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 Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE
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  • Alan Desoya
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MessageSujet: Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE   Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE EmptySam 19 Jan - 22:40:04

Samedi 26 Septembre, en fin d'après-midi. La fin du mois approchait à grands pas, et toujours il n'avait trouvé ni la force, ni le temps, ni le courage d'aller au delà que le simple passage devant la boutique de celle avec laquelle il était sorti trois trop courts mois avant que les choses déraillent totalement sans la moindre raison et que, tout en insistant que ce n'était pas de sa faute à lui et qu'il n'avait rien fait pour mériter ce qui allait suivre, Lynn et lui avaient rompu, et pas de la plus calme et paisible des manières. Une dernière entrevue, un éclat de voix - certes sincère et justifié, mais quand même - de sa part, des incompréhensions, une porte qui claque involontairement... et le silence radio de sa part les mois qui ont suivi. Enfin, semaines pour être plus précis. Puisque son vieux n'avait pas mieux choisi le moment de sa mort que la fin du même mois, succédant les conséquences de la manifestation de Mars 2000 tournant mal, la fermeture de l'UMA en Avril 2000, le désastre et la blessure légère de sa frangine lors de la Commémoration désastreuse de début Mai 2000, sa déprime tout le mois de Mai et son accident de moto l'ayant laissé pendant des mois avec une jambe pas mal brûlée et sans la moindre activité sportive disponible avant Juillet - Août, c'est dire l'enfer pour lui.

Heureusement, têtus et fidèles à eux-mêmes, ses meilleurs amis avaient refusé de le laisser broyer du noir seul, bien qu'il eut boudé toute forme de communication pendant plusieurs semaines et se renfermant dans la solitude la plus noire à Chatham. Ainsi, retenant tout juste Lavande de lui envoyer une beuglante bien ressentie et bien méritée, Tomas s'était déplacé depuis la lointaine Irlande jusque dans son trou paumé portuaire du Sud Est de l'Angleterre, l'engueuler comme il se doit, le forcer à se secouer et se reprendre plus vite que cela, lui changer les idées avec une étape surprise en Allemagne, des discussions sérieuses et surtout une explication rationnelle des faits qui l'aida à relativiser la douleur du fait, et à finalement l'accepter plus ou moins. Avec le temps, avec du temps... juste un peu plus de temps...

Mais voilà, le décès violent et soudain de son père à cause d'un Arrêt Cardio-Vasculaire ou encore A.V.C. en anglais, imprévu au possible, l'avait de nouveau menacé de s'effondrer complètement. En cette fin du mois de Mai, un jour où il avait choisi, exceptionnellement, de quitter le foyer paternel et la surveillance médicale soucieuse de ce dernier, pour aller passer une après-midi football avec des vieux potes moldus, son père pendant ce temps avait tenu sa promesse de rester chez lui et non pas aller au bar se perdre dans ses deux vices notoires : l'alcool et la clope, au désespoir de son fils aîné. Mais cela n'avait pas empêché le malheur d'arriver - pour reprendre un si beau et cruellement vrai vers d'un poète français connu - las, il était déjà trop tard ! Juste au moment où, furieux et inquiet que son père ne réponde pas aux coups de sonnette de la porte d'entrée, comme il revenait de sa sortie raccompagné par un pote conducteur, il avait ouvert lui-même la porte et crié son mécontentement notoire... que son père convulsait déjà au sol. Les choses ensuite s'étaient passé si rapidement, comme le tourbillon autour de l'oeil du cyclone. Les urgences.... le meilleur hôpital de Londres... l'attente interminable... les fausses assurances de survie... les deux nuits de veille... la dernière discussion entre le vieux et lui, les remords, les regrets réciproques... et puis... la fin. Brutale, cruelle, sévère. Effondré, brisé devant la salle blanche, froide et muette. Froid de la mort. Les bips des touches de son téléphone cellulaire comme, si rare de sa part, il appelait volontairement à l'aide ses deux meilleurs amis par des textos. Dévasté contre le mur de l'hôpital, à peine en état de déléguer les responsabilités administratives à un autre proche moldu. Son amitié avec Tomas et Lavande, déjà très proches en deux ans de vie étudiante commune, s'était encore renforcée suite à cette dure épreuve. Ces deux derniers, apprenant la triste nouvelle et le connaissant nettement trop bien, étaient venus aussi vite qu'ils l'avaient pu pour le soutenir dans cette épreuve inattendue et particulièrement douloureuse.

Ils étaient aussi venus à l'enterrement, à son grand soulagement. Sans eux, sans leurs efforts et surtout leur présence indispensable, il n'était pas tombé aussi bas qu'il aurait pu sans soutien. Il ne se serait probablement jamais relevé sans leur aide. A chaque fois que les nerfs, la tristesse ou la frustration le rattrapaient, Lavande et Tomas s'assuraient d'un geste, une main sur l'épaule, de quelques mots, de faire baisser à nouveau la tension et tenir bon tout le long de la dure cérémonie. C'était d'ailleurs avec leur complicité qu'il avait échappé au repas funèbre, incapable d'endurer davantage les horreurs familiales, et avec leur seule compagnie avait accepté d'endurer les premières heures de quelqu'un faisant le deuil difficile d'un proche parent. Ils étaient les seuls dont il acceptait la compagnie à ce moment-là, avant de partir - temporairement à l'origine - sur le continent américain avec des connaissances du vieux se reconstruire, se changer les idées et prendre du recul avec un continent anglais pour l'heure chargé de mauvais souvenirs.

Merveilleux amis que les siens, il ne se le répétait et ne le répéterait jamais assez. Isolé ainsi, gardant avec eux néanmoins une intense et vive correspondance à double-sens entre Juin et Août 2000, pour les rassurer et s'assurer lui-même de ce qu'ils devenaient, réduisant virtuellement la distance et les quelques sept mille kilomètres les séparant. A Salem, où il avait accepté l'offre de refuge de vieux amis de son père, et anciens amis de la famille, il s'était tant légèrement renforcé physiquement en aidant au travaux et à la gestion de la ferme que suffisamment reconstruit mentalement en plus de l'influence de ses deux meilleurs amis, même à distance. Il avait mûrit, réfléchi plus qu'il ne l'avait fait avant, et décliné une offre d'études à la prestigieuse université magique de Salem. La vieille et traditionnelle Angleterre lui manquait bien trop, plus encore ses merveilleux et exceptionnels meilleurs amis. Ainsi, sa soeur et lui avaient finalement confirmé leur retour à Poudlard et l'UMA respectivement. Il avait pesé le pour et le contre des deux possibilités après la première semaine d'Août à la ferme Brown, et profité des deux dernières semaines du mois pour voyager sur le continent américain entre gars, avec Tomas.

Néanmoins, il avait sans doute assez attendu et délayé ce qui, il le savait, devait être fait au vu du premier pas effectué par Lynn en apprenant la triste nouvelle d'une manière ou d'une autre. Il avait, en effet, au terme de la funeste cérémonie, reçu de la part d'un anonyme un bouquet de fleurs de condoléances. Pas n'importe lequel, cependant. Pas n'importe quelles fleurs, avait-il alors remarqué : des lys blancs... plus que la blancheur même des fleurs, simplement la fleur en elle-même : le lys. Autrefois symbole de la royauté française et de pureté, ici pointant tout simplement vers le prénom si proche de "Lynn". Même pas besoin de signer, il avait su de qui l'attention venait. Et sa mauvaise foi totalement brisée à ce moment là, il avait été sincèrement touché du geste, enfin, plus l'ami que l'ex en lui avait été touché. Mais en soi, peu importait : l'intention importait, elle.

Quand il s'était levé, en début de l'après midi de ce Samedi, c'était avec une bonne résolution en tête : en finir avec cette situation de malaise, accepter de pardonner à Lynn après tout ce temps, la confronter et essayer de voir avec elle s'ils étaient capables de se remettre sur la voie de leur ancienne amitié, comme ils se l'étaient promis si les choses tournaient mal sur leur nouvelle - et hélas éphémère bonheur de - leur nouvelle relation. Etudiant un peu les premières heures, il allait prendre ses affaires habituelles depuis deux trois ans quand il se souvint d'un deal fait avec Elena, son amie d'enfance américaine : porter au moins trois fois par semaine certaines des affaires qu'elle avait acheté avec lui pour renouveler sa garde-robe, de force je précise. Et, comble de "malchance", il ne l'avait fait que deux fois cette semaine. Donc, cela voulait dire... soupirant légèrement, il prit sur lui en maugréant entre ses lèvres pour la forme, entendant presque le "moi aussi je t'aime !" joueur et amusé de l'américaine devant ses protestations. Damn american woman...

Donc, après une douche dans les règles de l'art et s'être séché, il revêtit entre autres le jean noir - habillé souvent de sombre ou au moins sobrement puisqu'encore en deuil - récent et le mettant un peu plus en valeur sans le déranger pour autant. Attrapant au vol un de ses polos, celui noir avec deux fines bandes jaunes sur le col, à manches courtes avec deux autres fines bandes jaunes sur chacune des manches, simple et sobre comme il affectionnait tant, il prit aussi son long et juste épais comme il faut pour la saison manteau noir à la coupe sobre, sans capuche, le temps n'étant pas à la pluie en ce jour. Une fois chaussettes et baskets habituelles à son pied, il prit sa besace minimale, laissa comme à son habitude un mot à l'intention de Tomas, Lavande ou Elena s'ils venaient à passer par là, il ferma sa chambre et transplana directement au coeur du Chemin de Traverse.

Plus chanceux que d'ordinaire, il eut largement le temps d'esquiver une potentielle victime de collision - alors - que - l'on - redevient - tangible lui étant si coutumières et presque signature et se mit en route. La dernière fois qu'il y était venu un peu plus tôt dans le mois, rencontrant d'ailleurs une très sympathique ancienne élève de Poudlard et célèbre joueuse de Quidditch par hasard à cette occasion, il était passé devant la boutique de l'ancienne sang et or sans s'arrêter, pas encore assez courageux pour engager le premier pas de sa part envers elle. Il y remédierait aujourd'hui... si ces crétins de flâneurs voulaient bien le laisser aller jusqu'à sa destination crénom de Merlin Mad ! Pourtant, il arrivait dans les dernières heures d'affluence, la fermeture se situant dans moins d'une heure et demi, alors pourquoi diantre autant de monde ? Limite il préférerait le Chemin désertique et déserté qu'il avait eu la semaine passée ou deux semaine auparavant ! Fichue poursuite du rush de rentrée !

Néanmoins, il s'orienta avec aisance dans les artères principales du Chemin, avant de faire face à sa destination. Là où il n'était pas rentré précédemment. La nervosité le reprenait malgré lui. Pourtant il devait la remercier de son geste à l'enterrement, et essayer de réparer un minimum les pots cassés mutuellement entre eux. Puis cela serait une bonne occasion de trouver un cadeau aussi pour l'anniversaire en approche de son amie d'enfance américaine... dilemme quand tu nous prends... il inspira profondément. Il remarqua Lynn oeuvrant à son atelier par la fenêtre de l'extérieur, et ne put empêcher un mince sourire de glisser ses ses lèvres. Il était heureux pour elle qu'elle ait pu réaliser son rêve, quand même. Ce sourire fana assez vite et ses traits se froncèrent légèrement quand il consulta l'heure sur sa montre à gousset : s'il voulait essayer de discuter avec elle, ou au moins de la remercier, c'était maintenant. Après, ce serait trop tard, et peut-être il n'aurait pas le temps avec son très potentiel stage d'au moins six mois à un an à Sainte Mangouste, ou ses recherches dans les potions en plus des études. Damn it. Il ne se sentait pas encore assez prêt à son goût, mais le serait-il un jour s'il continuait à s'écouter ? Exaspéré envers lui-même, il soupira légèrement avant de faire son choix, d'un pas en avant. Let's go then...

Prenant son courage à deux mains, il ouvrit la porte avec attention et fit un pas dans la boutique encore bien chargée en clients, beaucoup en caisse pour leurs achats ou prendre commande. Une ombre de sourire revint sur ses lèvres, teintée d'agacement pour le monde en raison de son agoraphobie légère et patentée ; au moins les affaires avaient l'air de bien marcher. Peu décidé à la déranger, il attendit patiemment une accalmie, et le grand étudiant aux cheveux bruns coupés courts en profita pour observer la boutique et ses produits/productions en attendant d'un oeil curieux. Le mobilier de bois blanc associé au parquet du sol donnait à la pièce une ambiance agréable et chaleureuse, qui mettait à l'aise le client et en valeur les produits. Ce qui le faisait penser à sa propre amulette, présente dans sa besace. Depuis son retour des Etats-Unis, d'ailleurs. Peut-être qu'il mûrissait un peu avec le temps, et de faire finalement taire une trop longue rancune...

Et il était en franchement total respect en voyant le commerce et la popularité de ce dernier. Même à l'UMA il entendait souvent parler de cette boutique de 'Lady Bower" par les filles, et Elena essayait depuis la rentrée de le convaincre de l'y emmener. Ignorante de la situation, et candide dans sa demande même, il avait redoublé de tact et d'ingéniosité pour repousser toujours plus l'échéance ou l'idée même. Avec l'aide de Lavande d'ailleurs, qui comprenait sans doute qu'il préférerait parler avec Lynn seul avant d'envisager d'y emmener son amie d'enfance admirer les créations. Merci Lav'... d'ailleurs, en parlant de Lavande et de Lynn. Il s'attarda devant la collection "Lavande", amusé en silence en se rappelant les croquis qu'il avait eu le privilège d'examiner du temps de... de... enfin, de ce temps là quoi. Il arpenta d'un pas mesuré et tranquille les étalages, réfléchissant en même temps de comment engager la discussion. Après tout, c'était à lui de faire l'effort cette fois. Quand il vit l'occasion se présenter, et Lynn être seule, il décida de le faire au feeling, naturellement. L'air de rien, il se dirigea alors qu'elle regardait temporairement ailleurs, s'arrêtant à quelques mètres, une ombre de sourire facétieux aux lèvres. Sur un ton badin, comme tout client alpha le ferait, il demanda d'une voix grave et cordiale :


- ... Miss Bower, je présume ? Excusez-moi de vous déranger, j'aimerais juste avoir un renseignement...

Aussi curieux de voir sa réaction qu'un peu nerveux à l'idée de la discussion, il s'efforça de garder cette expression posée, tranquille, assurée et légèrement amusée qu'il affichait alors, une esquisse de son sourire chaleureux et malicieux aux lèvres. Bon, début de premier pas de sa part, fait. Il espérait juste ne pas avoir à le regretter ou s'être trompé...


Dernière édition par Alan Desoya le Mar 26 Fév - 18:26:37, édité 1 fois
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  • Lynn Bower
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MessageSujet: Re: Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE   Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE EmptyLun 21 Jan - 15:25:52

- Merci beaucoup, bonne fin de journée !

Lynn échangea un sourire avec le jeune homme qui s'éloignait, une belle amulette pour sa chère et tendre dans les mains, avant de passer au client suivant.
La boutique ne désemplissait pas et elle avait elle-même encore du mal à croire à son succès. Elle était débordée et aurait bien eu besoin d'un peu d'aide, mais elle adorait cela. Lady Bower était en train de se faire un nom et elle recevait de nombreuses commandes. Les étudiantes raffolaient de ses créations et certaines personnes haut-placées commençaient également à s'y intéresser.
Avec tout ça, Matt et elle ne se voyaient pas beaucoup, d'autant qu'il ne comptait pas non plus ses heures au département des Aurors, mais ils avançaient lentement, comme elle en avait exprimé le souhait après leur premier baiser.
Les choses allaient plutôt bien donc et elle se sentait réellement heureuse pour la première fois depuis l'assassinat de Carpenter.


- Et voila ! Bonne fin de journée ! Annonça-t-elle après avoir empaqueté un nouveau bijou.

Elle se détourna quelques instants pour ranger un peu, laissant flâner les quelques clients restant dans la boutique.


Citation :
- ... Miss Bower, je présume ? Excusez-moi de vous déranger, j'aimerais juste avoir un renseignement...

- C'est moi-même ! Déclara-t-elle avec un sourire en se tournant vers le client. Que puis-je pour…vous ?

Elle s'interrompit en reconnaissant son interlocuteur et la surprise la laissa sans voix quelques instants.

- Alan !

Incertaine, elle l'observa quelques instants pour être sûre de ne pas être en train de rêver et son sourire s'illumina de plus belle devant son air malicieux. Elle ne s'était pas rendu compte à quel point il lui manquait avant de le voir en chair et en os devant elle.

- Tu es venu…

Émue, elle fit le tour du comptoir pour venir l'enlacer

- Je suis tellement contente de te voir !

Et dire qu'il avait été le premier à qui elle avait parlé de tout ça, quand elle venait tout juste d'avoir le local et qu'aucuns travaux n'avaient encore été réalisés. A l'époque, elle n'avait même pas encore choisie de nom et elle avait sincèrement pensé partager cela avec lui. Par Merlin cela lui semblait tellement loin…

- Comment tu vas ?
Demanda-t-elle, sincèrement curieuse, une note d'inquiétude dans la voix.

Elle l'avait vu à l'enterrement de son père et il avait heureusement bien meilleure mine aujourd'hui. Même si elle n'avait pas osé le déranger dans son deuil, elle s'était vraiment inquiétée pour lui. Mais Lavande l'avait gentiment gardée informée de son état, de loin.
Cela n'avait vraiment pas été une période facile.
Elle posa doucement sa main sur son bras, profitant de sa présence pour lui dire en face ce qu'elle n'avait pas pu exprimer quelques mois auparavant:


- Je suis désolée pour ton père… tu t'en sors ? Et comment va Honor ?

Ce n'était pas le sujet le plus plaisant mais elle voulait sincèrement des nouvelles. Elle s'était tenue éloignée de lui comme il l'avait exigé, aussi longtemps que nécessaire. Elle était ravie qu'il soit là. Sa présence signifiait qu'il était prêt à reconstruire leur amitié, ou du moins à essayer et c'est tout ce qu'elle demandait.


- Ho et Bienvenue chez Lady Bower ! S'exclama-t-elle en montrant fièrement la pièce autour d'elle. Alors, qu'est-ce que tu en penses ?

Son avis avait toujours compté et il comptait encore. Il lui avait donné beaucoup d'idées et d'inspirations, et certaines de ses créations avaient vu le jour grâce à lui. La collection Topaze par exemple, faisait un malheur chez les Poufsouffle !
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  • Alan Desoya
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MessageSujet: Re: Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE   Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE EmptyMer 23 Jan - 6:13:56

"C'est moi-même ! Que puis-je pour… vous ?"

