que contrairement à ce que les gens naïfs croient, même les « méchants » peuvent avoir des amis ! Eh oui … Pour en revenir aux paroles d’Ashley, Emilien se demanda si effectivement il avait le droit d’être là. Dans le règlement de Poudlard, y avait-il quelque chose sur les tables de la Grande Salle ? Est-ce qu’un élève était autorisé à s’asseoir à la table d’une autre maison que la sienne ? Est-ce que si un professeur débarquait, il risquait de perdre des points ? Ce serait le pire ! Il aurait encore plus de raisons de se faire détester par les Serpentard.

Et Bill y alla lui aussi de son commentaire, comme quoi si un Serpentard arrivait, il lui montrerait qui était le plus fort. Amusé, Emilien fit un sourire tandis que le Poufsouffle riait. Il était évident que Bill savait qu’il disait n’importe quoi … Rien que par le nom, un blaireau n’était pas spécialement fort. Bizarrement, Emilien ne réfléchissait pas à ce qui pourrait arriver aux autres, si les Serpentard se pointaient. Après tout, ils pourraient s’en prendre aussi bien aux deux Poufsouffle ! Ce ne serait ni la première, ni la dernière fois. Une nouvelle preuve de l’égoïsme d’Emilien, enfin le garçon restait persuadée qu’il serait dans la seule cible … Si on commençait à faire du mal aux blaireaux juste à cause de leur nature de blaireau, les Poufsouffle n’avaient plus qu’à rester cachés dans leur salle commune ! Après tout, n’était-ce pas là la nature du blaireau ? Rester dans son terrier, et ne sortir qu’à la nuit tombée ? Enfin, si on commençait à partir là-dessus, autant dire que les lions étaient les rois … Et ça, ce n’était même pas la peine d’y penser. Emilien haussa les épaules et répondit :

- Si vous le dites …

Pour ce qui était sa question suivante, Ashley n’en savait rien. Bien, et Bill alors ? Emilien remarqua qu’il avait l’air mal à l’aise, mais quoi ? Que pouvait-il s’être passé qu’on ne veuille pas lui dire ? Lucy n’avait pas changé d’avis à propos de Gatween, qu’il sache ? Et puis, la Serdaigle n’était pas comme ça … Elle n’aurait pas été capable de mentir devant tout le monde, puis de déclarer à Gatween qu’en fait, elle l’aimait toujours. Est-ce qu’elle aurait pu … dire du mal de lui ? Emilien chassa cette idée comme il put, après tout Lucy était son amie, sa meilleure amie, il devait lui faire confiance ! Mais alors pourquoi Bill était-il aussi nerveux ? Il commença à balbutier une réponse qui rendit Emilien incrédule. C’était si terrible que ça ? S’il avait su la vérité, le Serpentard n’aurait pas compris pourquoi Bill ne voulait pas le lui dire. Il aurait juste souligné que ça faisait deux fois que Gatween le traitait de bouseux à voix haute, et que comme personne ne voulait le voir, il n’était qu’un abruti de prétentieux. Mais bon, il ne le savait pas. Bill finit par lui répondre qu’ils n’étaient pas restés longtemps, et que donc il n’avait rien entendu de lui, à part qu’Ashley pouvait rester. Emilien ne releva pas le dédain dans la voix de Bill, mais il aurait été largement d’accord avec lui s’ils en avaient discuté ouvertement.

Apparemment, on ne voulait rien lui dire. Très bien. La conversation n’allait pas durer, dans ce cas … Personne ne savait quoi dire. Emilien n’aimait pas ce genre de silences, où on se sent obligé de trouver quelque chose, un sujet, pour relancer la discution. Parler des cours ? Nan. Des profs ? Non plus. De connaissances communes ? Il venait de parler de Lucy et Gatween, et on ne voulait pas lui donner de réponse. De plus, comment faire la transition, à présent ? Emilien en profita pour se servir un deuxième verre. Comme il était un peu mal à l’aise à cette table, il n’osait pas vraiment manger … Il ne pouvait pas se servir de la viande et des pommes de terre, et prendre un vrai repas, comme il l’aurait fait à la table des Serpentard. Peut-être parce qu’il ne se sentait pas à sa place. Il n’avait pas le droit de manger ici. Emilien ne remarqua pas la geste d’Ashley avec sa chaîne, d’ailleurs il n’avait pas non plus remarqué la chaîne en question. Enfin, le silence fut rompu par la Poufsouffle, qui demandait à ce qu’on lui passe l’eau. Emilien haussa les sourcils, intrigué. Comme le faisait si bien remarquer Bill, son verre était plein … Pour terminer, Bill se tourna vers lui et lui posa une nouvelle question.

- Bah, j’aimerais bien, mais bon c’est pas évident … On a pas beaucoup de temps, en ce moment. On dirait que ça les amuse, les profs, de nous donner plein de devoirs …

Tu en as déjà, à moins que ce ne soit du veritaserum... Mais peut-être que tu voulais plutôt demander le plat de pommes de terres ?

Ah euh... oui c’est ça merci !

Elle attrapa le plat que lui présentait Bill et se servit maigrement de pomme de terre, elle n’avait pas faim, mais au moins elle avait trouvé une bonne raison d’avoir parlé grâce à son ami, évitant ainsi de passer pour une idiote aux yeux du Serpy. Elle commença à manger le peu qu’il y avait dans son assiette, regardant Emilien, qui lui, se contentait de se servir un verre d’eau, il n’avait pas faim, où alors il n’avait pas envie de manger avec eux, ce qui était probablement l’hypothèse la plus censée. Le silence commençait à peser vraiment lourd, et Ashley aurait donné n’importe quoi pour que quelqu’un engage la conversation, même sur un sujet complétement idiot et inintéressant.

Tu as l'intention de discuter plus tranquillement avec Lucy, un de ces quatre ?

Bah, j’aimerais bien, mais bon c’est pas évident … On a pas beaucoup de temps, en ce moment. On dirait que ça les amuse, les profs, de nous donner plein de devoirs …

C’est vrai, j’ai du rendre mon devoir de métamorphose juste à temps, heureusement que c’est la fin de l’année !

Elle entreprit de se servir un verre d’eau, elle n’avait pas bu beaucoup, trop occupée à essayer de trouver un sujet de conversation normal et approprié. Un sujet qui concerne et intéresse tout le monde, il était donc inutile de parler des cours et des devoirs, ne pas remettre sur le tapis ce qui s’était passé le matin, ne pas parler de Michel, éviter les sujets susceptible d’ennuyer ou de fâcher une des personnes à table.

Vous passez vos vacances où tout les deux ? Moi je pars en France avec mon cous...

Et voilà, en voulant éviter les sujets qui fâchaient les autres, elle avait abordé un sujet qui la fâchait elle, passer ses grandes vacances en France, c’était génial, seulement, les belles histoires ont toujours une fin, elle devait y aller avec son imbécile de cousin. Heureusement qu’il y avait Juillet, elle au moins elle était gentille, elles s’entendaient bien toutes les deux, sauf que Josh se débrouillait toujours pour tout gâcher. Il n’y avait pas dans le monde, deux personnes qui se détestaient autant que Ashley et son cousin, son cousin qui d’ailleurs, allait entré à Poudlard à la rentrée, elle serait donc obligée de le supporter une année entière chaque jours, une véritable torture mentale !

