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- Valère Araley
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Pensine Statut sanguin: Sang-Pur Baguette magique: 26,3 cm en chêne, griffe de chimère.
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| Sujet: Re: Antichambre d'anoblissement Jeu 23 Avr - 15:47:26 | |
| Apposition de Valère Araley La cire d'une bougie dégoulinait sur son chandelier en bronze qu'elle recouvrait d'une robe chaude et molle, tandis que la main d'un homme écrivait sur une feuille de parchemin ce qui avait la forme d'une lettre. Cette lettre ne devait pas être achevée, mais l'héritier Araley l'ignorait encore et était tout à la concentration que sa rédaction lui coûtait. Il faisait frais, presque froid, dans le grand bureau richement éclairé. Il y avait nombre de tableaux, sculptures, livres soigneusement rangé dans une lourde bibliothèque en ébène et de tapisseries aux tons chauds qui, plus qu'un étalage de luxe, laissait une agréable sensation de tranquillité et de confort ; Valère était loin d'avoir des penchants morbides lorsqu'il s'agissait de décoration. C'était l'endroit parfait pour travailler, la quiétude embaumait l'air comme un encens doux. Jusqu'à ce qu'un long cri grave retentisse dans la maison d'Araley. Dong ! La sonnerie de la porte retentit dans un tintement, dépassant le rez-de-chaussée pour atteindre l'étage et l'ouïe de Valère. Ce dernier s'arrêta brusquement dans sa missive et releva la tête avec une frange de ses cheveux bruns un peu rebelles gênant l'un de ses yeux d'or et de pierreries. Il se leva avec précaution, les deux mains sur le rebord de son bureau et jeta un regard à travers la fenêtre la plus proche de lui. Elles étaient ensorcelées pour ne laisser apparaître aucun indice sur ce qu'il se passait à l'intérieur de la vieille bâtisse et si Valère pouvait voir les deux silhouettes noires dans l'allée de gravier, ces deux dernières n'auraient put apercevoir qu'un cadre noir. Une étrange prémonition s'imposa aux sens de l'aspirant mangemort et il quitta immédiatement l'étage pour ouvrir à ses deux visiteurs, qui ne pouvaient transplaner à l'intérieur de l'enceinte pour surprendre son propriétaire. Comme bon nombre de lieux fréquentés par les sorciers, la demeure de Valère Araley croulait sous les protections magiques. Un élan fugace d'angoisse le saisit car Valère savait ce pourquoi ceux-là venaient : cela signifiait que le Seigneur des Ténèbres avait prit une décision le concernant. S'était-il montré à la hauteur de Ses espérances...? Son avenir bien que proche lui réservait encore le secret. Il ouvrit la vieille porte en chêne. « Valère Araley ? » Questionna l'un des deux hommes d'une voix étrangement mécanique, camouflée aussi bien que l'était son visage par le masque et le capuchon. Si sa gorge n'avait pas été aussi crispée, Valère serait parvenu à faire preuve d'un brin d'humour, mais là, il ne put que prononcer un « Oui » guttural qui le choqua lui-même. Jamais il ne s'était sentit aussi... Comme un enfant qui attendait avec angoisse le résultat de ses ASPICs sauf qu'à la clé de l'examen, ça ne serait pas un redoublement mais la mort qui lui était promise s'il avait échoué.« Il vous attend. »Et sans autre forme de procès, les mangemorts tendirent tous deux un bras vers ses épaules et Araley fut happé par un crochet qui lui tira le ventre à partir du nombril avant d'être totalement aspiré. Il avait fermé les yeux dans l'action et quand il les rouvrit, il était dans une vieille bâtisse à l'air profondément dégradée par endroits, une bâtisse qu'il reconnut aussitôt. Il s'agissait du repaire du Seigneur des Ténèbres. Sans un mot, ses deux gardes lui firent gravir des étages avant de l'arrêter devant une porte de la maison. Valère n'avait pas même eu le temps de voir le chemin qu'ils avaient empruntés exactement. Les deux là faisaient leur travail avec une routine bien que solennelle, certainement usante et ils ne souhaitaient apparemment par laisser le loisir au nouvel arrivant d'admirer la décoration. Ce dernier s'en fichait, de toute façon, il était trop occupé à écouter son cœur battre à travers ses tympans comme un enfant fasciné par une émotion nouvelle. L'un ouvrit la porte, l'autre poussa Valère du plat de la main dans son dos afin qu'il pénètre dans la pièce qui se révélait être sombre, sale et mal éclairée. Celui qui n'avait pas encore son masque – et qui contrastait de ce fait durement avec l'ambiance austère, pour user d'euphémisme avec son élégante tenue de tissus riches, d'or et d'indigo – fit quelques pas à l'intérieur de la salle avant de se stopper net tandis que ses yeux en amande s'agrandissaient. La porte se referma sur les trois hommes. On venait de le faire entrer dans une salle de torture. Encore ? Valère devrait-il refaire ses preuves mais en petit comité ? Ou était-ce lui qui cette fois, allait passer du statut de bourreau à cobaye ? Non, ça n'était pas possible, il n'aurait rien fait pour mériter une telle épreuve, et toutes celles que Yaxley lui avait fait passer de gré ou de force avaient déjà été amplement suffisantes pour éprouver ses forces et sa résistance. Si Lord Voldemort pensait ne pas les avoir assez cerné, il ne l'aurait forcément pas invité à passer l'épreuve d'initiation. Ça ne pouvait donc être ça, se rassura-t-il. Il n'eut pas le temps de réfléchir à autre chose car, devant son manque de réaction, les deux gardes – ou bourreaux – le firent marcher jusqu'à une chaise qu'il n'avait encore pas remarqué, et qui se trouvait pourtant au beau milieu de la chambre de torture.