Décidément, c'était trop drôle quand ça marchait ce genre de trucs. Les bras tranquillement croisés, la pose détendue et l'air malicieux, il observa avec amusement certain la jeune femme sourire, puis se figer, la surprise irradiant sans hésitation de son attitude et de sa physionomie en général. Fier de lui ? Oh que oui ! Finalement, ce n'était peut-être pas une si mauvaise idée que cela, de venir en ce début de weekend, de fin Septembre. Il resta volontairement silencieux, son sourire néanmoins s'agrandissant légèrement alors qu'elle reprenait avec un air incrédule de l'autre côté du comptoir :

"Alan ! "

Aussi perplexe que franchement amusé, l'étudiant se redressa légèrement, toujours dans une posture digne et fière. Il ne la perdait pas du regard, guettant ses réactions entre amusement et un peu de nervosité refoulée aussi. Un instant son sourire se fit plus hésitant, ne sachant comment trop interpréter au début sa réaction. Pas si bonne idée finalement ? Essayant de ne pas trop le montrer, il prit son bouclier habituel, es dire la plaisanterie, lançant de sa voix basse et malicieuse :

- Qui d'autre ? Le Ministre de la Magie ? Ben dis donc, on dirait que tu regardes un revenant. Quoique, cela peut se justifier en un sens... enfin... bref. Salut Lynn !

La remarque pouvait d'ailleurs entièrement se trouver justifiée : en effet, n'était-il pas, au moins métaphoriquement, tout juste revenu après un long silence audio, radio et épistolier ? Certes justifié de son point de vue, mais le terme de "revenant" en son sens second, celui de participe présent ou même nominal dans son sens figuré, pouvait lui convenir comme il "revenait" après une longue "disparition". Même lui n'avait pas su, fut un temps, s'il allait revenir ou non sur le continent britannique avec cette alléchante offre de résidence et d'études à Salem, pour lui comme pour sa soeur, à proximité. Mais bon, la "vieille Angleterre" lui était encore trop précieuse et contenait encore trop de ses proches en son sein pour qu'il s'en tienne éloigné sur le long terme. Après un léger rire un peu nerveux - se retenant de justesse de reprendre son tic nerveux inutile avec ses cheveux coupés assez courts - il attendit que la demoiselle ne reprenne, toujours incertain dans son interprétation :

"Tu es venu…"

... dans le genre 'je suis contente de te voir' ou dans le genre 'qu'est-ce que tu fous là ? Va-t-en je ne veux pas te voir" ? mxm Il était pas vraiment sûr de lui, et mal à l'aise sans le montrer, il hésita un moment à reculer d'un pas et lancer un truc du style "Bon écoute si cela te dérange je peux m'en aller, je..." mais avant même que la pensée ne s'achève dans son cerveau et qu'il n'eut le temps d'esquisser le moindre geste qu'en silence, et visiblement assez émue, son ex-petite amie et potentiellement "amie sur le retour" contourna le comptoir, et l'étreignit. Ce geste là était totalement inattendu de son point de vue, au vu de comment avait - mal - tourné leur dernier rendez-vous. Pas un seul courrier échangé, pas une seule discussion, pas un seul croisement, pas une parole, rien, c'était ce qu'il avait exigé. Au début, il ne pensait ne laisser passer qu'un mois ou deux, le temps de se remettre et de digérer la nouvelle, mais les évènements avaient doublé la durée de cette période de silence et de statut-quo, presque de "pax romana" en un sens. Bref, il mit quelques secondes à réagir, avant de se détendre et de rendre brièvement l'étreinte alors que la jeune femme continuait :

"Je suis tellement contente de te voir !"

Bon, voilà qui confirmait la réponse à la précédente question mentale du jeune homme. S'autorisant un sourire plus posé et plus rassuré, il se dégagea ensuite avec gentillesse et recula légèrement à quelque distance pour garder une certaine réserve et avoir la possibilité de l'observer de la tête au pied sans avoir à trop mouvoir de la tête. Il était encore un peu mal à l'aise, mais il lui semblait quand même que les choses se passaient mieux que prévu. Il avait vaguement entendu à la rentrée quelques nouvelles de l'ancienne griffondor fraîchement diplômée par Lavande et sa frangine, sans plus. Mais, ce qui était nettement visible, c'est que l'étudiant était nettement plus calme et posé qu'avant, depuis son séjour de quelques mois sur le Nord du Nouveau Continent. Oui, juste quelques mois de passés, et il avait l'impression qu'une éternité s'était écoulée... au vu de toutes les choses graves, parfois tristes, qui étaient advenues lors de ce bref laps de temps...

"Comment tu vas ?"

Il remarqua que la voix de Lynn était inquiète. Ce qui le surprit, au vu de la queue de poisson sur laquelle avait terminé abruptement leur relation, mais assez agréablement en fait. Lynn visiblement ne désirait pas rester sur la fin en épingle à cheveux, à lui de faire quelques efforts et laisser son scepticisme/pessimisme/sa rancune s'en aller au loin dans le vent mauvais, les tourbillons de feuilles mortes de l'Automne approchante. Son sourire se fit légèrement plus sombre, bien qu'il s'efforça de garder une façade insouciante et joyeuse derrière laquelle il s'était réfugiée au cours de ce long deuil loin d'être terminé :

- Well... Better. Way better than a few mounths ago. Débordé par le taf, c'est impressionnant ce qu'ils nous demandent en troisième année, avec les exams de fin de seconde année reportés et tout, mais ça va plutôt bien. J'espère décrocher un stage à Sainte-Mangouste de six mois à un an, normalement. Les US m'ont fait du bien il semblerait... et toi ? Quoi de neuf ?

C'est alors qu'il se rendit compte qu'il n'avait peut-être pas été aussi convainquant qu'il aurait aimé l'être, comme Lynn ne semblait pas si rassurée que cela. Le connaissant assez bien - surtout en tant que l'une des rares privilégiées de la gent féminine qu'il avait apprécié et estimait encore assez pour tenter de renouer les liens - elle avait sans doute deviné qu'il était encore "convalescent" sur le plan moral et émotionnel. Sans doute était-ce pour cela qu'elle avait posé sa main sur son avant-bras, contre toute attente. Quelques mois plutôt, il se serait vivement dégagé de ce contact. Même, si on lui aurait demandé ce qu'il aurait fait en ce genre de situation, sa réponse aurait été assez loin de la réalité qui se produisait là. Certes, il y aurait longtemps un petit pincement de coeur, mais il se résorberait, c'était certain. Comme le prouvait le fait qu'il ne se débattit pas et la laissa faire ce geste de souci et de réconfort qu'elle avait en commun avec Lavande.

"Je suis désolée pour ton père… tu t'en sors ? Et comment va Honor ?"

Il soupira légèrement, son regard de nuit prenant une teinte légèrement plus terne et sérieuse, et son sourire se fit quelque peu plus sombre, bien qu'encore présent, plus triste. La plaie, si elle n'était plus aussi béante qu'avant, était encore mal-refermée, sanguinolente et il savait qu'elle ne se refermerait pas tout de suite. Devait-il être honnête avec lui-même et Lynn ou dire ce qu'il disait le plus souvent aux gens ignorant tout de l'affaire ? Il prit quelques minutes pour garder la main sur ses émotions, reléguant la mélancolie, le chagrin et les remords dans un coin de son esprit. Ceci fait, il répondit à la jeune créatrice d’artéfacts enchantés :

- ... Merci. Pour être honnête, c'est pas encore la joie mais ça va mieux qu'avant. C'est arrivé si brutalement... je n'ai rien pu faire pour l'aider, je dois t'avouer que cela me frustre encore. Mais j'ai pas le choix que d'accepter la situation. Je dois être fort pour ma frangine aussi. Honor a un peu plus de mal que moi, ça fait beaucoup avec l'histoire de la Commémoration, mais on se soutient. Retourner à Poudlard lui fera du bien. Finalement, c'était sans doute la bonne décision à prendre pour nous deux de revenir sur le sol des îles britanniques... plutôt que de rester à Salem.

Il inspira légèrement, secouant quelque peu sa tête avant de regarder avec un rare sérieux la jeune femme, puis une ombre de sourire sincèrement reconnaissant. Amicalement, l'espace de quelques secondes, il serra quelque peu le dos de la main de la jeune femme, celle posée sur son avant-bras de sa main libre, tout en lui disant ce qu'il avait désiré lui dire depuis l'enterrement et le mystérieux bouquet de lys :

- Ecoute, je... je voulais te remercier. Pour ce que tu as fais à l'enterrement, ce bouquet... ça m'a vraiment touché. Surtout après... enfin... ce qu'il s'est passé. J'ai été surpris, mais des plus agréablement. Le geste et l'intention ont été appréciées, et je pense entièrement ce que je dis. Surtout que... enfin...merci. C'était sympa de ta part.

Légèrement gêné, il détourna quelques instants le regard. Il détestait toujours autant se montrer en position de faiblesse. Détestait inspirer de la pitié des autres, c'est pourquoi nul n'était au courant du décès survenu dans sa famille. De toute manière habillé en général avec des couleurs aussi sobres que le père Tomas, cela n'avait pour l'heure surprit presque personne qu'il s'habille de manière très sombre, à dominante de noir ou de couleurs ombragées, sombres. Il n'en avait parlé à d'autres que ses meilleurs amis, et même l'administration n'était pas au courant, n'ayant pas justifié son transfert d'adresse pour ses papiers lors des vacances. Néanmoins son sourire reprit un peu de son éclat comme il ressaisissait. Après tout, il n'était pas pour repenser au sinistre évènement, mais essayer de réparer une bonne amitié. Lynn semblait ravie en tout cas de sa visite impromptue dans son établissement. Oui, finalement ce n'était pas une si mauvaise idée il semblerait...

"Oh et Bienvenue chez Lady Bower ! Alors, qu'est-ce que tu en penses ?"

Le retour d'une ancienne familiarité entre eux le déstabilisa quelques secondes, mais, peu désireux de s'arrêter sur une si bonne lancée pour rétablir cette relation amicale passée bénéfique à tous deux, il ne masqua pas son léger amusement devant la fierté de la jeune femme pour sa boutique et son commerce. Touché qu'elle lui demanda son avis après tout ce long silence, il parcourut un oeil appréciateur sur l'établissement et commenta avec sincérité et un mince sourire admiratif :

- Je suis plutôt impressionné, je dois le reconnaître. Bien agencé, bon mobilier, lumineux, chaleureux... pas étonnant que ça ait autant de succès à l'UMA. Félicitation pour avoir su mener à bien ton projet, Lynn. Ça a l'air de bien tourner et même si tu m'as l'air un peu débordée, tu es indéniablement heureuse. Et sans le moindre doute c'est ce qui importe le plus. J'ai un peu zieuté dans les allées, mais tu serais d'accord pour me faire le tour de la propriétaire ? Si tu n'es pas trop occupée bien entendu, je comprendrais. J'ai cru remarquer que tu as fais de nouvelles créations, je me trompe ?

(HJ MP si besoin édition Razz HJ)
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  • Lynn Bower
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MessageSujet: Re: Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE   Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE EmptySam 2 Fév - 9:33:42

Lynn écouta attentivement Alan lui raconter son parcours depuis leur rupture, sans le quitter des yeux. Elle était contente qu'il ait pris la décision de revenir à Londres, contente qu'il ait l'air d'aller mieux et encore qu'il plus contente qu'il puisse se tenir ici devant elle sans rancœur. Elle se raidit légèrement à l'évocation de la commémoration mais ne dit rien. Elle ne comprenait que trop bien.

Lorsqu'il évoqua l'enterrement et la remercia pour le bouquet, Lynn secoua la tête :


- J'aurais voulu faire tellement plus...

Mais elle savait que cela n'était pas son rôle. Les conditions de leur rupture auraient rendu toute interaction de sa part déplacées. Il lui avait demandé de rester loin de lui et c'est ce qu'elle avait fait, même si le voir anéanti pendant l'enterrement avait brisé le cœur de la jeune femme.

- Heureusement, je savais que Lavande et Thomas prendraient soin de toi... tu as l'air en forme en tout cas... sourit-elle.
Et cela la rassurait énormément. Même si elle ne lui dirait pas, bien que cela devait se voir, elle s'était beaucoup inquiétée pour lui...

Puis ne voulant pas s'éterniser sur les sujets difficile, elle prit l'initiative de changer de sujet et lui présenta sa boutique en lui souhaitant la bienvenue.

Le regard appréciateur d'Alan fit particulièrement plaisir à Lynn, mais pas autant que ses commentaires. Alan avait été l'un des rares à voir les locaux avant leur transformation et ils avaient tant parlé de ce projet que ne pas avoir eu l'occasion de lui en montrer les moindres recoin avait attristé la jeune femme.


- Merci ! Répondit-elle avec un sourire radieux à ses félicitations. Oui, ça marche mieux que ce à quoi je m'attendais, j'en suis la première étonnée !

Elle avait pensé qu'il lui faudrait du temps pour se lancer, pour que son nom et sa marque commencent à être reconnue, mais elle avait eu beaucoup de chance. Ses articles étaient uniques et enchantés. Personne ne faisait ça sur le chemin de traverse. La plupart du temps, les gens se procuraient l'objet qu'ils voulaient enchanter puis entraient en contact avec un enchanteur, mais il était toujours plus difficile de donner de nouvelles propriétés à un objet que de le créer en les possédant. Et l'aspect que Lynn appréciait le plus était sans aucun doute les commandes sur mesures. Elle adorait voir le regard pétillants de ses clients dont l'objet qu'ils avaient imaginés prenait vie. Leur satisfaction avait rendu les débuts de la jeune entrepreneuse bien plus faciles. Elle dessinait, elle créait, elle rendait les gens heureux, tout ce qu'elle aimait.

- C'est vrai que je n'ai pas une minute à moi, encore plus avec les cours du soirs, mais.. oui je suis heureuse.

*Et j'espère que toi aussi, malgré tout...*

Il lui demanda si elle pouvait lui faire un petit tour du propriétaire et cela l'amusa : la boutique n'était pas très grande, mais elle se fit un devoir de commencer la visite.

- Avec plaisir ! J'aurai toujours du temps pour mes amis.
Sourit-elle.

Et puisqu'il parlait de ses nouvelles créations, elle l'entraîna justement vers le coin où se trouvaient les artefacts qu'il lui avait inspirés.


- Je te présente la collection Topaze ! J'ai pris comme base ton amulette et j'en ai décliné toute cette collection. Les Poufsouffles l'adorent ! Ajouta-t-elle, malicieuse. Et c'est à toi qu'ils la doivent.

Les articles étaient effectivement à dominante de jaune et noir ou de bronze. Les pierres utilisées étaient très diverses et si aucun bijou n'était identique, Alan retrouverait sûrement quelques éléments de sa propre amulette, la première de la collection, dans plusieurs de ces bijoux.

- Et juste là, dit-elle en le prenant machinalement par le bras puis en s'éloignant un peu. La collection Lavande ! Bien évidemment inspirée par notre chère amie commune. Je n'arrête pas d'en redessiner, elle se vend très bien !

Ici les dominantes de couleur étaient le rose et le violet et on y trouvait entre autre de l'améthyste, du quartz, de la nacre ou encore de la tourmaline rose.
Dans le reste du magasin, on trouvait toutes les collections regroupées par couleurs, ce qui était visuellement très joli, d'autant que la jeune femme avait disposée les collections de sorte que les couleurs se suivent avec harmonie comme les nuances d'un arc-en-ciel.


- Si les choses continuent à si bien marcher, je pourrai bientôt prendre quelqu'un pour m'aider à la boutique. Comme ça je pourrai davantage me concentrer sur les créations !

Et si cela s'améliorait encore, elle pourrait finir par ouvrir une deuxième boutique à Pré-au-Lard, mais elle était encore loin de se projeter jusque là.

- Et tes projets de potion ? Tu en es où ? Cela te prend toujours autant de temps ? Tu as réussi ta potion mémorielle ?
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MessageSujet: Re: Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE   Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE EmptySam 2 Fév - 20:04:25

Il n'était jamais aisé de renouer des liens qui avaient été si durement brisés, de manière aussi claquante et frappante. Même pas à l'usure, non, juste d'un coup ferme et direct, comme la plus acérée des lames métaphysiques qui aurait tranché sans la moindre pitié le lien qu'ils avaient un jour partagé. Il lui était difficile de relater tout ce qu'il s'était passé ces derniers mois, filtrer l'information pour ne pas laisser la rancune prendre le pas sur ses propos. D'autant plus, qu'au fond, il avait pardonné à Lynn. Il avait apprit à relativiser avec l'intervention de Tomas et les tristes évènement survenus dans la foulée. La plaie mettrait certes des années à se refermer complètement, au mieux quelques mois, mais elle était déjà pas mal résorbée et n'était plus infectée par la rancoeur et la colère sourde et dévorante. L'étudiant ne comprenait même pas comment il faisait pour rester si calme, si honnête et non à distance. Sans doute perdre un proche avait le don de vous calmer et de vous responsabiliser un peu... même si ce n'était qu'un petit peu...

"J'aurais voulu faire tellement plus..."

Il la regarda hocher négativement de la tête, et cependant resta silencieux. Néanmoins, son regard disait tout ce que l'absence de mots, l'absence de gestes et l'absence apparente de réaction physique gardait sous silence prudent. Les bras croisés, calme à première vue, les émotions tourbillonnaient encore derrière le masque tranquille. Les prunelles noires essayaient de dire que non, elle avait bien agit. Elle avait bien agit en respectant ses volontés quand ils s'étaient brutalement séparés, sans doute il n'aurait pas bien prit, à déraison certes, un geste, des paroles plus franches que ce message codé qu'elle lui avait transmit. Avec un mince sourire un peu triste mais résolu, il hocha doucement à l'horizontale sa tête, et se risqua à poser quelques secondes durant une main sur l'une des épaules de la jeune femme. Avant de la retirer, juste le temps que le regard noir si particulier ne vienne retrouver les prunelles d'argent, sa voix un peu basse et d'une douce fermeté, pour cacher son âme encore ébranlée par tout cela :

- Non, ne t'en fais pas. Tu as fais juste ce qu'il fallait, ni plus ni moins, ni trop ni pas assez. C'était suffisant, et je t'en suis vraiment reconnaissant. Surtout que bon... j'ai été trop sec et trop colérique la dernière fois. J'étais blessé, mais je n'aurais pas du m'emporter autant. Désolé.

C'était dit. Tout ce qu'il avait ruminé pendant qu'il était aux Etats-Unis, à se demander s'il rentrerait ou pas sur le sol de la vieille Angleterre. Tout ce que, une fois la colère brûlante passée, la dépression glaciale évaporée, le deuil si lourd et si noir un peu reculé, il aurait voulu dire sans avoir le courage de le transmettre par lettre. Tout ce qu'il avait voulu dire, mais en direct, avec la même honnêteté que celle de Lynn quand elle... enfin... bref que leur histoire s'en était fini. Il ne comprendrait jamais, sans doute, mais il laisserait comme promis une chance à Lynn de reconstituer leurs liens d'amitié passés avant que l'orage amoureux ne vienne tout arracher, tout dévaster et tout détruire sur son passage, ses rafales et le déluge. Mal à l'aise il l'était. Lavande le savait bien, il n'était jamais bon, pire toujours maladroit voire gauche, quand il devait exprimer ce qu'il ressentait par des mots au delà des gestes, et ne s'attardait que rarement sur ce qu'il ressentait... sans pour autant manquer d'être honnête dans son propos. Il était bourru, il le savait, trop franc des fois, colérique, il essayait d'y remédier, mais hélas on ne pouvait pas toujours lutter totalement contre sa nature même... ceci fait il recula légèrement de quelques pas, tout en écoutant les propos de la jeune femme avec un mince sourire aux lèvres :

"Heureusement, je savais que Lavande et Tomas prendraient soin de toi... tu as l'air en forme en tout cas..."

