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 1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin]
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  • Ambrine Illunia
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MessageSujet: 1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin]   1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin] EmptyMer 20 Fév - 18:30:01

- Je vais visiter la nouvelle boutique, maman.

C’est ainsi qu’Ambrine échappa à la surveillance de ses parents. Seule sur le chemin de Traverse, fendant la dense foule, la gamine était déterminée. Elle avait attendue longtemps ces premières vacances, et bien plus encore cette promenade sur le chemin de Traverse. Dans sa poche, une bourse remplie de pièces sonnantes. C’était la première fois qu’elle volait de l’argent à son frère, à son père. Elle s’était pourtant promit de ne prendre qu’un gallion, qu’elle avait glissé dans sa poche. Puis ce fût au tour d’un autre, le lendemain. Et d’un autre encore. Quatre furent volés à son père, sept à son frère. Sa maman lui en avait donné deux, et elle en avait économisé cinq autres. Au total, elle se baladait avec dix-huit gallions sur elle. L’enfant rendrait ce qu’il lui resterait, s’il en reste, de pièces à son père et à son frère une fois son achat effectué. Mais pour l’instant, elle avait besoin de cet argent.

Elle commença par le magasin de Madame Guipure. Etape à ne pas négliger dans son plan. Un gallion et quinze mornilles, soit presque deux gallions, furent utilisées pour sa cape grise à capuche avec effet agrandissant. Mais c’était un achat indispensable, pour ce qu’elle devait faire. Elle ressortie de la boutique, sa cape empaquetée sous le bras, et se cacha dans la foule pour échapper au regard inquisiteur de sa mère. Puis elle avança à contre-courant, prenant comme repère la prestigieuse banque de Gringotts. Mais au lieu de continuer son chemin en marchant tout droit, comme à son habitude, elle tourna dans une ruelle sombre. Mais avant de trop s’y enfoncer, elle s’habilla de son nouvel achat, prenant soin de cacher au maximum son visage, mais surtout sa longue chevelure, sous sa capuche. Ainsi, gagnant quelques centimètres et les cheveux cachés, elle faisait penser à un homme maigre. C’était déjà mieux qu’à une petite fille. Elle plaça sa bourse dans la poche intérieure de sa veste et serra sa baguette dans sa main, cachée sous sa cape. Puis elle disparut dans l’ombre.

L’allée des Embrumes. Ambrine ne se l’imaginait pas ainsi. L’odeur exécrable la frappa en premier. Le sol collait à certains endroits, et des rats s’enfuyaient à son passage. Aux premiers passants qu’elle rencontra, son courage s’effondra. La pâleur de leurs joues, la froideur de leur regard, leurs vêtements décrépits et l’odeur de charogne se dégageant de leur corps mit à mal le cœur d’Ambrine et réveilla sa peur. Comment, si proche de la zone commerciale sorcière la plus visitée de Grande-Bretagne, pouvait-on laisser vivre des gens dans de pareils endroits ? Cachée sous sa cape, elle tenta de se rassurer du mieux qu’elle pouvait et accéléra le pas. Selon la carte qu’elle avait pu consulter, elle n’était plus très loin.

En effet, quelques mètres plus loin, elle se trouva enfin devant la devanture de Barjow et Beurk. Elle avait souvent entendu parler de ce sinistre magasin, recelant de nombreux objets maléfiques, et elle savait ce qu’elle venait chercher. Aussi, c’est avec détermination qu’elle entra dans la boutique.

Tout ici sentait le moisi, le renfermé, la poussière. Dès que la porte se referma derrière elle, la Poufsouffle se sentit compressée, comme prise au piège. Mais la curiosité l’emporta bien vite, et son regard se figea sur une étagère proche. Des bocaux sales renfermaient des choses qui semblaient vivantes, une série de crânes humains était disposée au dessus d’un coffre poussiéreux aux insignes étranges. Un peu plus loin, un énorme œil semblait fixer l’enfant. Elle aurait pu rester figer plusieurs longues minutes devant ce musée des horreurs si une voix ne l’avait pas sorti de son état de léthargie.


- Vous cherchez que’que chose ?

Derrière le comptoir, un homme –Ambrine aurait juré qu’il n’était pas là la seconde d’avant- au nez difforme la toisa du regard. S’approchant de lui, l’enfant prit sa respiration et lança :

-Oui. Il me faut un bijou de pouvoir. Combien les vendez-vous ?

Un sourire perfide illumina le visage de Barjow.

- Ca dépend Mam’zelle. Vous cherchez quoi ? Anneau, collier, bracelet, boucles d’oreilles ?

Ambrine avait fait plusieurs recherches sur les bijoux de pouvoir, censés rendre le porteur plus puissant. Mais elle n’avait jamais trouvé la différence entre les différentes sortes de bijoux. A défaut, elle choisi celui qu’elle risquait le moins de perdre et qu’elle pourrait dissimuler aisément.

- Il me faudrait un collier.

Barjow s’éclipsa quelques minutes dans la réserve, laissant seule la jeune fille dans la boutique. Elle espérait du plus profond de son être avoir assez d’argent pour se le payer. Le temps paraissait figé dans l’atmosphère oppressante du lieu. Mais enfin, le gérant revint avec la commande d’Ambrine.

- Et un collier pour la d’moiselle. Il vous faut autre chose ?

- Non, ce sera tout.

-Ce qui vous fera 12 gallions.

Ambrine doutait que ce collier vaille autant d’argent, mais elle ne rechigna pas et sorti la somme de sa bourse pour la déposer sur le comptoir. Une fois que le vendeur eut fini de recompter, elle se saisit de son collier et sorti.

L’air de dehors était plus frais que celui de la boutique, malgré l’odeur qui lui retournait l’estomac. Elle souffla un bon coup, décidée à retourner très vite sur le convivial chemin de Traverse. Mais, alors qu’elle avançait, une main vint se poser sur son épaule blessée pour la tirer sèchement en arrière. La douleur lui arracha un petit cri aigu. Avant qu’elle n’ai le temps de réagir, elle se retrouva dos à un mur. Un homme au regard fou la retenait par les épaules. Des mèches de cheveux s’étaient échappées de son capuchon lorsqu’elle avait sorti sa bourse, et elle n’avait pas pensé à vérifier que rien ne laissait penser qu’elle était une fille en sortant. Grossière erreur… L’homme, dont l’haleine putride frappait l’enfant en pleine figure, lui arracha sa capuche et l’attrapa par les cheveux. La peur nouait les entrailles de la Poufsouffle. Elle ne savait pas comment réagir. Elle n’arrivait pas à crier. Tous les appels à l’aide qu’elle aurait voulu lancer se perdaient dans sa gorge. Elle tentait tant bien que mal de se défendre, de lui griffer le visage ou de lui mettre des coups de pieds. Mais plus elle se débattait, plus l’homme tirait sur ses cheveux. Il passa sa main sous sa cape, fouillant son corps.


-Arrêtez ! –fût le seul mot que la gamine réussi à prononcer.

Mais ce fût une erreur. L’homme lâcha ses cheveux pour la prendre à la gorge. Des larmes de peur et de douleur coulèrent sur ses joues tandis qu’il continuait de la fouiller. Ambrine regrettait d’être venue ici. Elle regrettait d’avoir volé sa famille, de s’être éclipsée lors d’une balade en famille. Elle regrettait sa naïveté, d’avoir cru que ce ne serait pas dangereux. Elle regrettait d’avoir été si stupide. Et elle pleurait. L’air se fit très vite rare et ses gestes se calmèrent. L’homme venait de trouver sa bourse. Mais il ne la lâcha pas pour autant.


-C’est tout ce que tu as ? -dit-il d’une voix rauque. Non, moi je suis sûr que tu as plus à m’offrir

Un sourire pervers se dessina sur les lèvres de l’homme, révélant des dents jaunes et terrifiantes. C’en était fini de l’enfant, elle le savait, elle se sentait dans son corps engourdi, dans ses poumons vides, dans les battements de son cœur. Elle n’était qu’une poupée de chiffon au service d’un monstre. Rien qu’une poupée de chiffon. Et elle arrivait au terme de sa vie.


[J'me suis laissé emporter ! (Les cheveux tirés, c'est rien que pour toi I love you) J'espère que tu n'as pas peur des monsieurs fous niarkhéhé ]
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: 1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin]   1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin] EmptyMer 20 Fév - 20:25:32

« Vous savez, Monsieur Louis, je n'apprécie pas de devoir me déplacer pour des histoires d'argent. Si je le fais, ce n'est certainement pas pour m'entendre réclamer un délai supplémentaire. »

Aïlin braqua un regard sévère sur le sorcier qui lui faisait face. Celui-ci, passablement nerveux, triturait la manche usée de sa robe en jetant des regards qui ne parvenaient jamais jusqu'au visage du lord.
« Vous comprenez, Sir Bower, ma famille a beaucoup souffert de la guerre, et...
— La mienne aussi, Louis. J'ai accepté de vous préparer une pierre de dictame parce que vous n'êtes pas un sot et que vos recherches sur ses propriétés peuvent être enrichissantes. Néanmoins, vous n'aurez pas la pierre tant que je n'aurai pas mon argent.
— Je comprends, oui, je comprends... C'est de bonne guerre... Mais... Accordez-moi encore deux semaines, le temps de rassembler l'argent. Vos services sont coûteux, et je n'ai pas vos moyens...
— Vous avez les moyens, Louis. Seulement, vous êtes un radin, sourit Aïlin avec aigreur. Vous ne vivriez pas dans cette allée sordide si pour vous, dépenser le moindre gallion n'était pas équivalent à vous arracher un bras. »

Le fameux Louis trépigna, mal à l'aise. Il soupira, regarda encore autour de lui, soupira une nouvelle fois puis tenta vainement de parlementer, promettant monts et merveilles à un Bower qui commençait sérieusement à s'impatienter. Las, Aïlin se leva brusquement de la chaise sur laquelle il était assis et enfila sa cape.

« Vous me faites perdre mon temps. Trouvez vous un autre alchimiste, vous n'obtiendrez rien de plus de ma part. »

Furieux, Aïlin planta là le chercheur, bien que celui-ci le suppliait de se rassoir. Il aurait dû s'en douter. Louis avait la réputation d'être un rat comme le monde magique n'en avait plus connu depuis des siècles. Même l'intérêt qu'il portait au dictame, plante pourvue de nombreuses propriétés encore mal connues, ne lui permettait pas de dépenser les gallions qui auraient pu le conduire à de belles découvertes. Frustré, Bower claqua la porte derrière lui et traversa à grands pas l'Allée des Embrumes.
Obtenir une pierre végétale de qualité demandait du temps, et Aïlin avait horreur d'en perdre inutilement. D'autant que la pierre de dictame n'était pas celle que l'on réclamait le plus couramment. Ses pouvoirs étaient aussi mystérieux que ceux de la plante, et peu de sorciers trouvaient un usage concret à cette fabrication. Et, pour sa part, il n'avait pas de temps à accorder à une énième recherche. Son contrat avec Xenophius McGregor, qu'Aïlin imaginait voir aboutir dans quelques mois si aucun contretemps ne venait contrecarrer ses plans, l'occupait tellement qu'il n'avait presque plus la possibilité d'accepter de nouvelles commandes ou de faire avancer le projet parallèle qu'il avait avec Evangeline Herety. Autant dire que pour toutes ces raisons, l'alchimiste avait de quoi être excédé par les plaintes et les demandes de délai de Louis.

