A Poudlard il y a toujours quelque chose à faire, et pour cette bonne raison, la petite Jaina ne s'ennuyait jamais (en dehors des cours). Elle passait son temps à fouiner par-ci par là, ayant peut-être pour objectif futur de devenir guide touristique de Poudlard. Mais cependant, elle n'était qu'en première année et donc encore bien loin d'avoir tout visité.
Il aurait été logique qu'elle connaîsse par coeur l'antre des rouge et or, ce qui n'était que partiellement le cas. En effet, elle avait visité chaque chambre du dortoir des filles, avait fait chaque recoin de la salle commune, mais restait un endroit: le dortoir des gaçons. Et le lieu était aussi mythique que le dortoir des filles aux yeux des gaçons: on se demandait ce qui s'y passait et comment les choses étaient organisées, rangées, quelle était l'ambiance, et tout un tas de choses.

Jaina avait remarqué un détail: l'accès y semblait beaucoup plus facile que dans toutes ces légendes urbaines que l'on pouvait raconter à propos de l'intrusion dans un dortoire du sexe opposé. Il lui fallait donc essayer. Et pour ceci, elle attendit que plus aucun préfet ne soit en vigueur de l'interpeller: ils étaient la seule barrière entre elle et son objectif.
Là en l'occurence, il n'y en avait aucun. Il faut aussi savoir que la jeune lionne n'allait faire cette intrusion que par curiosité, pour le tourisme, aucune forme de perversion ne lui venant à l'esprit en faisant ça. Elle posa donc une main sur la rembarde de pierre froide, et discrètement, alors qu'aucun regard n'était tourné vers elle, capuche sur la tête et dos voûté, elle monta.
L'escalier menait sur un couloir avec des portes. Quelques unes étaient ouvertes, d'autres fermées mais bruyantes... ou silencieuses. Autant visiter une pièce vide pour être sure que personne ne ralerait en la voyant entrer, enfin elle ne songeait pas que silencieuse pouvait signifier qu'il y avait déjà du monde, ou alors ils dormaient. Et puis il faut dire qu'il y avait une star qui habitait dans l'une de ces chambres, il aurait fallut un gros coup de chance pour que Jaina tombe sur la chambre du fameux Harry Potter et voit à quoi la cicatrice du garçon ressemblait. De toutes façons ce n'était pas le cas puisqu'en ouvrant une porte au hazard, ce fut sur un autre sorcier qu'elle tomba. Elle avait joué à la roulette russe et avait perdu, sa visite se soldant par un echec puisqu'elle avait été repéré (elle n'avait pas ouvert la porte avec délicatesse).
Les yeux de la jeune lionne s'écarquillèrent: des bruits de pas et des paroles un peu comme "felicitations blabla préfet" retentirent dans le couloir. Alors Jaina, paniquée, entra carrément dans la chambre du jeune homme et referma derrière elle, l'air totalement embarassée.

"Euh salut, excuse moi, je fait que passer!"

En entendant la porte s’ouvrir, Derek leva les yeux de son livre et posa son regard sur l’intrus. À sa grande surprise, ce fût une voix féminine qui sortit du capuchon, et non une voix d’homme comme il l’avait supposé. Il se leva et s’avança vers la jeune personne, curieux de savoir qui osait s’introduire dans les dortoirs des garçons, les règlements étant très strictes sur le sujet. Il tira la capuche de la visiteuse en arrière, se qui découvrit le visage de Jaïna. L’air embarrassé de la jeune élève l’amusa beaucoup.

*Et bien, que voici, nous allons nous amusez un peu, après tout, ce n’est pas moi qui vient de me fourrer dans la gueule du loup par exprès.*

Bonsoir ma chère, tu ne fais que passer? Pourtant, le dortoir n’est pas sur la route d’un autre endroit qui pourrait t’intéresser et puis de toute façon, tu n’as pas le droit d’être là. Je comprends que mon charme indéniable puisse t’attirer jusqu’ici, mais de là à risquer tant, je n’en attendais pas tant que ça de ta part, petite intrépide.

