Ce matin au petit déjeuner, Seamus reçut un exemplaire de la dernière gazette des sorciers. Il n’avait pas écrit d’article dedans depuis un bon bout de temps car il manquait d’inspiration et que surtout il préférait largement passer son temps libre à faire des bêtises. Mais c’était toujours avec un certain intérêt qu’il en lisait les nouveaux numéros. Ainsi il déplia le journal et commença à parcourir les premiers articles des yeux alors qu’il déjeunait.

Sa technique de lecture du journal était bien particulière. D’abord les résultats sportifs, il cherchait les Crécerelles de Kenmare et en fonction de leurs résultats du mois dernier il devenait de bonne humeur ou au contraire d’humeur exécrable.

*Bonne humeur ! Comme d’hab !*

Partis comme ils étaient ils allaient jouer la prochaine coupe du monde car leurs résultats étaient plus que bon… Ensuite Seamus continuait la lecture du journal en fonction des titres et des auteurs. Pénombre Pénombre et encore Pénombre, pas envie de la lire celle-là, pour la fin…

Il dévora certains autres articles plus ou moins intéressants (faut pas croire qu’il y a que les filles qui sont commères ^^) et fini par survoler les articles de la Serpentard quand certains noms attirèrent son attention. Il était question du sien, de celui de Camille de celui de Lellia et même de celui de Neoki.

*Nan elle ne peut pas avoir fait ça !*

Une lecture détaillée de l’article confirma les craintes de Seamus qui eut soudain l’impression de s’être pris un nouveau coup de poing dans l’estomac. Pénombre venait d’écrire dans la gazette que Seamus comptait faire larguer Camille par Lellia. Il n’en revenait pas d’autant de mesquinerie et même se sentit mal. Sa haine contre Pénombre le dévorait et il mourrait d’envie de se jeter sur elle et de la défigurer à coups de poings. Elle avait attaqué Camille, et Neoki aussi une bonne amie par des propos infames et mensongers.

L’Irlandais était fou de colère. Il était dégouté chaque jour de plus en plus par Pénombre et tout de suite il sortit de son sac de cours (déjà prêt car ne pas repasser par la salle commune après le petit déj faisait gagner du temps, ce qui signifiait plus de minutes de dodos pour le Gryffondor ^^) une plume et un parchemin et commença à écrire un article débordant de haine à l’attention de Pénombre.

Cet article, il avait soupesé le sens de chaque mot et dévoilait une bonne partie de ce qui se passait entre Pénombre et lui. Il disait ce qu’il ressentait pour elle, de la haine et de la pitié, et disait qu’il la considérait comme une fille paumée qui avant sautait sur tous les garçons qu’elle trouvait et qui maintenant recherchait de l’attention parce que les garçons avaient enfin compris qu’elle n’était qu’une trainée…

Dans les grandes lignes c’était ça et Seamus emporté par son écriture loupa le cours de Métamorphose… Mais peu lui importait il voulait sa vengeance et pensait avoir trouvé dans ce papier les mots corrects pour toucher Pénombre. Quand il se fut relu, il se leva de table et alla directement et sans détour jusqu’à la porte de la rédaction de la gazette des sorciers. Son article était prêt à être publié dans le prochain journal mais alors qu’il allait toquer à la porte il fut soudain prit d’un doute.

*Elle ne s’arrêtera jamais… elle aime me faire souffrir et elle sait comment y parvenir*

Et bizarrement, plus Seamus réagissait en se révoltant et plus elle y allait fort. Ca n’était qu’un jeu pour elle. Pas pour lui mais pour elle si ! En surenchérissant avec un article aussi scandaleux et peu amical que le sien elle allait peut-être être blessée mais elle ne manquerait pas de se venger, de s’en prendre aux gens qu’il aime. Déjà qu’elle avait réussi à se mettre entre Lellia et lui, il ne voulait pas perdre d’autres amis comme ça c’était trop important pour lui.

*Je ne peux pas écrire ça… Je dois arrêter de rentrer dans son jeu*

Un jour quelqu’un a dit que l’indifférence était parfois pire encore que la haine. Seamus n’avait pas bien compris ce proverbe car il aurait été le plus heureux des hommes si Pénombre avait tout simplement décidé de l’ignorer… Mais peut-être était-il temps de changer de tactique ? Peut-être que Pénombre aimait le torturer car à chaque fois il la haissait un peu plus ? Et s’il faisait tout simplement comme si elle n’existait pas… Qu’il ignorait ses piques… Pas facile pour quelqu’un d’aussi remonté et spontané que lui mais ça pouvait valoir le coup d’essayer car là il n’en pouvait plus d’elle, vraiment plus.

*Pourquoi ce qu’elle me fait me touche autant… Allez Seamus, tu es d’un naturel joyeux, laisse pas cette m*** te pourrir la vie. Ignore la tu tiens peut-être ta solution*

Et il inspira profondément pour se calmer, et essaya de se vider de toute pensée négative en expirant (un truc à la con que lui avait montré sa mère, mais qu’il essayait parfois ^^). Puis il chiffona son article et le fourra dans sa poche en attendant de trouver une poubelle pour le jeter.

*Bon Pénombre on l’ignore mais maintenant Camille, je fais quoi ?*

Quand il la verrait il aurait du mal à expliquer son comportement… Mensonges, vérité, tout allait se mélanger dans sa tête et elle ne comprendrait pas. De plus elle serait sûrement furieuse à cause de la gazette.

Lui écrire serait bien plus simple, mais la rupture par courrier est quelque chose de vraiment pas classe (surtout après un article pareil dans la gazette) alors quoi, quelle était la solution miracle ?