« Laissez-vous faire, ne faites pas attendre le Seigneur des Ténèbres. »On le fit s'assoir, l'un des deux agita sa baguette magique et des lanières de cuir se serrèrent avec une force cruelle sur les bras et les poignets de l'irlandais. Il devenait difficile de garder sa contenance dans une pareille position, assit, enchaîné, dominé par les deux hautes silhouettes encagoulées, mais Valère garda le port haut tout en jetant un regard calculateur à la ronde, espérant trouver un indice sur la suite des évènements. Il n'avait pas peur, son esprit pragmatique lui permettait de garder un sang-froid spectaculaire dans bon nombre de situation et lui interdisait de céder à l'inquiétude tant que la scène qui se déroulait ne se désépaississait pas de son mystère. En revanche, tout le temps que les deux maîtres de cérémonie se tenaient ainsi en position de dominance autour de lui, ses tempes battaient sous l'impulsion d'une colère difficilement contrôlable. |
| | | | Sujet: Re: Antichambre d'anoblissement Ven 1 Mai - 9:24:01 | |
| Valère Araley. Le Lord Noir avait beaucoup entendu parler de cet homme. Le père de Valère était un ancien Mangemort qui avait perdu son efficacité lorsqu'il avait été gravement blessé quelques années auparavant. L'homme, très dévoué à son maître avait envoyé ses deux enfants déjà convaincus par le bien fondé de la Cause pour qu'ils soient formés et puissent agir à la place de leur paternel impotent. Valère était le premier de ces deux enfants à avoir terminé sa formation.
Et pas avec n'importe quel formateur ! Led Yaxley était un mangemort particulièrement efficace et exigeant. Il avait toujours été totalement dévoué à son Maître et convaincu par le bien fondé de la Cause. Yaxley était un homme juste et droit, un formateur certainement très dur mais dont l'élève ne pouvait que devenir brillant. Cet homme avait obtenu un poste important au Ministère de la Magie, sachant manipuler les autres et se montrer sous son meilleur jour. Yaxley allait bientôt obtenir le contrôle complet du Ministère de la Magie. Si le Lord Nord n'accordait sa confiance à personne, Yaxley pouvait se vanter d'être parmi ceux qui en étaient le plus proche. Il était au courrant de la plus grande partie des plans du Seigneur des Ténèbres et il lui arrivait souvent de donner son point de vue sur une manière d'appréhender certaines choses et d'être écouté.
Oui, Yaxley était un mangemort des plus "précieux" et efficace. Un de ceux qui auraient une place très importante dans l'ère nouvelle que le Seigneur des Ténèbres allait construire. Son élève devait donc être éprouvé car il était certain que son avenir serait aussi prosper. Yaxley avait formé plusieurs apprentis mais Valère Araley n'était que le second à obtenir son approbation pour la passage de l'épreuve d'initiation. C'était donc avec une attention particulière que le Lord Noir avait observé le jeune homme durant son test et il en avait été plutôt satisfait. Le jeune homme avait agis d'une manière qui se voulait scientifique et finalement assez intéressante.
C'est donc assez rapidement que Lord Voldemort avait fait venir le jeune initié pour le faire "réellement" entrer dans les rangs des Mangemorts. Passablement inquiet, l'intéressé avait été amené au repaire et guidé jusqu'à la salle dite d'anoblissement. Valère Araley avait été, comme le veut le rituel, fermement attaché sur la chaise à chaînes. Il attendait désormais l'arrivée de son Maître. Celui-ci, d'ailleurs, ne se fit pas plus attendre et pénétra dans les lieux avec sa majesté habituelle en répandant autours de lui une aura froide de peur. Il portait une longue robe noire et sa tête était nue dévoilant son regard incandescent. D'un geste, il congédia les deux Mangemorts présents puis il se tourna vers le siège. Comme la plus part des initiés, Araley attendait certainement la marque avec une grande impatience sans forcément se douter de la douleur que cela impliquait.
Lentement, le Mage Noir sorti sa baguette et la pointa vers le bras lié du futur mangemort. Le tissus recouvrant la peau remonta alors de manière à dénuder l'avant bras gauche et à l'exposer au sort qui allait y être appliqué sous peu. La pointe de la baguette d'if s'enfonça légèrement contre la peau fine. La voix sifflante et glacée du Seigneur des Ténèbres s'éleva dans la pièce.
"Par ce sort, tu es lié à moi jusqu'à ta mort, Valère Araley. Toute trahison te coûtera la vie et celle de tes proches. Par ce biais tu sauras me trouver quand je voudrai te voir et me prévenir si ma présence est requise."