Il eut une légère grimace en entendant cette remarque au souvenir de ce qu'avaient fait Tomas et Lavande alors que lui-même était dans sa période dépressive sévère et presque imbuvable et asocial. Aussi pour le 'tu as l'air en forme' qui n'était pas si vrai que cela, en vérité. Même si, il devait le reconnaître, l'influence et la présence de ses deux meilleurs amis, les bêtises et l'esprit de son amie d'enfances, lui avaient éclairci le moral et rendu la motivation pour aller de l'avant. Ah, pour sûr il y aurait du dossier à partager et à rire si jamais Lynn et lui redevenaient amis, après tout il avait été particulièrement 'brillant' à cette période question crétinerie et imprudence. Songeant que Lynn ne devait pas forcément comprendre ce à quoi il pensait, et ne sachant guère bien ce qu'avait pu lui raconter Lavande, il se suffit à commenter avec simplicité et un léger amusement d'auto-dérision à peine masqué dans sa voix :

- Well, plus ou moins pour la forme, mais encore debout et vivant. Quant à prendre soin de moi... tu n'as pas idée du mérite qu'ils ont. Franchement, il y a plus d'une fois où je me dis que je ne mérite pas d'avoir d'aussi bons amis quand on sait... combien je peux me montrer insupportable à mes mauvaises heures. Me demande comment ils font pour me supporter sur le long terme...

Heureusement, Lynn eut la présence d'esprit de changer de sujet. Si tout se passait bien, ils auraient le temps et les occasions de traiter des sujets épineux et délicats. Avec un peu de temps... il secoua légèrement sa tête et avec plaisir prit le bâton tendu pour en revenir sur la boutique. Ses termes étaient élogieux, mais il était très honnêtement impressionné de voir ce qu'étaient devenu les locaux qu'il avait initialement vu avant que... les choses ne dérapent. Ne pas y penser. Il ne voulait pas gâcher des retrouvailles s'amorçant pour le moment plutôt bien.

"Merci ! Oui, ça marche mieux que ce à quoi je m'attendais, j'en suis la première étonnée ! C'est vrai que je n'ai pas une minute à moi, encore plus avec les cours du soirs, mais.. oui je suis heureuse."

Et c'était à ses yeux le plus important, quoiqu'il ait pu maudire et jurer dans les premiers temps de sa phase dépressive, quand il s'était réfugié dans une ossature de bateau en bois délaissée sur les quais de Chatham ou encore dans son refuge personnel situé sur l'Allée des Embrumes, coupé de tout, de tous, et du monde en général. Il en avait été vraiment emplit de douleur, et maintes fois avait-il ressenti le besoin de transplaner en urgence dans l'une des forêt écossaises pour prendre la forme de son animae, laisser l'esprit du loup mineur d'ordinaire lui faire oublier ses soucis et ses tracas, juste le temps d'une soirée, d'une après-midi ou d'une journée, sans dire où il allait bien entendu. Juste besoin de se vider l'esprit, de se décharger de cette douleur folle et de cette colère dévorante qui le rongeaient de l'intérieur sans causer plus de dégâts que nécessaire. Un des bons points que d'être devenu animagus, même illégal et en dépit que, en général, cela lui servait plus à protéger les siens ou se tirer hors des ennuis qu'il s'attirait régulièrement. Son sourire se fit légèrement pus franc et plus affirmé en la voyant heureuse. L'un de ses pires défauts, selon ses amis, était qu'il faisait passer le bonheur des autres avant le sien. Cette situation ne fut pas si différente, et il s'efforçait de garder le sourire et oublier la colère passée pour se concentrer sur le présent. Oublier le pincement au coeur, accepter de tourner une page douloureuse dont l'encre noire de souffrance traçant les mots, les caractères, les graphèmes de douleur continuait encore de baver sur les pages nouvelles, vierges, qu'il espérait écrire, réécrire vis-à-vis de leur relation. Il avait oublié combien Lynn, même avant le changement de leur relation, avait prit une place importante dans son coeur et son estime, une place à cause de laquelle Lavande avait été jalouse fut un temps... déjà si loin.

- C'est le plus important, que tu sois heureuse dans ce que tu fais, professionnellement ou même dans la vie de tous les jours. Je ne saurais en demander davantage et m'en contente largement. It's good to see you smile so honestly and broadly.

Même s'il avait été legillimens, il n'aurait pas été sûr de pouvoir répondre concrètement à la demande muette et silencieuse de la pensée inaccessible de la jeune femme et ancienne sang-et-or. Une fois qu'il avait eu l'occasion et assez de temps pour prendre du recul, accepter les faits et que jamais ne serait plus ce qui avait été, il avait eu le temps de comprendre ce qui lui importait le plus. Même si cela faisait mal, un mal de chien, cette histoire de séparation, il était certain d'une chose maintenant. Si l'on aimait et avait aimé réellement quelqu'un, même si cette dernière vous a causé le pire des maux à vos yeux, vous a blessé de manière telle et involontairement que vous aviez l'impression d'être frappé en traître et au fer blanc. Non, si vous aimiez réellement quelqu'un, par amour passé et perdu comme par amitié, vous ne pouviez souhaiter, demander qu'une seule chose à cette personne si spéciale dans votre coeur et votre pensée. Vous ne pouviez, au fin fond, ne lui demander que d'être heureux, quoi que soient les chemins plus ou moins séparés des vôtres qui étaient les siens. Il ne voulait pas reproduire les erreurs qu'il avait commise avec Adler, ayant abouti à une fin aussi navrante. Cette fois, au lieu de se rebeller violemment à la situation qui, de toute manière, lui échapperait au final, il l'avait accepté, avait pris le temps de faire son 'deuil' amoureux et accepter d'aller de l'avant de lui-même. Alors, certes, il n'était pas encore vraiment 'heureux' au sens plein du terme, au sens de plénitude du bonheur, mais au moins était-il un peu contenté de la joie pure et simple d'une personne, d'un autrui lui étant plus précieux qu'il ne l'avait pensé. Même s'il ne l'avouerait pleinement jamais à voix haute, de manière explicite et claire. Encore trop tôt...

"Avec plaisir ! J'aurai toujours du temps pour mes amis"

Il ne put jamais exprimer pleinement, que ce soit en pensée ou par son silence même, l'entièreté de son soulagement. Il était vraiment bellement surpris et reconnaissant que Lynn accepte ses excuses, accepte la main hésitante et pleine de remords sincères qu'il lui tendait implicitement. Il avait été près d'ajouter un "Bien entendu, si je ne te dérange pas, sinon je comprendrais..." mais avant même que le souffle aérien ne s'échappe de sa bouche en faisant vibrer ses cordes vocales, d'ouvrir les lèvres pour exprimer cette intervention, que Lynn avait joyeusement répondu et coupé court à ses hésitations. Son amusement ne lui avait pas échappé : il est vrai que la boutique était petite, qu'il aurait très bien pu l'arpenter plus sérieusement tout seul, mais... comment dire... était-ce un prétexte pour passer un peu plus de temps ? Sans doute une manière comme une autre d'essayer d'arrondir les angles et de poursuivre la discussion encore gênée avec l'aide du mouvement et d'un sujet apprécié des deux partis.

De même, il ne put, et n'aurait jamais pu, exprimer combien il était soulagé en entendant qu'elle le comprenait encore dans la catégorie de ses "amis" après tout ce qu'il s'était passé entre eux. Des questions sans réponses qu'ils s'étaient mutuellement laissé entre eux, comme un dangereux 'no man's land' situé entre deux tranchées ennemis lors de la si tristement célèbre guerre moldue de la "Guerre des Bouchers" au milieu du XX ème siècle. Cela le rassura tant que cela le conforta dans la justesse de la décision qu'il avait prise en venant ici la confronter pacifiquement et la remercier en personne. Essayer de repartir autant à zéro que possible...


"Je te présente la collection Topaze ! J'ai pris comme base ton amulette et j'en ai décliné toute cette collection. Les Poufsouffles l'adorent ! Et c'est à toi qu'ils la doivent."

Il s'était laissé entraîné par la jeune propriétaire du magasin, totalement ignorant de ce qu'il se passait autour d'eux, du "que pourrait-on en dire" comme rumeurs fausses avec certaines étudiantes aux intentions - où à l'intelligence - pas toujours très recommandables. Non, il était pleinement concentré sur la tâche ardue mais vitale de reconstruction d'une ancienne amitié, tellement malmenée par les deux partis, le mauvais sort et un peu de hasard involontaire. Quelle mauvaise combinaison que les Jeux de l'Amour et les Jeux du Hasard, qui toujours dansaient ensemble, et parfois donnaient de terribles combinaisons aux pauvres danseurs, aux pauvres valseurs pris dans les mailles de leurs cruels, perçants, mordants et douloureux filets. Il ne put s'empêcher de laisser un sourire quelque peu amusé de reprendre ses droits sur ses lèvres, se rappelant de la présence aussi de l'amulette dans sa besace. Il désapprouva d'un léger signe de tête, corrigeant d'une voix posée et légèrement plus vivace qu'avant :

- Well, not really. Ils la doivent au génie de leur créatrice, pas à un humble et éphémère... inspirateur et conseiller. Mais content d'avoir été utile d'une manière ou d'une autre.

Un peu surpris quand Lynn le prit par le bras pour l'entraîner dans une autre section de la boutique, il se laissa néanmoins guidé et se retrouva dans la section qu'il avait remarqué en entrant. Aussi ne fut-il guère surpris d'apprendre que leur amie commune avait été l'inspiratrice de cette collection, il se souvenait même d'avoir eu le privilège, juste avant que leur relation ne s'effondre, d'avoir pu observer les croquis originaux des dessins. Même si c'était encore mieux et plus impressionnant de les voir en vrai. Sa bonne humeur et son assurance lui revenaient petit à petit, comme il retrouvait progressivement ses marques et ses repères de l'ex à l'ami sur le retour. Il approuva d'un vif geste de tête, commentant avec un sourire en coin et un zeste de malice :

- Pourquoi est-ce que je ne suis pas surpris de son succès. Après tout, Lav'... a souvent été considérée comme un modèle de bon goût féminin. Dixit la copine de Tomas et une vieille connaissance. Associé à ton enthousiasme et ton talent, cela ne pouvait rendre qu'un résultat détonnant !

Ils continuèrent encore un peu la visite, Lynn commentant avec enthousiasme que si sa boutique gardait ou accroissait son succès actuel, elle pourrait embaucher quelqu'un pour l'assister dans la boutique, et elle revenir dans la création plus que dans les ventes. Curieux et songeur, il réfléchit un petit moment avant de lui demander d'un ton chaleureux et pensif :

- Je ne peux que l'espérer pour toi. Mm... tu as pensé à poser une annonce à l'UMA ? Je suis certain que tu croulerais rapidement sous les candidatures. Je sais que ta boutique a un succès certain là-bas, alors tu aurais probablement des intéressés et/ou intéressées. J'en suis sûr.

Il songea alors à Elena. Si cette dernière n'avait pas déjà en tête et était en bonne voie d'obtenir un stage dans une bonne maison de presse sorcière américaine avec des antennes internationales, il aurait bien pu penser que l'américaine aurait été intéressée par pareille offre. Mais, vu qu'elle était parfois légèrement trop enthousiaste pour ce genre de travaux délicats, c'était finalement sans doute une bonne chose. Quoique sans doute elle adorerait faire de l'accueil clients, elle était tellement, voir trop parfois, énergique et extravertie ! ... pourquoi pensait-il à Elena au juste ? Il secoua légèrement sa tête. Elle lui courrait décidément trop sur le système après l'avoir 'ennuyé" autant lors des trois mois qu'ils avaient passé à Salem. Qu'est-ce qu'elle pouvait se montrer un peu trop 'ostentatoire' et collante à ses heures ! Brr... sans doute serait-elle fortement amusé si elle pouvait entre ses réflexions, et lui lancerait de sa voix malicieuse volontairement suave et moqueuse un truc du genre "Oh, tu pense à moi ? Qu'est ce que c'est mignon de ta part, Desoya junior !" . Décidément, il était heureux que Len' ne soit pas leggilimens, sinon ce serait tout bonnement, et simplement, la fin du monde pour tous !

"Et tes projets de potion ? Tu en es où ? Cela te prend toujours autant de temps ? Tu as réussi ta potion mémorielle ?"

Merci Lynn ! Merci de le tirer involontairement et de manière totalement inconsciente de son embarras interne ! Surpris, il mit quelques secondes à réagir et constater qu'elle avait reprit la parole, et s'excusa rapidement, un léger rire gêné aux lèvres. S'il avait vaincu son tic de nervosité en se coupant courts les cheveux, ce dernier s'exprimait maintenant de manière plus discrète. Une fois bien concentré, il ne tarda pas à répondre, un sourire plus affirmé aux lèvres qu'au début de leurs retrouvailles :

- Mes projets de... ? Ah oui, tu veux parler de ça ! Heu... j'ai pas mal avancé entre Mars et Mai, j'avais besoin... de m'occuper l'esprit. En même temps, j'avais un peu que cela à faire et envie de faire, surtout après l'accident de mob'. Vers fin-Mai j'ai débouché sur un premier protocole pour la potion de 'régénération mémorielle', faisons plaisir à Lavande. C'est presque au point, j'ai encore quelques tests à produire cette année, quelques vérifs et ensuite j'essayerais de faire breveter dès que je serais certain que tout est en ordre et sans effets secondaires, sans risques. Je dois t'avouer que je suis un peu impatient. L'autre... est un peu en pause depuis la rentrée, j'ai priorisé la première et les études me prennent pas mal de temps. Surtout mon projet de stage à Sainte Mangouste, faut que je mette le paquet et que j'ai un dossier en béton armé... disons pour rattraper un léger petit incident. Rien de grave, juste... un petit incident de patients impatients. Damn it, je crois que j'avais rien connu de plus humiliant depuis un bout d'temps. Enfin, mon offre de te donner le premier flacon breveté tient toujours, by the way. Même si je suis plus sûr si cela t'es encore utile, depuis l'temps.
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  • Lynn Bower
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MessageSujet: Re: Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE   Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE EmptyVen 8 Fév - 21:25:37

Lynn sourit tristement à Alan et accueillit ses excuses avec surprise:

- Tu n'as pas à t'excuser...protesta-t-elle avec douceur. Tu avais toutes les raisons de m'en vouloir. Tu avais raison, tu sais... je n'étais pas prête à te faire confiance. C'est mes doutes qui parlaient. Mais je suis contente qu'on puisse enfin se revoir...

Elle hocha la tête quand il avoua à demi-mot qu'il n'était pas si en forme que ça mais qu'au moins il survivait. Et si elle était bien consciente qu'il ne devait pas toujours être facile à vivre, elle savait que cela n'arrêterait jamais Lavande et Tomas.
Voyant que le sujet le mettait mal à l'aise, elle préféra changer de sujet et lui présenta enfin sa boutique.
Alan semblait sincèrement ravie pour elle et cela lui fit plaisir. Elle eut un petit pincement au coeur en se disant que si elle avait été plus confiante, moins effrayée, elle aurait pu partager tout ça avec lui. Au lieu de quoi, elle avait Matt... elle l'aimait sincèrement et avait eu le courage de lui confier ses plus noirs secrets. Il était tout ce qu'elle avait espéré, mais cela n'avait pourtant pas rendu les choses plus faciles. Il leur avait fallu un peu de temps pour s'apprivoiser. Ou plutôt, il avait fallu pas mal de temps à Matthew pour l'apprivoiser elle. Elle avait eu l'impression de trahir Alan en acceptant l'invitation du jeune auror à peine deux mois après sa rupture. Mais le destin en avait décidé ainsi.
Et oui, elle était heureuse, oui son sourire était brillant et sincère. Alors elle avait mis la culpabilité de côté, car cela faisait trop longtemps qu'elle attendait ce bonheur. Elle avait vécu assez de malheur pour mille ans...

Aussi prenait-elle avec soulagement et plaisir le retour de ce vieil ami qu'elle avait aimé, à sa façon.
Elle lui montra avec plaisir les différentes collections, dont celle qu'il avait inspiré.
Oui il avait été inspirateur et conseiller. Elle aurait pu l'aimer sincèrement si les choses avaient été différentes.

Alan avait retrouvé ce ton et ce sourire charmeur qui lui allaient si bien et ses compliments allaient droit au cœur de l'ancienne gryffondor.


- Elle EST un modèle de bon goût, sans aucun doute ! Je suis sûre qu'elle fait la majorité de ma publicité à elle seule !


Il lui suggéra de laisser une annonce à l'UMA et elle acquiesça vivement :

- Oui, j'y ai pensé ! J'ai proposé un poste de stagiaire, mais je n'ai encore trouvé personne. Mais ça ne devrait pas tarder !

Elle l'interrogea à son tour sur ses projets, particulièrement sur ceux de potions qui l'avaient tant passionné quelques mois plus tôt.
Elle était ravie d'apprendre que cela avançait bien et avait presque oublié qu'il lui avait proposé un flacon. Elle n'en avait plus vraiment besoin, il est vrai, après ses séances de psychomagie poussées en début d'année... en revanche, Aïlin... même s'il n'en disait rien, elle voyait bien qu'il souffrait de ses souvenirs incomplets et modifiés. Elle se sentait toujours mal à l'aise lorsqu'elle évoquait quelque chose dont il ne se souvenait pas. Ce serait peut-être la solution...

- C'est fantastique, Alan ! J'étais sûre que tu y arriverais, tu es vraiment bon dans ce que tu fais... je suis sûre que ce sera un très bon point pour ton stage à Sainte Mangouste ! Tu te rends compte ? Tu dois être l'un des plus jeunes sorciers à avoir jamais inventé une potion ! C'est incroyable... je suis vraiment fière pour toi... tu mérites que ça fonctionne !

Elle lui offrit un sourire doux et sincère et ajouta :


- Je serais honorée d'être la première à y avoir le droit ! C'est vrai que je n'en ai plus vraiment besoin, mais je connais quelqu'un que ça pourrait intéresser... enfin si tu es d'accord bien sûr !

Elle plongea son regard argenté dans ses prunelles pendant quelques instants, pensive:


- On en a fait du chemin toi et moi en quelques mois...


Se sentant tout à coup un peu mal à l'aise face à la gravité involontaire de sa voix, elle demanda plus légèrement :


- Je te sers quelque chose à boire ? Si tu as encore un peu de temps, je planche sur une nouvelle gamme d'accessoires et je ne serais pas contre un avis d'expert sur mes croquis !
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  • Alan Desoya
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MessageSujet: Re: Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE   Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE EmptyLun 11 Fév - 17:16:42

"Tu n'as pas à t'excuser... Tu avais toutes les raisons de m'en vouloir. Tu avais raison, tu sais... je n'étais pas prête à te faire confiance. C'est mes doutes qui parlaient. Mais je suis contente qu'on puisse enfin se revoir..."

