[hj: Les derniers posts ici remontent à beaucoup trop de temps. D'ailleurs, je ne sais même plus qui sont les Préfets, ça serait même bien de voir s'ils sont tous actifs, ça permettrait au besoin de réouvrir des posts...]

Et c'était le début d'une nouvelle année, une année qui promettait au troisième année de nombreux périples, l'acquisition de nouvelles compétences, l'introduction dans des matières dont il n'avait pu qu'effleurer par le passé, de nouvelles connaissances et le savoir sur des ailes de la Magie que l'enseignement éloignait radicalement du bout du bras durant la première et la deuxième année d'enseignement de la Magie dans l'établissement de Poudlard. Il n'était pas le seul à s'ouvrir sur des branches, tous ses compagnons de classe, les troisièmes années, s'ouvraient désormais à des nouvelles matières comme l'Arithmancie, les Soins aux Créatures Magiques, la Divination, l'Étude des Runes et l'Étude des Moldus, pour ne nommer qu'eux et en plus de celles qui, malheureusement ou heureusement dépendamment de l'Opinion, suivait les jeunes apprentis-sorciers dans leur évolution dans la société Magique.

Pour sa part, Drago était pressé de voir l'étendue des cours du professeur d'Arithmancie, une matière complexe et peu commune de la Magie dont peu de sorciers y étaient réellement intéressés. Pourtant, le Vert et Argent appréciait particulièrement cette science étudiant la nature des chiffres, pas comme le font stupidement les Moldus, mais bien ce que veulent dire ces chiffres, ces nombres. C'était d'ailleurs une raison qui l'avait amené à prendre connaissance davantage de cette périlleuse matière en s'instruisant, durant les deux mois de congé, à se mettre sous la dent des ouvrages le concernant et ne faisant qu'aiguiser son appétit pour cette nouvelle matière. Les autres, Drago y irait, ce n'était que très logique, mais il montrait beaucoup moins d'intérêt, en particulier à l'Étude des Moldus et à la SACM. Enfin, cela était son opinion personnelle et c'était tant mieux, quel ennui de vivre dans un monde où tous pensent identiquement.

Le Serpentard mettait les pieds dans la Salle réservée aux Préfets, il était venu que très peu souvent durant les deux dernières années. Pourtant, l'endroit était courtois, donnait envie d'y prendre du temps et de s'y assoir pour réfléchir. Les murs étaient d'une couleur ivoire cassée, un peu beige, et une tapisserie datant sans doute de plusieurs siècles laissait la couleur café au lait et lui donnait de l'éclat. Le plancher était fait d'un bois fin, assez pâle mais somptueux, où trônait un linceil riche, d'un beige légèrement rosâtre et cousu de fil d'or, donnant de la richesse et de la profondeur à la pièce. Au mur, quelques portraits de personnages influentes de Poudlard, des Préfets-en-Chef, des Préfets et des élèves ayant marqué l'histoire de la plus prestigieuse école de Sorcellerie de toute la Grande Bretagne.

Ensuite, on retrouvait de grands canapés, sofa et fauteuils d'un blanc immaculé, appelant à y prendre place. De petits coussins des teintes variant entre le blanc et le brun très pâle, oscillant entre rosâtre et blanchâtre, donnait une nouvelle dimension à la pièce. Quelques tables aussi, du même matériaux que celui des deux Bibliothèques au mur, un peu plus loin. Bref, une pièce appelant au sérieux, au travail, à la concentration et au calme. Drago venait d'y pénétrer, après avoir dit le mot de passe à l'entrée. C'était étrange, voilà des mois et des mois qu'il n'avait pas humé le parfum de cet endroit, un parfum de connaissance, de confiance et de rigueur, un léger filin de bois égayait la senteur de la salle.

Il s'assit dans un fauteuil, près d'une cheminée qui, sous la baguette de Drago, se mit à se faire lécher par les flammes qui se tordaient et se distordaient dans la cheminée. Drago ferma ses prunelles grises, sans doute personne ne viendrait immédiatement, cette salle n'était pas muni d'un grand achalandage, pas apprécier à sa juste valeur, quoi!