Captant les bruits du couloirs, Derek glissa un œil à l’extérieur et referma la porte en s’appuyant dessus.

Ho, pauvre petite chouette, voilà le méchant grand préfet qui s’amène dans le couloir avec des amis, toute une humiliation en perspective pour toi ma jolie, je crois que la punition sera des plus intéressantes et la honte qui l’accompagne, encore plus exaltante pour moi. Et puis, je ne suis pas sot ni aveuglé par ma propre prestance, je suis pas mal certain que tu es venu pour la star international, vilaine curieuse, je ne crois pas que ça lui plairait de se savoir espionné, pauvre petit Harry Potter qu’il est. Ha, mais comme je suis bon joueur, on peut toujours trouver un terrain d’entente, ta témérité vaut bien ça au moins.

Jaina observa le garçon s'approcher, sans bouger. Etonnée d'une telle approche, elle le laissa enlever sa capuche sans broncher, le regardant d'un drôle d'oeil. Tout ce qu'elle esperait c'est qu'il n'aille pas ouvrir la porte en hurlant qu'il y avait une fille dans le dortoir, auquel cas elle se serait vraiment trouvé dans une mauvaise situation, quoique, ça devait pas être si méchant que ça un préfet, elle aurait joué sur le fait qu'elle était en première année et aurait promit qu'elle ne recommencerait plus jamais.
Elle écouta le jeune homme parler, surveillant bien la porte et presque soulagée qu'il se colle dessus pour la maintenir fermée. Mais au ton de sa voix, il n'avait pas pour autant l'air très clément, inquietant la demoiselle. Cependant elle esquissa un sourire, certes crispé, essayant tant bien que mal de cacher son anxiété.

"Euh... C'est vrai que ça m'embêterai assez que tu me dénonce... Mais tu es quelqu'un de bien, hein! Et puis t'as raison, je suis sure qu'il y a quelque chose que je puisse faire pour... Disons, conserver ton silence!"

La pauvre Jaina, rouge pivoine, faisait un sourire de plus en plus forcé au garçon et employait un ton peu sûr d'elle. Mais il lui fallait se ressaisir, qu'est-ce qu'elle avait à tout d'un coup se comporter comme une trouillarde? C'était totalement hors de ses habitudes, mais il faut dire que le ton du gaçon l'avait assez surprise, on aurait réellement dit un Serpentard comme ça, à moins que ça n'en soit un déguisé!
Oh et puis sûrement pas, de toutes façons, elle ne devait pas se laisser faire et par conséquent, avoir recours à la ruse. Et si ça ne marchait pas, tant pis, elle serait dénoncée et puis voilà. Après tout, elle était loin de craindre la honte et déjà le lendemain elle serait en train de se vanter d'avoir fait intrusion dans le dortoir des garçons.
Mais pour l'heure il lui fallait trouver une diversion qui serait assez convaincante pour le garçon. Lui faire du charme, hors de question, le castrer, il aurait hurlé, lui jeter un sort... vaudrait mieux éviter. Alors son choix se dirigea vers une autre alternative: la gentillesse liée à un très léger fanatisme.
Jaina s'avança un peu dans la chambre et jeta un coup d'oeil aux environs, notemment sur le livre qu'était en train de lire le garçon au moment de son arrivée. Pour finir, elle inclina la tête, toujours aussi rouge, mais l'air calmé.

"En fait... J'étais pas venue pour Potter, je m'en fiche qu'il soit célèbre. J'étais venue voir quelqu'un d'autre..."

En prononçant sa dernière phrase, elle releva lentement la tête vers son interlocuteur, essayant de le regarder calmement, elle était plutôt bonne actrice et esperait lui faire comprendre ce que signifiait son geste.

