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 L'Acier et l'Ombre. ( Pv Dorian)
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MessageSujet: L'Acier et l'Ombre. ( Pv Dorian)   L'Acier et l'Ombre. ( Pv Dorian) EmptyLun 9 Oct - 10:35:21


" Non. Ce n'est toujours pas ce que je recherche. Pourriez vous m'en apporter d'autre s'il vous plait ? "

La voix de Pénombre s'interrompit doucement alors que son regard d'un vert vif se relevait sur la mine décrépie et rêche du commerçant. Les doigts rachitiques du vieil homme se refermèrent une fois de plus dans un claquement agacé sur le couvercle de bois finement sculpté d'un écrin précieux destiné à recevoir et à protéger un jeu entier de Runes. D'un pas lent et peu enthousiasme, il fit une fois de plus demi-tour en grommelant dans sa propre mâchoire, pestant contre l'insatisfaction permanente des jeunes, contre leurs inutiles et stupides exigences, jurant finalement sur leur irrespect total des personnes âgées alors qu'il s'engageait pour la neuvième fois consécutives dans l'escalier de l'arrière boutique qu'il venait d'atteindre, son inestimable coffret oeuvré en main.

Le petite commerce des arts et objets obscurs autant que maudits ou puissamment ensorcelés était vraiment très lucratif et on vendait ici jusque des artefacts anciens ou interdits, mortels ou conduisant irrémédiablement à la folie. Il y avait absolument tout ce que l'on pouvait désirer d'illicites et de compromettants mais d'également particulièrement pratiques et radicales. Voilà pourquoi l'exiguë boutique se terrait dans une des plus sombres ruelles de l'Allée des Embrumes, à l'abri des regards extérieurs ou ministériels. Complètement déserte à l'exception près de la jeune fille et du vendeur, l'endroit était pratiquement silencieux et seuls les ronronnements réguliers d'un maigre chat noir allongé sur le rebord d'une des fenêtres sales de la pièce troublaient le calme du lieu. Les prunelles de jais de la jeune Craft accompagnèrent lentement la silhouette voûtée du propriétaire alors que ses contours déjà floutés dans de larges vêtements sombres, rongés par le temps et les mites disparaissait peu à peu, dévorée par les ténèbres de cette cave dans laquelle il ne cessait d'aller et venir au fur et à mesure des refus de la brune aux yeux clairs.

L'instant d'après, elle fut à nouveau seule à l'étage supérieure et son regard passa machinalement sur les étagères d'un bois étrangement noir comme si elles avaient été témoin du passage des flammes. Sur chacune d'elle reposaient des objets de toutes sortes, de toutes tailles ainsi que de toutes formes et il y avait une variété et une puissance impressionnante au milieu des étales poussiéreuses et fragiles, parmi les toiles d'araignées envahissantes qui recouvraient chaque trèsor, joyaux ou armes d'un voile opaque, rendant l'endroit brumeux, volé d'un rêve. Un geste rapide l'informa d'une heure tardive pour une fin d'après midi et son impatience s'accrût en conséquence. Il était en effet très dangereux de s'aventurer de nuit dans les ruelles mortelles de cet endroit si mal fréquenté et bien que de nature curieuse, la jeune fille se résigna à rester immobile, loin de cette pierre aux superbes reflets sanguins qui avait été taillée lisse dans une perfection sphérique, attendant, nerveuse le retour du vieil homme.

Enfin, les craquements du parquet indiqua à la Serpentarde que le commerçant était de retour avec, ce qu'elle espérait être, le jeu de Runes qu'elle désirait tant acquérir. Comme le rituel d'une vie entière, l'homme décharné releva ses manches d'un unique mouvement bref, dégageant ses doigts squelettiques qui soulevèrent lentement et avec une infinie délicatesse le couvercle d'un coffret de jade d'un vert lumineux sur lequel on ne pouvait distinguer ni la moindre fissure, ni la plus petite décoloration naturelle. Un set de pierre fine d'un perfection étonnante entra dans le champ de vision de la poursuiveuse et elle s'imprima en silence de l'aura lointaine de l'ensemble des sortilèges dont elles avaient été graciées. Mais rapidement, la vibration qu'elle en ressentit était largement trop grave et sombre pour s'harmoniser avec ce que son poing enserrait discrètement au fond de la poche de sa veste, la Rusée sut instinctivement que ce n'était toujours pas ce qui lui conviendrait. Son regard las trouva celui du vendeur qui n'eût nullement besoin du moindre mot pour comprendre que sa cliente n'était, une fois de plus, pas satisfaite et alors que la quatrième année avait pris conscience du danger à rester plus tardivement en ces lieux et qu'elle allait, en conséquences, le remercier de sa patience puis prendre congés de lui, elle remarqua quelque chose d'assez étrange pour forcer son immobilité, l'intriguer. L'expression faciale du vieillard se teinta d'un dégoût résigné et il sembla à la vert et argent qu'il allait faire sacrifice d'une partie de lui, l'homme aux iris blanchâtres ferma les yeux, abaissant la tête comme vaincu par ses démons et sa voix, puissante et tonitruante agressa violemment les tympans de la demoiselle encore encapuchonnée :

" DORIAN !!"
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MessageSujet: Re: L'Acier et l'Ombre. ( Pv Dorian)   L'Acier et l'Ombre. ( Pv Dorian) EmptyJeu 12 Oct - 10:05:25