*Lui écrire*

Il sortit de nouveau une feuille de papier propre et la même plume que tout à l’heure (beh oui, qui a part Hermione se promenait avec des plumes de rechange dans son sac ?). Il commença à rédiger une lettre pour Camille où il expliquait pourquoi il voulait rompre. Il mit du temps car il voulait bien faire, enfin le mieux possible pour ne pas la froisser et recommença plusieurs fois.

Quand il fut enfin satisfait de la lettre, il la plia en 4 et écrivit le nom de Camille sur un des côtés.

*Bon, maintenant il faut la trouver*

Ce qu’il comptait faire, c’était lui donner cette lettre et lui demander de la lire devant lui. Comme ça ça serait lui qui l’aurait largué (et pas Lellia ou une fille X) et en même temps il aurait dit tout ce qu’il voulait sans se mélanger et sans faire de gaffe.

Il partit à la recherche de Camille et la trouve enfin à l’heure de la pause.

*Allez Seamus… Après tout sera fini, tu repars de zéro.*

« Salut Camille, je peux te parler ? »

Il prit bien soin de ne pas l’embrasser et de ne pas sourire. Elle était sûrement en colère contre lui et sinon, il valait mieux qu’il ne se montre pas super joyeux car le « salut camiiiiiiiille j’vais te larguer dans 2 minutes mais la vie est beeeeeelle, tu veux un Kinder ? » ça le faisait pas vraiment.

A peine une semaine après la rentrée ça y est, la gazette est déjà prête, postée, heu… publiée , et déjà tout le monde se précipite dessus. Camille s’était toujours demandé pourquoi et comment la publication pouvait se faire aussi vite car c’était les élèves de Poudlard qui écrivaient les articles, mais cela la dispensait rarement ( voir jamais ) de la lire.

Elle l’avait obtenue quelques jours plus tôt, juste à sa parution, mais comme les professeurs, tellement heureux de retrouver leurs élèves qu’ils les bombardaient de devoir dès la rentrée, avaient effectué ce que je vient de dire avant la virgule précédente , elle avait jeté la gazette dans un de ses tiroirs et l’avait oubliée, submergée par les cours.

Ce n’est qu’un soir où elle n’avait miraculeusement rien à faire ( ah ( aigu ) ah ( grave ) ah ( medium ) – c’est l’onomatopée de la vision du Paradis XD Allez demander la source de cette mélodie à mon amie, c’est pas moi qui l’ai inventé ( folle mais bon, à ce point… ) Si vous voulez les notes exactes, contactez-moi… – ) et qu’elle s’ennuyait qu’elle se rappela ( non pas miraculeusement cette fois ci ) qu’elle avait la gazette dans sa chambre qui attendait au coin de la cheminée en ronronnant. Elle monta donc en vitesse dans son dortoir, s’empara du journal et redescendit toujours aussi vite s’asseoir dans son fauteuil favori. Elle se prévoyait une chouette soirée à croquer les ragots et les histoires sur des élèves qu’elle ne connaissait jamais ( quoique, maintenant elle commençait à en connaître, des gens 8) ) et qui la faisait parfois bien rire.

Elle s’attaqua donc au fameux recueil de ragots, sous l’œil amusé de quelques premières années à qui elle fit un sourire ironique et qui partirent bien vite dans leur dortoir. Alors que Lola s’étonnait qu’elle n’ait pas encore lu la Gazette, Camille survolait les premières pages du journal, étant donné qu’à part Pénombre, Pénombre, Pénombre et re-Pénombre, il n’y avait pas grand-chose. Elle préférait passer directement à la fin, bien plus intéressante, et au moins il y avait des articles d’autres personnes que la Verte ( et éventuellement ça permettait à Camille de ne pas penser à elle ).

Au bout de plusieurs minutes, elle avait fini les deux dernières pages, et comme il n’était pas tard, elle décida finalement de lire les articles de Pénombre ( pour pouvoir aussi la critiquer à haute voix, chose qui la détendait toujours, même si personne n’était là pour l’entendre ). Elle revint donc en arrière et entama le premier article.

Elle du s’y reprendre trois fois avant de comprendre qu’on parlait bien d’elle et que ce n’était pas ses yeux qui flanchaient avant l’heure ( un peu comme quand on écoute trop son MP3 : après, on a des oreilles de vieux à trente ans… Peut-être que Camille avait trop lu de Gazette, et qu’elle avait des yeux de vieux à treize ans… qui sait ? ). Ensuite, il lui fallut cinq minutes pour lire l’article entier quatre fois et enfin le comprendre ( à la quatrième fois ). Lola était partie se coucher et il ne restait presque plus personne dans la salle commune, à l’exception de quelques dernières années qui papotaient dans leur coin et ne prêtait pas attention à Camille. Celle-ci pu donc écarquiller les yeux autant qu’elle voulait, manquer de s’étouffer en lisant ( et comprenant ) que l’article était une pure et simple attaque à Seamus, à elle et à Neoki, sans que personne ne s’affole, faire des grimaces toutes plus affreuses que les autres et enfin se laisser tomber dans son fauteuil.

Et là, il fallait la croire, ou pas ? A force d’embrouilles, de manigances et de sous-entendus, Camille ne savait plus distinguer, de ce que disait la Serpentard, ce qui était faux et ce qui était vrai. Cette fille était pire qu’un cahier de brouillon de la jeune Gryffondor quand elle avait cinq ans : encore plus embrouillé, encore plus noir, encore moins innocent ( voir même pas innocent du tout… cette fille n’avait sûrement d’ailleurs jamais eu d’innocence dans sa vie ), et on pourrait continuer à la comparer à autre chose mais on n’a – pardon, je n’ai – pas que ça à faire que de lui trouver des points commun avec un cahier :sifle: …

Bref. Je vous passe les dix premières minutes d’effarement et de « c’est vrai ou c’est pas vrai ? » ( bien que vous en connaissiez déjà une partie, de ces dix minutes ), les dix autres à se demander pourquoi tout Poudlard était au courant des rumeurs concernant Neoki et l’Irlandais, et pas elle ( parce qu’elle en était arrivée à la conclusion que c’était vrai ), et, indubitablement, les dix autres minutes de colère et de tristesse.

