[HJ: je suis terriblement désolé d'avoir mis autant de temps à te répondre, j'espère au moins que cette réponse te conviendra ^^]

Sombre. Lugubre. Humide. Voilà le genre d’endroit où il faisait bon vivre, le genre d’endroit dans lequel on se sentait bien, le genre d’endroit que quittait rarement Ethan. En effet, le 3ème année ne sortait que rarement des cachots qui en plus de contenir sa salle commune, sa seconde maison, lui permettait de se retrouver la plupart du temps seul et de, par conséquent, faire ce que bon lui semblait. Cela faisait déjà plusieurs heures qu’il s’était enfermé à double tour dans une salle reculée où le froid de l’hiver prenait toute son ampleur. Et pourtant c’était là qu’il s’entraînait tous les jours, s’évertuant à recommencer encore et encore les mêmes sors, les mêmes sortilèges jusqu’à les comprendre parfaitement et ainsi les contrôler à la perfection. Certes, il n’était pas le meilleur en classe, loin de là, il ne brillait pas par ses connaissances incommensurables mais ce dont il avait besoin, les sortilèges dont il aurait à se servir en cas de duel, ceux là il les maîtrisait aussi bien que le premier de sa classe. Et de toute manière, n’était ce pas là l’important ? N’était ce pas avant tout pour cela qu’ils apprenaient des sors ? Afin de pouvoir se battre, pouvoir attaquer les autres, oh bien entendu les professeurs ne présentaient pas les choses sous cet angle là, il n’y avait qu’à voir l’intitulé du cours le plus intéressant de Poudlard : « Défense contre les Forces du Mal ». Jamais il ne serait venu à l’esprit des professeurs qu’il leur faudrait apprendre à leurs élèves plus qu’une manière de se défendre. Ne dit on pas que l’attaque est la meilleure défense ? Oh pas une attaque systématique et irréfléchie, une attaque calculée, mûrement préparée, une attaque planifiée des semaines auparavant et qui ne pourra pas être repoussée.

Être le meilleur n’était pas qu’une question d’orgueil mais une question de pouvoir et n’était ce pas là ce que chacun recherchait ? Une manière ou une autre d’accéder au pouvoir que ce soit sur soit même ou sur les autres. Ceux qui ne font qu’écouter ont un pouvoir sur ceux qui leur parlent, ceux qui se montrent gentils et serviables ont un pouvoir sur ceux qu’ils servent, chacun à un pouvoir particulier, une domination particulière l’important était de pouvoir conserver ce pouvoir et de réussir à l’étendre sur un grand nombre de personnes. Et c’était bien entendu ça le but d’Ethan, depuis toujours, atteindre un rang supérieur qui le mettrait à part, envié de tous mais jamais égalé et si pour cela il devait travailler sans s’arrêter alors il le ferait !

Et c’était donc tout naturellement qu’une personne, un nom revenait sans cesse le hanter, cette fille qui lui avait tenu tête un jour, cette inconsciente qui lui avait parlé comme à un moins que rien. Il lui avait fait regretté, payé mais ce n’était pas suffisant, elle avait réussi à l’atteindre et cela aussi c’était une forme de pouvoir, un pouvoir qu’elle avait eu sur lui et qu’il comptait bien lui faire regretter. Ce fut donc avec un soupçon de joie qu’il reçut le mot de Craft mais son ton arrogant et volontairement provocant ne fit que piquer au vif le jeune garçon. Ainsi donc elle s’amusait encore à lui envoyer des pics, était elle réellement suicidaire ou simplement inconsciente. Un sourire carnassier commença à se former sur ses lèvres tandis qu’il se préparait pour cette entrevue, il allait lui faire amèrement regretter de se mesurer à lui, elle était peut être plus âgée que lui mais ce n’était pas une raison, il avait sa force physique et surtout il ne nourrissait aucun scrupule à lui faire du mal.

Cette règle stupide selon laquelle les hommes ne doivent pas frapper les femmes n’était rien pour lui, si quelqu’un lui manquait de respect, se jouait de lui alors il devait le payer, qu’importe son sexe et son âge, personne n’avait le droit de se comporter ainsi avec lui et il comptait l’en informer la jeune Craft, à ses dépens bien entendu. Mais au-delà de l’agacement profond qu’il ressentait pour elle, il y avait une partie de lui-même qui était irrémédiablement attiré par elle, par cette perfidie sans borne qui pouvait l’animer. Et, plus que de l’attirement c’était de la fascination, très peu de personnes avait osé l’attaquer de front comme elle l’avait fait et dans ce nombre déjà réduit, personne à part elle n’avait réitéré l’attaque alors cela lui valait bien un minimum de respect quand même. Du respect mais aucune pitié, si elle n’avait pas peur de lui, si elle ne le craignait pas alors elle se transformait en danger potentiel, bien souvent il ne suffisait que d’un récalcitrant pour que d’autres suivent, qu’ils se rendent compte qu’il n’y a peut être pas de raisons d’avoir peur mais en même temps elle lui offrait un moyen de se faire un nom, une publicité vivante et gratuite. Si il la battait sur son propre terrain, si il obtenait son respect d’une manière ou d’une autre alors les autres suivraient. Finalement, elle lui était beaucoup plus utile qu’il ne l’aurait jamais cru.