L'ambiance sordide de l'Allée des Embrumes n'arrangeait pas son humeur. Tout dans cet endroit était fait pour répugner et agacer Aïlin. Des sorciers et créatures difformes, détraqués, sales ou les trois à la fois, à la puanteur qu'exhalait les déchets qu'on avait jeté des fenêtres et qui pourrissaient sur le pavé, rien n'apaisait l'ambiance lourde qui se dégageait de la rue la plus malfamée de Londres sorcier. Il fallait vraiment être le dernier des grippe-sous pour emménager dans un pareil quartier, rumina Aïlin en frôlant l'épaule d'une vieille femme aveugle, qui psalmodiait des paroles incohérentes en restant figée au milieu du passage. Celle-ci suivit l'alchimiste de son regard couvert de cataracte, comme si elle avait pu le voir véritablement, mais ce ne fut pas cela qui déclencha le frisson qui lui parcourut l'échine. Du coin de l'oeil, le lord avait discerné une silhouette masculine qui semblait se débattre, dans l'ombre d'une petite ruelle, avec une jeune femme. Certains passants, d'ailleurs, le remarquèrent également, mais tous pressèrent le pas ou détournèrent le regard, comme si rien ne se produisait. Le jeune homme se figea et observa la scène. Lorsqu'il comprit ce qui était en train de se produire, son sang ne fit qu'un tour.

Un violent sortilège propulsa l'agresseur dans un monticule de déchets pourris et des mouches, indisposées par cette soudaine intrusion, s'envolèrent en zigzagant. En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, Aïlin était face à l'homme, qu'il agrippa à la gorge et colla contre le mur. Sa baguette s'enfonça dans sa tempe, entre deux mèches de cheveux hirsutes, et, l'espace d'une seconde, Aïlin s'imagina lancer l'un des pires sorts qu'il connaissait. Ce fut seulement l'idée que des témoins le voient lancer un doloris qui le retint de justesse.
Rien ne pouvait rendre Aïlin plus furieux que de voir un sorcier s'en prendre à une jeune fille sans défense sous l'indifférence générale. Il voyait, dans le visage apeuré du misérable voleur, le faciès immonde de Carpenter, et cela était suffisant pour éveiller en lui des pulsions meurtrières. Cela devait d'ailleurs se lire dans ses yeux, car le voleur lâcha immédiatement la bourse qu'il tenait encore en mains, sans opposer la moindre résistance.
Aïlin n'en avait cependant pas finit, avec lui. D'un geste vif, il empoigna le sorcier par les cheveux et le força à faire face à l'inconnue, avant de lui lancer un sort dans les jambes qui le fit tomber à genoux avec un cri de douleur.


« Demande lui pardon. »

Exigea Aïlin, en glissant, cette fois, son arme en direction de la nuque de l'agresseur. Les gens, autour d'eux, s'étaient amassés pour observer la scène avec un intérêt immoral.

« C'est bon, pardon ! J'ai compris la leçon ! » lâcha le sorcier en serrant les dents.

À peine Aïlin eut-il reculé d'un pas que le couard se releva pour fuir aussi vite que ses jambes pouvaient le porter. Cela n'empêcha pas Aïlin de faire exploser plusieurs maléfices à sa suite pour le forcer à se carapater plus vite. Dans un dernier cri, l'individu fendit la foule et disparu derrière les badauds. Ceux-ci reprirent leur route, certainement déçus de n'avoir pu assister à un meurtre en direct.

L'alchimiste s'efforça de se calmer avant de porter son attention sur la jeune femme qui avait eu le malheur d'attirer trop l'attention. Son cœur battait encore la chamade quand il s'approcha d'elle, et rata d'ailleurs un battement en découvrant le visage étonnement juvénile qui se cachait sous le capuchon de sa cape. En lieu et place d'une femme, c'était une adolescente, qui ne devait certainement pas dépasser les quatorze ou quinze ans, qu'Aïlin avait sous les yeux. Cela expliquait pourquoi le lâche qu'il avait mis en déroute l'avait prise pour proie. Néanmoins, il se demanda aussitôt ce que faisait une fille aussi jeune dans un endroit pareil et dans un tel accoutrement. L'idée de lui passer un savon comme il se devait lui traversa l'esprit, mais les larmes qui coulaient sur son visage eurent raison de sa sévérité.
Retenant un soupir, Aïlin ramassa la bourse échouée sur le sol et la tendit à la jeune fille, sans lâcher sa baguette de l'autre main, par mesure de précaution.


« Je crois que c'est à toi. » murmura-t-il en s'efforçant de paraître rassurant. « Tu n'as rien ? »
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  • Ambrine Illunia
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MessageSujet: Re: 1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin]   1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin] EmptyMer 20 Fév - 23:04:52

La douleur parcourait les veines de l’enfant. Elle sentait battre son cœur dans son cou et l’entendait résonner dans sa tête. Sa respiration était lente et douloureuse. Ses larmes coulaient inlassablement de ses yeux, et sa vision était troublée par ce rideau liquide. Elle ne voyait que la forme de son agresseur, et devinait le passage régulier de sorciers dans la rue principale de l’allée des Embrumes. Alors, c’est comme ça qu’elle devait finir ? Violée dans une sordide ruelle sombre d’un lieu qu’elle n’aurait jamais dû connaitre, sous les yeux de passants indifférents ? S’il continuait de l’étrangler ainsi, sans doute n’aurait-elle pas à affronter d’autres supplices que celui de la mort par strangulation.

Mais il n’en fût pas ainsi. L’homme fini par la lâcher. Tombant lourdement au sol, elle hoqueta et reprit difficilement sa respiration. Chaque bouffée d’air était une délicieuse torture qui lui brûlait la gorge et lui remplissait les poumons. Agenouillée sur le sol sale et collant, elle s’entoura de ses bras pour se rassurer et reprit petit à petit conscience du monde. Relevant la tête, elle chercha l’homme des yeux. Pourquoi l’avait-il lâché ?

Les sons revinrent petit à petit, et Ambrine trouva donc rapidement son sauveur. Plus loin dans la sombre ruelle, un homme tenait en respect l’agresseur de l’enfant. Elle n’avait aucune idée de son identité, mais il semblait particulièrement furieux. Et pâle comme la mort. C’était peut-être elle, qui venait la chercher. La mort serait donc un homme ? Etait-ce si facile de mourir ? Ce qui étonna le plus Ambrine, c’est que la mort soit si belle.

Mais la mort ne devait sans doute pas être aussi sévère avec les vivants. Le jeune homme apporta le pervers juste devant Ambrine et le fit tomber à genoux. Les yeux de cette dernière exprimaient une peur sans nom face à cet homme, et dans un mouvement de panique, elle resserra l’étreinte qu’elle exerçait autour de son propre corps.


« Demande lui pardon. »

« C'est bon, pardon ! J'ai compris la leçon ! »

Ambrine écarquilla les yeux devant l’homme qui s’enfuit en un rien de temps, suivit par des sorts lancés par son sauveur. Elle le suivi des yeux un moment, puis reporta son regard sur l’homme à la peau si pâle. Il faisait un contraste étonnant avec la sombre ruelle. Elle le regarda avec un air de chien battu, tremblante et pitoyable. Elle n’avait même pas eu le temps de sortir sa baguette, alors elle pouvait bien l’être.

« Je crois que c'est à toi. »

Récupérant sa bourse, elle le remercia dans un murmure et passa sa main sur sa figure pour essuyer ses larmes. Ses yeux bouffis ne cessèrent de fixer Aïlin que pendant ce court instant. Il venait de lui sauver la vie. Un parfait inconnu, dans l’allée des Embrumes, venait de lui sauver la vie ! Combien de chances avait-elle pour que cette situation se produise ? Peu, sans doute. Mais les faits étaient là : en six mois, Ambrine avait frôlée deux fois la mort et s’était fait sauver de justesse.

« Tu n'as rien ? »

Se relevant péniblement, Ambrine tenta de lui sourire. Elle tremblait encore comme une feuille et était tout aussi pâle qu’Aïlin. Sauf ce cela n’était pas naturel chez elle. Elle dépoussiéra très rapidement sa cape déchirée et remit sa veste en place. Son épaule la lançait, et elle avait eu la peur de sa vie, mais elle était en vie.

- Non… ça va… Mon épaule et ma gorge me font mal, mais je vais bien.

A ses pieds reposait son collier, dont la chaine était brisée. Elle se baissa pour le ramasser et le cacha aux yeux de l’homme. Une fille de son âge ne devait pas avoir pareil objet en sa possession et elle préférait ne pas avoir plus de problèmes qu’elle n’en avait déjà. Après tout, elle ne connaissait rien de cet homme. Peut-être travaillait-il au ministère.

- Je… Merci. Merci infiniment.

Il n’y avait pas de mot assez fort pour lui prouver sa reconnaissance. Mais ses yeux embués de larmes exprimaient ce qu’elle ressentait mieux que toutes les paroles du monde.

-Je vous dois la vie, monsieur.
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: 1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin]   1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin] EmptySam 23 Fév - 13:55:01

À travers sa colère, une autre sentiment bien connu d'Aïlin naquit lorsqu'il observa l'adolescente, en larmes et tremblante, qui était encore accroupie sur le sol. La compassion. Mais cette compassion ne fit que raviver la fureur qu'il éprouvait contre ce détraqué qui avait tenté d'agresser la jeune fille. Il s'efforça de ne pas se laisser submerger, pour ne pas effrayer davantage l'inconnue. Il faisait certainement bien, compte tenu de la façon dont elle le regardait. Elle avait l'air tout bonnement ahuri, et était certainement en train de mesurer toute la chance qu'elle avait eue. Elle n'avait certainement pas idée, car si le lord n'était pas passé à ce moment là, elle aurait vécu le pire moment de son existence.
Aïlin éluda cette pensée répugnante et s'efforça de lui sourire tandis qu'elle se relevait maladroitement. La jeune fille se plaignit de son épaule ainsi que de sa gorge, et le regard du lord se baissa sur celle-ci. Elle portait de vilaines traces rouges, que les doigts de son agresseur avaient laissé sur sa peau. L'alchimiste alla pour s'approcher, mais il interrompit son geste lorsque la brunette se baissa précipitamment pour récupérer un bijou à ses pieds. Il avait eu à peine le temps d'apercevoir l'éclat brillant du métal avant qu'il ne disparaisse dans sa main. Un collier, que l'homme avait certainement tenté de lui dérober.

Aïlin rajusta sa cape par-dessus son costume, tandis que la jeune fille tournait des yeux encore pleins de larmes vers lui. Son remerciement exprimait toute la peur qu'elle avait eu, ainsi que la reconnaissance qu'elle portait à son sauveur. Non, il n'avait définitivement pas le cœur à lui faire une leçon de morale. D'ailleurs, ce qu'elle venait de vivre valait toutes les mises en garde du monde. Aïlin pariait que l'apprentie sorcière ne mettrait plus de si tôt les pieds dans un endroit aussi dangereux pour elle.