Nouvelle année, nouvelles responsabilités. Enfin, non, toujours les mêmes. Joana était préfète de Serpentard, et fière de l’être. En dehors de tout ce que cette fonction lui permettait de faire, il y avait un aspect honorifique. Non seulement, la vile serpentarde pouvait en profiter pour abuser de son pouvoir pour en faire d’autant plus baver à ses victimes des autres maisons, mais elle pouvait aussi et surtout se vanter d’avoir d’une certaine manière la confiance de gens importants. Après tout, n’étaient-ce pas les directeurs de maisons, et surtout le directeur de Poudlard lui-même qui attribuait cette fonction à ceux qu’il considérait être des personnes de confiance ? Encore une preuve de la théorie de la jeune fille selon laquelle Dumbledore était complètement gâteux depuis bien longtemps et qu’il fallait changer de directeur….
La jeune fille soupira. Les petits premiers années étaient relativement sains et saufs à l’abri de la salle commune qui était devenu leur nouveau domicile pour les sept années à venir. Quant à elle…. Elle, il ne lui restait plus que trois ans… enfin, quatre, si on incluait cette année. dans quatre ans, elle quitterait les murs de ce grand château et serait enfin libre de faire ce qu’elle voudrait. Elle avait beau n’être qu’en quatrième année, la jeune fille avait déjà des projets d’avenir. Du moins des idées. Elle savait pertinemment que le chemin était loin de toucher à sa fin. L’an prochain, il lui faudrait passer les BUSE, et dans encore quelques années supplémentaires, les ASPIC. Et il lui faudrait travailler encore plus dur qu’elle ne le faisait déjà… enfin, qu’elle ne le faisait dans certaines matières. Dans d’autres, il lui faudrait tout simplement qu’elle commence à travailler. Comme en histoire par exemple, cours qu’elle passait habituellement à dormir, ou bien en botanique, où elle pourrait faire mieux que de se disputer avec les plantes vertes. Mais ce n’était pas de la faute de la jeune fille si la vie des Trolls était trop rasoir ou encore si elle n’avait pas la main verte. Ni de quelque couleur que ce soit d’ailleurs, vu que les animaux la détestaient au moins autant que les végétaux, lui en était témoin la liste des créatures en tous genres qui avait essayé de l’embrocher. Il n’y en avait que deux d’animaux qu’elle appréciait vraiment: son persan, et le lynx avec lequel elle entretenait des relations plus que très particulières…. Ben oui, elle était animas mais ça, c’était son secret à elle. La jeune fille n’en avait encore jamais parlé à personne, pas même à Lysa, sa meilleure amie, ni à qui que ce soit d’autre. Pour en revenir aux animaux, il n’y en avait donc que deux, si l’on considérait qu’elle-même sous sa forme animale comptait pour un. Même son grand duc, Emaissène, essayait de lui mettre des coups de bec dès qu’il pouvait. Il fallait dire que la tornade irlandaise passait souvent ses nerfs sur la pauvre boule de plume, qui plus est oubliait plutôt souvent de se faire nourrir.

La salle commune était trop bruyante à son goût. Les première année étaient plus excités que des puces, bien évidemment. Premier contact avec de nouveaux futurs amis, ou tout du moins camarades. Joana se rappela de sa propre répartition. Dans son cas, « se faire des amis » n’était pas très approprié comme expression. En à peine quelques mois, elle avait réussi à se mettre une grande partie de l’école, et même une grande partie de sa maison, à dos. Le relationnel, ce n’était pas forcément son point fort. Du moins, le relationnel « amical ». La jeune fille quitta donc la salle commune bondée et se dirigea vers la salle des préfets . Là au moins elle était sûre de pouvoir se retrouver au calme. Elle espérait juste ne pas d’emblée avoir à faire à Granger et son amoureux transi, ni à Miss-pouffy-j’me-cache-derrière-mon-directeur-de-maison, et encore moins à l‘autre excitée d‘Ewora. Bref, elle espérait que la salle des préfets serait vide.

« Suçacides »

Ils ne se foulaient vraiment pas sur les mots de passe. La porte s’entrebâilla. La jeune fille pénétra discrètement dans la pièce. On pouvait entendre le bruit des flammes qui crépitaient dans l’âtre et quelques lueurs se reflétaient sur le mur du fond, laissant apparaître des silhouettes en ombre chinoise. Peut-être simplement les meubles, ou peut-être y avait-il quelqu’un dans la pièce.
La préfète s’approcha silencieusement, et reconnut là, assis dans le canapé, son co-préfet préféré (d’accord, il n’y a que deux préfets par maison, et alors ?). L’irlandaise se laissa tomber dans le fauteuil juste à côté du sien, et s’installa confortablement. Elle replia ses jambes sous elle, cala un coussin dans ses bras et repoussa en arrière une de ses longues mèches brunes qui lui barrait le visage. Un sentiment de sérénité emplit la jeune fille. Même si elle avait du mal à l’admettre par moments, elle appréciait beaucoup Poudlard, beaucoup plus que le manoir familial. Ici, elle se sentait chez elle, malgré tous les intrus qui en peuplaient les couloirs. Petit à petit, elle se laissait envahir par une douce torpeur. Jusqu’à présent, aucun mot n’avait été changé. Drago avait les yeux fermés et Joana soupçonnait même qu’il n’ait pas remarqué sa présence ou qu’il se soit assoupi. Quoique, avec tous les cliquetis que faisait la porte en s’ouvrant, on ne savait jamais.

La voix de la préfète s’éleva alors, étonnement calme, et celle-ci s’adressa au jeune homme à ses côtés.

- Une nouvelle année qui commence… avec sa quantité de devoirs et d’embrouilles habituelles.

Un sourire amusé prit place sur ses lèvres. La jeune fille avait une véritable tendance à s’attirer des ennuis. Il fallait dire que parfois, elle le cherchait bien et l’avait mérité ! Mais d’autres fois, elle n’était que la (pas si pauvre que ça) victime…

-Contente de te revoir, ajouta-t-elle, une pointe plus sérieuse.
Puis, reprenant ses sarcasmes habituels, elle ne pût s‘empêcher d‘ajouter.
Alors, tu as passé de bonnes vacances, ou tu t’es mis à faire comme Miss Je-sais-tout qui a dû plancher sur ses devoirs pendant deux mois ?