Tout en menant ces réflexions, le 3ème année était d’ores et déjà sur le point de quitter son dortoir, 22 heures n’allait plus tarder à sonner et il avait encore un léger détail à régler. Habillé de son uniforme de Serpentard réglementaire il passa une veste d’hiver sur ses épaules avant de passer des gants en cuir noir et une écharpe aux couleurs de sa maison. Il ne lui restait plus qu’à prendre sa baguette et il serait fin prêt à quitter le château. Telle une ombre, il se faufila sans un bruit jusque dans la cours de l’école, une fois arrivé là il fit un petit détour par la réserve de balais du cours de vol et en pris un au hasard. Bien entendu, il aurait pu faire comme nombre des membres de sa maison et acheter un éclair de feu ou un balai de la même trempe mais à vaincre sans péril on triomphe sans gloire et pour lui se baser uniquement sur les capacités d’un balai n’était pas digne d’un représentant de Salazard Serpentard, ce n’était là qu’une fourberie, une duperie stupide, le genre de chose que faisait le plus souvent le balafré mais pas ce que lui, il pourrait faire.

Arrivant enfin à la lisière de la forêt il abandonna son balai à côté d’un tronc d’arbre et commença sa marche tranquillement, il n’avait qu’un kilomètre et demi à faire mais dans le froid qui régnait cela n’était pas tout à fait des plus réjouissant. Il se mit alors à accélérer le pas et n’arriva au lieu de rendez vous qu’avez quinze minutes de retard, ce qui n’était pas si mal étant donné qu’il n’avait pas pour objectif d’arriver à l’heure de toute manière. Après tout si Pénombre voulait réellement qu’il se montre ponctuel elle n’avait qu’à pas le prévenir au dernier moment, il était déjà heureux qu’il vienne alors il ne fallait pas trop en demander non plus. Mais une fois arrivé à ce qu’il pensait être le lieu de rendez vous, il mit un moment à trouver ce qu’il cherchait….surtout qu’il ne savait pas exactement ce qu’il cherchait, « dix mètres de hauteur », c’était ce qui était écrit sur le mot et il dû bientôt se rendre à l’évidence que sans aide il ne trouverait jamais la planque de la jeune fille. Se tournant alors dans la direction du chemin qu’il avait emprunté pour venir, il murmura deux mots et quelques instants après le balai qu’il avait emprunté auparavant fit son apparition. Ce n’était peut être pas la façon la plus discrète de trouver Pénombre mais ce serait au moins la plus rapide. A peine monté sur son balai, il décolla de dix mètres et se mit à la recherche de la Serpentard et se fut avec une surprise non dissimulée qu’il trouva l’intrigante cachette, du sol il n’avait que peu de chances de la trouver c’était certain ! Jugeant qu’il était préférable de retrouver le plancher des moldus pour ensuite monter dans l’arbre il se posa et laissa le balai traîner par terre avant de commencer son ascension du mont Everest. Arrivant enfin à l’entrée de celle-ci après bien des péripéties et des risques de chute, il vit enfin celle qui l’avait fait venir ici, Pénombre. Elle paraissait en parfaite harmonie avec cet univers végétale, composant ainsi la faune de cette flore prépondérante. Un sourire sadique se forma sur les lèvres du jeune homme tandis qu’il passait une main dans ses cheveux qui étaient déjà dans un désordre parfaitement organisé et qu’il se rapprochait de son hôte.

« Voilà qui explique bien des choses…si tu passes le plus clair de ton temps dans cet endroit ce n’est pas étonnant que tu sois aussi asociale et taciturne. Remarque, personne ne doit remarquer ou regretter ton absence, chère petite femme des bois. »

Sa voix c’était fait beaucoup plus charmeuse que ses paroles ne l’auraient suscitées, mais pour l’instant il y allait doucement, il voulait avant toute chose savoir ce que la brune lui avait réservé avant de pouvoir l’attaquer à sa guise. Connaître les projets de son adversaire pour pouvoir les contre attaquer comme il se devait, c’était terriblement simple mais en même temps il nourrissait une telle haine contre cette vipère qu’il ne savait pas combien de temps il pourrait tenir avant d’engager comme il se devait les hostilités.

« Alors comment comptes tu me permettre de racheter cet honneur que tu dis avoir bafoué ? Bien que…de mon point de vu le contraire soit plus proche de la vérité… »

Tout chez lui inspirait le calme et la quiétude et pourtant il n’attendait qu’un geste, un regard, un mot pour l’attaquer et lui faire mordre la poussière, ce n’était pas une simple visite de courtoisie et ils étaient tout deux au courant de cet état de fait.