Le jeune étudiant de troisième année se contenta d'un mince hochement de tête distrait et muet. Il n'avait guère envie de s'attarder sur ce sujet, aussi douloureux probablement pour elle que pour lui. Sans doute, la rancune n'était pas totalement éteinte, comme un incendie qui après le passage de l'eau torrentielle couverait encore au sein des cendres de la broussaille, après son extinction. Il n'y avait pas de raison d'ajouter le petit élément qui risquerait de le faire s'embraser de nouveau. Il n'avait guère envie de se souvenir plus que de raison de la douleur lancinante, perçante, déchirante, mordante qu'il avait ressenti depuis le jour de leur séparation, un long mois, avant que les choses autour de lui ne dérapent encore un peu plus. L'étudiant n'avait pas envie de se rappeler les cris indignés qu'il avait lancé, les larmes de Lynn, la voix tremblante de cette dernière, son propre emportement, son amertume, sa colère d'être de nouveau trahi. Il avait en horreur la trahison, Lavande mieux que personne aurait pu le prouver, en dehors de Lynn...

Même s'il ne voulait pas renchérir sur ce point, une moitié de son coeur, du moins le quart, était d'accord avec ce que venait de dire son ex-copine avec laquelle il essayait désespérément, et réciproquement, de renouer leur amitié initiale. La tâche n'était pas aisée, mais sans doute emplie de mérite et sans doute aussi le meilleur qu'il serait possible pour eux-deux. Oui, il avait eu des raisons de lui en vouloir, à... l'époque. Des raisons de hurler, de se sentir blessé, trahi, abandonné sans raison immédiatement apparente. Des propos malheureux échangés... mais il voulait essayer d'oublier la rancune, l'amertume et la douleur, oublier la souffrance qui avait suivi cet épisode inévitable mais malheureux. Il avait reprit conscience que, de toute manière, cela n'aurait pas pu durer, au vu de leur différent rang sanguin, et de là social. Il ne retirerait pas tous les propos qu'il avait hurlé ce jour-là, ou si peu, mais il pouvait essayer d'omettre les coups verbaux que tous deux s'étaient infligés. Il avait compris, avec la perte du vieux, qu'il était plus que temps pour lui de délaisser plus rapidement encore la part enfantine encore présente dans le coeur du jeune homme, de tourner la page et de s'acheminer un peu plus promptement vers l'homme adulte qu'il serait sans doute bientôt appelé à devenir, tôt ou tard...

Néanmoins, cela faisait, en quelque sorte, un peu de bien d'entendre ces mots de la bouche de l'ancienne rouge et or. Qu'elle en assume concrètement une part de la responsabilité et le tire de ses questionnements sans fin et sans réponses, issus pourtant de la prise de conscience qu'il n'avait en soit commit aucune faute, aucun tord réel envers elle. Seulement, elle n'était pas prête. Sûrement, ils n'auraient pas été prêts ensemble. Probablement, ils n'auraient jamais de toute manière tenu sur la durée, en raison des facteurs extérieurs. Cela n'aurait jamais bien fini, de toute manière, alors il s'était difficilement fixé sur l'idée que valait mieux que cela tombe maintenant, tôt, plutôt que trop tard et que la souffrance n'en soit que plus grande... Cependant, il se garderait bien de préciser à Elena, si jamais les deux jeunes femmes venaient à se rencontrer un jour, que Lynn était son ex-copine dont la séparation n'avait en rien aidé à sa déprime et son amertume. L'américaine avait, à son goût, une trop fâcheuse tendance à être aussi sur-protectrice que possessive envers celui qu'elle considérait comme son ami d'enfance. Et qui dit sur-protectrice dit facilement ombragée de manière totalement démesurée vis-à-vis de ceux causant du mal au 'malheureux' élu comme protégé d'elle. Es dire, hélas lui. Il se félicitait encore de sa prudence en ayant résister aux demandes empressées et autoritaires, furieuses de l'Américaine d'un nom, d'un visage, d'une identité. Il ne lui avait jamais dit. Il ne comptait pas lui en parler, d'ailleurs, elle était juste tombée sur l'amulette et était nettement trop futée pour ne pas faire les liens toute seule comme une grande. Une vrai fouine. Le jeune homme songeait d'ailleurs qu'elle serait admirable dans sa future profession, si elle parvenait à tourner ce vilain défaut très agaçant et ennuyeux au possible en qualité professionnelle.


"Elle EST un modèle de bon goût, sans aucun doute ! Je suis sûre qu'elle fait la majorité de ma publicité à elle seule !"

Le ton et le sourire charmeur étaient encore un peu maladroits, mal habiles, mal assurés, mais il s'y efforçait, il faisait des efforts en ce sens. Et surtout de détourner, de louvoyer comme à son ordinaire sur 'ce' sujet faisant encore trop mal si l'on s'y attardait à déraison. Et donc ainsi attirer de nouveau la conversation sur leur amie commune, Lavande Brown. Mêlant un sourire complice et amusé au commentaire sur la publicité faite par Lavande de la boutique de l'ancienne Lionne à un soupçon de d'air dubitatif joueur et plaisantin sur la question du Bon Goût. Cela allait presque parfois jusqu'à l'excès, à son goût. Il s'amusa donc à reprendre une petite taquinerie que d'ordinaire il ne manquait pas de faire à sa meilleure amie quand l'occasion et le contexte d'y prêtaient, d'une voix clairement amusée et badine :

- Je l'espère, sinon je vois pas l'intérêt d'attendre trois plombes devant sa porte que mademoiselle ait fini de se préparer. Quoique sur ce point, je suis très médisant. J'admets qu'elle fait 'quelques' efforts et est en passe de se faire concurrencer par un challenger de poids.

Il appuya ses propos taquins et malicieux d'un grand geste exaspéré de ses mains, et d'une expression blasée sur son visage, trahie par l'éclat pétillant et amusé de ses prunelles noires. Autant Tomas et Lavande pouvaient très aisément le moquer sur son impatience, son hyperactivité, hypersensibilité à ses heures et sa légère misogynie qu'il se permettait d'égaliser les choses en les taquinant gentiment sur d'autres points. Lavande, le temps qui lui semblait incroyablement long à s'apprêter pour sortir, son attrait pour la mode et certaines de ses lectures 'de filles' qu'il méprisait au possible. Tomas, son air de 'chevalier à la dame' dès qu'il était en compagnie de sa chère Irlandaise, son obsession du shooting photo principalement, ainsi que parfois certains trucs lors de leurs soirées arrosées entre 'gars' quand Lavande n'était pas là et que Tomas n'avait pas quelque chose de prévu avec sa douce. Ce qui était de plus en plus rare, parfois un peu trop à son goût, mais il n'en disait rien, ou si peu, préférant voir le bonheur de ses deux meilleurs amis avec un sourire amusé, et lui se recentrer sur ses recherches en potions pour pallier à sa toute relative solitude. Quand Elena ne venait pas empiéter sur son territoire à faire sa curieuse et vouloir qu'il lui montre TOUTES les choses à faire dans le coin dans le pays. Ces moments de solitude tranquille acceptée se faisaient, en conséquences, hélas de plus en plus rares aussi. N'arrangeant rien aux rumeurs d'ailleurs...

"Faudra pas s'étonner s'il y a un jour un meurtre à l'UMA. Quand ils verront la victimes, même pas besoin d'enquête. Ils sauront ce qu'il s'est passé, pourquoi, et qui est son assassin..."

Mais les propos de Lynn le ramenèrent loin de ses pensées ennuyées vis à vis d'une certaine blonde venue de l'autre bout de l'Atlantique, sur des questions de stage et il semblerait de calme pour l'instant qui ne saurait durer sans doute. Il approuva distraitement d'un signe de tête, comme ils visitaient les différentes vitrines et présentoirs de la boutique de l'ancienne rouge et or, et proposa d'une voix grave et posée, voulue tranquille et sans heurt :

- Ecoute, si ça peut t'aider, j'écouterais autour de moi, et si quelqu'un serait intéressé, je lui en toucherais un mot. J'ai peut-être mes humeurs mais je reste quand même social, sinon je n'aurais pas ma responsabilité au sein du BDE d'accueillir les nouveaux venus. Mais j'suis confiant que tu puisses trouver quelqu'un rapidement, surtout depuis les réformes de c't'année.

Puis ils en revinrent, à l'aide d'une transition habile de Lynn, à ses propres projets. Et s'il est vrai qu'il avait parlé beaucoup, c'est qu'il y en avait beaucoup à dire depuis... la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Il avait en effet fait des pas de géants en recherche lors de son exil volontaire à Chatham, coincé dans sa chambre en raison de sa jambe brûlée au il-ne-savait-plus-quel degré et aggravée par sa fuite mouvementée de Sainte Mangouste. Et quand un hyperactif comme lui se retrouvait immobilisé, non seulement il devenait d'humeur noire, déprimé au possible, mais aussi cela lui donnait une raison de plus d'urgence de trouver une occupation mentale, intellectuelle pour déverser une part infime de ce trop-plein d'énergie. Quand les révisions, les réparations d'ordinateurs et les devoirs n'avaient plus suffit, en raison de la fermeture de l'UMA et de son 'trop' avancement, il s'était jeté avidement sur la recherche. Certes, sa nervosité, sa déprime ne l'avaient en rien aidé, il avait frôlé plus d'une fois la catastrophe ou risqué de mettre le feu, mais il avait bien avancé. Ainsi, quand Tomas en mode 'furie' avait déboulé chez lui à l'improviste, qu'ils s'étaient bien engueulés comme lui le méritait, ce n'est que lors d'une de ses interventions houleuses et colériques qu'il avait balancé qu'il avait terminé le premier protocole de son projet de potions. Et seulement réalisé alors qu'il avait atteint son objectif. Et encore, deux jours après en voulant s'y remettre. Bien lui ça... Rolling Eyes Résultat, il n'avait fait que peaufiner les choses pour se distraire de son deuil filial une fois aux Etats-Unis, corrigé quelques détails, effectué quelques recherches supplémentaires...

"C'est fantastique, Alan ! J'étais sûre que tu y arriverais, tu es vraiment bon dans ce que tu fais... je suis sûre que ce sera un très bon point pour ton stage à Sainte Mangouste ! Tu te rends compte ? Tu dois être l'un des plus jeunes sorciers à avoir jamais inventé une potion ! C'est incroyable... je suis vraiment fière pour toi... tu mérites que ça fonctionne !"

Le ravissement de Lynn lui fut plus agréable qu'il ne l'aurait pensé, et ses félicitations lui firent chaud au coeur. Un élan si rare de fierté personnelle s'illumina doucement dans son coeur, en évoquant cette réussite dont il avait si peu parlé, à peine évoqué discrètement à ses deux meilleurs amis, très vaguement à Elena qui avait parfois zieuté sur ses travaux, et maintenant à Lynn. Gêné néanmoins dans sa modestie habituelle, il détourna quelques secondes le regard, une esquisse de léger fard d'un rose effacé sur ses joues, devant tant de louanges. Allons bon, c'était juste une potion quoi... n'importe qui aurait pu en faire de même... puis encore ce n'était pas sûr qu'il puisse la breveter... la parfaire... sans doute quelqu'un trouverait un défaut que pourtant son attention minutieuse aurait manqué d'une manière ou d'une autre... il s'autorisa un léger raclement de gorge pour se reprendre et humble protesta légèrement vis-à-vis de son mérite, une main effleurant légèrement son cou de gêne :

- Well... merci de tes encouragements, mais je ne suis pas sûr d'être si digne d'éloges que cela. Et je ne suis pas encore sûr que cela soit accepté et breveté. Je serais content, certes, si cela se trouvait breveté, et tout... le vieux serait fier aussi, mais... je ne veux pas partir trop confiant pour être déçu ensuite. Damn it.... c'est juste une potion de régénération de la mémoire, pas la pierre philosophale non plus. Mais merci quand même, ça fait plaisir. Surtout que, bon...

Lynn lui offrit un sourire doux, si sincère qu'il en était désarmant même pour quelqu'un de sceptique et méfiant comme lui une fois blessé, avant de reprendre la parole. Aussitôt il lui accorda son attention pleine et entière, écoutant tant ses explications que la requête qu'il suivit, un sourcil légèrement froncé alors qu'il réfléchissait. D'un coté, il était content que Lynn n'en ait plus le besoin, et semblait visiblement heureuse. De l'autre, il se demandait qui diable de ses connaissances pourrait en avoir besoin... il essaya de faire quelques déductions, avant d'en arriver à ces conclusions : soit, un ami, soit, quelqu'un de sa famille, soit son... enfin... nouveau petit ami. Il grimaça intérieurement à cette dernière conclusion, avant de la repousser sauvagement, ne voulant que son humeur ne s'en retrouve ombragée. Certes, c'était une réflexion totalement puérile et inutile, pour quelqu'un qui comme lui aspirait à réfléchir comme un adulte, mais il ne pouvait pas s'en empêcher, pas plus qu'il ne se sentait encore prêt à rencontrer un jour l'heureux élu. L'amertume ne serait sans doute pas dissipée en un jour, en dépit de ses bonnes volontés et de ses efforts pour ce faire et garder un esprit aussi ouvert que possible. Néanmoins, il avait fait une promesse, leur histoire était du passé, et puis... si cela pouvait aider Lynn à être heureuse d'une manière ou d'une autre... il en vint à la conclusion suivante : de toute manière, la sincérité de la requête était désarmante, il ne saurait refuser. L'étudiant, après quelques minutes réflexives, donna son approbation dans un mince sourire esquisse de ceux qu'il avait pu avoir par le passé et quelques paroles prudentes bien que curieuses ;

- Hum... je n'y vois pas d'inconvénients. Seulement... est-ce que je peux savoir, juste par curiosité, à qui fais-tu référence ? Est-ce que je m'avance un peu trop en disant que c'est... quelqu'un de tes proches ? Tu n'es pas obligée de répondre... même si c'est vrai que j'apprécierais réellement si tu le faisais. Que tu le fasses ou pas, cela ne changera en rien ma décision et je ne manquerais pas à la parole que je t'ai donnée... avant.

Il ne put qu'approuver dans un silence songeur les mots suivants de Lynn. Oui, tous deux avaient parcouru un satané bout de chemin depuis Février, en Bien... comme en Mal. Dans un clair-obscur délicat, dans un gris hésitant encore entre l'ombre et le clair. Il avait mûrit, changé, depuis le trépas de son vieux, et tout ce qui était advenu depuis Mai. Il avait prit conscience que le monde n'était pas si serein et sûr que cela, et qu'en l'absence du vieux, il devait être un minimum responsable vis-à-vis de sa frangine, plus encore dans le monde sorcier. La pensée même qu'il aurait pu, elle-aussi, la perdre à la Commémoration du Phénix... lui était tout bonnement insupportable. Aussi insupportable que pouvait être 'Horror' parfois, après sept ans de vie à distance l'un de l'autre, les frangins Desoya s'étaient serrés les coudes et rapprochés dans les épreuves auxquelles ils avaient, l'un et l'autre, fait face de leur côté. Oui, il avait changé, avait pour l'heure réussi à tenir sa promesse envers Lavande de se tenir aussi loin que possible des ennuis, de ne plus les chercher inconsciemment déjà qu'il les attirait assez souvent bien malgré lui. L'épisode de Sainte Mangouste lui avait rappelé qu'il y avait des règles, aussi détestables soient-elles, puissent-elles être, qu'il devait respecter... plus ou moins. L'accident de mob', la blessure de Honor, la mort du vieux, que la vie était fragile, courte, incertaine, et du coup devait être chérie, protégée autant que son caractère le lui permettrait. Il ne pouvait plus ne penser qu'au présent, s'enfermer dans le passé, il n'avait plus le choix maintenant : il devait vivre intensément ce présent toujours en fuite droit vers le futur fragile, incertain et oh-combien changeant. Serrer les dents dans les épreuves, serrer les coudes et accepter, plus ou moins mais enfin, l'aide offerte par ses proches les plus... proches.

"Je te sers quelque chose à boire ? Si tu as encore un peu de temps, je planche sur une nouvelle gamme d'accessoires et je ne serais pas contre un avis d'expert sur mes croquis !"

Il sursauta légèrement, sorti de ses pensées, avant d'offrir un sourire d'excuse et de considérer l'offre lui étant présenté. Il avait encore du temps devant lui, sans avoir besoin de consulter sa montre à gousset. Il aurait quelque chose, enfin, un conseil à demander à Lynn que seule cette dernière serait en pleine mesure de lui fournir comme idée de cadeau d'anniversaire trop proche à cette satanée Américaine lui servant d'amie d'enfance. Et puis il voulait, autant que possible consolider les avancées dans leur retour vers l'amitié effectuées en ce jour. Quoi de mieux que de revenir aux bases saines de leur relation, de ce qui les avait amenés à mieux se connaître et s'apprécier amicalement ? Quoi de mieux qu'une offre de boisson et de réflexions sur des croquis, sur du dessin ? Amusé, il songea à l'ironie de la situation renvoyant inconsciemment à leur rencontre initiale, bientôt une demi-année de cela, sur le Chemin de Traverse. Et ce fut naturellement qu'il répondit avec un sourire plus franc, plus assuré et plus chaleureux aux lèvres, renvoyant les mots précédents de Lynn allègrement :

- Why not ? J'ai rien contre une discussion autour d'un verre et de croquis. Puis... j'ai toujours du temps pour mes amis.
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  • Lynn Bower
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MessageSujet: Re: Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE   Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE EmptyVen 15 Fév - 21:02:23

Alan proposa d'en parler autour de lui pour trouver un stagiaire à Lynn et celle-ci acquiesça:

- C'est gentil merci, c'est une bonne idée ! Et je me fie totalement à ton jugement !


Ils en vinrent à évoquer les projets d'Alan et Lynn fut ravie d'apprendre qu'il était tout près de réussir. Mais bien sûr, la modestie habituelle de l'ancien poufsouffle revenait au galop et il préférait ne pas se faire trop d'espoir au cas où il serait déçu. Lynn comprenait ce mode de pensée mais elle avait totalement confiance dans les capacités de son ami. Probablement plus que lui-même d'ailleurs.

- Oui, je suis sûre que ton père serait très fier de toi, moi je le suis ! Un peu de confiance ne pourra pas te faire de mal, je crois en toi, et je ne suis pas la seule ! Même si ça ne devait pas se faire tout de suite, tu finirais par y arriver, j'en suis persuadée !

Il protesta, expliquant qu'il ne s'agissait après tout "que" d'une potion de régénération de la mémoire mais Lynn secoua la tête pour le détromper :

- Crois-moi, pour ceux qui ont perdu la mémoire ou certains souvenirs ta potion sera bien plus précieuse qu'une pierre philosophale..

Il lui proposa à nouveau de lui offrir le premier flacon et elle accepta volontiers. Si elle n'en avait plus besoin, elle connaissait quelqu'un qui pourrait en faire très bon usage. Alan semblait curieux et lui demanda à qui elle pensait:

- Ho, c'est pour mon frère. Je sais que je ne suis jamais rentrée dans les détails, mais Aïlin et moi avons un passé… particulièrement compliqué et si j'ai pu…"guérir" grâce à l'occlumencie, ce n'est pas son cas… il y a encore beaucoup d'ombres dans son esprit et je sais qu'il en souffre… j'aimerais lui donner une chance de se réapproprier notre enfance.