Bien. Qu'allait-il faire de cette enfant, à présent ? Il fallait, au moins, apaiser les brûlures de sa gorge, faute de pouvoir l'ausculter sérieusement. Ce n'était pas l'endroit pour ce genre d'exercice. Mais ensuite ? Avait-elle au moins des parents ? Avec le nombre d'orphelins qu'avait laissé la guerre, il n'était plus si rare d'en trouver quelques-uns, livrés à eux mêmes, dans l'Allée des Embrumes. Cela n'avait pas l'air d'être la situation de la jeune fille, cependant. Elle était trop propre, trop bien habillée, pour coller à ce profil. Si sa cape était déchirée, cela était certainement dû aux maltraitances qu'elle venait de subir. Le vêtement avait l'air neuf. Et, comme il ne pouvait la laisser toute seule ici, il se voyait déjà arpenter sans relâche les rues du Chemin de Traverse pour retrouver la famille de la jeune fille. Si tenté qu'ils étaient effectivement dans les environs.


« Tu as eu beaucoup de chance que je passe à ce moment. » finit par lâcher Aïlin, d'une voix neutre. « Personne ne serait venu à ton secours, ici. »

Cette fois-ci, Aïlin se décida à approcher la jeune fille. Il observa plus attentivement les traces qu'elle avait à la gorge. L'abject rat qui s'en était pris à elle n'y avait pas été de main morte. Doucement, Aïlin releva la main qui tenait sa baguette magique, tout en braquant ses yeux azurs dans ceux de la fillette.

« Je vais soigner ça, avant que les marques se transforment en hématome. Cela risquerait d'entraîner des questions gênantes, n'est-ce pas ? »

Avec un petit sourire, Aïlin pointa son arme près de la gorge d'Ambrine, puis informula un sortilège qui répandit une douce chaleur en même temps qu'une lumière blanche. Les marques s'estompèrent rapidement, ainsi, certainement, que la douleur.

« Je m'appelle Aïlin Bower, se présenta-t-il, plus pour la rassurer que pour faire connaissance. Et toi, quel est ton nom ? Je t'avoue que je suis curieux de savoir ce qu'une jeune fille de ton âge fait seule dans un endroit pareil. »

Le sous-entendu était assez clair : « Où sont tes parents ? ». Car c'était bien là où Aïlin voulait en venir, pour la ramener au plus vite en sécurité. Il ne comptait pas camper ici, et encore moins se retrouver avec une enfant dont il ne savait que faire sur les bras. Il se voyait encore moins ramener une enfant trouvée dans l'Allée des Embrumes à la police magique et passer l'après-midi à témoigner des circonstances de cette trouvaille inattendue.
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  • Ambrine Illunia
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MessageSujet: Re: 1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin]   1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin] EmptyDim 3 Mar - 21:41:18

La puanteur du lieu semblait moins putride qu’avant. Le bruit des passants sordides était moins présent. En bref, l’endroit semblait plus agréable. Ou plutôt, moins repoussant et infâme. La simple présence de cet homme suffisait à faire changer l’ambiance d’un lieu, d’un moment... Il semblait fort, gentil et surtout si rassurant. Pourtant, sa peau blanchâtre, ses cheveux noirs, et le fait qu’il se trouve ici, dans l’allée des Embrumes, ne présageraient rien de bon à l’enfant, s’il ne l’avait pas sauvé du pire.

Elle se savait sous une bonne étoile, sous la surveillance d’une bonne fée, apte à gagner au loto. Bref, chanceuse. Même si elle ne l’avait pas réalisé tout de suite. Maintenant qu’elle se retrouvait en face de l’inconnu, saine et sauve, avec sa bourse, son collier, ses vêtements et toutes ses dents, elle remerciait Merlin de tout cœur et avait exprimé sa reconnaissance envers son sauveur d’une manière très simple mais sincère et, elle l’espérait, puissante. Depuis, elle le regardait, détaillant son visage d’un œil avisé et brillant.

- Tu as eu beaucoup de chance que je passe à ce moment. Personne ne serait venu à ton secours, ici.

– Oui… Merci, merci beaucoup

Ambrine approuvait de la tête. Oui, de toute évidence, elle avait eu de la chance, et l’inconnu ne faisait que confirmer ce qu’elle savait. Pas besoin de fréquenter souvent l’endroit pour savoir que les rues n’étaient pas sûres et qu’aucun habitant ne perdrait son temps à venir en aide à qui que ce soit. Même avant de venir, l’enfant s’en doutait, mais ne s’était pas imaginé qu’elle se ferait agresser, bien cachée sous sa cape. L’illusion avait duré un temps. Pas assez, cependant. Et dire qu’une simple petite vérification avant de sortir de chez Barjow et Beurk aurait suffit…

Lorsque l’homme s’approcha d’elle, Ambrine ne recula pas d’un poil. Elle resta plantée là, confiante, et se contenta juste de lever légèrement les yeux pour continuer à fixer ceux, d’un bleu profond, de l’inconnu.


- Je vais soigner ça, avant que les marques se transforment en hématome. Cela risquerait d'entraîner des questions gênantes, n'est-ce pas ?

En effet, se retrouver couverte de bleues au niveau de la gorge aurait été difficilement dissimulable à ses parents. A moins de porter une écharpe en permanence, ce qui aurait été suspect. Approuvant à nouveau d’un signe de tête, Ambrine se laissa faire. Elle leva la tête pour lui laisser plus de place et ne retint pas un soupir de soulagement lorsque les marques et la douleur s’estompèrent. Suite à quoi, elle replongea son regard dans le sien avec un sourire de remerciement sur les lèvres. Mais la distance restreinte entre elle et lui la fit rougir spontanément et de manière incontrôlable. Si proche qu’elle aurait pu sentir l’odeur de son parfum. Baissant les yeux vers le sol, elle marmonna un « merci » maladroit et passa sa main droite sur son bras gauche.

- Je m'appelle Aïlin Bower…

Aïlin… C’était un prénom magnifique mais difficile à retenir. Quant au nom de famille, il lui disait vaguement quelque chose. Grande famille de Grande-Bretagne ou d’ailleurs ? Connu à Poudlard lors de sa première ou seconde année ? Peut-être, il semblait jeune. Il était tout à fait probable qu’il ai dix-huit ans, même s’il paraissait légèrement plus âgé.

- Et toi, quel est ton nom ? Je t'avoue que je suis curieux de savoir ce qu'une jeune fille de ton âge fait seule dans un endroit pareil.

- Ambrine Illunia… Je suis venue pour un achat … Personnel… - dit-elle d’un air très gênée avant d’enchainer rapidement – Mais je ne suis pas seule, mes parents sont sur le chemin de Traverse. Je comptais les rejoindre avant de tomber sur … cet homme.

Les yeux de l’enfant vagabondaient à droite et à gauche sans plus jamais croiser le regard d’Aïlin. Elle se sentait terriblement mal à l’aise et l’air devenait presque irrespirable. Elle avait chaud. Très chaud.

– Et puis… je ne suis pas si jeune… Même si je suis petite… –marmonna-t-elle, comme pour se défendre – Et vous êtes là aussi. Pourtant, vous ne ressemblez pas à ces … Personnes. Monsieur.

D’un signe de tête, elle désigna les passants. Après tout, c’était tout naturel qu’elle se demande ce qu’il faisait là alors qu’il ressemblait à un Lord et non pas à un de ces rats dégoûtants. D’ailleurs, l’enfant était persuadé que c’en était un. Lord Bower, ça sonnait plutôt bien. Une sorte de prince charmant des temps modernes.
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: 1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin]   1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin] EmptyLun 11 Mar - 20:19:40

Ambrine. C'était ainsi que la petite en train de rougir comme une pivoine s'appelait. Cette dénommée Ambrine avait été bien courageuse d'oser quitter la surveillance de ses parents pour s'aventurer dans un endroit pareil, ou bien sotte. Il aurait été difficile pour Aïlin de juger de la sottise de la jeune fille, cependant. Lui-même avait su se mettre dans bien des situations dramatiques, lorsqu'il était plus jeune, et cette manie ne l'avait jamais vraiment quitté. Au moins, les parents de l'apprentie sorcière ne se trouvaient pas trop loin. Il n'y avait qu'à espérer tomber sur eux rapidement. Il leur faudrait de la chance néanmoins, chose sur laquelle Aïlin, pessimiste de nature, ne comptait pas trop.

La rebuffade timide d'Ambrine coupa Aïlin dans ses pensées, qui se recula d'un pas en souriant. Sourire qui s'affaissa légèrement à la remarque pour plutôt avisée de son interlocutrice. Si ses affaires ne regardaient en rien la jeune fille, il ne s'en offusqua pas cependant. Il répondit d'une voix agréable, mais ferme.


« Je ne suis pas là par plaisir, et quoi qu'il en soit, tu es bien trop jeune pour te promener seule ici. Viens, je te ramène sur le Chemin de Traverse. »

Aïlin ne lui demandait absolument pas son avis. C'était une injonction ferme et définitive et ses yeux parlaient pour lui tandis qu'il tendait la main à sa protégée. De l'autre, il rangea sa baguette dans la poche intérieure de sa cape, avant de s'engager hors de la petite rue dans laquelle Ambrine avait été interceptée.
L'alchimiste marcha d'un pas vif à travers la foule, avant de s'adapter à contrecoeur aux enjambées d'Ambrine. Il était plutôt pressé de quitter cet endroit sordide, surtout avec une enfant sous sa protection.


« Je t'aiderai à retrouver tes parents. Espérons pouvoir compter sur la chance, car le Chemin de Traverse m'avait l'air bondé lorsque j'y suis passé... »

Aïlin eut bientôt confirmation de ce qu'il disait. Au bout de la rue principale, l'allée commerçante apparaissait, et, de là où ils se trouvaient, ils discernaient sans mal l'afflux continu des badauds qui allaient et venaient, s'arrêtant parfois devant la vitrine d'une boutique proche, entrant ou sortant d'une échoppe ou d'une taverne. Aïlin contint un soupir de lassitude. Et pourquoi pas déposer la fillette dans l'échoppe de Lynn, afin de s'en débarrasser plus vite ? Elle serait en sécurité, là-bas, et ses parents finiront bien par l'y retrouver.

« Vous vous étiez donné rendez-vous quelque part ? »

Demanda Aïlin en posant les yeux sur la jeune fille, tandis qu'ils dépassaient la dernière boutique de magie noire qui séparait l'Allée des Embrumes du Chemin de Traverse.
C'était vrai qu'à la réflexion, elle paraissait étonnamment grande par rapport à son visage. Mais, loin d'être naturel, cela paraissait incongru, comme si quelque chose clochait dans la morphologie d'Ambrine, dès lors qu'on y regardait de près. Les sourcils froncés, Aïlin la détailla avec plus d'insistance, puis comprit. C'était un charme, qu'elle avait certainement utilisé dans le but de ne pas trop attirer l'attention sur elle. Un sourire narquois ourla les lèvres du lord, tandis qu'il détournait le regard vers l'horizon.


« Ingénieux, ce charme d'agrandissement, quoi qu'un peu sommaire. Cela dit, un œil inattentif n'y voit que du feu. Entre nous, les potions sont plus efficaces qu'un simple charme d'illusion. »

Bravo, il allait lui donner de mauvaises idées, avec sa remarque. Aïlin n'avait pas à s'en vouloir pour autant, la petite Ambrine semblait très capable de trouver les mauvaises idées toute seule. D'ailleurs, une petite voix désagréable en lui, celle de son bon fond qui le poussait malgré lui à se soucier des autres, s'imposa à son esprit. L'allée des Embrunes était déjà, en soi, une très mauvaise idée. Mais quelque chose lui soufflait qu'il fallait avoir une encore plus mauvaise idée en tête pour s'aventurer là-bas. Aïlin hésita un instant, mais, maintenant que la question était là, il ne pouvait plus la retenir.