Derek regarda le petit manège de Jaïna, nonchalamment appuyé sur la porte, les bras croisés. La situation l’amusait de plus en plus et l’attitude crispée de la jeune élève le faisait jubilé. Comme c’était plaisant de semer le trouble dans l’esprit de quelqu’un. Le plus intéressant, c’était de voir comment la petite ferait pour s’en sortir. Derek pourrait ainsi juger si elle était apte à ce qu’il lui fasse confiance, ou bien si elle était aussi minable que tous les autres. En entendant ses balbutiements, le jeune garçon éclata d’un grand rire.

Ho non! Tu n’es pas sérieuse là? Tu essayes de m’amadouer en me flattant, ça fait presque pitié. Je ne crois pas qu’on pourrait me qualifier comme quelqu’un de bien, malheureusement pour toi, je ne suis pas tout-sucre-tout-gâteau comme ce Potter ou tous les autres Gryffon-chatons de cette maison.

Il observa faire son remue-méninges en se promenant dans la chambre. Derek commençait à se lacer de se petit jeux et commençait à trouver l’idée de la jeter dans le couloir devant le préfet, des plus intéressantes.

Ha oui? Quelqu’un d’autre? Et je peux savoir qui est l’heureux élu? Écoute ma grande, n’essaye pas de jouer à la plus fine avec moi, ça ne marche pas comme ça, j’utilise déjà beaucoup d’outils à mon avantage comme le charme, alors ne t’avise pas de retourner mes armes contre-moi, c’est à tes risques et périls, et malgré le fait que le rouge te va bien, ça ne me fait ni chaud ni froid de te voir te débattre devant moi. Si tu penses t’en tirer à si bon compte tu te trompes. Soi je te jettes devant le préfet qui est à deux pas de ma porte, soi tu sors gentiment après, mais seulement si je suis satisfait de ton attitude. Dans un cas ou dans l’autre, si tu me déçois, je suis amplement capable de te donner une bonne correction et de ruiner ta réputation. D’après toi, qui est-ce que les gens vont croire, celle qui n’était pas à sa place ou celui qui était chez lui comme permis? Mon grand pouvoir de séduction est bien capable de faire gober n’importe quoi aux autres élèves. Alors, tu me prouves que tu es une vraie gourde ou bien que tu as du caractère ma petite pivoine?

Derek entrebâilla la porte et attendit la réaction de Jaïna.

Plan A: tombé à l'eau. Le garçon n'avait vraiment pas l'air d'un Gryffondor, plus Jaina l'écoutait, plus il ressemblait à un serpent, vicieux et sadique. Et ç'en était trop. Trop pour qu'elle continue à paniquer de la sorte, car comme il l'avait précisé, jouer la carte de la sympathie ne marcherait pas.
Un nouvelle idée naissait donc dans l'esprit de la jeune rouge et or: lui essayait de tourner la situation à son avantage, la prenant pour un pantin qui devrait divertir la gallerie tel le bouffon du roi, mais il n'en serait rien. Elle allait plutôt faire l'inverse, de plus il avait eu tord de l'estimer de cette manière: il croyait lui coller la honte en la livrant au préfet. Mais ce n'était pas ce qu'elle craignait, la honte. Son soucis était autre: sa seule crainte était la probable sanction dont elle écoperait en étant démasquée, et surtout le fait qu'elle serait probablement surveillée afin de ne pas récidiver.
Un autre jeu allait donc se mettre en place: pas le chat et la souris, quelque chose qui amuserait bien plus Jaina. La demoiselle cessait peu à peu de paniquer, cedant à la reflexion puis au calme. Elle se mit à marcher lentement, de long en large, regardant sa trajectoire au sol, pensive.

"Que fait tu ici?"