Je vais pouvoir améliorer mon français comme çà... Vous parlez un peu français ?

En faite, elle n’avait plus vraiment envie de partir en France, même si elle allait être avec sa cousine qui la soutiendrait contre son frère, elle allait surement passer les pires vacances de sa vie, et elle n’exagérait pas. Elle rassembla ces affaires, remit sa chaînette et se tourna vers les garçons, elle avait fini de manger, et peut être qu’ils voudraient parler un peu tout seul, elle allait donc partir. De toute façon, elle n’avait plus rien à leur dire, cela ne servait donc à rien qu’elle reste à les ennuyer, elle se mit à sourire et se leva.

Bill, je dois y aller là, mais on se verra à la salle commune, je t’expliquerais, d’accord ?

Elle se tourna vers Emilien.

Merci d’avoir mangé avec nous, c’était très gentil de ta part ! Salut !

Elle quitta la table et ses amis et se dirigeât vers la sortie, elle leur jeta un dernier coup d’œil et sortit de la salle en direction de son dortoir, elle avait encore un masse de chose à faire et il ne fallait pas traîner.

[HJ] Désolé d’arrêter maintenant mais j’ai trop de topic ^^’, et comme c’est bientôt la fin de l’année à Poudlard, j’essaye de ne pas trop faire de topic, mais vous pouvez toujours continuer sans moi, encore désolé [/HJ]

"Oh, les devoirs, ne m'en parlez pas ! Moi aussi, le devoir de métamorphose, j'ai cru que je ne le finirais jamais !"

Et voilà une conversation des plus banales entre des élèves, surtout de différentes maisons... Les cours, les devoirs. Mais était-on vraiment obligé de parler de ça alors qu'on n'y était pas, justement, et qu'on mangeait une délicieuse viande accompagnée de patates sautées ? Bill avait rempli son assiette d'une montagne de nourriture qu'il mangeait avec appétit et il se sentit soudain gêné en constatant qu'Ashley ne mangeait presque rien et qu'Emilien, lui, n'avait rien pris à part de l'eau.

Quelque chose d'autre l'ennuyait, l'ennuyait bien plus que ces vulgaires constatations de quantité de nourriture. Emilien détestait Stan depuis le début, et bien sûr Lucy y était pour beaucoup. Certes, il le critiquait sur tous les plans, allant même jusqu'à dire qu'il était moche, ce qui était faux. Mais tout de même, il n'aurait pas pu réagir ainsi au sujet de quelqu'un de vraiment gentil ! Comment avait-il su, comment avait-il compris que Stanislas n'était pas si bien qu'il en avait l'air ? Car Bill en était convaincu à présent : ce garçon dissimulait un mépris effroyable et une certaine méchanceté derrière son aspect si engageant. Il voulait poser une question à son ami Serpentard mais Ashley le devança en lançant un sujet qui ne devait, à son avis, pas fâcher trop les convives. Peut-être, au fond, était-ce mieux ainsi, même si Bill se demandait si les vacances d'Emilien ne risquaient pas de ne pas être terribles, à cause de ses parents. Mais visiblement, elle venait de s'ennuyer elle-même avec sa question. Bill réfléchit ; qu'allait-elle dire ? Son cousin, oui, c'était lui qui ne voulait pas croire qu'une relation d'amitié fille-garçon était possible, elle lui en avait parlé. Visiblement, elle ne le portait pas trop dans son coeur. Tant pis, la question était posée et mieux valait détourner les pensées de la jeune Poufsouffle en répondant lui-même à la question.

"Eh bien... Moi rien de trop prévu. De toute façon, mes parents ne sont pas assez riches pour m'emmener où que ce soit. Et puis, il faudra que j'aide mon père pour la moisson. Mais bon, j'adore notre petit cottage, j'adore l'écosse, et puis on va pouvoir profiter d'un peu de temps ensemble, ma soeur et moi. Laura est une cracmol, alors elle ne rentrera pas à Poudlard l'an prochain. Mais de toute façon, on a un endroit rêvé chez nous : un petit lac, la forêt, les champs...
Français ? Non, pas un mot. En même temps, ma mère comme mon père viennent d'écosse et je n'ai jamaisvoyagé, alors..."

A peine avait-elle parlé des vacances qu'elle déclara qu'elle devait s'en aller. Ah non, cette fois, ça ne se passerait pas comme ça ! Bill s'apprêtait à lui demander de rester, à la tirer par la manche si nécessaire, mais elle ajouta qu'ils se reverraient dans la salle commune et qu'elle lui expliquerait. Bon, comme ça il n'y avait pas de problèmes. Bill lui sourit avec grattitude : elle savait qu'il était préoccupé par ce qu'elle cachait et elle ne fuyait plus.[i]

"A plus tard alors !"

[i]Le rouquin la regarda s'éloigner, lui faisant un signe de la main quand elle se retourna, juste avant la porte.

Puis, il se retourna vers Emilien. Voilà, ils étaient tous les deux à présent, et il avait plus que jamais envie de li parler, même s'il savait très bien que ça le conduirait à expliquer à son ami tout ce que Stan avait dit sur lui. Et puis au fond, il ne lui devait rien à ce Stan. Ils n'étaient même pas de bons camarades, à peine des connaissances. De toute façon, de quoi d'autre aurait-il pu lui parler, à Emilien ? De ses préoccupations au sujet d'Ashley ? DE ce qu'elle semblait dissimuler ? Des qu'stions qu'il s'était posées au sujet de ses sentiments ? Non, c'était ridicule, et puis cette histoire s'arrangerait entre Ashley et lui. Ses paroles sortirent de ses lèvres avant même qu'il ait eu le temps d'y réfléchir.

"Comment tu savais toi... Enfin je veux dire... Pourquoi tu as toujours pensé que STanislas était un pauvre type ? Je dis pas : qu'il soit laid, c'était probablement le fait qu'il soit avec Lucy qui te faisait dire ça, parce que moi, je le trouve plutôt très agréale à regarder. Mais tu ne le connaissais pas tant que ça. Pourquoi tu as toujours pensé qu'il n'était pas bien ?"

C'était grillé à présent. Il était évident qu'en posant la question ainsi, Bill révélait implicitement qu'il avait à présent lui aussi un grief contre le jeune noble. Mais que faire d'autre, avec ces paroles qui lui pesaient toujours sur le coeur ?

Ah, le sujet des devoirs, c’était bien facile … A peine en parlait-on que tout le monde semblait avoir son mot à dire là-dessus, comme quoi le devoir avait été difficile, ou que les profs donnaient trop de travail et qu’ils n’avaient pas que ça à faire, ou encore qu’on n’avait pas encore fait tel devoir. Difficile de se fâcher à cause d’un devoir. Mais on en faisait vite le tour, et surtout on n’avait jamais rien d’intéressant à raconter, les idées étaient toujours les mêmes. Personne ne dirait jamais qu’il avait adoré tel devoir, avant d’en parler avec grand enthousiasme. Mais au moins, ça faisait parler, or le silence dans une conversation devenait très vite assez lourd, qu’on soit deux, ou trois, ou plus. Ashley répliquait qu’elle avait rendu son devoir de métamorphose juste à temps, et qu’elle était heureuse que la fin de l’année arrive. Emilien espérait surtout ne pas avoir de devoir de vacances ! Tandis que Bill ajoutait son grain de sel, et disait qu’il avait lui aussi trouvé le devoir de métamorphose très long. Le Serpentard, quant à lui, ne se rappelait pas exactement le devoir en question, il avait dû le faire rapidement, comme tant d’autres … Il n’attachait pas une grande importance à ses notes, tant qu’elles restaient au-dessus de la moyenne. Pour le moment, il passait en deuxième année sans trop de problèmes, c’était le principal.