Ces sept derniers mois étaient passés comme une ombre sur sa vie… Une ombre … C’est tout ce qu’il semblait rester de cet enfant… Là, tapi dans les ténèbres d’une arrière boutique des plus mal famées il avait vu sa condition réduite au rang d’esclave… Choix ignoble qu’il s’était imposé pour ne pas avoir à retourner dans l’enfer de la rue… Et pour une autre raison bien plus inavouable encore…
Son père l’avait renié par ce que ni lui ni ses pairs ne pouvaient le comprendre… Le rejetant une fois de plus dans les limbes de la solitude, avec autant de pitié qu’un poignard… Mais loin de s’abandonner à l’opium du désespoir, Dorian s’était accroché de toutes ses forces à ce qui lui restait de vie. Il avait trois raison de s’y accrocher avec un tel acharnement. Deux d’entre elles portaient un prénom, et la troisième était merveille à ses yeux… Merveille que la fortune lui avait jeté dans les bras un soir d’hiver pour le sauver… Déchirant son âme en échange … Depuis lors, privé de son sommeil puisqu’il n’était plus du monde des justes, il n’avait eu de cesse que de se perfectionner dans ce qu’il avait élevé au rang d’art… La magie…
Et c’est à force de magie qu’il réussit à prouver sa valeur aux yeux de son geôlier, un antiquaire cracmol et escroc qui pour son plus grand bonheur était autant doué pour les affaires qu’il était dépourvu de scrupules, se procurant de rares merveilles à des prix dont l’insolence n’augurait rien de bon, les revendant à des prix plus insolents encore… Très tôt il se rendit compte que Dorian serai une aubaine pour lui. Achetant ses talents pour un parquais de poussière et une pitance immonde qui n’avait même pas le bon goût d’être journalière, il vit son chiffre d’affaires gonfler très sensiblement au contact de cet enfant qui enchantait littéralement tout ce qu’il touchait. Mais malgré tout, Dorian sut à l’instant où il pénétrait dans cette boutique au mures de bois qui avait tout d’un cercueil que la valeur de sa vie serait précisément égale à l’indécence du travail qu’il pourrait fournir… La cruauté faisant visiblement partie des nombreuses qualités de son sauveur, il semblait prendre presque autant de plaisir à tourmenter Dorian qu’à profiter de l’argent qu’il extorquait…
C’est ainsi que le jeune mage passa ses sept derniers mois, courbant l’échine sous le poids du sadisme conjugué de l’antiquaire et du Destin, travaillant sur la restauration d’enchantements anciens et obscures, ou en insufflant de nouveaux dans ce qui n’avait jamais été ancien … Là, dans la pénombre il attendait, le regard dévoré par la rage du vaincu insoumis, remettant cent fois chaque jour son travail sur l’établi dans l’espoir d’être à la hauteur des examens de fin d’année de cette école… Poudlard…
Il n’avait que peu d’économies et bien moins de temps encore mais il employait ces ressources avec une minutie consommée, consultant les livres qu’il ne pouvait s’acheter à la bibliothèque dès il prenait suffisamment d’avance sur son calvaire, travaillant comme un damné sur ceux qu’il avait pu acquérir, quitte à repousser ses maigres repas ou à les consulter en plein labeur lorsque celui ci le lui permettait, s’interdisant jusqu’à la moindre seconde de repos…
Et c’est ainsi qu’un soir, chose exceptionnellement rare, l’antiquaire le tira de son enfer en l’appelant. Cela n’était arrivé que deux fois depuis son arrivée car, malgré ses nombreux défauts, cet homme savait s’avouer vaincu, mais à lui même seulement et c’est alors qu’il faisait appel à Dorian… Après tout il était marchand et cracmol, pas magicien…
Grimpant les marches d’un pas rapide, Dorian croisa le chemin du dit marchand qui le gratifia de ces quelques mots avant d’aller se coucher :


- Occupe toi de la morveuse là haut au comptoir, c'est d'ton age. Si elle n’est pas satisfaite après tout c’est à cause de ton incompétence, assume. D’ailleurs si elle n’est pas satisfaite en sortant d’ici crois moi tu vas assumer. Et ne me regarde pas comme ça !! Tu devrait me remercier de t’apprendre le métier ! Dire que je pourrais m’en occuper moi même et en tirer assez d’argent pour nous aider à payer les factures mais non, moi je lui donne sa chance ! Trop bon trop con comme on dit… Mais aller bouges toi qu’est ce que tu attends !! Et une fois que tu auras fermé le magasin tu fera de la soupe et tu retournes fissa à l’atelier, t’as les commandes pour Morden à terminer.

Il le gifla violemment sans même le regarder et alla rejoindre sa chambre, ignorant les braises du regard de Dorian qui ne tarda pas à rejoindre le comptoir.
Cette rencontre surprit les deux jeunes enfants à égale mesure. Dorian avait pour tout vêtement une robe de bure noir quasi monastique et bien trop grande pour lui. Rapiécée à de nombreux endroits elle évoquait ces pauvres hères qui traînaient dans les rues de l’allée de embrumes, un gobelet à la main quémandant la pitié des passants… Son visage lui aussi aurait pu être l’un d’entre eux, terriblement sec et sale il avait perdu la couleur du soleil pour faute de trop lui avoir manqué, révélant par sa pâleur quelques plaques rougeâtres et boutonneuses que le luxe perdu de l’hygiène jouint à la malnutrition lui avaient infligé… Seul son regard était demeuré intact, quoique plus dur peut être…
Mais cette dureté ne resta qu’un instant dans ses prunelles lorsqu’il vit que ce n’était pas une de ces bourgeoises riches et pédantes qui lui faisait face mais l’une de ses anciennes amies de Poudlard et pas la moindre… Pénombre… Cette vision lui fit l’effet d’un choc, comme si son doux visage lui rappelait ces heures heureuses ou ils se plaignaient des devoirs de Rogue dans la bibliothèque du collège, ce match de Quidditch qu’il avait été heureux de perdre à ses côtés, leur première rencontre au coin d’un feu chaleureux où il lui avait révélé ce si terrible secret qu’il portait en lui… Comme ça sans raison apparente aucune ou presque… Juste par ce que c’était elle, juste par ce que c’était lui… Une étrange alchimie joignait ces deux êtres et Dorian en était conscient… Mais la myriade de ces souvenirs heureux fit bientôt place à un sentiment poignant de culpabilité… Et même s’il n’avait pas eut le choix, même s’il l’avait fait pour les protéger, il se sentait coupable de l’avoir abandonné sans le moindre mot… Elle… Et tous les autres… Disparaissant de leur vie comme une larme se perd dans la pluie…


- Pé… Pénombre… ?

Pour son plus grand malheur Dorian ne savait ni mentir, ni cacher ses sentiments, et ces quelques syllabes appuyées par son regard des plus désarmé et surpris ne pouvait faire échec aux talents de la serpentarde… Oui il se sentait atrocement mal… Mais au fond de lui… Il était intimement heureux de la revoir, même si ce n’était que pour un court instant… Eclairant ces mois d’obscurantisme par le sombre éclat de ses yeux qui lui avait tant manqué…
Et puis la peur le saisit. La peur de perdre cette amie si chère à son cœur… Qu’elle le juge par la dureté de l’acier et tranche à jamais leur lien d’un coup qui serait bien justifié… Ajoutant encore au fardeau de Dorian… Mais il avait fait son choix… Les protéger tous au risque de les perdre … Et si ce devait être le cas… Que son cœur se brise une fois encore il en avait fait le serment. Mais à présent, la tête sur le billot, il tremblait comme l’enfant qu’il était…
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MessageSujet: Re: L'Acier et l'Ombre. ( Pv Dorian)   L'Acier et l'Ombre. ( Pv Dorian) EmptyJeu 19 Oct - 10:11:18

