Le jeune Serpentard avait rêvé d’être seul et tranquille mais à peine avait il relevé la tête de l’eau qu’une jeune fille était apparue devant lui en maillot de bain, la taille enserrée d’une serviette. Le sourire timide qu’elle lui adressa lui rendit le fol espoir qu’elle s’en aille vite fait, mais celui-ci disparut rapidement lorsqu’elle tâta la température de bout de l’orteil, avec la ferme intention de profiter de SON bain !

« Si ça ne te dérange pas trop. » Mais bien sur que ça le gênait. Il y avait une autre baignoire non ?! Qu’elle y aille, et grand bien lui fasse… Par Merlin ! Samael eut fin sourire sardonique et s’adressa à la jeune fille avec une voix dont on sentait la moquerie à plein nez.

« Et si ça me dérangeait, que ferais-tu ? »Essaya t’il.

Qui sait ? Peut-être comprendrait elle le court et simple message qu’il essayait de faire passer, à savoir, « dehors ! ». Il espérait impatiemment le départ de la jeune fille, et passa sa main dans ses cheveux bleus à force d’être noir. Après le départ de cette importune présence, il pourrait profiter de son bain comme il l’entendait, c'est-à-dire tranquillement.

Peine perdue ! A peine avait formulé cette pensée qu’une autre personne entra dans la salle de bain, et vint les accoster. Ce jeune homme se permis de leur faire la leçon sur le travail qu’ils auraient dû fournir dans leurs devoirs d’un air hautain. Ce fut trop pour Samael qui éclata d’un rire moqueur en entendant ces mots. Lui qui disait ça, alors qu’il était dans une salle de bain…

« Je ne sais pas si tu as remarqué, mais nous sommes dans ce qu’on appelle une salle de bain. Comme son nom l’indique on y prend des …. Bains ! Pour les devoirs, passes à la bibliothèque… Cela dit, et malgré tes conseils dont je me serais volontiers passé mais bon, tu sembles tellement y tenir, tu es bien aimable de ne pas nous dénoncer à nos professeurs. Ils seraient certainement outrés de savoir que l’on s’est lavé. »

Le ton froid de Samael résonna un instant dans l’immense salle, puis le silence revint. Il brillait dans les yeux du jeune homme une lueur moqueuse et froide à la fois.

Bon. Apparemment le message n’était pas bien passé, et la jeune fille semblait bien déterminée à profiter de son bain bouillant.
** Pas bien futée … **
Mais comme Samael sentait qu’il ne servait à rien d’insister, et qu’il était vrai que le bain avait plus une dimension de piscine que de simple baignoire, il se contenta de faire une moue contrariée et ne dit rien. Il soupira doucement, et écouta avec amusement avec quelle verve la jeune fille répondit au désagréable Serpentard. Cependant, la fin lui plût beaucoup moins ; il toussota et dit d’un ton ironique, presque froid.

« Les Serpentards n’évitent pas tous forcément les bains et les douches, vois-tu … Et entouré de deux serpents, ce n’est pas franchement avisé de dire ça … »

** Vraiment pas futée… **
Il n’était pas spécialement contre les griffondor ou autres, même si le fait que les lions ne pensent pas avant de parler, ce qui était exactement ce qu’elle venait de faire, lui tapait sur les nerfs. Etait-elle une griffondor ? Cela ne l’étonnerait pas vraiment…
Cela dit, la suite de sa tirade sur les devoirs mal faits et le fait que cette salle n’était pas vraiment appropriée pour les devoirs était tout à fait vraie, et un fin sourire étira les lèvres du serpent. Avec un peu de chance, il irait finir son boulot plus loin, et Samael pourrait tranquillement profiter de son bain, malgré cette jeune fille sans gêne qui n’avait rien eu de mieux à faire que de venir utiliser SA baignoire…

« Tu es de quelle maison ? » Demanda-t-il à la jeune fille, pour en avoir le cœur net.

Il s’assit ensuite sur une des marches immergées et au bord arrondi de la baignoire, et s’étira nonchalamment. Griffon pour voisine ou pas, la température de son bain était parfaite, et il se détendait à vue d’œil.

Griffondor. Bien sur. Au moins, il était fixé. Il n’était pas sur d’être content d’avoir raison car cela voulait dire qu’il y avait dans son bain une personne qui le considérait certainement comme un ennemi. Il haussa les épaules car il doutait qu’elle l’attaqua dans son bain, et ne semblait pas, pour l’instant, avoir de pulsions belliqueuses. Il se laissa aller un peu dans l’eau chaude, tous ses muscles se relaxant au contact chaleureux du liquide.