Encore un silence. Le précédent sujet ayant été entièrement vidé de son intérêt, il fallait en trouver un autre. Ashley enchaîna sur les vacances, qui décidément arrivaient plus vite qu’on ne le pensait. Où partait-il ? D’après ce qu’il avait compris, son beau-père le récupérerait à la gare de King’s Cross à peine le Poudlard Express serait arrivé, et ils prendraient l’avion pour l’Italie. Deux grands événements l’attendaient là-bas : la naissance de son petit frère, et leur déménagement pour le sud, non loin de Naples. Ce serait peut-être la première fois qu’Emilien passerait un mois de juillet agréable, il se surprenait même à attendre ce moment avec impatience. Bien sûr, il détestait toujours autant son beau-père, mais l’idée de voir Fabio – le nouveau né – et leur nouvelle maison, de nouveaux paysages … De ne plus entendre l’accent insupportable du nord. Le mois de juillet passerait très vite. Ensuite, il y aurait le mois d’août, et ça risquait d’être moins joyeux … Emilien tenterait de caser une semaine avec sa cousine, dans ce deuxième mois, et peut-être une semaine à Londres, sur le Chemin de Traverse. Avec Lucy, ils avaient déjà parlé de se voir pendant les vacances, enfin ils avaient évoqué le sujet, mais … La dernière fois, c’était à Noël, s’il se souvenait bien.

- Je vais aller en Italie, comme d’habitude, enfin d’un autre côté, je vais voir mon frère, alors … Et puis je passerai la moitié des vacances avec mon père, en Angleterre. Pas de grande surprise pour moi …

Ashley leur raconta qu’elle partait en France, mais ne termina pas sa phrase, et leur demanda s’ils parlaient français. Euh, non, absolument pas. Emilien avait déjà assez de mal avec l’italien pour qu’on lui rajoute une autre langue aussi compliquée ! Et puis, il n’y avait aucune raison pour qu’il parle cette langue. En primaire, il n’avait pas de cours de langue vivante, et maintenant qu’ils étaient au niveau collège, ils n’en avaient pas non plus. Comment pourraient-ils parler une autre langue que l’anglais ? Dans le cas d’Emilien, c’était parce que sa famille était divisée, mais sinon … Bill, par exemple, qui expliquait qu’il resterait en Ecose, parlait seulement l’anglais. D’un autre côté, c’était la langue la plus utile au monde, pourquoi se casser la tête à en apprendre une autre ? Pour le plaisir ? Oui, peut-être … Emilien ne voyait pas bien quel plaisir il y avait à s’embêter avec des constructions de phrases bizarres, des conjugaisons tordues et des mots inconnus, mais ça plaisait peut-être à certains … Soudain, Ashley rangea ses affaires et se leva, déclarant qu’elle devait y aller. Un peu surpris, Emilien ne put même pas répondre à sa remarque, comme quoi ça avait été gentil de manger avec eux. Il eut juste le temps de la saluer, que déjà elle avait quitté la Grande Salle.

- Eh ben, c’est ce qui s’appelle partir vite.

Et Bill se tourna vers lui, apparemment hésitant. Déjà, un peu plus tôt, Emilien avait senti que le Poufsouffle ne savait pas ce qu’il voulait dire, et s’était posé des questions. Peut-être que la présence d’Ashley l’avait empêché de parler ? Le Serpentard réfléchit quant à ce que son ami pourrait bien vouloir lui dire. Un petit mot par rapport à son attitude de ce matin ? Non, ils étaient passés à un autre sujet, et puis Emilien avait eu raison d’agir ainsi avec Pyrrhus. Alors, quoi ? Peut-être allait-il enfin lui raconter ce qu’il avait manqué. Car tout à l’heure, Emilien avait eu l’impression que Bill ne lui disait pas tout, mais il ne l’avait pas fait remarquer. La curiosité est un vilain défaut, dit-on. Mais c’était normal de se poser des questions ! Après tout, ça le concernait, non ? Lucy était sa meilleure amie, elle venait de lâcher Gatween, tout ça le regardait, quand même ! Déjà qu’on disait que c’était de sa faute à lui, Emilien. C’était complètement stupide, d’ailleurs. Mais c’est le principe même des rumeurs. Quand Bill se décida à parler, donc, Emilien tendit l’oreille et écouta attentivement.

Comment il savait que quoi ? Mais le Poufsouffle avait changé de formulation, et lui demandait à présent pourquoi il avait toujours pensé du mal de Gatween. Emilien était un peu étonné que Bill remette ce sujet sur le tapis, mais surtout c’était comme si … Comme si Bill avait changé d’avis à propos de Gatween. Le début de sa phrase était révélateur, en quelque sorte. Mais pourquoi, d’un seul coup, le Poufsouffle s’était-il rendu compte de la vérité ? Qu’est-ce qui avait pu faire changer son opinion ? Emilien avait forcément manqué quelque chose ! Il devait y avoir une raison à cela. Le Serpentard, sans le montrer, était ravi. Enfin quelqu’un qui ouvrait les yeux ! Depuis le début, Emilien faisait à qui voulait l’entendre un portrait négatif de Gatween, il avait toujours déclaré que c’était un abruti, il avait crié ses défauts sur tous les toits, et enfin ! Enfin, quelqu’un l’écoutait, et voyait bien qu’il avait raison. D’autant plus que ce n’était pas n’importe qui : c’était Bill, ou monsieur Tolérance en personne ! Il en fallait donc beaucoup pour que le Poufsouffle pense que Gatween n’était pas quelqu’un de bien. Pour le moment, il fallait répondre à sa question.

- Tu sais, on est dans le même dortoir … Je le vois, je l’entends parler toute la journée. Et … tout le monde pense que c’est une histoire de politesse, mais à force ça ressemble plus du mépris. On est à la fin de l’année, il sait toujours pas comment je m’appelle, c’est pour dire. On dirait qu’il se sent supérieur à nous … Nous autres « bouseux » comme il dit.

Bill écouta le programme des vacances d'Emilien, et il était tel qu'il l'avait imaginé, moitié enItalie, moitié en Angleterre. Mais cela semblait moins le contrarier qu'à l'habitude, peut-être à cause de son frère...

Lorsqu'il lui eut parlé de STan, il constata qu'il l'avait surpris. Emilien ne s'attendait sans doute pas à ce que le rouquin rretourne à ce sujet, et Bill commençait à se dire lui aussi que ce n'était pas normal. Il n'aurait pas dû, ce n'était pas lui, d'ordinaire, qui semait la pagaille dans les relations... Mais quelles relations ? Emilien et STanislas... Ca ne pouvait pas être pire.

Il écouta la réponse de son ami et, à bien y réfléchir, c'était plutôt évident. Quoi ? Il ne connaissait pas son nom ? Oh ce n'était pas possible ! Bill, lui, pensait connaître tous les noms des élèves de Poufsouffle de son année, et pas mal des autres maisons.Il suffisait d'avoir un minimum d'intérêt pour les autres pour savoir ce genre de choses. Et ce ne pouvait pas être un problème de mémoire, le Gatween semblait plutôt doué en cours. Tiens, voilà qu'il ne pensait plus à lui par son prénom à présent...