Son coeur manqua littéralement un battement de surprise lorsqu'elle releva les yeux sur son nouvel interlocuteur, croisant un regard étrangement familier, tendrement familier. Deux belles iris que la Serpentarde n'avait jamais connu que brillantes et vives illuminaient un visage qui n'était plus qu'absence et ruine, d'un vert lumineux que tous les enfers n'étaient parvenus à dompter, à assombrir. Pourtant même si la jeune fille ne douta pas un instant de l'identité du garçon qui lui faisait face dans ce vestige d'habit plus loque que vêtement d'une saleté et d'une noirceur inconcevable, exact reflet des abîmes de désolation que devaient recéler certains des objets de la pièce, reflet de ce que devait désormais être l'existence de son ami, le choc de cette vision soudaine et brutale la laissait interdite. Il y avait tant d'horreur et de gaspillage dans ce que la Rusée voyait qu'elle sentit quelque chose se briser violement en elle. Dorian portait malgré lui, à même la peau l'étroite étreinte rouge de la maladie et de la carence qui jetait brutalement à la figure le mépris insultant que son maître avait pour la vie, ses vices les plus atroces et une cruauté insupportable à concevoir, à imaginer, d'une putride sauvagerie. Pénombre ne voyait plus, ne pouvait plus voir en l'homme des instants passés que sa maudite inhumanité, son écoeurante monstruosité et les poings de la poursuiveuse se contractèrent inconsciemment d'une sourde colère et d'une rage vengeresse teintée par une rare folie destructrice, grondante, s'amplifiant à mesure que la jeune fille se rendait compte des dégâts qu'il avait délibérément infligé à un enfant. Si elle avait pu se douter les minutes auparavant de qui il était, de sa nature ordurière, pourrissante, elle l'aurait probablement tué de ses propres mains et elle y aurait certainement prit grand plaisir.

Et il n'y avait, hélas, nullement besoin de paroles pour exprimer ce que devait être l'Enfer, le quotidien et l'innommable calvaire que devait endurer, jours après jours dans l'éternité de chaque pénible seconde, le jeune garçon. Sa condition l'avait salement meurtrie et sa beauté innocente, sa candeur apparente avait été dissoute dans l'acide du labeur sans repos et dans la corrosivité d'un manque qui aurait pu lui coûter la vie... Une existence qui ressemblait terriblement à la servitude, à la solitude. Il était effroyablement amaigri et sa peau arborait une pâleur presque cadavérique, horriblement rougie par endroit, il semblait si proche de la Mort, si physiquement affaibli, c'en était réellement éprouvant pour la Serpentarde. Pourtant, malgré tout ce qui avait semblé être les fervents efforts d'un homme pour asservir et dominer l'esprit fort et sauvage d'un jeune sorcier épris de liberté, le vieux vendeur n'avait pu briser cette aura de puissance et de douceur qui émanait sans cesse du corps maladivement maigre du Dorian et passé la stupéfaction de cette rencontre inattendue, inespérée, Pénombre ne pouvait s'empêcher de trouver que la poussière et la cendre entourant son regard lumineux le rendait étrangement séduisant. Cependant, elle ne disait rien, n'articulait mot mais son corps, rien que sa posture parlait, tonnait son désaccord violemment, condamnait le plus durement possible les actes de son compagnon. La joie avait si vite remplacé la surprise, puis la fureur et enfin la peine mais ses prunelles de jais ne pouvaient plus exprimer cette colère et cette rancoeur que l'héritière des Craft avait entretenue malgré elle depuis le départ de Dorian, pour survivre à ce qu'il avait laissé derrière lui... Un amas de souvenirs heureux qui rendaient son absence encore plus difficile à supporter, ses sourires dont il l'avait désormais privée, ses éclats de rire, sa douceur, sa générosité. Juste sa présence. Elle avait connu un bonheur étrange et pur auprès de lui, la joie de l'insouciance, de l'enfance, ce qu'elle n'avait que trop peu connu, le jeune garçon lui avait montré comment croire à des choses complètement folles, à rêver, il l'avait faite rire, il l'avait touchée par ses paroles et ses conceptions de la vie, lui avait appris à surprendre l'envol des Anges aux aurores naissantes puis il parti, emportant la lumière avec lui... Si loin, si loin d'elle, la rejetant brutalement dans les ténèbres qui l’avaient vu naître.

Un rien tremblante et dans un sourire à peine esquissé, absent, arborant sans y penser une expression un peu perdue parmi le doute de la réalité, dans l'espoir et la crainte de l'illusion, la brune aux yeux clairs guida son bras droit vers le blondinet, laissant ses doigts fins s'approcher lentement du visage de l'héritier de Steel. Dans son propre esprit, tout n'était que contradiction, que lutte et combat car à la fois, elle désirait ardemment que ce soit bien lui, l'avoir enfin retrouvé et dans une même mesure priait pour s'être égarée dans l'erreur, ce mage qui lui faisait face avait tellement souffert, tant enduré de misère et de malheur qu'elle aurait voulu ne pas croire que ce pouvait être son ami. La quatrième année n'aurait rien pu souhaiter davantage en cette éternelle seconde que chacune de ses deux hypothèses soient réelles en même temps que totalement erronées, car l'une signifiait faire preuve d'un infini égoïsme, l'autre retrouver les abysses du désespoir. A contre coeur et dans le soucis de s'épargner la déception d'avoir pu croire à une vérité mensongère, au leurre de son propre esprit tourmenté, la jeune fille abaissa doucement ses paupières sans cesser d'avancer vers l'image de Dorian, vers ce corps qu'elle voulait croire juste devant elle. Mais Pénombre ne ressentait que l'air froid de la pièce mordre profondément dans le vif de sa chaleur, le vide et un absolu néant qui se tapissait dans les ombres, n'attendant que de consumer son âme torturée déjà en proie aux incertitudes. Enfin, une douce tiédeur caressa la surface de sa peau, une présence. Sa présence. Puis enfin, le toucher de sa peau, les courbes tendres de son menton, de sa pommette la plongèrent dans l'horreur cruelle de la vérité, dans le délice de l'authenticité. Glissant avidement tout contre son visage, le long de sa joue blessée, la jeune fille ne se rendait même plus compte qu'elle venait de franchir cette distance raisonnable qui les séparait quelques instants avant. Mais le brûlant de sa peau, de ses tempes attirait inexorablement la main à peine tiède de la Rusée et bientôt celle ci trouva la nuque du Rusé alors que son propre visage embrassait le creux de son cou dans le mêlé passionné et confus de l'espoir, de la peine et de l'amitié. Sans pouvoir ouvrir les yeux, sans trop oser y croire, la quatrième s'était jetée brutalement dans les bras de Dorian... C'était lui... Enfin lui.