Lorsque la jeune fille lui parla de nouveau en souriant, il l’écouta d’une oreille distraite, pas forcément intéressé parce que pourrait raconter une squatteuse de baignoire. Cependant, sa remarque fit apparaître un fin sourire ironique sur ses lèvres, et se tourna vers la jeune fille. Elle semblait bien sur d’elle pour s’avancer ainsi de ce qu’il pourrait penser d’elle…

« Je ne suis peut-être pas comme tous ceux de ma maison. Et je ne te jugerais certainement pas sur ce que pensent les autres serpy… Je ne te connais pas, c’est vrai, cependant, la remarque que me semble vrai, si on s’appuie sur ce que tu as dit… Après, si ce que je pense est faux, je suis sur que tu ne tarderas pas à me le prouver… »

Sa dernière phrase était particulièrement ironique. Il se moquait bien de savoir si elle était négligente ou pas, et si elle avait été blessée par sa remarque, c’était le cadet de ses soucis. A partir du moment où il disait ce qu’il pensait, Samael ne le regrettait que rarement. De plus, il la trouvait un peu trop arrogante, pensant pouvoir deviner son comportement, ses pensées, en se basant sur d’autres… A l’écouter, tous ceux qui la connaissaient l’appréciaient…

Il leva les yeux au ciel, son regard intensément ironique.

« Tant d’amis, et si peu de modestie … »

Il tourna son regard moqueur vers la jeune fille, attendant sa réaction à sa provocation.

- deux serpents dis tu?

Demanda une jeune fille blonde, ses yeux d'un bleus profonds rivés sur le jeune Serpentard. Elle était dans l'encadrement de la porte et s'avançait vers eux, d'un pas tranquille, profondément calme et sereine.

- excuse moi de te contredire, mais la partie semble égale à présent... puisque je suis là...

Murmura t elle en s'avançant, elle retira la serviette qui lui entourait le bassin et s'assit sur le rebord de la baignoire, plongeant négligemment sa main dans l'eau chaude. Elle regardait tout à tour la jeune Gryffondor et le jeune Serpentard.

- torturer une jeune fille, ce n'est pas vraiment sérieux tout cela, jeune homme...

ajouta t elle d'un air mystérieux de sa voix douce de soprano. Elle souriait, mystérieusement mais elle souriait, on ne pouvait lire en revanche aucune émotion sur son visage laiteux. Elle remit une mèche rebelle correctement avec sa main gauche.

La jeune gryffondor regarda sa camarade de dortoir en souriant. Elle s'amusait aussi à répondre de cette manière aux gens, sans aucune arrière pensée. Elle sortit sa main de l'eau et croisa les bras sur son ventre

- discuter... c'est vrai que cela est de plus en plus difficile de nos jours...

Elle poussa un léger soupir et se releva, elle chercha quelque chose dans son sac duquel elle sortit une petite fiole bleu nuit.

- dites... je peux rentrer dans la baignoire ou pas?

demanda t elle aux deux personnes qui se trouvaient dans l'eau colorée par la mousse de la jeune fille de sa maison.

La jeune fille adressa un sourire fort poli à l'élève de Serpentard. Elle le toisa de ses yeux d'un bleu si profond et répondit

- je ne doute pas que Malia puisse se défendre seule, rassure toi...

Elle regarda tour à tour sa camarade de Gryffondor puis le jeune Serpentard. Elle n'avait pas la moindre envie de lui obéir, celui lui aurait fait si plaisir... Et la jeune fille n'était pas du genre à faire ce que les autres voulaient, d'autant plus lorsque c'était dit sur ce ton. Elle sourit de nouveau

- désolée, l'autre baignoire est hors d'usage...

Elle retira sa serviette doucement et trempa ses pieds dans l'eau. Elle se moquait du regard noir que lui jetait Samael, sachant que celui ci ne l'apprécierait d'autant moins. Elle haussa les épaules, elle s'en fichait totalement.

D'un haussement d'épaule, Malia tenta vainement de faire savoir à son collègue de baignoire qu'elle n'y était tout simplement pour rien si cette nouvelle se joignait sans vergogne à l'eau déjà partagé par eux deux.

-Tu sais, il n'a pas tord, nous commençons à être coincé ici. Et tout à l'heure, tu risques de baigné dans de l'eau savonneuse bien plus que propre.