Mais ce qui fit réellement réagir Bill, ce fut la dernire chose que dit Emilien : nous autres bouseux.

Donc, ce n'était pas la première fois. Stanislas était bien un garçon méprisant, certain que son éducation était la seule valable ? Le visage de Bill s'empourpra et ses yeux se mirent à briller. Pourquoi cela le mettait-il si brusquement en colère, lui qui était resté d'un calme de marbre, même lorsque Zélie Colien, la capitaine de l'équipe de SErdaigle, avait tenté de le ramener plus bas que terre ?

Parallèlement, il réalisait que ce n'était plus si grave de tout expliquer à Emilien, visiblement, il le savait déjà.

"C'est justement ça. Quand tu es parti, et pendant qu'on était en train de partir Ashley et moi, il a, comme je te l'ai dit, dit à Ashley qu'elle pouvait rester, qu'elle ne dérangeait pas. Sauf que... excuse-moi, je ne voulais pas te le dire simplement pour pas que ça t'embête encore plus... Il a ajouté qu'il ne fallait pas qu'elle se préoccupe de ce minable... euh, il parlait de toi, mais tu as compris... Que tu devais avoir été élevé dans une forêt pour avoir de telles manières, et que tu étais un bouseux. Heureusement que j'étais parti parce que sinon j'aurais répondu quelque chose et ça aurait pu ne pas être très gentil. Moi je crois que tu as bien plus de manières que lui."

Lasincérité avec laquelle il avaitprononcé sa dernière phrase était indéniable. Il se demandait ce qu'en avait pensé Lucy et ce qu'elle lui avait répondu, mais il était déjà loin et écouter sa curiosité à ce moment-là aurait peut-être été une mauvaise idée, sachant qu'il encourait le double rissque d'être en retard en cours de potions et de donner l'impression d'espionner une conversation.

"Par contre, je ne sais pas si Lucy lui a répondu là-dessus. Tu pourras peut-être lui en parler... Enfin... Je suis pas sûr que ça serve à grand-chose. Peut-être qu'elle m'en voudra de t'avoir dit tout ça mais moi je m'en fiche. Je trouve que c'est les pires, ceux qui se cachent le mieux."

Bill se demandait toujours pourquoi ça l'avait mis tellement en colère. Peut-être, réalisa-t-il soudain, parce que cela le faisait douter de bien d'autres choses. Il avait toujours été très confiant et, lorsque quelqu'un lui apparaissait vraiment sympathique, il lui accordait dès l'abord sa confiance. Or, il ve nait de réaliser qu'il avait commis un egrosse erreur en fonctionnant ainsi, et cela risquait de remettre d'autres de ses certitudes en question.

Bill regarda intensément Emilien. Il espérait de tout son coeur qu'il ne serait pas affecté par ces méchancetés gratuites.

"De toute façon, tu t'en fiche, de ce qu'il pense. Toi tu sais que c'est faux."

De toute façon, c’était comme si Emilien avait été prédestiné à détester Gatween. Depuis le premier jour, il ne pouvait pas le sentir : dans le Poudlard Express, Emilien avait repéré le futur élève dans un compartiment, seul. Lorsqu’il avait voulu s’installer, l’autre avait fait un petit signe de tête, comme quoi il ne voulait pas être dérangé. Autant dire qu’Emilien l’avait plutôt mal pris. Non mais, pour qui il se prenait l’autre idiot ! C’était un train pour tous les élèves, qu’il sache. Les compartiments n’étaient pas réservés à Monsieur ! Ce petit prétentieux … Il avait donc passé son chemin, mais il avait déjà une bien mauvaise impression du stupide nobliau. A la cérémonie de la répartition, trop dégoûté d’avoir été lui-même envoyé à Serpentard, il n’avait pas fait attention aux autres. Ce n’était qu’une fois dans le dortoir, qu’il avait remarqué la présence de l’imbécile. Décidément, l’année commençait bien ! Et, quelques mois plus tard, alors qu’on était en juin et qu’on ne pensait plus qu’aux vacances, Gatween ne connaissait même pas son nom. Si ce n’était pas une marque de mépris, ça ! De hautaineté, même.

Ainsi, Emilien ne serait peut-être plus le seul à se demander comment Lucy avait pu aimer un idiot pareil. Ça paraissait peut-être un peu idiot, mais il était content d’avoir un « soutien » de ce côté-là, même si l’affaire était terminée, en quelque sorte. Bien évidemment, il pouvait toujours se dire qu’il avait raison, et que rien ne comptait plus que ce que lui, il pensait. Mais c’était toujours agréable d’avoir quelqu’un qui partageait les mêmes opinions que soi. Surtout quand c’était un ami comme Bill ! D’ailleurs, rien ne rapproche tant que de s’entendre sur les défauts d’une personne. C’est facile de se faire des amis autour d’une haine commune. Emilien s’était ainsi pas mal rapproché de ses camarades de dortoir, en apprenant que certains d’entre eux méprisaient aussi Gatween. Comment se faire des amis, en deux leçons. Deux choix : s’entendre sur la débilité de quelque chose, ou offrir des bonbons. Les deux marchent plutôt bien. Bien sûr, Emilien n’avait jamais réfléchi à ce genre de choses, il n’était pas calculateur à ce point, il n’imaginait pas des plans pour devenir ami avec telle ou telle personne. Pour le moment, il pouvait dire qu’il se débrouillait bien de ce côté-là, il avait deux, trois amis … Difficile de savoir qui vraiment considérer comme tel.

Emilien remarqua que Bill semblait … touché, par ce qu’il venait de dire. Dans le sens, il n’y était pas indifférent. Mais qu’avait pu faire Gatween ce matin, pour mettre le Poufsouffle dans un tel état ? Emilien ne l’avait jamais vu énervé, alors ça l’étonnait un peu … Finalement, Bill lui avoua qu’il ne lui avait pas tout dit. Aha ! Il en était sûr. Enfin, il devait avoir une bonne raison. Que ça l’embête ? Oh, bah, quoi que dise Gatween, il trouverait surtout ça débile … Le Serpentard haussa tout de même les sourcils lorsque Bill lui rapporta les paroles de Michel. Quoi ? Un minable ? Un bouseux ? Elevé dans la forêt ? Non mais … Pour qui il se prenait, décidément ! Il se croyait au-dessus de tous, ou quoi ? Qu’est-ce qu’il avait contre son éducation, d’abord ? Et comme l’avait déjà dit Emilien, à un certain moment, il faut savoir se détacher de son éducation, et penser par soi-même. Ce n’était pas parce qu’Emilien avait été très mal éduqué, que forcément il serait mal poli et méprisant. Au contraire, ce n’était pas parce que Gatween avait reçu une éducation « parfaite » - Emilien la trouvait complètement nulle – qu’il ne serait pas hypocrite.

- Tsss, qu’est-ce qu’il a contre les gens élevés dans la forêt, lui ? répliqua tout d’abord le Serpentard, restant tout de même calme. Comme il l’avait dit, il avait fait énormément de progrès, et avait juré de ne plus s’énerver à cause de l’autre débile. Je vois pas en quoi l’éducation serait un critère pour juger les gens … On la choisit pas, que je sache ! Ce qui est important, c’est … ce qu’on pense vraiment. Pas ce que nos parents nous ont appris à penser.