« Dis moi, au risque de paraître indiscret... Pourquoi t'es-tu rendue dans cette allée ? »

Demanda Aïlin, en jetant un regard aux alentours. Ils avaient maintenant atteint le Chemin de Traverse, mais le monde était tel qu'il désespérait pouvoir faire davantage que d'arpenter stupidement la rue avec l'enfant sur les bras. Ou de la laisser à sa sœur. Par chance, aucun travail en cours n'attendait son retour au manoir.
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MessageSujet: Re: 1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin]   1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin] EmptyJeu 28 Mar - 15:58:59

Lord Bower recula d’un pas. Ce simple mouvement rendait l’air à la fois plus respirable et plus lourd. Elle se sentait moins écrasée par la chaleur, même si ses joues ne perdaient pas leur délicieuse couleur de soleil couchant. Mais maintenant qu’il était si loin, elle regrettait sa dominante présence sur son faible corps et la chaleur rassurante qu’il dégageait. Avait-elle dit quelque chose de mal ? Peut-être était-elle trop curieuse, indiscrète, et lui, trop ancré dans le secret d’une sombre vie. Quoi qu’il en soit, Ambrine déplorait son manque de tact envers un homme d’une telle prestance.

« Je ne suis pas là par plaisir, et quoi qu'il en soit, tu es bien trop jeune pour te promener seule ici. Viens, je te ramène sur le Chemin de Traverse. »

L’enfant eut une mine boudeuse, comme une enfant qu’on disputait sans qu’elle n’ai la possibilité de se défendre. C’était encore plus dur à supporter quand cela venait d’un inconnu, surtout s’il venait de nous sauver la vie. Elle baissa la tête et tomba sur la main tendue d’Aïlin. Cette main, appartenant à la noble personne d’Aïlin, cette simple extrémité tendue, fit exploser en l’enfant tout un tas de sentiments étranges. La symbolique d’une main tendue était tout d’abord le recours, l’aide. Ambrine avait besoin de cette main tendue. Mais, pour une adolescente vivant dix mois dans l’année avec toute une armée d’ado aux hormones surexcitées se baladant constamment main dans la main amoureusement avec leur moitié éphémère, la symbolique de la main était tout à fait différente. Qui avait-il de plus harmonieux qu’une main caressant la peau frêle d’une autre ? Cet aspect lui faisait peur. Comme un sentiment de rejet. Ambrine n’avait pas du tout envie de toucher à cet homme. Mais avait-elle vraiment le choix ?

Lentement, la jeune fille posa sa main moite dans la douce paume de l’homme qui ne semblait pas saisir l’importance de ce geste. Elle se laissa entraîner à travers les sombres ruelles de l’allée, la peur l’obligeant à rester coller à Aïlin. A choisir, elle préférait ça plutôt que de se retrouver en contact avec les passants.

« Je t'aiderai à retrouver tes parents. Espérons pouvoir compter sur la chance, car le Chemin de Traverse m'avait l'air bondé lorsque j'y suis passé... »

En effet, en le quittant à peine trente minutes plus tôt, le chemin était noir de monde. Et ça n’avait pas changé en si peu de temps.

« Vous vous étiez donné rendez-vous quelque part ? »

-Non, j’ai juste dit à ma mère que je voulais aller voir la nouvelle boutique… Mais je ne suis pas sûre qu’elle m’ai entendu.

Depuis la commémoration, les parents d’Ambrine avait accordé bien plus de liberté et de droits à leur enfant blessée qu’auparavant. Cela se vérifiait à la maison mais aussi à l’extérieur, notamment sur le chemin de Traverse. Et c’était tout à fait naturel, puisque son père, travaillant ici, le considérait comme absolument sûr depuis la chute du Seigneur des Ténèbres.

« Ingénieux, ce charme d'agrandissement, quoi qu'un peu sommaire. Cela dit, un œil inattentif n'y voit que du feu. »

Les joues d’Ambrine prirent une teinte si rouge qu’on aurait pu croire à une maladie. Elle tenta de se défendre en marmonnant quelques mots incompréhensibles, se demandant si c’était si évident qu’elle ne puisse pas être grande à ce point. Etait-elle condamnée à être considérée comme petite toute sa vie ?

« Entre nous, les potions sont plus efficaces qu'un simple charme d'illusion. »

Toujours collée à lui, elle leva un regard interrogateur vers l’homme, et le questionna timidement :


Ah… Ah oui ? Et on peut les trouver où ces potions ? Elles sont efficaces longtemps ?

S’il s’y connaissait, ça valait le coup de le questionner. Gagner quelques centimètres sans avoir besoin de porter une cape était une idée qui plaisait beaucoup à la petite fille. De quoi compenser son plus grand complexe.

« Dis-moi, au risque de paraître indiscret... Pourquoi t'es-tu rendue dans cette allée ? »

Les traits de l’enfant devinrent graves. Elle savait très bien que sa raison n’était pas assez bonne pour justifier sa présence dans un endroit si sordide. Mais elle ne se rendit compte de cela que maintenant.

– Je n’étais pas là par plaisir. – tenta-t-elle, comme pour rendre moins sérieux cette conversation -, En fait, c’était … Pour de mauvaises raisons. Enfin, je suppose…

Arrivés sur le chemin de Traverse, la gamine regarda le monde alentour. En ces temps de vacances scolaires, ce n’était pas étonnant. Par contre, cela rendait la tâche qu’Aïlin avait promit d’effectuer difficile. Ambrine aurait pu la faciliter, si elle avait pensé à préciser que son père tenait le magasin d’accessoires de Quidditch. Mais l’émotion et les questions gênantes empêchaient clairement la gamine de réfléchir correctement.

Elle se décolla quelque peu d’Aïlin, se sentant bien plus rassurée, mais n’enleva pourtant pas sa main de la sienne, habituée à son contact, et tenta de répondre.


– Est-ce que vous vous êtes déjà senti… Faible ? Voire carrément nul ? Moi, pour remédier à ça, j’ai fait des recherches et j’ai entendu parler des bijoux de pouvoir. -confessa-t-elle à voix basse. C’est ainsi que je me suis retrouvé chez Barjow et Beurk. Mais je vous en prie, ne le dites à personne.

Elle s’était exprimée avec sincérité, certaine qu’elle pouvait faire confiance à ce Lord. Il dégageait quelque chose qu’elle n’arrivait pas à déterminer. Un petit truc qui la mettait mal à l’aise et l’attirait à la fois. Un sentiment agréable et effrayant. Elle lui était incroyablement reconnaissante, et c’était sans doute rien de plus que cela. Mais c’était un sentiment qu’elle n’avait jamais ressenti auparavant, même lorsque Nikolaï l’avait sauvé. Il se passait des choses bizarres à l’intérieur d’elle.

Son regard lâcha le visage d’Aïlin pour se repositionner sur la foule, dense et mouvante.


– Vous êtes sûr que vous voulez chercher mes parents ? Je ne veux pas vous embêter, je peux me débrouiller seule à partir de là… Je vous ai causé assez d’ennui pour le mois à venir…

Ambrine avait dit ça à contrecœur. Un « au revoir, bonne chance », et c’était fini ? Elle n’avait pas envie que cette histoire s’arrête comme ça. Il lui avait sauvé la vie tout de même !


– Mais si vous avez le temps… On peut peut-être aller manger une glace ? Je vous l’offre ! Pour vous remercier de ce que vous avez fait pour moi !

Et à ce moment précis, l’enfant se sentit stupide. Lui offrir une glace pour le remercier de lui avoir sauvé la vie… Quelle cruche finie !

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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: 1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin]   1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin] EmptyVen 29 Mar - 23:12:42

Quand Ambrine parla de la nouvelle boutique qui avait élu domicile sur le Chemin de Traverse, un sourire glissa sur le visage d'Aïlin. Ambrine parlait, sans l'ombre d'un doute, de la boutique de sa sœur. Y passer pour vérifier que les parents de la jeune fille n'y étaient pas serait l'occasion de saluer Lynn.
Automatiquement, Aïlin prit le chemin vers « Lady Bower », non sans cesser, cependant, de s'intéresser à la jeune fille à ses côtés. Après tout, il n'en était pas encore débarrassé, et la fillette avait assez subi de malheurs dans l'Allée des Embrumes pour que le jeune homme lui oppose l'un de ses silences froids et distants. Elle avait, d'ailleurs, l'air bien assez mal à l'aise comme ça. En témoignait le rouge carmin qui lui monta jusqu'au front lorsqu'Aïlin lui fit remarquer, amusé, qu'il n'était pas dupe du charme d'agrandissement.

Évidemment, à peine Aïlin avait-il suggéré l'usage de potions plutôt que de sortilèges que l'écolière se montra vivement intéressée. Ses grands yeux se levèrent vers lui, sans parvenir à cacher l'intérêt qu'elle portait à la réponse.
Le lord fronça les sourcils, faussement réprobateur. Il aurait été tenté de lui répondre que l'on trouvait ces potions dans des lieux bien plus horribles, encore, que l'Allée des Embrumes, juste pour la dissuader, mais quelque chose lui disait qu'Ambrine ne se contenterait pas d'une telle répartie, et, comme tout enfant, parviendrait à un moment donné à trouver ce qu'elle cherchait. Autant lui rendre un service, celui de lui éviter une catastrophe en s'intéressant à des élixirs trop puissants et trop dangereux pour une jeune sorcière inexpérimentée.


« Cela dépend lesquelles. Et de quels risques tu es prête à faire courir à ta santé physique et mentale pour une simple supercherie... »

Un sourire léger, qui contrastait franchement avec sa déclaration, éclaira son visage pâle, tandis que ses yeux brillaient, altiers, un brin moqueur. Il redevint sérieux en une seconde, cependant, et laissa entrevoir à travers son regard que cela n'était pas une plaisanterie. Les risques que les jeunes gens encouraient avec des potions trop puissantes étaient réels. Aïlin pariait qu'une visite à Sainte Mangouste attesterait de cela.

Alors qu'ils s'approchaient du Chemin de Traverse, l'alchimiste questionna enfin Ambrine sur sa présence dans le quartier malfamé où il l'avait trouvée et le visage angélique de la jeune sorcière s'affaissa légèrement. Elle tenta d'ironiser, mais Aïlin lui retourna un froncement de sourcil. Elle ne manquait pas de répartie, pensa-t-il. Cela dit, il lui manquait encore l'aplomb et l'intonation qui allaient avec.
La réponse n'était pas franchement satisfaisante. Il était clair que, quoi qui ait animé Ambrine, ce n'était absolument pas une bonne raison pour oser braver seule les dangers d'un tel endroit.