Son étreinte, son regard, et sa peau contre la sienne, Pénombre avait du mal à croire qu'elle ait pu s'en passer si longtemps. Pourquoi était il parti sans rien dire à personne, pourquoi ne lui avait il pas confié ce qui lui pesait tant, ce qui le consumait de sang et de souffre ? Pourquoi ? Pourquoi !! Elle lui faisait confiance, elle lui faisait confiance... Sans s'en rendre compte, la poursuiveuse serrait bien trop fort celui qu'elle était si heureuse de retrouver, à la fois folle de bonheur et rageusement blessée par son silence. Elle avait envie de cogner de toutes ses forces contre son torse, de lui crier son inquiétude, le sang d'encre qu'elle s'était fait loin de lui et son absence, ce manque, ce vide qu'il avait laissé béant comme une plaie qui ne trouvait nul remède, nul soulagement, qui ne guérissait pas, saignant jour après jour sans qu'elle n'ait rien pu faire d'autre pour l'en empêcher que le chercher sans répit, parfois même sans espoir. Il ne lui avait pas laissé d'écrits, de lettre d'explications, ni aucune piste exploitable, nulles informations par où commencer ses recherches et la poursuiveuse n'avait pu obtenir le moindre soutien auprès de sa famille. Les Steel avaient toujours prétendu n'avoir jamais eu de fils, mais à force d'acharnement et de persévérance bornée, elle avait pu entrer en contact avec un des membres du personnel au service de cette si noble lignée et la brune avait pu apprendre auprès de lui les endroits que Dorian aimait fréquenter mais également un nombre terrifiant de sombres secrets dont elle n'aurait pas soupçonné l'existence, dont elle ne pouvait qu'imaginer le fardeau qu'ils pouvaient représenter pour un si jeune mage. Une chose était pourtant certaine, il ne manquait pas qu'à elle.

Rapidement, elle avait écumé tous les lieux dans lesquels adorait se rendre le Serpentard à la chevelure blonde cendrée, interrogé les habitués, les passants, les habitants de ces quartiers mais rien. Toujours pas de réponses et la championne des Serpents en était revenue à son point de départ. Tout n'avait plus été ensuite que ténèbres et douleurs et elle en avait prit de bien mauvaises habitudes. Jeûnant, tourmentée jusque dans ces si rares heures de sommeil dont elle ne voulait même plus, imposées seulement par un corps aux frontières de ses possibilités. Les premiers mois avaient été d'une telle dureté, éprouvant à un point, à en perdre la raison. Seule, elle s'était sentie si seule et craint cette solitude qu'elle avait bien souvent affectionné....

Et ce soir là, Pénombre avait soupiré comme elle ne l'avait jamais fait auparavant, assise négligemment sur une longue pierre plate rendue glaciale par l'hiver, elle reposait son corps écrasé par la fatigue. Encore des cailloux, des sentiers épars comme des veines qui abreuvent l'herbe sauvage. Depuis le début de la nuit, elle avait parcouru toute la distance qu'il lui avait été permis de parcourir avec, pas tant le sac que le coeur si lourd qui tirait sa poitrine en avant, menaçant à chaque pas de la précipiter à la renverse. Un regard tout autour d'elle, à la clarté de la lune pleine, oliviers, pins, des écorces aux senteurs épicées, corsées, du vert noyé dans le bleu sombre de la nuit, bruissements de feuilles comme le vent dans ses cheveux luisants des sueurs de l'effort. La Serpentarde avait décidé, forcée par les hurlements de douleur de ses pieds endoloris, que le pas suivant attendrait le terme d'un repos bien mérité. Toute la fatigue d'un monde fut alors soufflée. Un monde. Un monde à parcourir, un monde à fouiller. En bas des lumières éphémères s'étaient éteintes, incohérentes, elle avait soufflé des bougies, elle avait fêté tristement, amèrement, des mois d'absences... Parmi ces lumières, il y en avait sûrement une que Dorian avait éteinte, avait elle songé. Puis, de force, elle avait abandonné son observatoire, tournant le dos à la ville qui s'était endormie, comme s'il avait pu la voir pleurer. L'eau salée de ses larmes avait fuit tendrement sur ses joues, estompée par la brise soufflant à ses côtés. La poursuiveuse avait murmuré quelques mots qui s'étaient alors perdus dans le souffle du vent :

" Où es tu ? ..."

Elle n'avait jamais pu se résoudre à abandonner.

Mais Pénombre avait également envie de pleurer pour lui, de pleurer sur ce qu'il avait enduré et sa voix brisée par l'émotion troubla le silence de cette trop brève étreinte :

" Il faut toujours réaliser ses propres rêves. Le réel n'est que le rêve des autres..."

Puis, sans avertir, Pénombre se dégagea du corps d'une maigreur affolante de Dorian, capturant sa main de la sienne, elle usa sans scrupules de force pour l'entraîner à contourner l'obstacle imposant de bois que représentait le comptoir. Ne lui laissant vraiment pas le choix, la vert et argent l'attira à franchir la porte de l'exigue boutique et ils se retrouvèrent bientôt à l'extérieur sans que la jeune fille ne daigne ralentir sa cadence de marche, anxieuse, tendue mais incroyablement déterminée. Le menant dans de fourbes boyaux de rues déserts, elle s'arrêta un instant à l'ombre des murs qui les tenaillaient, balayant les alentours du regard, par chance personne ne parcourait le dédale de ruelles en cette heure si tardive et ils purent franchir le dernier tronçon de voie qui les séparait de leur but. La quatrième année trouva sans grande peine la petite porte de derrière d'une des auberges désertée de l'Allée des Embrumes et la déverrouilla rapidement d'un tour de clé improvisée. Ils pénétrèrent sans attendre dans un silence onctueux et dans l'ombre d'une salle étrangement familiale, grande tant par son espace que par sa hauteur, d'une architecture croisée et moderne, immense et propre, le vernis reflétant les premiers traits lumineux des rayons de la lune. On se sentait bien dedans, sportif, vif, sain, et cette atmosphère engageait au réveil, vivifiait le sang, pulsait dans les veines. L'espace était encombré de tables de sept sous les pupilles des poissons lune des peintures d'à côté. Plus loin, à l'orthogonale, d'imposantes armoires buffet peinaient à masquer de larges fenêtres rectangulaires et les lourds volets boisés des garde-manger s'ouvraient sur ce qui avaient dû être remplit à l'excès de nourriture, de trésors destinés à satisfaire la faim de celui qui les avait ouverts et qui ne laissaient plus entrevoir que la beauté à peine entachée du bois qui constituait le fond du meuble.