Alors il voulait casser ? D’accord, pas de problème (heuuum...), si au moins il avait eu la franchise de lui dire en face. Bon, elle serait tombée des nues – quoique, peut-être pas tant que ça –, mais au moins il aurait gardé un peu d’estime pour elle. Alors que là… Premièrement, il avait demandé à Lellia s’il pouvait passer par elle pour rompre, et deuxièmement, elle ne l’avait même pas appris par lui… Quant à Neoki, la jeune fille savait qu’elle n’avait sûrement rien à voir dans cette affaire ( quoique, elle n’en était pas sûre, mais elle s’en doutait ).

Le pire était sans doute le fait que sa privée était là, juste devant elle, étalée, divulguée à la vue de tous par l’intermédiaire d’un foutu journal, à cause d’une co*** de fille qui n’avait pour but dans la vie que de faire souffrir les gens ! Camille était prête à péter les plombs. Elle avait les nerfs en bouillie et elle ne distinguait presque plus rien dans la pièce à cause du fin brouillard de larmes qui s'était étalé devant ses yeux. C’était bien la dernière chose qu’il fallait qu’il lui tombe dessus ! Elle se promit en silence qu’un jour elle expliquerait à Pénombre sa façon de penser ( et accessoirement à Seamus ). En quelques minutes, elle venait de détester les ragots plus que tout autre chose ( à part Pénombre, puisque c’était elle la source des ragots :sifle: ).

Si seulement elle n’avait jamais connu cette fille ! Et si seulement elle n’avait pas dit oui ( pas oui pendant les mariages, banane ! ) à Seamus, elle n’en serait pas là. Mais elle n’aurait pas profité des merveilleux moments du début de leur relation… Et avec des si, on mettrait Poudlard en bouteille, comme disait sa mère. Cependant, Camille ne pouvait s’empêcher de faire des suppositions ce qui allait arriver, et ce qui aurait pu arriver.

Elle était triste, furieuse de savoir comment sa vie allait maintenant se tracer ; étrange comme on aimerait connaître son destin... alors qu'une fois qu'on le connait, on est justement en colère et triste de savoir ce qu'il va nous arriver.

Déjà, ce qui était sur, c’est que la prochaine fois que Seamus l’aborderait, ça n’allait pas très bien se passer… Elle avait des questions à lui poser, et maintenant qu’il allait sûrement la larguer, elle ne voyait pas pourquoi elle se gênerait alors que lui, depuis le tout début d’ailleurs, ne s’était pas gêné .

Fulminante, elle froissa le papier qu’elle tenait encore dans les mains – et auquel il ne fallait presque plus rien pour le qualifier de « détruit » – et le jeta, rageuse, au feu. Les dernières années avaient déserté le dortoir peu avant et Camille se retrouvait toute seule, à ruminer ses tristes pensées. L’année commençait fort, hein ?! Et merci qui ?

Après plusieurs heures à maugréer et à tourner en rond dans la salle commune (sans savoir exactement où elle marchait), Camille monta dans le dortoir en essayant de ne pas faire de bruit. Ce n’était pas le moment de réveiller tout le monde pour discuter, et puis de toute façon, maintenant, tout Poudlard était au courant qu’il voulait la larguer, depuis au moins une semaine, alors…

La jeune fille s’assit silencieusement sur son lit tout en jetant un coup d’œil à son réveil : minuit vingt trois… La nuit allait être longue, très longue même. Elle se pelotonna contre son oreiller et commença par regarder dehors. La lune était d’une blancheur et d’une clarté inouïes, les étoiles semblaient s’être rapprochées de la fenêtre, et le ciel était d’un noir d’encre. Il devait sûrement faire froid, mais Camille n’avait aucune idée de tester, en fait, elle avait plutôt envie de dormir bien au chaud dans ses couvertures, mais elle ne trouvait pas le sommeil.

Quinze minutes plus tard, elle ne dormait pas du tout, en fait, elle était plutôt en train de sangloter sous son oreiller. Elle repensait à tout ce qu’il s’était passé, à Pénombre, à Seamus, qui voulait casser après pourtant tous ces moments tranquilles et heureux, et aussi à cet article qui dévoilait sa vie privée à la vue de tous, et ça, ça lui sortait par les yeux ( en même temps que ses larmes ). Pleurer, c’était un peu une façon d’oublier que le lendemain, elle craindrait à chaque tournant de couloir voir Seamus apparaitre en voulant mettre une fin à leur histoire ; d'oublier que de toute façon, la prochaine fois qu'elle le verrait, elle ne pourrait plus le prendre dans ses bras... dire qu'elle ne savait même plus exactement la dernière fois où elle l'avait embrassé - ç'avait pû être à midi, ou alors la veille... ; oublier que le lendemain, elle devrait affronter le regard des autres tout en sachant que maintenant, tout le monde pouvait très bien dire derrière son dos « Oh, t’as vu, c’est Camille, c’est elle qui sortait avec Seamus, mais tu sais, maintenant… ». Bon, d’accord, depuis une semaine ils la voyaient et la regardaient, mais elle n’était pas au courant, donc…

Une heure et quelques minutes plus tard, Camille s’endormait sur son lit, même pas dedans, avec seulement une partie de sa couverture la couvrant et la tête sous l’oreiller, les draps encore humides de larmes. Au matin, six heures, elle avait l’impression d’avoir dormi dix minutes… D’ailleurs, elle avait peut-être réellement dormi dix minutes, car elle s’était réveillée souvent, en sursaut, comme lorsqu’elle faisait des cauchemars, sauf qu’elle n’en avait pas fait. A six heure, personne n’était réveillé, ni même levé ( logique ) dans la Tour. Donc Camille se prépara en vitesse, fila à la Salle Commune en vitesse et déjeuna ( en vitesse… c’est qu’elle est rapide ! ). Il lui restait encore du temps avant les cours, qu’elle tua en remontant dans la salle maintenant déserte, puisque tout le monde mangeait.