Il marqua une pause, plantant son regard sur le visage du jeune homme puis, un rictus de satisfaction sur les lèvres, il prononça la formule, sa formule :
"Morsmordre !"
Comme un feu intérieur, le puissant sortilège se répandit dans le corps du Mangemort en cours d'anoblissement alors que son instigateur observait avec satisfaction l'effet obtenu tout en gardant sa concentration. Si les chaînes avaient pour but d'empêcher les futurs mangemorts de bouger pendant l'apposition, ce n'était pas uniquement pour éviter qu'ils tentent de fuir la douleur liée au sort mais aussi parce que le Seigneur Noir avait besoin d'une grande concentration pour lancer ce sortilège. Effectivement, la partie prononcée ne servait qu'à donner une forme à la Marque mais il y avait aussi tout un tas de sortilèges imprononcés liés aux pouvoirs de Légillimencie.
Le sortilège mettait quelques minutes à s'installer entièrement. Pendant que le Mangemort en devenir souffrait milles morts, un crâne apparaissait lentement sur la peau de l'avant bras. Une fois qu'il était bien formé, un serpent sortait de la bouche de cette tête macabre et serpentait un instant un instant sur la peau comme s'il était vivant jusqu'à s'immobiliser enfin. La pression de la baguette d'if se relâcha et le Seigneur des Ténèbres se redressa. Il observa un moment l'homme puis fit un geste de son arme de bois pour que les lanières le maintenant immobile se relâchent.
"Tu peux te retirer, Valère. Une chambre t'attend à l'étage pour que tu y trouves refuge si ta dévotion à la Cause provoque ta disgrâce aux yeux des impurs qui dirigent encore le pays. J'attends un rapport de ta situation actuelle au plus vite." |
| | | - Valère Araley
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| Sujet: Re: Antichambre d'anoblissement Ven 1 Mai - 19:02:09 | |
| Qu'allait-on lui réserver ? L'aspirant mangemort ne se posait plus la question. Il attendait, le menton relevé et ses yeux d'ambre aux éclats verts rivés en face de lui, vers la partie la plus sombre de la pièce où il ignorait qu'une porte se cachait. Il ne la devina lorsqu'il entendit le grincement significatif des gonds glissant les uns contre les autres et qu'un froid pénétrant s'insinua dans la pièce, capté par sa peau puis par son être tout entier. Il glissait en lui comme un serpent affamé, à l'affût de la moindre chaleur à absorber. Le Seigneur des Ténèbres était là. Sa forme était à présent distincte parmi la pénombre, plus sombre que les ombres elles-mêmes. Il s'avançait lentement jusqu'à lui, pauvre mortel prisonnier de ses liens, qui ne put s'empêcher de bloquer un souffle au fond de sa gorge asséchée. La puissance émanait de cet être comme l'écho d'un cœur battant, palpable dans l'air par ses sens à l'affût, par la magie qui s'étendait tout autour du sorcier. Et la sienne frémissait, comme rétractée par une puissance jusqu'alors insoupçonnée et ses yeux brillèrent d'un mélange de crainte pour ce pouvoir qui pouvait l'écraser, en même temps que d'admiration pour cette force qu'il rêvait lui-même d'atteindre.
Les deux fentes qu'étaient les yeux du plus puissant Mage noir de tous le temps brillèrent d'un éclat sanguin en sa direction et toute la colère que lui avait inspiré le fait d'être enchaîné comme un moins que rien en face de ses deux geôliers s'évanouit, tant il fut absorbé par ce regard de feu et de glace. Le regard d'un mage au dessus des mortels, qui consumaient ses iris comme un incendie en ne laissant en lui qu'un arrière goût glacé, qui s'insinuait par ses narines et ses lèvres. Il baissa la tête avec humilité, tandis que les deux mangemorts aguerris disparaissaient, congédiés par leur Maître. Jamais Valère ne s'était sentit dans un tel état. L'excitation et une humilité qu'il n'avait jusqu'alors encore jamais vu en lui se bataillaient la place dans son esprit, en même temps que la crainte. Même l'un des plus nobles héritiers d'Irlande et de Grèce ne pouvait empêcher sa peau d'éprouver le besoin de frissonner, bien qu'il ne se laissa pas aller à cette indécente preuve de faiblesse. Il était prêt, il était apte à recevoir ce que le Seigneur des Ténèbres estimait lui être dû. Il releva légèrement les yeux lorsqu'il sentit le Lord esquisser un mouvement devant lui et le vit prendre sa baguette. Le silence était terrible, le temps s'allongeait, tandis que la longue baguette en bois d'if aparaissait sous les iris agrandies par la nuit de l'initié. Serait-ce sa dernière épreuve, celle qui ferait de lui un véritable mangemort ? Allait-il recevoir la marque tant espérée ? La baguette répondit à ses questions en s'enfonçant dans la peau son avant-bras gauche alors que sa chemise à bouton de manchettes d'or blanc et la veste de tissus lourds mauve s'étaient rétractées vers le haut de son épaule, laissant sa peau nue. Puis la voix reptilienne de Lord Voldemort retentit dans la pièce, annonçant que ce que Led Yaxley lui avait si bien apprit à désirer et pour laquelle il avait tant travaillé à se montrer digne allait arriver. Et elle sera à jamais symbole de ses affiliations et de son appartenance, du moins jusqu'à la fin de ses jours... À la condition qu'il ne trahisse pas, ou lui et les siens mourraient de son infamie. Valère déglutit lentement. C'était loin d'être la peur pour ses proches qui lui tira cette réaction, mais l'image de déshonneur que cela lui tirait. De sa famille il n'avait cure, ils étaient bien assez grand pour se débrouiller et se protéger seuls, et l'aîné des Araley n'était pas sur Terre pour les materner. À ce rôle se tenait Mrs Megara Nikomedes-Araley. Il y aurait bien eut une mort qui l'aurait peut-être chagriné : c'était celle de son plus jeune frère, qui loin, très loin de l'Angleterre, était en train d'éprouver ses forces et son talent magique. Lui n'avait pas encore fait ses preuves, et Valère attendait avec une grande curiosité son retour de son tour du monde pour découvrir quel homme il était devenu. Ne parlons pas de sa femme, qu'il avait lui même projeté de tuer.
