Pénombre s'avançait dans le noir sombre de la nuit, Catherine à ses côtés. Ce soir là les deux Serpentardes avaient prévus de se rendre par un chemin dangereux dans la réserve de la bibliothèque pour s'approprier de force quelques livres de Magie Noire. Leurs pas souples résonnaient faiblement dans le couloirs qui menaient vers le sanctuaire de livres, longeant l'infirmerie...
Pénombre avait sa baguette fermement tenue dans sa main droite, aux aguets, les ens en éveil, tendus à l'extreme. Il serait en effet extremement facheux de se faire prendre dans cet endroit et surtout à une heure aussi tardive malgré le couvre feu....
A un embranchement, la jeune fille fit signe à sa camarade de s'arreter, elle se cala contre le mur, tendant l'oreille pour cueillir le moindre son étranger aux leurs... Au bout de quelques secondes, elle tenta quelques coups d'oeil avant de conclure qu'il n'y avait pas de danger, elle fit signe à Catherine qu'elles pouvaient s'engouffrer :

" La bibliothèque est à quelques mètres sur la droite...."

Catherine avait suivi Pénombre dans les méandres des couloirs, prenant bien garde à étouffer le moindre bruit. Les ballerines à semelles molles qu'elle avait chaussées pour l'occasion atténuaient le martélement de ses pas sur les sols de pierre. Elle était si tendue, ses sens poussés à l'extrème, que les légères boucles de ses cheveux s'étaient collées derrière sa nuque et sur son front, rendues humides par sa concentration.

**Pourvu que l'on ne se fasse pas prendre... Je ne veux pas être renvoyée maintenant, si près du but....**

En un éclair, elle songea que ce genre d'escapade nocturne ne lui vaudrait probablement pas un renvoi définitif - peut-être des retenues, assorties d'un bon sermon et sûrement d'un retrait de points à Serpentard. Elle serra les dents. Elle ne voulait pas être l'une de celles qui ferait perdre des points à sa maison avant même d'en avoir gagné.
Adressant un signe de tête parfaitement muet à Pénombre pour lui signifier qu'elle avait entendu, elle pénétra à sa suite dans la bibliothèque.

Poussant lentement la porte de bois pour ne aps la faire grincer, Pénombre pénétra la première dans le lieu silencieux, elle attendit que sa camarade ne la franchisse à son tour avant de refermer derrière elle, vérifiant que personne ne les suivait. La Bibliothèque était un lieu impressionant déjà le jour alors la nuit... Pénombre ramassa un bout le tissu qu'il empechait les courants d'air de s'infiltrer sous la porte en place pour qu'elles puissent utiliser un Lumos sans que la lumière ne filtre en extérieur, attirant les eventuels surveilants, préfets ou Professeur.
Elle prononça la formule de lumière et le bout de sa baguette d'ébène émit immédiatement une faible lueur blachatre. La jeune fille se tourna vers sa camarade :

" La réserve est protégée par une porte cadenassée et des chaines recouvrent les ouvrages interdits. "

Chuchota t elle en s'avançant sur l'allée principale, elle sous entendait evidemment que les chaines étaient des élèments sonores et qu'il valait mieux éviter d'y toucher si ce n'était pas nécessaire. vérifiant qu'il n'y avait personne dans les rayons, sait on jamais ce qu'on peut y trouver parfois, pourquoi pas des eleves comme eux, curieux et bravant les règles de couvre feu...
Pénombre arriva enfin devant l'immense salle grillagée aux murs métaliques, entrelats de barres de métal ocres.

" C'est ici...."

Catherine écarquillait désespérement les yeux, essayant de s'imprégner le plus possible de l'atmosphère captivante de la bibliothèque. Autour d'elles, tandis qu'elles s'engageaient dans l'allée principale, les livres sur les étagères semblaient bruisser doucement, comme s'ils murmuraient sur leur passage. Certains étaient de lourds grimoires, probablement gardiens d'un savoir millénaire, d'autres, plus minces, se détachaient de l'obscurité nocturne par leurs couvertures tour à tour or, nacre, rouge sang... L'un d'eux était même brodé de fils argentés qui ressemblaient à s'y méprendre à des crins de licorne.
Elles arrivèrent enfin devant une vaste salle grillagée et Catherine se demanda non sans appréhension comment elles allaient parvenir à s'introduire dans cette véritable forteresse littéraire.

"Que fait-on pour l'ouvrir ? Un "Alohomora" ne suffirait pas, non ?" chuchota-t-elle, fébrile.

Un coup d'oeil rapide et Pénombre cherchait où la bibliothècaire avait bien pu dissimuler la clé magique qui levait la protection :

" Je ne maitrise pas l'Alohomora suffisamment bien pour le tenter ici, le vacarme reste encore sourdissant à mon stade d'apprentissage.... "

Elle s'interrompit, remarquant un endroit dépoussiéré au dessus de la porte alors que la plainte en était totalement recouverte. Quelqu'un avaitdéplacé quelque chose à cet endroit et récemment. La main de Pénombre vint se poser sur le bois, se mettant sur demi pointe, le bras tendu à l'extreme, la jeune fille effleura du bout des doigts un objet métallique... Trop loin.
La Serpentarde se retourna et regarda sa camarade, jaugeant sa taille. Plus grande, elle était plus grande de quelques centimètres :

" Je pense que tu as plus de chance de l'attraper, si tu n'y parviens pas j'irais chercher un tabouret."