Elle en parlait avec un calme qui l'étonnait presque elle-même et dont elle aurait totalement été incapable quelques mois auparavant. Partager ses noirs secrets avec Matthew lui avait fait du bien. Elle avait réussi à accepter son histoire, à appréhender son passé en temps que tel pour se concentrer sur le présent et l'avenir. Même si la mort de Carpenter pesait toujours sur sa conscience elle n'y pensait plus quotidiennement et elle ne se torturait plus sur les raisons de ses actes. Elle s'était vengée, elle s'était sauvée, elle avait fait ce qu'il fallait pour survivre.

Elle préféra changer de sujet et lui proposa une boisson et un sujet beaucoup plus fédérateur : le dessin ! Cela lui avait terriblement manqué de ne pas avoir l'avis de l'étudiant à l'œil acéré. Elle avait beaucoup appris à son contact et elle pensait l'avoir aidé également à s'améliorer dans un ou deux domaines. Leur collaboration avait eu du bon et c'était avec un réel plaisir qu'elle voulait retrouver cette sensation.


Citation :
Why not ? J'ai rien contre une discussion autour d'un verre et de croquis. Puis... j'ai toujours du temps pour mes amis.

La remarque la fit rire et elle lui fit un petit clin d'œil avant de l'entraîner vers son atelier, situé au fond dans le coin gauche de la boutique. La disposition était telle que les gens pouvaient la voir travailler depuis l'exterieur. C'est ce qu'elle avait souhaité lors des travaux et elle ne regrettait pas un instant cette disposition. Les gens s'arrêtaient parfois juste pour la regarder travailler. Fascinés, ils avaient l'impression de partager quelque chose avec elle, lui posaient des questions et découvraient son travail sans aucune pression d'achat. S'ils n'achetaient pas tous, beaucoup revenaient et finissaient par obtenir leur article griffé LB.

Sur l'atelier, plusieurs croquis étaient dispersés, certains d'entres eux étaient griffonnés d'annotations, d'autres ne contenaient que les dessins, d'autres encore étaient plus avancés et il y figurait les matériaux envisagés pour leur confection.

- Qu'est-ce qui te fait envie ? Thé, café, bierraubeurre? Jette un coup d'œil je reviens.


Une fois qu'il eu passé commande, elle s'éclipsa dans l'arrière boutique et revint avec leurs deux boissons.

- Alors, qu'est-ce que tu en penses ? Je crois que je suis en train de trouver un réel équilibre entre les enchantements des runes et les capacités des matériaux utilisés, notamment les pierres. Je bouillonne tellement d'idées que j'ai l'impression que je n'aurai jamais assez de papier, ni de place et encore moins de temps pour tout faire ! Expliqua-t-elle amusée. La gamme de bijoux est déjà bien ancrée et j'adore les créer, mais j'aimerais vraiment commencer à désigner les accessoires.

Elle fouilla dans les papiers et en sortit un qui représentait une canne au pommeau ciselé et incrustés de pierres:

- Ha tiens, voilà, regarde… dit-elle en montrant le dessin qui représentait la sculpture du bois. J'ai vraiment du mal avec la perspective en trois dimensions des détails. Du coup, ça me pose problème lors de la réalisation. J'ai l'impression que j'oublie quelque chose. Je devrais peut-être déjà le dessiner sous plusieurs angles différents, tu ne crois pas ? Le problème c'est les runes… il faut qu'elles aient un enchevêtrement parfait sinon je suis bonne pour recommencer l'objet depuis le début.

C'était un travail titanesque et particulièrement méticuleux. Lynn savait qu'elle trouverait une solution avec le temps, mais échanger avec Alan était bien plus intéressant et pourrait par la même lui faire gagner un peu de temps.

Elle lui tendit une plume et lui lança un regard malicieux dans lequel brillait une lueur de défi. Et elle savait qu'Alan ne savait pas résister à un défi
:

- Tu me montres ?
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  • Alan Desoya
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MessageSujet: Re: Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE   Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE EmptySam 16 Fév - 8:40:52

"Oui, je suis sûre que ton père serait très fier de toi, moi je le suis ! Un peu de confiance ne pourra pas te faire de mal, je crois en toi, et je ne suis pas la seule ! Même si ça ne devait pas se faire tout de suite, tu finirais par y arriver, j'en suis persuadée !"

Il eut mine de protester encore quelques secondes, avant de sentir son coeur se serrer à l'évocation de son... enfin, celui qu'il appelait plus encore depuis les tristes funérailles de fin Mai - début Juin "le vieux" pour ne pas avoir à se rappeler trop précisément de lui et ses traits derniers, tirés de douleur intense, à Chatham ou même dans cette chambre si sinistre, si glacée, si morte, si vide et si blanche... vide de tout, et plus encore de vie. Il resta un temps silencieux, l'air soudainement grave et sombre, songeur sur ses propos, pesant la remarque. Fier de lui ? Fier de se rendre compte que l'aîné avait enfin cessé de ne vouloir faire comme projet de vie que de violer tous les règlements possibles et inventer les meilleures farces du monde ? Fier de se rendre compte qu'il allait essayer de faire quelque chose de sa vie, qu'en dépit de tout, il se prendrait en main désormais. Sur la question de la confiance en soi, il nia avec entêtement d'un geste de la tête à l'horizontale. Il avait été trop confiant par le passé, en prouvaient certaines des cicatrices masquées par magie lacérant certaines parties de son corps, plus encore que les autres le tatouage de magie noire apposé de force par un mage noir japonais qui semblerait-il avait heureusement disparu de la circulation depuis deux ans. Il répliqua d'une voix inhabituellement basse et posée, aussi douce que lui permettait son timbre grave, essayant de revenir sur le ton plaisantin malgré tout :

- J'espère que ce sera le cas. Je ne lui ai pas donné une très belle image de sérieux avec cette histoire de manif', mon accident de mob', et le reste les dernières semaines. Au moins Jackie, son épouse et Len' le seront je pense, quand ils seront au courant. Idem pour Lav' et Tomas, je ne leur ai pas encore fait part de mes intentions de tentative pour le mois prochain. J'voulais garder la surprise et attendre le verdict final.

Il soupira légèrement en se représentant en pensée sa meilleure amie depuis trois ans, un sourire amusé et malicieux glissant comme l'onde sur la surface aquatique pure et tranquille sur ses lèvres, avant de reprendre sur un ton mêlant par moment sérieux et plaisanterie, assurance et modestie obstinée naturelle :

- Tu connais Lavande aussi bien que moi. Pas envie qu'elle s'excite de joie sur un truc pas assuré, j'préfère endurer sa 'prochaine fureur de n'avoir rien dit' plutôt que sa déception si ça marche pas. Et j'aurais aussi celle de Len' à endurer, pauvre de moi. Tomas va me récupérer en petits morceaux, j'le sens déjà venir. J'dois être un peu fou sur les bords, j'sais. Bref... nope, je préfère ne pas trop confiant, ça m'a jamais apporté rien de bon, avant. Crois-moi. Mais merci du soutien, ça fait plaisir à entendre.

Néanmoins, il s'obstina à vouloir abaisser son mérite dans cette création potionique encore en projet presque abouti pour l'heure, mais Lynn le surprit en se montrant encore plus entêtée que lui à rester sur son idée première, à savoir qu'il ne devrait pas tant manquer de confiance en lui et aussi ressentir un peu de fierté pour sa potentielle création médicinale inédite en matière de potions. En effet, l'ancienne sang et or secoua la tête à l'horizontale et se fit un devoir de lui démontrer le contraire en usant de ces propos suivants :

"Crois-moi, pour ceux qui ont perdu la mémoire ou certains souvenirs ta potion sera bien plus précieuse qu'une pierre philosophale..."

De nouveau son regard se fit plus sérieux, silencieusement connaisseur de ce qu'évoquait comme cas possibles de futurs heureux Lynn. Sur des sujets qu'il n'avait pas évoqué avec elle tout au long de leur relation, amicale comme d'un amour strictement courtois et platonique, naissant, comme tous deux ne se faisaient pas assez confiance, Lynn la première et lui agissant par prudence de même en 'ressentant' à l'aide des facultés de son animae certaines émotions diluées et diffuses émaner de la jeune femme. Encore un autre secret qu'elle ignorait, et qu'il garderait pour lui jusqu'à ce qu'elle se prouve de nouveau complètement digne de confiance, ou qu'une situation d'urgence ne requière qu'il s'en serve pour aider quelqu'un ou sauver une vie innocente. Ce qui n'était pas encore prêt d'arriver. Lavande pouvait le prouver, le jour où leur amitié avait été fortement menacée l'année dernière suite à une très violente dispute.

En effet, l'étudiante l'avait suivit dans l'une de ses enquêtes, en Janvier 2000 si ses souvenirs étaient bons, contre ses demandes précédentes, et tous deux s'étaient reprochés vivement leur imprudence mutuelle, lui qu'elle s'entête à vouloir fourrer son nez dans des choses dans lesquelles elle ne devrait pas pour ne pas risquer sa vie et lui causer un chagrin sans fin si elle venait à en souffrir d'une manière ou d'une autre, qu'elle devait lui faire confiance , qu'il savait ce qu'il faisait. Lavande de son côté lui avait hurlé comme reproches un supposé manque de prudence, son côté tête brûlée et 'justicier solitaire irresponsable', le fait qu'il mette Tomas et Lavande à l'écart de cela en refusant de leur en parler ou de les laisser l'aider même pour leur propre sécurité, qu'il fasse passer leur vie en priorité devant la sienne, qu'il ne comprenne pas, refuse de comprendre qu'ils ne se pardonneraient jamais non plus qu'il périsse en raison d'une 'bêtise de trop' en se brûlant une patte sur une affaire trop risquée et trop brûlante encore. Le seul point actuellement sur lequel Alan avait pleinement raison était le sentiment de trahison qui l'animait et enrichissait sa colère d'alors. Jamais il n'avait été aussi furieux envers Lavande, mort d'inquiétude pour elle, et réciproquement. Une belle gueulante réciproque en somme, et si les deux étudiants s'étaient réconciliés et même rapprochés par la suite, il s'en était réellement fallut d'un cheveu pour ne pas gâcher cette éclatante amitié unissant le trio... il secoua sa tête pour se reconcentrer. Ne pas penser au passé. La voix de nouveau chaleureuse et plus légère, bien que songeuse, il répliqua posément, concédant le point malgré lui :

- Je... suppose que tu as raison. We'll see. Plus qu'à attendre et voir ce que cela donnera je présume... si ça peut aider, j'en s'rais content. C'est jamais facile de perdre des souvenirs, même une bride d'entre eux. J'connais, façon de dire. Si mes créations peuvent servir à faire du bon et soulager des gens, tant mieux. We'll see... wait 'nd see comme on dit sur nos îles britanniques.

Il approuva simplement de la tête une fois sa réponse obtenue sincèrement, réflexif mais n'insistant pas. Lynn aurait ses secrets, il aurait les siens, cet accord tacite lui convenait tout aussi bien. Tant pour ne pas gâcher leur relation renouvelée sur des bases saines que... bon... il avait déjà Lavande et Tomas sur le dos sur cette face plus secrète de lui-même, plus sombre. Pas besoin d'une autre personne sur le dos pour lui rappeler ses responsabilités vis-à-vis d'eux. Lavande avait exigé qu'il lui dise tout ce qu'il pouvait lui dire sur ces activités, et soumis la promesse qu'il ne se cherche plus davantage d'ennuis que ceux qu'il attirait parfois. Tomas avait manqué de s'étouffer dans sa bière allemande du peu qu'il avait eu le courage de lui dire, lors de leur brève escapade sur les terres allemandes en Mai 2000 lors de sa dépression personnelle. Enfin, il lui avait tout dit ou presque, en dehors de la partie Animagus qu'il n'avait alors pas eu le temps d'évoquer. L'allemand avait été bien pâle, d'inquiétude comme sans doute de colère proche de celle de Lavande envers lui. Il avait été contraint de lui dire, comme il avait vu certaines cicatrices qu'il n'avait pas eu le temps de masquer, et cela n'avait vraiment, vraiment pas été une partie de plaisir, croyez-le sur parole. Tomas et Alan ne se hurlaient pas souvent dessus, même très très rarement, mais quand c'était advenu, c'était pire encore qu'avec Lavande... enfin presque. N'exagérons rien. Mais cela restait impressionnant... à sa manière. Et non content avant d'avoir Lavande le surveillant avec plus d'attention qu'avant, il avait Tomas maintenant joignant la tendance. Great Rolling Eyes . Même s'ils étaient plus rassurés maintenant qu'il semblait tenir sa parole envers eux, sans relâcher la vigilance pour autant...

C'est alors que Lynn eut la bonne idée pour eux deux de changer le sujet vers un thème plus plaisant pour eux, la passion commune du dessin. Même si pour l'une c'était lié à sa profession et lui c'était resté du pur hobby plaisir qu'autre chose. Il avait accepté sa proposition avec amusement, et la jeune femme l'avait entraîné vers son atelier après avoir émit en réponse un léger rire et un clin-d'oeil facétieux à son égard. Il put admirer la disposition de l'atelier, visible de l'extérieur sans doute par volonté de Lynn, songeant lui-même combien de fois il s'était arrêté devant cette vitre de glace, à l'observer, hésitant, avant de baisser ses épaules, hocher négativement de la tête et poursuivre son chemin en essayant de ne pas regarder en arrière d'un pas plus vif, des foulées plus amples et plus rapides pour s'en éloigner. Jusqu'à ce jour...

"Qu'est-ce qui te fait envie ? Thé, café, bierraubeurre? Jette un coup d'œil je reviens."

Surpris dans ses pensées, il sursauta légèrement et tourna un regard sombre bienveillant et amical vers l'ancienne lionne de Poudlard, une ombre de sourire glissant sur ses lèvres alors qu'il répondit d'une voix grave et chaleureuse :

- Puisque c'est si gentiment proposé, je veux bien prendre un thé s'il te plait. Ne changeons pas trop nos habitudes. Ok d'acc, je t'attends et je zieute sur ce que tu as dessiné. Ça fait un moment que j'ai pas critiqué du dessin, j'espère pas être trop rouillé.

Pendant que Lynn s'éclipsait dans l'arrière boutique chercher leurs boissons, il prit la liberté si gentiment offerte d'observer avec un oeil minutieux et attentif les feuillets de dessins et autres croquis. Avec un oeil appréciateur et vif, il observa les dessins, notant la finesse du trait en dépit de quelques petites hésitations sur certaines proportions et quelques cas délicats dans la représentation géométrique dimensionnelle et spatiale de l'objet. Il lu rapidement les annotations, essayant de comprendre bien que certains points lui restent un peu obscurs, approuvant distraitement tout en restant bien concentré. Il observait le dessin le plus avancé quand la jeune responsable de la boutique éponyme revint avec leurs boissons, redressant sa tête quelques secondes avant l'arrivée de la jeune femme, ayant entendu de ses sens affinés son arrivée avec un peu d'avance. Il ne put retenir un sourire amusé devant l'enthousiasme de cette dernière dans ses créations, son métier et aussi l'idée de partager de nouveau des moments et des habitudes qu'ils avaient fait avant que leur relation ne prenne un autre cours ou dans les meilleurs moments de leur relation plus poussée n'ayant hélas pas tenue pour des raisons leur échappant en partie :

"Alors, qu'est-ce que tu en penses ? Je crois que je suis en train de trouver un réel équilibre entre les enchantements des runes et les capacités des matériaux utilisés, notamment les pierres. Je bouillonne tellement d'idées que j'ai l'impression que je n'aurai jamais assez de papier, ni de place et encore moins de temps pour tout faire ! La gamme de bijoux est déjà bien ancrée et j'adore les créer, mais j'aimerais vraiment commencer à désigner les accessoires."

Il retourna quelques secondes son regard de nuit vers les dessins et autres schémas, avant que son expression ne prenne tant l'air connaisseur qu'un zeste d'amusement devant l'entrain de la jeune femme comme il retournait ses sombres prunelles vers l'argent de celles de la jeune femme, nettement plus à l'aise sur ce terrain leur étant à peu près connu également et commun surtout :

- C'est du bon boulot. Je vois que tu as vachement amélioré ton trait. Je t'avouerais que je ne suis pas du tout un spécialiste des runes, mais c'est intéressant de ce que j'ai pu lire et ce que tu m'avais expliqué avant. Ça se voit que tu regorges d'idées. En tout cas, si tu en as autant, essaye de les organiser et de les prioriser, comme cela tu ne t'embrouilles pas, et tu as le temps d'améliorer ta production. Et parfois même de trouver plus d'idées encore pour tes autres projets de création ! 'Fin, c'est ce je ferais, après chacun sa méthode de travail...

Il regarda, curieux, Lynn chercher dans ses affaires avant d'en tirer un nouveau croquis qu'elle soumit à son regard : il s'agissait vraisemblablement d'un projet de création - ou une création en cours - représentant une canne en bois au manche incrusté de pierres sans doute enchantées, là à l'étape de la sculpture du bois. A l'invitation de Lynn, il se pencha dessus, y focalisant son attention alors qu'elle lui expliquait en commentant :

"Ah tiens, voilà, regarde… J'ai vraiment du mal avec la perspective en trois dimensions des détails. Du coup, ça me pose problème lors de la réalisation. J'ai l'impression que j'oublie quelque chose. Je devrais peut-être déjà le dessiner sous plusieurs angles différents, tu ne crois pas ? Le problème c'est les runes… il faut qu'elles aient un enchevêtrement parfait sinon je suis bonne pour recommencer l'objet depuis le début."

A l'oeil nu et inattentif, personne ne se rendrait compte du petit défaut. Et si Alan ne s'y connaissait que fort peu en runes - juste le strict minimum pour le besoin des cours ou des études en magie fondamentale de troisième année d'étudiant en magico-soins selon les nouvelles réformes - il avait néanmoins le même amour du travail minutieux sur des thèmes le plaisant, comme le dessin, les potions en premier lieu, ou encore ce qui touchait avant à l'informatique et la réparation de programmes, de codage ou d'ordinateurs. Un même travail délicat, demandant perfection et compétences dans tous les cas à leur propre manière. Fronçant les sourcils de concentration, il approuva d'un léger signe de tête, pensif :

- C'est une bonne idée. Tu pourrais commencer par là. Ça risque de te prendre un peu plus de temps mais en retour tu aurais moins de probabilités d'erreur. Tu y gagnerais donc au change, en t'épargnant la possibilité de devoir tout recommencer de zéro. Cela t'aiderait à mieux le visualiser, te représenter mentalement ton objet, ce que tu vises, en plus du dessin en trois dimension dans l'espace de géométrie spatiale que tu ferais à terme. Surtout avec ce que tu me dis sur les runes, et du peu que j'en connaisse...