« La mort de mes proches serait une bien maigre punition en comparaison à la honte qui couvrirait mon âme de vous trahir, Monseigneur. Je préfèrerais le Baiser du détraqueur à une telle infamie. »
Déclara-t-il d'un ton parfaitement maîtrisé. Sa voix était calme, humble, et ses yeux toujours rivés sur le visage du Seigneur des Ténèbres restaient fixes et sincères. Ils se baissèrent ensuite, ne voulant faire passer cette manifestation d'allégeance pour du vulgaire lèche-bottisme. Valère Araley était loin d'être de ces lâches qui, répandus comme de la mauvaise sauce à côté d'un plat dont elle avariait la saveur, tremblaient chair et os devant un Être et une Puissance qui les dépassaient de trop haut pour qu'ils puissent en mesurer toute l'étendue. L'honneur et la dignité, quelque fut la circonstance, tel était l'apanage de cette noble famille Irlandaise. Quelque chose qui avait semblé être de la satisfaction effleura la bouche sans lèvres de son Maître tandis que, comme l'apprenti qu'il était, il se demandait si la satisfaction était dû aux propos qu'il avait tenu, où à ce qu'il envisageait de faire et qui marquait l'agrandissement du cercle mangemort. Il ne le saurait pas, peu importait, car le sort avait été lancé et aussitôt une chaleur brûlante perça sa peau là où se trouvait la pointe de la baguette avant de se répandre et de courir tout le long de son avant-bras où devait apparaître la Marque. C'était comme si on avait allumé un feu juste sous sa peau et la comparaison avec l'endoloris aurait put lui venir à l'esprit s'il avait déjà vécu la souffrance terrible que le sortilège engendrait. Tout son corps se contracta tandis que sa peau brûlante semblait vouloir éclater, que son sang bouillait. La douleur était atroce, jamais il n'avait subit une chose pareille. L'arrière de son crâne frappa le dossier de bois de la chaise à laquelle il était enchaîné et ses yeux roulèrent dans leur orbite tandis que ses paupières palpitaient, incontrôlables. Il avait envie de hurler, mais cela lui aurait parut indécent alors qu'un tel privilège lui était offert... Néanmoins, il serra les dents, se mordant la langue sans s'en rendre compte et, alors qu'il sentait le dessin se former avec tant de netteté qu'il semblait le voir – chaque parcelle de peau, de sang et de nerfs semblaient être chauffée à blanc à cet endroit là – il cessa de résister à ce besoin devenu impérial. Sa respiration haletait, des gémissements s'échappaient de sa gorge, gutturaux, avant qu'un gémissement grinçant ne retentisse avec clarté dans ce silence entrecoupé par les manifestations de sa douleur.
La souffrance cessa en même temps que son cri. Pas entièrement, du moins, car son bras le brûlait encore désagréablement lorsqu'il rouvrait enfin les yeux vitreux. Mais lorsqu'il le vit, ce crâne macabre ouvrant sa gueule menaçante pour libérer telle une langue démesurément longue le serpent, il sentit cette douleur comme un bienfait et une fierté sans borne l'envahit. Il venait de passer le dernier rite initiatique : il était un mangemort. La nouvelle recrue releva les yeux vers son Maître et un l'ombre d'un sourire passa dans ses yeux avant d'apparaître aux coins de sa bouche. Une envie de rire chatouillait son ventre et crispait ses joues, conséquences d'une brève mais intense douleur et de la joie qu'engendrait la satisfaction, et la reconnaissance d'être accepté dans le clan de l'élite magique. Il était ivre. De la douleur ainsi que de sa suivante la folie.
« Sur mon Honneur, je fais le serment de vous servir et de me montrer digne du présent que vous me faites. »
Proclama-t-il, tel un chevalier devant son Roi. Les liens relâchèrent ses membres encore engourdis après quelques longues secondes d'observation quasi-mutuelle – quasi, car Araley ne serait pas parmi de dévorer le Seigneur des Ténèbres du regard, tel une curiosité quelque peu effrayante. Il se releva à la sommation de son nouveau Maître, non sans faire une courte révérence pleine de grâce.