Chuchota t elle en s'écartant de l'encadrure fermée pour laisser le soin à sa camarade de tenter sa chance... Avec un peu de chance, elles n'auraient pas besoin de déplacer une chaise... Encore une chance que la bibliothècaire soit assez naïve pour laisser la clé sur les lieux même des portes qu'elles closent.

Catherine avait observé Pénombre pendant qu'elle tâtonnait dans sa recherche de la clé de la réserve. Elle admira en pensées son sens de l'observation lorsqu'elle décela l'absence de poussière au dessus de la porte.

**Je n'y aurais jamais pensé...**

Elle se promit de se montrer plus observatrice à l'avenir et regarda la vaine tentative de sa condisciple pour s'emparer de la clé. Quand Pénombre suggéra qu'elle s'en occupe elle-même, elle ressentit une fois encore une pointe d'appréhension marquée, là, dans le creux de son ventre. Opinant de la tête silencieusement, elle se hissa sur la pointe des pieds et introduisit la main dans la petite cavité. Elle tâtonna un moment, ses doigts frêles rapant sur les échardes du bois, et, enfin, referma sa main sur une clé ocre - celle de la réserve, à n'en pas douter.
En prenant garde de rester toujours parfaitement silencieuse, elle l'introduisit dans la serrure et tourna doucement.

Un léger cliquetis se fit entendre, amplifié par la pièce au plafond haut. Pénombre croisa le regard de sa camarade avec interet, la porte s'ouvrit lentement comme pour ménager le suspens, dans un gricement les plus stridents, ce qui succita une légère réaction d'inquiétude chez la jeune fille. Un bref regard vers la porte, un moment de silence immobile, tous sens aux aguets.... Pas un bruit. Elle fut légèrement soulagée de ne pas percevoir de pas environnant. Pénombre s'engouffra en silence dans la réserve, un nombre impressionnant de livres étaient recouverts d'un épais rideau de chaines métalliques qui en garantissaient l'interdiction d'accés aux mains indésirables. A savoir les leurs...

" Il est préférable de nous séparer pour trouver le rayon consacré à ce qui nous interesse."

Elle désigna l'allée qu'elle allait explorer en silence :

" Je commence par là, la première qui trouve fait signe à l'autre d'accord ? "

Chuchota t elle à son intention avant de disparaitre derrière un étalage de livres enchainés... Elle parcourut les titres avec interet, brandissant sa baguette devant elle, au plus près des ouvrages anciens sans pour autant toucher les chaines.

** Créatures offensives...Non...Contrôle des âmes inférieures... Pourquoi pas ? **

Elle avança la main vers la tranche du livre, posant ses doigts fins sur le cuir craquelé de celui ci lorsque soudain, une main blanchatre en sortit et attrapa le poignet de la jeune fille, embellant son bras dans les chaines dans un cliquetis qui allait finir par attirer quelqu'un.

** Lache moi ! **

Un rapide coup de coude fit lacher prise au bout de chair qui fut réabsorbé par le livre dés qu'elle eut éloigné son bras. Elle eut un regard de regrets, elle aurait bien voulu s'emparer de cet ouvrage au titre si alléchant... Une pensée traversa son esprit. Un nouvelle fois, elle avança sa main vers ce qui l'interressait, et une nouvelle fois aussi soudainement que précédemment, la main d'albatre fila vers la sienne, mais prévenue du danger cette fois ci, Pénombre la retira à temps.... Lorsque le bout de chair eut disparut de nouveau dans la tranche du livre, elle approcha cette fois sa baguette de l'ouvrage, excité de voir si sa théorie tenait le coup de cette ultime expérience.. Prés, plus prés, jusqu'à toucher le cuir du bout de son ébène sans que la main séche de chair ne fasse la moindre apparition. La Serpentarde esquissa un sourire satisfait, le maléfice du livre était activé par la chair seulement...


" Accio livre maudit "

Chuchota t elle en pointant sa baguette vers celui ci. Il tomba au sol, dans un bruit étouffé par le plat de sa chaussure. Quelque chose attira son regard, quelque chose de clair dans cette obscurité, elle appella doucement :

" Catherine... Viens voir..."

Catherine ne put réprimer un sursaut lorsque la porte de la réserve s'ouvrit devant elles, dans un grincement glauque. Elle tourna la tête dans toutes les directions, l'ouïe aux aguets, et constata l'absence manifeste de bruit de pas avec soulagement. Priant pour que le concierge de l'école et son affreuse chatte se trouvent à des kilomètres de la bibliothèque, elle s'engouffra à la suite de Pénombre dans les ténèbres de la réserve. On eut dit un bagne pour livres tant les malheureux ouvrages étaient couverts de chaînes.

**Tout cela doit faire un bruit fou...** songea-t-elle, effrayée par la perspective de se faire prendre dans un espace rigoureusement interdit.