Il allait se replonger sur le croquis, essayant d'imaginer mentalement ce que cela pourrait donner sur une feuille de parchemin spécifique pour les travaux artistiques, quand un mouvement de Lynn n'échappa pas à son attention. Surpris, il se détourna de la feuille où reposait innocemment le croquis, observant la plume que tenait la jeune femme et tendait dans sa direction, ainsi que le tas de parchemin encore vierge non loin. Un instant son regard se fit perplexe, étonné, avant de s'agrandir sous la réalisation potentiel et de se concentrer sur Lynn. Jusqu'à ce que ses traits se détendent devant le regard malicieux de la sang et or et la lueur de défi y brillant. Le même genre de regard que quand lui-même lançait un défi - idiot ou sérieux d'ailleurs - à ses meilleurs amis ou à ses proches, voire ses potes. Oh oh. Voilà qui était prometteur si c'était ce à quoi il pensait, et son intuition ne le desservait que très rarement :


"Tu me montres ?"

Le regard de nuit s'éclaircit très légèrement, se munissant de très légères teintes d'un bleu très sombre à la lumière, avant que l'un des premiers larges sourires francs et amusés de l'étudiant ne fleurisse sur ses lèvres, illuminant son visage et son expression. Malicieux lui aussi devant cette complicité sur le retour au grand galop, il saisit avec cette rare délicatesse réservée aux enchantements complexes, aux potions et aux plumes/crayons à dessins la plume qui lui était tendue, affreusement tentatrice. Et une chose pour laquelle était connu Alan : ne jamais refuser les défis lui étant lancé, même ceux parfois... étranges du BDE pour l'intégration ou ceux avec Patrick par le passé ou Tomas actuellement. Une rare expression d'assurance cabotine se fraya un chemin sur son expression comme il répliqua d'un ton léger et confiant, amusé et plaisantin :

- Damn yes. Laisse le 'pro' te montrer deux-trois petits trucs utiles. On va voir si j'arrive à faire mieux.

Inspectant la plume avec attention pour traquer le moindre défaut d'usure, il testa son épaisseur de trait dans un coin de la feuille. Pas son modèle habituel, mais il pourrait faire avec. Normalement. Même s'il était gaucher par nature, normalement ce genre de modèles était ambidextre s'il ne se trompait pas dans la marque de qualité de la plume à dessin. Des yeux il chercha un crayon de plomb spécifique au dessin, au trait fin et précis. Il posa la plume et s'empara du premier à sa portée, observant le dessin initial du projet pour mieux se le représentes quelques secondes, muet car concentré, approuvant d'un dernier signe de tête quand il le reposa. Une canne donc... la base avec la longueur des côtés d'un rectangle, mais pour la largueur et l'autre bout la largeur et la forme d'un cône très allongé. Le manche avait une forme particulière, raffinée et délicate, qui lui demanderait sans doute le plus de complications. Songeur, il prit ensuite une règle proche et avec une grande précision traça de très légers traits pour s'aider dans les échelles des dimensions demandées, les axes d’abscisses et d'ordonnées. Repères de l'espace que l'on désirait. Il laissa cette partie vierge avant de s'essayer à reproduire au mieux sous différents angles de vue l'objet en projet.

Exigeant, il en gomma un certain nombre avant d'obtenir ce qu'il voulait. Une fois qu'il eut mentalement assez de 'clichés' pour effectuer quelques rapides estimations, après plusieurs bonnes et longues minutes - il ne regardait plus le temps passer si concentré sur une tâche requérant sa pleine attention - il revint sur ses traits presque invisibles d'un large graphique transparent occupant toute une autre feuille de parchemin. Lentement, prenant son temps, avec ses estimations mentales et certaines vérifications, il plaça les points sur l'espace encadré par les deux axes géométriques dans l'idée de faire au mieux. Cela ne serait sans doute pas parfait exactement, mais normalement il n'aurait pas trop perdu la main. C'était comme le vélo, une fois appris, on ne l'oubliait jamais. Une fois les points de la base représentés, il prit un peu plus de temps sur le manche quelque peu plus complexe. Autant pour la base il était sûr de ce qu'il avait fait que l'autre lui posait un peu plus problème. Il réfléchit quelques minutes supplémentaires, avant de se risquer à placer les derniers points tout aussi peu appuyés que les précédents sur la mine, de son mieux, avant de rejoindre ces derniers non en droites ou segments rectilignes, mais les adaptant au besoin aux courbes incurvées de l'objet, essayant de rester aussi fidèle que possible à l'idée de Lynn. Certains traits n'étaient, à quelques millimètres, pas tout à fait à leur place attendue, mais bon. Une fois le dernier trait du manche, un minimum satisfait par cet essai, il l'encra à l'aide la plume délicate et fine de Lynn, regardant l'encre ensorcelée sécher immédiatement. Puis, souriant avec un petit zeste de fierté et de défi, il reposa la plume dans l'encrier et la regarda avec une lueur vive, malicieuse et amusée en lui tendant le parchemin, lançant d'une voix légère, chaleureuse et faussement débonnaire :


- Un truc dans ce genre ? Ça fait un moment que j'ai pas pratiqué, mais je ne pense pas avoir trop perdu la main. Qu'en pense-tu, mademoiselle le jury ?
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  • Lynn Bower
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MessageSujet: Re: Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE   Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE EmptyMar 19 Fév - 17:40:49

Lynn avait oublié à quel point c'était agréable de partager son travail avec quelqu'un qui pouvait avoir un avis éclairé sur le sujet.
Elle souffla dans sa tasse pour en tempérer le breuvage tout en le regardant examiner les dessins et lui sourit lorsqu'il la complimenta. Il était vrai qu'elle s'était nettement améliorée Ses traits étaient plus assurés. Le contact d'Alan et de ses dessins pendant de nombreux mois y avait nettement contribué, mais même depuis la fin de leurs échanges, Lynn s'était encore perfectionnée.


- Merci, dit-elle en buvant une gorgée de thé. Je suis en train de réfléchir à une méthode de classement. Je ne suis juste pas encore tout à fait sûre de ce que je veux traiter en priorité, pour l'instant, je dessine tout ce qui me passe par la tête et je laisse à plus tard la tâche difficile de décider si je les concrétiserai ou non. Je pense peut-être en faire un book, pour donner des exemples aux clients sur ce qu'il est possible de faire, leur donner des idées s'ils n'en ont pas, tu vois ?

Elle déposa sa tasse pour rechercher parmi les croquis et lui montra la canne sur laquelle elle travaillait. Concentrée, elle écouta attentivement les commentaires d'Alan, toujours pleine de bonne volonté et d'enthousiasme quand il s'agissait d'améliorer son travail. Par Merlin, comme cela lui avait manqué !

Elle s'empara d'une plume et la tendit à son ex petit ami, *son ami* se corrigea-t-elle, malicieuse. Elle venait de lui lancer un défi et Alan ne savait pas dire non à un défi. D'autant plus qu'il était toujours beaucoup plus impliqué dans ce qu'il faisait quand il avait l'impression de devoir prouver quelque chose.
Ce n'était bien sûr pas le cas. Aujourd'hui, c'était son aide qu'elle demandait et cela représentait également, indirectement, une offre de paix. Comme si l'épisode malheureux de leur rupture n'avait pas entaché la belle amitié qui les unissait. Le premier vrai sourire d'Alan illumina son visage et ses yeux pétillèrent. Elle se mit à rire quand il répliqua avec amusement que le "pro" allait lui montrer quelques petites choses utiles.


- J'y compte bien ! Dit-elle, taquine.

Elle s'empara de sa tasse et se percha sur le tabouret près de l'étudiant, l'observant se mettre en action. Elle aimait toujours autant le voir dessiner. Il y avait quelque chose de très poétique dans la façon dont Alan travaillait, quelque chose d'indéchiffrable dans cette expression qu'il avait. Elle l'observa à son insu, essayant de retrouver le garçon brisé qui lui avait laissé entrevoir ses blessures avant de l'abandonner dans son appartement. Elle avait comprit qu'il lui cachait beaucoup de choses, tout comme l'avait fait envers lui. Peut-être avait-elle eu tort de croire qu'il serait incapable de comprendre son histoire. La peur avait parlé et tout s'était précipité. Le voir ainsi, déchiré, seul, vulnérable, ne l'avait fait que souffrir davantage. La culpabilité de le quitter ainsi avait été terrible et la vision de son corps mutilé l'avait empêché de dormir pendant des semaines. Elle ne voyait plus les cicatrices qu'il lui avait montré, mais elle savait qu'elles étaient là, camouflées et qu'elles étaient le symbole des non-dits entre eux. Alan avait lui aussi vécu des choses horribles et elle l'aurait su si seulement elle avait osé lui faire confiance. Mais il était trop tard pour s'inquiéter de ces choses-là, tout ce qu'elle souhaitait aujourd'hui c'était retrouver son amitié et des moments complices, entre passionés, comme celui-là.

Elle ne vit pas le temps passer, hypnotisée par le plume puis le crayon qui grattaient le papier. et donnaient vie à la vision sur laquelle elle peinait depuis plusieurs jours.

Quand il lui tendit le parchemin, cette lueur de fierté dans le regard, elle s'émerveilla du résultat.

Citation :
- Un truc dans ce genre ? Ça fait un moment que j'ai pas pratiqué, mais je ne pense pas avoir trop perdu la main. Qu'en pense-tu, mademoiselle le jury ?

- C'est exactement ça ! S'exclama-t-elle en reposant plus loin sa tasse désormais vide. Alan, tu es génial !

Elle se pencha sur le dessin, comme soudain particulièrement inspirée et attrapa un parchemin vierge où elle commença à gribouiller quelques informations qu'elle murmurait en même temps que les pièces du puzzle semblaient s'emboiter dans son esprit:

- Bois de santal pour la protection et la guérison... aventurine... mais jaune ou verte...? ou alors hématite.. et bien sûr rune d'apaisement, charme anti-douleur... sans oublier...


Elle releva la tête, se rendant soudain compte de ce qu'elle faisait et reposa la plume et le parchemin.

- Ho pardon, je suis désolée ! Quand je suis lancée j'ai du mal à m'arrêter...
S'excusa-t-elle piteusement.

Elle serra doucement le bras d'Alan et plongea son regard dans le sien, toujours débordante d'enthousiasme et de passion :

- Merci, sincèrement. Tu viens de mettre fin à plus d'une semaine de blocage ! Je ne sais pas combien de temps j'aurais mis à résoudre le problème sans toi.

Elle hésita un instant et ajouta, un sourire timide et incertain sur les lèvres :

- Ça fait du bien de te voir... et de discuter avec toi... tu... tout ça m'a manqué.

Et elle était sincère. Il lui avait été particulièrement pénible de respecter les volontés du jeune homme, encore plus quand elle avait appris pour son père et que Lavande lui avait confié qu'il n'allait pas bien.

- Tu seras toujours le bienvenu, j'espère que tu le sais.
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  • Alan Desoya
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MessageSujet: Re: Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE   Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE EmptyJeu 21 Fév - 7:40:39

"Merci. Je suis en train de réfléchir à une méthode de classement. Je ne suis juste pas encore tout à fait sûre de ce que je veux traiter en priorité, pour l'instant, je dessine tout ce qui me passe par la tête et je laisse à plus tard la tâche difficile de décider si je les concrétiserai ou non. Je pense peut-être en faire un book, pour donner des exemples aux clients sur ce qu'il est possible de faire, leur donner des idées s'ils n'en ont pas, tu vois ?"

Il approuva d'un simple signe de tête, en silence, son regard avant égaré entre les divers croquis présents dans son champs de vision, allant se reposer vers Lynn et il prit avec un mince mais sincère remerciement sa propre tasse avec délicatesse sur l'un des espaces libres du bureau de travail. Tout en observant avec attention les légères circonvolutions de la délicate boisson chaude au moindre de ses gestes, il répondit d'une voix grave et quelques mots fort simples, sérieux mais non-dénués de chaleur :

- Je vois très bien de quoi tu veux parler. Ça pourrait être une bonne idée. J'étais un peu comme toi au début de mes recherches, mais j'ai du apprendre l'organisation par la suite... leçon assez dure, je te le concèdes.

En silence, il prit une gorgée de la douce et reposante boisson, en appréciant le goût. Le thé était bon, juste infusé comme il le fallait. Il n'y avait pas forcément besoin d'user des grandes marques de thé pour obtenir un bon thé au final. Comme en potions, comme en beaucoup de choses, tout n'était question que d'ajustements et d'équilibre, ici entre la chaleur de l'eau et le temps d'infusion, le nombre de sachets mis dans la théière... tant de petits facteurs qui pouvaient, à leur manière, influencer en bon ou mal le parfum de cette boisson venu en grande part des terres lointaines orientales en des temps immémoriaux...

Les orbes sombres se reposèrent sur Lynn, comme l'étudiant veillait à ce que son visage ne montre rien des pensées qui hantaient par moment son visage, nombreuses et parfois contraires, observant la jeune femme avec attention. Tout dans son port, son attitude, sa physionomie, sa voix, son regard montraient une joie qui n'y était pas avant. Même quand... enfin, quand leur relation avait prit un autre tournant avant de virer dans la plus mauvaise direction. Ils n'étaient tous deux pas prêts, et sans doute, bien que cela fut difficile pour lui de l'admettre, sans doute cela n'aurait pas duré. A son grand regret... lui-même n'était pas prêt. C'était trop tôt... et maintenant c'était trop tard. Ils avaient tous deux pris des directions différentes, de part et d'autres sur les sentiers de la vie et courte existence humaine. Aussi dure avait été la réalisation que force lui était de constater que... au fond, cela ne le dérangeait pas autant qu'il l'aurait cru. Le plus important était que Lynn soit heureuse, que ce ne soit pas avec lui... et que ce soit avec quelqu'un d'autre. S'il avait accepté cette vérité comme elle l'était et avait enfin décidé de tourner une page difficile, emplie d'hésitations, de ratures et autres bavures d'une encre bien noire, il ne se sentait pas encore prêt à parler directement du sujet. Même s'il savait, enfin non, se doutait que Lynn n'était pas, plus seule. Elle ne serait pas sans doute aussi épanouie, aussi rayonnante. Et s'il est vrai qu'il ne pourrait jamais entièrement oublier ces deux mois particuliers, le décès de son père lui avait fait prendre les choses sous un tout autre angle, en plus des discussions avec Tomas ou Lavande. Et donné une importance leçon : relativiser l'importance de certaines choses, pour préserver les autres. Genre, l'Amitié.

Rares étaient les personnes ayant vu le garçon blessé, brisé, blasé sagement enfoui dans sa conscience, très loin. Caché sous des amas de personnalité joviale, insouciante, taquine, joueuse, solaire dans tous les sens du terme. Bien qu'il fusse colérique avec d'autres défauts laissant parfois transmettre ce qu'il s'était juré d'enfouir bien au fond de lui après ce terrible mois de Mai 2000. Il ne laisserait plus personne - en dehors d'un très restreint cercle de proches de confiance - voir, ou même entrapercevoir, deviner les cicatrices qu'il portait, qu'elles soient physiques, morales, voire même mentales. Il serait fort. Il l'avait promit à son vieux agonisant dans cette chambre froide et blanche. Oui, fort...


Dessiner était l'un des rares arts lui permettant de s'évader des difficultés de la réalité. Dessiner était tant expression de soi, exaltation de soi, que plongée, immersion dans autre chose, distraction de soi et finalement dépassement de soi-même. On pouvait tant représenter le monde, les choses, matérielles ou métaphysiques, et ainsi se distancier de soi-même et des difficultés nous environnant, nous plongeant dans un calme presque méditatif, parfait. Temporaire, voire éphémère, mais au moins nous soulageant quelque peu des poids quotidiens de la vie humaine. Le dessin était tant destructeur que créateur : en un sens il déformait la réalité objective, mieux défendue par la photographie, mais il offrait, agrémentait cette dernière d'un éclairage subjectif la rendant plus vivante encore. Et il était créateur, voire régénérateur de souvenirs, de moments du passé à jamais immortalisés sur les morceaux de papiers et de parchemins, jusqu'à ce que ces derniers s'effritent et finissent par se détruire, tomber en poussières. Le dessin et l'écriture en ce sens étaient proches, presque frère et soeur : ils remplissaient, à leur manière, le même objectif.

Ainsi s'évadait-il dans le dessin. Il oubliait la réalité, seulement concentré sur l'espace du bureau, la plume dansante et le crayon de plomb virevoltant avec grâce, suivant avec la même obligation les indications de son manipulateur qu'un pantin à son marionnettiste. Il avait même oublié Lynn, temporairement. Son esprit n'était occupé que de l'objet qu'il essayait de rapprocher de la réalité, si ce n'est physique, au moins visuelle, représentative bien que non concrète. Un si grand calme, si paisible, si doux, qu'il avait presque oublié à force de ne plus trop dessiner au profit de ses propres recherches en potions. Il avait bien reconnu l'offre telle qu'elle était, et n'avait su la refuser : une offre de paix, dresser un drapeau blanc réciproque pour au moins ne pas perdre leur précieuse amitié. C'est pourquoi il s'était résigné à venir à la boutique, après plus six mois de distance et de silence imposés par lui-même entre eux, alors que ses instincts les plus sombres et les plus imprécis lui hurlaient de se tenir bien à l'écart si représentatif de quelque chose qui l'avait fait souffrir autant. Le loup soumis en lui, son animae, n'était pas toujours très rassuré, toujours frileux et méfiant après la douleur endurée de la précédente expérience. Mais, pour une rare fois, il n'écouterait pas cette part secondaire et dominée de lui-même. Juste lui, son "lui" humain, son "lui" tant originel que grandi, mûri par le temps et les épreuves...


"C'est exactement ça ! Alan, tu es génial !"

Prise par l'enthousiasme une fois qu'il lui eut montré le résultat, elle lui prit le parchemin et amusé il resta silencieux, quoique protestant légèrement devant le terme adjectival de "génial". Il n'était pas génial, non, il était tellement muni de défauts, seulement perfectible. Il n'était pas génial, il n'était qu'un jeune homme en âge bientôt de devenir un homme, en devenir et donc en puissance, il n'était qu'un jeune moldu ayant étudié, enduré des souffrances, supporté des pertes. Il n'était pas génial. N'importe qui pourrait le faire. Malicieux, et reprenant sa tasse temporairement, il observa avec facétie la jeune femme passionnée qui recommençait à réfléchir à voix haute avec précipitation, ne voulant pas la déranger et observant avec curiosité ses gestes, essayant de suivre même ses réflexions en ayant un grand mal à faire certains liens. D'un ton joueur, il murmura plus pour lui même, sa tasse toujours dans une main, l'autre posée distraitement sur son menton :

- Une canne... quelque chose de guérison, protection... anti-douleur... j'imagine que ce serait pour quelqu'un d'un certain âge. Ou quelqu'un de blessé, ou quelqu'un de la noblesse, genre sang pur, c'est bien le genre de certains. Un homme, très certainement... enfin, quel intérêt à savoir cela...

"Ho pardon, je suis désolée ! Quand je suis lancée j'ai du mal à m'arrêter..."

