Le choc n'avait pas été tendre avec lui, c'était un fait... En moins de temps qu'il ne fallut pour le dire, voilà qu'Aedan se retrouvait complètement allongé sur le sol, une main devant son visage, en signe de protection. Comment s'était-il retrouvé dans cette situation ?
Hé bien voilà...
L'acquisition d'un manuel manquant était la première cause de la présence d'un élève de Poudlard dans cette rue, chose qui n'était, somme toute, pas habituelle ! C'est donc en début d'après-midi que l'on avait permis au jeune Serdaigle de se rendre sur le Chemin de Traverse, à condition d'en revenir rapidement et d'y aller avec surveillance. La surveillance n'étant pas là, le jeune garçon avait du se débrouiller tout seul... et avait vu son esprit s'alamer en se rendant compte qu'il avait peut-être un peu trop traîné dans les boutiques, flannant du magasin de livres à la Ménagerie Magique. C'était peut-être futile, voire puérile, mais il aurait bien aimé avoir un compagnon animal à Poudlard... pour un enfant de cet âge c'était un soutient énorme, même si c'était peu de choses pour les autres. Malheureusement, il n'avait pas vraiment les moyens de se permettre ce genre d'envie...

C'est ainsi qu'il s'aperçut de l'heure tardive et se précipita au dehors pour retrouver son chemin... chose qu'il ne parvint pas à faire du fait que la nuit tombait relativement vite en cette saison maintenant. Courant dans la rue et bousculé par pas mal de gens louches qui commençaient à sortir de leur trou au crépuscule, le blondinet s'était retrouvé à percuter cet homme sans même prendre garde où il allait, un peu paniquer à l'idée de ne pas retrouver sa route...

Voyant une main se tendre devant lui, Aedan leva ses yeux bleus sur l'inconnu et hésita un petit moment avant de murmurer d'une voix presque inaudible :

- Pardonnez-moi... je... je n'ai pas... Je ne voulais pas vous percuter...

Devait-il prendre la main secourable qui se situait devant son visage ou non ? Bon, il n'avait pas mal, c'était certain, mais on pouvait dire que cette rencontre l'avait surpris...
Déglutissant, il accèpta l'aide de son interlocuteur et se redressa doucement, sans lâcher le livre qu'il venait d'acheter avec son maigre budget.

- Merci... Je vais bien. Assura-t-il.

- Aedan... Je m'appelle Aedan.

Répondit simplement le jeune garçon, un peu rassuré par le fait que l'homme qui se trouvait en face de lui ne soit pas une personne malveillante. Peut-être qu'il allait pouvoir l'aider ? Même s'il devait le lui demander... mais pouvait-il demander de l'aide à quelqu'un de la sorte alors qu'il n'avait sans doutes pas le droit de derranger une personne adulte comme ça ? On lui posait pourtant la question fatidique, à savoir : que faisait-il ici à une heure pareille, mais aussi loin de son école. Oui, il devait tout dire :

- Je devais rentrer à Poudlard avant la nuit... mais je me suis atardé à la Ménagerie Magique. J'avais un livre à acheter parce que je n'avais pas assez d'argent la première fois que je suis venu.

C'était peut-être une explication bête, mais c'était la pure vérité. Cependant, lorsqu'il songea à son retour probable à l'école de Sorcellerie, une terrible pensée traverse son esprit : n'allait-on pas le punir pour son retard et son absence ?! L'inquisitrice n'accèpterait jamais cela...
Voilà un dilemne de taille qui se présentait au jeune Serdaigle, qui se retrouvait donc perdu... enfin, encore plus qu'avant si l'on savait combien Dolores Ombrage était dure avec les élèves à l'école. Frissonant autant de froid que d'effroi, le garçon ajouta d'un air penaud :

- On va sûrement me réprimander pour mon absence, là-bas, mais comme la nuit tombe, je ne sais plus où je dois aller, je connais bien trop mal les lieux du monde des sorciers.