Elle posa son savon sur le rebord de la cuve.

*Les jeunes de nos jours, ils se trouvent tous permis et se foute de l'opinion des gens! Étonnament, ça ne l'aidera surment pas à se faire une place! On aime pas ceux qui veulent prendre toute la place et qui se foute des remous que ca cause. Décidement, elle a beaucoup de chemin à faire pour entrer dans mon estime. On dirait une autre Kenza, mais cette fois, sans l'encre dans le bain!*

Elle passa le bras par dessus bors, puis empoigna une brosse à cheveux qui se trouvait dans son sac. L'arme du crime!!!! Puis elle commença à démèler sa tignasse d'un blondeur absolue.

*Le pire la dedans, c'était contre notre studieux serpent qu'il aurait fallu que je me défende!!!*

La jeune fille regarda les deux personnes présentes, elle savait pertinemment qu'ils ne l'appréciaient pas mais s'en moquait, de toute manière les gens ne l'avaient jamais aimée. Elle leur adressa un sourire poli et répondit au jeune garçon

- désolée, j'ai complètement oubliée de me présenter... Je m'appelle Cilina.

Elle les gratifia d'un nouveau sourire, qui paraissait agréable. Elle bouillonait toutefois en elle mais n'en montrait rien, son visage restait impassible, totalement dénué d'expression.

- et au niveau politesse, ce n'est pas moi qui vous aies agressé... mais bien vous

Murmura t elle de nouveau.

Malia se tut, bien que les choses semblaient s'envenimer, elle considéra la situation comme quelque chose à ne pas continuer. La bagarre, ne servirait tout simplement à rien et si pour des raisons inconus, les choses changaient de perspective, elle ne pourrait pas dire qu'elle avait quoi que ce soit pour enorgeuillisser l'un des deux.

*Elle va en terminer de cette petite crise de solitude, sinon c'est moi qui la vire du bain! Et on ne pourra pas dire qu'une première sotte aura été joué dans mes plates-bandes!*

Décidement, Malia hocha la tête.

*Mais qu'est-ce que tu te racontes ma vieille? Je pense qu'elle ne comprend même pas le terme paisible! Bon, voyons, elle va peut-être arrêté! .... Erreur, elle remet les choses sur le tapis. Va pas encore falloir que je m'en mèle, ca devient barbant à la fin!*

-AH!

*Je sais ce qu'il lui faudrait, une gardienne, ou un ange gardien! En fait les deux ne seraient d'aucuns tord!*

La fillette se présenta, et leur adressa un sourire aimable auquel le garçon lui répondit d’un air froid et ironique. Il ne cachait pas ce qu’il pensait, et n’hésitait pas à montrer à la nouvelle venue que sa présence n’était pas désirée, de son coté du moins. Elle semblait d’ailleurs cherchait à ce qu’il s’énerve en relançant le sujet sur la politesse et sur qui avait transgressé ses règles en premier. Le garçon pris sur lui pour ne pas lui balancer une réplique aussi cinglante qu’inutile. Malia semblait s’être mise à part de la conversation, et ne proféra aucun son à part une exclamation.

Le jeune homme lui lança un regard intrigué, et haussa les épaules. C’était sans doute elle qui avait raison, il n’allait pas se disputer pour une place dans la baignoire comme un gamin. Et maintenant qu’il était propre, plus rien ne le retenait ici, si ce n’est la tranquillité qu’il ne pourrait plus avoir. Il se hissa hors de la baignoire, attrapa sa serviette, et se frotta avec pour se sécher rapidement. Il adressa ensuite la parole à Cilina, d’un ton froid.

« Je te laisse ma place avec plaisir… »

L’ironie qui suintait de sa vois et de ses paroles était flagrante, et le garçon, qui en était tout à fait conscient, ne faisait rien pour le cacher. Il enfila un jean propre et une chemise noire qu’il ne ferma pas, trop pressé de sortir. Il ramassa son sac, et adressa un regarda à Malia, plus amical.

« Peut-être pourra-t-on continuer notre discussion un jour… Mais tu ne seras évidement plus une ombre dans le couloir. »

Il finit sa phrase en la ponctuant d’un petit sourire amusé. Le jeune homme sortit alors de la salle, sans adresser un regard de plus à la fillette, non sans penser que certains Griffondor, ou Bouffondor, et c’était le terme qui convenait le mieux à son état d’esprit à cet instant, était d’un sans gêne qui n’avait pas d’égale.