Lorsque Bill déclara qu’il avait plus de manières que Gatween, Emilien sourit. En tout cas, les deux Serpentard étaient bien différents, c’était le plus important. Emilien n’était pas un hypocrite, il ne tentait pas de cacher un manque de personnalité derrière une éducation trop parfaite, et des phrases tordues ponctuées de mots inusités. Après, quant à ses manières … D’accord, Emilien n’était pas un parfait « gentleman » et pouvait se montrer désagréable, mais il disait ce qu’il pensait, au moins ! Autrement, il respectait tout de même un bon nombre de gens, ses amis par exemple. Et puis, euh … Bill ajouta qu’il ne savait pas ce que Lucy avait répondu à ce propos, bah, ce n’était pas important. Quoique. Si, c’était important ! D’un autre côté, il valait peut-être mieux imaginer qu’elle l’avait défendu, plutôt que d’apprendre qu’elle avait laissé couler. De cette façon, il laissait place au doute, mais il pouvait aussi espérer le meilleur. Après tout, elle avait bien défendu cet imbécile de Gatween, à la volière. Alors, ce matin, elle avait eu une vraie raison de prendre la défense d’Emilien. Bref ! Le Poufsouffle dit ensuite que les pires étaient ceux qui se cachaient le mieux.

- C’est ça l’hypocrisie, répondit Emilien en haussant les épaules. C’est plus répandu qu’on le croit … Et lui, il doit être particulièrement touché, on sait jamais ce qu’il pense ! Il se contente d’être poli, limite hautain je trouve.

« De toute façon, tu t’en fiches de ce qu’il pense. Toi, tu sais que c’est faux ». Oui, il le savait. Il trouvait même que Gatween avait une façon complètement stupide de penser, de raisonner. Son avis n’avait pas grande importance pour lui, par contre, la façon de réagir des autres, était importante, et même parfois révélatrice. Emilien fit un nouveau sourire et reprit la parole :

- De toute façon, je le trouve tellement bête, alors ce qu’il dit …

- Tsss, qu’est-ce qu’il a contre les gens élevés dans la forêt, lui ?

SAns savoir pourquoi, Bill se mit à rire à cette réflexion. C'était l'idée qui l'amusait en fait, l'idée d'Emilien vivant dans une petite cabane au milieu des bois. Et c'était vrai : qu'est-ce que ça aurait pu faire, même si ça avait été le cas ? Il n'y avait pas que la politesse dans la vie, même si parfois elle était très importante. bill, d'ailleurs, avait toujours très bien parlé parce que sa mère, qu'elle le veuille ou non, avait conservé des traces de son éducation dans la noblesse. Mais il y avait bien plus : il y avait le coedur, les sentiments que l'on tournait vers les autres, la générosité, l'estime, et cela, Bill commençait à songer que le petit Stanislas, oui, il était petit en taille par rapport à lui, en manquait cruellement.

Oui, c'était important, ce que l'on pensait vraiment, et oui il ne fallait pas passer sa vie à suivre ce que l'on nous avait appris. Bill hocha la tête en signe d'assentiment. Même si lui, il en avait bien conscience, avait tendance à penser comme ses parents le lui avaient ensiegné, il ne pouvait s'empêcher de se dire qu'il le faisait avec un certain recul. D'ailleurs, sa mère, malgré toutes ses paroles pour l'inciter à ne pas craindre les Serpentards, ne lui avait-elle pas fait clairement comprendre qu'il ne fallait surtoutpas qu'il aille dans cette maison ? Et Bill ne s'était pas particulièrement rapproché de certains des élèves vert et argent malgré cela ?

Oui, l'hypocrisie... Quelque chose que le naïf jaune et noir découvrait vraiment pour la première fois. C'était vrai au fond : lui, il n'était pas compliqué de savoir tout ce qu'il pensait, il suffisait de lui parler un peu pour le comprendre. Stanislas...

"C'est vrai quoi, ce Stan. On ne sait rien de lui... D'ailleurs autant qu'il ne sait rien de nous. C'est soit qu'il n'a pas grand-chose d'intéressant, soit que sa personnalité est trop mauvaise pour qu'il la montre."

Bill sourit malgré lui. Lui qui avait mentalement défendu Stanislas à l'époque où Emilien lui en avait parlé pour la première fois, voilà qu'il s'acharnait contre lui.

- De toute façon, je le trouve tellement bête, alors ce qu’il dit …

Bill rit légèrement à nouveau. Il trouvait cette réflexion typique de son ami Serpentard, du moins à l'égard de Stanislas.

"T'as bien raison. Et Lucy... Elle serait bien mieux avec toi."

Oups... C'était sorti tout seul. Mais c'était vrai quoi, Lucy était après tout plutôt une fille intelligente, réfléchie, même si Bill ne la comprenait pas toujours... Et elle avait besoin de plus que d'une belle gueule agrémentée de manières certes adorables, mais creuses. Emilien et elle... Enfin... Le rouquin se demandait à présent ce qu'en penserait son ami. Peut-être au fond que c'était ce qu'il méditait au fond de lui... Bill n'avait-il pas toujours pensé qu'Emilein était jaloux ? Et pourquoi l'aurait-il pensé s'il l'avait juste considérée comme une amie ? Néanmoins, il se mit à rougir.

"C'est... C'est vrai quoi. Vous vous ressemblez, quelque part. Enfin plus que quelque part. Tu ne crois pas ?"

Bill en était au dessert et il avait fini sa part de gâteau, mais il se mit à râcler consciencieusement sa coupe pour se donner une contenance. Pourquoi ça l'ennuyait-il autant, ces histoire de coeur ? Parce qu'i se sentait perdu ? Parce qu'il pensait ne pas y comprendre grand-chose ?

"Dis-moi Emilien, est-ce que tu crois que tu es amoureux ? Enfin... Euh, si jamais tu l'étais, tu crois que ça ferait comment ? Je veux dire, comment tu crois qu'on se sent quand on est amoureux ?"

Ca le tracassait depuis quelque temps, et finalement Emilien était son plus proche ami garçon. Il n'en restait pas moins que Bill jugeait le moment peu approprié, l'histoire mêlant Emilien, Lucy et Stan commençant à peine à se démêler. Pourtant il avait envie de comprendre, de savoir ce que c'était vraiment que d'aimer une fille. Parce que certes il adorait Ashley, et à présent il avait conscience des regards amusés quand ils marchaient tous les deux main dans la main, mais Bill tenait la main d'Ashley comme il tiendrait celle de sa petite soeur ! Ashley avait aussi des défauts, il en était conscient, à commencer par sa naïveté démesurée. Est-ce qu'il pouvait être amoureux d'elle ? Est-ce qu'il pourrait l'être un jour ? Ou était-elle seulement la meilleure amie qu'elle pensait être pour lui ?