Et forcément, plus tard, à l’heure de la pause, c’est qui qu’elle croise ? Seamuuuus… Bravo, vous avez deviné… Qui apparemment voulait lui parler - non, sans dec' ? Elle haussa les sourcils, les mains sur les hanches et fit d’un air ironique :

Oooh, alors finalement, ce n’est pas Lellia qui vient tout m’annoncer ? Quel dommage…

Puis elle prit la lettre qu’il lui tendait, et le déplia afin de la lire.

Citation :

Camille,

j’ai préféré t’écrire pour éviter de m’embrouiller face à toi car ce que j’ai à dire n’est vraiment pas facile et sache que ça m’est vraiment difficile.

Tu es vraiment une fille géniale, sensationnelle, drôle et belle comme tout, mais… je voulais arrêter là notre relation. Je sens que tu n’es pas heureuse avec moi et ça me met vraiment mal à l’aise. On se voyait peu et d’ailleurs est-ce qu’on se connaît vraiment si bien que ça ? Enfin tout ça pour dire que même si je dois m’en mordre les doigts plus tard je voulais te laisser ta chance avec quelqu’un d’autre car je ne te mérite pas.

Je voulais également m’excuser pour tout le mal que je t’ai fait depuis qu’on se connaît. Je pense particulièrement au comportement de Craft mais il est vrai que j’aurai du me douter qu’elle irait te chercher des noises. 1000 pardons pour ce que tu as pu lire dans la gazette aussi à propos de Lellia. Il est vrai que je lui ai demandé conseil, mais je ne l’aurai pas laissé rompre à ma place. Ca n’était qu’une parole en l’air mal interprêtée. Je sais qu’un pardon n’efface pas tout et que ça pourra te demander du temps mais essaye de repenser à nos bons moments passés ensemble car moi c’est ce dont je me souviendrai.

J’espère qu’on restera amis et que tu trouveras quelqu’un qui te mérite vraiment !

Seamus

Voilà le contenu de la lettre. Il avait eu du mal à la commencer mais une fois partie il l’avait écrite d’un trait. Ca n’avait pas été facile de coucher tous ses sentiments sur papier sachant qu’elle allait les lire et peut-être même lui recracher au visage. Autre problème majeur, plus il écrivait et plus il se rendait compte de la bêtise monumentale qu’il était en train de faire. Mais il s’était auto convaincu que c’était la meilleure solution.

Il avait enfin pu la donner à Camille qui lui lança une réplique cinglante quand elle se retrouva face à lui. Elle annonça son « regret » de ne pas avoir à apprendre la nouvelle par Lellia. Seamus aurait voulu répliquer qu’il n’avait pas vraiment demandé sérieusement à Lellia de rompre pour lui mais qu’il avait évoqué ça comme une possibilité et que Pénombre avait tout déformé mais il estima préférable de se taire, de la jouer profil bas car elle était vraiment en colère. S’il se mettait lui aussi en colère il perdrait toute chance de jamais se réconcilier avec elle et ça n’était pas ce qu’il cherchait.

« Non c’est pas Lellia non, elle n’a rien à voir là dedans. Personne n’a rien à voir là dedans, c’est… ma décision. »

Alors qu’elle lisait il commençait à se remémorer ce qu’il avait marqué dans la lettre. Il n’était plus vraiment sûr qu’il veuille qu’elle la lise. Ne valait-il mieux pas la lui arracher des mains, l’embrasser et donner une seconde chance à leur couple ?

*Non inutile, on a déjà essayé pendant un moment… Elle ne tient pas tant que ça à moi en plus*

« Non c’est pas Lellia non, elle n’a rien à voir là dedans. Personne n’a rien à voir là dedans, c’est… ma décision. »

* Oui, ben je m’en doute que c’est ta décision, banane. Mais pourquoi t’as demandé à Lellia, hein ? Comme si elle savait comment rompre avec une fille… Huuu … Ben après tout c’est ses affaires hein… Mais qu’est ce que je raconte moi ?! J’ai pas du assez dormir … Ouais, ça doit être ça, tient. Bon, si je commençais par la lire, cette lettre… ? *

Camille déplia donc le papier en évitant à tout prix le regard de Seamus. Elle respira un grand coup, et commença à lire la lettre.

Le silence qui régnait entre les deux troisièmes années était effrayant. Camille relut la lettre plusieurs fois et cligna des yeux pour essayer d’assimiler son contenu ( comme si ça pouvait l’aider… ). S’attendre à une rupture n’est pas la même chose que de la vivre au premier rang avec une place de premier choix, elle s’en rendait compte maintenant ; même si elle avait passé des heures à imaginer ce moment avec regret, elle se rendait compte que l’imaginer n’avait servi à rien puisqu’elle était quand même un peu sous le choc, là, tout de suite.

Un peu sonnée, elle essaya de remettre de l’ordre dans ses pensées, ne se souciant pas – pour l’instant – du temps que ça pouvait prendre ( tant pis, il attendrait, le Seamus ). Déjà, il la trouvait drôle, géniale, mignonne ( elle avait rougi en lisant et espérait que ça ne s’était pas trop vu ), et malgré tout il voulait stopper… Cette phrase contradictoire suffisait à tout chambouler dans l’esprit de Camille ( déjà que c’était pas forcément bien en ordre après une courte nuit… :sifle: ) : pour elle, c’était comme si on disait « J’aime bien, mais j’en veux pas. » ou encore « C’est pas bon mais j’en veux encore… ! » ( « C’est fréquent mais y en a pas beaucoup… » J’en ai déjà entendu plein des comme ça, c’est affolant XD ).