Désormais, elle ne pourrait plus prétendre qu'elle se trouvait ici par hasard...
Elles arrivèrent bientôt aux croisements de plusieurs allées et Pénombre suggéra de se séparer - ce qui était sûrement plus efficace mais en aucun cas plus rassurant. Catherine, honteuse de ses craintes de petite fille, secoua la tête pour chasser cette pensée. Elle s'engagea dans une allée particulièrement sombre, sa baguette levée au cas où les grimoires auraient été protégés par quelque chose de plus agressif que des chaînes.
Ses yeux finirent par apprivoiser l'obscurité et elle put distinguer des masses sombres sur les étagères enchaînées. Plissant les yeux autant qu'elle en avait la capacité, elle fut suffisamment accoutumée pour pouvoir lire les titres des grimoires interdits.
Apparemment, elle se trouvait dans une allée consacrée aux ouvrages traitant de l'Histoire. "Compte-rendu des actes juridiques anti-mages noirs de 1458 à 1699 », « Contexte diplomatique des guerres intra-communautés à travers les âges »… Mais tout ceci ne l’intéressait pas dans le cas présent et elle ne voyait d'ailleurs pas tout à fait ce que ces livres faisaient dans la réserve. Peut-être relataient-ils des faits particulièrement épouvantables ?
Catherine arriva à un croisement d'allées et tourna à gauche, s'enfonçant un peu plus dans les profondeurs de la bibliothèque. Elle se trouvait à présent dans un rayon qui, d'emblée, lui sembla plus intéressant. L'obscurité y était opaque, palpable et elle avait l'impression que le moindre bruit pourrait réveiller les ouvrages, qui semblaient plongés dans un sommeil léger. Sur une étagère, elle aperçut soudain un livre à la couverture noire, si noire, si lisse qu'on eut dit un morceau de nuit. "Tortures et supplices : la quintessence des maux"...

"Catherine... Viens voir..." souffla Pénombre au loin.

A en juger par l'intensité de sa voix, elle devait se trouver à deux ou trois allées vers la droite. Catherine eut un mouvement d'hésitation. Autant prendre le livre prometteur et rejoindre ensuite sa complice de chapardage. Elle tendit la main vers le précieux ouvrage et... La retirant immédiatement, elle refreina les larmes qui emplissaient ses yeux et considéra ses doigts brûlés avec effroi. Devant elle, le livre prenait feu.

"Aguam... Aguamenti" chuchota-t-elle avec précipitation.

Par bonheur, le feu s'éteignit. Le livre noir ne semblait en aucun cas être affecté ni par son auto-combustion ni par le jet d'eau projeté par la baguette magique de Catherine. Aucune page n'était brûlée, ni mouillée et la jeune Serpentarde put s'en saisir sans dommage. Elle le glissa avec précaution sous sa robe et se précipita silencieusement pour rejoindre Pénombre, qu'elle trouva penchée sur une étagère quelques allées plus loin.

"Qu'y a-t-il ?"

[ Wao j'uis impressionnée ^^, trés bien trouvé les titres des livres ^^]

Pénombre regardait l'éclat léger et clair, tapie derrière le livre qu'elle avait attiré par un sortilège. La curiosité était peinte sur son visage et son regard parcourait l'étrange objet avec interet, capturant avidement les moindres de ses détails. Elle avança la main vers l'étrange objet, posant ses doigts sur les côtés non marqués de symbole. Le toucher était étrange faisant penser à un mécanisme d'ouverture de portes, tout le problème consistait désormais à trouver la bonne combinaison de mouvements, la sphère collée au mur pouvait en effet se mouvoir sur elle même et alignait sur son passage divers symboles selon son orientation. Un peu comme la molette d'un coffre fort, objet dépourvu de magie dont les moldus se servent pour cacher leurs trésors.

Un sourire naquit sur son visage lorsqu'elle comprit ce que c'était, lorsqu'elle mesura toute l'ampleur du défi que représentait la recherche de la combinaison adéquate. Puis quand Catherine arriva à ses côtés, elle l'invita à regarder à travers l'étagère où il manquait un livre.

" Je n'ai pas la moindre idée de ce que peut être la combinaison d'ouverture....Et toi ? "

La jeune fille pensait que peut être Catherine avait trouver quelque chose de similaire en fouillant d'autres étagères, peut être s'agissait il d'un mécanisme séparé, nécéssitant l'activation en même temps de deux molettes pour désactiver leurs défenses. A bien y réfléchir en fait, ça n'était guère plausible, la bibliothècaire n'avait pas le moindre assistant, et penser qu'elle devait faire appel à quelqu'un à chaque fois qu'elle devait se rendre dans la pièce secrète pour y déposer des livres était tout simplement aberrant.

Pénombre avait l'intime conviction que la pièce protégée par le mécanisme soigneusement dissimulé devait receler un certain nombre de trésors, ceux qu'il fallait à tout prix éviter d'exposer à la vue des élèves, au maximum... Peut être même qu'avec un peu de chance les livres les plus précieux et les plus dangereux y étaient enfermés... Un rapide regard sur une étrange protubérance dans la veste de Catherine et Pénombre esquissa un sourire au bout des quelques secondes nécessaires pour comprendre :

" Je vois que toi aussi tu as déjà trouver un ouvrage à ton goût.. "

Elle montra du regard celui qu'elle avait attiré au sol. La poursuiveuse de Serpentard marqua un moment de silence puis enchaina toujours en chuchotant :

" Je pense qu'il serait préférable de recopier les signes de la molette, pour étudier en de lieux plus sûrs comment l'activer... Qu'en dis tu ? On prend quelques livres et on file ? "

Un rapide coup d'oeil à sa montre, une demi heure qu'elles se trouvaient dans la bibliothèque, un demi heures que personne n'avait pénétré dans le havre de paix et de connaissance. Il ne fallait plus trop trainer, bientôt quelqu'un terminerait sa ronde en passant par là....