Pour Emilien, l’éducation, ça n’avait pas vraiment bien marché. Dès son plus jeune âge, ses parents passaient plus de temps à se disputer, qu’à s’occuper de leur fils, alors évidemment … Après, ils lui avaient interdit la magie, et avaient tenté de lui faire admettre que c’était une mauvaise chose. Sa façon de parler, c’était surtout en écoutant les autres, à l’école, qu’il l’avait acquise, ce pourquoi elle n’était pas aussi compliquée et tordue que celle de Gatween. Et parlons de la séparation de ses parents ! Il avait fini par en déduire qu’ils étaient stupides, et que, par conséquent, ce qu’ils disaient n’avaient pas grand intérêt. Leurs ordres ? Ridicules ! Leurs conseils ? De même ! Dans ces conditions, il était difficile de parler de vraie éducation. Disons que ses parents s’y étaient mal pris, ils avaient cru qu’Emilien serait un parfait petit garçon, qui leur obéirait au doigt et à l’œil, et qu’ils n’auraient qu’à ordonner : il deviendrait à leur image. Faux ! Ils n’avaient même pas cherché à le comprendre et s’étaient simplement dit qu’il n’y avait rien à faire. Emilien n’avait peut-être pas l’esprit aussi conditionnable que Gatween, voilà.

Le Serpentard se servit finalement une part de dessert. Allez, il ne fallait pas se priver de déjeuner ! Le début de la journée avait été riche en émotions, et ça commençait à lui donner faim. Le cours de potions avait été très éprouvant dans ce sens là : après un petit déjeuner aussi agité, Emilien s’était rendu compte qu’il n’avait pas eu le temps de manger. Il fallait remédier à ça ! Lorsque Bill déclara que Gatween n’avait soit rien d’intéressant, soit une mauvaise personnalité, Emilien approuva d’un signe de tête. C’était ce qu’il disait depuis le début ! Être enfin compris, ah, ça faisait du bien. Evidemment, il aurait encore mieux aimé que Lucy elle-même reconnaisse tous les défauts de Gatween, mais que Bill le fasse, c’était déjà très important.

Puis Bill sortit, comme ça, que Lucy serait mieux avec lui, Emilien. Ce dernier faillit s’étouffer alors qu’il était en train de manger un bout de gâteau – gâteau étrangement semblable à celui qu’il avait jeté dans l’assiette de Gatween, ce matin … décidément, Emilien et le gâteau au chocolat, toute une histoire. Qu’est-ce qu’il racontait, Bill ? L’idée paraissait assez bizarre aux yeux d’Emilien. Pas désagréable, mais étrange, tout de même. Sûrement parce qu’entre Lucy et Gatween, c’était à peine terminé, alors ce n’était peut-être pas le moment de penser à ça … A vrai dire Emilien n’y avait jamais réfléchi sérieusement. Bien sûr ! Il avait toujours considéré Lucy comme sa meilleure amie, alors … Parfois, il s’était posé des questions. L’histoire avec Gatween avait peut-être révélé quelque chose. Après tout, pourquoi serait-il jaloux s’il n’était pas … amoureux de Lucy ? Mais n’empêche, il hésitait. Le plus étrange était sans doute que quelqu’un d’autre fasse une telle affirmation, alors que lui n’était pas encore fixé sur le sujet.

Alors qu’il ne savait pas encore quoi répondre, Bill ajouta que Lucy et lui se ressemblaient, quelque part. « Enfin plus que quelque part ». Le Serpentard ne savait pas trop. Qu’est-ce qu’ils avaient en commun, lui et la Serdaigle ? Une haine pour la botanique ? C’était l’une des premières choses qu’il avait remarquées, et Emilien se rappela avec amusement ce première cours dans les serres, durant lequel Lucy avait fait une allergie au cuir de dragon, et que le professeur avait refusé qu’elle aille à l’infirmerie, malgré Emilien qui se proposait tout naturellement pour l’accompagner. Ah là là, cette prof ! Il fallait lui faire un procès ! On l’enverrait à Azkaban, et ce serait bien fait pour elle, d’abord ! Mais nous nous éloignons du sujet. Le problème, avec Lucy, c’est qu’elle avait tendance à agir de façon à énerver Emilien. D’accord, tout avait été lié à Gatween, jusque là, mais … Il ne savait pas trop. Ce matin, déjà, il s’était demandé si ça ne valait pas le coup de juste arrêter d’être ami avec elle, alors … Il avait besoin de temps pour réfléchir. De toute façon, il n’était pas pressé.

- Je sais pas trop …

On ne pouvait mieux résumer les pensées du Serpentard. Par ailleurs, il était peu habitué à parler de ça, et le fait de ne pas avoir tout mis au clair dans sa propre tête n’aidait pas. Le problème ne venait pas de Bill ; le Serpentard savait qu’avec lui, il pouvait parler de beaucoup de choses sans avoir peur de quelque moquerie.

Les questions suivantes du Poufsouffle ne l’inspiraient pas beaucoup plus. Il y avait toujours le problème de ce qu’il ressentait pour Lucy, mais pour ça, il avait conclu qu’il avait tout le temps d’y réfléchir, de se rendre compte par lui-même. Han j’viens de lire le post de Mariana. Bilius et Mario ? C’est abominable, comme nom ! Sérieusement ! Non, mais vraiment … Revenons-en au sujet du topic. Emilien réfléchissait. Il ne voyait pas du tout comment répondre aux questions de Bill, qu’il prenait tout de même avec grand sérieux. On aurait dit qu’ils avaient passé un pacte : aucun d’entre eux ne se moquait de l’autre, malgré les questions et réflexions un peu bêtes qu’ils pourraient faire par moment. Evidemment, ils n’avaient jamais passé de tel pacte, c’était comme un accord tacite du côté d’Emilien, et sûrement une habitude du côté de Bill. Le Serpentard se demanda tout de même ce que Bill avait en tête en posant ces questions. Ashley ? Tout le monde avait remarqué que les deux Poufsouffle étaient assez proches. Mais après …

- J’en ai aucune idée, désolé … J’me demande, moi aussi. Pour Lucy, je sais pas … Le problème c’est que par moments j’ai du mal à la supporter. Après, j’ai pas un caractère facile non plus, alors ça aide pas.

[Bilius et Mario ? Moi aussi j'ai trouvé ça affreux, mais va savoir pourquoi, alors que je l'avais déjà lu dans le poste de mariana, quand j'ai lu ta réflexion dans ce sujet-là ça m'a fait mourir de rire et j'étais écroulée sur mon clavier. Heureusement, yavait personne autour de moi, parce qu'en plus je comprends pas pourquoi ça m'a fait rire comme ça.]

Bill adressa un sourire encourageant à Emilien quand celui-ci se servit une part de dessert. Il n'avait rien mangé d'autre et, comme ils avaient encore cours durant l'après-midi, mieux valait qu'il ait ingurgité quelque chose.

Bill remarqua qu'il avait énormément surpris son ami lorsqu'il avait parlé de Lucy et lui. Mais qu'est-ce qu'il lui avait pris, aussi, de sortir un truc pareil ? Pourtant, ça lui paraissait tellement évident que, même s'il s'inquiétait de la réaction de son ami, il n'imaginait pas qu'il ait pu ne pas y penser. Il était vrai que Lucy venait à peine de se séparer de STanislas, mais Emilien, lui, durant tout ce temps, n'avait-il pas songé à Lucy autrement qu'à une amie ?

"Je sais pas trop."

