Bien que l’été approchait à grand pas, Orphée portait inlassablement son écharpe. Non, elle n’avait pas chaud, elle était tout simplement extrêmement bien. Ses grands yeux ambrés se posèrent directement vers l’astre, ne fixant que celui-ci pour ainsi qu’elle ne voulait pas regarder le Serpentard assit à côté d’elle. Pourquoi? Sûrement parce qu’elle ne voulait pas s’emballer parce qu’elle était contente de le revoir. Oh ça, oui, elle était contente de le revoir. Drago avait été la personne à laquelle elle avait le plus pensé, que ce soit dans ses moments de solitude autant que ceux de tristesse. Tristesse reliée à son manque de compagnie, à son ennuie…Bref, à tout ce qu’elle n’aimait pas : la solitude, sa belle-mère…

Elle qui ne se tenait jamais avec sa sœur avant, c’était rendue qu’elle était, du moins la plupart du temps, les deux ensembles, entourées d’autres filles de Serpentard. Et, de par le fait même, elle la surprotégeait…Ce qu’elle n’avait jamais fait avec personne avant. Elle ne voulait plus perdre une personne qu’elle aimait, une personne qui lui était chère…Elle n’avait plus de parent pour prendre soin d’elle maintenant, bien qu’elle savait se débrouiller toute seule avant. Seulement, elle commençait à manquer d’affection…surtout de l’affection maternel. Elle n’en avait eue que très peu…comparé à la plupart de ses amis en tout cas. Eux, leurs parents vivaient encore. Ils vivaient également tous ensemble dans la même maison. Mais pas elle…

Passant son doigt sur le nœud de sa cravate, restant adossée au tronc de l’arbre, les pensées de la troisième année défilaient à une vitesse folle. En fait, elle repensait sans cesse à ce qu’elle avait fait pendant les cinq derniers mois…Cinq mois qui furent insupportable en fait. Mais ça, personne ne le savait à part elle. Drago devait bien le voir qu’elle était dans la lune, complètement dans un autre monde. Son doigt défit lentement le nœud du tissu, ce qui lui permettait de rester comme il le faut en place. Elle avait perdu l’habitude de porte une cravate…Le fait de la sentir continuellement autour de son cou lui donnait souvent l’impression qu’elle allait étouffer!

Les grands yeux ambrés de la troisième année se reposèrent sur le préfet en l’entendant parler. C’était étonnant comme sa voix lui avait manquée…Comme celle de tout le monde en fait, Seulement, dans le cas du jeune homme, s’en avait pratiquement été maladif. Chaque soir, elle regardait son pendentif, tournait ensuite en rond pendant plusieurs minutes, se regardait dans sa glace puis retournait finalement se reposer devant sa fenêtre, contemplant la voûte céleste. Elle ne dormait pratiquement jamais en fait. Il lui arrivait souvent de s’endormir en plein milieu du travail…Puisqu’elle devait remplir plein de truc que son père aurait lui-même du faire, elle ne trouvait jamais le temps d’envoyer des nouvelles aux autres…et ça, elle s’en voulait un peu. Elle avait dit qu’elle le ferait…

Une résolution à venir…Se lever de bonne heure n’était forcément pas tout le temps une bonne résolution. Pour certaine personne, ce devenait dangereux en fait. Le manque de sommeil les affaiblissait tellement qu’ils devaient dormir pendant plusieurs heures…Voir même plus d’un jour. M’enfin, son regard se reposa lentement sur son préfet, un grand sourire aux lèvres. Elle se décida finalement à prendre place à ses côtés, resserrant son écharpe autour de son cou, puis s’agenouilla non loin de lui.

- Tu m’as manquée énormément! Drusiella et toi en fait…J’ai manqué beaucoup de trucs?

Bah oui, elle voulait se tenir au courant. Elle ne savait pas ce qui c’était passé pendant le temps qu’elle était chez elle. Elle n’envoyait pas des hiboux chaque semaine pour demander ce qui se passait! Ses grands yeux ambrés rencontrèrent finalement ceux du jeune homme, attendant sa réponse.

[hj: J'espère être suffisamment inspiré pour écrire une réponse satisfaisante à tes superbes textes. Fait amusant, on change de saison à chaque message . Bonne lecture!]

L'été, un été doux mais chaud, dont les nombreuses journées promettant d'être chaude, enivrante et dont le soleil serait probablement capricieux et douillet là, bien haut, accroché parmis les astres célestes qui remplissement l'espace intercidéral. Aujourd'hui, à la veille de cette saison qui promettait d'être haute en couleur, le matin brillait par sa douceur satinée, le vent qui soufflait une légère brise de sa tiédeur idéale, relevant le menton de ceux en ayant besoin, redonnant un souffle de vie à ceux qui en manquait, réveillant ceux sous le jouc de la torpeur ou tout simplement un léger bonjour de la part d'une nature en pleine expansion.