Un bien piêtre avoeux, mais qu'y pouvait-il ?
Levant de nouveau les yeux vers son interlocuteur, il demanda :

- Et vous ? Que faites-vous là, monsieur Bill ? Vous n'êtes pas perdu, je pense, n'est-ce pas ?

Un sourire apparut sur les lèvres d'Aedan, ce dernier tentant de se rassurer de la manière la plus facile qu'il pouvait trouver, chose qui n'était pas vraiment facile dans sa situation, mais qui pouvait l'être dans le but de détendre une atmosphère qu'il avait cru rendre un peu trop pesante. Autour d'eux, le monde continuait de tourner, sans se soucier trop de leur conversation, bien que les rayons du soleil eurent totalement disparus à ce moment-là, laissant place à un ciel teinté de violet et d'un bleu-marine que la nuit se plaisait à revêtir dans ses folles escapades, entraînant dans sa danse Lune et étoiles.

Le garçon avait répondu s'appeler Aedan, prénom assez original, qui avait bien plu à William.
Mais bon, passons...
Après quoi, il avait expliqué être sur le Chemin de traverse dans le but de faire acquisition d'un livre, mais qu'il s'était attardé à la ménagerie magique et que, de ce fait, il allait rentrer à Poudlard en retard.
Le fait que l'enfant ait manqué d'argent ne manqua pas de rappeler sa famille au rouquin, ce qui eut pour effet d'élargir son sourire.

Et puis, Aedan lui avait fait part de ses inquiètudes conçernant une éventuelle punition.
Alors que Bill allait répondre que Dumbledore était un homme bon et compréhensif, il s'était souvenu d'un détail important :
Ombrage était passée grande inquisitrice au château, et d'après ce que lui avaient raconté ses frères et Ginny, c'était une peste de crapaud !
Le jeune homme ne l'avait rencontré qu'une seule fois, et cela lui avait suffit pour se rendre compte qu'elle ne faisait pas partie des personnes qu'il appréciait.

Toujours à l'affût du moindre faux pas pour mieux couler les gens, servant ses propres interêts avant tout, même le bien être des autres, bref, une véritable harpie...
De plus, il avait apprit que la mégère infligeait des punitions assez terribles aux élèves, ce qui n'arrangeait rien.
Donnant une petite tape sur l'épaule du gamin, bien moins haut sur pattes que lui, il l'avait de nouveau rassuré :

- Bah, t'en fais pas pour le crapaud, je te donnerais une lettre en disant que tu étais avec moi si tu veux !

De cette façon, le garçon ne serait pas puni.
Du moins, il l'espèrait !
Par la suite, le jeune Serdaigle avait avoué ne pas savoir où aller, connaîssant mal le monde des sorciers.
Curieux, William s'était enquit :

- Tes parents sont des moldus ?

Il regretta un peu ces paroles par la suite, se disant que son interlocuteur craindrait peut être qu'il réagisse comme les autres familles de sang-pur qui " se respectent ", à savoir en le traitant de sang-de bourbe par exemple.
Mais chez les Weasley, les enfants n'étaient pas élevés comme ça. Hors de question de manquer de respect à qui que ce soit si ce n'était pas réciproque et justifié !
Et au diable ceux qui osaient les insulter, en les prétendant " traître à leur sang "!
Les paroles qui suivirent firent légèrement grimaçer Bill : Monsieur ?
Avait-il l'air si vieux que ça ? ( XD )

Toujours souriant, il avait répondu à la question qui lui était posée :

- Tu as raison, je ne suis pas perdu. Je travaille à Gringotts, et je suis sortit il n'y a pas longtemps. Et ne t'inquiète pas, je ne vais pas te laisser tout seul ici.

Après un clin d'oeil amical, il avait ajouté :

- Je te demanderais juste une chose : Ne dis plus monsieur, ni vous, juste Bill, OK ? Je suis pas le ministre de la magie !

La nuit était tombée à présent. Avant de proposer à l'élève qui discutait avec lui de l'aider à retrouver son école, le jeune rouquin avait mit à sa hauteur le sac de friandises en tout genre dont il avait fait acquisition un peu plus tôt, avant de lui demander :

- Tu as faim ?