Elle continua sa marche comme si de rien était, sa question pouvait sembler vaste, il y avait plusieurs façons de l'interpreter, et Jaina ne se priverait pas d'expliquer son sens au garçon si il la comprenait mal.
Enfin elle n'eut pas le temps d'en rajouter plus car elle avait observé en coin l'élève s'approcher de la porte pour l'entrouvrir. Bizarement, Jaina ne fut pas surprise ni choquée, elle ne se sentait plus prise au piège car elle avait sa petite idée sur la solution pour faire perdre ses moyens au garçon: lui oter tous les arguments et outils qui lui permettraient de la maintenir à sa merci.
Pour ce faire, elle alla se placer près du mur, derrière la porte et tendit sa main pour la poser près de celle de Derek, sur la poignée. Elle observa longuement le garçon avec un sourire malicieux, pas spécialement gentil ou amusé, juste brillant d'un certain éclat. Car la situation pourrait peut-être se retourner en sa faveur. Elle approcha sa bouche de l'oreille du jeune Gryfondor et mit à chuchoter.

"Tu n'aura pas besoin de le faire, je ne crains pas la honte et me ferait un plaisir de sortir moi-même. La seule chose qui m'ennuierait c'est d'être punie et surtout d'écourter mon séjour en ces lieux."

Tenant toujours la porte, Derek observa Jaïna, perdu dans ses pensées. Plus le temps passait et moins le jeux l’amusait. Il trouvait la jeune fille lassante et ses réactions l’exaspéraient tranquillement. C’était toujours amusant de se jouer d’une personne, mais là il était tard et il n’avait pas que ça à faire de son temps. Il poussa un long soupir et commença à taper du pied en attendant une action quelconque. La question de la jeune fille le pris par surprise.

Qu’est-ce que je fais ici? Ça dépend toujours de quelle genre de réponse tu veux. Si tu parles de la pièce comme telle, je te ferais remarqué que c’est ma chambre, dans mon dortoir et que c’est plutôt moi qui attend une réponse à cette question. Comme tu commences à me lasser, pose donc une question plus précise que j’arrête de gaspiller ma salive avec toi et que je fasse autre chose de mon temps.

Le jeune homme regarda la jeune élève s’approcher de la porte et se pencher vers lui. Il retira subitement sa main de la poignée et recula brusquement. Lorsque Derek amorça le mouvement de recul, son genou céda et il se retrouva à moitié affalé sur le baldaquin de son lit. Étouffant un cri de douleur, il se redressa du mieux qu’il pu et s’assit doucement sur son lit, les mâchoires serrées. Il releva la tête et regarda Jaïna directement dans les yeux.

Ça suffit! Va-t-en Jaïna! Tu es vraiment ridicule, il faut vraiment être pathétique pour faire comme toi, je suis vraiment tanné de te voir ici, alors fou le camp sur le champ. Et je t’avertis, si tu t’avises de me mettre en colère ou de refaire une stupidité comme ce soir, je te dénonce vite fait et crois-moi que la punition sera loin d’être douce. C’est lamentable….

Détournant son attention de la petite, Derek commença à masser son genou en douceur, le visage crispé par la douleur. Il fallait qu’il aille chercher de la glace, sinon il ne dormirait pas de la nuit, mais là il devait surtout attendre que ça fasse un peu moins mal.

*Foutu plaie, t’aurais pas pu attendre qu’elle soit sorti avant de te manifester? Tu es bien la seule faiblesse que je tolères et c’est bien parce que je n’ai pas le choix.*

Malia avait passé beaucoup de temps à flâner dans les recoins de l’école et après avoir pris un bain en compagnie de Kenza, elle se sentait plus vigoureuse et plus en forme que jamais. Étrange comment la dure journée de labeur disparaît comme un glaçon au soleil quand on sait se détendre un peu. Certes, au premier abord, elle avait haï cette fille, mais chose prenant fin, elle avait vite fait de s’y accoutumer. Son sac de bain, sur l’épaule, elle était entré dans la salle commune et s’était callé au très profond des divans, tout en soupirant d’aise.