Interrompu dans ses propres observations et réflexions, il lui offrit un mince sourire amusé faisant signe qu'il n'y avait aucun mal de commis, prenant une nouvelle gorgée avec lenteur et un calme qu'il n'avait pas ressenti depuis un petit moment. Finalement, il se remettait mieux que prévu dans la place de "simple ami" et l'acceptait mieux qu'il n'aurait pu s'attendre se connaissant lui-même. Il se contenta de commenter en reposant sa tasse sur la soucoupe appropriée à cet effet :

- No harm done, je suis un peu pareil en potions. Continue si tu en as le besoin, je m'en voudrais que tu perdes tes idées. Je peux attendre quelques minutes supplémentaires.

Il allait reprendre sa tasse de thé et la finir quand Lynn soudain revint vers lui et serra avec douceur l'un de ses bras, le plus proche d'elle. Le contact le surprit, et quelques secondes involontairement il se tendit et menaça de se dérober au contact. C'était le loup en lui qui parlait, lui hurlait de se tenir méfiant vis à vis de cette personne l'ayant blessé par le passé. Le même qui voulait qu'il s'enfuie pour ne pas trop baisser sa garde et ne pas se faire blesser de nouveau, rouvrir des blessures à peines refermées, des plaies à peine pansées. Mais au bout de quelques secondes il se décida à se détendre en prenant sur lui, se laissa faire une fois qu'il eut confirmé les intentions de Lynn. Au début, quelques secondes durant, son regard s'était fait plus perçant, plus étréci et plongé dans celui de la jeune femme, plus prudent et indomptable, avant de se détendre et de repasser dans un éclat plus chaleureux et légèrement plus confiant, devant l'enthousiasme sincère et pur de la jeune femme et les paroles qu'elle lui déclara:

"Merci, sincèrement. Tu viens de mettre fin à plus d'une semaine de blocage ! Je ne sais pas combien de temps j'aurais mis à résoudre le problème sans toi."

Well... que devait-il répondre face à cela ? Une demi-année plus tôt, il aurait dévié le compliment, sans le moindre problème, avec un sourire et un léger rire modeste et aussi enthousiaste qu'elle... et maintenant ? Il savait le compliment sincère, honnête, sans moindre mauvaise intention derrière... honnête. Et après la longue, pesante et incendiaire crise de confiance entre eux... cela ne faisait pas mal. Au contraire, cela faisait du bien. Mettait un peu de baume sur la plaie béante en train de se résorber lentement et sûrement. Modeste comme à son ordinaire, une fois avoir savamment réfléchi à ses mots, il haussa légèrement des épaules et dissimula de son mieux son embarras derrière un ton chaleureux et posé, son regard d'ébène se détournant légèrement néanmoins de gêne :


- Je... t'en prie. C'est naturel. C'est pas parfait, mais ça peut t'aider, tant mieux. Content d'avoir pu être utile d'une manière ou d'une autre. Pour une fois...

L'urgence de partir revint au galop, mais cette fois, il la repoussa avant qu'elle ne prenne existence et racine dans son esprit. Il la détruisit avant même que les graines ne germent, avant même qu'elles ne soient semées, à peine crées... qu'il les tua dans la coquille, qu'il noya le problème dans l'oeuf. Il avait eu assez de fuir, assez de ruminer seul et se morfondre sans fin sur quelque chose que de toute manière, n'était plus à sa portée. Et qu'il ne recherchait même plus. Parce qu'il n'avait plus lieu de quête, maintenant. C'était derrière lui. Et il comptait que cela reste bien derrière lui, que cela n'empoisonne pas leur processus de restauration de leur ancienne amitié, nettement plus saine et assurée entre eux. Il ne voulait pas la perdre comme il avait perdu Adler il y a deux ans, déjà, presque trois ans même. Il resta silencieux, prudent et observateur des moindres gestes de la demoiselle, encore un peu tendu malgré lui. Le malaise était encore là, mais petit à petit se dissipait dans le néant. Il n'y avait que ses plus proches amis qui usaient d'une telle manière pour communiquer leurs émotions, leurs sentiments quand les mots ne pouvaient exprimer...

"Ça fait du bien de te voir... et de discuter avec toi... tu... tout ça m'a manqué."

Un instant, l'étudiant aurait voulu mettre en doute ces paroles, et quelques secondes un reste de lueur de douleur, trahie, méfiante scintilla doucement dans les ombres de son regard. Il l'observa avec attention quelques secondes. Elle était sincère, aucun doute là dessus. Se détendant cette fois un peu plus, autorisant un sourire plus sincère et franc de s'élargir sur ses lèvres, et il admit sincèrement en s'autorisant un bref moment de poser sa main libre sur celle de la jeune femme, de manière purement amicale, serrant légèrement la main de Lynn quelques secondes avant de l'en ôter, le temps de souffler d'une voix chaude, grave et posée :

- Must say que ça m'a manqué aussi. Mais j'avais besoin d'un peu de recul. Je ne voulais pas te perdre aussi comme amie. Et je connais trop bien mon "merveilleux caractère" pour ne pas me distancier quand la part... impulsive prend le dessus sur mon calme et ma raison. Puis j'étais même pas sûr de revenir sur le sol de la vieille Angleterre, donc j'pensais que c'était la meilleure solution pour nous deux sur le moment. Puis je ne manque jamais à une parole donnée, tant vis-à-vis des autres que de moi-même.

Même si cela n'avait pas été les semaines les plus sereines, les plus reposantes et les plus heureuses qu'il avait vécu. Même s'il en avait eu une douleur sans nom, ressenti une amertume sans limite, s'était senti trahi au possible et totalement déboussolé. Même s'il avait été presque invivable avec son père, qui en retour avait été de la patience d'un saint sans même comprendre le problème de son fils, en dépit d'avoir le même caractère entier que le jeune étudiant en troisième année. Même s'il avait perdu goût à tout, fut un temps, tout ce qui était lié plus ou moins à ce qu'il partageait avec Lynn, genre le dessin. Et s'était refermé sur lui-même, sur ses recherches terminales alors difficiles en potions et la réparation informatique des ordinateurs et la programmation. Même s'il avait été si silencieux et renfermé qu'il avait ignoré les missives postales comme électroniques de ses deux meilleurs amis, presque poussé la patience de Lavande au point que cette dernière avait voulu lui envoyer une montagne de beuglantes voire envoyer quelqu'un s'assurer qu'il n'avait pas fait de conneries et était encore en vie. Même s'il avait 'obligé' Tomas à quitter temporairement et de manière précipitée la douce Irlande et la compagnie de son Irlandaise pour s'enquérir de son état, aller vers lui si lui refusait d'aller vers eux, à son domicile et lui secouer les puces en direct live. S'il avait poussé l'allemand à bout au point de lui hurler dessus, dans la langue de Shakespeare et celle de Nietzsche mêlées. Même si la compagnie des filles, sauf exceptions, lui avait été plus encore insupportable avant... la perte du père. C'était comme chuter tout d'un coup, après l'accident de moto qui aurait pu mal finir, et ne réussir à remonter qu'en acceptant l'aide proposée et prendre de la distance...

"Tu seras toujours le bienvenu, j'espère que tu le sais."

Il haussa un léger sourcil devant les propos, hésitant. Était-ce une bonne idée ? Mais il ne pouvait pas fuir continuellement s'il ne voulait pas briser entièrement des liens encore fragiles et demandant à être renforcés... progressivement. Même s'il se demandait parfois s'il ne valait mieux pas, après la tempête passée, qu'il se tienne à distance de la personne qui l'avait blessé et que lui-même, involontairement, avait blessé. Il ne voulait pas s'imposer, risquer de mettre à mal la paix si tranquille du quotidien de la jeune femme par sa présence. Comme Adler... son coeur se serra à cette pensée. Il ne voulait plus voir de personnes souffrir par sa faute, ses erreurs ou ses éclats de colère. Alors, était-ce vraiment le bon choix ? Le plus raisonnable ? En même temps, personne n'était éternel, et bientôt il serait sans doute sur la vie active. Il n'avait plus que deux ans devant lui, et encore, un an si on enlevait la dernière ressemblant plus à un long stage d'insertion professionnelle. Après, il serait probablement occupé ailleurs, n'aurait que peu de temps libres devant lui, et aurait perdu sa motivation actuelle à essayer de réparer les pots cassés du mieux possible. Son expression était totalement calme et posée, son sourire mince et tranquille, sa voix grave et assurée après un léger soupir, mais son regard trahissait quelques incertitudes refoulées :

- Well, si tu le dis et que t'es sûre de me vouloir comme ami après ce qu'il s'est passé, j'en serais honoré. Je n'ai pas envie de m'imposer, Lynn, je pourrais comprendre. Je chéris ton amitié, crois-moi. Sans quoi je ne serais pas venu là aujourd'hui pour te parler après des mois de silence.
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  • Lynn Bower
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MessageSujet: Re: Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE   Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE EmptyVen 22 Fév - 23:07:56

Lynn était contente de retrouver Alan. L'entendre dire qu'elle lui avait manqué aussi lui fit du bien et elle acquiesça doucement quand il lui expliqua avoir eu besoin de recul. Elle pouvait comprendre cela. Elle appréciait les efforts qu'il faisait pour tenir sa parole même si elle espérait que ce n'était pas la seule raison de sa présence. Une parole donnée était une chose, mais elle ne voulait pas qu'il se force à supporter sa présence sous prétexte qu'il lui avait promis. Elle n'avait qu'entraperçue le caractère parfois ombrageux de l'ex-Poufsouffle et elle lui était reconnaissante d'avoir voulu lui épargner cela. Le souvenir d leur dispute le jour de leur rupture était encore très vif dans l'esprit de la jeune femme et pour rien au monde elle ne voulait revivre ça. Le faire souffrir ainsi avait également été une vraie torture pour elle.
Elle aurait voulu lui répéter qu'elle était désolée, qu'elle n'avait jamais voulu ça et que si elle avait su que ça se terminerait ainsi, jamais elle n'aurait accepté d'être avec lui. Elle avait eu tort. Elle savait au fond d'elle qu'elle était responsable et qu'elle avait deviné inconsciemment dès le début qu'une histoire avec lui ne serait pas viable. Mais elle avait voulu tenter le coup et ils en avaient tous les deux payés les conséquences.

Citation :

- Well, si tu le dis et que t'es sûre de me vouloir comme ami après ce qu'il s'est passé, j'en serais honoré. Je n'ai pas envie de m'imposer, Lynn, je pourrais comprendre. Je chéris ton amitié, crois-moi. Sans quoi je ne serais pas venu là aujourd'hui pour te parler après des mois de silence.

Elle sourit et acquiesça :

- Merci. Je te suis tellement reconnaissante d'être venu aujourd'hui... tu ne t'imposes pas, non, tu seras toujours un ami cher à mon cœur. Je ne veux pas perdre ça.

Il était temps de laisser ces inquiétudes derrière eux. Si leurs retrouvailles étaient une bonne chose, Lynn avait conscience que leur amitié resterait fragile pendant longtemps.


- Bon alors, dis-moi, tu es seulement venu admirer la boutique ou tu avais aussi une idée dernière la tête ? Un cadeau à faire ? Pour Honor peut-être ? Ou quelqu'un d'autre... ? Demanda-t-elle malicieuse.

Son travail consistait aussi à deviner ou aiguiller les demandes de ses clients et c'était quelque chose qu'elle appréciait particulièrement. Elle semblait avoir un talent inné pour trouver le bon cadeau, le bon objet, le bon enchantement. Bien sûr, plus on lui donnait de détails sur le destinataire et plus il était facile.

Elle joua avec la plume et tapota un parchemin vierge sur le bureau:

- J'ai de tout, il suffit de demander. Ou alors, si tu es partant, on peut aussi tenter le 100% personnalisé...

Une œuvre d'art unique, créée par elle et la personne qui souhaitait offrir le bijoux ou l'artefact enchanté. C'est souvent ce qui donnait les plus belles pièces, mais pour ça, il faudrait convenir de plusieurs rendez-vous et Lynn n'était pas certaine qu'Alan était prêt pour cela.

Spoiler:
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  • Alan Desoya
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MessageSujet: Re: Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE   Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE EmptySam 23 Fév - 9:36:35

"Merci. Je te suis tellement reconnaissante d'être venu aujourd'hui... tu ne t'imposes pas, non, tu seras toujours un ami cher à mon cœur. Je ne veux pas perdre ça."


Plus les minutes passaient, puis l'étudiant se disait finalement qu'il n'avait pas eu une si mauvaise idée en décidant d'enfin venir et entrer dans la boutique confronter son ex... enfin, son amie désormais. De n'avoir pas fait ce qu'il avait fait tant de fois les semaines, les jours qui avaient précédé : passer devant, juste passer comme un cours d'eau, comme le temps, sans jamais prendre la peine ou le courage de s'arrêter. Confortablement assis, sur l'une des chaises disponibles proches de l'atelier de travail, le troisième année la contempla d'un regard noir indéchiffrable, mais certainement pas dénué de toute chaleur. Il avait reprit sa tasse de thé, non plus chaud depuis leur discussion mais tiède avec le temps qui passait, bien que le musc et les arômes du thé restaient encore bien présents et l'aidaient à garder un esprit calme et posé, ouvert. Ainsi le jeune homme ou adulte en devenir considérait les propos de la jeune femme, veillant à ne pas laisser la part nettement plus sombre, indomptée et imprévisible de son être s'exprimer à son détriment. Prudent mais amical, il concéda de quelques mots et un imperceptible hochement de tête en retour :

- Moi non plus, en dépit de tout, je n'ai pas envie de perdre ça. Je te remercie.

Le temps des longues tirades confiantes s'était envolé, du moins pour le moment. S'il avait nettement baissé sa garde et laissé un peu de confiance et de chance à Lynn, il restait encore naturellement prudent, et savait que seul le Temps serait à même, si on lui donnait les bonnes circonstances et un peu de chance, de résorber entièrement la plaie ouverte de son coeur. Silencieux, il prit la dernière gorgée de sa boisson, prenant son temps sans quitter entièrement Lynn du coin de l'oeil. Une fois que la dernière goutte du doux liquide chaud tiédi eut franchit la frontière de ses lèvres, il baissa la tasse tout en la gardant entre ses mains quelques secondes. Sans perdre de vue la sang et or, étrangement et inhabituellement méditatif, contemplatif des choix qu'il devrait faire ou du comportement qu'il devrait adopter vis-à-vis d'elle. Il avait été on-ne-peut-plus sincère dans ses mots, content de retrouver l'une de ses plus proches amies, Lavande et Ophélia étant les plus proches, et Elena totalement hors catégorie. Mais il restait encore un peu blessé, donc comme tout loup ayant supporté des blessures il y a peu, observateur et attentif. Prudent. En plus de ne savoir trop, pour une rare fois, comment se dépêtrer du moment pesant entre Lynn et lui, et briser le silence pas encore confortable entre eux. Heureusement, elle le tira de l'embarras en changeant le sujet d'une manière si abrupte, inattendu, qu'il resta coi.

"Bon alors, dis-moi, tu es seulement venu admirer la boutique ou tu avais aussi une idée dernière la tête ? Un cadeau à faire ? Pour Honor peut-être ? Ou quelqu'un d'autre... ? J'ai de tout, il suffit de demander. Ou alors, si tu es partant, on peut aussi tenter le 100% personnalisé..."

L'aspect malicieux de sa voix ne lui échappa pas, bien qu'il fut si surpris qu'il sursauta légèrement, manquant de peu de desserrer ses doigts et ainsi rompre la prise assurée qu'il avait sur sa tasse alors vide. Au début il allait répondre promptement à la négative et se préparer à organiser petit à petit son départ inévitable, commençait à ouvrir la bouche pour reprendre la parole, avant de se figer, la refermer, et son regard sombre de nuit s'élargir légèrement sous l'effet d'une révélation soudaine, enfin du souvenir de quelque chose. Et il allait oublier ! Bon sang de Merlin ? Qui penserait que le peut-être prochain inventeur de la potion de régénération de la mémoire pouvait être si distrait lui-même ? Damn it ! Prenant une posture de réflexion intense, pour se souvenir, il fit d'un signe de la main attendre Lynn, reposant de l'autre la tasse sur la sécurité de sa soucoupe et de l'atelier. La conversation lui avait fait oublier son autre but, maintenant que le premier avait été assez correctement effectué. Mieux que ce qu'il n'aurait pu s'attendre de sa part. C'est alors qu'il fit le lien en se rappelant quelques mots clés de Lynn - involontaires certes, mais totalement appropriés à la situation - et le grand étudiant se retrouva sur ses pieds en un fragment de secondes, étonné de sa propre étourderie comme il frappa légèrement du poing la paume de son autre main en s'exclamant :

- Damn it ! Y avait ça aussi ! Merci de me rappeler, Lynn, j'allais presque oublier avec tout ça ! Tu ne peux pas t'imaginer comment, combien, tu me sauves la vie là !

Horriblement gêné, il détourna le regard vers le plafond, l'air contemplatif et hésitant, se reportant vers Lynn ensuite. Était-ce une bonne idée ? En même temps, la date butoir approchait à grands pas, il n'avait strictement aucune autre idée originale en tête, pas Lavande à portée pour l'aider sur ce point, pas plus que sa soeur cadette, et pour une fois la personne concernée ne lui collait pas aux basques et lui laissait ainsi un peu de marge de manoeuvre s'il voulait garder son idée un secret jusqu'au jour et à l'heure désirée. En plus, il ferait d'une pierre deux coups : D'un, il serait sûr que cela lui plairait - il connaissait assez bien les goûts de la concernée - et de deux elle cesserait de lui rebattre les oreilles vis-à-vis de son admiration pour la boutique qu'elle n'avait hélas eu encore le temps d'admirer en détail. Et de trois - faisons une troisième pierre - cela lui laisserait du temps pour 'préparer' Elena avant d'envisager une inévitable rencontre avec Lynn. Considérant ses options - grimaçant légèrement en constatant combien elles étaient bien rares et minces - il retourna bientôt son attention sur son amie, lui offrant un mince sourire chaleureux, confiant et désolé de l'attente - du laisser en suspens plutôt - et explicita son propos :

- Il se pourrait effectivement que je j'aie besoin de tes talents. Pas pour ma soeur, disons...