L'invitant doucement à s'asseoir, Pénombre se défit ensuite de sa chaude cape pour la passer sur les épaules de son camarade, puis elle fouilla un bref instant dans l'une des poches de son pantalon d'un noir d'encre et en ressortit un petit mouchoir d'une blancheur neigeuse sous lequel on devinait la présence de quelque chose de légèrement arrondi. Défaisant le noeud du tissu cotonneux, la Serpentarde révéla la présence d'un petit pain rondelet dont la croûte épaisse emprisonnait de gros morceaux de raisins cuits au chaudron et le tendit dans un sourire à Dorian :

" Ce n'est pas grand chose mais dès ce soir je te conduirais chez moi et tu pourras manger à ta faim. Tu dois prendre des forces car demain nous rentrerons à Poudlard... Mon père s'opposera sûrement à ta venue au Manoir mais ne t'inquiète pas, je saurais faire de ma mère une alliée contre lui et je suis sûre que tu pourras rester chez nous autant de temps que tu le souhaiteras."

Dans l'ivresse de ces soudaines retrouvailles, la quatrième année avait mis un temps à redevenir cohérente. Mais abandonnant la douceur de ses paroles précédentes, elle attrapa son menton d'une main, le forçant ainsi à la regarder et ajouta froidement :

" Dorian Steel, je te préviens que si compte encore une fois partir sans m'en avertir, assure toi au moins d'aller assez loin de moi pour que je ne te retrouve pas parce que sinon je te jure que je te recouvre de sucre et que je te jette en pâtures aux fourmis carnivores de Madame Chourave !!!! "
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MessageSujet: Re: L'Acier et l'Ombre. ( Pv Dorian)   L'Acier et l'Ombre. ( Pv Dorian) EmptyMar 24 Oct - 12:06:09

Surpris par le geste de son amie, comme il l’avait été à la première rencontre de leur peau et à dix mille lieux de se douter du calvaire qu’il lui avait infligé, trop peu présomptueux de l’attachement qu’il pouvait engendrer chez les autres, il se perdit dans l’étreinte de leurs retrouvailles, laissant un trop court instant son esprit vagabonder dans les souvenirs tendres qu’ils partageaient, en imaginant d’autres à venir… Imaginant même l’interdit…
Puis tout d’un coup le rêve se brisa délicatement pour faire place à la précipitation. Pénombre entraînait Dorian de force loin de cet enfer qu’il ne pouvait pas quitter… Pas maintenant… Le jeune mage chassait ces images tendres dans un effort de logique auquel il ne voulait pas se rattacher, mais aussi douces que puissent avoir été leurs retrouvailles, elles chamboulaient beaucoup de choses et Dorian se devait de chercher comment sauver la situation… Mais la course effrénée dans laquelle Pénombre l’avait plongé ne lui en laissa guère l’occasion. Il protesta bien sûr mais il était évident que malgré ses réticences il ne pouvait plus rien lui demander de plus que ce qu’elle avait déjà enduré de lui. A peine eut il le temps de réaliser pleinement ce qui était en train de lui arriver qu’il atterrit dans une salle dont la nature du confort lui avait été volée depuis déjà bien longtemps… Une chaise, de quoi manger, un peu d’espace…
Ayant toujours un peu de mal à fixer ses pensées de façon cohérente, il réagit de la manière la plus naturelle qui soit lorsque Pénombre lui passa un vêtement chaud sur les épaules… Par une myriade de frissons… Myriade qui se vivifia plus encore à la vue du petit pain aux raisins qu’elle lui tendait. Cadeau si simple et pourtant si touchant quand on a plus connu que la faim depuis si longtemps …
Un peu perdu dans cette tourmente de changements il écouta Pénombre parler, voulant croire à ses mots d’espoir, voulant croire qu’il pourrait un jour revenir en arrière et goûter de nouveau à la joie de ne plus être seul… De retourner dans ce collège merveilleux, et peut être même … Au bonheur d’un semblant de vie normale… Espoir bien vain hélas et il en avait pleinement conscience. C’était juste que pour une fois, juste pour cette fois… Il aurait tellement voulu pouvoir dire … « oui » …
C’est donc d’une voix triste, résignée mais aussi vacillante pour n’avoir été que peu utilisée ces derniers mois qu’il lui répondit :


- Je… Je ne peux pas… Pas maintenant… Je n’ai pas le temps de tout t’expliquer mais… En aucun cas je dis bien en aucun cas ton père ne doit savoir que tu m’as rencontré ce soir. Ta venue précipite beaucoup de choses réellement, mais ce n’est pas plus mal en un sens…

Puis, vérifiant par clairaudiance que l’endroit était sûr il continua, étrangement calme :

- Voici en tous cas ce que je peux te révéler dans le peu de temps qui m’est imparti… Au service de cet homme j’ai dû faire des enchantements … Dangereux… Pour des personnes qui ne l’étaient pas moins. Certains d’entre eux, deux pour être précis étaient destinés à être employés contre Poudlard même lors du bal d’Halloween…

Sentant une réaction qui pourrait s’annoncer vive chez son amie il s’empressa de poursuivre pour rapidement clarifier ses exactions :

- Mais ne te méprends pas sur mon compte, je n’ai pas agi de la sorte pour aider à la chute de Dumbledor et du collège … Bien au contraire… Aussi paradoxal que cela puisse te paraître je n’ai fais cela que pour les protéger…

La voix de Dorian se teinta d’une peine tout juste contenue à ces dernières syllabes, profitant de la pénombre pour cacher ses yeux rougis par le souvenir des anathèmes qu’il avait créé… Horreurs à sa conscience… Geste qui malgré son bien fondé le hanterai sa vie durant …

- Dans quelques jours Poudlard fêtera Halloween… Mais tout comme moi tu sais bien que ce jour n’a rien d’innocent… Cette fête trouve ses racines dans la profonde mythologie celte. Autrefois appelée Samain… Le jour des défunts, l’une des quatre grandes célébrations de l’année, cette nuit hors du temps qui sert de séparation entre la saison claire et la saison sombre… C’est en ces instants que les morts sont de très loin le plus présent, nos deux monde se superposant presque à l’égal, tout juste séparés par une bien fragile barrière… Et ce que j’ai enchanté permet justement d’effiler ce voile …

La culpabilité pouvait se lire très clairement alors sur le visage du jeune garçon, aussi préféra t’il aller plus droit au but quitte à s’enfoncer plus encore dans la gravité.