« Merci, Maître. »
Répondit-il d'une voix encore un peu tremblante d'émotion tandis que le Lord déclarait lui offrir une chambre du repère. L'héritier Araley ne comptait pas laisser sa couverture être arrachée si aisément, mais cette chambre pourrait lui être utile quoi qu'il arrive.
« Je ne tarderais pas. »
Il s'inclina une dernière fois, et fit quelques pas à reculons avant de se retirer, et de prendre, enfin, ses repaires dans le repaire du Seigneur des Ténèbres et de ses partisans. |
| | | | Sujet: Re: Antichambre d'anoblissement Dim 28 Juin - 17:02:45 | |
| Apposition de Dorian Maverick Nombre de choses semblaient sans importance au jeune directeur du département des transports magiques. Il n'avait pas pour habitude de se fixer sur les sujets et détails qui ne l'intéressaient pas et se consacrait plus volontiers à s'évader dans sa tête ou dans ses dossiers. Bien élevé, on pouvait cependant l'entretenir des heures sur des discussions qu'il jugeait aussi vaines que inutiles, sans qu'il ne sente le besoin de montrer cet agacement profond et violent qui tourbillonnait au fond de lui et que seul une misanthropie précoce et l'âme d'un homme aigri savaient justifier. Le sorcier s'attachait peu à ce qui l'entourait, appréciait de s'enfuir dans les méandres tordues de son esprit mégalomane et démesuré, laissant à d'autres le soin de commenter sur tout ce qui se passait autour d'eux. Sa méfiance constante envers ce qui évoluait autour de lui l'obligeait à faire attention aux apparences, et par conséquent, le forçait à délaisser ses gouts personnels contre l'illusion de ce que l'on attendait de lui.
L'agencement de son bureau échappait malgré tout à cette règle. S'il se devait de passer ses journées enfermés dans une pièce, il la souhaitait aussi spacieuse que possible, à son gout. Sa phobie des petits espaces et de l'enfermement justifiait les immenses baies vitrées, magiquement agencée pour apparaître plus grandes à l'intérieur du lieu qu'elles ne le paraissaient à l'extérieur, les miroirs faisaient offices de mur et les armoires même étaient dissimulées derrière ses pans entiers qui reflétaient l'âme humaine. Seuls quelques murs en plâtre étaient présents dans un coin de la pièce, quand il désirait ne plus voir son visage apparaître partout, quand il souhaitait se dissimuler à ses yeux-mêmes. Quelques meubles en bois sombres étaient parsemés d'objets divers, mais peu nombreux. Dorian, par dessus, craignait d'étouffer, son bureau souffrait de cette terreur et affichait le plus grand dépouillement possible. Le désordre n'était pas permis. Il regardait d'un mauvais œil quiconque avait l'idée de ne pas déposer son manteau à l'endroit indiqué pour. Il n'était pas convenable d'amener le chaos dans l'ensemble propre qu'il estimait comme son 'chez lui'. Son esprit était déjà suffisamment tortueux et sombre, pour qu'il n'ait pas le désir de voir ce pan de sa personnalité autre part qu'au sortir de ses rêves. C'était aussi pour ça que l'homme qui s'était invité dans son bureau sans prendre de rendez vous l'étouffait de par sa simple présence.
Son mentor n'avait cure des états de son pupille et se contentait de jeter un regard circulaire à ce que son vis à vis avait choisit pour meubler l'endroit. L'homme gardait une expression parfaitement neutre, Dorian n'était pas dupe : il connaissait les gouts de l'autre et son visage s'agitait parfois de tics quand il devinait quelque chose qui n'était pas pour plaire à son 'invité'.« Il est rare que tu viennes me voir ici. »La face de l'autre individu s'étira en un large sourire suffisant et mauvais : « Belle façon de me dire que je ne suis pas le bienvenu, mon petit Dorian. »« Disons plutôt que je suis plus habitué à te voir au milieu d'espaces sombres, délabrés et passablement... malsains. »Un haussement d'épaule négligeant lui répondit : « Tu dois t'y sentir chez toi alors. »« Comme un poisson hors de l'eau. »Le sourire du sorcier retomba et les deux ombres noires, qui fixaient le blond, n'avaient plus rien de neutre. Une lueur dangereuse fit sourire Dorian, qui assit derrière son bureau avait croisé les mains devant son visage, et ne laissait voir que ses yeux à l'autre sorcier. Son mentor avait peu de patience et il n'allait plus tarder à savoir ce qui l'amenait. Dorian aimait aussi peu le recevoir en ces lieux que son compagnon appréciait de venir dans un endroit aussi peuplé que le ministère : « Le Maître te demande. »L'espace d'un instant, l'aspirant cilla sous le regard froid et faillit se mettre à hurler. Que l'autre n'avait-il pas commencé par cela au lieu de le faire attendre et de l'entretenir de futilités? Pour l'importuner, l'homme se montrait très doué, mais quand il s'agissait de faire les choses proprement et clairement, l'affaire prenait une toute autre ampleur. Le plus âgé n'avait pas besoin de préciser ce pourquoi le Seigneur le faisait appeler. Cela, il était déjà au courant, l'apposition de la marque. Cet honneur lui était enfin accordé. Le sorcier était mangemort depuis un moment, mais il