Un peu gêné, il s'interrompit et chercha ses moments. Damn it, comment présenter cela sans que Lynn - aussi - se fasse des idées sur la nature 'strictement' amicale de sa relation avec Elena. Comme si on le lui mettait pas déjà assez la pression à la faculté depuis l'arrivée de l'américaine sur le sol anglais. Bon, elle ne l'aidait pas non plus à arranger les choses sur ce point, à tout le temps en toute heure chercher sa compagnie et son attention. Et exubérante, extravertie qu'elle était, aussi facétieuse que lui, elle adorait l'embarrasser au possible. En plus d'être, certes, devenue plutôt jolie et futée avec les années, certes. C'était juste l'ami d'enfance qui parlait, hein. Point de vue entièrement objectif, rationnel. Par exemple, le fait que Elena ne se prive nullement, par jeu totalement enfantin, de faire comme s'ils sortaient ensemble, ce qui n'était PAS le cas. Et ne le serait probablement jamais na comme il ne cessait de se tuer à le répéter autour de lui avec indignation. Bon, certes, il était très protecteur envers elle et voyait d'un mauvais oeil les étudiants coureurs de jupons tourner autour de l'américaine, mais il estimait que c'était purement à cause des instincts de protection de son animae et purement en sa qualité d'ami d'enfance. Qu'il avait été tout aussi dissuasif parfois en soirée quand des gars ennuyaient une Lavande alors seule. Il était protecteur avec ses proches amis, c'était un fait connu. Alors pourquoi l'ennuyer sur ce point ? Croisant les bras, il poussa un léger soupir, les yeux levés d'exaspération blasée vis-à-vis de son entourage, hausser les épaules d'impuissance, avant de se reprendre et retourner son regard vif et amical vers Lynn, essayant de présenter la chose de son mieux, d'une voix aussi calme et assurée que possible :

- En fait, il se trouve qu'une vieille amie de ma connaissance fête son anniv' dans pas longtemps, et que j'ai envie de me montrer original pour une fois tout en visant dans quelque chose que je sais lui fera plaisir. Elle est déjà une fervente admiratrice de ta boutique. Donc oui, je suis aussi venu pour passer commande pour un cadeau. J'ai strictement aucune idée précise cependant, donc si encore une fois je pouvais faire appel à ton conseil judicieux, je t'en serais extrêmement reconnaissant. Si t'as besoin de précisions, ou des questions pour t'aider, hésite pas, je connais très bien la personne à qui est destinée mon... idée.

Il en était encore à en discuter des précisions et détails avec Lynn, enthousiaste et passionnée il semblerait, cette fois de l'autre côté du comptoir - atelier comme client et ami en besoin de conseils, depuis un petit moment d'ailleurs, quand des bruits de pas assez claquants et pourtant légers parvinrent dans le champs d'audition de ses oreilles délicates. Très bientôt suivis d'une porte qui s'ouvrait, laissant tant rentrer l'air frais et vif de ce début d'Automne en fin de journée qu'une odeur horriblement familière pour l'ancien poufsouffle. Même pas besoin de se retourner pour regarder qui venait. Il se figea tout d'un coup, se redressant de toute sa hauteur, le regard sombre entre l'horrifié, la crainte d'un embarras en approche imminente quand une voix oh combien connue retentit dans son dos, ne masquant nullement sa surprise, dans un trop bon sens du dernier terme pour lui :

- Alan ?

Échangeant un bref regard ennuyé et désolé d'avance avec Lynn, il se prépara mentalement au choc comme les pas - chaussure à talons fins et hauts - se rapprochèrent vivement de leur position, presque dans un pas de course pourtant élégant et emplit de grâce assurée. Il murmura entre ses lèvres et dents serrées un marmonnement agacé de "Here we go again..." et n'eut même pas le temps de se retourner pour faire proprement face à la pile électrique ambulante humanisée version féminine que déjà quelque chose - quelqu'un se reprit-il vivement - sans demander son avis bien sûr, l'avait enfermé dans une vive étreinte "amicale" d'ours dans son dos, la voix toujours rieuse et agréable, revigorante comme une brise printanière :

- Quelle surprise ! Je te cherchais partout ! Je me demandais où tu étais passé, par l'Oncle Sam ! Et personne pour m'informer. Tes amis n'étaient pas là, et personne ne savait sinon. C'est fou ! Bientôt j'allais croire que tu t'étais encore, comme souvent, retrouvé dans des ennuis sans fin... Ah là là, tu es affreux ! Tu aurais pu au moins prévenir, non ?

Laissant un profond et sonore soupir lui échapper, lui faire lentement et abruptement soulever puis affaisser sa cage thoracique dans l'idée d'essayer de garder son calme et de ne pas perdre ses moyens devant son amie et son amie d'enfance, il grommela entre ses dents avant de lui faire remarquer puis demander d'une voix basse, grave, et peut-être très légèrement ennuyée :

- D'un, j'ai le droit d'avoir ma liberté de déplacement sans en aviser qui que ce soit. De deux, si tu avais bien regardé sur mon bureau - ce que je sais que tu n'as pas fais, te connaissant - tu aurais su que j'étais absent et que je reviendrais dans la soirée. De trois, si tu ne veux pas que je sois en rogne et explose dans les prochaines minutes qui viennent, je ne saurais trop te conseiller de me relâcher immédiatement, Len', et cesser ton petit jeu pour m'embarrasser, s'il te plait. Tu es en train de devenir encore plus terrible que Horror dans ce domaine, c'est dire ! En plus tu sais très bien que je n'aime pas ça.

Quelques secondes, il crut que la concernée se moquait de lui en resserrant son étreinte, mais elle finit par le délivrer rapidement, devinant à son ton que sa menace était sérieuse. Souriante jusqu'aux oreilles de malice pétillante et de chaleur enthousiaste naturelle, elle porta son regard émerveillé sur la boutique, avant de le poser sur la gérante. Avant de se rendre aussi compte que les deux jeunes gens n'étaient pas dans la pure posture de vendeur-client. Il y avait quelque chose entre eux. Une lueur suspicieuse glissa dans le regard brun clair de l'américaine, passant de l'étudiant à la créatrice d'artéfacts, bien que son expression resta ouverte et cordiale. Un sourcil blond délicat vint se hausser quelque peu dans une interrogation muette et méfiante, attendant des explications ou au moins des présentations de sa part. Sa voix resta néanmoins chaleureuse et enthousiaste comme elle demandait de l'air le plus innocent du monde, bien que gardant une réelle sympathie naturelle :

- Je ne m'attendais pas à te retrouver ici. Et il me semble que l'anniversaire d'Honor n'est pas pour bientôt. A moins que... te connaissant, tu n'es pas venu ici sans raisons. Qu'est ce que tu me caches , Mister Desoya, que je ne saurais pas encore ? Dis-moi tout ! Pourquoi es tu là alors que tu t'es toujours débrouillé pour ne pas m'y accompagner ? Ah ! Attends ! A moins que...

Un éclait vif et malicieux brilla dans son regard, sous la lueur exaspérée et gênée de l'anglais, comme elle semblait avoir malheureusement découvert une part de ses raisons de venir, ne put s'empêcher de rire légèrement entre ses lèvres, et de secouer la tête, murmurant combien il était un réel idiot. Vexé, Alan haussa un sourcil critique, et se tourna vers Lynn avec un regard mêlant tant l'embarras le plus profond qu'une teinte non négligeable d'affection et d'amusement vis-à-vis de la mystérieuse inconnue. Maintenant que le mal était fait... tout en grondant de manière sourde de mécontentement profond quand Elena lui prit le bras impunément mais sans trouver le courage de se dégager violemment de son emprise, il fit malgré lui les présentations en reprenant de son calme pour présenter d'une voix chaleureuse et un brin agacée les deux jeunes femmes :

- Désolé pour tout ça, j'ai pas encore réussi à lui faire comprendre. Et avant que tu ne me poses la question, NON, on ne sort pas ensemble. Lynn, je te présente Elena. Amie d'enfance que j'connais quasiment depuis que je sais marcher, son père, qui m'a accueilli cet été, était un vieil ami du 'vieux'. Comme son accent l'indique, elle vient des States, de Salem précisément, et s'est mis en tête de m'accompagner poursuivre les études à l'UMA. Len', je te présente Lynn, une très bonne amie que j'ai en commun avec Lavande, dirigeante de ce magasin. Voilà, rassurée Len' ? Damn, tu es vraiment irrécupérable...

Il savait que Lynn devinerait assez rapidement que Len' était "la vieille amie" dont il était question un peu plus tôt et il priait Merlin pour qu'elle reste discrète sur la surprise. Et qu'elle survive aussi à l'avalanche de questions curieuses de l'américaine, curieuse vis-à-vis de l'entourage amical de son amie d'enfance. Surtout quand ça concernait des personnes de la gent féminine, curieusement. Rompant un peu brusquement la prise de Len' sur son bras, il se déporta légèrement sur le côté,et se racla la gorge. Merci Len' de toujours trouver le moment opportun pour venir l'embarrasser... à d'autres il aurait hurlé et vociféré jusqu'à en perdre la voix, mais pas plus qu'avec Lavande ou Tomas il n'arrivait à se résoudre à lever trop la voix ou moins encore la main sur Len'. Elle arrivait, à son grand désespoir, le plus souvent à désamorcer sa colère grimpante. Elle le connaissait trop bien. Il songea que la situation ne pouvait pas devenir pire que cela, mais connaissant sa malchance habituelle, il se reprit à temps et pria pour que cela n'aille pas pire... et quand la porte s'ouvrit de nouveau, que ses yeux se portèrent sur le nouveau venu, il n'eut pas besoin de beaucoup de temps pour comprendre que ses pires prévisions étaient arrivées. Légèrement tendu de l'intérieur bien que prenant sur lui, prudent mais cordial, il lança d'une voix grave et cordiale bien maîtrisée et ne laissant rien voir de sa méfiance, avant de tourner son regard vers Lynn en restant parfaitement à la maîtrise de son expression, restant chaleureux et posé :

- Bonsoir. Quelqu'un de ta connaissance, Lynn ?

C'était plus un constat qu'une question, mais il le tourna comme tel. Il ne se sentait pas à sa place, plus à sa place maintenant. Ses instincts lui hurlaient de quitter la place aussi vite que possible. Il n'était pas prêt à cela, si c'était ce qu'il devinait, supposait justement. Et il se trompait rarement dans son observation des attitudes des gens, la réaction de Lynn à l'entrée de l'inconnu ou celle de l'inconnu envers Lynn. Elena, semblant avoir senti son subtil changement d'humeur dans son ton, interrompit quoi qu'elle était entrain de parler avec Lynn pour s'approcher de lui, visiblement confuse et se demandant pourquoi il avait changé autant en l'espace de quelques secondes. Qu'est-ce qui le rendait si nerveux et sur ses gardes bien que cordial en apparence et ouvert. Ce n'était pas son habitude d'être aussi succin, bref et prudent. Alan lui n'avait même pas de connaitre le nom de l'inconnu pour se douter de qui il était pour Lynn, en plus de ce qu'il avait plus ou moins vaguement entendu de Lavande quand il avait demandé des nouvelles de la sang et or, deviné à l'attitude si radieuse de Lynn. Le jeune étudiant n'était pas inamical, mais visiblement prudent dans son retour à la cordialité, aux aguets. Peu décidé à se présenter le premier, préférant laisser à Lynn ce soucis. Il fit mine de consulter sa montre à gousset, avant de prendre le poignet de Len' dans une poigne amicale mais ferme et d'annoncer à Lynn d'un ton voulu aussi posé, tranquille, insouciant et chaleureux que d'ordinaire :

- Bon, c'est pas tout, mais je ne pourrais pas m'attarder plus que quelques minutes. C'était vraiment sympa de discuter un brin, mais j'ai du taf qui m'attend, et Len' aussi je suppose. Il est tard, et tu as du avoir une longue journée au vu du succès de ta boutique. Je me trompe ?

(MP si besoin édition et commentaires)
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MessageSujet: Re: Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE   Faire le premier pas... du moins essayer (pv Lynn) TERMINE EmptyLun 25 Fév - 19:07:13

Lynn sourit, laissant Alan réfléchir. Il semblait légèrement embarassé et la jeune femme comprit quand il expliqua que ce n'était pas pour sa sœur. Elle lui lança un regard à la fois intrigué et amusé et l'écouta attentivement lorsqu'il évoqua une vieille amie.
- Ho et bien je suis flattée si ma boutique lui plaît, nous ne devrions pas avoir trop de mal à lui trouver le cadeau idéal alors ! On a beaucoup de choix, c'est toi qui voit, quel genre de présent aimerais-tu faire ? Quel est le message que tu veux faire passer ? Un bracelet, une amulette, des boucles d'oreilles ? Ou pas de bijoux, si tu trouves ça trop intime, je suis en train de prévoir une collection spécialement pour l'hiver, gants écharpes et chapeaux, ou d'autres articles sur mesure, comme un sac ou une ceinture... le choix est vaste, il va falloir que tu m'en dises un peu plus. Comment s'appelle-t-elle ?
Mais Alan n'eut jamais l'occasion de lui donner son nom car la clochette de la porte retentit et Lynn leva les yeux pour voir une jeune femme entrer et venir étouffer le garçon dans son étreinte.
Lynn retint un rire amusé -elle se souvenait que l'ex-poufsouffle n'était pas un inconditionnel de ce genre de démonstration- et observa avec bienveillance l'échange entre son ami et l'inconnue. Elle n'eut besoin que de quelques mots pour comprendre que la demoiselle était l'amie en question et son accent confirma à Lynn que c'était chez elle, en Amérique, qu'Alan s'était réfugié pendant l'été.
Alan jeta un regard un peu gêné à Lynn et lui présenta la jeune femme, confirmant ses soupçons. La jolie enchanteresse sourit à la nouvelle venue et lui tendit la main :

- Ho mais je n'ai rien dit ! Sourit Lynn d'un air qui voulait dire qu'elle n'en pensait pas moins. Enchantée Elena et bienvenue à Lady Bower ! Tu te plaît à Londres ? Ce n'est pas trop dépaysant ?
Souhaitant donner un petit coup de pouce à l'étudiant pour brouiller les pistes et éviter que la principale intéressée sache pourquoi il était là, elle expliqua:
- Ca ne fait pas longtemps que j'ai ouvert et Alan m'a fait la surprise de sa visite, je lui faisais faire le tour du propriétaire !
La clochette retentit à nouveau et Lynn ne se tourna vers le nouvel arrivant que lorsqu'Alan lui demanda si elle le connaissait.
- Je suis un peu en avance, s'excusa l'auror, je tombe mal ?
- Non, non pas du tout, entre. Je n'avais pas vu qu'il était si tard ! Alan, je te présente, Matthew...
Elle sembla hésiter à ajouter quoi que ce soit, mais l'intéressé vint à sa rescousse, sachant parfaitement qui était Alan pour la jeune femme.
-... un ami. Un ami un peu inquiet à l'idée de la savoir seule dans les rues par les temps qui courent, alors je la raccompagne chez elle après le travail.
Lynn lui sourit, reconnaissante et acheva les présentations:
- Matt, voici Alan et Elena. C'est la première fois qu'ils viennent à la boutique.
- Mais certainement pas la dernière, j'en suis sûr !
Cette fois, ce fut le tour de Lynn d'être embarrassée, elle voulu ajouter quelque chose, mais Alan se préparait déjà à partir. Elle comprit qu'il n'était pas dupe et qu'il avait deviné la nature de sa relation avec Matthew. Elle s'en voulu de ne pas lui en avoir parlé mais elle n'était pas certaine que cela aurait rendu la nouvelle plus facile à digérer. Cela avait beau faire 5 mois qu'ils s'étaient séparés, cela restait compliqué. Elle lui fut profondément reconnaissante de faire comme si de rien n'était.
- Je comprends et oui tu as raison, je suis épuisée quand je rentre ! Je vais bientôt fermer de toute façon, je n'ai pas vu le temps passer. Elena, n'hésite pas à repasser en semaine, je me ferai un plaisir de te montrer la dernière collection !
Elle se tourna vers Alan et contrairement à ce qu'elle aurait naturellement fait, elle ne l'embrassa pas, elle se contenta de lui sourire, espérant qu'il verrait à quel point elle était sincère dans l'amitié qu'elle lui offrait. Il fallait qu'il comprenne qu'elle n'avait jamais voulu lui faire de mal.
- Quant à toi, dit-elle en se tournant vers Alan, j'ai été vraiment contente de te voir, ne remets pas autant de temps avant de venir me voir ! De toute façon il faut qu'on finisse ce petit projet sur lequel je travaille et pour lequel j'ai besoin de ton aide !
Elle lui fit un petit clin d’œil qu'Elena ne put pas voir. Elle parlait bien évidemment du cadeau de cette dernière.
- Prenez soin de vous et soyez prudents en rentrant.
Matthew n'avait pas mentit, les disparitions et autres évènements alarmants se multipliaient ces derniers temps. Il était bien placé, au bureau des aurors, pour s'inquiéter du phénomène et avait donc insisté pour venir chercher Lynn tous les soirs après le travail. Cela ne la dérangeait pas, bien au contraire, car ils passaient davantage de temps ensemble et qu'elle ne se lassait pas .
Elle les regarda partir et leur fit un petit signe de la main avant de soupirer et de se laisser enlacer par son petit-ami:

- C'était la pire façon possible de lui annoncer...gémit-elle.Je suis une personne horrible.
- Ne dis pas ça. Tu n'y peux rien. Et c'est ma faute, si j'avais su, je t'aurais attendu dehors.
Elle releva la tête vers lui et lui sourit tristement:
- Non...Je suis contente que tu sois là. C'est le meilleur moment de ma journée..
- Pour moi aussi... répliqua-t-il en se penchant pour l'embrasser. Tu es prête, on y va ?
Elle acquiesça, alla chercher son sac, s'assura que tout était en ordre et sortit avant de fermer les locaux avec sa baguette. Puis elle s’accrocha au bras de son compagnon et ils firent quelques pas sur le Chemin de Traverse peu à peu vidé de ses commerçants.
- Tu crois que tu serais encore avec lui si les choses avaient été différentes ? Demanda Matthew d'un air qui se voulait indifférent mais qui ne l'était pas du tout.
Lynn resta pensive quelques instants, réfléchissant sérieusement à la question, puis elle secoua doucement la tête et se serra plus fort contre l'Auror:

- Non...je ne pense pas qu'on était fait l'un pour l'autre... c'est juste que je ne voulais pas le voir à l'époque... mais ça n'aurait pas marché...
- Tant mieux pour moi ! S'exclama-t-il, soulagé. Au fond, j'ai presque de la peine pour ce pauvre Alan, je n'ose pas imaginer ce que ça fait de te perdre...
Lynn se rembrunit et il grimaça:
- Désolée, c'est pas ce que je voulais dire... tu as fait ce qu'il fallait. Tu viens de me dire que de toute façon vous n'auriez pas fini ensemble ! Mieux valait terminer les choses rapidement plutôt que de les laisser traîner, tu ne crois pas ? Ca aurait rendu la rupture encore plus difficile...
- Probablement... soupira-t-elle.
S'en voulant de l'avoir attristée, il bifurqua dans une ruelle en l'entraînant à sa suite:

- Allez, je t'emmène dîner !
- Quoi ? Mais en quel honneur ?
- Pour rien, juste parce que tu m'as choisi moi et que je mériterais presque une médaille pour ça !
- Tu es bête ! Et je ne t'ai pas choisi ! Protesta-t-elle en retrouvant un petit sourire amusé, reprenant leur blague habituelle. C'est toi qui m'a harcelée jusqu'à ce que je cède !
- Tatata, raconte ce que tu veux, mais je connais la vérité !
Lynn le suivit en riant, essayant d'ignorer le petit pincement au cœur qu'elle éprouverait encore longtemps en pensant à ce qu'elle avait fait subir à Alan. Elle espérait sincèrement qu'il finirait par lui pardonner et si cela voulait dire trouver l'amour, c'était tout ce qu'elle souhaitait. Pourquoi pas avec cette Elena, d'ailleurs ? Elle avait l'air d'être un petit rayon de soleil, exactement ce dont avait besoin son vieil ami...
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