« Tu supposes bien. Quelle qu'en soit la raison, elle était forcément mauvaise. »

Répliqua Aïlin d'une voix douce, pour alléger le jugement qui se reflétait dans ses propos. Il ne tirerait certainement rien de plus de la jeune fille, pensa-t-il. Mais alors qu'elle se décollait légèrement de lui, rassurée par l'aspect plus chaleureux du Chemin de Traverse, elle lui fit finalement une confession, qui heurta étrangement le jeune lord. Son regard bifurqua sur elle et il ralentit le pas, avant de s'arrêter complètement. Avant qu'il n'ait le temps d'ouvrir la bouche, Ambrine reprit la parole, dans le but, semblait-il, de lui fausser compagnie. Pourtant, le visage de la poupée semblait contrarié, comme si elle avait prononcé ces mots à reculons. Ambrine semblait désirer l'inverse de ce qu'elle disait, ce qui laissa l'alchimiste perplexe. Au moins, si la jeune fille était encore une petite élève sans défense, elle pouvait se targuer d'avoir déjà, en elle, cette caractéristique assez paradoxale que l'on rencontrait chez la plupart des femmes, si ce n'était toutes. Celle de déclarer exactement l'inverse de ce qu'elles pensaient, avec l'espoir que l'interlocuteur devine le propos caché.
« Mais si vous avez le temps… On peut peut-être aller manger une glace ? Je vous l’offre ! Pour vous remercier de ce que vous avez fait pour moi ! »

Un sourire amusé passa sur le visage du lord alors qu'il se retenait de rire de la proposition innocente de la jeune fille. Manifestement, Ambrine n'était pas pressée de retrouver ses parents, alors que ceux-ci devaient très certainement s'inquiéter de la disparition de la jeune fille. À moins qu'ils ne fassent, bien sûr, partie de ces parents qui ne se souciaient pas du sort de leur enfant. Un pli contrarié barra la bouche d'Aïlin, fugace, avant qu'il n'adresse un regard bienveillant à la fillette. Il aurait pu lui faire comprendre qu'il n'avait pas que cela à faire, mais, pour aujourd'hui, tout du moins, cela aurait été faux. Oh, bien sûr, Aïlin trouvait toujours un travail ou un autre à exécuter, dans ses périodes de creux où ses distillations pour McGregor ne demandaient pas sa participation. Mais à dire vrai, Bower se contentait, ces derniers jours, de ce seul contrat, ne trouvant plus la force pour le reste. Sa vie partait à vaut l'eau, ce qui entamait grandement son enthousiasme.
Alors, pourquoi pas, après tout. Il avait du temps à perdre, et ce qu'avait dit plus tôt Ambrine l'avait assez interpelé pour qu'il désire y répondre.


« Très bien, va pour une glace. Après tout, Fortarôme est à deux pas d'ici. »

Sur ces mots, Aïlin l'entraîna jusqu'à l'échoppe du glacier et s'installa sur la terrasse. Tout en tendant une chaise à la jeune fille, il déclara, d'un ton léger qui ne l'était pas tant, en réalité :

« Veux-tu entendre la réponse à la question que tu te posais ? »

Aïlin s'installa face à Ambrine et la regarda dans les yeux, tout en croisant ses mains sur le plateau de la table.

« Oui, il m'est arrivé de me sentir faible et impuissant. Voir carrément nul, comme tu l'as dit. C'est un sentiment humain, que l'on ressent forcément un jour ou l'autre. Cela dit, il ne faut pas le laisser nous dominer, au risque, sinon, de se trouver empoisonné par lui. »

Aïlin était bien placé pour en parler. À l'âge d'Ambrine, il ressentait exactement ce que la demoiselle lui avait décrit, et cela avait effectivement empoisonné une grande partie de son existence. Aujourd'hui, encore, ce sentiment le rongeait lorsqu'il se sentait perdre pied. Néanmoins, il avait évolué, grandit avec Aïlin. Aujourd'hui, il ressentait davantage la vanité de la vie et la noirceur de son âme que le sentiment d'impuissance qui l'avait accablé autrefois.

« Crois-moi, ce serait la pire chose qui puisse t'arriver. ...Tu n'as pas besoin d'un objet pour être toi-même. »

Le serveur coupa Aïlin en se présentant à leur table pour leur énumérer les suggestions du jour, puis prendre leur commande. L'alchimiste laissa Ambrine choisir pour eux, se contentant de suivre son choix. Lorsque l'employé tourna les talons, il se pencha vers Ambrine, l'air intéressé.

« Je suppose que tu as acheté ce bijou. Veux-tu bien me le montrer ? »
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MessageSujet: Re: 1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin]   1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin] EmptyMar 9 Avr - 14:10:27

La rue était pleine à craquer, sous ce soleil froid de Novembre. Mais la proximité due au manque d’espace réchauffait les corps déambulant qui se frottaient inlassablement aux autres. Dans la foule se trouvait sa mère, tenant la main de Julia, les yeux rivés sur les vitrines qu’elle connaissait par cœur, ou bien discutant de la pluie et du beau temps avec les vendeuses, laissant le temps s’écouler au rythme des conversations et des achats. Mais Julia cherchait, depuis quelques longues minutes maintenant, sa sœur des yeux, sans résultat.

A quelques mètres de là, Ambrine invitait un presqu’inconnu à manger une glace chez Fortarôme, après avoir laissé tomber, dans une moue triste, tout espoir de voir son corps gagner quelques centimètres avant l’heure. Tant pis, elle finira bien par grandir à un moment ou à un autre, d’une manière ou d’une autre… Perdue dans les yeux d’Aïlin, l’enfant ne souhaitait guère retrouver ses parents dans l’instant, trop honteuse à l’idée de leur mentir à nouveau sur sa balade, ou peut-être trop reconnaissante envers le Lord pour le laisser filer sitôt le chemin de Traverse retrouvé. Dans tous les cas, elle était encore là, devant Aïlin, observant attentivement ses expressions, tantôt amusée, tantôt contrariée.


« Très bien, va pour une glace. Après tout, Fortarôme est à deux pas d'ici. »


Un grand sourire illumina le visage de la jeune fille. Ce n’était peut-être pas une si mauvaise idée que ça, le coup de la glace. La main toujours bien tenue par celle d’Aïlin, Ambrine se laissa guider à travers la foule par son sauveur, heureuse de pouvoir passer encore quelques précieuses minutes en sa belle compagnie. Arrivés en terrasse, elle enleva sa cape, retrouvant sa taille d'origine, sourit timidement au Lord qui lui tendit une chaise et s’installa au bord de celle-ci, le dos raide. Ses longs cheveux décoiffés tombaient presque en bas de son dos et sur ses épaules.

« Veux-tu entendre la réponse à la question que tu te posais ? »

Elle approuva d’un léger « oui bien sûr », puis fixa Lord Bower qui vint s’asseoir en face d’elle. Elle détailla de ses yeux bleus son corps, puis son cou, remonta sur ses lèvres, puis ses yeux. Quand elle s’aperçu qu’il la regardait, elle ne pu s’empêcher de rougir à nouveau et de détourner le regard, préférant fixer ses mains plutôt que ses yeux.

« Oui, il m'est arrivé de me sentir faible et impuissant. Voire carrément nul, comme tu l'as dit. C'est un sentiment humain, que l'on ressent forcément un jour ou l'autre. Cela dit, il ne faut pas le laisser nous dominer, au risque, sinon, de se trouver empoisonné par lui. »

La sorcière hésita à regarder Aïlin dans les yeux. Elle resta un instant immobile, réfléchissant aux mots qu’il venait de prononcer. Ne pas laisser ce sentiment nous dominer. C’était bien un comble, pour la faiblesse. Ambrine ne comptait pas rester dans cet état-là, et c’était justement pour ne pas se faire empoisonner par cette émotion qu’elle avait prit la décision de la surmonter par l’achat de ce collier. Elle haussa les épaules, ne sachant quoi répondre.

« Crois-moi, ce serait la pire chose qui puisse t'arriver. ...Tu n'as pas besoin d'un objet pour être toi-même. »

C’est ce moment que choisit le serveur pour venir leur énoncer les parfums proposés. Menthe, Chocolat, Vanille, Fraise, Ananas, Cassis, Myrtille, tout avait l’air délicieux, mais Ambrine n’avait pas vraiment faim. Elle finie par choisir trois chocolats, plus par habitude que par réelle envie. Elle sourit à Aïlin lorsqu’il demanda la même chose et laissa un léger silence s’installer lorsque le serveur reparti. Silence qu’Aïlin coupa très vite.

« Je suppose que tu as acheté ce bijou. Veux-tu bien me le montrer ? »

L’enfant balbutia un « oh euh… Oui », chercha dans sa poche le fameux collier, le regarda un instant puis le tendit à Aïlin, en prenant soin de ne pas l’exposer à la vue de tout le monde. Elle se trémoussa un instant sur sa chaise puis osa enfin prendre la parole :

- Je ne sais pas s’il marche vraiment. Vous vous y connaissez ?

Le pendentif était plutôt simple et petit. Une perle noire dans laquelle flottaient des nuages grisâtres, maintenu par un métal gris soigneusement taillé . Il était beau et discret, mais peut-être inutile. A Aïlin de lui dire.

- J’espère qu’il est vrai… J’ai pris de l’argent à ma famille pour l’avoir … murmura-t-elle avec lenteur, honteuse de son acte.

Une lueur triste, mélangé à la haine, éclaira les yeux de l’enfant. Elle avait perdu son seule talent à cause d’un homme fou. Sa seule motivation, son seul rêve. Et avec celui-ci, s’envolait la fierté de ses parents. Car rien ne leur faisait plus plaisir que d’apprendre qu’elle se destinait à une brillante carrière de Poursuiveuse. Et aujourd’hui, ils semblaient plus distants que jamais face à elle. Leur deuxième enfant ne leur inspirait que la pitié.

Puis l’enfant reprit à demi-voix, triturant d’un air gêné la manche de son gilet.


- Comment vous faisiez, vous, quand vous vous sentiez faible ?
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  • Aïlin Bower
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MessageSujet: Re: 1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin]   1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin] EmptyMar 9 Avr - 17:17:47

Aïlin n'était pas certain que le petit discours qu'il avait tenu ait vraiment eu de l'effet sur Ambrine. Celle-ci refusait maintenant de lever le regard sur lui, rougissante. Après tout, elle n'était encore qu'une enfant, à peine une adolescente à ses yeux, et c'était le genre de propos qu'il était difficile d'intégrer à son âge. Le lord espérait néanmoins qu'elle saurait retenir ses paroles, même si elle ne les comprenait pas forcément dans l'immédiat. Elle avait l'air d'une jeune fille intéressante, et son air candide avait le don d'éveiller le caractère protecteur du jeune homme. Il la sentait si en proie en doute, si perdue, qu'il ne pouvait s'empêcher de se voir à travers elle, lorsqu'il avait son âge. S'il n'avait pu se sauver lui, peut-être avait-il encore le pouvoir, dans ses moyens, de faire quelque chose pour cette jeune fille.
Abandonnant pour l'instant l'idée de philosopher à propos des tourments de la vie, Aïlin lui demanda de lui prêter un instant le bijou de pouvoir qu'avait acheté Ambrine. Lorsque l'écolière posa l'objet dans sa main, Aïlin fronça instinctivement les sourcils en sentant une décharge légère parcourir ses doigts. De la magie noire, incontestablement. Cela n'avait rien d'étonnant, compte tenu de l'endroit où Ambrine s'était procuré le pendentif.