Bref, assimiler ça n’était pas forcément chose facile, elle décida de passer à la suite car malgré tout elle en avait saisi le principal, au pire elle reviendrait dessus après comme pendant les contrôles où il faut toujours commencer par le plus facile et revenir après sur les passages durs… Suite un peu moins ardue, à vrai dire… Peut-être plus facile à comprendre, mais pas plus facile à encaisser. Certes, ils se voyaient peu, c’était d’ailleurs en plus ou moins grande partie pour cela que tout avait flanché… Pourquoi se voyaient-ils peu ? Difficile à dire. Chacun avait ses occupations, et puis quand ils se voyaient, ça ne se passait peut-être pas « normalement »… Impossible à savoir pour Camille, elle n'avait jamais eu de petit copain avant lui... Et puis treize ans, peut-être était-ce un peu trop jeune ? Il n'y avait pas d'âge à l'amour, c'était bien le proverbe, pourtant, ce qu'il ne disait pas, c'était qu'à l'âge des deux jeunes gens, on n'avait pas encore une grande expérience de la vie, donc forcément, quelques moments heureux pouvaient basculer bien vite dans la tristesse.

Seamus a écrit:

Enfin tout ça pour dire que même si je dois m’en mordre les doigts plus tard je voulais te laisser ta chance avec quelqu’un d’autre car je ne te mérite pas.

Il s’en mordrait les doigts ! Que c’est meugnooon Mais alors elle commençait à croire qu’il cassait vraiment à reculons, là. N’empêche, il pourrait s’en mordre les doigts un jour, la classe 8) … Et... Il ne la méritait pas, lui ? Relevant les yeux, elle cru apercevoir une drôle de lueurs dans les siens… Peut-être qu’il regrettait de lui avoir donné la lettre, peut-être qu’il avait honte, peut-être qu’il commençait à en avoir marre qu’elle reste silencieuse comme ça, peut-être même qu’elle se faisait des idées toute seule et qu’il regardait ses pieds, tout simplement .

Elle eu une envie subite de le prendre dans ses bras en lui disant qu’il la méritait largement, que c’était aussi grandement de sa faute à elle s’il ne se voyaient pas souvent, qu’elle aurait dû faire plus d’efforts pour eux, qu’elle allait aller se jeter du haut de la Tour de Gryffondor juste après… Mais elle se contint parce qu’ils étaient censés rompre ' sérieusement ' ( et elle ne doit pas se suicuider ) et mon post part en délire tout ça parce que j’ai une conversation avec Lee à coté et ça me fait dire que des bêtises… Oui, c’est exact, il détint sur moi, qui a dit ça que je lui donne 100 points ? … Ah, c’est un Serpentard, zut… Hmmm bref .

Chimuche a écrit:

Je voulais également m’excuser pour tout le mal que je t’ai fait depuis qu’on se connaît. Je pense particulièrement au comportement de Craft mais il est vrai que j’aurai du me douter qu’elle irait te chercher des noises.

Camille sentit en elle-même, sans savoir pour quoi, qu’il était vraiment sincère dans sa lettre et qu’il s’excusait vraiment profondément. D’ailleurs, elle avait quelques questions à lui poser à ce sujet ( meuh nooon, elle est pas sadique, qu’est ce que vous allez imaginer ? Elle demande la vérité, c’est tout ), si il partait pas immédiatement après… Au moins, ça briserait le silence, elle resterait pas comme une cruche à se demander quoi faire ( mon oeeeeil ).

Ensuite, il s’excusait pour le fait d’avoir demandé conseil à Lellia (c'est du moins ce qu'elle comprit, en essayant de retenir ses larmes et de ne pas sangloter devant lui). Il n’avait pas voulu dire qu’elle devrait faire ça à sa place, juste demander des conseils, et Camille se sentit toute bête car il était vrai que Pénombre avait sûrement déformé les propos.

Timute a écrit:

Je sais qu’un pardon n’efface pas tout et que ça pourra te demander du temps mais essaye de repenser à nos bons moments passés ensemble car moi c’est ce dont je me souviendrai.

J’espère qu’on restera amis et que tu trouveras quelqu’un qui te mérite vraiment !

Un pardon n’efface pas tout, c’est vrai. Camille, malgré cette lettre qu’elle pouvait qualifier, tout de même, « d’attentionnée » pour quelqu’un qui devait la lâcher, et malgré le fait que sa colère avait légèrement décru au fil des mots, avait toujours une boule dans la gorge, il venait de la quitter quand même, et pas de la façon la plus discrète qu'il soit : en partie grâce à lui, sa vie privée était étalée dans la Gazette, et elle lui voulait pour l’avoir appris en premier lieu par ce morceau de papier et non par lui.

Bref. La dernière phrase était explicite : il ne voulait pas se brouiller avec elle, il voulait simplement, en gros, qu’elle soit heureuse… C’est-y pas mignoooon ( deuuuuxième fois )… Huu… Pardon, je doit retranscrire les sentiments de Camille, alors, elle, c’était plutôt… plutôt… entre furax, tristesse et heureusité ( il lui a quand même souhaité de trouver quelqu’un qui la mérite, même si elle, au fond, elle trouvait qu’il la méritait bien …. ). Bref, un beau mélange bien contradictoire ( et après elle se plaint du fait que Chimuche il en fasse, des phrases contradictoires … )

Un beau blanc s’installa, d’ailleurs à vrai dire il y était depuis qu’elle lisait la lettre. Camille releva les yeux du morceau de papier qu’elle tenait à la main et se força à respirer normalement. Elle regardait plus derrière l'épaule de Seamus que dans ses yeux mais on pouvait pas lui en vouloir. Elle avait les larmes aux yeux et se demandait d'ailleurs par quel miracle elle ne pleurait pas complétement ; elle avait juste senti une grosse goutte s'échapper de ses yeux et, malgré qu'elle était persuadée qu'on ne voyait que ça sur sa figure, on la distinguait pas vraiment, en fait.