Le regard levé vers le plafond, elle observait l’architecture de la salle commune des Gryfondor avec une minutie qu’elle ne connaissait pas d’elle-même. Les dorures, le long des murs, semblaient éclairés le plafond qui était d’un rouge presque sang, et de longue tenure, rouge et or partait de la même pointe couvrant une majeure partie des murs qu’elle voyait. Des calques dont aucunes formes précises de couvraient une partie de la hauteur et un cercle parfait et lisse était le centre d’où était accroché un lustre de grande beauté. Soudain quelque chose la glissa hors de cette contemplation. Presque frustré de voir que quelque chose pouvait attirer plus son attention que ce merveilleux environnement, elle se leva d’un bond.

Elle reprit son calme peu de temps après en attendant quelqu’un crier du haut des escaliers. Le garçon semblait furieux, elle s’étonnait même qu’une réaction pareille vienne de quelqu’un de sa propre maison. Grimpant les marches deux par deux et ne se fiant qu’au bruit pour trouver sa destination, elle arriva vite devant la chambre à coucher où siégeait les troubles paix.

-Et je t’avertis, si tu t’avises de me mettre en colère ou de refaire une stupidité comme ce soir, je te dénonce vite fait et crois-moi que la punition sera loin d’être douce. C’est lamentable… ( Avait dit Derek )

Ce n’était pas là des paroles de Gryfondor, elle se pointa visiblement devant la porte anxieuse de voir quiconque dans un était de détresse, mais rien ne lui sautait aux yeux. Il n’y avait que des menaces lancées en l’air et de déplaisantes paroles.

-Qu’est-ce qui ce passe ici? Vous en faites tout un boucan!!

Malia, très grande pour son âge, regardait les deux lions dont la cage allait rompre et les barreaux tombés en morceaux.

Il faut le dire, Jaina avait un don pour agacer les gens, surtout qu'elle n'avait que 11 ans et un manque certain de maturité. C'était sans doutes la raison pour laquelle elle remarqua bien vite qu'elle était en train de mettre Derek à bout de nerfs, le pauvre garçon déjà pas très agréable sans qu'on l'embête, la jeune lionne fut persuadée qu'en continuant un peu à le titiller, elle lui ferait sortir de la fumée par les oreilles.
Il s'adressa ensuite à elle d'un ton pas très amical, Jaina n'ayant pas manqué de voir le pied du garçon taper frénétiquement au sol. Et la réponse qu'il donna à sa question n'était évidemment pas celle qu'elle attendait. Mais finalement peu importe puisque le garçon s'avérait ininteressant à cause de son comportement énervé. En plus ça ne genait absolument pas Jaina de se faire des ennemis, Gryffondors ou pas, si ils ne toléraient pas ses actes, c'était tant pis pour eux.
Au lieu de mieux lui expliquer sa question, elle en donna directement la réponse, enfin de son pointde vue, car ce qu'elle voulait demander, c'était ce qu'il faisait à Gryffondor avec un caractère aussi grognon.

"Tu te comporte comme un serpy, t'es tombé sur la tête ou quoi?"

Elle n'aurait jamais cru si bien dire car elle le vit aussitôt faire une jolie chute alors qu'il s'éloignait d'elle. La jeune lionne finit par se demander si elle n'avait pas mangé de l'ail en quantité astronomique pour le repousser à ce point-là. Seulement, la chute de Derek la fit bien rire, un air moqueur sur le visage car elle se sentait maintenant en situation dominante.
S'ensuivirent les habituelles critiques auxquelles Jaina était parfaitement insensible: quant est-ce que les gens comprendraient enfin que ce n'est pas en râlant sur elle ou en la menaçant qu'ils arriveraient à calmer ses ardeurs? Car non, elle était incalmable et le prouvait encore en éclatant de rire à l'écoute des menaces du jeune homme.

"Bah tu sais les châtiments corporels sont abolis à Poudlard, donc bon les punitions... Je m'en tamponne la babouche!"