- L’un des mangemorts sera là au bal de Poudlard pour s’en servir. Cela souleve deux question bien évidemment… Comment et pourquoi…
Comment est peut être notre plus grave problème… La personne qui à été désignée pour agir n’est autre que Neko… Ce nom ne doit pas te dire grand chose et c’est bien normal. Il n’est connu que d’un milieu très fermé. C’est peut être l’un des meilleurs espions et assassins de l’ordre noir… Et peut être l’un des plus à plaindre également … Son nom veut dire « Chat » en japonais, il l’avait choisi par ce qu’il adorait leur agilité et leur grâce naturelle tout comme leur discrétion… Tout jeune il excellait dans l’art de passer inaperçu. Discrétion, camouflage, furtivité… Rien ne lui faisait défaut. Il apprit par la suite à se servir de la magie pour approfondir plus encore son art, apprenant au fil des ans à se faire passer pour à peu près n’importe qui… En ce temps il voulait changer une lettre à son pseudonyme et le faire devenir « Nemo » qui veut dire « personne » en latin, reflétant son désir de se rapprocher toujours plus de l’invisibilité parfaite… Mais Neko était déjà trop encré dans le milieu pour pouvoir en changer facilement… C’est un monomane littéralement obsédé par cet idéal de transparence, et de ses propres mots, personne n’est plus invisible que quelqu’un qui n’est pas … Ou plus exactement qui est quelqu’un d’autre… On est perçu que par l’œil de celui qui regarde après tout… Mais pour son plus grand malheur lui aussi était voué à la lutte contre celui dont on ne doit pas prononcer le nom… Et il s’y brûla les ailes. Attirant l’attention du Lord autant par ses talents que par les dégâts qu’il causait à son organisation. Aussi décida t il s’occupa de son cas en personne, violant sa chaire de la marque des mangemorts et mutilant son esprit, créant à jamais le besoin aveugle et vital de devoir en tout instant voler l’identité de quelqu’un d’autre pour combler le vide qui aujourd’hui fait partie inhérente de son âme… Anéantis et contrôlé par ce jeu de dépendance, il agit aujourd’hui sous les suggestions du Seigneur Noir qui le manipule comme un pantin… Légimen d’excellence, une maîtrise des sorts de polymorphie qui n’a que peu d’égale fait de lui une pièce inestimable dans l’établissement de ses sombres desseins. Et c’est cette pièce que je veux.


La culpabilité avait progressivement quitté son regard, dévorée par les flammes de la détermination, expression si propre à Dorian… Il avait donc enduré un enfer de sept mois, forgé les armes de l’ennemi, aussi impardonnable que cela puisse être à ses yeux, dans le simple espoir et but de porter un coup violent à l’ordre noir… Mais à mesure qu’il parlait de Neko, il se rendait bien compte que malgré l’avantage qu’il avait sur lui dans cette situation, il serait bien peu de chose pour s’opposer à lui, seul…

- L’un des élèves de Poudlard est déjà mort de sa main. J’ignore depuis combien de temps… Mais il a prit sa place… Je suis désolé… Peut être même un enseignant je ne sais pas … Je sais que ça ne peut être toi cependant, je ne peux pas t’en dire plus pour le moment mais ton père ne permettrait jamais une chose pareil et c’est bien l’un des rares qui ait une influence, même indirecte sur Neko dans les familles de Poudlard…

Laissant le silence flotter un instant pour effacer la peine qui l’étreignait, évoquée par ces faits il poursuivit sur un ton d’une neutralité un peu forcée.

-Pourquoi le bal… Et bien… L’objet que j’ai créé requiert une somme d’énergie mystique colossale pour déchirer le voile de réalité qui sépare nos deux mondes, même en cette nuit si particulière…
Sa seule possibilité est de l’emprunter… Le soir du bal nous serons des centaines … 1ere années jusqu’à la sixième, enseignants, chercheurs, et autres occultes tels les elfes et autres créatures fantastiques … Il se fera parasite, volant à chacun de nous ce petit rien qui fera sa puissance, sans même que nous puissions nous en rendre compte tellement ce sera subtil, léger et progressif… Et surtout inattendu … Il commencera sa moisson trois jours avant le bal comme le veut la tradition et conclura son méfait à l’heure reine de la nuit. Si il y parvient, il aura ouvert une brèche entre notre monde et celui des défunts … J’ignore pour combien de temps, dans quelle ampleur ni même dans quel but il compte faire cela mais si l’un ou plusieurs d’entre nous traversent ce seuil ils mourront aussi sûrement que par l’avada si la porte se referme derrière eux, et de même… Les morts en cette occasion pourraient marcher parmi les vivants…
Je n’ose même pas imaginer ce qu’un esprit aussi tordu que celui de Neko pourrait faire avec ça… Sans parler des suggestions pertinentes du Seigneur Noir… Créer la fracture sur les portes closes de la salle du bal, dans le bureau de Dumbledor, le cimetière… Je ne veux même pas y penser… Neko doit être arrêté, cette fois, et pour toujours. Ou crois moi cette soirée ne sera que le premier de ses méfaits … Et sûrement l’un des moindres…
Maintenant je suis désolé il faut que je retourne à la boutique, j’ai un passé à effacer et je n’ai hélas plus beaucoup de temps pour le faire. Reste ici je reviendrai vite, ou accompagne moi si tu préfères, je ne sais pas… J’imagine que tu as toi aussi tu dois avoir quelque chose à enterrer … Le Dorian que tu connaissais…


Et c’est en retenant ses larmes qu’il se leva, prenant timidement le morceau de pain que Pénombre lui avait offert, cherchant vainement à lire quelque chose dans le regard énigmatique de la belle serpentarde, mais même son don lui interdit toute interprétation en cet instant si délicat… Don qu’il ne voulait utiliser de toute manière. Si Pénombre avait quoi que ce soit à lui dire, elle le lui dirai, et si elle voulait le lui cacher et bien… Il avait suffisamment confiance en son jugement pour ne pas chercher à le découvrir …
Il tourna alors les talons… Espérant ne pas laisser Pénombre derrière lui pour toujours, priant ces dieux qu’il haïssait de ne pas l’avoir perdue elle aussi… Mais une fois encore, Dorian ne savait pas vivre dans le mensonge, et si elle devait rester à ses côtés, se serait en pleine connaissance de cause…
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MessageSujet: Re: L'Acier et l'Ombre. ( Pv Dorian)   L'Acier et l'Ombre. ( Pv Dorian) EmptyDim 29 Oct - 16:10:13

[ Ce n'est pas terrible mais je dois bien avouer qu'il est difficile d'écrire après de pareils posts tel ceux que tu as écrit ^^]