* Rester amis, rester amis… Moi j’veux bien, mais j’crois bien que mon cerveau il veut pas, lui. Ou alors c’est le cœur, les muscles, le foie… Enfin j’en sais rien, zut ! Bon… j’essaye de parler, maintenant ? Ouais… Un, deux, trois, naaan j’ai pas envie finalement… Ou alors je range la lettre et je me carapate… Non, ça va pas du tout ça . *

…

* Alleeeeeez Camille, trouve quelque chose à dire ! Il va croire que chui devenue muette, là. Ah ! Fallais que je lui pose une question, ça y est, je me rappelle… Presque aucun rapport avec le sujet... Camille, tu va faire une chose complétement irraisonnée... Mais j'ai besoin d'avoir la réponse, au début ça avait quand même eu drôlement à faire avec le fait qu'on soit sortis ensemble !! *

… Seamus … ?

Waaa ça commence vachement bien … Baaaf aïeuh !

Je… Je peux te poser une question ?

* J’vais pas attendre une réponse, imagine il dit non… ? Si ? Non ? Raaaah je ne veux plus jamais vivre de moments comme ça dans ma vie ! Comme si j’en avais pas assez de la journée avec Binns qui m’a interrogée sur la leçon de la dernière fois… Mais on s’en fout, c’est pas le sujet du topic … ! Mamaaaan j’en ai marre je veux rentrer à la maison… *

Heu, attendez, je stoppe là parce que ça devient le bazar total moi qui me plaignais de pas avoir d’inspi … Camille essaya tant bien que mal de retrouver son calme et l’usage ( normal si possible ) de la parole.

Tu… Tu ( tuuuut XD raté Camille, ton essayage de retrouver l’usage de la parole normale… ) te rappelle, la première fois, au bal ? ( Larme d’émotion ) Avec… Enfin, voilà quoi. Est-ce que je pourrais connaître la vraie raison de, heu… cet acte irréfléchi ?!

Pourquoi faut-il que dans les situations bancales je ne me rappelle pas si c’était du jus de citrouille ou de la Bièraubeurre et du coup je suis obligée de feinter avec d’autres mots parce que j’ai la flemme d’aller chercher elle soit obligée de sortir des mots bizarres, hein ? Pourquoi ? Parce que je ne me rappelle pas… Ok j’arrête XD

Et, aussi… Pourquoi, juste avant ça ( ), tu m’avais… ( Moment de gènation gène passager ) … ( Re moment de gène passager ) … ( Bon c’est pas fini, bientôt ? :sifle: ) embrassée… ?

Et voilà, c’était dit. C’était pas si gênant que ça, mais à vrai dire, là, ils venaient de casser, leur premier bal remontait à bien longtemps, et puis, ç’avait quand même été un passage « sensible » de leur relation, si on peut dire ça comme ça …

Enfin... Camille avait posé les questions qui lui tenaient à cœur ( à vrai dire, il y en avait une autre, mais celle-là elle ne la posera sûrement pas, hé, quand même, ils étaient plus ensemble maintenant... ... ... ....Aïeuuuh ).

Camille était un peu retournée et elle avait mal au ventre. Elle regardait Seamus en attendant sa réponse. Certes elle était anxieuse, bien anxieuse même ; allait-il répondre ? D’ailleurs, elle avait pas donné de réaction « orale » face à la lettre ( malgré que ( Hein Tif' ?! )bien que son visage eu tout montré par lui-même, c'est-à-dire moitié colère moitié tristesse ( une grande moitié ) moitié déception ( ce qui rejoint la tristesse mais en plus… moins… voilà quoi.... si vous voulez j’peux expliquer mais ça gâche le moment – il est gaché depuis longtemps par mon blabla mais quand je suis inspirée je m’arrête plus, là le message est fini et je rajoute quand même des trucs… *Sbaaaaf* XD) … ( cherchez l’erreur mathématique dans la phrase qui précède ), alors qu’allait-il penser ? Qu’elle s’en foutait ? Alors là, loin, loin, très très très loin du compte il serait ( comme Yoda je parle, quelle classe ( j’ai… ?! ) )

Et j’aurais bien continué sur ma lancée, parce que je me sens l’inspiration grandissante. Mais je crois que j’ai tout dit, alors… A toi Seamus Avez-vous remarqué que dans les citations c'est jamais le même prénom ? Ok ok, j'me casse, c'est bon

Seamus avait envie de ne pas perdre une miette de la réaction de Camille mais quand elle leva ses yeux de la lettre pour le regarder il détourna les yeux et commença à se frotter l’arrière de la tête, il faisait tout le temps ça quand il était nerveux et là il l’était pas qu’un peu. Il avait peur qu’elle ne réagisse pas vraiment (qu’elle s’en foute) ou trop violemment… Enfin il ne savait pas, il savait juste qu’il était en train de lui faire de la peine et avait très envie d’abréger le moment. Oui bon c’est vrai que ça allait pas lui faire moins de peine mais bon . Bref il détourna le regard et alla même jusqu’à se détourner d’elle. Il ne lui tournait pas complètement le dos mais il était déjà un peu plus loin. Il essaya de fixer son attention sur un tableau mais ce tableau n’avait pas vraiment du apprécier la façon dont l’Irlandais le regardait car il brandit une lance et lui lança un « en garde maraud » .

Puis Camille finit la lettre, Seamus fit semblant de ne pas l’avoir remarqué et avait porté son attention sur la fenêtre et sur le vent qui agitait les feuilles des arbres.