Bill hocha la tête, signe qu'il comprenait parfaitement ce que pouvait signifier ce "je sais pas trop". En réalité, il signifiait tout simplement qu'Emilien ne savait pas trop, mais ça, Bill le comprenait. Comment aurait-il pu ne pas comprendre, lui qui s'était posé les mêmes questions concernant Ashley ? Pourtant, les deux histoires étaient bien différentes : entre Emilien et Lucy, il y avait eu Stan. Entre Ash et lui, il n'y avait rien. Mais justement : si Stanislas avait permis à Emilien de réaliser qu'il était jaloux, rien ne permettait à Bill de penser une telle chose.Et puis, après tout, comment pouvaient-ils savoir ce genre de choses alors qu'ils n'avaient que onze ans ? Peut-être que Lucy était plus évoluée que la moyenne, pour déjà avoir été capable d'être amoureuse, de comprendre qu'elle ne l'était pas en réalité et de... Enfin en tout cas de retrouver Emilien, que ce soit ppour une amitié ou plus. Mais le rouquin, lui, savait pertinemment qu'il n'était pas assez mature pour comprendre pleinement ce genre de choses.

- J’en ai aucune idée, désolé … J’me demande, moi aussi. Pour Lucy, je sais pas … Le problème c’est que par moments j’ai du mal à la supporter. Après, j’ai
pas un caractère facile non plus, alors ça aide pas.

"Bah, c'est pas grave."

Bill laissa échapper un petit soupir, mais il était sincère. Au fond, il avait tout le temps de découvrir, non ?

"C'est juste que... Je suis super curieux, et toute cette histoire avec Lucy ça m'a rendu encore plus curieux."

Vrai ? Oui, vrai. Mais il l'aurait été même sans ça. D'accord, il n'aurait pas posé les questions à Emilien, puisque le Serpentard n'aurait pas été impliqué dans une telle histoire et qu'il aurait quelque part eu peur qu'il se moque de lui. Mais il se serait tout de même posé ces questions. Parce qu'il en entendait parler. Parce que partout, autour de lui, des grands sortaient ensemble, se séparaient, sortaient avec quelqu'un d'autre, et même pour Bill qui était souvent un peu en retard concernant les ragots, c'était impossible de ne rien savoir. Il n'y avait qu'Ashley pour être capable d'ignorer les choses à ce point. Parce qu'aussi, justement, il y avait Ashley, et qu'il commençait à se demander ce qu'il éprouvait pour elle. Parce qu'il n'avait pas encore été dans la baignoire avec Mariana et qu'il ne savait pas encore qu'il y avait d'autres filles sympathiques et plus jolies qu'Ash, surtout quand on les voyait en maillot de bain.

"Et puis bon, je traîne beaucoup avec Ashley, alors parfois je me demande..."

Ca lui avait échappé, enfin pas vraiment. Il ne l'avait dit à personne, et s'il y avait bien quelqu'un à qui il pensait pouvoir le dire, c'était Emilien. Du mal à supporter Lucy ? Bill ne put s'empêcher de sourire. Il venait de parler d'Asley ? Eh bien s'était ça aussi le problème. Oh, ilne l'aurait probablement pas évoqué en ces termes, mais depuis un petit moment, Ashley avait parfois une petite tendance à... comment dire... l'exaspérer. Oh, Il l'appréciait toujours autant, mais ne serait-ce que l'épisode du matin même l'avait un peu énervé. Et aussi, cette habitude de fuir depuis quelque temps, chaque fois qu'il l'observait en train de triturer sa chaîne, cette nouvelle chaîne qui sortait de nulle part...

"Oui, je comprends ce que tu veux dire. En plus, si tu as un caractère pas toujours facile, j'ai l'impression qu'elle non plus. C'est un peu en ça que je pense que vous vous ressemblez. La même... fierté ? Oui, c'est un peu ça, la même force de caractère aussi. ET puis, vous êtes tous les deux un peu têtus dans votre genre... Alors, ça fait que vous vous ressemblez beaucoup et que vous vous entendez bien, mais ça m'étonne pas que parfois tu aie sdu mal à la supporter."

Il rit légèrement, le regard malicieux.

"A mon avis, elle aussi doit parfois avoir du mal à te supporter."

Puis il réfléchit. Cela le ramenait toujours à Ashley. Le problème avec elle, c'était qu'il se demandait si elle voyait vraiment qui il était, qu'il n'était pas que le bonhomme gentil et souriant, qu'il avait une personnalité derrière... Si Emilien et Lucy pouvaient se ressembler beaucoup, il réalisait de plus en plus qu'Ashley et lui avaient pas mal de différences. Finalement, il se décida à exprimer ce qui le turlupinait.

"Tu vois, Ashley et moi c'est pareil. Parfois, elle m'exaspère. A côté de ça, elle est super, je ne dis pas. Mais... Toi qui la connais un peu, est-ce que tu nous trouves vraiment ressemblants ? Je veux dire... Tu crois qu'on aurait quelque chose à faire ensemble, tous les deux ?"

C'était bizarre, même s'il n'en aurait parlé à personne d'autre qu'à Emilien, il ne se serait jamais cru en train de parler de ça avec lui, d'autant plus qu'il se doutait bien que son ami aussi devait se poser pas mal de questions, peut-être à cause de lui, et qu'il ne devait pas avoir tellement de réponses.

Bill expliqua ses questions par sa curiosité, et Emilien se contenta de hocher la tête, comme quoi il comprenait. La curiosité est un vilain défaut, dit-on. Pas toujours … D’accord, parfois, être trop curieux attirait des ennuis et ennuyait les gens à qui on posait des questions. Mais ce trait de caractère de Bill était plutôt un avantage … Emilien, quant à lui, l’était de temps à autres.

Alors qu’Emilien avalait une nouvelle bouchée de gâteau, le Poufsouffle évoqua Ashley. C’était vrai, on les voyait souvent ensemble, ces deux-là ! De quoi se poser des questions, dans l’esprit de tout le monde. Mais pourquoi ? Ils pouvaient juste être amis, non ? On semblait considérer que l’amitié fille-garçon était impossible … Emilien ne savait pas trop, une fois encore. Par exemple, lui et Lucy. Non, mauvais exemple. Alors, lui et Camille ? Mais c’était sa cousine, alors c’était totalement différent. Il ne pouvait pas considérer Mariana comme une amie, quand même : la première fois elle avait failli le tuer avec un hibou, et ce matin, elle lui avait balancé du pudding à la figure. Bon, il l’avait excusée, mais c’était surtout pour la forme, et puis sur le moment, il n’y avait pas beaucoup réfléchi … C’était aussi pour énerver Lucy, enfin bon. C’était du passé. Quant à Ashley, c’était difficile à dire, aussi. Une amie ? Avec la façon dont il l’avait envoyée promener en début de matinée, on pouvait se le demander. Et on pencherait plutôt pour le nom. Conclusion ? Aucune, à priori on ne pouvait pas conclure tout de suite.

Au lieu de répondre une fois de plus qu’il ne savait « pas trop », Emilien préféra écouter la suite, et la suite de la suite, et ainsi de suite. Bill disait que Lucy non plus n’avait pas un caractère très facile, et que c’était là leur point commun. La fierté, la force de caractère, et le fait d’être têtu, expliquait-il. Le Serpentard était assez d’accord là-dessus, quoique. Il avait quand même l’impression d’être plus têtu, quelque part. Après tout, c’était surtout lui qui s’était énervé, par exemple, à la volière. Et Lucy avait à plusieurs reprises reconnu qu’elle avait tort, alors qu’Emilien … A la limite, ce matin, en disant qu’il était parfois stupide. Là, d’accord, il avait réussi à passer au-dessus de sa fierté. Mais autrement … Même dans le Poudlard Express, lorsqu’ils s’étaient réconciliés, Emilien n’avait pas dit qu’il regrettait ce qu’il avait fait, ou qu’il s’était trompé. Tout ce qu’il aurait pu admettre, c’était qu’il aurait dû parler autrement. Mais il n’avait dit que des choses vraies ! Le Serpentard se força à penser à autre chose, ça ne servait à rien de repenser à cette histoire. Surtout que c’était censé être terminé.

