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 Dorian Maverick bis
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MessageSujet: Dorian Maverick bis   Dorian Maverick bis EmptyJeu 12 Mar - 18:15:59

Nom : Maverick
Prénom : ça dépend… Enfin Dorian pour les papiers.
Activité souhaitée : L’autre a dit Mangemort & Directeur du département des transports magiques, le second est vraiment, profondément, ennuyeux mais si ça amuse l’autre, ne le contrarions pas…
Age de votre personnage : 15 ans... Bon 34 ans si vous y tenez...
Age du posteur : 19 ans
Comment avez vous connu le forum ? : J’en sais rien moi, c’est l’autre qui s’est ramené ici =D

Ce n’était pas sa faute. A travers le miroir, le reflet de l’autre lui portait un jugement sévère. Il n’osait pas revenir, il ne voulait pas s’expliquer. L’angoisse peignait encore les souvenirs de la nuit dernière, la violence de l’explosion, la surprise, la douleur, les cris. Son sang avait coulé, puis il avait pleuré. Les flammes embrasaient ses yeux, le ciel était pourpre. Il était resté immobile, choqué, jusqu’à ce que l’Autre ne le remplace. Sans lui, il serait resté là, face à la catastrophe, devant le brasier à serrer, dans sa quête de réconfort, le bras détaché de son compagnon de jeu. Il n’avait pas revu le jeune homme depuis qu’il avait lancé un incendio sur le baril d’essence auquel il l’avait attaché. Le souffle l’avait désintégré, comme ça, d’un coup. Il le suppliait de l’épargner, et, un tour de baguette plus tard, il disparaissait sans lui dire au revoir. On finissait toujours par l’abandonner. Le jeu se terminait trop vite, ses nouveaux amis partaient en lambeaux ou en poussière pour un rien. Il ne mesurait jamais l’ampleur des désastres. Les règles s’imposaient d’elles-mêmes et dictaient tout. Le beau garçon s’était réfugié dans un hangar mal fermé. Les bureaux, en haut, étaient encore allumés, mais, en bas, entre les camions de livraison, il n’avait trouvé personne. Alors, le garçon, pris au piège, avait voulu lui faire croire que le mur était la « maison ». Il lui avait refusé ce refuge. La capture faisait partie du jeu. Jusque là, tout se passait normalement. Il gagnait la première partie et pouvait commencer la seconde. Son partenaire avait perdu un bras en tirant une mauvaise carte. Il le lui avait confisqué en attendant que le hasard lui accorde une meilleure chance. Mais le pauvre avait multiplié les erreurs. Le gage s’était présenté sous la forme d’une boîte métallique sur laquelle on avait dessiné une petite flamme noire. Le jeu lui envoyait un signe. Sans réfléchir, il avait collé le garçon sur le baril. Ce dernier, en larmes, claquait des dents, gémissait et il n’avait pas écouté ses mises en garde. La curiosité l’emportait sur la prudence. Il ne réfléchissait plus, il voulait voir ce qui se passerait, ce qui effrayait tant son ami. « Si tu garde le silence, je l’enlèverai. », lui avait-il dit avant de faire quelques pas en arrière. Le jeune homme se plia à la condition, et le bourreau respecta sa promesse… La déflagration le souleva, et le feu prit partout autour de lui. Une alarme déchirante s’enclencha. Le rouge l’entourait. Il hurla, recroquevillé sur lui-même, soudain conscient de sa propre fragilité. Il avait eu si peur…

Il. Qui était-il ? Il n’avait pas de nom, mais les autres appelaient son enveloppe Dorian. On l’avait baptisé dix-neuf ans avant sa naissance. Il était arrivé dans un monde où il existait déjà. Dorian avait vécu à sa place avant de vivre avec lui. Son éveil s’était fait dans la douleur. L’Autre avait tenté de le rejeter. Sorti du néant, il entrait dans un corps agité, aveugle et prisonnier. Tout était noir. La deuxième voix se taisait. Il était seul, perdu. Comment décrire son horreur ? Les humains voyaient le jour alors que leurs pensées n’étaient pas encore formées. La vie leur était naturelle, ils ne gardaient pas la mémoire des premières étapes, ils avançaient vers la mort en redoutant la fin brutale d’une histoire dont ils ne pouvaient plus raconter le début. Il subissait le schéma inverse. Son apparition le secouait encore. Des images qu’il ne comprenait pas, des souvenirs qui ne lui appartenaient pas se bousculaient en lui. Des visages, des sons, des couleurs, des sensations, des voix, au milieu de l’obscurité. Qui était-il ? Personne. Un autre ? Il n’avait pas de mère. La terre l’avait produit. Il aimait croire qu’une divinité l’avait créé. Seul, il avait poussé la paroi du cercueil. La terre humide, fraîchement retournée tombait sur son visage, envahissait son univers réduit. Il s’était débattu, maladroitement, avec un corps qu’il connaissait mal et dont il mesura très vite les limites. Puis, la lumière galopa jusqu’à lui. Il découvrit le monde de la surface. Un spectacle à la fois enchanteur et terrifiant s’offrait à son regard innocent. Il s’était levé en titubant, la bouche ouverte, les yeux vides. Tous les éléments du décor avaient un nom, l’Autre les lui soufflait. Mais l’autre n’était plus, il devait le remplacer, marcher sans but sur la terre qui l’avait vu naître, interroger le ciel, sans jamais obtenir de réponse. On l’avait privé d’identité.