« Oh, je connais bien ce genre d'artefact, oui. »

Murmura Aïlin d'une voix grave. Lui-même s'était débarrassé d'un bon nombre d'objets de ce genre lorsqu'il avait hérité du manoir Bower. Avant cela, il avait tout bonnement grandi dans un environnement chargé de magie noire.
Il sentait la puissance du bijou palpiter dans le creux de sa main, faible, latente, mais bien réelle. Une puissance assoupie qui s'éveillerait sans l'ombre d'un doute, dès lors qu'un sorcier placerait le bijou autour de son cou. Néanmoins, Aïlin n'avait pas la possibilité de connaître les effets exacts de l'objet magique sans l'étudier plus attentivement.


« C'est bien un vrai, mais il n'y a pas de quoi s'en réjouir... »

L'alchimiste le sentait. Cet objet était bien trop puissant pour être remis dans des mains innocentes et inexpérimentées. Discrètement, le lord sortit sa baguette magique et la pointa vers le pendentif, en murmurant des paroles en latin. Aussitôt, la brume grise que renfermait la perle s'épaissit, et un éclair étincela silencieusement dans le bijou, alors que la puissance du bijou s'éveillait. L'éclair sembla avoir une répercussion dans l'esprit du lord, qui vit une lumière aveuglante fendre son esprit. Un sentiment de force, mêlée de colère et de frustration, monta en lui, et il ferma les yeux en inspirant pour ne pas se trouver happé par cette sensation grisante de toute puissance. Aïlin passa sa main sur son front tout en lâchant, de l'autre, le bijou sur la table.

« Ambrine... soupira-t-il en rouvrant les yeux. Je ne peux pas te laisser porter un tel objet. Il est trop néfaste. Tu l'as obtenu chez Barjow & Berk, ou une autre boutique de cet acabit, n'est-ce pas ? Ces vendeurs là n'ont aucun scrupule à vendre une poignée de mornilles des artefacts dont ils ne parviennent pas à se débarrasser, surtout lorsque le client est un visage inconnu, qui ne s'y connait pas assez pour faire preuve de méfiance. C'est de la magie noire qui a enchantée cette perle, une magie assez obscure pour te corrompre lentement, mais irrévocablement. Tu deviendrais dépendante de son pouvoir, si tu avais la folie de le porter. »

Du coin de l'oeil, Aïlin aperçut le serveur s'approcher avec leur commande. Aussitôt, le lord sortit un mouchoir de soie de la poche intérieure de sa veste et enveloppa le bijou de celui-ci, pour n'avoir plus à le toucher. Il était assez mal en point, ces dernières semaines, pour prendre le risque d'avoir un contact trop prolongé avec un bijou emprunt de magie noire.
Il garda le silence, le temps que l'homme dépose leur coupe de glaces devant eux, et reporta son attention sur Ambrine seulement lorsqu'ils furent de nouveau à l'abri des oreilles indiscrètes. Il alla pour reprendre la parole, mais la jeune fille fut plus rapide. La question qu'elle lui posa le pris au dépourvu. Il ne s'attendait pas à une telle demande. Aïlin entrouvrit la bouche, sans savoir que répondre.

Qu'avait-il fait, à son âge, pour combattre ce sentiment de vanité qui l'emprisonnait ? Il ne savait pas lui-même. Sa vie avait été bien trop complexe, à cette époque, et les réponses auraient pu être nombreuses. Il s'était plongé dans les études, pour n'avoir plus à penser, comme il le faisait encore aujourd'hui avec l'alchimie. Sa vie était un véritable désastre, et il doutait pouvoir être de bon conseil pour l'enfant, à ce niveau. D'autant que sa dernière méthode pour échapper aux sentiments les plus avilissants qu'il éprouvait l'avait conduit à une addiction aux drogues, de laquelle il s'était débarrassé tout récemment. Trop récemment, d'ailleurs, pour que l'évoquer même en pensée n'assombrisse pas son visage. Il ne demeurait qu'une solution. Lui répondre un joli mensonge, auquel il avait cru à son âge, avant de sombrer dans la désillusion.


« L'espoir. J'espérais. »

Aïlin contint un soupir.

« Alors que tout semblait désespéré, je m'accrochais à mon souhait le plus cher, car sans lui, je me serais laissé happé par la détresse. »

Ce n'était pas tant un mensonge que cela, finalement. Il s'étonnait de se confier autant à une inconnue, si jeune de surcroît, mais quelque chose l'y poussait. La nécessité, peut-être, de lui dire des mots qu'il aurait aimé entendre à cette époque, de savoir qu'une autre personne pouvait l'écouter et le comprendre. Aïlin ignorait tout de la vie de cette jeune fille, mais il sentait qu'il y avait quelque chose de lourd et de trouble derrière le bel océan de son regard. Un sourire aigre-doux glissa sur son visage.

« La vie n'est pas un joli jardin fleuri, mais je crois que tu le sais. Néanmoins, elle nous réserve aussi son lot de jolies choses. Il faut seulement les voir afin de pouvoir les apprécier. »

Quelle ironie que de telles paroles sortent de sa bouche. Il n'y croyait pas lui-même, mais n'avait pas l'air, pourtant, de douter une seconde de ce qu'il disait.

« Même les sorciers qui paraissent si sûrs d'eux et si puissants ont leurs vices et leurs faiblesses, tu n'es pas la seule à douter de toi. Ceux qui ne doutent pas d'eux-mêmes sont généralement des sots. » trancha-t-il. « Tu m'as l'air d'être une jeune fille charmante et intelligente, tu n'as pas à t'en faire. Cependant, si tu tiens vraiment à avoir auprès de toi un objet qui t'aide à prendre conscience de tes qualités, je peux t'en procurer un. Ma sœur est enchanteresse, elle se fera un plaisir de répondre à une commande personnelle, si je le lui demande. Ma seule exigence, en retour, soit que tu te sépares du bijou que tu viens d'acheter. »

Tout en posant le mouchoir entre eux deux, Aïlin sonda le regard d'Ambrine. Il espérait sincèrement que l'écolière fasse le choix de la lumière plutôt que de l'obscurité. Choix pour lequel, lui, n'avait finalement jamais réussi à trancher, et il avait de quoi le regretter. Aïlin le savait, au fond de lui. Peu à peu, il s'enfonçait dans l'obscurité, et chaque pas, chaque décision qu'il prenait, l'entraînait inévitablement vers ce qu'il y avait de plus obscur en lui. Il savait trop bien combien cela engendrait de souffrances pour ne le souhaiter à personne. Et cette enfant, devant lui, lui rappelait douloureusement tout ce qui l'avait mené à être ce qu'il était aujourd'hui, tous les mauvais choix qu'il n'avait pu éviter et qui avaient conditionné sa sombre destinée, au-delà même de ce qu'il imaginait. Il n'avait eu personne pour le prendre par la main et le guider, personne pour l'aider à rester sur le droit chemin. Sa famille, son nom, telle une horrible malédiction, le condamnait à présent à être plus souvent celui qu'il avait craint devenir, plutôt que l'homme qu'il avait espéré être un jour. La chaleur bienveillante de son regard s'affadit pour se transformer en aigreur, et il cilla.
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MessageSujet: Re: 1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin]   1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin] EmptyMer 10 Avr - 11:56:14

« C'est bien un vrai, mais il n'y a pas de quoi s'en réjouir... »

Ambrine regarda Aïlin avec un regard dubitatif, partagée entre le soulagement et la peur. Elle fixa son regard bleu océan sur le lord, qui sortit sa baguette et formula une étrange incantation latine. L’enfant était inquiète, mais impuissante. Elle resta immobile un instant, observatrice, sans comprendre ce qu’il se passait dans son acquisition. Lorsqu’Aïlin ferma les yeux, Ambrine le questionna d’une voix faible :

– Aïlin, est-ce que ça va ?

Son inquiétude perçait dans sa voix. Le lord semblait torturé intérieurement, sans que l’enfant puisse y faire quelque chose. Lorsqu’il lâcha le collier sur la table, la gamine posa sa main sur celle du Lord.

– Aïlin !

Elle s’était redressée, ses fesses ne touchant plus le siège. Elle était appuyée sur la table, penchée vers Aïlin, et le fixait, la peur imprimée dans son regard. Elle n’avait pas haussé la voix, ne voulant pas attirer le regard des autres, mais son ton en disait long sur la peur qu’elle ressentait.

« Ambrine... »

Voyant le lord ouvrir à nouveau les yeux, la gamine soupira et se repositionna sur son siège. Elle était crispée, ne sachant quoi attendre de la part de ce collier, et la réaction d’Aïlin lui laissait envisager le pire. Qu’avait-elle acheté, au juste ? Pour quel genre d’artefact s’était-elle mise à voler jusqu’à sa propre famille ?

« Je ne peux pas te laisser porter un tel objet. Il est trop néfaste. Tu l'as obtenu chez Barjow & Berk, ou une autre boutique de cet acabit, n'est-ce pas ? Ces vendeurs là n'ont aucun scrupule à vendre une poignée de mornilles des artefacts dont ils ne parviennent pas à se débarrasser, surtout lorsque le client est un visage inconnu, qui ne s'y connait pas assez pour faire preuve de méfiance. C'est de la magie noire qui a enchantée cette perle, une magie assez obscure pour te corrompre lentement, mais irrévocablement. Tu deviendrais dépendante de son pouvoir, si tu avais la folie de le porter. »

Elle avait écouté sans dire un seul mot, approuvant simplement de la tête lorsqu’il lui demanda si elle l’avait trouvé chez Barjow et Beurk. Son regard, empli d’inquiétude, vacillait entre les yeux du Lord et l’artefact, posé sur la table. Cet objet était bien un bijou de pouvoir, il pouvait effectivement lui donner plus de force, plus de puissance, mais en échange, il agirait comme une dangereuse drogue sur elle. Elle fini par le fixer intensément, sans ciller, attiré par la dangerosité de ce tout petit objet, si beau, si léger. Mais Aïlin le recouvrit bien vite d’un mouchoir de soie et le serveur plaça devant ses yeux sa coupe de glace. Elle baissa alors le regard vers ses genoux et posa sa question.

Aïlin mit du temps à répondre, comme s’il cherchait la bonne réponse. Elle releva la tête vers lui et observa ses magnifiques traits. Il resta pensif un instant, puis son visage s’assombrit. Que s’était-il passé dans la vie d’Aïlin pour qu’il offre un visage si mélancolique à la pensée de son passé ?


« L'espoir. J'espérais. Alors que tout semblait désespéré, je m'accrochais à mon souhait le plus cher, car sans lui, je me serais laissé happer par la détresse. »

Trempant sa cuillère dans sa glace, elle réfléchit à ce souhait dont parlait Aïlin. Le sien, elle l’avait perdu, six mois plutôt, dans une affreuse fusillade à Pré-au-lard. Son rêve s’était fissuré comme son omoplate, aussi soudainement qu’était apparu le moldu. A l’instar d’Aïlin, son visage se ferma. Et elle commenta :

- C’est ce que je faisais avant de le perdre… C’était quoi, le vôtre, de souhait ?

Elle ne regardait plus le Lord, trop perdue dans ses pensées. Son regard semblait fixé sur les trois couleurs du chocolat, mais l’enfant n’y prêtait guère attention. Elle soupira, son esprit vaguant entre son accident, son pendentif et Aïlin. Il paraissait si mystérieux aux yeux d’Ambrine. Gentil, beau, et aux expressions si torturés.