Son regard pâle était porté sur l'horizon, là où l'astre encore las de fatigue se démenait doucement, dans un mouvement et une cadence des plus lentes, qu'il s'élevait doucement dans le ciel, réclamé par une foule de fidèles qui n'attendaient qu'un simple rayon pour lui faire offrande, un Dieu, le Dieu-Soleil. Drago voyait simplement pourquoi les civilisations anciennes avaient un profond, si profond respect pour cet astre majestueux, dodelinant parmis les nuages, le ciel et le feu de ses rayons.

Les yeux d'Orphée semblaient évités, avec une crainte pesante, de se poser sur le Préfet. Pourquoi? Il ne pouvait que spéculer mais son regard insistant sur le Soleil n'était pas habituel car, du moins l'Orphée qu'il connaissait, n'allait jamais par deux chemins mais les temps avançaient, les connaissances se fanaient, tous changeaient, pour le mieux pour certains et pour le pire dans le cas d'autres.

Lui n'était pas exception. Plus les jours avançaient, plus il laissait ses idées stupides et enfantines de côté pour se préoccuper de ce qui le ferait avancer dans la vie. Cependant, il était conscient qu'en entamant ces procédures complexes pour prédire et organiser son futur, il perdait du temps présent. La manière de le résoudre, du moins partiellement, était de rejoindre Monsieur Soleil à sa renaissance, matin après matin, pour profiter de ces quelques heures pour se consacrer à ses pensées. D'ailleurs, son corps s'y habituait. Il ne sentait plus la fatigue, ni même les courbatures du à sa position prolongée et immobile des heures durant. Sa cadence se modifiait, Drago passait plus de temps le soir à lire un grimoire et à fermer ses yeux gris sur une journée pour les réouvrir à l'aurore. Un autre chose intéressante, son esprit était frais, dispo à faire toute sorte de supposition, hypothèse, calcul et il avait ce paysage, la température et l'ambiance qui lui inspirait à prendre la chose d'un côté philosopge, tranquille, dans les vastes plaines du Lac de Poudlard.

Il passa sa main dans sa chevelure blonde qui, sous l'influence du vent, tombait près de ses sourcils, chatouillant désagréablement la peau de porcelaine du troisième année. Drago se savait grandir, se savait changer, sa physionomie se rapprochait beaucoup plus de celle de Lucius, étroite mais large au niveau des épaules, un torse fin mais athlétique sous ses allures minces. Non, il n'était pas des plus bâti et, franchement, c'était le cadet de ses soucis. La force du jeune Malefoy résidait dans sa manière de tourner les mots, les tortures mentales, le délectable venin de ses paroles, le fiel douloureux de ses répliques. Il buvait le sarcasme jusqu'à en rejeter, se jouait de l'ironie à souhait et usait très fréquemment d'une froideur placide. Il préférait de loin cela à la banalité et à l'allure sauvage de ceux qui usent de la violence physique, la douleur psychologique était tellement plus douce, plus savoureuse...

À côté de lui, l'ancienne Préfète demeurait silencieuse, elle aussi absorbée par ses pensées. Drago songea même un instant à ce dont elle pouvait même penser. Orphée... celle-ci détacha lentement la cravate comme si elle tentait d'envoûter un serpent qui lui serrait le coup à l'en étouffer, ses doigts fins détachant chaque filin du noeud qui serrait sa cravate aux couleurs de Serpentard de son cou. Finalement, les yeux bridés d'un brun de velour de la quatrième année se posèrent sur lui, après un combat acharné contre son esprit. Sans doute avait-il laissé tomber le duel ou, tout simplement, les mots de Drago eurent un effet positif ce dilemme opposant ces deux distinctions de l'être humain.

Un sourire illumina, à la manière de l'astre brillant là-bas, haut dans le ciel, le petit coin du Lac là où se retrouvait deux amis, deux connaissances, deux Serpentards, deux Serpents. Orphée s'installa à ses côtés, côte à côte, ils faisaient face à l'horizon. Elle ouvrit finalement la bouche, après un court labs de temps qui laissa la nouvelle proximité être plus consiciente de la part de l'un et de l'autre.

Je ne pourrais dire le contraire, ta présence ici fut remarquée. Non seulement par Drusiella, mais par plusieurs Serpentards en fait, du moins ceux te connaissant...

Il prit un court instant pour réfléchir à une réponse qu'il pourrait donné à la question d'Orphée. Lui n'était jamais au courrant des nouveautés, sauf ce qui le concernait directement lui ou son Rôle de Préfet. Drago lui adressa un sourire, un sourire qu'il n'adressait probablement qu'à elle, entremêlé d'un soupçon de joie à son sourire simple. Un sourire qui, à lui seul, consistait à une faille béante à ce qu'on nommait masque d'impassivité.

Je ne suis jamais au courrant des nouveautés, je te rappelle. Je peux seulement te dire que, encore aujourd'hui et malgré ton absence, nous sommes premiers au Classement. Autres choses? Beaucoup de nouveaux visages dans les Serpents et de nouveaux ennemis, probablement...