Lucy, avoir du mal à le supporter ? Ça, c’était juste parce que dans ces moments là, elle était un peu bête. Parce qu’Emilien devenait insupportable seulement quand il avait du mal à supporter les autres – ou qu’il était malade – donc, logiquement, il devenait insupportable quand Lucy elle-même l’était, donc quand elle était bête. Mais enfin, Emilien la pardonnait, quand il était de bonne humeur. Il fallait dire aussi qu’il n’avait pas trop le choix …

Bill expliqua ensuite que c’était la même chose entre lui et Ashley. Ah ? Il ne les avait pourtant jamais vus se disputer … Comment Bill pourrait-il s’énerver contre qui que ce soit, de toute façon ? Ah, tout de même, il avouait qu’elle arrivait à l’exaspérer. Si Ashley pouvait exaspérer Bill, alors en faisant la même chose, elle pouvait mettre Emilien hors de lui. Non mais, parce que pour énerver le Poufsouffle, c’était quelque chose … Arf, question difficile, est-ce que Bill et Ashley se ressemblaient ? N’importe quel idiot se serait contenter de répondre que oui, puisqu’ils étaient dans la même maison ! Non, tout sauf ça. Alors ? Emilien réfléchit. Non, ils ne se ressemblaient pas. Bill n’était pas aussi naïf qu’Ashley, et bien plus compréhensif. Aussi, bien moins ennuyant et beaucoup plus supportable, mais ça, ce n’était peut-être pas la peine de le dire. Plus intelligent ? Même chose, il n’était pas là pour dire du mal de celle qu’il avait d’abord appelée Pyrrhus. Après avoir un peu hésité, il répondit finalement :

- Je la connais pas énormément faut dire, mais … J’ai quand même l’impression qu’elle est très naïve, et moins … comment dire … compréhensive.

C’était la dernière question de Bill qui dérangeait le plus Emilien. Comment ça, quelque chose à faire ensemble ? Enfin, il voyait ce qu’il voulait dire, mais … C’était le Poufsouffle, le mieux placé pour en parler, pas Emilien ! Et surtout, le Serpentard non plus n’y connaissait rien, à toutes ces histoires … Bill posait beaucoup de questions, mais Emilien n’était pas plus que lui capable d’y répondre. D’ailleurs, il avait esquivé la grande majorité avec des « Je sais pas. » De toute façon, Bill posait toujours beaucoup de questions, il fallait s’y habituer. Pour finir, Emilien reprit la parole :

- A mon avis, c’est pas la peine de se casser la tête avec tout ça … De se poser autant de questions. C’est pas comme si on devait se dépêcher de faire un choix, ou quoi que ce soit.

C’était vrai quoi, ils étaient encore à Poudlard pour un peu plus de six ans ! Alors ils n’étaient pas pressés … Emilien avait du mal à imaginer qu’il passerait vraiment autant de temps au château. Quand même, six ans, c’était énorme … Il aurait l’impression que ça faisait une éternité qu’il étudiait à Poudlard, quand ça serait terminé. Après les études, il aurait sa majorité, il ne serait plus obligé d’habiter avec ses parents, et donc de cacher sa baguette et ses livres dans un vieux placard. En attendant, il valait mieux en profiter, et essayer de voir le bon côté des choses, malgré les cours ennuyeux et les devoirs interminables, les discours assomants des professeurs et les examens angoissants. Emilien remarqua soudain qu’on commençait à se lever, à toutes les tables. En effet, l’heure de reprise des cours approchait, et personne n’avait envie d’être en retard. Le Serpentard termina son gâteau en quatrième vitesse et s’adressa à son ami :

- Qu’est-ce qu’on a comme cours, cet aprèm’ ?

Ashley, moins conmréhensive que lui ? Mouais... Au début ce n'avait pas été comme ça. Il se souvenait de ce jour dans le parc où il l'avait trouvée en larmes. Certes, c'était lui qui avait commencé par la consoler, mais elle avait très vite perçu que quelque chose n'allait pas pour lui non plus. Et c'était elle, ensuite, qui l'avait écouté, qui l'avait compris et qui l'avait rassuré. Rassuré ? Oui. Ecouté ? Enormément. Compris ? ... Peut-être. Comment savoir ? Peut-être en comprenait-elle bien plus que ce qu'elle ne voulait bien le dire... Mais si Bill continuait à explorer ses souvenirs, il réalisait qu'elle n'avait pas cherché à le comprendre, lorsqu'il lui avait parlé du miroir. Bon, d'accord, il radicalisait un peu les choses là. La vérité était qu'il avait tout de même adoré ce moment avec elle. Mais si elle avait été copréhensive, elle aurait tout de même réagi autrement, ce matin, en voyyant le petit groupe dans le couloir. Quant à sa naïveté, Bill l'avait trouvée charmante pour cela dès le début, mais cela témoignait tout de même d'un manque de maturité qui le dérangeait un peu.

- A mon avis, c’est pas la peine de se casser la tête avec tout ça … De se poser autant de questions. C’est pas comme si on devait se dépêcher de faire
un choix, ou quoi que ce soit.

Bill sourit à son ami. Pour le coup, il avait plus que raison. C'était ce qu'il avait toujours pensé, ce qu'il s'était dit quand il avait pour la première fois envisagé Ashley autrement que comme une meilleure amie. Il fallait laisser faire le temps, rien ne pressait et, à vrai dire, Bill était même très heureux pour l'instant de ne pas être mêlé à des histoires de petits amis. Ca gâchait parfois plein d'autres choses : l'insouciance de l'amitié, du partage égal avec tout le monde... Sa première année touchait à sa fin, mais il y en avait tant d'autres encore... Tant de gens à rencontrer, de choses à apprendre, à comprendre... POurquoi s'embêter avec des histoires qui ne servaient pour le moment à rien ? Les réponses viendraient quand elles viendraient !

"Tu as bien raison. D'ailleurs j'aime mieux que les choses restent encore un peu comme elles le sont."

Bill se demandait ce qu'il se passerait s'il y avait un bal de fin d'année. Bien sûr, il irait avec Ashley, parce que c'était évident, parce que cela se ferait logiquement sans qu'ils aient à se le demander. Il passerait probablement une excellente soirée. Mais, comme pour le bal de Noël, il n'y aurait dans leurs rires et dans leurs danses rien d'autre que de l'amitié, amitié qu'ils partageraient avec Chris, Andy, Bev et les autres.

C'esten sortant de ces réflexions que Bill réalisa qu'ils étaient presque seuls dans la grande salle à présent. Comme il n'avait jamais de montre, il regarda au passage celle d'Emilien et poussa une exclamation.

"Oups ! On a métamorphose et on est à la bourre !"

Et se levant d'un bond de son banc, manquant le renverser, il chargea son sac sur son dos et, aux côtés d'Emilien, il quitta la grande salle. au pas de course.

[On dirait que c'est terminé...]