[Merci bien^^ Le coup de la molette n'est pas mal non plus^^]

Catherine considéra les signes abscons de la molette désignée par Pénombre avec stupeur. Elle n’avait strictement aucune idée de leur signification et cette ignorance, au lieu de l’irriter, excitait son imagination. Elle ne pouvait pas savoir ce que contenait la pièce masquée par le mécanisme – car, elle en était convaincue, il devait bel et bien s’agit de l’ouverture d’une pièce plus secrète encore que ne l’était la réserve – mais le mystère et l’aura vénéneuse dégagée par l’objet lui assurait qu’elle contenait des informations capitales. Et elle déchiffrerait ces inscriptions, dusse-t-elle pour cela passer la totalité de son temps libre à la bibliothèque. Elle explorerait la pièce dérobée, même si pour cela elle devait apprendre d’interminables listes de symboles, même s’il lui fallait étudier de lourds volumes assommants. Elle y parviendrait. Quel pouvait être le langage des signes de la molette ? Peut-être des runes anciennes – qui étaient d’ailleurs enseignées à Poudlard, songea la jeune fille avec ivresse.
Doucement, lentement, elle détacha son regard de l’objet pour le reporter sur sa camarade.

"Je ne sais pas comment nous pourrons y entrer. ", dit-elle d’une voix sourde, "Mais il nous faudra revenir... Il le faut. "

Sa voix n’était pas autoritaire, mais curieusement empreinte d’une assurance qu’elle ne se souvenait pas avoir manifesté par le passé. Tout en elle était tendu à l’extrême par le désir de percer à jour le contenu de la pièce mystérieuse. Elle cligna des paupières, engourdie, et sortit un morceau de parchemin rapiécé de la poche de sa robe. A l’aide d’une petite formule magique apprise par sa sœur, elle l’ensorcela pour qu’il recopie seul le contenu de la molette. Comme elle n’était pas vraiment experte en la matière, l’encre sur le parchemin bavait un peu par endroit, mais l’essentiel était là.

" Peut-être devrions-nous prendre les autres livres tout de suite. " remarqua-t-elle en enfouissant les lambeaux de parchemin dans sa poche.

Sa raison avait repris le dessus.
Si elles se faisaient prendre maintenant, elles ne pourraient probablement jamais revenir découvrir la pièce cachée. Elle se tourna vers les autres étagères, s’efforçant de reporter son attention sur les ouvrages. « Moyens magiques relatifs au meurtre des loups-garous et autres hybrides »… Non, ce n’était pas ce qu’elle cherchait… Elle scruta l’étagère suivante. « Maléfices vicieux et potentiellement nocifs »… Pourquoi pas ? Après tout, le temps leur manquait et elles devaient faire vite si elles ne voulaient pas finir dans les filets de Rusard. Elle tendit la main vers le livre en question, un peu inquiète. Et si celui-ci aussi prenait feu ou, pire, s’il produisait un bruit capable d’alerter le concierge de l’école ? Elle prit une inspiration et s’empara du grimoire. Le tirant à elle, elle constata que rien de fâcheux ne se produisait. Le livre n’était sûrement pas assez dangereux pour impliquer une protection supplémentaire à celle que lui offrait l’abri de la réserve. Ragaillardie par son succès, Catherine dirigea son regard sur une autre étagère. Elle remarqua immédiatement un volume imposant, couleur ambre, intitulé « Légilimencie : l’assouvissement par la connaissance ». Légilimencie ? Le terme lui était tout à fait inconnu mais elle sentait qu’un mot méconnu d’une élève de première année ne pouvait présager qu’une science puissamment ancrée dans les Forces du Mal. Le genre de choses dont les parents ne parlaient pas à leurs enfants, assurément… Sans réfléchir, elle se saisit du livre.
Brusquement, tout devint flou autour d’elle. Elle se sentit projetée en arrière – mais en pensée seulement, son corps, elle en était sûre, était resté parfaitement immobile.
« CATHERINE » hurlait un homme échevelé, vociférant sur la terrasse d’un manoir de campagne. Un reversement se produit dans son esprit et la scène bascula. Elle voyait à présent Inge, sa cousine, sa douce cousine, s’approcher d’elle avec tendresse. La scène bascula à nouveau. Inge et elle couraient dans ce qui lui sembla être le champ de blé qui jouxtait la maison de sa tante. Qu’était-il en train de se produire ? Comment un simple livre pouvait-il faire ressurgir tous ces souvenirs ? La jeune fille, qui avait jusqu’alors subi la déferlante qui l’assaillait, reprit le dessus.

**Il faut arrêter… Rusard va arriver d’une minute à l’autre, il faut arrêter… A-r-r-ê-t-e… ARRETE… **

La respiration saccadée, Catherine se retrouva, l’ouvrage à la main, devant le rayonnage de la bibliothèque. Une sueur froide maculait chaque partie de son corps.

" Pé… Pénombre ? Tu as trouvé les livres que tu voulais ? "

Alors que Pénombre posait avidement son regard sur la tranche des livres offerts à sa vue, elle fut agréable surprise lorsqu'elle entendit les paroles de Catherine, par le ton avec lequel elle les avait prononcées. Cette curiosité aussi développée, aussi exigente, elles l'avaient en commun, c'était à la fois exaltant et surprenant surtout si tôt, en première année. Pénombre eut une pensée de remerciement à qui de droit de lui avoir permit par un concours de circonstances de croiser le chemin de cette jeune fille qui partageait les mêmes besoins de connaissances qu'elle même concernant la Magie Noire...