*Oh comme il y a du vent dehors, comme je suis bien à l’intérieur…*
*Arf j’espère qu’elle va rien dire, enfin qu’elle sera d’accord…*

C’était plus ou moins ce qu’elle faisait en fait, elle ne disait rien et c’était assez perturbant. Finalement il délaissa la fenêtre et se rapprocha d’elle. Quand leurs regards se croisèrent elle l’appela par son prénom, comme si elle allait lui poser une question. Elle était si mimi qu’il avait envie de la prendre dans ses bras et de la consoler comme un ami. Enfin si elle avait envie d’être consolée car ça n’était pas encore bien définissable.

Il allait s’approcher d’elle pour tenter le calin de la bonne entente mais elle lui posa une question sur le jus de citrouille et sur le baiser du bal.

*Arf merde ! Je croyais qu’elle avait oublié !*

Enfin pas oublié complètement car c’était quand même marquant mais qu’elle avait décidé de ne plus chercher à savoir pourquoi, mais il se trompait.

*Bon je dis quoi du coup ?*

« Je t’ai embrassé car tu étais très belle ce soir là, dans ta robe et que tu me plaisais beaucoup, et puis parce que je savais très bien que tu ne m’aurais pas embrassé alors j’ai tenté. »

Ouiii c’était vrai… Comment ça il a oublié de parler du jus de citrouille ? :sifle: Bah ça n’était pas très important après tout, qu’est ce qui l’avait le plus marqué : le baiser ou le jus de citrouille ? Il osait espérer que c’était le baiser (en plus il était plus facilement justifiable que le verre en pleine tête).

« Heu... sinon t’en penses quoi de la lettre ? Je… je pense qu’on sera vraiment mieux en temps qu’amis, qu’on sera plus à l’aise, et puis j’ai pas envie de te faire davantage de peine. Tu es d’accord ? Amis ? »

Elle n’avait pas l’air si triste que ça alors la voix de Seamus se montra un peu moins « compatissante » et plus sûre d’elle. Pas non plus sèche mais bon il pensait que cette lettre aurait fait naître d’autres sentiments en elle qu’un vague : « et au fait avant qu’on se parle plus pourquoi t’as fait truc et truc ? ».

[ Je suis vraiment vraiment vraiment vraiment désolée pour le retard, et pour le post en lui-même… J’avais beaucoup de posts en cours -__- J’viens juste de réaliser qu’à chaque fois je te réponds en retard, pratiquement, je suis pas sérieuse… Hmm bref ^^]

Il a été prouvé par une expérience menée par moi dans le but de savoir à quelle fréquence je peux poster pour avoir des messages intéressant que si je poste un message dimanche soir, je suis inspirée le jeudi . Or, nous sommes jeudi matin au moment où j’écris cette phrase, donc, je suis inspirée ( l’expérience ayant commencé dimanche dernier et s’étant finie ce matin-même… ), ce qui veut dire que je peux commencer ce post par un paragraphe totalement débile profond qui colle bien à moi et à Camille ( je sais, je devrait d’abord dire moi, ensuite, Camille, mais vu que je suis plus siphonnée qu’elle, je me place en premier. Logique, non ? ) Et comme il me faut toujours un temps fou pour trouver du temps pour finir complétement un message, je ne l'achève que maintenant .

Bref, après avoir commencé ce post par un exorde ( = introduction ) absolument passionnant, venons-en au fait, voulez-vous ? ( Comment ça vous voulez pas ? )

Pendant que Camille lisait, relisait, re-relisait, et essayait tant bien que mal d’analyser la foutue lettre, Seamus s’était légèrement, heu, comment dire ? Barré :sifle: … Bon, en fait, il avait fait trois pas en arrière, pivoté sur la droite de 37,4 degrés, avait levé la tête vers un des meeerveilleux tableaux du meeerveilleux couloir, et Camille n’avait même rien remarqué, absorbée comme elle l’était dans le déchiffrage de cette page ( si elle pouvait l’être autant en cours… )

Et quand elle eut fini de tout lire et qu’elle posa ses deux questions existentielles, sans les réponses desquelles elle ne dormirait pas avant longtemps ( parce que maintenant qu’elle y repensait, c’était assez tracassant surtout pour moi ), Seamus sembla revenir à la réalité et eut un air un peu déboussolé, l’espace d’un instant.

* Bah quoi ? C’est farpaitement normal que je cherche à savoir quoi, mon cher. Quand même, quand j’y repense, c’était très bizarre. Une coutume irlandaise ? Mon œil, oui ! On n’embrasse pas une fille avant de l’arroser d’un quelconque liquide – collant en plus. Enfin, moi, je l’aurais pas fait. C’est quand même normal… Et il va y répondre, à cette foutue question, oui ?! :sifle: *

« Je t’ai embrassé car tu étais très belle ce soir là, dans ta robe et que tu me plaisais beaucoup, et puis parce que je savais très bien que tu ne m’aurais pas embrassé alors j’ai tenté. »

* … *

Petit moment d’arrêt mental, elle bloque sur la phrase, vous pouvez la comprendre, quand même ? Va falloir que je pense à acheter de la graisse esprit dérangé, peut-être que le vendeur me fera un prix Ça faisait à peine deux heures qu’elle le connaissait, et il l’avait embrassée parce qu’elle lui plaisait… La jeune Gryffondor passa de la couleur normale de ses joues au rose-rouge-violet et baissa la tête en fixant ses mains qui se trituraient l’une l’autre. Mais c’était flattant, d’un coté.

Hm… T’as raison, d’un coté, je l’aurais pas fait, fit-elle après un moment de silence, parce qu’elle pensait qu’il allait répondre à l’autre question, cet idiot !

T'as réussi à faire une phrase entière, bravo Camille. En réponse à ta question muette, oui, j’adore pléthore ( mais quel mot 8) xD) me foutre de toi !

