Le château était on ne peut plus calme. Les tableaux ne discutaient pas entre eux -chose exceptionnelle en soit - et aucun rires retentissait dans les couloirs. Seul les pas de la Serpentarde venait troubler les quelques instants de silences qui recouvraient Poudlard chaque nuit.

Chaque nuit où Judd se retrouvait invariablement en dehors de son dortoir pour faire une chose ou l'autre. Ce n'était pas spécialement voulu, elle ne sortait pas pour avoir une quelconque satisfaction d'avoir enfreins le règlement. Ne pas le respecter était le cadet de ses soucis d'ailleurs. Elle sortait juste parce que un rien la réveille dans un sommeil qui ne venait déjà que très rarement. Ne pas dormir ne la dérangé pas plus que cela, elle en avait l'habitude.

Généralement elle se baladait dans les couloirs, elle s'imprégnait de la froideur des murs, du silence apaisant régnant dans les couloirs. Judd détestait l'agitation qui régnait dans le château entre les cours. C'est d'ailleurs pour ça qu'il était assez rare de la voir dans la grande salle. Tous ses étudiants faisant du bruit à tord et à travers, elle ne pouvait le supporter ! Elle se contentait donc en général d'aller manger en dehors des horaires ou directement aux cuisines.

Ce soir encore elle avait préféré sauter le dîner et avait privilégié sa conquête du château. C'était l'une de ses activités quotidiennes et elle ne s'en lassait pas. Certes elle n'avait pas encore trouvée l'endroit qui lui convenait le mieux, mais elle se doutait que cela viendrais prochainement.

Soudain, elle s'arrêta et revient sur ses pas, il lui semblait qu'elle était déjà passée par là. Quoi que, peut être pas finalement. Elle refit demi tour et poursuivi ses pas un instant, mais elle s'arrêta bien vite. Effectivement sur le mur derrière elle venait d'apparaître une porte. Une magnifique porte d'ailleurs, toutes faites de bois sombre taillé en motif qu'elle ne saurait déchiffrer.

Elle s'avança et regarda avec un froncement de sourcils ce qui s'offrait à elle. Elle hésitait à entrer ( serpentarde et non gryffondore ne l'oublions pas ) ; après tout elle ne savait pas ce que dissimuler cette porte ; qui de plus était apparu grâce à un mécanisme dont elle ne saisissait pas le fonctionnement ! Mais sa curiosité était piquée à vif, elle se devait d'entrer !

Sa fine main actionna donc la poignée et Judd fut pour une fois vraiment surprise et ébloui par la beauté du lieu. La pièce s'étalant sous ses yeux était d'une clarté éclatante. De grande baie vitré dont les rideaux blancs étaient tirés éclairaient la pièce. De grand canapé se dressait ici et là sous les yeux ébahis de la jeune fille. Une grande cheminée éteinte se dressait sur sa droite près de ce qui ressemblait à un immense ... lit ? Qu'es qu'un lit pouvait bien faire là ? Elle n'en avait pas le moindre idée ! Avançant dans la pièce elle oublia de refermer la porte derrière elle et continua d'observer les lieux. Près des fenêtres, sur toute la longueur du mur, se tenait une immense bibliothèque. Mais plus intrigant encore une immense source coulait d'un coté à l'autre de la pièce avec à son origine une magnifique cascade.

* Cette pièce n'a aucun sens se dit elle. Une fontaine et une cheminée ? Un lit et de l'herbe ? C'est complètement absurde ! *

Tournant sur elle même elle eut une soudaine envie de se baigner dans cette eau cristalline. Elle regarda autour d'elle et vit dans un coin un maillot tous à fait comme elle venait de se l'imaginer. Avec un sourire elle commença à comprendre le fonctionnement de la pièce et à en profiter !

Elle se glissa derrière le paravent qui venait de se créer, enfila rapidement le maillot rouge deux pièces tous à fait à sa taille; posa sa baguette sur le sol près de la cascade avant d'y entrer doucement.

Ca y était, elle avait trouvé la salle parfaite !

Un soir. Un soir comme tous les autres pour Ultan. Encore une fois, il ne trouvait pas le sommeil. C'était comme ça depuis le fameux soir. Et il n’aimait pas rester à rouler d’un côté, puis de l’autre sur son lit. Il fallait qu’il bouge… Il descendit doucement les marches du dortoir, hésitant à essayer d’aller dans celui des filles pour observer Narcissa, mais il ne le fit pas.

De toute façon, il ne pouvait pas. Les escaliers étaient conçus de façon à que seules les filles sachent y monter. Un moyen plus sûr pour elles, sûrement. Mais là, ça l’embêtait.
Depuis le soir où il avait rencontré Narcissa il ne cessait de penser à elle. Ils avaient passé de bonnes heures ensemble. Tout était parfait, jusqu’au moment où elle comprit que Lynn était sa sœur.

Après tout ça, Ultan avait du mal à dormir. Il se demandait ce que pensait réellement la jeune Serpentarde à propos de lui. Si elle voulait prendre ses distances… Tout ça, le fatiguait, mais pas physiquement puisqu’il ne savait pas dormir. Mais mentalement…

Il passa la main sur ses cheveux, et prit un verre d’eau. Puis sorti de sa Salle Commune, pour aller au septième étage, comme il avait l’habitude de faire, quand il n’avait plus de livres à lire.

La Salle sur Demande, il la connaissait depuis sa 3ème année. Sûrement la découverte qui lui avait apporté le plus de bonheur. Si on peut dire ça comme ça. Parce que le bonheur, Ultan ne savait pas vraiment ce que ça voulait dire. Et ça le n’embêtait pas plus que ça. Le seul sentiment qui l’importait vraiment, c’était la puissance…

Arrivé au septième étage, il fut stupéfait de voir que la porte de la salle, sa salle en l’occurrence, était ouverte…

Il chercha sa baguette dans sa poche, et y entra. Tout était différent. Tout était délicat, mais sombre. C’était une fille, une fille sûrement à Serpentard. Mais comme il avait trop de bol ces derniers temps –il était tombé sur sa sœur, même si ça l’avait amusé, il aurait préféré ne jamais la croiser-, le 5ème année resta sur ses gardes.

Puis entendant de l’eau couler un peu plus loin, il se dirigea vers le bruit, et s’arrêta, voyant une fille, aux cheveux noirs comme la nuit. Il sourit, toujours son sourire ténébreux et narquois, et commença :

« Ce n’est pas très prudent pour une jeune fille, de se promener dans l’école la nuit. Encore moins quand Rusard rôde pas loin… »

Il espérait lui faire peur, mais si c’était vraiment une de ses compatriotes, il en faudrait plus que ça. Il pointa sa baguette vers elle et termina :

« Puis-je savoir ce que tu fais ici ? A cette heure ? »