Elle aquiesça en silence, sans un mot, ne troublant le silence que lorsque c'était nécessaire. Cependant son regard en disait long sur l'interet qu'elle portait désormais à Catherine.. Elle chassa rapidement ses pensées, se força à reprendre lien avec la réalité afin de profiter de leurs présences en ce lieu pour s'emparer de ce qu'elles étaient venus chercher. Son regard se remit à sauter d'un titre à l'autre avec avidité, avec rapidité.

Un bruissement léger attira son attention alors qu'elle avançait la main vers un livre qui avait retenu toute son attention, cherchant l'origine du son, Pénombre constata fianlement que la responsable était une plume grattant frénétiquement un bout de parchemin. Catherine avait lancé un sort de copie, que Pénombre avait elle même prévu de lancer une fois les livres choisit, pour la bonne raisons qu'elle redoutait d'avoir à utiliser la Magie sur les puissantes protections des ouvrages et que dans cette optique, elle économisait chaque parcelle d'énergie. Certaines réactions étaient vraiment surpuissantes, bien plus malheureusement, que la Poursuiveuse n'avait de pouvoir...

Cela la fit esquisser de nouveau un sourire, cette fille n'était vraiment pas banale, elle était plutôt débrouillarde et maitrisait déjà ce genre de petit sort pratique. Pénombre pensa un instant qu'elle faisait une excellente compagne de vices et elle ne regretta pas du tout d'avoir requit sa présence. De nouveau, elle chassa ses pensées pour se concentrer sur ses recherches,"Vampires des Terres Neuves, Invocations, Natures, descriptions" interressant.. Mais pas assez pour la Serpentarde.

Un ouvrage rouge sang attira rapidement son regard, et son titre retenut particulièrement son attention "Malédictions, Maléfices, Possessions ". Elle avança prudemment la main pour s'en emparer, glissant ses doigts derrière les chaines métalliques. Un halos grisatre se forma immédiatement autour de l'ouvrage, repoussant la main de la jeune fille. Une expression carnassière se peint en réponse sur le visage de Pénombre, pas le moins du monde décidée à lacher prise si facilement. Elle connaissait ce sortilège, sa professeur de Défense contre les Forces du Mal, lui en avait aprler un jour où elle discutait ensemble, il fallait un simple Finite pour le désactiver. Elle pointa sa baguette evrs le livre et prononça sur un ton faible :

" Finite ! "

La bulle grisatre se dissipa en un instant, se melant à l'obscurité de la pièce, avant que Pénombre n'affiche un sourire satisfait et ne reserre enfin l'etreinte de ses doigts autour de l'ouvrage. A cet instant précis, elle aurait revé de se trouver dans la salle cachée, protégée par une combinaison de Runes qui échappait à sa compréhension. Qui pouvait imaginer toutes els merveilles de Magie Noire, défendue qu'elle recelait... Peut être même y avait il quelque objets... Aves un peu de chance...
Quel pouvait bien en être le code ?
Elle se décala sur la droite dans l'espoir de trouver d'autres livres plus à même de satisfaire ses envies de Pouvoir, lorsque des mouvements brusques et le bruit d'une respiration rapidement cadencée força ses sens aguerris à se précipiter instinctivement vers Catherine, elle semblait sous le pouvoir d'un livre. Avant que Pénombre n'atteingne sa position, la première année se défit seule du maléfice, adressant même la parole à Pénombre, inquiéte. Elle chuchota :

" Tout va bien ? "

S'assurant que Catherine n'était pas mentalement blessée par la défense d'un ouvrage, elle en profita pour jeter un regard à sa montre :

" Il faut partir immédiatement ! "

Sans plus de temps perdu, elle se dirigea vers la sortie à pas rapides, invitant Catherine à faire de même. Elle referma la porte de la réserve et tendit la clé à Catherine pour qu'elle puisse remettre en place la clé dorée. Puis elle s'approcha de la porte principale de la Bibliothèque et se tut, immobile et aux aguets, à l'écoute du moindre bruit extérieur à leurs respirations... Lorsqu'elle pensa que la voix était libre, elle appuya doucement sur la poignet pour éviter de la faire grincer et entrouvrit la porte, dans l'obscurité, elle n'y voyait rien et prononcer un Lumos immédiatement sans s'assurer qu'il n' y avait personne en bout de couloir était trop dangereux. Elle s'engouffra dans le noir, invitant une nouvelle fois Catherine à faire de même et à refermer soigneusement la porte.

Sans un mot, Catherine avait précipitamment emboîté le pas à Pénombre, les trois lourds grimoires serrés contre elle. Elle avait été obligée de les déposer sur le sol de la bibliothèque pour pouvoir remettre en place la clé de la réserve et avait manqué les laisser tomber en voulant s'en saisir à nouveau.
Pénombre parvint à ouvrir la porte de la bibliothèque sans produire le moindre grincement et elles s'engouffrèrent toutes deux dans le couloir, où régnait une obscurité épaisse, presque inquiétante. Elles étaient arrivées au point le plus critique de leur périple. Si elles se faisaient prendre maintenant... Mieux valait ne pas penser aux conséquences.
Catherine, à l'exemple de sa condisciple de Serpentard, se figea. Mobilisant toute sa capacité auditive, elle tenta de percevoir un quelconque signe qui pourrait lui indiquer la présence de Rusard. Elle craignait surtout sa chatte, bien qu'elle ne l'ait encore jamais aperçue. Les chats arrivaient sans bruit.
Lorsqu'elle fut convaincue de l'absence du concierge dans les environs - **Pour l'instant, du moins** se dit-elle, un net pincement dans la poitrine - elle fit signe à Pénombre de reprendre leur marche. Il aurait été imprudent de rester trop longtemps devant la bibliothèque. Instinctivement, elle se dirigea vers la gauche, suivant l'itinéraire indiqué par sa complice dans la salle commune pour se rendre dans les égouts du château. La jeune fille frissonna légèrement. Et si il y avait des rats ?
Tentant de faire taire en elle cette pensée puérile, elle se rendit compte qu'elles avaient déjà parcouru les deux-tiers du chemin qui menait aux égouts. Elle songea avec amusement que ce genre de déplacements clandestins lui étaient presque devenus naturels. Mais ce n'était pas le moment de se laisser distraire. Catherine se tourna vers Pénombre, interrogative. Elles se trouvaient à un croisement et la jeune Serpentarde ne savait plus quel chemin était le bon.