Cette sensation étrange, inquiétante qui l'envahissait doucement, c'était comme si cet instant doucereux de rêve s'effaçait, s'éffilait progressivement pour réveler toute l'horreur de ce que pouvait être la cruelle réalité sans que la poursuiveuse ne puisse l'empêcher, sans qu'elle ne puisse retenir les brides d'espoir nées brusquement en son sein lors de leurs inespérées retrouvailles. Et Pénombre n'avait hélas, pas besoin de paroles pour comprendre que Dorian ne la suivrait pas sur le chemin qui les éloignerait, l'espace d'une nuit, de toute cette folie dévastatrice et humaine qui pourrissait les lieux, pas besoin de ses dires pour admettre que la jeune fille ne pourrait pas prendre sa main afin de le tirer de son univers sombre et morbide dans lequel son incandescente flamme se consummait petit à petit, inexorablement parmi les ténèbres d'un Enfer innommable. Et de toutes évidences, aucun des mots qu'il n'aurait pu prononcer en cet instant anamorphosé entre ombre et lumière n'auraient pu mieux exprimer le tourment ne cessant intérieurement de lacérer le blondinet, que son joli regard troublé. La jeune Serpentarde avait si souvent souhaité, prié les Essences Premières de lui accorder juste quelques minutes auprès de celui dont l'absence l'avait meurtrie, bien trop souvent, elle aurait voulu se damner pour vivre ce si infime laps de temps en sa compagnie... Mais, à partager sa présence de la sienne pour la première fois depuis de longs mois, la jeune fille ne pouvait qu'admettre que les Dieux avaient dû vilement tricher avec les secondes, cela ne pouvait déjà être achevé.

Et les paroles de Dorian, brisèrent le silence en même temps que les derniers espoirs illogiques et fous auquels elle se raccrochait encore, la ramenant brutalement à l'urgence et au danger de cette situation instable. Son père ? Qu'avait il à voir la dedans ?


" Pourquoi cela Dorian ? Est il mêlé à ce qui semble te préoccuper ? "


Mais le moment était bien mal choisit pour en discuter de manière plus appropriée et approfondie et elle le savait autant que Dorian lui même. Alors elle l'écouta, elle l'écouta sans rien dire malgré sa fervente envie de satisfaire sa folle curiosité qui, à chacun des mots de son camarade de maison faisait toujours naître davantage de questions en son esprit. Pénombre devait lui faire confiance et c'est ce qu'elle ferait malgré tout, malgré le risque de se faire prendre, le danger de savoir, l'insécurité et ses propres sentiments. Tout s'était passé si vite et la quatrième année n'avait pas encore tout à fait assimilé la joie et la surprise de cette soudaine rencontre, pas encore pu discuter avec son ami de tout ce temps qu'ils avaient manqué ensemble, profiter de sa simple présence comme la vert et argent l'aurait tant souhaité, qu'il fallait déjà reporter cela à bien plus tard sinon à jamais... Alors elle se résigna et son visage assombri et durci resta figé, armure mentale qui tentait de contenir sa peine et sa frustration, sa rage et rancoeur de subir une fois de plus ce Destin qui ne l'autorisait guère à agir comme bon lui semblait en cet instant précis où l'héritière des Craft devait se rallier, par amitié à une cause dont elle ignorait tout jusqu'à son existence seulement quelques minutes auparavant. Et puis, Dorian lâcha le mot. Halloween... Et Pénombre se rappella brusquement des paroles de son père, les très fermes interdictions de se rendre à ce bal qu'il lui avait imposé, lui ordonnant sans aucune possibilités de s'y déroger de refuser toute invitation de qui que ce soit. L'homme avait même juré avec une telle force en ses mots et pour la première fois, lui asséner la pire des punitions en cas de désobéissance, Pénombre n'avait pu qu'en rester soupçonneuse et interdite. Pourquoi ? Et au fur et à mesure que son ami développait les détails de son histoire, la brune aux yeux clairs comprenait les sombres secrets qui se terraient derrière cette, à priori, absurde et incompréhensible interdiction. Malgré ce que le jeune Steel lui avouait avoir commis de son plein gré, La sang froid ne put réprimer un léger sourire intérieur devant les talents sous entendus de ce jeune garçon, là juste devant elle, dont le regard lumineux et fier, emplit de cette puissance bien à lui, ce petit coeur de dragon dans cette poitrine si maigre qui avait accepté de se perdre un instant dans la noirceur de ses ennemis pour mieux les abattre... Une âme forte et volontaire à ceci près que malgré tout ce qui le faisait, Pénombre se doutait que, seul, il ne pourrait déjouer les plans machiavélique de celui qui en tirait les ficelles. Ca lui apparaissait être une sorte de mission suicide :

" Je ne me méprend pas, je sais que parfois il y a des choix que l'on doit faire et que parmi eux, il n'y a pas toujours la solution que l'on voudrait... Mais n'est ce pas pour cela que nous nous battons, que nous nous battrons toujours ? "

Ca ressemblait étrangement à du vécu, sa propre expérience, ce ton lasse et résigné de ceux qui ont appris à accepter les contraintes incontournables de la vie et qui en ont forgé leurs armes. Ses pensées furent interrompues dans leur arborescence par la voix de son compagnon qui venait de reprendre ses explications incitant les prunelles de jais de la demoiselle à rencontrer une nouvelle fois le visage si pâle de Dorian sur lequel on pouvait y lire avec une facilité déconcertante la manière dont son âme s'était abimée alors que ses mains oeuvraient au service du mal, servant à contre coeur le but de donner la mort à des innocents. Il était touchant ainsi, enfant, adulte, forcé d'abandonner trop tôt l'insouciance de l'enfance pour recevoir en échange la douleur de vivre et de lourdes, de si lourdes responsabilités. La Serpentarde aurait pu le juger à ses propos, lui dire que s'il ne l'avait pas fait, s'il n'avait pas insufler la magie pour eux, s'il avait préféré renoncer, les deux adolescents n'auraient pas à faire face à un pouvoir si dévorant et mauvais. Mais au fond d'elle, la jeune fille savait qu'il en était autrement et que par son geste, Dorian avait crée un lien particulier entre lui et l'objet, cette interaction spéciale qui lui permettrait de rompre facilement l'enchantement dont il l'avait lui-même gracié :

" Tu sais Dorian, les meilleurs sont souvent à plaindre..."