Un grand sourire au coin des lèvres, Jaina soutenait sans grande peine le regard de Derek, en plus elle était fière de l'expression qu'elle venait de sortir, citation venue d'un sorcier un peu saoul avec qui son père avait discuté au Chaudron Baveur après avoir fait les achats de fournitures scolaires.
Ses yeux se posèrent ensuite sur le genoux douloureux de Derek, là elle allait pouvoir lui donner le coup de grace, surtout qu'elle avait entendu une porte claquer dans le couloir, en déduisant que le préfet était rentré dans sa chambre. Ce fut donc toujours aussi souriante que Jaina fit un pas en avant vers le garçon (restant tout de même à distance au cas où il voudrait sauter par la fenêtre pour encore s'éloigner d'elle).

"T'as bobo? Tu veux un bizou magi..."

Elle ne termina pas sa phrase, sursautant en entendant quelqu'un entrer derrière elle, ainsi qu'une voix... féminine? Ah donc si le préfet revenait, elle ne serait plus la seule prise au piège, voilà qui était rassurant! Jaina se retourna donc vers la nouvelle arrivante. Elle eut vite fait de remarquer la grande taille de la fille, et chercher par la suite un blason de préfet, mais il n'y en avait pas à son grand soulagement.
Et pour répondre à la question que la demoiselle posait, Jaina pointa son doigt vers Derek, prenant un air totalement innocente, quoique un peu affligée.

"C'est lui! Il est taré, faut l'envoyer aux cachots avec les autres faces de trolls de serpents!"

"Tu te comporte comme un serpy, t'es tombé sur la tête ou quoi?"

Devant l’exclamation, Derek releva lentement la tête avec dignité. Il inspira profondément et se força au calme. La colère et l’énervement n’étaient pas dignes de lui, il devait se reprendre en main et se débarrasser des deux imbéciles présentes dans sa chambre.

Avant de porter des jugements très hâtifs sur ma personne, tu devrais te regarder avant tout, espèce de petite mégère insignifiante. Tu crois faire voir à tous que tu arbores fièrement les valeurs des Gryffondors, mais en vérité, ta stupidité et ton ignorance t’en éloignent à chaque instant. Tu bafouilles ta propre dignité en me faisant le piètre coup du charme que tu ne maîtrises pas du tout, tu es trop curieuse, insensible aux autres, tu crois que tout t’es dû et que tout t’es permis, tu es émotionnellement instable et ton comportement tout entier est loi d’être exemplaire, tu es tout simplement une catastrophe ambulante qui ne rend pas honneur à la maison des Gryffondors. Pour ma part, je crois que cette maison doit être constituée de personnes courageuses qui ont de l’honneur, du savoir-vivre, une grande force de caractère, une grande soif de connaissance et une maîtrise de soi. Tu ne corresponds pas du tout à cette description, alors ne vient pas me dire que c’est moi le serpent ici parce que s’il y a une personne qui est une vipère, c’est bien toi.

Lorsque la jeune fille s’approcha de lui et lui fit du minouchage quétaine, il lui lança un regard de dégoût et pinça les lèvres en ravalant un commentaire désobligeant. Il refusait d’entrer dans le jeu de cette pinbèche. La goutte qui fît déborder le vase fut lorsque de la deuxième fille entra dans sa chambre. Non mais! Il n’avait pas besoin d’une sauveteuse en jupon pour s’en sortir, ce que les filles peuvent être agaçantes à la fin.

"C'est lui! Il est taré, faut l'envoyer aux cachots avec les autres faces de trolls de serpents!"

Se relevant du lit, Derek s’avança de quelques pas vers Jaïna et, la dominant par sa hauteur, posa un regard glacial sur elle et se retourna vers l’intruse trop curieuse.

Cette insignifiante femelle croit voir des serpentards partout, il est vraiment tant qu’elle aille dormir. Et puis, vous n’avez rien à faire ici toutes les deux, retournez dans vos dortoirs, je vais m’arranger seul maintenant, j’aimerais bien me reposer et arrêter de me faire déranger pour rien. Je ne me répèterai pas une autre fois, sortez sur le champ ou je vais chercher le préfet de la chambre voisine.

Sur ce, Derek enfila un chandail chaud, enfila ses pantoufles et se prépara à descendre à l’infirmerie pour avoir un peu de glace.