Attendant qu'il réponde et se serve, ou qu'il refuse, le jeune homme s'assurait qu'aucun danger ne les guettait.
On est jamais trop prudent...

Voyant le sac de friandises se positionner devant son nez, Aedan eut un mouvement de recul, ne sachant à quoi s'attendre. Rassuré en fort peu de temps, il hésita cependant durant un instant avant de lancer sa main en avant pour se servir doucement.
Oui, il avait faim maintenant que l'on lui faisait remarquer, alors si on lui proposait gentillement de prendre une ou deux choses pour se nourir un peu, il n'avait pas forcément envie de refuser. Il n'allait pas non-plus vider le paquet tout entier, c'était certain, à la base, il ne mangeait que trop peu de confiseries pour y porter un attachement particulier. Ce qui ne l'empêcha pas d'avaler à un rythme soutenu toutes celles qu'il avait en main, cela allait de soie.

- Merci.

Le jeune garçon lança un sourire à son compagnon. Bon, il ne fallait pas l'appeler "monsieur" alors... donc, il ne fallait pas le vouvoyer non-plus... Juste "Bill" serait de mise ? D'accord !

- Merci, Bill.

Peut-être qu'il serait plus content de s'entendre appeler ainsi tout de suite, du moins, c'était ce qu'Aedan pensait.
L'autre problème de la soirée était effectivement le fameux crapaud dont parlait son nouveau compagnon adulte. Une seule lettre allait-elle suffir alors qu'au château, tous savaient qu'il était seulement sorti acheter un livre avec l'ordre de revenir avant la nuit tombée ? Il espérait que oui, et que Bill allait pouvoir l'aider dans sa démarche de ne pas se faire réprimender. Peut-être l'adulte allait-il devoir l'accompagner au château pour ça ? Il n'oserait jamais le lui demander...

- Mes parents sont... Ils n'ont pas de pouvoirs magiques, c'est pour ça que je ne connais pas encore bien ce monde-là. C'est peut-être bête, mais je ne savais même pas qu'un monde des sorciers existait avant de recevoir ma lettre de Poudlard...

Aedan avait un peu honte en avouant cela. Alors qu'il était plus jeune, des phénomènes étranges s'étaient bien produits dans la maison, mais aucun de ses parents ou de lui ne s'étaient doutés qu'il s'agissait de phénomènes magiques. A la réception de la lettre, personne ne l'avait empêché de partir, bien au contraire, bien que l'on eut cru à une mauvaise farce au départ. Le sérieux de cette invitation à intégrer l'école de sorcellerie n'ayant plus fait aucun doute au niveau de la gare où attendait le fameux train qui allait l'y conduire, ses parents ne s'étaient pas opposés à son intégration là-bas. Ils en avaient même été fiers pour beaucoup de raisons et la première était la suivante : Même en ignorant la véracité d'un tel monde, ils avaient toujours cru en l'existance d'un monde qui dépassait l'entendement de tout mortel.
Ici, on appelait les gens comme ses parents des "moldus"...
Aedan n'aimait pas ce mot... Pourquoi leur donnait-on un autre nom, qui sonnait aussi mal de surcroix ? Etait-il normal même de différencier des êtres humains simplement parce que les uns avaient des pouvoirs magiques et les autres pas ? Le jeune garçon n'était pas d'accord avec ce principe de différenciation...

- Vas-tu m'aider à rentrer au château ? Je ne suis pas sûr qu'on y soit très content de me voir arriver si tard, mais si je n'y retourne pas, cela risque d'être pire...

Levant les yeux vers Bill, Aedan resta un instant silencieux, se demandant pourquoi il regardait dans toutes les directions avec autant d'attention. Y avait-il quelque chose qui n'allait pas ? Inquiet, le blondinet fit la même chose et observa les alentours, s'attendant à voir quelqu'un de pas très sympathique leur tomber dessus à tout moment, ou bien s'échappant des ombres qui s'étaient installées sur le Chemin de Traverse...