n'avait guère été pressé de recevoir le cadeau. Sa peur intrinsèque d'être vu pour ce qu'il était l'avait toujours retenu et il s'était contenté de se dire que le moment viendrait bien assez tôt. Le moment était maintenant. Dorian se leva et alla pour prendre ses affaires quand un rire féroce le stoppa dans son élan :« Pas besoin de prendre ton manteau là où je t'emmène. Et cesse donc de te presser comme un idiot, le Seigneur t'attends certes, mais ne te donne pas plus d'importance que tu n'en as. Tu l'attendras, et pas l'inverse. »L'homme déballa un objet que l'anglais reconnut comme être un portoloin et se laissa guider comme un gentil petit garçon, sans prendre la peine d'exprimer son sentiment à l'égard de son senior. Seul le fait que le Maître l'ait appelé occupait son esprit : c'était la première priorité et une nouveauté importante dans son existence. Le sorcier prit conscience de ce qui l'entourait, la pièce sinistre, aux murs incrustés de sang et la chaise. Dorian lança un regard interrogateur à celui qui l'accompagnait, tandis que ce dernier lui désignait la dite chaise d'un mouvement sec qui fit sourire le fonctionnaire. Certains de ses tics étaient hérités de son vis-à-vis, si bien que Dorian se fit mentalement le commentaire qu'il faudrait un jour songer à évincer son mentor, avant que ce dernier n'ait trop d'influence sur lui. Le blond s'assit et laissa gentiment passer les sangles qui lui enserraient les poignets sans douceur avant d'attendre le Maître. |
| | | | Sujet: Re: Antichambre d'anoblissement Dim 19 Juil - 17:15:43 | |
| [HJ : entre ' le Fourchelangue et entre " l'anglais ^^ J'ai pris des libertés, si ça convient pas, dites le moi, j'éditerai]
L'initiation. Tous étaient passé par là et tous ceux qui étaient encore là aujourd'hui avaient satisfait le Lord Noir. Il était nécessaire de laisser les jeunes recrues exprimer leur cruauté et leur folie pour les juger et savoir à quoi elles pourraient être utiles à l'avenir. Le choix de la victime, le choix des sorts, la mise en scène. Le Seigneur des Ténèbres analysait tous les actes de ses futurs serviteurs, bien plus révélateurs, en général, qu'une séance de legillimencie…
En général…
Quelques mois auparavant, un homme avait bravé la logique des analyses du Lord Noir. Cet homme avait agit tout d'abord comme atteint d'une démence infantilisante avant de devenir très sérieux, très strict. Oh ! Ce n'était pas la première fois que ce genre de phénomène de présentait, de nombreuses personnes instables se présentaient pour faire parti des rangs du Mage Noir (il finissait souvent par les tuer), mais le phénomène se présentait généralement à l'inverse : d'abord sérieux, parfait et ensuite totalement déjanté. Non, il y avait quelque chose de particulier, cette fois, quelque chose d'étrange. De plus, la partie sérieuse du sorcier utilisait une magie peut développée en Europe, une magie qui, peut être, recèlerait le secret que le Seigneur des Ténèbres voulait découvrir : le moyen infaillible de vaincre la mort.
Dorian Maverick avait attiré l'attention de Lord Voldemort sur sa personne et c'est pourquoi l'homme attendait de revoir ce sorcier avec une certaine impatience. Néanmoins, la particularité du sorcier africain ne mettait pas le Mage Noir en confiance, au contraire, il était particulièrement méfiant et il avait demandé à l'un de ses hommes les plus fidèles et efficaces de se renseigner sur le personnage. Le rapport était arrivé quelques jours auparavant et il était maintenant temps de rencontrer le sorcier responsable de toute cette agitation.
Le Seigneur des Ténèbres était en train de relire le rapport de Led Yaxley sur le directeur du département des transports magiques quand on vint lui annoncer que l'homme était présent, prêt et l'attendait. Lentement, le Mage Noir se leva et se dirigea, suivi de son inséparable serpent, vers la salle réservé à l'apposition des jeunes mangemorts.
L'homme était bien là. Attaché, fier, sûr de lui. Un regard rapide permis au Lord de comprendre qu'il avait devant lui, l'homme aux potions, le Vaudou. Celui que Yaxley avait rencontré. Qui était donc le fou au jeu de l'oie ? Visiblement il était souvent caché, ce n'était donc pas la personnalité dominante… et c'était une bonne chose. Il est plus facile de contrôler un homme fier qu'un homme fou.
Dans une suite de geste très calmes, le Seigneur des Ténèbres ferma la porte de la salle, s'enfermant ainsi avec son mangemort et s'avança, précédé de Nagini, vers la chaise aux chaînes. Arrivée à proximité de l'homme, Nagini siffla et s'éloigna.
'Que t'arrive-t-il, mon amour ?'
'Je n'aime pas son odeur. Une magie repoussante. Il voudra me dépecer. Il ne doit pas m'approcher. Je ne dois pas l'approcher…'
Et comme un défis, du coin de la salle où elle s'était réfugiée, Nagini siffla de nouveau à l'encontre du mangemort. Le Mage Noir, eut un sourire d'amusement, incapable d'imaginer une magie plus puissante que la sienne. Il tendit sa main fine et ossue vers le menton de l'homme pour le forcer à le regarder.