[J'ai fait une Petite carte animée pour le délire ]


Premiére à gauche dans l'obscurité, et dans le silence deux jeunes filles de Serpentard dissimulant leurs butins marchaient à pas rapides pour regagner la salle commune des leurs en empruntant un passage secret, un raccourci à risque... Pénombre connait le chemin par coeur, cette carte elle l'avait regarder de nombreuses fois, mémorisant avec soin les passages qui pourraient lui sauver la mise lorsque le temps serait compté ou que les circonstances l'imposeraient.
Elles longèrent le couloir large et vide, leurs sens tendus, en éveil. La troisième année se rappellait qu'il fallait bifurquer une fois à droite dans plusieurs mètres , puis de nouveau , une fois à gauche pour contourner le Bureau d'un des Proffesseurs de l'école qui se trouvait être dans les parages...

La première encoche se présenta comme prévu et Pénombre s'empressa de la prendre, s'engageant dans une obscurité légèrement dissipée par les larges fenètres arquées qui laissaient passer la lueur pâle d'une lune argentée, à demi esquissée. Pas un seul bruit ne parvint aux oreilles de Pénombre, que les propres battements de son coeur, sa main ne quittaient pas les deux ouvrages dissimulés derrière un pan de sa veste.. Elle espèrait avec ferveur, ne pas croiser le concierge ou un quelquonque préfet, et encore moins un professeur faisant sa ronde de nuit. Elles avançaient toujours à pas rapides dans l'allée, lorsqu'un croisement se présenta, elle sentit que Catheirne hésitait sur le chemin à suivre, elle lui fit un signe silencieux, l'invitant à d'aller à gauche, avant qu'elle ne lui resorte la carte pour qu'elle mémorise à nouveau le chemin de retour.
Pour Pénombre, Catherine devait connaitre par coeur l'itinéraire, au cas où elles devraient par malchance avoir à se séparer, les égouts étaient en plus trop dangereux pour permettre de s'y perdre....



Lorsque ce fut fait, elle roula la carte rapidement, et la dissimula dans la doublure de sa robe. Enfin, aprés un moment immobile et silencieuse, elle s'engouffra dans des escaliers qui descendaient jusqu'aux entrées protégées des égouts. En bas des escaliers, une unique statue leur faisait face, Pénombre s'en approcha et lui saisit la main, la faisant pivoter de quelques degrés seulement. Elle se recula quelque peu, à l'entende d'un vriombrissement léger et sourd qui s'éleva dans le hall, résonné par les murs de pierre. Une odeur pestilentielle se fit sentir, l'obscurité était des plus menaçantes et les murs étaient recouverts d'algues verdatres. Le leiu était des plus inquiétants, un bruissement d'eau dissimulait les éventuels indices sonores de l'approche d'une autre personne ce qui rendait le lieu des plus dangereux, un coup d'oeil à sa camarde, puis Pénombre s'engagea la première dans l'allée malodorante :

" Lumos ! "

La lumière diffuse et claire de sa baguette éclaira un lieu mordide et inquiétant, l'allée était voutée et haute, taillée dans de la pierre grisatre qui avait dû être noble dans des temps reculés. Il faisait froid, trés froid, l'air de la nuit glacial et mordant s'infiltrait dans le corridor, dans un sifflement désagréable, quant au sol, il était marrécageux et gluant. Pénombre songea que l'endroit aurait été parfait pour un guet apens ... Elle s'avança malgré tout, préssée de sortir de l'endroit lorsque, passant devant une cellule fermée d'une herse, un objet métallique et pointu se décocha d'un mur pour filer à toutes allures vers les intrus, manquant de justesse la jeune fille qui eut juste à temps un reflexe de recul :

" Ah, j'oubliais de te dire... L'endroit est encore piégé."

[lol^^ Félicitations ]

L’épée de fer s’abattit à leurs pieds avec un bruit sourd. Catherine ferma les yeux. Un pas, quelques centimètres de plus, et la masse sombre lui aurait transpercé le crâne. Un sentiment de colère l’envahit brusquement. Comment Pénombre avait-elle pu omettre de lui signaler que les égouts de l’école étaient protégés par autre chose qu’une simple grille ? Maintenant qu’elle y pensait, évidemment, cela lui paraissait parfaitement logique, mais le fait était que sa compagne avait du l’en prévenir. Les joues de la jeune fille avaient rosi sous l’effet de son emportement et, tandis qu’elles poursuivaient leur marche dans la puanteur des égouts, elle dût faire preuve d’une remarque maîtrise d’elle-même pour ne pas laisser paraître son mécontentement. Et si elle plantait Pénombre, là, toute seule ? Après tout, elle ne lui avait jamais précisé qu’elles risquaient davantage que des sanctions d’ordre scolaire. Mais le frottement discret des livres serrés sur sa peau l’en dissuada immédiatement. Elle avait accepté de venir à ses risques et périls, malgré l’éventuel danger. Et les ouvrages qu’elles cherchaient étaient en leur possession, désormais. De plus, elle ne pouvait nier que Pénombre avait tout fait pour garantir la réussite de leur entreprise. Non, décidément, Catherine ne pouvait se permettre de reporter sur elle sa crainte de la minute passée. Un peu honteuse de son mouvement d’humeur injustifié, elle eut un sourire gentil pour sa camarade.
Elles continuaient à marcher, le choc de leurs pas se répercutant sur les parois suintantes d’humidité. Au sol, de larges flaques exhalaient un parfum nauséabond, dans lequel se mêlaient poussière et moisissure.
La jeune fille se tourna à nouveau vers Pénombre :