« La vie n'est pas un joli jardin fleuri, mais je crois que tu le sais. Néanmoins, elle nous réserve aussi son lot de jolies choses. Il faut seulement les voir afin de pouvoir les apprécier. »

Un joli sourire revint sur les lèvres de l’enfant. En effet, elle s’était faite à l’idée que la vie, c’est pas des gaufrettes. A 13ans, passer deux semaines dans le coma suite à une fusillade puis se faire agresser six mois plus tard dans une sordide ruelle remettait en doute la douceur de la vie. Quelles étaient ces jolies choses auxquelles faisait référence Aïlin ? Dans son entourage, elle n’avait personne à qui se confier sans se sentir mal à l’aise. Il y avait bien Akiko, mais celle-ci avait d’autres amis, plus proche qu’Ambrine, et surtout des problèmes bien plus importants que ceux de la poufsouffle. La jeune fille s’était même éloignée de sa petite sœur, seule amie dans sa vie pré-poudlardienne. Pas d’amis, pas de famille. Plus de rêve. L’enfant flottait dans un monde vide de tout espoir et de toute ambition. Perdue, elle était perdue.

- C’est facile à dire…

Elle ne voulait pas paraître mal-élevée ou même malpolie. Elle avait prononcé cela à mi-mots, comme si elle ne voulait pas que le Lord l’entende. Ses yeux quittèrent la glace pour se poser à nouveau sur le mouchoir, légèrement bombé, prenant la forme de la perle. Elle avait placé tellement d’espoir dans ce petit bijou… Puis ses yeux replongèrent dans ceux du Lord. Des yeux tristes, cachés derrière un sourire timide.

« Même les sorciers qui paraissent si sûrs d'eux et si puissants ont leurs vices et leurs faiblesses, tu n'es pas la seule à douter de toi. Ceux qui ne doutent pas d'eux-mêmes sont généralement des sots. Tu m'as l'air d'être une jeune fille charmante et intelligente, tu n'as pas à t'en faire. »

Elle le gratifia d’un sourire gêné et rougit jusqu’aux oreilles.

« Cependant, si tu tiens vraiment à avoir auprès de toi un objet qui t'aide à prendre conscience de tes qualités, je peux t'en procurer un. Ma sœur est enchanteresse, elle se fera un plaisir de répondre à une commande personnelle, si je le lui demande. Ma seule exigence, en retour, soit que tu te sépares du bijou que tu viens d'acheter. »

Elle avait redouté ces paroles. Mais elle resta souriante, ne lâchant pas Aïlin des yeux. Elle le fixa un long instant, laissant la glace fondre dans la coupe. Elle n’osait pas regarder le mouchoir et fini par jouer avec une mèche de cheveux, songeuse. Elle s’était donné du mal pour ce collier, et avait mit en jeu la confiance de ses parents et sa vie. Elle se doutait bien qu’un bijou de pouvoir n’apportait pas que du bon, mais elle n’en connaissait pas les effets secondaires exacts. Et elle ne connaissait rien des objets que proposait Miss Bower, bien qu’elle ne se permis pas de douter de ses talents. Qu’est-ce qui pourrait lui arriver, si elle s’en servait ? Devenir dépendante d’un collier, c’était quand même une idée impensable. Que pourrait-il lui faire, après tout ? Au fur et à mesure qu’elle réfléchissait, son sourire se perdit, et les battements de son cœur devinrent plus forts, plus rapide. Elle se demanda si elle pouvait négocier un essai auprès d’Aïlin, mais abandonna vite l’idée sous le regard protecteur de l’homme.

A le voir, elle savait qu’il ne souhaitait que son bien, même si elle ne connaissait pas les raisons qui le poussait à agir tel un grand frère protecteur avec elle. Son regard s’était à nouveau perdu dans le profond bleu de ses yeux, et elle le fixait insolemment, sans même s’en rendre compte. Elle hésita durant plusieurs secondes, puis lâcha l’homme du regard, un léger rire, pas plus audible qu’un souffle, caressant ses lèvres.


- C’est insensé qu’un collier puisse faire autant de mal… Qu’est-ce qui pourrait m’arriver, réellement ? – elle laissa un léger temps de latence, n’attendant pas vraiment de réponse, puis elle soupira et reprit – Enfin … C’est d’accord. Prenez-le.

Elle repoussa le collier vers Aïlin, puis se saisit de sa cuillère et joua avec sa glace qu’elle n’avait toujours pas goûtée. Elle n’avait pas à regretter son choix, mais préféra ne pas rester trop longtemps sur le sujet. Nerveuse, elle mélangea les couleurs noire brune et blanche et passa vite à autre chose. Elle s’exprima, perdue dans ses pensées, sans trop savoir pourquoi elle s’exposait à cœur ouvert à cet inconnu.

– J’espérais devenir attrapeuse. Toute ma famille est dans le Quidditch. Mon frère est joueur professionnel, mon père tient le magasin d’accessoires au bout de la rue... J’ai toujours été baignée là-dedans. En fait, je ne sais faire que ça… Mais depuis le massacre de la commémoration, je n’ai plus le droit de monter sur un balai. Blessure par balle, irréparable par la magie apparemment. Enfin, peu importe, ça ne doit pas vous intéresser… C’était juste pour dire que je suis un peu perdue, en ce moment.
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MessageSujet: Re: 1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin]   1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin] EmptyMer 10 Avr - 16:29:07

Le regard impertinent d'Ambrine n'échappa pas au lord, qui fronça les sourcils en redoutant la réponse de la jeune fille. Elle n'était qu'une inconnue, une personne que le hasard avait mis sur sa route, par quelque caprice incompréhensible. Elle était en droit d'exiger récupérer son collier, aussi néfaste était-il pour elle. Aïlin se ferait un point d'honneur à respecter, d'ailleurs, la décision qu'elle prendrait. S'il l'avait sauvée, il n'était pas pour autant responsable d'elle. Il pouvait, tout au plus, lui indiquer le meilleur chemin. Il savait trop bien qu'enfant ou pas, Ambrine s'engagerait sur la voie qui, selon elle, lui conviendrait. L'alchimiste savait bien que le meilleur moyen de braquer une jeune personne était de lui imposer quelque chose. Il avait agit ainsi à son âge, en tout cas.

Lorsqu'un rire, qui sembla aigre à Aïlin, rompit le silence relatif et que la jeune sorcière se demanda quel mal exactement un simple bijou pourrait lui faire, le lord fut tenté d'ouvrir le mouchoir et de le poser sous son nez, pour lui dire de le toucher afin qu'elle ait un aperçu de la noirceur de l'objet. Il se contint cependant, sachant pertinemment qu'Ambrine était encore trop inexpérimentée en matière de magie noire pour discerner clairement le pouvoir du bijou et ses effets, ou sentir la magie comme lui la sentait. D'autant que ce genre d'objet savait séduire sa victime, pour mieux l'avoir en sa possession et répandre autour de sa proie ce pour quoi il avait été enchanté.
D'ailleurs, Ambrine cédait, et un sourire satisfait passa sur les lèvres du lord. Il ne savait pas encore ce qu'il pourrait bien faire de ce bijou. Certainement l'étudier davantage, ou peut-être, plus simplement, le détruire. Il se refusait à trouver le moindre bénéfice à avoir un tel artefact en sa possession, car le lord savait qu'il n'en découlerait que du mal. Et il y en avait assez dans sa vie, en ce moment, pour qu'il en rajoute sciemment une couche. Aïlin ramena le pendentif auprès de lui puis le glissa dans la poche intérieure de sa cape, afin de clore définitivement le sujet.

Suivant l'exemple d'Ambrine, Aïlin s'intéressa enfin à sa glace, qui avait, déjà, légèrement fondu. Il piocha avec sa cuiller dans le chocolat noir, avant de lever rapidement les yeux vers la jeune fille.


« Tu as fait le bon choix. »

Déclara-t-il, sans rien ajouter de plus. Il aurait pu lui expliquer les effets que pouvaient avoir les objets de magie noire sur le mental d'un individu trop sensible, mais ce n'était pas ce qui était important. D'autant qu'Aïlin n'avait ni l'envie, ni le courage de se lancer dans un cours théorique.

Le jeune homme entama sa glace, plus léger, sans remarquer, d'abord, que son interlocutrice demeurait sombre et amère. Ce fut seulement lorsqu'elle reprit la parole, dans un murmure douloureux, que ses yeux d'azur se braquèrent de nouveau sur elle.
Un sentiment de malaise naquit en lui à l'évocation de l'attentat de la commémoration. Pour sa part, il avait été mis au courant des projets du Maître du Jeu, et n'avait absolument rien fait pour l'empêcher. S'il n'aurait, de toute façon, rien pu contre cet odieux projet, il ne pouvait s'empêcher de se sentir responsable, bien qu'il n'avait pas été mis réellement dans la confidence. Même si cela était à très moindre échelle, Aïlin travaillait pour ceux qui avaient fomenté tout cela. S'il n'était pas clairement de la mafia, il avait assisté l'organisation, au moins en l'aidant à prendre le monopole sur les drogues et s'enrichir davantage par ce biais. D'un geste lent, le lord reposa sa cuiller et glissa à son tour, fugacement, une main sur celle de la jeune fille.


« Je suis désolé. »

Murmura-t-il, sincère. Néanmoins, un sourire qui se voulait encourageant passa sur son visage.

« Tu sais, peut-être que cela signifie que ce n'était pas ce à quoi tu es destinée. Ce n'est pas un mal de se démarquer de sa famille. Crois-en mon expérience. Je suis issu d'une famille de politiciens depuis plusieurs générations. L'un de mes ancêtres fut même ministre de la magie. Mes frères aînés se sont engagés dans des postes au Ministère, et mon père lui-même était ambassadeur d'Irlande. Moi, je suis alchimiste. Je ne me voyais pas devenir autre chose que membre du Ministère, à ton âge. Et pourtant, j'ai découvert autre chose, quelque chose qui m'a réellement intéressé, qui avait un écho en moi. Un Art duquel j'ai fait le but de mon existence. Tu as encore pas mal d'années devant toi pour découvrir ce pourquoi tu es faite. Nos talents nous sont parfois cachés, jusqu'à ce que le moment devienne propice à leur découverte. »

Pour sa part, il avait fallu que chaque membre ou presque de sa famille décède pour qu'il découvre sa voie. Il espérait, néanmoins, que cela ne serait pas le cas pour Ambrine. Fort heureusement, tous les destins ne se révélaient pas de cette sombre manière.

« Hormis le quidditch, y a-t-il une matière qui te fascine particulièrement, à Poudlard ? Tu ne dois pas être dépourvue de talent, pour être parvenue à découvrir des choses sur la magie que tu n'es pas censée connaître à ton âge... » sourit Aïlin avec amusement. « Je doute que tes camarades d'école connaissent ne serait-ce que le concept d'objets de pouvoir. »

Sans se départir de son air malicieux, Aïlin piocha de nouveau dans sa coupe, et glissa une bouchée de glace entre ses lèvres, sans quitter Ambrine des yeux.