"Faire peur à Nagini, tu n'es pas n'importe qui, Dorian Maverick… Mais qui es-tu donc ?"
Le regard rouge, incandescent plongea dans celui gris clair du sorcier. Le sortilège de legillimencie était lancé et la question cruciale y était adjointe : Qui es-tu ? Aussitôt la réponse sauta à la gorge du Lord. Ils étaient deux dans ce corps. Le Mage Noir voulant savoir qui était l'autre, celui que était dominé, plongea dans cette direction là quelque peu désarçonné par ce qu'il rencontrait. L'entité qui hantait le corps de Maverick, cette folie… n'était pas humaine. Des idées plus que des pensées lui sautèrent dessus.
*Il est laid, tout gris comme ça… Et ces yeux rouges, quelle horreur ! Et puis il est chauve ! Hey ! C'est qui ce gars ? Ca chatouille ! Arrête ! Arrête !*
Si le Mage Noir n'avait pas anticipé une chose, c'était bien d'être éjecté de l'esprit de Maverick. Ce qui l'avait fait sortir n'était ni un sortilège de protection ni de l'occlumencie par l'ennemi ne pénétra pas son propre esprit mais une simple volonté axée sur un seul désir : qu'il parte. Il fit quelques pas en arrière, trébuchant presque tellement le rejet avait été brutal et, par instinct sorti sa baguette et, les yeux brûlant de haine, il la pointa sur le sorcier attaché. Le sortilège de douleur toucha l'ennemi de plein fouet.
L'ennemi ? Mais ce n'était qu'un simple futur mangemort. Désarmé et attaché. Quel danger ? Toujours sur ses gardes, le Mage Noir laissa passer un moment le temps de reprendre sa respiration, de se calmer grâce à la souffrance de l'autre puis il rompit le sort. Pendant le temps qu'avait duré le sort, la silhouette du Mage Noir s'était redressée, il avait retrouvé tout son charisme, son assurance. La baguette pointée sur l'homme, il l'observait attentivement, le défiais du regard.
Un sifflement de Nagini lui rappela la mise en garde de celle-ci. Sa colère se tourna vers elle.
'Que ne m'as-tu pas prévenu ? Qu'est-ce ? Quel danger ?'
'Pas humain. Danger. Mais contrôlé. L'humain le contrôle. Rien à craindre tant que l'humain contrôle. La chose a peur. Elle n'attaquera pas. Elle a mal. Elle se cache. Peur de vous. Obéira. Pas danger pour vous. Mais moi…'
Le sifflement du serpent était mauvais, menaçant. Elle mettait au défis l'entité d'oser l'attaquer. Pas de danger pour lui. L'entité le craignait et obéirait. Visiblement, la douleur était un moyen efficace de la tenir à carreau. Le Mage Noir jaugea de nouveau l'homme qui lui faisait face.
"Il te faudra m'expliquer ce qu'est cette entité présente en toi, Maverick. Elle s'est opposé à moi, cela ne doit jamais plus se reproduire, j'espère que tu en feras une priorité."
D'un mouvement sec de sa baguette d'if, le Lord Noir fit remonter la manche gauche du sorcier et enfonça sans douceur la pointe de bois sur la peau fine. La voix froide et sifflante du Maître raisonna dans la pièce alors qu'une multitude de sortilèges informulés étaient lancés pendant la formation de la marque des ténèbres sur la peau du sorcier. La colère habitant à ce moment là, le Mage Noir, amplifia certainement la douleur de l'apposition mais cela importait bien peu à côté de l'humiliation que l'homme aspirant à l'immortalité venait de subir.
Quand le sort fut terminé, il laissa au sorcier quelques secondes pour reprendre sa respiration puis il parla de nouveau, son regard aussi brûlant que son ton était glacé :
"Ta magie est désormais à mon service, Maverick, ne t'avise jamais de l'oublier. Dans la lettre que tu m'enverras pour m'expliquer ce qu'est cette chose tapie au fond de ton crâne, tu me diras en quoi elle peut me servir. J'attends de toi et de cette chose une soumission totale et une obéissance sans faille. Je ne tolèrerai pas un second affront."
Sur ces mots, le Mage Noir quitta les lieux précédé de son serpent en oubliant un léger détail : détacher le mangemort. |
| | | | Sujet: Re: Antichambre d'anoblissement Lun 7 Sep - 16:22:00 | |
| Comment quelque chose d'aussi solennel et intime pouvait se révéler à la fois humiliant et merveilleux? Et l'on ne parlait pas de sexualité, question à laquelle le Maverick ne se serait pas risquer de mêler le Seigneur noir. Non c'était un rituel entre deux personnes, l'un allant fouiller dans de l'autre pour s'assurer de sa fidélité pendant qu'il marquait le corps d'un sort, pendant que l'autre se soumettait et reconnaissait la puissance d'un maître autre que lui-même. C'était un concept plutôt simple pour une magie complexe, Dorian s'y pliait. Son Autre partie, moins.