Et pour ap…

Elle n’avait même pas fini de reformuler sa question au sujet du liquide non identifié qu’il repartait sur la lettre. En même temps, on peut pas lui en vouloir, c’était le sujet premier de cette petite « entrevue » :sifle: . Mais Camille aurait voulu des explications et là, elle avait la désagréable impression qu’il fuyait le sujet.

La jeune fille redressa la tête pour planter ses yeux gris dans les siens ( ou en tout cas essayer xD ) et écouta sa phrase sans broncher. Elle avait retrouvé un peu de tenue et ne triturait plus ses mains.

« Heu... sinon t’en penses quoi de la lettre ? Je… je pense qu’on sera vraiment mieux en temps qu’amis, qu’on sera plus à l’aise, et puis j’ai pas envie de te faire davantage de peine. Tu es d’accord ? Amis ? »

* Ha parce qu’en plus faut que je sois d’accord ? Mais c’est trop fort ça 8) ! Mais là, mon p’tit, t’as contourné le sujet. C’est pas vraiment pour me faire plaisir, tu sais, j’ai horreur quand on ne me réponde pas… Pourquoi t’as évité le sujet ? Y a un mystère là-dessous… J’aimerais bien savoir pourquoi t’as fais ça. Et pourquoi tu veux pas le dire aussi. Quand on ne me dit pas quelque chose, je me fais des idées, et souvent, elles sont tordues *

Au cas où vous l’auriez pas remarquer, Camille adorait commenter les paroles de Seamus silencieusement. Si vous l’aviez remarqué, passez votre chemin et lisez la phrase qui suit .

Bah… ui… Amis…

Je vous présente l’enthousiasme en personne …

Bah quoi, elle avait le droit de ne pas être si joyeuse que ça, nan ? Il venait de la lâcher tout de même. Elle allait pas sauter partout en hurlant à qui voulait l’entendre qu’il voulait qu’ils restent amis, c’était pas son genre et de toute façon même si ça l’était, elle était tout de même un peu trop triste pour avoir envie de le faire.

Arrêtons ( oui je sais, je suis toute seule, mais je vous rappelle que l’impératif n’existe pas avec « je », or, je n’ai pas l’habitude de me tutoyer, désolée :sifle: ) un peu de blablater sur quelque chose qui aurait pu se passer mais qui ne se passera jamais et concentrons-nous sur l’histoire, maintenant.

De toute façon, tu sais, j’ai pas vraiment le choix. Je vais pas t’enchaîner en criant comme une malade que tu restera là, ça le fait pas, tu ne trouve pas ? ajouta-t-elle en esquissant difficilement un sourire, pour tenter et de se redonner le moral, et de briser rien qu’un instant la tension qui régnait entre eux. Je suis pas comme ça, moi…

Me demandez pas où elle a été chercher le « moi », j’en sais rien, peut-être qu’elle a dit ça comme ça, en faisant référence à personne… Naaan lâchez-moi heeeelp ! Pas la massue, j’ai rien faaiit… Hm, bref.

Le sourire qu’elle essayait de se donner sonnait faux. Pourquoi fallait-elle qu’elle essaye de faire comme si tout allait bien ? C’était une manie stupide pour repousser les problèmes. Tu fais style que tout va bien et personne ne t’accoste avec une voix inquiète « Bah qu’est ce qu’il se passe ? Ça va pas ? Qu’est ce qu’il y a ? », chose très très énervante surtout quand on est déjà sur les nerfs.

Bref, tout ça pour dire qu’elle n’aimait pas montrer quand elle était triste ou qu’elle n’allait pas bien, ce qui était le cas en ce moment pour les boulets. Un nouveau silence s’était installé, et Camille aurait donné n’importe quoi pour le briser, parce qu’elle n’aimait pas la tension qui régnait.

Bon… Ben, heuuu…

La phrase qu’on dit quand on n’a rien à dire. On alors qu’on veut détendre l’atmosphère . Ce qui avait, comme plan, échoué lamentablement.

Elle aurait bien relançé le sujet du bal mais ça avait le don de la mettre sur les nerfs et puisque Seamus voulait absolument passer le sujet, elle pouvait toujours laisser ça à plat pour l'instant et le re-saouler plus tard :sifle: . Pour l'instant, elle ne savait pas trop quoi faire, alors elle méditait les yeux baissés, sans oser dire quelque chose. Une esquisse de pas en arrière, deuxième esquisse, troisi... Nan, ça n'allait pas le faire puisque Seamus n'avait même pas encore répondu ou même dit quelque chose. Elle allait pas s'en aller comme ça, fallait le torturer et le faire regretter amèrement d'avoir créé une telle situation Une minute plus tard, comme le temps passait et que rien n'arrivait, elle décida de conclure tout ça, et de s'en aller... Si elle restait une minute de plus en sa compagnie, elle avait l'impression que son coeur allait exploser, de tristesse, de rancoeur, d'amour déçu, de... tout.

Alors elle releva tant bien que mal les yeux, plia vite fait la lettre et la mit en vrac dans sa poche, renifla légèrement et balbutia un « Bon, ben, je vais... je vais... y aller, moi... Merci pour cette entrevue A... tout à l'h... A plus tard...» acheva-t-elle d'un ton trèèès convaincu (elle avait même failli lui dire 'à tout à l'heure', cruche qu'elle était...).

Elle déglutit difficilement, fit deux pas de coté, capta une dernière fois son regard, et elle lui en envoya un qui voulait tout dire, extrème tristesse, déception... Elle tourna sur ses talons et s'éloigna. Une larme roula lentement sur sa joue, elle l'essuya d'un geste rageur mais bien vite elle fut remplacée par plusieurs de ses coupiines. Cédant alors à la tristesse, Camille sanglota un gros coup et se rendit le plus vite possible jusqu'à la salle commune des Gryffondors...