Dernière édition par Aïlin Bower le Mar 28 Mai - 13:53:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin]   1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin] EmptyLun 27 Mai - 14:26:43

- Je suis désolé

Ces mots sonnaient terriblement vides aux oreilles de l’enfant, qui ne les avaient entendu que trop de fois depuis ce moi de mai. Ils étaient tous désolés, mais aucun n’avait le pouvoir d’y faire quelque chose, où même de s’en soucier suffisamment pour tenter de la réconforter autrement que par des « Ne t’inquiètes pas » et autre « un jour, peut-être ». A tous, elle souriait et approuvait leurs vains mots, puis s’orientait sur un autre sujet. Ces rares personnes, qui faisaient pratiquement tous parti de la famille, appréciaient cette porte de secours offertes et n’insistaient pas.

Mais cette fois, ce fut différent. Aïlin ne lui fit pas le coup du « garde espoir », et lui proposa un autre point de vue. Qu’en serait-il, si elle cherchait une autre voie ? Autre chose que le Quidditch, qui coule dans ses veines depuis des générations et dont aucun membre parmi la famille proche n’a fait abstraction ? Par quel miracle pourrait-elle purger son propre sang pour avoir le droit de changer de camp ? Mais malgré sa réticence première, la petite écouta les propos du Lord avec une attention toute particulière, qu’elle n’accordait qu’à ceux qui la fascinait vraiment. Décidemment, il y avait quelque chose qui émanait de cet homme, une aura invisible qui l’enveloppait toute entière et agissait d’une étrange manière sur elle. La jeune fille apprit avec plaisir une partie infime de la vie du Lord, et fut émue de constater qu’il présentait son métier avec amour. L’alchimie. Un art peu connu qui rappelait à l’enfant un livre qui parlait de changer les métaux en or. Sans doute que cette magie s’étendait bien plus loin que cela. Mais elle n’en savait guère plus pour le moment. C’était une belle histoire qu’il lui racontait. Vraiment.

Aussi, l’enfant retrouva un petit sourire. Le fait que cet homme, un illustre inconnu, tente de lui redonner de l’espoir après l’avoir sauvé d’un sinistre destin, lui procurait une force sans nom. Comme si la vie lui promettait un futur meilleur, plus beau que ce qu’elle s’imaginait. Elle était vivante, et en bonne santé. Et ni son bras, ni ce sombre moment passé dans l’allée des Embrumes ne pourraient changer cette promesse. Elle releva les yeux vers le Lord lorsqu’il lui parla de Poudlard et se trémoussa sur sa chaise, gênée, lorsqu’il la complimenta de manière détournée. Oui, il y avait des matières qui la fascinaient plus que les autres, et où elle montrait de l’intérêt. On pouvait citer la défense contre les forces du mal ou bien les potions. Elle portait également un certain intérêt pour le soin aux créatures magiques. Mais elle ne présentait aucun grand talent dans ces matières. Sauf peut-être les potions, où l’on pouvait admettre qu’elle était douée. Mais elle ne se voyait pas du tout rester toute sa vie au-dessus d’un chaudron à mélanger yeux de vipère et poil de yeti.


- Merci… Oui, il y en a quelques unes qui sont plus intéressantes que les autres. Mais bon, rien d’aussi prenant que le Quidditch. J’aime bien les soins aux créatures magiques, la défense contre les forces du mal, surtout la théorie d’ailleurs. Et les potions aussi. Je vous avoue que je ne suis pas vraiment douée avec une baguette en dehors des cours. J’entends par là qu’apprendre à jeter un sort sur un mannequin, c’est simple, quand on a la formule et le geste bien en tête. Mais dans les autres cas, j’ai un peu de mal…

Elle rebaissa ensuite la tête, reprit sa cuillère et goûta enfin à sa glace. La réputation des douceurs de Fortarôme n’était plus à faire. C’était vraiment agréable de manger en si bonne compagnie, surtout si la boustifaille était bonne. Ce qui était le cas. Elle prit trois ou quatre bouchées, qu’elle dégusta avec appétit, puis reprit la parole.

- Où est-ce que vous avez appris l’alchimie ? On n’en parle pas à Poudlard. C’est dommage, ça a l’air intéressant. Vous avez déjà réussi à faire de l’or ?


[Et voilà ! Apprécie la suprême qualité de ce post qui aura mit un mois et demi pour naître ! *va se pendre* ]
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MessageSujet: Re: 1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin]   1, 2, Freddy te coupera en deux [PV Aïlin] EmptyMar 28 Mai - 14:55:28

S'il y avait une chose qui manquait dans la vie du lord Bower, c'était bien de prodiguer, de temps à autres, un peu de lumière à travers les ténèbres qu'il répandait malgré lui. Cette conversation qu'il avait avec l'adolescente était certainement aussi utile à elle qu'à lui. Ce moment qu'ils partageaient, lui en tant qu'aîné, elle à l'écoute de ses mots, un sourire se dressant sur son visage à mesure que l'alchimiste discourait, leur apportait à tous les deux un peu de bon.
Face à la simplicité avec laquelle le jeune homme tentait de redonner espoir à la jeune élève, il se demandait comment il en était venu à être tel qu'il était aujourd'hui. Il avait été un grand frère attentionné, le jeune garçon parfait de Serdaigle, qui ne s'énervait ni ne faisait jamais de mal. Comment, passés ses quatorze ans, avait-il pu autant changer ? Aujourd'hui, il sombrait. Il était froid, implacable, et la dureté de son caractère s'étendait aussi bien à ses ennemis qu'à ceux qui étaient chers à son cœur. Malgré ses manières galantes, Lynn était la première à faire les frais de la personnalité instable et décadente de son frère.
Il savait, au fond, ce qui l'avait tant fait changé. Le monde avait basculé le jour où il avait été l'auteur du meurtre de son père. L'on racontait qu'un meurtre déchirait l'âme en deux. Qu'en était-il d'un parricide ? Pourrait-il, un jour, réparer son âme et mettre en pratique les conseils avisés qu'il offrait à Ambrine ? Aïlin l'ignorait. Pour être tout à fait honnête, il doutait sérieusement qu'il pusse encore pratiquer cette philosophie pour lui-même. Sûrement la jeune fille n'aurait pas sourit à ses propos, si elle avait eu la moindre idée des ténèbres que renfermait l'homme s'adressant ainsi à elle. Ils n'auraient pas eu la moindre valeur. Mais elle le voyait comme un sauveur, et c'était, quelque part, l'occasion pour le lord de se racheter du mal qu'il répandait. Non auprès d'une quelconque entité régnant au-dessus des cieux, mais auprès de lui-même. En un sens, sa démarche avait quelque chose d'égoïste sous couvert de sollicitude. Il pansait ses plaies et muselait les ténèbres de son âme en rayonnant, peut-être pour la dernière fois, auprès de quelqu'un.

Cachant habilement les troubles de son cœur derrière un sourire avenant, Aïlin écouta Ambrine lui répondre, citant bien plus de matières qu'il ne l'aurait envisagé. La jeune fille avait tout l'air d'être une curieuse, aimant toucher à tout. Mais, apparemment, rien encore n'avait attisé son intérêt comme l'avait fait le quidditch. Ce sport était, pour Aïlin, une passion qu'il ne comprenait pas vraiment. Le jeune homme n'avait jamais été doué sur un balai, bien que la légende veuille qu'un sang-pur était naturellement prédisposé à ce genre de pratique. Il se fichait bien des matchs, trouvant ces rassemblements vulgaires et dépourvus de réel intérêt. Il admettait néanmoins volontiers que le quidditch était une catharsis efficace. Il avait le bienfait de rassembler les sorciers sous une même bannière, malgré leurs différences. C'était là quelque chose dont le monde magique avait besoin.
Aïlin ne s'attarda guère plus sur cette réflexion, cependant, revenant sur les paroles de la jeune fille. Celle-ci avouait peiner à user de la magie en dehors des cours. Il n'y avait rien d'étonnant à cela, d'ailleurs. Le talent était rarement inné, et s’acquérait avec la pratique. Seule l'expérience permettait au sorcier d'aiguiser son intuition et ses réflexes afin d'exécuter des sortilèges sur autre chose qu'une cible inanimée. De ce qu'il se souvenait de ses premières années à Poudlard, les difficultés étaient monnaie courante pour les élèves. Lui-même n'avait rien eu d'un sorcier accompli lorsqu'il était entré à l'école de Sorcellerie, malgré l'enseignement précoce qu'il avait reçu de son père. Aussi Aïlin temporisa les propos d'Ambrine.


« C'est normal. Ce que vous apprenez à Poudlard n'est qu'une base. Certains s'en contentent, d'autres cherchent la perfection. Ce n'est pas à l'école que l'on acquiert celle-ci. Il faut des années de pratique, autrement que par les cours, pour savoir contrôler sa magie convenablement. De même pour se protéger des forces du mal. Quant aux potions, ce domaine est bien plus varié et singulier que ce que l'on nous inculque à Poudlard. Lorsque l'on passe de la pratique simple à la recherche, c'est autrement plus intéressant. »

Aïlin, imitant Ambrine, piocha de nouveau dans sa coupe de glace, jusqu'à ce que celle-ci relève la tête pour lui poser une question. À la seconde interrogation de la jeune fille, le lord ne put s'empêcher de rire. Sincèrement amusé, il posa les yeux sur la petite brune, tout en hochant la tête.

« Il me faudrait la pierre philosophale pour cela. Malheureusement, je ne peux pas encore me targuer de l'avoir en ma possession. »

D'ailleurs, ce n'était en rien le principal désir qui l'animait. L'accès à l'immortalité ne le tentait guère plus que cela. Sa courte vie était déjà assez chargée en malheurs et épreuves en tous genres pour désirer survivre quelques siècles de plus que le commun des mortels. Quant à l'or, il en avait bien plus qu'il n'en fallait pour couvrir les frais de toute une vie. L'appât du gain n'était pas ce qui l'animait non plus.

« J'ai découvert l'alchimie au travers d'un grimoire abandonné à la poussière, dans la bibliothèque de mon père. C'était, je crois, lors de l'été entre ma quatrième et cinquième année à Poudlard. Je suis tombé dessus sans rien chercher de particulier, ou, en tout cas, sans chercher à m'inspirer pour une éventuelle carrière. Les Serdaigle ont la réputation d'être des chercheurs dans l'âme, je ne fais pas exception à ce cliché. Tout naturellement, ce domaine m'a passionné. »

L'alchimiste marqua une pause, lors de laquelle il glissa l'une des dernières bouchées de glace entre ses lèvres, puis essuya le coin de sa bouche dans sa serviette. Alors, il reprit la parole en adressant un sourire à son interlocutrice.

« L'alchimie a été étudiée à Poudlard, en option. Seulement, trop peu d'élèves se sont réellement intéressés à cette matière et le cours a fini par tomber en désuétude, puis a été supprimé. Néanmoins, si l'alchimie t'intéresse, il y a encore quelques livres intéressants à la bibliothèque. Je les ai tous lus. Les plus passionnants sont néanmoins entreposés dans la réserve. Si tu peux y avoir accès, je te conseille d'aller y jeter un œil. Il y a bien des magies traitées là-bas, dont tu n'as certainement jamais entendu parler. Qui sait, l'une d'entre elles t'intéressera peut-être davantage que les autres. »

Sur ces mots, Aïlin termina sa glace, puis se pencha vers Ambrine en lui adressant un clin d'oeil.

« Bien, et si nous allions retrouver tes parents ? »
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