La petite réunion privée avait plutôt bien commencé, si l'on omettait le sentiment mitigé que la réaction de Nagini, la perle du Maître, avait fait naître en lui. Dorian Maverick n'aimait pas être n'importe qui, et cette dénomination, aussi flatteuse soit-elle, laissait cependant bien des zones d'ombres. Était-ce un bon ou un mauvais point? Le Seigneur Voldemort n'appréciait certainement pas les mystères dont il ne pouvait faire le tour, et Dorian n'appréciait pas que l'on marche sur son territoire pour en faire le tour et déterminer si les pièces étaient bien disposées par rapport au soleil. Le Feng Shui n'était pas vraiment dans ses activités favorites, cependant, il fallait faire des concessions. C'était cela être un mangemort et ce Maître là lui semblait valoir la peine. Il se souvenait du jeune homme de vingt ans qui avait fait des pieds et des mains pour rejoindre Lord Voldemort, comme si sa vie en dépendait, comme si l'air que respirait le Grand Mage Noir était le seul air respirable de toute la planète. A trente ans, il s'était assagit, sa fidélité pour le Maître n'avait pas faibli et le fanatisme de la jeunesse avait fait place à une croyance forte et raisonnée. Une crainte, plus qu'une peur, vis-à-vis de l'homme, et une certaine fascination devant les projets et les rouages que cela mettait en place. Une fascination enfin, envers une figure qui à elle seule, réunissait ce qu'il y avait de dangereux parmi les sorciers.
Le sorcier laissa le Seigneur Sombre entrer dans sa tête avec respect et déférence, mais sans l'humilité que l'on demanderait à un serviteur. Le blond avait toujours autant de peine avec la notion de soumission. L'obéissance, baisser la tête, courber l'échine, tout autant de chose qu'il concevait alors que ramper lui était encore totalement impossible. L'homme espérait que ses états de service lui permettrait de ne jamais avoir à se retrouver dans une telle position. Seulement, l'affaire ne lui appartenait pas à lui seul, et l'Autre non prévenu de la maneuvre s'effraya. Une honte profonde envahit le sorcier, mais totalement submergée par la peur panique sous laquelle se noyait son double. Et la douleur, commune aux deux comme lien indéfectible. Dorian avait mal et l'entité en lui aussi, la peur plus intense de son autre personnalité avait pris le pas et c'était la créature qui criait sous le poids de la douleur et de la terreur qu'éveillait le Mage Noir et son sort. Dorian se sentait comprimé dans un coin de son propre esprit, comme écrasé par une énorme pierre, à nouveau enfermé dans le noir.
Une frayeur comme celle qu'il avait connu lorsqu'il avait été enterré, étouffé par le poids des sentiments de l'autre. Le Sang-Pur se mit à lutter pour reprendre le dessus, surnager et ré-enfermer cet être terrifié au plus profond de lui. La lutte se fit de courte durée et pourtant, très désagréable. Pour Dorian, c'était comme devoir mettre en cage un animal terrifié, toute griffe dehors qui laisserait des marques sur son âme plutôt que sur son corps. Saisir la bête à bras le corps et se faire déchiqueter les bras par de fines griffes tranchantes. Pourtant, il fallait la repousser, calmement, opposer l'homme à nouveau calme. Tendre une patte, puis une autre, et enrouler la créature dans la toile pour la faire taire, assurer la prise et ressurgir pour entendre les ordres du Maître. Il ne semblait pas très heureux, ce n'était guère étonnant.
La manche remontée, il ne put qu'admirer, le regard emprunt de douleur et la mâchoire fermement serrée, la marque qui apparaissait. La douleur cuisante qui accompagnait l'apposition avait fait déserté le peu de couleurs qu'il restait à son visage pour afficher un linceul mêlé de blanc et de vert. Avoir mal n'avait jamais fait parti des fantasmes du sorcier, et la résistance physique n'était pas le point fort de l'homme. L'humiliation avait cependant était suffisante pour aujourd'hui, qu'il se retienne de crier, de vomir... ça peut être quand le maître serait sorti. Dorian se contenta de hocher positivement la tête aux ordres données, n'ayant pas la force de répondre verbalement. Il ne faisait pas confiance à sa voix, ni à sa faculté à garder son repas au fond de son estomac. Son attitude humble parlait toutefois pour lui, les épaules basses et le regard vide qu'il faisait pour pourtant l'effort de fixer sur le Seigneur Sombre. Il était hors de question d'avoir l'air d'une larve plus qu'il ne l'était déjà. Puis le Maître sortit, le laissant seul.
Il méritait la souffrance imposée par Lord Voldemort. On ne défiait pas impunément celui que l'on choisissait pour Seigneur et Maitre, l'homme se plierait bien entendu aux demandes faites et si tôt que la porte fut refermée, il laissa tomber sa tête contre son menton. Le fier directeur sentit une étrange humidité lui monter aux yeux, il la réprima et ravala par la même occasion le repas qui était remonté. Pas question de se vomir dessus, il ne tomberait pas aussi bas. L'homme se laissait dix minutes et il appellerait son mentor qui devait encore attendre dans une pièce adjacente pour lui demander son aide. Finalement, face à l'envie de vomir, se fut le besoin de verser quelques larmes sur l'humiliation et la douleur qui l'emportèrent. Un aurait droit à sa vengeance, et il trouverait quelqu'un à faire souffrir de sa mauvaise humeur. |
| | | | Sujet: Re: Antichambre d'anoblissement | |
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