Qui était-il ? Rien. Une expérience ratée selon Dorian. Pourtant il existait, indépendamment de l’Autre. Il était le deuxième Dorian, on l’avait jeté dans le corps d’un inconnu, et il ne pouvait plus en sortir. Croyez-vous en la réincarnation ? Il ne trouvait pas d’autre explication au mystère de sa vie. Peut-être était-il un esprit errant qui avait cherché à prendre l’enveloppe d’un mourant. De lointaines époques l’avaient connu. Il fallait retrouver ses souvenirs, son visage, son prénom. Il les cherchait depuis des années, sans succès. L’Autre s’était installé dans la vie, avait quitté l’Afrique pour l’Angleterre, atteint le poste de Directeur du département des transports magique, régnait au Ministère dans un bureau triste à en pleurer, passait ses journées à parler d’affaires compliquées, à charger d’ennui des centimètres de parchemins et il suivait ce destin qu’il n’avait pas choisi. C’était simple, Dorian abhorrait tout ce qui lui plaisait. Il s’efforçait à paraître propre sur lui, s’obstinait à porter des costumes aux couleurs fanées, à coiffer ses cheveux sans fantaisie, et gardait en toute circonstance une attitude guindée, fausse, calculée. Chaque jour était un nouveau supplice. S’il se manifestait aux heures de travail, l’Autre se vengeait lorsqu’il récupérait son corps. Ce n’était pas difficile. Il lui suffisait de lui imposer une chose qu’il détestait, une femme la plupart du temps. Dorian était cruel. Il attendait avec appréhension la prochaine punition. L’explosion du garage, avait fait la Une du Times, et avait bien failli leur coûter la vie. Une colère contenue se diffusait en lui. Dorian ne lui pardonnait pas ses écarts bruyants. Il se faisait souvent reprendre à l’ordre.

Mais ce n’était pas sa faute. Il ne savait pas. Puisque son existence ne lui appartenait pas, il voulait s’amuser, vivre ses propres expériences, profiter de ses heures de liberté. Il jouait avec les personnes qui lui plaisaient. Il gagnait toujours, et ses compagnons perdaient. Ils s’arrêtaient sans prévenir. Ça le rendait un peu plus triste à chaque fois, mais il recommençait. Le jeu était terriblement excitant. Il aimait les cris… la couleur, le goût, l’odeur du sang. Il aimait ses victimes, car, soyons logique, s’il ne les aimait pas, il ne voudrait pas jouer avec, et, si elles perdaient, ce n’était pas sa faute. Il veillait donc à leur donner un beau départ, en leur mettant de jolis vêtements, en les couvrant de fleurs. La mort n’était qu’une fatalité. Un jour, comme lui, ils reviendraient. Ce n’était pas grave. Un jeune homme qu’il avait aimé l’avait autrefois conforté dans cette idée. Il était beau, grand, bien bâti, le teint aduste, le regard bleu, troublant, perçant. Le jeu lui avait plu, alors, Dorian Second, enchanté, l’avait interrompu afin de le garder un peu plus longtemps auprès de lui.

« Qu’importe, je perdrais sur un autre plateau. », avait-il dit en haussant les épaules.
L’étrange personnage exerçait sur lui une fascination immense. Il dégageait une aura chaotique, incroyable, aux antipodes de toutes celles qu’il avait pu sentir. Il ne s’accrochait à rien, se livrait tout entier à son sort. La noirceur de son caractère s’abandonnait à la jouissance. Il vivait de crimes, loin de la société, loin des autres. Il connaissait le jeu, comme lui. Il avait compris. Pourquoi ? Dorian le lui avait souvent demandé. Les Hommes ne s’interrogeaient jamais. Ils espéraient étirer leur vaine existence le plus longtemps possible. Lorsque le jeu les frappait, ils paniquaient, parce que tout leur échappait. Mais son Amour s’en fichait. Il n’avait rien à perdre disait-il. Etait-il donc malheureux ? Non, au contraire. Il avait tout abandonné, du jour au lendemain.