"On est encore loin de la salle commune ?" chuchota-t-elle, une nuance d’inquiétude mal dissimulée dans la voix. "Rusard ne fait pas de ronde par ici, n’est-ce pas ? Les seules embûches sont celles des égouts ?"

L'endroit sombre et inquiétant était constitué d'une allée principale, ramifiée à tel point que parfois, il était impossible d'aller tout droit, cela ressemblait à s'y méprendre à un labyrinthe souterrains. Chaque pièce, chaque mur ressemblait incroyablement aux précédents, rien, ni porte particulière, ni indiquation murales ne permettaient de se repérer convenablement. Ici, les seuls dangers étaient les pièges encore inactivés, ceux qui étaient encore en état de fonctionner. Et même si la troisième années était déjà descendue plus d'une fois dans cette partie cachée de Poudlard, elle n'avait pas pu repérer tout les pièges dissimulés et encore moins les désactionner, l'endroit était trés étendu, un Poudlard souterrain en uelque sorte, de sa supericie au sol au moins et Pénombre n'en avait à peine explorer qu'un tiers. Elle reprit pieds dans la réalité lorsque la voix de sa camarade se fit entendre, amplifiée et déformée par les murs nus de l'endroit, elle reflechit un moment à sa question, matérialisant dans sa tête le trajet qu'elle allait suivre :

" Peut être à quatre ou cinq cents mètres. C'est plus long par ici, mais c'est plutôt direct et discret, le passage est le même qu'à l'étage au dessus, sauf qu'il faudra contourner les escaliers centrals du dessus, leurs fondations nous empecheront d'aller tout droit... "

Elle s'interrompit un moment, à l'écoute d'un bruit qui lui paraissait étranger avant d'apercevoir la source du bruit matérialisée dans le corps d'un gros rongeur qui traversait le couloir d'en face, disparaissant au détour d'un tournant :

" Rusard ne vient quasiment jamais ici, mais restons tout de même prudentes, il lui arrive de descendre lorsque sa chatte sent qu'il se passe quelque chose et crois moi, aussi détestable soit elle, elle reste aussi dangereuse que Rusard lui même..."

De nouveau, elle marqua un temps de silence, se retournant vers sa camarade, la fixant du regard :

" Navrée de t'embarquer dans tant de risques, mais d'habitude j'emprunte un passage sécurisé, désactivé de tout piège, l'ennui c'est que le couloir s'est effondré il y a quelques jours de cela, et il est completement impraticable... Nous pourrons cependant le rejoindre dans quelques centaines de mètres... "

Un regard inquiet s'était peint sur son visage, elle n'avait pas pensé qu'elle en aurait besoin si vite, sinon elle s'en serait occupé plus tôt, mais désormais il fallait compter avec. Prudemment, elle s'avança, le front plissé par la concentration lorsque soudainement devant elle, une dalle au sol se fissura dans un crissement suraigue avant de se laisser tomber, dévoilant une abime à ses pieds, Pénombre recula instinctivement du bord, poussant par la même occasion dans on mouvement brusque sa camarade. Elles chutèrent violemment au sol, avant que Pénombre ne sente la dalle céder sous son propre corps, elle retourna sa baguette contre elle dans un rapide reflexe de survie :

" LEVICORPUS!! "

Son corps s'éleva au desus du vide tandis que son regard restait crispé sur sa camarade, espérant qu'elle maitrisait aussi le sort, elle même ne pourrait pas lui venir en aide immédiatement si la dalle cédait sous Catherine comme elle s'était brisée sous son propre poids...

" LANCE VITE UN SORT !! "

Hurla t elle avec force, lorsqu'elle fut brusquement interromput par le choc d'un lourd filet sur ces épaules. Il venait d'apparaitre au plafond et chutait lourdement sur les deux filles, rompant au passage le sortilège lancé par Pénombre sur elle même. Le filet alourdi par des pièces métalliques s'abbatait lourdement sur les deux Serpentarde, les entrainant dans le trou béant où s'engageait déjà l'eau putride des égouts...

Toute la scène s'était déroulée en un éclair. Catherine avait à peine eut le temps de réfléchir à un sort à lancer pour se propulser dans les airs à l'instar de sa condisciple de Serpentard que le large filet s'abattait sur elles, les entraînant dans le trou noir et humide. Leur chute semblait sans fond.

**Pourvu que le sol soit meuble** ,priait intérieurement la jeune fille, **Faites que le sol soit meuble ou nous sommes mortes...**

Elles continuaient de tomber et Catherine se demanda si le dilatement des secondes était lié à la profondeur du boyau ou à sa propre perception du temps, à la manière des condamnés à mort qui voient repasser leur existence devant leurs yeux. Brusquement, elle sentit sur sa nuque une bouffée d'air glacé, atterrissant sur un amas de ce qui semblait être du sable. Un choc étouffé retentit près d'elle, lui signalait que sa camarade venait sans doute d'atterrir à quelques mètres d'elle.