* Regarde toi...*

Un Mangemort... La situation venait de gagner plusieurs degrès de menaces directes en une seule seconde. S'il y avait ne serait ce qu'un seul des serviteurs de celui dont on ne doit prononcer le nom dans les murs de Poudlard, nuls doutes qu'il y aurait ensuite très rapidement des cadavres humains. Ses serviteurs avaient déjà, dans le passé, réussit à pénétrer les barrières de protections magiques du Château en dupant toutes les sécurités et assasiné le professeur Chausson mais également une des élèves, la Serdaigle Lilly Brown sans scrupules, ni états d'âmes. Alors comment imaginer que l'un deux pourrait se trouver au milieu d'une soirée déguisée donnée en l'honneur de la fête des morts, parmi des centaines et des centaines d'élèves insouciants qui ne se méfieraient pas le moins du monde de leurs camarade et qui n'auraient, d'ailleurs, pas de raison évidente de le faire. Ce serait sûrement un carnage humain car le Lord ne manquerait certainement pas de faire du tort à Albus Dumbledore, le seul qu'il craint et qu'il ait jamais craint. Neko... Effectivement, la demoiselle ne savait pas qui il pouvait être mais pourtant cette personnalité hors du commun, spécialisée à l'extrême, torturée et assoiffée de perfection ne lui était pas franchement inconnue, à la fois fascinante et dramatique, ce qui avait semblé être le destin de chacun des talent sorcier durant les périodes noires où le Lord Voldemort en personne avait regné sur le monde magique avec tant de cruauté et de pouvoir que ces temps de terreur en resteraient à jamais gravé dans l'histoire. Et Pénombre s'emprégna de ses paroles, de la nature de Neko car la connaissance de l'ennemi est toujours d'une aide précieuse lors d'un combat et puisqu'il était littéralement hors de question que la Rusée le laisse aller à la mort seul, elle se constitua une base de données sur Neko. La brune aux yeux clairs était bien décidée à mêler sa force à celle de Dorian lorsqu'il faudrait frapper, qu'importe désormais ce qu'il lui en coûterait. Mais plus elle l'écoutait le décrire et plus elle prenait conscience d'étranges similitudes entre cet espion assassin et entre le blond.

* Tout jeune, il excellait déjà dans l'art complexe des sortilèges et enchantements. Restauration, création, invention, remaniement des bases de la magie dite basique... Rien ne lui faisait défaut. Il apprendra sûrement par la suite à se servir de sa propre essence vitale, de sa propre Magie et des ténèbres de celle de son hôte pour approfondir encore davantage son art, cet art dont lui seul à le maniement et l'accès, dont lui seul en paye l'intolérable tribut au fil des secondes et des heures, dont lui seul est à la fois le maitre et l'élève. Un auto-didacte, un pionnier mais, hélas, personne ne marchera jamais dans ses traces car, il porte en lui, ce mal millénaire dont nulles âmes ne voudrait en supporter l'insoutenable fardeau. Alors il apprendra seul, au fil du temps, à devenir énimament meilleur et à créer des enchantements toujours plus complexes et complets. Ce sera en ces temps où il s'elèvera toujours plus haut et plus loin dans la perfection et le pouvoir sans même s'en rendre compte qu'il voudra changer deux des lettres de son nom et s'appeller désormais Still. Celui qui n'a cessé d'être, aussi dur qu'est pu être sa vie. Celui qui sera à l'éternité ce que son talent aura inscrit avec brio dans l'histoire... Dorian... Pourvu qu'il ne s'en brûle pas les ailes. *

Le pire fut d'entrevoir à nouveau la douleur, l'enfer de son absence. Comment pouvait il... ? Croire qu'elle le laisserait partir ainsi ? Et oser s'imaginer que ce qu'il avait pouvait avoir fait briserait la si forte amitié qu'il y avait entre eux ? Cette alchimie particulière... Et penser qu'il ne valait pas infiniement mieux que cela ? N'avait il pas enduré assez ? Trop pour concevoir requérir de l'aide ? Qu'on lui prenne tout, qu'on lui prenne tout mais pas cela, non, pas déjà :

" Je viens avec toi Dorian. La pièce, la personne que je voulais se trouve déjà devant moi et je n'ai pas l'intention de la perdre. "

Trancha t elle, le visage fermé :

" Cependant, je ne crois pas que ce puisse être un enseignant car il lui serait beaucoup plus facile de collecter cette énergie s'il pouvait aisément se déplacer aussi souvent qu'il le désirerait, cela afin de s'approcher suffisament de ses proies pour prendre ce qu'il leur désire et un professeur ne passe pas inaperçu lorsqu'il se mouve, étant donné qu'il dépasse la majorité des élèves d'au moins deux têtes si ce n'est plus ... Ca ne pourrait être que le professeur Flitwick en ce cas là mais même avec ce critère de petite taille, ils ont pour mission de veiller à ce que tout se déroule bien et resteront sûrement les trois quarts du temps assis à discuter sur l'estrade des enseignants. Je pense plutôt qu'en volant l'apparence d'un adolescent, Neko aurait infiniement plus de possibilités de se fondre dans la masse, d'aller et venir sur la piste de danse jusqu'au buffet et d'ensuite faire une sortie discrète, prétextant la fatigue pour quitter les lieux. "

Sa main trouva tendrement l'épaule de son camarade et elle esquissa un maigre sourire en s'adressant à lui plus doucement :

" Ne le sois pas, ce n'est ni ta faute, ni la mienne et il est vital pour nous tous que tu ne t'allourdisses pas de ce poids que tu n'as pas à porter. Restes concentré sur la mission. "

Puis s'asseyant enfin près de lui, elle lui murmura :

" Je crois que cela a un rapport avec quelque chose d'étrange et de très puissant que l'on a introduit il y a de cela deux mois dans les murs de Poudlard. Tu sais je l'a vu, cette éblouissante lueur verdâtre comme celle d'un Avada aux fenêtres du bureau du directeur Dumbledore... J'ai cru que qu'une personne avait été tué alors j'ai pris de l'altitude sur mon éclair de feu et c'est là que je l'ai vu Dorian. C'est une orbe, une orbe de contrôle de Dragons... Et je pense que ce que tu me décrit n'est en fait qu'une diversion pour s'en emparer. "

Puis, le jeune garçon acheva enfin de lui exposer les faits dans toute cette force volontaire et présente qui avait, dès lors, remplacé la culpabilité de ses gestes, laissant ensuite le silence retomber brutalement dans l'immense pièce sereine et froide :

" Tu as raison. Le Dorian que je connaissais est bel et bien absent de mon regard... Mais mon coeur, lui, le voit et malgré ce que tu as fait, je sais que ton âme est toujours aussi pure que lorsque je l'ai découverte il y a deux ans de cela. "

Cela dit, elle se leva à suite et, après un dernier regard derrière elle, franchit la petite porte de bois qui gardait l'accès à cette pièce qui avait entendu de bien sombres secrets.
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