« J’aurais pu vivre autrement bien sûr, lui avait-il expliqué un soir sur l’oreiller. Faire des études, trouver un bon travail, et laisser la douce monotonie des années m’abrutir. J’ai essayé. Je n’ai pas tenu, parce que j’aime trop la vie pour attendre quelque chose d’elle. Pourquoi s’attacher à quelque chose qui doit nous quitter ? Chercher à la préserver au lieu d’en profiter ? Je la joue chaque jour. Et comme il faut bien perdre, un jour, je ne reviendrais pas. »
Il souriait. Dorian ne saisissait pas tout à fait la portée de ses propos, mais ils le retournaient. Troublé, il frissonnait, s’accrochait au corps chaud son Amour. Quelque chose d’à la fois terrible et fascinant captivait son attention. Ses pensées enfantines retenaient le procédé du jeu. C’était par cela qu’il justifiait tout. Sans le jeu, il était perdu. Cependant, ne pouvait-on pas mener le jeu ? Préserver les êtres chers de ses châtiments cruels ? Il s’était attaché à ce jeune homme. Il s’était découvert des émotions nouvelles, dont il ne se pensait pas capable, quatre ans après sa naissance, alors qu’il était si seul.
« Mais moi, je veux que tu reviennes… Je ne veux pas que tu t’en ailles… »
Et le départ serait, il le savait, plus brutal que celui des autres. Il voulait arrêter le jeu, le garder encore près de lui, contourner ses lois cruelles. Car le dénouement de la partie n’avait plus rien de drôle s’il devait déchirer le lien qui les unissait.
« Allons… Tu connais les règles, d’autres sont partis à cause de toi. On ne décide pas… »
« Le jeu t’a pourtant épargné… »
« Il finira par me reprendre… On ne peut pas arrêter de lancer les dés. »
« Alors, il va me reprendre moi aussi tu crois ? Alors que je tiens les cartes, que je suis le maître ?»
« Non, il a besoin de maîtres comme toi. Si tu le dirige bien, tu ne crains rien… »
« Oui… Il faut poursuivre, c’est la règle… »
Puis, il avait oublié la discussion. Ils s’étaient vus trois mois, comme si cela devait durer toujours. Mais, un soir, il ne revint pas. Les jours se passèrent de sa présence. Il avait perdu, quelque part, au coin d’une rue. Pour Dorian, c’était un abandon, une trahison. Il avait échoué, un autre le lui avait pris, et il fallait l’accepter. Son chagrin avait provoqué une boucherie sans nom. Plusieurs cadavres finirent vidés, démembrés sur le pavé sans la moindre recherche esthétique. C’était sa façon à lui de protester. Il se résigna vite, se prit d’affection pour d’autres garçons, aucun ne survécut. Le jeu finissait toujours par s’immiscer dans leur relation. Il trouvait leur peau plus délicieuse lorsque le sang l’inondait. Alors il la déchirait, et ses amants ne lui rendaient plus ses baisers. Ils ne se relevaient jamais, même lorsqu’il essayait de les réparer en remettant leur tripes en place. Ils étaient cassés, terminés, vaincus. Ils avaient perdu.

Une certitude, il ne voulait pas devenir comme eux, il refusait perdre. L’explosion de la nuit dernière l’avait mis en danger, mais le jeu l’avait sauvé. Il n’était pas comme ce vieil amant, qui, comme promis, s’était évaporé dans les ténèbres, il ne demandait qu’à continuer, à grandir, à se détacher de l’Autre. Il restait maître pour ne pas finir pion, même si, à cause de cela, il devait se séparer de tous ses nouveaux amis. L’Autre n’aimait pas beaucoup ses parties, surtout lorsqu’elles faisaient trop de vagues. Voir « Un cadavre déguisé en fée clochette retrouvé pendu à un sapin de Noël » titrer la Une des journaux ne l’amusait pas. Mais il n’était pas drôle, il n’avait pas de goût. Il n’entendait désespérément rien à son art et ne jurait que par son Lord, une espèce de chauve immonde et terrifiant grâce à qui, lui avait-il dit pour le convaincre, il pourrait s’amuser plus librement, à condition de respecter les consignes. Le Lord était un autre Maître, il s’en méfiait. En attendant, il guettait l’heure, l’instant où il pourrait enfin sortir de ce costume sombre et étriqué, mettre des vêtements colorés, teindre ses cheveux en blond oxygéné, pousser des exclamations comme il lui plairait, dévaliser une boutique de bonbons, se faire de nouveaux amis et manger ses sucres en forme de cœurs. Ses distractions, son petit monde de paillettes, de roses, de fleurs et de fées le plongeaient dans un imaginaire qui retenait les questions existentielles qui le tourmentaient. Qui était-il ? Il n’en savait rien, mais voulait croire qu’il n’était qu’Un et en profiter autant que possible avant que l’Autre ne revienne et le scelle pour poursuivre une histoire commencée sans lui.
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      Baguette magique: 27,5cm, noisetier clair, avec une spirale jusqu'à la pointe (brûlée), nerf de dragon
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MessageSujet: Re: Dorian Maverick bis   Dorian Maverick bis EmptyMar 17 Mar - 12:11:08

Ah, au fait, on ne t'as pas revalidé Fou mais c'est tout bon hein Razz
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