"Pé-pénombre ? Tu n'as rien ?"

Catherine ne cherchait plus désormais à masquer sa crainte. Elle se releva tant bien que mal. Elle n'avait pas de blessure grave mais son corps tout entier lui faisait sentir l'endolorissement qui le gagnait. Elle voulut tourner la tête vers sa compagne mais se ravisa, un lancement aigu lui enserrant soudain le cou.
La salle dans laquelle elles avaient atterri devait se trouver à des kilomètres sous le château. La voûte de pierre qui l'abritait portait aussi bien les stigmates du temps que ceux de l'humidité. Une atmosphère étouffante de froideur régnait, soulignée par un silence que ne rompaient que les gouttes d'eau souillée qui s'écoulaient du plafond. Catherine sonda précipitamment son ventre pour vérifier la présence des ouvrages de la bibliothèque. Ils étaient toujours là. Mais, à présent, les deux élèves risquaient plus qu'une simple retenue. Catherine sortit sa baguette magique de sa manche et tendit l'oreille. C'est alors qu'elle entendit le bruit.
Plus qu'une respiration, c'était un râle. Un râle qui, curieusement, semblait empli de chaleur. La jeune fille sentit ses cheveux se sécher d'eux-mêmes, comme sous l'emprise d'un sort. Des pas se rapprochaient. Beaucoup de pas.

"Ils sont plusieurs..." fit Catherine, palissante.

[Franchement, n'hésites pas à improviser, c'est pas mal comme tu rebondis mais n'aies pas peur d'enchainer, de prolonger, si on change trop souvent d'idées, ça n'en deviens plus crédible. ^^ ]


Alors que Catherine s'avançait déjà dans la pièce souterraine, Pénombre restait immobile, étendue le ventre au sol. Son visage tendue d'anxiété

Trois mots dans le sable, l'ocre, la terre, trois Runes de pouvoirs s'esquissèrent lentement, ramifiant de toute leur Magie un plafond sableux, friable, des langues d'anti-lumière (copyright Pénombre ^^) s'étiraient des Runes, gagnant en envergure en assombrissant davantage l'endroit.

Trois Symboles de Grandeurs, de pouvoirs, de sacrifice. Pénombre restait figée en comprennant ce qui se passait, un des livres de Magie qu'elle tenait serré contre elle, s'était ouvert brusquement dans la chute de la Serpentarde, sa main blessée posée sur une des pages jaunies. Le sang l'avait activé, l'encre coulait de ses doigts pour créer la Rune, le sang catalyseur, un sort de Magie Noire, inconnu... Inquiéte, les sourcils froncés sous la tension, elle tenta de dégager sa main du Grimoire, mais impossible, l'attraction d'un sortilège en court était toujours difficile à contrer, et plus encore cette fois, plus encore...
Pénombre tenta de se relever, mais la douleur l'empecha de le faire aussi rapidement qu'elle l'aurait voulu. Elle ordonna une fois encore à son corps blessé de se lever avant qu'il ne daigne obéïr, sa main toujours prise dans l'écrin d'une sphère troublée d'obscurité, un champ magnétique de défense d'où s'échappait les Runes, jusqu'à leur formation quasi complète. Un mauvais présage agencé au plafond, sans compter cette présence opressante que Pénombre et Catherine sentaient dans la pièce souterraine, elles n'étaient pas seules. Et ce n'était guère une présence amicale au contraire même...

La noirceur des symboles au plafond projetait des ombrages plus prononcés sur les silhouettes difformes qui progressaient vers elle... Pénombre sentait ses propres forces diminuer au fur et à mesure que le sortilège l'en privait. Malgré la fatigue qui s'apesantait progressivement sur ses épaules, Pénombre distingua entre les silhouettes qui les encerclaient un ponton au loin. D'une voix un peu faible, elle s'adressa rapidement à sa compagne :

" Tu vois le ponton là bas ? Dès que les Runes n'en feront qu'une, lance les sorts les plus offensifs que tu connaisses et court y . Tu es prête ? "

Un silence pesant, menaçant retomba lourdement lorsque ces paroles s'effacèrent dans l'écho, alors que les Autres s'approchaient davantage d'elles, d'une démarche hachée, cadensée, brisée. Un haut le coeur faillit prendre la Serpentarde lorsqu'un des visages fut découverts par la lumière, une face ravagée, un oeil éclaté, une figure animal, rongé par les cicatrices, dévoilant une rangée de dents carnassière. La bestiole ne mesurait qu'une cinquantaine de centimètres mais ses griffes refletées par la lumière ne laissaient guère de doutes quant à leurs utilités Mortelles... Les Runes s'assemblèrent dans un vrombrissement sourd, esquissant le pire des présage pour un endroit confiné, exigu de menaces, pour elles. Un Invocateur explosif sans aucun doutes, cette croix triple qu'elles formaient ensemble, leurs émanations de lumière noires, d'anti-lumière, Pénombre n'en avait jamais vu à l'oeuvre de ses propre yeux, et ça risquait d'être la dernière chose sur laquelle elle les poserait. La jeune fille saisit fermement sa baguette dans sa main libre et expira profondément. le vrombrissement s'accentu, le signal était donné :

" MAINTENANT !!!! "